Dans l’actualité le 21 mars
Les profiteurs de guerre
Augmentation du budget de guerre des États-Unis
Un des aspects des provocations continuelles des États-Unis contre la Russie et de leur instigation du conflit actuel est leur effort pour unir la bureaucratie militaire et les factions rivales au sein des dirigeants. L’Ukraine sert en partie de prétexte à cette fin. Un résultat immédiat, qui a été beaucoup demandé par les oligopoles militaires et les forces armées qui servent ces intérêts privés, est l’allocation de plusieurs autres milliards de dollars pour le Pentagone.
L’augmentation des dépenses militaires fait partie d’une loi budgétaire de 1 500 milliards de dollars qui comprend plus de 2 700 pages. Il est probable que ceux qui ont voté ne l’ont pas lue entièrement, car la version finale n’a pas été publiée avant le 9 mars, date à laquelle la Chambre a voté, et le Sénat a voté le 10 mars.
La loi budgétaire comprend un budget de 782 milliards de dollars pour le Pentagone, une augmentation de 42 % par rapport à l’an dernier, pour cette année fiscale d’octobre 2021 à octobre 2022. La loi budgétaire comprend aussi 13,6 milliards additionnels pour l’Ukraine, en particulier pour plus de troupes, plus d’armement et pour le renforcement des sanctions. Il s’agit d’une augmentation par rapport aux 10 milliards que le président Joe Biden avait demandé, et une augmentation additionnelle par rapport aux 6,4 milliards annoncés le 25 février. Dans sa forme finale, la loi a retiré tout financement pour la COVID, qui était initialement de 30 milliards, puis de 15,6 milliards et maintenant, à cause de la résistance du Sénat, la Chambre et le Sénat se sont entendus pour réduire le financement à zéro.
Jusqu’à maintenant, le Congrès n’avait pas réussi à adopter le budget, qui était attendu en octobre dernier, et avait plutôt eu recours à trois « résolutions continues ». La menace d’une fermeture du gouvernement existait encore le 11 mars. Les « résolutions continues » servent à procurer juste assez de financement pour permettre aux bureaux gouvernementaux de rester ouverts. Chacune a causé une grande incertitude et une grande insécurité à des centaines de milliers de travailleurs fédéraux et à tous ceux qui dépendent de la sécurité sociale, de l’assistance sociale, etc.
C’est dans ce contexte que les forces proguerre ont insisté pour que le budget soit adopté avant le 11 mars, l’Ukraine servant de justification tandis que Joe Biden demandait à tous de s’unir. C’est ce qui s’est produit.
En plus de garantir ces fonds additionnels, il y a maintenant une pression renouvelée pour augmenter les dépenses militaires à au moins 800 milliards en 2022 et on dit que Joe Biden en fera la demande. Une fois qu’on aura ajouté le financement pour les armes nucléaires, le budget de guerre annuel dépassera un billion de dollars.
Le président de la Commission des forces armées de la Chambre, Adam Smith, a dit ce qui suit à propos du budget fiscal du Pentagone pour 2022-2023 le 3 mars : « Il devra définitivement être plus gros qu’on ne le croyait. » Il s’adressait à l’American Enterprise Institute (AEI) lors d’un événement de l’institut. L’AEI est considéré comme un groupe de réflexion conservateur. Adam Smith a ajouté : « L’invasion russe de l’Ukraine a fondamentalement modifié ce que doit être notre position en matière de sécurité nationale et de défense. Elle l’a rendue plus compliquée et plus dispendieuse. Je ne vois pas comment on pourrait s’opposer à cette augmentation. »
Le directeur du budget de la Maison-Blanche a dit : « Ces ressources se traduiront par de l’équipement défensif additionnel pour l’Ukraine, de l’aide humanitaire de secours pour la vie, comme de l’aide alimentaire d’urgence, pour le peuple ukrainien, des sanctions plus robustes, une force opérationnelle dirigée par le département de la Justice vouée à s’en prendre aux gains mal acquis et d’autres activités illicites des oligarques russes, et un appui additionnel aux déploiements de troupes américaines dans les pays avoisinants. »
Cela démontre que peu importe comment le conflit va évoluer, il y aura un financement accru pour expédier plus de troupes et d’armes américaines dans la région. Ceci comprend 300 millions de dollars pour la Pologne et d’autres pays dans la région pour leur renforcement militaire. Les États-Unis ont déjà 100 000 soldats dans la région, dont plus de 40 000 en Pologne.
En outre, selon Todd Harrison, le directeur de l’analyse budgétaire au Centre des études stratégiques et internationales, qui joue un rôle important dans les décisions concernant la politique étrangère, un financement additionnel en 2022 servira à acheter plus d’armes, d’avions, de navires et de sous-marins pour rivaliser à la fois avec la Russie et la Chine.
« Maintenant, le Congrès et le département de la Défense, plutôt que de considérer la structure des forces dans son ensemble pour que nous puissions faire face à un théâtre de guerre à la fois, se voient maintenant forcés d’envisager deux guerres presque simultanées, ce qui augmentera considérablement les besoins en structure des forces. »
(LML Quotidien, affiché le 21 mars 2022)
|
|