Dans l’actualité le 28 avril
Entrevues
Steve Mantis, défenseur des droits des travailleurs accidentés
Steve Mantis est président du Comité de recherche et d’action du Réseau ontarien des groupes de travailleurs accidentés. La lettre ci-dessous a été soumise pour publication à l’occasion de la Journée des travailleurs accidentés.
À l’approche du 28 avril, la Journée internationale de commémoration des travailleurs et travailleuses morts ou blessés au travail, j’ai de sérieuses préoccupations en ce qui concerne la direction que prennent notre gouvernement provincial et certaines de nos institutions publiques. Le ministère du Travail (MdT) et la Commission de la sécurité professionnelle et de l’assurance contre les accidents du travail (CSPAAT) publieront sans doute un communiqué de presse sur la protection des travailleurs, mais leurs actions raconteront une tout autre histoire.
Dans plusieurs endroits de travail, l’économie de la santé et la sécurité sont des composantes importantes dans la détermination des ressources disponibles pour la prévention. Plus importants sont les coûts possibles des blessures et des maladies, plus grande est la motivation pour faire de la prévention.
Notre gouvernement provincial actuel, durant les trois premières années de son mandat, a réduit les cotisations d’ « assurance sécurité » à la CSPAAT de 42 % entre 2018 et 2020. En 2022, la CSPAAT a décidé de retourner 1,5 milliard de dollars aux employeurs, ce qui, à nouveau, a réduit en moyenne de 30 % les cotisations en 2022.
Les réclamations des travailleurs blessés et invalides ont de plus en plus été refusées, comme on leur a refusé l’accès aux soins médicaux appropriés et qu’on a refusé de reconnaître les conséquences à long terme de leur invalidité. En même temps, le MdT a presque totalement cessé d’appliquer la loi en réduisant les amendes et les ordres d’infraction en santé et sécurité de près de 90 % depuis 2018. Plusieurs travailleurs ont perdu confiance dans la CSPAAT et le MdT et ne se donnent même plus la peine de rapporter leurs blessures et leurs maladies à ces institutions.
Lors d’une allocation devant une classe universitaire récemment, plusieurs étudiants ont dit que c’est un fait bien connu à leur endroit de travail que, si vous rapportez un accident, vous avez de bonnes chances d’être congédiés.
Le 28 avril, nous demandons que tout le monde s’engage à nouveau à assurer un travail sécuritaire. Nous voulons que nos institutions publiques fassent de même et changent leur direction actuelle. Nous exigeons des comptes pour ces travailleurs qui ont donné leur vie et leur corps au travail.
Luttons pour les vivants, pleurons les morts.
Forum ouvrier, affiché le 28 avril 2022.
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