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Un rassemblement réussi des camionneurs à Vancouver exige d’agir pour sauver des vies
Les camionneurs de la Colombie-Britannique et leurs alliés ont organisé un rassemblement et un convoi réussis le samedi 22 janvier à Vancouver, dans un esprit très différent du Convoi de la liberté dont les organisateurs semblent déterminés à encourager le vandalisme et inspirer la peur partout au pays. Le rassemblement a été organisé pour attirer l’attention sur leurs conditions de travail et exiger que le gouvernement provincial prenne des mesures immédiates pour assurer leur sécurité et celle de tous les chauffeurs sur les routes de la Colombie-Britannique. Les organisateurs estiment qu’environ 350 gros camions ont participé au convoi qui s’est rassemblé au Gurudwara Dashmesh Darbar à Surrey et s’est rendu au centre-ville de Vancouver.
Les camionneurs affirment que l’état des routes cette année est du jamais vu, faisant état d’énormes nids de poule, de glace noire et de neige sur les autoroutes, particulièrement dans région de l’Intérieur. Ils font aussi valoir que même si cette année est la pire de toutes, le mauvais entretien des routes, dont l’absence de déneigement en temps opportun, est un problème qui existait bien avant la pandémie et les dommages causés aux routes par l’inondation de novembre dernier.
Le Vancouver Sun cite un courriel du ministre du Transport de la Colombie-Britannique Rob Fleming qui avoue que « les entrepreneurs n’ont pas été à la hauteur des normes du ministère » cet hiver et que « nous avons fait un suivi auprès des entrepreneurs pour veiller à ce qu’ils respectent leurs obligations liées à l’entretien ». Les camionneurs rapportent que souvent lorsqu’il y a une tempête de neige ils ne voient aucun entrepreneur de l’entretien à moins qu’il n’y ait un accident, lequel vraisemblablement ne se serait pas produit si l’entretien avait été fait en temps opportun.
L’état des routes principales en Colombie-Britannique est directement lié à la privatisation de l’entretien à laquelle les gens de la Colombie-Britannique se sont opposés depuis le début. Bien que les routes de la Colombie-Britannique ne soient pas de propriété privée, l’entretien du réseau routier a été privatisé en 1988. La province a été subdivisée en 28 régions de service qui sont entretenues par des entrepreneurs qui peuvent être des entreprises locales ou encore d’immenses compagnies étrangères, dont la multinationale espagnole Acciona.
À toutes fins pratiques, le gouvernement s’est lavé les mains de toute responsabilité et sur son site Web sa réponse aux préoccupations et aux plaintes est de dire aux gens de communiquer directement avec l’entrepreneur, même lorsqu’il s’agit de cas où le plaignant rapporte que même après de nombreux appels auprès de l’entrepreneur, aucune mesure n’a été prise. Les gouvernements successifs de la Colombie-Britannique, depuis 1988, ont abandonné leur responsabilité au peuple de la Colombie-Britannique pour permettre aux compagnies privées de s’enrichir au prix de la vie et du gagne-pain des camionneurs et du public.
Lors du rassemblement à Surrey avant que le convoi ne se dirige vers Vancouver, un porte-parole de l’Association des camionneurs de la côte ouest (WCTA) a expliqué que le but de l’action était de sauver des vies, de rendre hommage aux camionneurs et d’autres qui ont laissé leur vie sur les routes, mais qui auraient pu être sauvés si l’entretien avait été adéquat, d’exiger mieux. Il a expliqué que les camionneurs qui participent au rassemblement travaillent pour plusieurs compagnies différentes et ont formé une association pour faire entendre leur voix collective, informer le public sur les conditions des camionneurs et se faire entendre des autorités.
Il a dit que l’association est heureuse d’annoncer que quelques jours avant le rassemblement le ministère du Transport l’avait contactée pour fixer une rencontre. Il a souligné que les messages qu’elle avait fait parvenir au ministère en novembre et décembre de l’année dernière étaient restés sans réponse et que ce n’est qu’après le rassemblement que le ministère avait communiqué avec elle, une démonstration que notre « unité compte ».
Les camionneurs font face à une panoplie de problèmes, dont le manque de toilettes propres et de haltes routières, des questions que l’association compte discuter avec les représentants du gouvernement lorsqu’ils se réuniront, suivi d’un compte-rendu aux membres.
(Forum ouvrier, affiché le 7 février 2022. Photos : wcta)