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Non à la guerre en Ukraine ! Non au recours à la force !
La définition absurde du gouvernement de la « solution pacifique »
Le gouvernement libéral du Canada a une remarquable propension à définir les concepts et les termes comme bon lui semble. Un exemple de cela est le « compte rendu » du 18 janvier 2022 d’un appel entre certains ministres, du chef d’état-major de la défense et de hauts fonctionnaires au sujet de la situation en Ukraine[1]. Le Cabinet du premier ministre (CPM), sans jamais mentionner l’OTAN, nous informe que l’appel a souligné « la volonté du Canada de maintenir la coordination et l’engagement entre alliés et partenaires ».
Le compte-rendu indique que la ministre de la Défense Anita Anand a « souligné » le rôle des Forces armées canadiennes dans le renforcement des capacités militaires de l’Ukraine dans le cadre de l’opération UNIFIER, qui a permis de former plus de 12 500 membres des forces de sécurité depuis 2015 avec une présence continue de 200 membres des Forces armées canadiennes en Ukraine.
Le compte-rendu dit ensuite que les ministres ont discuté de l’importance d’« une solution pacifique par le biais du dialogue ».
Une définition du dictionnaire du mot « pacifique » nous donne des mots équivalents comme :
– non agressif,
– non-belligérant,
– non combatif,
– non agressif,
– non belliqueux,
– antimilitariste,
– antimilitaire,
– non violent,
– contre la guerre.
Les antonymes proches de « pacifique » :
– armé,
– martial,
– militant,
– militaire,
– guerrier,
– agressif,
– agité,
– belliqueux,
– belliciste,
– combatif,
– contestataire,
– querelleur,
– antagoniste,
– pugnace,
– féroce,
– bretteur,
– hostile.
La plupart des gens diraient qu’en matière d’affaires internationales, une solution pacifique serait nécessairement une solution qui rejette le recours à la force pour atteindre des objectifs, quels qu’ils soient. La référence dans la formulation « une solution pacifique par le biais du dialogue » serait vraisemblablement par opposition à une solution pacifique par d’autres moyens que le dialogue. Le CPM ne dit pas quels sont ces moyens. Si cela signifie « par la guerre », alors la cause de la guerre devrait être mentionnée clairement pour indiquer qui est le belligérant et quels sont les objectifs de la guerre ou même du dialogue.
Au cours des 30 dernières années, les États-Unis ont émis des menaces et des ordres péremptoires accompagnés d’un déploiement belliqueux de forces militaires, de guerres d’agression et d’occupation, de destruction et de massacres de civils sous une forme ou une autre. Ils ont montré par leurs actes que le mot « dialogue » signifie « soumets-toi ou bien… » [2].
Ce sont des faits. C’est ainsi que les États-Unis ont traité Saddam Hussein d’Irak, Slobodan Milosevic de Yougoslavie, les talibans d’Afghanistan, Mouammar Ghadaffi de Libye, Bachar al-Assad de Syrie, et également les Yéménites pour justifier le génocide commis contre eux, ou encore les édits émis contre les Palestiniens pour qu’ils abandonnent leurs maisons ancestrales ou faire face aux conséquences d’une expulsion forcée. Et il y a de nombreux autres exemples.
Au pays, la manière dont le gouvernement engage un « dialogue pacifique » avec les défenseurs de la terre autochtones et leurs alliés est bien connue. Au nom de la loi, de la Constitution et d’un soi-disant système fondé sur des règles, les définitions des mots « pacifiques » et « dialogue pacifique » qu’il veut faire accepter aux Canadiens sont inadmissibles – ni justes ni raisonnables. Les mots qui ont un sens semblable à « déraisonnable » sont :
– contraire à l’éthique,
– amoral,
– immoral,
– sans principes,
– indéfendable,
– mauvais,
– sans scrupules,
– déloyal,
– sournois,
– déshonorant,
– malhonnête,
– corrompu,
– dépravé,
– louche.
Les définitions du Canada du mot « pacifique » et de l’expression « dialogue pacifique » sont effectivement toutes les définitions qui précèdent. En plus de ne pas avoir réussi à convaincre la Russie et certains des pays récalcitrants de l’Union européenne et d’autres de se soumettre inconditionnellement à la volonté des États-Unis, le gouvernement a également de la difficulté à convaincre les Canadiens qu’il cherche des solutions pacifiques à tous les problèmes, à l’échelle nationale ou internationale. Au contraire, il gouverne par le diktat, incitant les passions comme moyen de vaincre ses rivaux, se livrant à la désinformation et lançant des épithètes à ceux qui ne sont pas d’accord avec elle. Il calomnie et tente d’isoler ceux qui se prononcent en faveur de points de vue que le gouvernement a déclarés « illégitimes ».
C’est clairement un problème, pour le gouvernement et pour les Canadiens, qui exige une solution qui favorise les peuples du Canada et du monde. De telles solutions commenceraient par le rejet du recours à la force et à la désinformation pour résoudre les problèmes, tant au Canada qu’à l’échelle internationale.
Notes
1. L’appel comprenait la vice-première ministre et ministre des Finances, Chrystia Freeland, la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, la ministre de la Défense nationale, Anita Anand, le ministre du Développement international, Harjit S. Sajjan, le président du Conseil privé de la Reine pour le Canada et ministre de la Sécurité publique, Bill Blair, le ministre de l’Immigration, de la Citoyenneté et des Réfugiés, Sean Fraser, et le ministre de la Sécurité publique, Marco E. L. Mendicino, le chef d’état-major de la défense, le général Wayne Eyre, la greffière par intérim du Conseil privé, Janice Charette, et d’autres « hauts représentants » dont le nom n’a pas été révélé.
2. Les dictionnaires définissent le mot « péremptoire » comme « qui présente un caractère décisif, excluant toute discussion ou l’obéissance immédiate, en particulier d’une manière brusquement impérieuse », comme dans l’exemple suivant : « Fais-le ! ».
Les mots similaires répertoriés comprennent :
– brusque,
– altier,
– autoritaire,
– abrupte,
– catégorique,
– autoritaire,
– tranchant
– dominateur,
– dogmatique,
– autocratique,
– dictatorial,
– autoritaire,
– dominateur,
– cassant,
– arrogant,
– outrecuidant,
– seigneurial,
– tyrannique,
– despotique,
– impérial,
– magistral,
– raide,
– emphatique,
– ferme,
– insistant,
– impératif,
– énergique.
En droit, le mot signifie qu’il n’est pas possible de faire appel ou de le contester ; il est définitif – « il n’y a pas eu de désobéissance à une ordonnance péremptoire du tribunal »
Les mots similaires comprennent :
– incontestable,
– irréversible,
– contraignant,
– absolu,
– final,
– définitif,
– décisif,
– concluant,
– catégorique,
– irréfutable,
– inconditionnel,
– incontestable,
– irrévocable.
Origine du péremptoire :
Emprunt au bas latin peremptorius « meurtrier, mortel ; en droit. : qui met fin à, qui annule (un débat), décisif », dérivé du latin perimere, per « complètement » + emere « prendre, acheter ».
(LML Quotidien, affiché le 1 février 2022)