Oppposons-nous au sale travail des agents du changement de régime violent au Venezuela et à leurs commanditaires canadiens
Joignez-vous à une discussion qui aura lieu à Montréal le vendredi 4 octobre et au piquet d’information le mardi 8 octobre contre le sale travail des agents de changement de régime violent au Venezuela et leurs commanditaires canadiens. Ces actions sont en réponse à la tenue d’une conférence anti-Venezuela qui a lieu dans le contexte de la campagne électorale et qui prétend vouloir résoudre la crise actuelle dans ce pays. Cette conférence a lieu le 8 octobre à l’initiative de l’Institut d’études sur le génocide et les droits de l’homme de l’Université Concordia et de la section montréalaise du Conseil international du Canada. L’orateur principal est Orlando Viera-Blanco, que les organisateurs appellent à tort ambassadeur du Venezuela au Canada. Il a été nommé par le président autoproclamé Juan Guaido. La reconnaissance de Guaido par le Canada constitue un acte d’ingérence flagrante dans les affaires intérieures et souveraines du Venezuela.
La règle veut que le corps diplomatique n’intervienne pas dans la campagne électorale canadienne, mais cela ne semble pas s’appliquer à Viera-Blanco, qui fait partie des forces de l’opposition soutenues par l’étranger qui tentent de renverser le président du Venezuela, Nicolas Maduro, élu selon les règles de la Constitution. La conférence du 8 octobre vise à créer un soutien pour cette cause injuste au Canada. Pour illustrer de quoi il s’agit, rappelons qu’à son retour d’un voyage récent en Israël en tant qu’invité officiel de ce gouvernement, Viera-Blanco a dit qu’Israël était l’exemple à suivre pour le Venezuela.
Tout cela fait partie d’une offensive lancée lors de la 74e session de l’Assemblée générale des Nations unies pour renforcer le siège du Venezuela sous l’égide des États-Unis et convaincre le Conseil de sécurité d’approuver les mesures de coercition illégales actuellement en vigueur et le recours éventuel à la force contre le gouvernement de Nicolas Maduro. Le 23 septembre, les ministres des Affaires étrangères de 16 pays d’Amérique latine et des États-Unis, tous signataires du Traité interaméricain d’assistance réciproque, également appelé Traité de Rio, se sont réunis à New York pour approuver l’activation de dispositions de ce traité contre le Venezuela. Vestige de la guerre froide, le traité de Rio a été imposé à l’Amérique latine et aux Caraïbes par les États-Unis en 1947 en tant qu’instrument pour « endiguer le communisme » dans leur « arrière-cour ». Suivant la même logique que le chapitre V de la charte de l’OTAN, il engage les États signataires envers la défense collective si l’un d’entre eux fait l’objet d’une attaque armée et autorise un éventail de mesures punitives pouvant aller jusqu’à la force militaire. Il a déjà été utilisé par les États-Unis pour envahir la République dominicaine, la Grenade, le Panama et le Nicaragua.
Le Canada n’est pas signataire du Traité de Rio, mais il s’est dit en faveur de son utilisation lors d’une réunion de l’Organisation des États américains (OÉA) en septembre. Le Canada soutient que le Venezuela représente « une menace évidente pour la paix et la sécurité dans la région » – une formulation conçue pour obtenir l’appui du Conseil de sécurité même si cela a échoué lamentablement à plusieurs reprises..
Le 25 septembre, le président de la Colombie, Ivan Duque, qui est présentement engagé dans la destruction du processus de paix dans son pays et préside au massacre impuni d’anciens membres de la guérilla et de dirigeants sociaux, a consacré l’essentiel de son discours à l’ONU à peindre la Colombie comme la victime d’une « attaque armée imminente » du Venezuela. Sa « preuve » repose sur des photos qui, dit-il, montrent des guérillas colombiennes opérant au Venezuela. En quelques heures, ces photos ont été exposées au monde entier comme étant des activités menées en Colombie, pas au Venezuela. (Il importe de noter que la Colombie est le premier et actuellement le seul « partenaire mondial » de l’OTAN en Amérique latine.) Dans son discours à l’Assemblée générale, Donald Trump a apporté ses propres mensonges à la cause, s’attaquant à Cuba, que lui et Duque tiennent responsable de leur incapacité à mettre à genoux le gouvernement, les forces armées bolivariennes et le peuple du Venezuela.
C’est dans ce contexte qu’a lieu la réunion à Concordia organisée par un ramassis de personnalités canadiennes et vénézuéliennes militant pour le changement de régime. Le président du Conseil international du Canada, qui commande l’événement, est le dernier ambassadeur du Canada au Venezuela, Ben Roswell, qui s’est fait une réputation à violer les normes de la diplomatie en utilisant l’ambassade comme base d’ingérence dans les affaires intérieures du Venezuela. Depuis son retour au Canada en 2017, il sert d’expert interviewé dans les médias en faveur de ce qu’il appelle « l’approche exclusivement canadienne de la promotion de la démocratie » du gouvernement Trudeau au Venezuela. Ceci est présenté comme un contraste avec l’approche américaine et sa menace d’intervention militaire, bien que le but soit le même.
L’autre organisateur, l’Institut montréalais d’études sur le génocide et les droits de l’homme, est à l’origine d’un projet intitulé « La volonté d’intervenir », coprésidé par le général Roméo Dallaire. Il a pour mission de « prévenir un autre Rwanda » en encourageant l’intervention étrangère pour mettre fin aux atrocités et aux violations des droits de la personne, sur la base de la doctrine controversée de la « responsabilité de protéger », que le Canada promeut pour justifier des agressions et des interventions étrangères au nom de causes humanitaires. L’invitation à la rencontre indique que Viera-Blanco discutera des « risques de crimes d’atrocités de masse et de l’incapacité du gouvernement actuel de s’acquitter de sa responsabilité de protéger ».
Les Canadiens s’opposent à cette vile activité proguerre menée sous le diktat américain. L’ingérence du Canada au Venezuela doit être soulevée dans le contexte électoral par ceux qui veulent que le Canada soit un facteur de paix et non de guerre et d’agression.