Dans l’actualité
Les travailleurs de l’Alberta s’opposent aux violations des droits par le gouvernement
Les travailleurs et les syndicats condamnent le décret abominable de l’Alberta
Les travailleurs et leurs syndicats, ainsi que des experts en soins de santé, ont condamné le décret abominable émis par la médecin hygiéniste en chef (CMOH) de l’Alberta le 3 janvier. Un deuxième décret, émis le 10 janvier, CMOH 02-2022, n’a rien fait pour répondre à ces préoccupations.
La présidente des Infirmières et infirmiers unis de l’Alberta, Heather Smith, a déclaré que la possibilité de forcer les travailleurs de la santé malades à s’occuper des patients est « terrifiante ».
« Je ne pense pas que cela va créer des lieux de travail plus sécutitaires. En fait, je pense que cela va augmenter le danger dans les lieux de travail, pour les travailleurs et le public », a-t-elle dit. Elle a fait remarquer que l’ordonnance pourrait également dissuader les personnes malades de se rendre à l’hôpital.
« On cherche à nous faire croire à ce conte de fées selon lequel Omicron n’est pas aussi dangereux. Pour un certain pourcentage de personnes, il sera aussi dangereux et néfaste que la souche COVID originale. Il y a une masse critique de personnes qui vont tomber malades, et nous n’avons pas besoin d’épuiser davantage notre personnel de santé à cause d’expositions inutiles et évitables en réduisant notre niveau de normes d’isolement acceptables », a déclaré Heather Smith.
S’exprimant lors d’un balado d’urgence organisé par le groupe PoPAB (Protégeons notre province l’Alberta), des médecins ont souligné que le gouvernement a pratiquement abandonné les efforts visant à contenir Omicron. Les considérations de santé publique sont maintenant uniquement basées sur le maintien des entreprises ouvertes, avec des mesures qui pourraient bien avoir l’effet inverse, ont-ils dit.
« Ce décret est unique par sa stupidité et unique par son mépris pur et simple pour les droits des travailleurs », a déclaré Ubaka Ogbogu, professeur associé à la faculté de droit et chercheur Associé Katz en droit de la santé et en politique scientifique à l’Université de l’Alberta.
Le 11 janvier, neuf syndicats et la Fédération du travail de l’Alberta ont publié une déclaration commune demandant des mesures immédiates et concrètes pour faire face à Omicron. Ces mesures sont proposées à un moment où le gouvernement de l’Alberta a abandonné presque toutes les mesures de santé publique. Dans sa préoccupation morbide de la défaite, le gouvernement semble avoir décidé de « laisser aller les choses » en se fondant sur trois fausses affirmations au sujet d’Omicron : qu’il est bénin, qu’il est inévitable que tout le monde soit infecté, et que cela conduira d’une manière ou d’une autre à une « immunité collective » et à la fin de la pandémie.
« Nous lançons cet appel à contrecoeur et avec beaucoup de frustration, mais nous croyons que nous n’avons pas le choix parce que la pandémie en Alberta est hors de contrôle ; les lieux de travail et les écoles ne sont pas sécuritaires ; et notre système de soins de santé et nos travailleurs de la santé sont déjà débordés », indique la déclaration.
La lettre a été signée par les présidents de la Fédération du travail de l’Alberta, de l’Union des employés provinciaux de l’Alberta (AUPE), des Infirmières et infirmiers unis de l’Alberta (UNA), de l’Association des enseignants de l’Alberta (ATA), de la section locale 401 des Travailleurs et travailleuses unis de l’alimentation et du commerce (TUAC), de l’Association des sciences de la santé de l’Alberta (HSAA), du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), division de l’Alberta, de l’Association du personnel non enseignant de l’Université de l’Alberta, (NASA), de l’Association des professeurs des collèges et des instituts de l’Alberta (ACIFA) et du directeur régional de la région ouest d’Unifor.
Les syndicats soutiennent que les mesures de santé publique sont nécessaires et efficaces, et que les vaccins à eux seuls ne constituent pas une protection suffisante.
L’annonce récente du gouvernement selon laquelle il ne signalerait plus les éclosions sur les lieux de travail, sauf dans les établissements de soins de santé, a fait suite à des rapports selon lesquels des éclosions importantes, notamment celles survenues dans les camps de sables bitumineux de CNRL et dans les hôtels du parc national de Banff, n’étaient pas incluses dans les rapports du gouvernement de l’Alberta. La médecin hygiéniste en chef (MHC) a également annoncé, sans consulter les syndicats, que le gouvernement mettrait fin aux protocoles de site unique limitant les travailleurs de la santé à un seul lieu de travail, violant ainsi toutes les ententes précédentes.
(Forum ouvrier, publié le 21 janvier 2022)