Dans l’actualité le 14 avril
Déclarations sur la décision de suspendre la Fédération de Russie de son siège au Conseil des droits de l’homme
L’Afrique du Sud
Déclaration de l’ambassadrice Xolisa Mabhongo, représentante permanente adjointe pour l’Afrique du Sud, sur la résolution visant à suspendre la Russie du Conseil des droits de l’homme.
Monsieur le président, l’Afrique du Sud est profondément préoccupée par le conflit continu en Ukraine, la perte de vies et la détérioration de la situation humanitaire.
Nous réitérons notre point de vue, que c’est une question d’urgence que de cesser les hostilités, ce qui serait un début de réponse à la crise humanitaire. L’Afrique du Sud souligne une fois de plus que le dialogue, la médiation et la diplomatie sont la seule voie pour mettre fin au conflit actuel. Les guerres prennent fin lorsque les dialogues commencent et les guerres perdurent lorsqu’il n’y a pas de dialogue.
À cet égard, nous saluons les efforts de l’Ukraine et de la Russie dans la tenue de pourparlers sans préconditions. L’Afrique du Sud exprime l’espoir que les deux parties auront recours à la diplomatie pour désamorcer la situation en Ukraine et mener à une situation politique et sécuritaire durable. Nous soutenons que toutes les parties ont tout à gagner d’une solution négociée et beaucoup à perdre d’un conflit violent et non nécessaire.
L’Assemblée générale doit par conséquent encourager la médiation et le dialogue et adopter des solutions constructives pour arriver à cette fin.
Monsieur le président,
L’Afrique du Sud est profondément préoccupée par les rapports de victimes civiles en Ukraine. En tant que communauté internationale, nous ne pouvons pas être indifférents aux meurtres et à la souffrance de civils. La crise humanitaire engendrée par les opérations militaires continues doit être résolue et il doit y avoir une ouverture urgente de corridors humanitaires et de l’aide à la population civile qui, comme c’est toujours le cas, subit les souffrances lorsqu’une confrontation violente éclate.
Toutes les parties impliquées dans le conflit doivent agir en respect des droits humains internationaux et du droit humanitaire, y compris les Conventions de Genève, et respecter la souveraineté et l’intégrité territoriale de tous les États membres, en vertu de la Charte de l’ONU.
Monsieur le président,
Le 4 mars 2022, le Conseil des droits de l’homme a adopté une résolution autorisant la création d’une Commission d’enquête internationale sur tous les présumés abus et violations envers les droits humains et le droit international, et sur les autres crimes qui auraient été commis en Ukraine. La commission n’a pas encore commencé son travail et nous attendons ses conclusions sur les allégations de graves violations et d’abus des droits humains et de violations du droit humanitaire international.
L’Afrique du Sud croit fermement que la présentation de la résolution que nous débattrons aujourd’hui est prématurée et préjudiciable aux résultats de la commission d’enquête. Nous devons permettre à la commission d’entreprendre avec urgence son mandat et de rapporter ses résultats au Conseil des droits de l’homme et à l’Assemblée générale.
Il est également urgent que toutes les parties dans ce conflit permettent à la commission de faire son travail sans entrave ni ingérence.
Nous rappelons que la résolution 60/251, qui est à la base de la résolution qui est devant nous et qui est à la base du Conseil des droits de l’homme, reconnaît aussi, entre autres, « qu’il importe d’assurer l’universalité, l’objectivité et la non-sélectivité de l’examen des questions relatives aux droits de l’homme et de mettre fin à la pratique du deux poids deux mesures et à toute politisation ». Malheureusement, la résolution que nous considérons ne fera que diviser et polariser cette question ainsi que l’Assemblée générale, et la procédure établie n’aura pas été respectée. L’Afrique du Sud maintient que lorsqu’il est question de suspendre un membre du Conseil des droits de l’homme, nous devons être conséquents et non sélectifs, puisque cela minerait la crédibilité de l’Assemblée générale et du Conseil des droits de l’homme.
Pour ces raisons, l’Afrique du Sud s’abstiendra sur cette résolution.
Merci.
(7 avril 2022. Traduit de l’anglais par LML)
LML Quotidien, affiché le 14 avril 2022.
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