Dans l’actualité le 28 mars
Le sommet extraordinaire des chefs d’État de l’OTAN
Le hooliganisme et l’escalade militaire supplantent la diplomatie et la recherche d’une solution pacifique au conflit ukrainien
Lors d’une entrevue le 20 mars sur CNN, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré : « Je suis prêt à négocier avec lui [Poutine]. J’ai été prêt ces deux dernières années. Et je pense que sans négociations, nous ne pourrons pas mettre fin à cette guerre. Il a ajouté : « Je pense que nous devons utiliser tout format, toute chance afin d’avoir une possibilité de négocier, une possibilité de parler à Poutine. Mais si ces tentatives échouent, cela signifierait qu’il s’agit d’une troisième guerre mondiale. » Une promotion similaire d’une « troisième guerre mondiale » a également été largement diffusée aux États-Unis par Biden et des membres du Congrès en relation avec les appels à une zone d’exclusion aérienne. L’objectif principal est de susciter la peur et de générer plus d’appui à l’envoi d’armes et d’armements supplémentaires à l’Ukraine, ainsi qu’à l’envoi d’avions et de navires de l’OTAN, tout cela comme étant nécessaire sans la zone d’exclusion aérienne.
Volodymyr Zelensky répondait à Fareed Zakaria de CNN qui lui demandait s’il serait difficile de négocier avec Poutine, étant donné que le président Biden l’a qualifié de « criminel de guerre ».
Il a dit que s’il y a ne serait-ce qu’« un pour cent de chance » de résoudre la situation pour éviter une guerre mondiale, il faut essayer. En attendant, il persiste à dire que l’objectif des Russes est de « nous exterminer, nous tuer ».
Le conflit militaire qui se poursuit en Ukraine ne peut être résolu sans reconnaître et aborder la réalité de l’insistance des États-Unis que l’OTAN accroît sa présence militaire et son encerclement de la Russie afin de l’« écraser ». La persistance de l’alliance dirigée par les États-Unis à ignorer les préoccupations de la Russie en matière de sécurité montre que leur objectif est de détruire la Russie et non de parvenir à un règlement politique. Un tel objectif conduit à perpétuer sans fin le conflit, comme cela a été fait en Irak et en Afghanistan et se poursuit en Palestine et au Yémen. Il justifie également l’escalade du conflit, comme dans le cas des allégations d’utilisation d’armes biologiques par la Russie. Tout cela va à l’encontre du désir des peuples du monde d’une résolution pacifique rapide.
La « diplomatie » désigne « la méthode établie pour influencer les décisions et le comportement des gouvernements et des peuples étrangers par le dialogue, la négociation et d’autres mesures sans guerre ni violence ». La Russie a tenté à plusieurs reprises d’utiliser des mesures diplomatiques pour obtenir un accord entre les parties impliquées qui respecte ses préoccupations de sécurité. De nombreux discours et interventions majeurs en témoignent ; l’encerclement militaire de la Russie exigée par les États-Unis à l’aide des troupes des États-Unis et des forces de l’OTAN témoigne de la réponse provocatrice aux plaidoyers diplomatiques.
En ce moment, nous constatons un refus de la part des forces des États-Unis et de l’OTAN de trouver une issue au conflit militaire. La Russie ne recule manifestement pas, tandis que les États-Unis et leurs alliés de l’OTAN continuent de déverser des équipements militaires dans la région et que le président ukrainien Volodymyr Zelensky, faisant écho à Joe Biden, est leur instrument, menaçant de manière irresponsable d’une troisième guerre mondiale.
Quant aux autres parties impliquées dans l’équation, tout ce qui ressemble de près ou de loin à de la « diplomatie » a été dérisoirement remplacé par de la diffamation pure et simple, des enfantillages et du hooliganisme. On l’a vu lors de la réunion du Conseil de sécurité des Nations unies du 18 mars sur la situation humanitaire en Ukraine. La Russie avait soumis au Conseil un projet de résolution sur l’accès à l’aide et la protection des civils. La proposition a été retirée par la Russie peu avant la réunion, son ambassadeur à l’ONU, Vassily Nebenzia, déclarant qu’il avait été informé de « pressions sans précédent » exercées sur des membres du Conseil de sécurité. Reuters News Service cite l’ambassadeur Nebenzia qui a déclaré : « De nombreux collègues de nombreuses délégations nous parlent de pressions sans précédent exercées par les partenaires occidentaux, qu’on leur tord le bras, y compris par le chantage et des menaces. »
S’exprimant lors de la réunion du Conseil de sécurité, Nebenzia a dit : « Nous comprenons à quel point il est difficile pour ces pays de résister à ce genre d’assaut. » La réponse puérile donnée par l’ambassadrice américaine auprès des Nations unies, Linda Thomas-Greenfield, après la réunion, lorsqu’elle a parlé à Reuters, était la suivante : « Les seules personnes qui font du tordage de bras par ici sont les Russes et ils doivent le faire s’ils veulent que quiconque les soutienne. »
La réponse de la Mission du Canada au projet de résolution de la Russie a été de publier une version « annotée » moqueuse de celui-ci sur son compte Twitter (voir plus bas). À titre d’exemple, une phrase de l’original se lit comme suit : « Comme les autres membres de la communauté internationale, nous sommes gravement préoccupés par sa détérioration » a été barrée et remplacée par les mots : « Nous ne sommes pas gravement préoccupés par sa détérioration car nous en sommes la cause première ». Ce texte aurait été accueilli avec beaucoup de rires par des « alliés » qui partagent les mêmes idées et qui ne sont pas dignes de se voir confier des missions diplomatiques.
Honte à eux qui écartent les possibilités d’apporter des solutions sérieuses aux problèmes et deux fois plus de honte parce qu’ils croient qu’ils vont s’en tirer ainsi.
(LML Quotidien, affiché le 28 mars 2022)
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