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Les travailleurs albertains s’opposent à la violation des droits par le gouvernement
Un décret d’urgence inadmissible révèle l’hystérie du gouvernement
La médecin hygiéniste en chef (CMOH) a émis le 3 janvier 2022 le décret CMOH 01-2022 en réponse à la COVID-19. Le décret réduit la période d’isolement pour les personnes entièrement vaccinées et décrit l’Exception pour les travailleurs essentiels. Un deuxième décret, CMOH 02-2022, a été émis le 10 janvier 2022, apportant d’autres révisions aux dispositions relatives à l’isolement. Les changements apportés en une semaine à la durée et au moment de l’isolement des personnes confirment les préoccupations profondes des travailleurs de la santé et des experts dans le domaine des maladies infectieuses quant à l’absence de fondement scientifique de ces décrets.
Le décret 01-2022 exige que les personnes entièrement vaccinées dont le test de dépistage du COVID-19 est positif et qui sont asymptomatiques ou dont les symptômes se sont « améliorés » soient isolées pendant cinq jours au lieu de dix. Le premier arrêté considérait que les symptômes étaient « résorbés » après 24 heures sans fièvre et sans médicaments réducteurs de fièvre, et qu’il y avait une amélioration, et non une absence, des symptômes. Le second arrêté revient sur cette disposition inadmissible et remplace le mot « amélioré » par « résorbé ». Cependant, le second arrêté n’exige plus qu’une personne symptomatique s’isole pendant cinq jours si elle présente un test PCR négatif ou deux tests rapides négatifs à au moins 24 heures d’intervalle et que les symptômes ont disparu. Les spécialistes des maladies infectieuses soulignent que rien ne prouve qu’Omicron n’est plus infectieux après cinq jours. Une autre préoccupation est que les tests rapides sont connus pour être beaucoup moins fiables que les tests PCR pour identifier une infection à la COVID-19.
Plus alarmante encore est l’ « exception pour le travailleur essentiel » qui permet à un employeur d’exiger que les travailleurs positifs à la COVID-19 et asymptomatiques ou « légèrement symptomatiques » viennent travailler si le « propriétaire ou l’exploitant d’une entreprise, d’un secteur ou d’un service détermine que certains travailleurs sont essentiels à la poursuite des opérations en toute sécurité et qu’une interruption substantielle des services serait préjudiciable au public ».
Les deux décrets précisent à plusieurs reprises que les employeurs doivent suivre les directives « dans la mesure du possible ». Ils n’ont pas à demander de dérogations. C’est à l’employeur de décider quand et comment les décrets sont appliqués, et il n’y a pas de procédure de révision. En d’autres termes, il s’agit d’un scénario du Far West dans lequel un décret d’urgence donne aux employeurs carte blanche pour ordonner aux travailleurs de venir travailler même s’ils sont déclarés positifs à la COVID-19. Le décret 02-2022 ajoute que les travailleurs doivent suivre le plan établi par l’employeur. C’est une nouvelle attaque contre les travailleurs qui doivent désormais non seulement venir travailler s’ils en reçoivent l’ordre mais aussi suivre le plan de l’employeur, même s’il est dangereux et malavisé. Le décret donne également à la CMOH le pouvoir d’exempter toute personne ou catégorie de personnes du décret.
C’est une sérieuse violation des droits des travailleurs, qui laisse aux employeurs le soin de décider quels Albertains infectés par la COVID-19 doivent aller travailler. Les employeurs sont seulement tenus d’avoir un plan « pour atténuer le risque de propagation de l’infection par les travailleurs essentiels qui seraient autrement tenus de rester en isolement en vertu du présent décret ».
Bien qu’il s’agisse officiellement d’un décret émis par la CMOH, qui détient cette autorité en vertu de la loi, celle-ci a clairement indiqué que son rôle se limitait à « donner des conseils ».
Des décrets comme ceux du 3 et du 10 janvier visent à réduire les travailleurs au silence et à étouffer leur initiative si importante. L’expérience des travailleurs en Alberta et dans tout le pays montre qu’ils sont sans l’ombre d’un doute le facteur essentiel et que leur sécurité réside dans la lutte pour défendre les droits de tous et de toutes. Les travailleurs ont continué à produire les biens et les services dans des conditions extrêmement difficiles et ils ont continué à agir pour protéger la santé et la sécurité de la population, même au prix de la leur. Leur lutte pour des endroits de travail sécuritaires est essentielle à la protection de leurs communautés.
(Forum ouvrier, publié le 22 janvier 2022)