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États-Unis
Le projet de loi d’infrastructure publique de Biden
Le président Biden a récemment signé son projet loi sur les dépenses d’infrastructure de 1,2 billions de dollars. Le projet de loi achemine des fonds fédéraux vers des entreprises de construction privées pour réparer et ériger des infrastructures publiques. Plusieurs des projets concernent le transport, tel que les routes, les ponts et les chemins de fer.
L’infrastructure de transport nouvelle ou améliorée deviendra alors une valeur matérielle transférée dans les biens et services que l’économie et ses travailleurs et entreprises produisent. Une grande partie de la valeur des infrastructures n’est pas réalisée (payée) par les utilisateurs puisque les entreprises qui consomment la valeur ne paient pas intégralement ce qu’ils utilisent et consomment.
Deux aspects importants d’une infrastructure fournie par le gouvernement sont notamment les avantages directs entreprises de construction privées provenant de contrats lucratifs et garantis, et la valeur provenant de l’infrastructure non pleinement réalisée par les entreprises qui les consomment. Ces deux facteurs sont d’énormes stratagèmes pour payer les riches qui contribuent au contrôle impérialiste de l’économie et à une plus grande concentration de la richesse, du pouvoir et du privilège entre les mains de quelques-uns.
Pour ce qui est du Canada, le projet de loi a des dépenses ciblées visant à construire une infrastructure transfrontalière nord-sud d’infrastructure ferroviaire visant à lier davantage l’économie canadienne aux impérialistes américains. Le projet de loi accorde des dizaines de milliards de dollars au trafic élargi de passagers et de fret de New York à Toronto, de New York via le vieux trajet du Vermont à Montréal, de Chicago via Détroit jusqu’à Toronto et de Portand/Seattle à Vancouver.
Parallèlement aux dépenses pour les infrastructures de voies ferrées jusqu’aux frontières et à l’intérieur du Canada est la réclamation des autorités américaines dirigées par le dirigeant majoritaire du Sénat Chuck Schumer d’exiger que des arrangements de pré-contrôle soient établis dans les gares ferroviaires aux frontières. Schumer et d’autres exercent la pression sur les représentants canadiens pour qu’ils mettent sur pied des postes de contrôle des passeports dans les gares ferroviaires canadiennes semblables à ceux qui existent déjà dans certains aéroports.
Le projet de loi prévoit aussi que le secrétaire américain du Transport Pete Buttigieg ainsi que la compagnie ferroviaire américaine publique Amtrak et divers autres représentants d’État rencontrent le gouvernement canadien au cours de 2022 et préparent un rapport d’étape à l’intention du Congrès qui indiquerait ce que les Canadiens sont prêts à payer et à autoriser vis-à-vis les opérations d’Amtrak au Canada. Spécifiquement, le projet de loi exige que Buttigieg et d’autres représentants « identifient les défis posés aux activités d’Amtrak au Canada », y compris « les délais liés aux inspections des douanes et de l’immigration au Canada et aux États-Unis. »
Les corridors de circulation nord/sud pour les biens et les personnes visent principalement à permettre l’accès aux matières premières canadiennes pour nourrir l’économie de guerre américaines. En plus de directement entraîner objectivement le Canada dans la sphère économique américaine, ces corridors de circulation visent à implanter la vision d’une seule économie en Amérique du Nord sous la domination des oligarques américains et de leurs valets, et que des économies indépendantes et autosuffisantes au Canada, au Mexique et aux États-Unis sous le contrôle des peuples ne sont ni réalisables ni même possibles.
Des dépenses d’infrastructure pour payer les riches — un exemple
Une infrastructure publique élargie est nécessaire à toute économie moderne. Les oligarques dirigeants bénéficient grandement de cette infrastructure dans leurs activités de construction et de fonctionnement. Les avantages de leur utilisation par les riches ne sont pas toujours évidents. On présume généralement que la valeur de l’infrastructure est principalement réalisée grâce aux impôts Ceci signifie que la valeur principale provenant de l’infrastructure remplit les poches de riches oligarques.
Les autorités américaines ont proposé une expansion de la voie ferrée actuelle le long de la côte ouest de Vancouver à Seattle et à Portland. Amtrak veut doubler le nombre de voyages aller-retour quotidiens entre Seattle et Vancouver sur sa ligne des Cascades. Cette route est un « corridor émergent » qui a déjà « une part significative du marché des passagers », souligne Amtrak, créant des conditions pour « un corridor ferroviaire grande-vitesse spécialement conçue entre Vancouver, Seattle et Portland ».
Des bénéficiaires directs de cette infrastructure seraient les conglomérats sportifs privés qui contrôlent le football professionnel (les Seahawks de Seattle), le hockey (les Canucks de Vancouver et les Kraken de Seattle) et le soccer (les équipes de ligue majeure à Vancouver, Seattle et Portland). En plus d’un plus grand nombre de clients qui voyagent pour participer aux matchs, les conglomérats profitent du nombre accru de téléspectateurs sur leurs réseaux télévisés (ESPN et Sportsnet).
Les Canadiens n’ont aucun mot à dire ou contrôle sur ces décisions touchant aux infrastructures. Aucune forme sociale ou politique n’existe au sein desquelles le peuple peut exercer son droit de décider de ces questions qui affectent sa vie et celle de ses communautés. Les oligarques au pouvoir décident de tout, d’une manière qui favorise leurs empires existants et bloque la classe ouvrière d’exercer un pouvoir de décider sur toutes les questions d’une manière qui la favorise et qui lui ouvre une voie vers l’avant. Pour qu’il puisse contrôler les décisions qui affectent leurs vies, le peuple doit prendre en mains l’urgente nécessité d’organiser le renouvellement de la démocratie et des institutions démocratiques. Le peuple ne doit pas et ne peut se permettre de perdre de vue cette nécessité.
(Le Marxiste-Léniniste, affiché le 26 janvier 2022)