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Le spectacle « Pouvez-vous imaginer » du président ukrainien
Dans le cadre de sa tournée internationale, le président de l’Ukraine, Volodymyr Zelensky, qui a exhorté les États-Unis et les pays de l’OTAN à intensifier la guerre en Ukraine, a prononcé un discours par visioconférence lors d’une séance conjointe du Sénat et de la Chambre des communes le 15 mars. Volodymyr Zelensky a été présenté à la séance conjointe par le premier ministre Justin Trudeau, qui a notamment déclaré : « Vous défendez les valeurs qui constituent les piliers de tous les pays libres et démocratiques » . À la suite de la présentation de Zelensky, des interventions ont été faites par les présidents du Sénat et de la Chambre, puis par les chefs de l’opposition officielle conservatrice, du Bloc québécois, du NPD et du Parti vert.
Le discours s’articulait autour du thème « Imaginez que cela vous arrive à vous ». « Pouvez-vous seulement imaginer ? » a demandé Volodymyr Zelensky à plusieurs reprises. « Imaginer qu’à 4 h du matin, vous commencez à entendre des bombes, des explosions. […] Le bombardement de l’aéroport d’Ottawa. Des dizaines d’autres villes dans votre merveilleux pays, pouvez-vous imaginer cela ? »
Le président ukrainien a ensuite demandé au gouvernement du Canada d’accroître son soutien à l’Ukraine. Il a mentionné l’adhésion à l’OTAN et une zone d’exclusion aérienne.
« Pouvez-vous imaginer quand vous appelez vos amis, vos nations amies, et que vous leur demandez : ‘S’il vous plaît, fermez le ciel, fermez l’espace aérien, s’il vous plaît, arrêtez les bombardements. Combien de missiles de croisière doivent encore tomber sur nos villes avant que vous n’agissiez ?’ Et eux, en retour, expriment leur profonde inquiétude face à la situation. Quand nous parlons à nos partenaires, ils nous disent de tenir bon, de tenir un peu plus longtemps. »
Sans faire directement référence à un pays ou à un dirigeant en particulier, Volodymyr Zelensky a déclaré : « Certains parlent de désescalade, de désamorcer cette crise. En même temps, en ce qui concerne nos aspirations à intégrer l’Organisation du traité de l’Atlantique nord, l’OTAN, nous n’avons pas de réponse claire. »
Citant le soutien militaire, l’aide humanitaire et l’imposition de sanctions par le Canada, Volodymyr Zelensky a remercié le Canada pour son « soutien inébranlable » et l’a qualifié d’« allié fiable ». Mais, a-t-il dit, cette aide « n’a pas mis fin à la guerre ». Il a déclaré : « Ce que j’essaie de dire, c’est que nous devons tous — vous devez tous — en faire plus pour arrêter la Russie, pour protéger l’Ukraine et, ce faisant, pour protéger l’Europe de la menace russe. […] Nous ne demandons pas grand-chose. Nous demandons la justice, et un vrai soutien qui va nous aider à vaincre, à nous défendre et à sauver des vies partout dans le monde. »
Le président ukrainien a donc demandé au Canada de prendre l’initiative et a exprimé son espoir que d’autres pays emboîteraient le pas. « Aux amis de la vérité », a-t-il dit, « s’il vous plaît comprenez à quel point il est important de fermer notre espace aérien aux avions et aux missiles russes. »
« Vous, Canadiens, savez très bien tout cela. C’est pour cela que je vous demande, s’il vous plaît, n’arrêtez pas vos efforts. S’il vous plaît, prolongez vos efforts pour ramener la paix dans notre pays pacifique. Je crois et je sais que vous pouvez le faire. Nous faisons partie d’une coalition anti-guerre et je sais qu’ensemble, de concert, nous pourrons atteindre ces résultats. »
Volodymyr Zelensky a également lancé un appel à la diaspora ukrainienne au Canada : « il s’agit d’un moment historique, nous avons besoin de votre soutien concret. »
Le fait est que la discussion sur l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN n’est pas un facteur de paix et, de toute façon, a déjà été retirée de la table par les États-Unis et l’OTAN eux-mêmes, tout comme l’a été, jusqu’à présent, l’appel à une zone d’exclusion aérienne des États-Unis et de l’OTAN. Alors pourquoi Volodymyr Zelensky soulève-t-il ces questions ? Plus tôt le même jour, alors qu’il s’adressait à une rencontre de chefs militaires de la Force expéditionnaire conjointe dirigée par le Royaume-Uni, Volodymyr Zelensky a reconnu que l’Ukraine ne deviendra pas membre de l’OTAN. « Il est clair que l’Ukraine ne sera pas membre de l’OTAN. Nous le comprenons. Des années, nous avons attendu devant la porte ouverte, sans pouvoir entrer, c’est vrai, il faut le reconnaître. [N]otre peuple commence à le comprendre et à compter sur lui-même et sur les partenaires qui nous aident. »
Cela confirme que Volodymyr Zelensky est accueilli avec de telles accolades par les pays de l’OTAN et d’autres pays dans le monde pour sa valeur de propagande. C’est pour attiser l’hystérie de guerre anti-russe des États-Unis et de l’OTAN, et légitimer leur escalade de la guerre maintenant qu’ils voient que la Russie ne se soumettra pas aux attaques contre la population russophone de l’est de l’Ukraine par les forces d’occupation néonazies.
Les intervenants ont loué son courage et son leadership et ont approuvé le maintien d’un soutien inconditionnel à l’Ukraine sans tenir compte de ce qui s’y passe réellement. Dans la vidéo complète de l’événement, on voit le président de la Chambre Anthony Rota intervenir après que le président du Sénat, terminant son discours par le slogan « Heroiam Slava ! » (Gloire aux héros) en disant que Zelensky lui-même était l’un de ces héros, puis il a crié le slogan. Après quelques mots supplémentaires, il a conclu par « Slava Ukraini ! » (Gloire à l’Ukraine), auquel on a entendu un choeur de voix crier « Slava ! » en réponse. Alors que les Canadiens ne peuvent concevoir que leurs députés fassent le salut nazi, il semble qu’ils aient adopté sans scrupules le salut des collaborateurs nazis de la Deuxième Guerre mondiale, fait aujourd’hui par les bataillons néonazis en Ukraine. Leur justification est qu’il ne signifie pas la même chose aujourd’hui.
Elizabeth May, leader parlementaire des Verts, a été la seule parlementaire à aborder spécifiquement la question d’une zone d’exclusion aérienne. Elle a lu une lettre du leader des Verts d’Ukraine lui demandant, ainsi qu’à d’autres membres du Parti Vert, de soutenir une zone d’exclusion aérienne. Elle a déclaré qu’elle était triste d’apprendre qu’une organisation internationale de membres élus du Parti vert avait délibéré sur la question et s’y était opposée. Elizabeth May a déclaré que cela marquerait une escalade inacceptable et a supplié tout le monde d’utiliser tous les outils disponibles pour garantir la paix ; et si l’outil n’existe pas, a-t-elle dit, il faut le créer.
Par la suite, lors d’un point de presse, la ministre de la Défense, Anita Anand, a réitéré la position actuelle du gouvernement libéral et déclaré qu’une zone d’exclusion aérienne n’est pas sur la table.
(LML Quotidien, affiché le 18 mars 2022)
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