16 septembre 2024
Élection partielle fédérale dans LaSalle—Émard—Verdun
le 16 septembre
Élection partielle aujourd’hui
• Élection partielle aujourd’hui
• Ce que les citoyens ont à dire
Élection partielle fédérale dans LaSalle—Émard—Verdun le 16 septembre
Élection partielle aujourd’hui
Selon les reportages, quelque 11 000 citoyens de la circonscription électorale de LaSalle–Émard–Verdun (LEV) ont voté par anticipation. C’est environ 14 % de l’électorat, soit 79 966 citoyens. Pendant que les médias et leurs experts invités sur les plateaux spéculent sur l’issue de l’élection partielle, les citoyens savent déjà qu’ils n’auront pas leur mot à dire sur la suite des événements.
Les bureaux de vote sont ouverts de 9 h 30 à 21 h 30. Le Montreal Gazette rapporte qu’Élections Canada prévoit que le dépouillement des bulletins de vote sera terminé à minuit « même si les bulletins comportent 91 noms, ce qui en fait les plus longs de l’histoire des élections fédérales. Bon nombre des candidats en lice se présentent pour protester contre le système électoral uninominal à un tour du Canada. »
Élections Canada aurait pris les mesures nécessaires pour accélérer le dépouillement des bulletins de vote. À l’élection partielle fédérale précédente dans Toronto – St. Paul’s, en juin dernier, les résultats n’ont été cumulés que le lendemain matin. Le dépouillement du vote par anticipation commencera quatre heures avant la fermeture des bureaux de vote. Du personnel supplémentaire a été embauché pour superviser le dépouillement, explique Matthew McKenna, porte-parole d’Élections Canada.
Mainstreet Research affirme que son récent sondage « révèle que le candidat du Bloc québécois est en tête des intentions de vote ». Comme si les opinions des citoyens de LEV n’étaient pas déjà suffisamment étouffées, un commentateur aurait déclaré que le Bloc pourrait gagner parce que la circonscription est majoritairement francophone ! Cela montre à quel niveau s’abaisse l’analyse politique médiatique. Ils n’ont absolument rien à dire sur les questions qui préoccupent les Canadiens et les Québécois, ni sur ce qu’ils voient comme solutions possibles et se contentent de spéculer sur l’issue d’élections comme s’il s’agissait de parier à l’hippodrome.
Le sondage montre que 29,6 % des électeurs favorisent le candidat du Bloc, Louis-Philippe Sauvé. La candidate du Parti libéral du Canada, Laura Palestini, arrive en deuxième position avec 24,1 %, et le candidat du Nouveau Parti démocratique (NPD), Craig Sauvé, obtient 23,0 % des appuis. Le candidat du Parti conservateur du Canada, Louis Lalenti, est loin derrière avec 7,3 %. On parle donc d’une « course à trois » et les spéculations vont bon train sur les conséquences que ce vote aura du gouvernement libéral actuel.
Selon CTV News, si ce que disent les électeurs de la rue Wellington est une indication des choses à venir, « l’équipe Trudeau pourrait perdre cette circonscription pour la première fois depuis qu’elle existe ». Le reporter cite l’électeur Grayson Castelle : « Honnêtement, j’ai de sérieuses réserves. J’ai l’impression que le parti est un gâchis. » Certains électeurs estiment qu’il est temps que le premier ministre Justin Trudeau tire sa révérence, selon CTV. « Je ne pense pas que les Canadiens soient très satisfaits de son leadership », de dire Brittany Lee.
La chaîne de nouvelles rapporte les propos de Justin Trudeau à la radio de CJAD 800. Selon le premier ministre, c’est le moment de choisir « le genre de pays que nous voulons ». « Des choses simples comme : allons-nous choisir de continuer de lutter contre les changements climatiques ? Allons-nous faire marche arrière ? Allons-nous continuer de défendre les minorités ? Allons-nous continuer de défendre la diversité ? Ou allons-nous reculer ? », dit Justin Trudeau. « Allons-nous nous laisser porter par la politique de la division ou allons-nous voter pour nos valeurs ? » Il a semblé jeter l’éponge quand il a dit que « le vote de lundi serait motivé par la colère face à l’augmentation des prix et la crise du logement ». Ce qui ne fait, évidemment, que renforcer la conviction de ceux et celles qui demandent sa démission !
En fait, ce qui nous est présenté comme un reportage et une analyse politique n’est que spéculation sur les sombres perspectives du Parti libéral. On nous dit que des initiés libéraux souhaitent également le départ de Justin Trudeau, que les sondages indiquent que le soutien au NPD est en chute libre et que les conservateurs s’apprêtent à former le prochain gouvernement. Et lorsqu’on regarde de plus près, on s’aperçoit vite que les journalistes et les commentateurs sont souvent des conservateurs eux-mêmes !
Pour sa part, la commentatrice Chantal Hébert, sur qui on peut toujours compter pour avoir une vue d’ensemble de ce que pense la classe dirigeante, écrit :
« Aussi bien Justin Trudeau que Jagmeet Singh ont besoin d’arriver à convaincre leurs troupes respectives que la prochaine campagne électorale ne se résume pas à une marche vers l’abattoir.
« Dans un cas comme dans l’autre, les résultats du 16 septembre pourraient mener à la chute des libéraux minoritaires au prochain budget et à des élections générales dès le printemps.
« Les néodémocrates espèrent parvenir à effacer cette piteuse ardoise le 16 septembre. Jusqu’à présent, tous les sondages montrent que la descente aux enfers libérale profite presque exclusivement aux conservateurs. Ces derniers ont plusieurs sièges néodémocrates dans leur viseur. Le NPD a désespérément besoin d’un coup d’éclat afin de renverser la tendance.
« Les résultats des deux partielles à venir ne changeront pas le rapport de force entre les partis à la Chambre des communes. Mais ils pourraient avoir un effet sur l’avenir politique du duo Trudeau-Singh et sur leur partenariat. »
Et voilà, chers lecteurs, ce que nous dit le narratif officiel. Les membres du corps politique ne peuvent compter que sur eux-mêmes pour faire entendre leurs préoccupations. Les pouvoirs en place n’ont absolument pas l’intention de leur donner la chance de s’exprimer.
Les élections partielles qui se tiennent aujourd’hui dans les circonscriptions de LEV et d’Elmwood–Transcona mettront en évidence que la demande d’un renouveau démocratique de la Loi électorale est désormais à l’ordre du jour.
Ce que les citoyens ont à dire
Au cours des derniers jours de la campagne électorale, les gens avaient plus à dire sur le système électoral et le besoin de changement que sur qui voter parmi les partis cartellisés. Les promesses, le marketing et les compétitions que se livrent ces partis pour gagner suscitent plus de dégoût que qu’intérêt.
Voici d’autres commentaires recueillis par les activistes dans leur travail sur la rue et devant les métros du quartier.
Sur le Projet du bulletin de vote le plus long, une dame âgée a dit : « Franchement, moi ça me plait ce projet. Ce groupe a piqué mon intérêt, c’est tellement innovateur. Je pense même que je vais me présenter pour eux à la prochain élection. »
Un autre a commenté la couverture médiatique qui raconte que s’il y a eu de longues files d’attente pour le vote par anticipation, et que ce sera sans doute la même chose le jour du vote, c’est à cause du Projet du bulletin de vote le plus long avec ses 79 candidats. « Élections Canada a déjà eu l’expérience de quatre élections de ce genre, dont celle dans Toronto-St-Paul’s en juin. Ce n’est pas une surprise et il y en aura sûrement d’autres ! Il s’agit d’embaucher plus de personnel. Les médias ne font pas tant d’histoires quand il y a des attentes au Costco, dans certains magasins ou restaurants ! »
Un homme âgé qui était accompagné d’un jeune, voyant le mot « marxiste-léniniste » sur le tract, a pointé du doigt le titre et dit : « Oui, c’est ça qu’il nous faut ! ».
À une station de métro, un passant a dit : « Oui c’est bien comme programme. Comptez-vous mettre fin au ‘fake news’ sur les radios ? » L’activiste a répondu : « On le fait déjà dans le journal LML Actualité que vous trouverez sur le site web indiqué sur le feuillet du candidat. » Il a pris le feuillet : « Vous faite du beau travail. Merci. »
Une résidente s’est dite surprise de savoir qu’il y avait une élection. « Vous m’apprenez quelque chose. Il y a des élections ? Je ne le savais pas. Je n’ai rien reçu chez moi et personne n’est venu cogner à ma porte. Ce que vous me dites est intéressant en tout cas. On ne sait plus quoi faire avec ces élections. Je vais regarder votre projet de près. »