La victoire de Stalingrad
Un coup fatal porté à la barbarie nazie
— Henri Denis —
Pour saisir la dimension de la victoire de Stalingrad qui a renversé le cours de la Deuxième Guerre mondiale, il est important de rappeler que quand les nazis ont déclenché l’horreur et la destruction contre les peuples d’Europe et ont envahi l’Union soviétique pour écraser le communisme, ils ont ouvert l’une des périodes les plus sombres de la mémoire vivante de l’humanité. L’opposition féroce du nazisme à la naissance du nouveau qui avait été affirmée par la Grande Révolution socialiste d’Octobre 1917 avait reçu l’appui des vestiges du tsarisme renversé et de ses cousins des capitales de l’Europe qui s’efforçaient par tous les moyens de s’accrocher à leurs titres aristocratiques, leurs richesses, leurs biens mal acquis et leurs privilèges de classe.
Pour atteindre leur objectif de conquérir toute l’Europe et l’Union soviétique, les nazis hitlériens ont érigé en système tout ce qui était profondément obscurantiste et non scientifique. Justifié par une idéologie anti-ouvrière, raciste et anticommuniste, aucun crime n’était trop grand pour atteindre la gloire du Troisième Reich, qui menaçait de renvoyer une grande partie de l’humanité à l’esclavage et à la barbarie. Voilà tout ce que le vieux monde pouvait produire pour empêcher la naissance du Nouveau.
À l’opposé, la résistance à cet assaut du vieux monde a fait appel aux principes organisationnels, à l’idéologie et aux méthodes modernes de travail les plus avancés pour mobiliser totalement les travailleurs et les masses du peuple autour de la tâche historique de l’heure de vaincre le nazisme et le fascisme et de défendre le droit d’être de tous les peuples. C’est ce qu’a accompli le parti communiste dirigé par Staline. Leurs actes incarnaient l’esprit qui imprégnait le peuple de Stalingrad de tout donner pour vaincre les barbares qui avaient envahi l’Union soviétique et pour libérer toute l’Europe.
Les impérialistes anglo-américains sont devenus des alliés de l’Union soviétique parce que la bête qu’ils avaient apaisée en signant les accords de Munich avec Hitler échappait à leur contrôle et menaçait leur propre existence. Eux aussi ont recouru à tout ce qui est immoral et régressif pour atteindre leurs fins. Ils ont tout fait pour s’assurer que leur pouvoir ne tombe pas aux forces communistes qui dirigeaient la résistance antifasciste dans les pays d’Europe. Ils ont tout fait pour saper la direction des communistes afin de conserver leur pouvoir à l’issue de la guerre. C’est pourquoi, entre autres exemples, lorsque la victoire sur le fascisme était certaine, ils ont manoeuvré pour que les forces hitlériennes se rendent à eux, pas aux Soviétiques. Ils ont également collaboré avec le Vatican et ses opérations qui ont permis aux nazis d’échapper à la justice et ont créé l’organisation précurseur de la CIA, puis la CIA elle-même, pour exécuter des opérations contre-révolutionnaires secrètes. Après la guerre, ils ont mis en place des appareils anticommunistes dans les universités et au sein des médias et des organisations culturelles, des syndicats et des organisations sociales en Europe et en Amérique du Nord afin de saper et de liquider le soutien des plus grands écrivains, artistes et scientifiques de l’époque ainsi que des travailleurs aux grandes avances et aux progrès réalisés en Union soviétique.
Les impérialistes anglo-américains ont organisé des coups d’État pour renverser des gouvernements, ont produit le maccarthysme et l’offensive brutale contre le droit de conscience et la liberté d’expression. Tout cela a été fait pour écraser les mouvements politiques du peuple qui cherchaient à ouvrir la voie à la liberté, la paix et le progrès et à établir des gouvernements qui seraient gouvernés par le peuple et qui ne gouverneraient pas en faveur de l’impérialisme et de la réaction. Ainsi, on opposait le système élitiste discrédité de la démocratie libérale, avec son stéréotype de la liberté, à un stéréotype de la tyrannie communiste.
Cette construction anticommuniste est ce qui motive les cercles dirigeants aujourd’hui, tant ceux qui se disent de droite que ceux qui se disent de gauche ou progressistes, ou humanitaires ou un mélange des deux. Ce spectre anticommuniste amalgame le communisme et le fascisme. Tandis que des monuments sont érigés à la mémoire des victimes de ce qu’on appelle les crimes des communistes, un mur de silence est érigé autour des crimes des nazis. L’exception est l’holocauste européen, utilisé par l’impérialisme pour promouvoir l’idéologie politique du sionisme, pour ne pas accorder de réparations à toutes les victimes des nazis en Europe qui incluent les juifs, les communistes et les sociaux-démocrates, les roms et ceux que les nazis catégorisaient comme « délinquants », ainsi que les peuples des territoires conquis qui ont été réduits aux travaux forcés.
Le discours anticommuniste favorise l’exceptionnalisme européen et le déni des holocaustes perpétrés par les militaristes japonais et les impérialistes américains contre les peuples chinois et coréen et le déni de l’héroïsme historique des peuples soviétiques qui ont souffert les pertes les plus importantes pendant la Deuxième Guerre mondiale. Ce discours anticommuniste déclare que les collaborateurs nazis en Ukraine, en Lettonie, en Lituanie, en Estonie et dans d’autres pays étaient des combattants de la liberté afin de justifier les crimes que les forces de l’OTAN dirigées par les États-Unis commettent aujourd’hui contre la Russie et les crimes qu’ils préparent contre les peuples d’Asie et du monde.
Cette barbarie dans les nouvelles circonstances historiques est une désinformation qui permet de cacher ce que l’ensemble des rapports sociaux révèle, que la tâche d’aujourd’hui est de trouver les moyens de la vaincre afin que les crimes du passé ne se répètent pas dans le présent de manière encore plus terrible. C’est ce qui se produit déjà avec les guerres de destruction que les impérialistes américains et leurs alliés mènent au Moyen-Orient et avec celles dont ils menacent l’Asie et l’Amérique latine. Cela ne doit pas passer !
Note
Le 5 janvier 2018, le Parlement letton a adopté une loi qui accorde le statut de « participant » à la Deuxième Guerre mondiale à tous ceux qui ont combattu sur le sol letton à la fois dans l’Armée rouge soviétique et dans les unités nazies du Troisième Reich. C’est encore une autre mesure visant à blanchir les criminels nazis et à mettre sur le même pied les troupes d’assaut des SS lettons et les anciens combattants de l’Armée rouge qui ont libéré le monde du nazisme.
De même, en Pologne, un projet de loi a été adopté le 1er février 2018, qui prévoit trois ans de prison pour avoir mentionné l’expression « camps de la mort polonais ». Il impose également des peines d’emprisonnement pour suggérer que la Pologne était complice de l’Holocauste. Selon le Parti du droit et de la justice (PiS) de la Pologne, le projet de loi est nécessaire pour protéger la réputation de la Pologne et faire en sorte que les historiens reconnaissent que des Polonais et des juifs ont péri sous l’occupation nazie.
Le projet de loi a été massivement dénoncé à l’échelle internationale comme un déni de faits historiques et pour criminaliser la discussion sur l’histoire de la Deuxième Guerre mondiale.
(Archives du LML)