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La crise ukrainienne
Une situation d’insécurité élevée et le risque de conflit armé en Europe
– Steve Rutchinski –
Alors que les États-Unis accusent la Russie de menacer l’Ukraine et d’être responsable de l’instabilité en Europe, les faits révèlent que la véritable menace pour la sécurité européenne vient des États-Unis et non de la Russie. Les actions des États-Unis et l’expansion de l’OTAN vers l’est visent toutes à empêcher l’Europe (ou les pays européens) de devenir un concurrent mondial et à entraîner la Russie dans des conflits sans fin avec les anciens pays du bloc soviétique d’Europe de l’Est et du Caucase.
Les États-Unis et l’OTAN ne cessent de répéter qu’ils n’entreront pas dans un conflit militaire direct avec la Russie au sujet de l’Ukraine, mais ils n’hésitent pas à armer et à inciter leurs milices nazies fanatiques – qui sont maintenant intégrées aux forces armées ukrainiennes – à intensifier leurs attaques armées contre les populations du Donetsk et de Lougansk. Et le Canada est bien là, à prétendre que c’est cela qui défend la paix, la démocratie et les droits de la personne.
La Russie s’est engagé dans une initiative diplomatique pour la résolution pacifique de la guerre civile ukrainienne avec le Protocole de Minsk et le Format Normandie de quatre pays (Russie, Ukraine, France et Allemagne). L’Ukraine a saboté le Protocole Minsk depuis le début, mais elle n’est pas tenue de rendre des comptes. De temps en temps, l’Allemagne ou la France se réveillent et se souviennent qu’elles sont même partenaires et garantes de l’application du Protocole de Minsk.
Les événements en cours montrent que les États-Unis ne permettront pas une solution pacifique et qu’ils ont des plans d’urgence pour agir seuls si les membres européens de l’OTAN rechignent à la perspective d’un conflit ouvert, même limité, avec la Russie. Le 18 janvier 2022 , par exemple, le Conseil de l’Atlantique, le groupe de réflexion belliciste de l’OTAN, a écrit qu’« à mesure que la crise évolue, les décisions sur la manière de soutenir l’Ukraine deviendront plus difficiles et il y a une limite à l’unité de l’OTAN ». Il ajoute :
« Même si elle ne trouvera pas de consensus pour combattre » et même « renforcer la capacité militaire de Kiev en soutenant une insurrection par exemple, ou en envoyant des armes antichars, sera impossible à réaliser par consensus […] cela pourrait fournir la base pour que certains alliés soutiennent les forces ukrainiennes de manière cohérente avec leurs priorités nationales en dehors de l’OTAN. »
Selon le New York Times « les responsables de l’administration Biden avertissent que les États-Unis pourraient jeter leur poids derrière une insurrection ukrainienne si le président russe Vladimir Poutine envahissait l’Ukraine […] En Afghanistan, les États-Unis ont montré qu’ils étaient lamentables dans la lutte contre les insurrections. Mais lorsqu’il s’agit de les financer, les experts militaires disent que c’est une autre paire de manches. »
Le secrétaire à la Défense des États-Unis, Lloyd J. Austin III, et le chef d’État-Major des armées des États-Unis, le général Mark A. Milley, ont clairement indiqué que la CIA (secrètement) et le Pentagone (ouvertement) chercheraient tous deux à aider toute insurrection ukrainienne. James Stavridis, un amiral quatre étoiles à la retraite de la marine des États-Unis et ancien Commandant suprême des forces alliées en Europe de l’OTAN, a déclaré : « Poutine devrait se rendre compte qu’après avoir combattu nous-mêmes des insurrections pendant deux décennies, nous savons comment les armer, les entraîner et les dynamiser. »
Le problème n’est pas que les États-Unis « envisagent » de soutenir une insurrection en Ukraine ; c’est ce qu’ils font depuis le début et le Canada, qui les suit, a joué son propre rôle néfaste, avec sa vice-première ministre en tête. La « révolution orange » était une insurrection parrainée par les États-Unis qui a poussé l’Ukraine à devenir un avant-poste de la confrontation avec la Russie
Tout cela montre la nécessité de faire du Canada une zone de paix, d’exiger le démantèlement de l’OTAN et le retour au pays de toutes les forces et troupes spéciales, et de s’opposer au bellicisme des États-Unis.
(Le Marxiste-Léniniste, affiché le 25 janvier 2022. Sources : Conseil de l’Atlantique et New York Times. Photo : D. O’Brien)