Troisième anniversaire de la fusillade au Centre culturel islamique de Québec

Intensifions la lutte à la défense des droits de tous!


Vigile à Québec, le 30 janvier 2017, le jour suivant la fusillade au Centre culturel islamique

Le 29 janvier 2020 est le 3e anniversaire de la fusillade au Centre culturel islamique de Québec. Ce soir-là, un homme a fait irruption dans le centre où les personnes priaient, a ouvert le feu, a tué six personnes et en a blessé 19 autres. Peu de temps après, le tireur a été arrêté. Il a plaidé coupable aux six chefs d'accusation de meurtre au premier degré et de six tentatives de meurtre et il est condamné à la prison à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle avant 40 ans.

Il y a trois ans de cela, le lendemain de la fusillade, les Québécois et les Canadiens se sont immédiatement ralliés pour défendre ensemble les droits de tous et toutes. Les vigiles, rassemblements et cérémonies ont condamné cet acte violent et ont offert leurs sincères condoléances et leur soutien aux familles, aux amis et à la communauté qui ont perdu des êtres chers ainsi qu'aux communautés musulmanes qui sont la cible de l'islamophobie organisée et inspirée par l'État.

Les gens se sont unis pour affirmer que si la communauté musulmane et toutes les autres communautés ne peuvent s'épanouir, libres d'exprimer leur droit d'être et libres de toute violence exercée contre elles, alors les peuples québécois et canadien ne le peuvent pas non plus.


Montréal, 30 janvier 2017

Ottawa, 30 janvier 2017


Edmonton, 30 janvier 2017

Whitehorse, 30 janvier 2017

En commémorantle 3e anniversaire de la fusillade et en nous souvenant de ceux qui sont morts, nous nous rappelons la tension constante qui est imposée dans nos vies à tous. La fusillade au Centre culturel islamique s'est produite quelques jours seulement après la publication du décret du président des États-Unis qui interdisait aux citoyens de sept pays ayant une population à majorité musulmane d'entrer aux États-Unis et qui a fermé les frontières américaines aux réfugiés.

En ce 3e anniversaire, un climat toxique continue d'être exprimé de manière ouvertement hystérique, belliciste et raciste. Cela se voit dans les assassinats ciblés et les menaces de guerre contre l'Iran de l'impérialisme américain, et dans les activités criminelles des États-Unis pour provoquer des changements de régime et des coups d'État dans les Amériques. On le voit également dans la politique d'apaisement du gouvernement Trudeau envers les impérialistes américains alors qu'il ne manque jamais une occasion de parler de paix et d'unité.

Les Québécois et les Canadiens veulent mettre fin à toutes les sortes de crimes haineux. La façon dont les libéraux de Trudeau utilisent cette détermination du peuple en s'attaquant au droit à la conscience et en criminalisant ceux qui se battent pour les droits, s'opposent à la guerre et veulent faire naître le nouveau, est une question sérieuse dont il faut discuter.

Le gouvernement Trudeau a adopté entièrement le point de vue perfide selon lequel la profonde insatisfaction des Canadiens à l'égard du processus politique et du système des partis cartellisés provient d'acteurs étrangers et de leurs instruments au Canada, que ce soient des agents consentants ou dupes qui doivent être matés et criminalisés. Au nom de la lutte contre le discours haineux en ligne, des plans sont faits pour ramener « des options de recours civils pour les victimes de discours haineux ». Les « options » dont il est question ont été retirées du Code pénal parce qu'elles violaient le droit à la liberté d'expression. Leur réintroduction est un instrument avec lequel des personnes peuvent être diffamées et déclarés hors-la-loi. D'autres mesures envisagées comprennent des sanctions sévères pour les plateformes de médias sociaux qui ne suppriment pas le « contenu illégal » dans les 24 heures. Qui décide de ce qui constitue un « contenu illégal » est une grave préoccupation, en particulier lorsque la police et les agences de sécurité assimilent l'opposition à l'OTAN et à NORAD et à l'intégration du Canada à la machine de guerre américaine à de la déloyauté ou de la subversion.

C'est le peuple qui lutte pour ses droits et ses organisations qui sont visés. Le gouvernement Trudeau prétend que l'État canadien avec le Parti libéral au pouvoir s'oppose aux discours haineux et à l'extrémisme. En quoi le fait d'organiser des coups d'État et des changements de régime, d'imposer des sanctions dévastatrices contre les peuples des pays qui n'acceptent pas l'hégémonie impérialiste et de criminaliser les peuples autochtones qui défendent leurs propres territoires peut-il être considéré « modéré », alors que s'opposer à l'intégration du Canada à la machine de guerre des États-Unis et soutenir les luttes des peuples pour leurs projets d'édification nationale sans ingérence impérialiste est « extrémiste » ? De telles définitions intéressées de l'élite dirigeante pour justifier l'utilisation des pouvoirs de police, la criminalisation et la diffamation des individus et de leurs organisations ne peuvent jamais être acceptées.

Il est de notre responsabilité sociale de nous assurer qu'aucun individu ou collectif ne soit laissé à lui-même face aux attaques contre ses droits, que nous apprenions les uns des autres au cours de cette lutte et que nous mettions en place un espace de discussion et d'échange de vues où nous parlons en notre propre nom et trouvons des moyens d'élaborer notre projet d'édification nationale pour le bien-être de tous.


Cet article est paru dans

Volume 50 Numéro 5 - 1er février 2020

Lien de l'article:
Troisième anniversaire de la Fusillade au Centre culturel islamique de Québec: Intensifions la lutte à la défense des droits de Tous!


    

Site Web:  www.pccml.ca   Courriel:  redaction@cpcml.ca