Dans l’actualité
Actualité et point de vue sur la crise ukrainienne
Appels alarmants pour que le Japon accueille les armes nucléaires américaines
L’ancien premier ministre japonais Shinzo Abe, toujours influent, a appelé le Japon à envisager d’accueillir des armes nucléaires américaines. Il a justifié son appel en utilisant le conflit en Ukraine et en soulevant également la question de la sécurité de Taïwan. Des forces comme Shinzo Abe font écho à la promotion parmi les cercles dirigeants des États-Unis de la désinformation selon laquelle la Chine projette d’« envahir » Taïwan. Cela vise en partie à miner la politique de longue date des États-Unis et des Nations unies d’une seule Chine, dont Taïwan fait partie. Shinzo Abe se sert maintenant de la menace nucléaire pour justifier la militarisation du Japon et l’élimination de l’interdiction constitutionnelle du recours à la force, une idée qu’il défend depuis longtemps.
Compte tenu de ce que les armes nucléaires ont fait au Japon et à son peuple, il s’agit d’une proposition cruelle.
« Au sein de l’OTAN, l’Allemagne, la Belgique, les Pays-Bas et l’Italie participent au partage nucléaire, en accueillant des armes nucléaires américaines. Nous devons comprendre comment la sécurité est maintenue dans le monde et ne pas considérer qu’il est tabou d’avoir une discussion ouverte », a déclaré Shinzo Abe le 1er mars lors d’une entrevue télévisée, indique le quotidien Nikkei Asia.
Le Japon maintient actuellement la position selon laquelle il ne produira ni ne possédera d’armes nucléaires et ne les autorisera pas sur son territoire. L’actuel premier ministre japonais, Fumio Kishida, a rapidement rejeté l’appel de Shinzo Abe à un débat sur l’option de partage nucléaire.
Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Wang Wenbin, a immédiatement déclaré aux journalistes à Beijing : « Les politiciens japonais ont récemment fait des remarques absurdes sur Taïwan, et même des commentaires déplacés qui violent ouvertement leurs propres trois principes anti-nucléaires. » Il a ajouté : « Nous exhortons la partie japonaise à avoir une réflexion approfondie sur l’histoire » Il a averti Tokyo à « parler et agir avec prudence sur la question de Taïwan et à cesser les provocations ».
Dans un éditorial, le quotidien chinois Global Times a déclaré que Shinzo Abe tentait de « débloquer » le militarisme japonais. « Il est non seulement ironique, mais aussi un énorme risque réel, qu’un groupe de personnes dans le seul pays du monde qui a été bombardé par des bombes atomiques appelle à inviter le coupable à déployer des armes nucléaires sur son propre territoire. »
Les États-Unis encouragent des gens comme Shinzo Abe à multiplier les actions provocatrices et la politique du bord de l’abîme contre la Chine, en tâtant le terrain et en s’efforçant d’impliquer le Japon dans ses actions. Ils agissent également pour soutenir les efforts de Shinzo Abe et d’autres personnes visant à éliminer l’interdiction constitutionnelle du recours à la force au Japon.
Mais les États-Unis ont systématiquement essayé d’impliquer le Japon dans leurs exercices de guerre et autres mesures militaires et ont toujours environ 50 000 soldats américains stationnés dans le pays. Leur objectif est d’utiliser le Japon et la Corée contre la Chine et ils utilisent pour ce faire la menace nucléaire et les revendications concernant Taïwan.
Les peuples du Japon et du monde entier rejettent depuis longtemps ces demandes de plus de guerres dans la région et demeurent fermes dans leur demande de faire de la région une zone de paix. Le peuple d’Okinawa continue à prendre des positions courageuses contre les bases militaires américaines sur son territoire. L’article 9 de la constitution japonaise, institué dans le cadre des demandes des peuples après la Deuxième Guerre mondiale pour interdire le recours à la force et à l’agression dans le règlement des différends, reflète cette position et sa défense fait toujours partie des efforts anti-guerre au Japon. La sécurité des peuples ne réside pas dans la militarisation mais en avançant la lutte pour les droits de tous.
L’article 9 de la constitution japonaise stipule « (1) Aspirant sincèrement à une paix internationale fondée sur la justice et l’ordre, le peuple japonais renonce à jamais à la guerre en tant que droit souverain de la nation, ou à la menace, ou à l’usage de la force comme moyen de régler des conflits internationaux[2]. Pour atteindre le but fixé du paragraphe précédent, il ne sera jamais maintenu de forces terrestres, navales et aériennes, ou autre potentiel de guerre. Le droit de belligérance de l’État ne sera pas reconnu. »
Le Japon dispose de forces d’autodéfense japonaises qui sont censées rester chez elles et ne servir qu’à défendre le pays.
(LML Quotidien, affiché le 3 mars 2022)
|
|