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Les États-Unis
Les politiciens parlent tous au nom de la démocratie tout en empêchant le peuple de s’investir du pouvoir
Le président Joe Biden et plusieurs démocrates ont tenté à plusieurs reprises de faire adopter par le Congrès un projet de loi portant sur le vote. La Chambre a adopté de justesse la version la plus récente, HR 5746, Freedom to Vote : John R. Lewis Act (Loi sur l’avancement des droits de vote de John R. Lewis), par 220 voix contre 203. Le Sénat a bloqué la tenue d’un vote à ce sujet, utilisant l’exigence de 60 votes pour clore le débat. Le projet de loi aborde des questions comme l’accès au vote et l’administration électorale. Toutefois, sa caractéristique la plus importante est qu’il confie davantage de pouvoir décisionnel au gouvernement fédéral, plus précisément à l’exécutif, et non aux États, comme c’est le cas actuellement.
Au cours du débat au Sénat, comme c’est le cas pour les différends sur les différentes lois des États, ceux qui les défendent prétendent tous défendre la démocratie. Avant le vote au Sénat, le président Joe Biden, a déclaré : « Je crois que la menace pour la démocratie est si grave que nous devons trouver un moyen d’adopter ces projets de loi sur le droit de vote, d’en débattre, de voter, de faire prévaloir la majorité » Le sénateur de New York, Chuck Schumer, chef de la majorité au Sénat, a déclaré : « À tous ceux qui croient que cette chambre est encore capable de défendre la démocratie à l’heure où elle en a le plus besoin, j’invite à voter oui. » Le sénateur Gary Peters, du Michigan, a exprimé un point de vue représentatif de ceux qui sont en faveur du projet de loi en déclarant : « Rien de moins que l’avenir même de notre démocratie est en jeu. » Le chef de la minorité du Sénat, Mitch McConnell, a déclaré : « Aujourd’hui, le Sénat devra empêcher cette frénésie factionnelle de nuire à notre démocratie, de nuire au centre et de nuire à jamais à notre république. » Plusieurs sénateurs, ceux qui ont voté pour et ceux qui ont voté contre, ont invoqué le Sud et les lois Jim Crow, chacun accusant les autres de raciste ou se défendant de ne pas l’être, et tous prétendant défendre la démocratie.
Quelle est donc cette démocratie qui, depuis sa fondation jusqu’à aujourd’hui, fait en sorte que le droit de vote, même le plus élémentaire, n’est pas garanti ? Aucun de ces politiciens ne souhaite le renouvellement et le renouveau du processus politique. Deux choses sont en train de se produire. Premièrement, le gouvernement fédéral cherche à contrôler les élections, dans l’espoir d’éviter une répétition des élections de 2020 et de préserver l’union, alors même que les conditions de la guerre civile entre les dirigeants s’aggravent. Deuxièmement, les différentes factions, se réclamant de la démocratie, tentent de rallier leurs partisans pour diviser et exclure le peuple tout en garantissant les intérêts étroits des oligarques qu’elles représentent. Ils s’inquiètent du fait que la grande majorité de la population est mécontente du gouvernement en place et se porte à la défense de ses droits par des grèves, des manifestations, des pétitions, des réunions par zoom et d’autres moyens. Ce sont autant d’expressions de sa lutte pour son droit de gouverner, pour une démocratie créée par le peuple lui-même.
(Le Marxiste-Léniniste, affiché le 26 janvier 2022)