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Les tribunaux américains jugent en faveur des intérêts privés
Les travailleurs du rail mènent une lutte acharnée pour défendre leur moyen de subsistance et leur vie
Les travailleurs du rail américains sont engagés dans une lutte acharnée pour protéger leur gagne-pain, leur santé et littéralement leur vie contre les diktats des monopoles ferroviaires appliqués par les tribunaux.
En janvier, la société ferroviaire Burlington Northern Santa Fe (BNSF), l’une des plus grandes compagnies ferroviaires de transport de marchandises en Amérique du Nord, qui appartient au conglomérat Berkshire Hathaway de Warren Buffett, a décrété unilatéralement une nouvelle politique d’assiduité appelée « Hi-Viz » qui est entrée en vigueur le 1er février 2022. Les travailleurs de BNSF considèrent que le Hi-Viz est la politique d’assiduité la plus irresponsable, dangereuse et punitive jamais adoptée par un transporteur américain. Outre ses activités aux États-Unis, la BNSF est présente au Canada dans trois provinces de l’Ouest, avec un tronçon de voie ferrée de 48 km de la frontière américaine à Vancouver, des voies ferrées et une gare de triage à Winnipeg, environ 110 km de voie commune avec la Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada, qui s’étend vers le sud jusqu’à la frontière américaine à Emerson, au Manitoba, et moins d’un kilomètre de voie ferrée à la frontière à Northgate, en Saskatchewan.
En janvier, la Fraternité des ingénieurs de locomotives et des agents de train (BLET) et la Division du transport de l’Association internationale des travailleurs du métal en feuille, de l’air, du rail et du transport (SMART-TD), qui représentent ensemble environ 17 000 travailleurs ferroviaires de BNSF, ont commencé à voter en vue d’une grève qui aurait commencé le 1er février, le principal point de discorde étant la nouvelle politique. Près de 99 % des participants ont voté pour la grève.
Le mardi 25 janvier, un juge de tribunal de district des États-Unis, a accordé à BNSF une ordonnance restrictive temporaire empêchant les deux syndicats de faire grève, déclarant qu’une grève causerait à la compagnie ferroviaire « un préjudice substantiel, immédiat et irréparable » et qu’« une grève exacerberait la crise actuelle de notre chaîne d’approvisionnement – nuisant au public en général, pas seulement à la BNSF ». Le 8 février, l’ordonnance restrictive temporaire a été prolongée jusqu’au 22 février.
Les travailleurs et le peuple des États-Unis s’opposent de plus en plus à ces mesures irresponsables. Les travailleurs et leurs alliés ont lancé des pétitions contre la politique de la BNSF et contre le fait de rendre illégal la lutte des travailleurs. Les deux syndicats contestent également la légalité de l’ordonnance du tribunal.
(Forum ouvrier, affiché le 28 février 2022)
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