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L’expédition de déchets de plastique à des pays en développement remise en question

Près de 400 millions de tonnes de déchets de plastique sont créées à chaque année dans le monde, et les États-Unis et l’Europe en sont les producteurs les plus importants. Or, seulement environ 8 % de ces déchets sont réservés au recyclage. Ces dernières années, les États-Unis et l’Europe expédient la plus grande partie de leur plastique recyclé vers des pays en développement, en particulier en Asie du Sud-Est, où il est brûlé dans des incinérateurs ou jeté dans des sites d’enfouissement. Le Canada est l’un de ces exportateurs, mais il a aussi reçu des déchets des États-Unis. Jusqu’à tout récemment, les États-Unis expédiaient près de la moitié de leur plastique en Chine et à Hong-Kong. Cependant, en 2017, dans un geste qui a été considéré comme une réaction défavorable envers les pays plus riches, la Chine a commencé à limiter les importations de déchets de plastique, et des pays comme la Malaisie et l’Indonésie ont sitôt emboîté le pas.

Par conséquent, certaines des plus grandes compagnies maritimes dans le monde n’acceptent plus de transporter des déchets de plastique de l’Amérique du Nord ou d’Europe par crainte de devoir déverser leur cargaison pirate dans l’océan ou tout rapporter au point de départ. Les exportations de plastique par les États-Unis ont chuté de plus de 70 %. En même temps, ils déversent un surplus de 23 % de plastique recyclé dans leurs propres sites d’enfouissement. Selon Anja Brandon, une analyste de la politique du plastique à Ocean Conservancy, puisque les États-Unis « ont profité historiquement de la possibilité d’exporter leurs déchets outremer », ils n’ont pas investi dans « la réduction domestique à la source ni augmenté leur infrastructure de recyclage ».

Un des sérieux problèmes liés au recyclage du plastique est que, pour les grandes compagnies pétrochimiques, produire un plastique vierge à partir de combustibles fossiles est souvent moins coûteux que d’utiliser du plastique recyclé, qui contient souvent des impuretés et doit être transformé Cette pratique, de même que le dumping, sont des exemples de comment les intérêts privés d’affaires se défilent de leurs responsabilités et entravent le développement d’une véritable économie circulaire.

(Avec des informations de Now This News, Global Initiative, Quartz)

LML Quotidien, affiché le 22 avril 2022.