Dans l’actualité le 14 avril
Déclarations sur la décision de suspendre la Fédération de Russie de son siège au Conseil des droits de l’homme
République populaire de Chine
Explication du vote de l’ambassadeur Zhang Jun lors de la session extraordinaire d’urgence de l’Assemblée générale des Nations unies sur le projet de résolution sur la suspension des droits de membre de la Fédération de Russie au Conseil des droits de l’homme
Monsieur le président,
En ce qui concerne la question de l’Ukraine, la Chine est toujours convaincue que la souveraineté et l’intégrité territoriale de tous les pays, y compris l’Ukraine, doivent être respectées, que les buts et principes de la Charte des Nations unies doivent être défendus, que les préoccupations légitimes de tous les pays en matière de sécurité doivent être prises au sérieux et que tous les efforts visant à un règlement pacifique de la crise doivent être soutenus. Mettre fin rapidement au conflit est l’attente pressante de la communauté internationale. C’est aussi ce à quoi la Chine aspire. La Chine soutient toutes les initiatives et mesures qui contribueront à atténuer la crise humanitaire en Ukraine. Nous appelons les parties concernées à respecter le droit humanitaire international, et à prendre des mesures concrètes pour assurer la sécurité des civils, et protéger les droits fondamentaux et les besoins humanitaires des femmes, des enfants et des autres groupes vulnérables. Les rapports et les images de décès de civils à Boutcha sont troublants. Les circonstances pertinentes et les causes spécifiques de l’incident doivent être vérifiées et établies. Toute accusation doit être fondée sur des faits. Avant que le tableau complet ne soit clair, toutes les parties doivent faire preuve de retenue et éviter les accusations sans fondement.
Monsieur le président,
Le dialogue et la négociation sont le seul moyen de sortir de la crise ukrainienne. La Chine croit toujours que la communauté internationale doit rester rationnelle, renforcer son unité et faire davantage pour faciliter le dialogue et la négociation ainsi que le règlement politique. Elle ne doit pas dresser d’obstacles, ni ajouter de résistance, et encore moins jeter de l’huile sur le feu en aggravant les confrontations. Nous regrettons de constater que le conflit a fait des victimes civiles et provoqué des déplacements massifs, et que les sanctions tous azimuts, aveugles et sans fond ont eu un impact négatif grave sur le redressement post-pandémique, créant des problèmes nouveaux et complexes, annulant les acquis durement gagnés en matière de développement, et rendant la réalisation de l’Agenda 2030 encore plus difficile. Les populations du monde entier, en particulier celles des pays en développement, doivent supporter la flambée des prix du pétrole et des denrées alimentaires. La vie au milieu de la pandémie est devenue encore plus difficile, et les droits des femmes et des enfants encore plus difficiles à protéger. Les pays en développement ne sont pas parties au conflit, mais ils sont pourtant obligés de s’impliquer dans cette compétition géopolitique et cette rivalité entre grandes puissances. Cette situation est injuste. Certains pays, tout en parlant haut et fort de paix, sont obsédés par l’idée de créer des affrontements en bloc, notamment en provoquant des tensions dans la région Asie-Pacifique. Cette approche auto-contradictoire et incohérente est très dangereuse et inquiétante, et doit être résolument rejetée.
Monsieur le président,
La Chine appelle toujours à la promotion et à la protection des droits de l’homme par le biais d’un dialogue constructif et d’une coopération sur la base de l’égalité et du respect mutuel. En même temps, nous nous opposons fermement à la politisation ou à l’instrumentalisation des questions relatives aux droits de l’homme, nous nous opposons aux approches sélectives et conflictuelles ainsi qu’au deux poids deux mesures sur les questions relatives aux droits de l’homme, et nous nous opposons à l’exercice de pressions sur d’autres pays au nom des droits de l’homme. C’est également un élément important de la résolution 60/251 de l’Assemblée générale sur la création du Conseil des droits de l’homme.
Le projet de résolution qui nous est présenté privera un pays de sa qualité de membre légitime du Conseil des droits de l’homme. Une question aussi importante doit être traitée avec la plus grande délicatesse, calmement, objectivement et rationnellement, sur la base des faits et de la vérité.
Néanmoins, ce projet de résolution n’a pas été rédigé de manière ouverte et transparente, et n’a pas suivi la tradition de tenir des consultations au sein de l’ensemble des membres afin de tenir compte des opinions les plus larges. Dans ces circonstances, une telle démarche hâtive à l’Assemblée générale, qui oblige les pays à choisir leur camp, aggravera la division entre les États membres et intensifiera les contradictions entre les parties concernées. Cela revient à jeter de l’huile sur le feu, ce qui n’est pas propice à la désescalade des conflits, et encore moins à l’avancement des pourparlers de paix. Traiter la question de l’adhésion au Conseil des droits de l’homme de cette manière créerait un nouveau et dangereux précédent, intensifierait les confrontations dans le domaine des droits de l’homme, aurait un impact plus important sur le système de gouvernance des Nations unies et entraînerait de graves conséquences. Par conséquent, la Chine devra voter contre ce projet de résolution.
La Chine appelle toutes les parties à travailler ensemble dans la même direction, afin de créer des opportunités de paix et des perspectives de négociation. La Chine continuera à tenir une position objective et impartiale et à jouer son rôle responsable et constructif à cet égard.
Je vous remercie, Monsieur le président.
(Mission permanente de la République populaire de Chine auprès de l’ONU, 7 avril 2022. Traduit de l’anglais par LML)
LML Quotidien, affiché le 14 avril 2022.
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