Numéro 41 - 17 novembre 2018
Deux conférences de guerre
à Halifax
Vive opposition aux préparatifs de
guerre impérialistes à Halifax
Deux
conférences
de
guerre
à
Halifax
• Vive opposition aux préparatifs de
guerre impérialistes à Halifax
• Les commanditaires de la Conférence de
guerre à
Halifax - Entrevue, Tony
Seed
À titre
d'information
• À propos du Forum d'Halifax sur la
sécurité internationale
• Assemblée parlementaire de l'OTAN
Projet de loi C-87 -
un miroir aux alouettes préélectoral
• La loi de lutte à la pauvreté
du gouvernement libéral - d'importantes leçons à
tirer de 1989 - Phil Fernandez
• Le «eux versus nous» du projet de
loi C-87- KC. Adams
À titre d'Information
• La réduction de la pauvreté vue
des rangs de l'élite dominante
• Campagne 2000
La légalisation
de la marijuana par le gouvernement libéral
• La nouvelle législation
fédérale sur le cannabis - Entrevue avec John
Akpata, intervenant de la paix du Parti marijuana du Canada
• Informations pertinentes sur le sujet
Le
référendum en Colombie-Britannique
• Voter Oui! à la représentation
proportionnelle
• Le Camp du Non use de sophisme contre la
représentation
proportionnelle - Peter
Ewart
• Très bonne discussion sur la
proportionnelle à Prince George
Commémorations
du centenaire de la fin de la Première Guerre mondiale
• Des discussions et des rencontres partout au
Canada contre les préparatifs la guerre impérialiste
• Le rôle des femmes canadiennes dans la
lutte pour mettre fin à
la guerre - Diane Johnston
101e anniversaire de
la Déclaration Balfour
• Joignons-nous aux Palestiniens pour exiger
la réalisation du droit de Retour! L'occupation sioniste du
territoire palestinien doit cesser!
• La campagne « Non à la
colonisation, nous ne céderons pas le droit
de retour » -
Conférence du peuple des expatriés
palestiniens
Deux conférences de guerre
à Halifax
Vive opposition aux préparatifs de guerre
impérialistes à Halifax
LML félicite
tous ceux et celles qui
contribuent à
l'expression de l'opposition des Canadiens aux préparatifs de
guerre
impérialiste lors des conférences guerrières qui
ont lieu à Halifax
cette semaine, soit le Forum d'Halifax sur la sécurité
internationale,
dans sa dixième édition, du 16 au 18 novembre,
et l'Assemblée
parlementaire de l'OTAN du 16 au 19 novembre. Un merci
spécial à
l'organisation No Harbour for War, qui a pris l'initiative de veiller
à
ce que la ville de Halifax et son port ne soient pas utilisés
à des
fins de promotion de la guerre impérialiste ou de participation
des
Canadiens à la préparation de la guerre
impérialiste. Il faut
également remercier tous les militants de tous horizons qui
voient la
nécessité de s'exprimer sur les questions importantes de
la guerre et
de la paix alors que de graves dangers menacent l'humanité,
dangers que
seuls les peuples unis sur la base de leurs propres projets
d'édification nationale et de l'affirmation de leur propre
conscience
peuvent
éviter.
Manifestation devant le Forum sur la
sécurité internationale
d'Halifax le 17 novembre 2012. Des actions de protestation
sont
organisées chaque année depuis le premier forum
en 2009.
Mis à part le fait qu'il emprunte le nom
d'Halifax, le
Forum
d'Halifax sur la
sécurité internationale n'a aucun lien organique avec
Halifax. Tout est
organisé depuis Washington, où le Forum a son
siège depuis 2011 en tant
qu'entité distincte. Le ministère canadien de la
Défense a versé
quelque 30 millions de dollars en taxes aux
organisateurs américains depuis 2009. Il soutient que le
but de la «
discussion » est « d'apprendre les uns des autres,
d'échanger des
opinions, de générer de nouvelles idées et de les
mettre en oeuvre ».
Les points de l'ordre du jour ont tous à voir
avec la confrontation
du gouvernement américain avec le monde qu'il cherche à
dominer. Ils
constituent un mécanisme spécialisé pour la
mobilisation de hauts
responsables américains, canadiens et internationaux, en
particulier de
militaires, ainsi que d'idéologues choisis, de journalistes et
d'organisations vouées à l'hégémonie et
à la guerre. À cet égard,
l'ordre du jour du forum de cette année révèle que
les forces
impérialistes tentent de dissimuler les objectifs de guerre
menés par
l'OTAN. Le ton général de la réunion de cette
année, qui coïncidait
avec le 100e anniversaire de la fin de la Première Guerre
mondiale, est
donné
par ce thème de la session plénière :
« 100 ans après : sommes-nous
fatigués de gagner ? » C'est un indice
éloquent de la conception du
monde promue par les organisateurs.[1]
Parallèlement au
Forum sur la
sécurité cette semaine se tient
l'Assemblée parlementaire de l'OTAN. Elle réunit 600
responsables
politiques des 29 pays membres du bloc de l'OTAN ainsi que des
délégués
des pays partenaires « pour discuter de questions de
sécurité
internationale ». C'est le Parlement canadien qui organise
cette conférence guerrière mais l'ordre du jour n'a rien
à voir avec
les besoins du corps politique du Canada en ce moment. Il est
décidé à
l'étranger, dans le secret, dans les coulisses du pouvoir de
l'alliance
militaire agressive dirigée par les États-Unis qu'est
l'OTAN.
« Ce n'est pas par hasard qu'ils sont ici la
même fin de semaine, a
dit Peter Van Praagh, président du Forum d'Halifax sur la
sécurité
internationale. Cette Assemblée parlementaire de l'OTAN a choisi
Halifax ce week-end précisément à cause des
personnes qui
participeraient au Forum sur la sécurité internationale.
Certains de
nos experts et
conférenciers vont informer les législateurs et discuter
avec eux
pendant leur séjour à Halifax. »
« Un événement majeur sera le
débat parlementaire et l'adoption des
résolutions présentées aux comités sur le
Grand Nord, la guerre
hybride, le partage du fardeau, la dissuasion, l'espace,
l'énergie, le
Sud, l'innovation dans le domaine de la défense et la
médiatisation des
élections en Russie. »
Selon leur site, la présidente de
l'Assemblée, Rasa
Jukneviciene, la secrétaire
générale adjointe de l'OTAN, Rose Gottemoeller, ainsi que
d'autres
hauts fonctionnaires informés par son département des
médias, prendront
la parole à la séance plénière du 19
novembre.
Entre autres choses, l'OTAN est actuellement
engagée dans une
campagne de grande envergure pour célébrer le 70e
anniversaire de sa
fondatioSn, le 4 avril 2019. L'ordre du jour du Forum
d'Halifax et de
l'Assemblée parlementaire de l'OTAN sont des exemples des
événements à
venir, car l'OTAN utilise chaque occasion
pour promouvoir les objectifs de guerre de cette alliance agressive
dirigée par les États-Unis au nom de la paix, de la
liberté et de la
démocratie.
L'OTAN exige la collaboration des gouvernements et a
toujours
contribué à la formulation des structures politiques
à autoriser non
seulement en Europe, aux États-Unis et au Canada, mais, depuis
la chute
de l'ancienne Union soviétique et des anciennes
démocraties populaires,
dans tous les pays dits démocratiques et non soumis à un
changement de régime par le bloc de l'OTAN. En 2017, une
réunion des
ministres de la Défense des pays de l'OTAN qui s'est tenue
à Bruxelles
les 8 et 9 novembre a approuvé les grandes lignes
d'une structure de
commandement adaptée et a officiellement lancé
l'extension du programme
de cyberguerre de l'OTAN et
l'inclusion des cyberattaques dans les dispositions relatives à
la
défense collective de l'article 5 de la Charte de
l'Alliance. Cela
concerne les points de l'ordre du jour en cours de discussion entre les
représentants des plus grands intérêts
privés, les groupes de
réflexion, les commandants militaires et les parlementaires dont
la
mission principale
est de fournir des arguments pour les guerres en faveur des
impérialistes américains et de leurs alliés.
L'objectif déclaré de la nouvelle
structure de commandement est «
d'améliorer le mouvement des troupes à travers
l'Atlantique et en
Europe ». L'accent a été mis sur la soumission
de la planification et
des infrastructures des pays membres aux objectifs de
déploiement
rapide des troupes et du matériel militaire, y compris à
travers les
frontières nationales de ses membres et partenaires. Bien que
présenté
comme étant à des fins de défense, il montre
clairement que l'OTAN se
prépare à déplacer ses troupes et son
équipement contre ceux qu'elle
déclare ennemis. La réunion a souligné la
nécessité d'actualiser les
exigences militaires en matière d'infrastructures civiles,
telles que
les
routes, les voies ferrées et les aéroports. LML a
souligné à
ce moment-là : « Cela veut dire qu'on va intensifier
la pression pour
que les gouvernements nationaux des États membres et
candidats membres
de l'OTAN soumettent l'infrastructure civile, actuelle et à
venir, au
commandement de l'OTAN. » De plus, l'OTAN avait
précisé à l'époque qu'en plus des
gouvernements, les secteurs privés et
l'Union européenne ont aussi « des rôles
clés à jouer ».[2]
Le secrétaire général de l'OTAN,
Jens Stoltenberg, a déclaré lors
d'une conférence de presse après la réunion des
ministres de la Défense
de l'OTAN de 2017 que depuis 2014 « nous avons fait
d'immenses
progrès dans l'amélioration des législations
nationales. Nous avons
supprimé de nombreux obstacles bureaucratiques pour
pouvoir déplacer des forces à travers le territoire des
Alliés. Mais il
reste beaucoup à faire. Nous devons nous assurer que la
législation
nationale qui facilitera le franchissement des frontières soit
pleinement mise en oeuvre. Nous avons besoin d'avoir à notre
disposition une capacité suffisante de transport, laquelle
provient en
grande partie du
secteur privé. Nous devons améliorer les infrastructures
telles que les
routes, les ponts, les voies ferrées, les pistes d'atterrissage
et les
ports. L'OTAN est en train de mettre à jour les exigences
militaires
pour les infrastructures civiles. »
Il a expliqué plus
tard que l'OTAN allait en
fait dicter les
changements dans les lois des États membres pour servir le
déploiement
rapide lors d'une guerre, en déclarant : « Il est
question de
législation et, bien sûr, il est question de faire en
sorte que les
alliés de l'OTAN mettent en oeuvre ces normes et ces exigences.
Nous
formulons
les exigences et les normes, mais bien sûr, ce sont les pays qui
doivent les mettre en oeuvre lorsqu'ils investissent dans les
infrastructures, lorsqu'ils prennent des dispositions, par exemple,
avec des fournisseurs privés de transport. »
LML avait également souligné
à ce moment-là : « Cela
soulève la possibilité que l'OTAN demande aux monopoles
privés du
transport, dans le secteur ferroviaire par exemple, de se placer sous
son contrôle militaire pour transporter l'équipement et
les troupes de
l'OTAN. Les travailleurs qui s'opposeront au déploiement de
troupes étrangères dans leur pays seront qualifiés
d'agents étrangers
ou de quelque chose de pire encore. Le Canada serait sans doute
visé
parce que les États-Unis le considèrent comme un point de
transit pour
le déploiement de leurs forces en Europe. Il se peut que dans la
construction des nouveaux corridors de transport, des standards soient
imposés pour que les routes, les ponts et d'autres voies de
transport
soient capables de transporter de l'équipement militaire
américain pour
qu'il soit déployé pour la guerre en Europe. »[2]
Depuis 2017, les arrangements pris par l'OTAN et
que les
gouvernements adoptent vont très vite. Les réformes que
le gouvernement
Trudeau a apportées à la Loi électorale du Canada
en ce qui concerne le
financement par des tiers et qui décide quelle conscience les
Canadiens
ont le droit d'exprimer sans être criminalisés et
considérés
comme un agent ennemi sont en train d'être
légiféré sous nos yeux.
Les partis politiques qui forment le système du gouvernement des
cartels participent sans exception à cette militarisation de la
vie
elle-même et ne doivent pas s'en sortir impunément. Cela
pose la
grave question de savoir comment et pourquoi les gouvernements et les
partis
politiques qui n'ont aucun lien avec la volonté du peuple, y
compris
leur opposition à la guerre et à l'agression, sont-ils
autorisés à
prendre leurs ordres de l'alliance militaire agressive OTAN.
L'Assemblée parlementaire de l'OTAN fait partie
de la
militarisation généralisée de la vie à
laquelle sont confrontés les
peuples des pays membres de l'OTAN. Les peuples de ces pays sont
déjà
affaiblis par le recours à des lois électorales, à
des élections et à
des systèmes politiques qui les empêchent d'avoir leur mot
à dire sur
les questions
qui les concernent. L'Assemblée parlementaire de l'OTAN affirme
qu'elle
constitue « un lien essentiel entre l'OTAN et les parlements de
ses
pays membres » et « oeuvre à un consensus
parlementaire et public en
faveur des politiques menées par l'Alliance. L'AP-OTAN traite de
questions sociales, culturelles, politiques et économiques,
ainsi
que de sujets militaires d'importance primordiale pour les pays membres
de l'OTAN. Les parlementaires se réunissent afin de partager des
informations lors de sessions régulières, tenues en
Amérique du Nord et
en Europe. »
C'est vrai. C'est ce que fait l'Assemblée
parlementaire de l'OTAN. Que les peuples du monde se le tiennent pour
dit !
Piquetage contre les conférences de guerre
devant le bureau de circonscription de la ministre des Affaires
étrangères Chrystia Freeland, à Toronto le 17
novembre 2018
Notes
1. Agenda thématique du 10e Forum sur
la sécurité internationale d'Halifax :
Séances
plénières (enregistrées)
100 ans plus tard : sommes-nous fatigués de gagner ?
Le présent : trahison dans la technologie, problèmes
dans le commerce
Les valeurs asiatiques : un indo-pacifique libre et ouvert
Sécurité inclusive : jouer avec l'équipe
gagnante
Les envies de Pékin, les diablotins du Kremlin : les
ennemis de la liberté
Aggravation des flux migratoires : les États en
déroute inondent leurs frontières
Spécifique à l'ONU : institutions vieillissantes,
solutions modernes
Le futur : notre monde en dix
Sessions informelles
(hors micro)
Afghanistan : pivot de l'Asie
Afrique : la prochaine grande histoire de la
sécurité mondiale
Après le Brexit : EUphoria ou EUlogie ?
Conséquences climatiques : la fin du monde telle que nous
la connaissons
Lutte contre la corruption : Magnitsky mondial
Démographie : l'enfant du destin
Énergie : Quoi de neuf sous le soleil ?
L'Allemagne et ses alternatives
Mondialiser la dignité : la démocratie fonctionne
Comment résoudre un problème comme la Corée ?
Sécurité indo-pacifique : bataille des milliards
Iran : La protection par le retrait ?
Désordre, massacre, misère : relooking du
Moyen-Orient
La doctrine de Monroe exhumée
ALÉNA mon amour : Amis avec quels avantages
OTAN Plus 2 %
Océans 1 : notre ressource collective
Populisme : populaire ?
La brigade quadruple : les défenseurs de la
démocratie en Asie
Syrie : désolé
Cibler les terroristes de demain
Technologie : Les grandes inventions de l'Amérique, les
véritables intentions de ses ennemis
Test de Turing : mise à jour de l'IA
USA: USA! USA! USA!
Initiatives de maintien de la paix de Vancouver : Mali et plus
Venin au Venezuela
De l'eau partout : où peut-on boire une goutte ?
Les hésitations sur les Ouïghours, plus ferme avec la
Birmanie : où les musulmans sont des minorités
2. « Dangereuse
expansion des pouvoirs et de l'autorité de l'OTAN », LML 2 décembre 2017
Les commanditaires de la Conférence
de guerre à Halifax
- Entrevue, Tony Seed -
LML : Tony, en tant que journaliste
indépendant
et recherchiste dont l'une des spécialités est l'OTAN et
les exercices
et préparatifs de guerre partout dans le monde, vous avez fait
des
recherches sur les commanditaires et les partenaires du Forum d'Halifax
sur la sécurité internationale (FHSI). Pourriez-vous nous
en
parler ?
Tony Seed : On peut trouver une
certaine
information sur les commanditaires et les partenaires mais peu
d'informations sont disponibles sur ce que veut dire exactement
commanditer un tel événement. Aussi, les détails
sur les «
partenariats » ne sont pas connus. Rappelons par ailleurs
que les deux
tiers des
délibérations se passent en huis clos. Mais les faits
sont très
éloquents.
Le site Web du Forum fait état de 14
monopoles privés qui agiraient
en tant que partenaires et commanditaires. Huit d'entre eux sont
américains, trois sont canadiens, deux sont turcs et un est
français,
mais ils sont tous de nature supranationale.[1] Il est donc impossible de les
identifier en
fonction de leur pays d'origine.
Ce nombre ne représente pas tous les monopoles
qui participent au
Forum d'Halifax puisqu'un grand nombre d'entreprises et de puissantes
sociétés de lobby telles que Hill & Knowlton n'y ont
délégué que
des représentants individuels. D'autres acteurs puissants
restent dans
l'ombre, par exemple l'État américain, le Conseil sur les
Relations
étrangères (CRÉ), l'Institut McCain, les groupes
de réflexion
militaires, etc.
Ces monopoles supranationaux individuels sont aussi
organisés en
cartels internationaux. Cet aspect de la finance internationale est
camouflé. C'est ainsi que les travailleurs du Canada se font
prendre
dans des batailles entre les fabricants d'armements supranationaux et
dans l'agression impérialiste qui se mène dans le monde.
Il y a le cas
par
exemple de United Technologies qui possède Pratt & Whitney
et qui
est devenu un nouveau commanditaire du FHSI à la toute
dernière minute.
Ce conglomérat d'armements géant participe dans un cartel
qui comprend
aussi le rival de Boeing, Airbus, à qui il fournit des moteurs
d'avions. Il est également associé au F-15 de Lockheed
Martin pour
l'achat prochain par le Canada d'une flotte d'avions de chasse
évaluée
à plus de 15 milliards $. Pratt & Whitney Canada
est un des
monopoles d'armements qui approvisionnent l'Arabie saoudite. Il le fait
subrepticement par le biais de l'accord de coopération en
matière de
défense entre le Canada et l'Ukraine, alors que l'entreprise
d'État ukrainienne Ukroboronprom participe dans un arrangement
de
cartel avec l'Armée de l'air de l'Arabie saoudite.
L'orateur principal du 17 novembre est Joseph
Dunford Jr.,
président du Comité des chefs d'États-majors
interarmées — l'officier
militaire ayant le poste le plus élevé aux
États-Unis et un conseiller
du président Donald Trump. Cette participation de haut niveau
est
typique des conférences antérieures.[2]
Le sénateur John McCain, qui y a livré des discours
inauguraux
bellicistes de 2009 à son décès, est
perçu comme le saint patron du
Forum d'Halifax. Plusieurs membres bien en vue de l'Institut McCain et
de l'Institut républicain international y occupent des postes de
direction tout en étant membres du Conseil sur les
relations étrangères. La fondation créée et
appuyée par le CRÉ est
depuis longtemps le lien entre Wall Street, les grandes entreprises, le
monde universitaire, les médias et les législateurs
américains sur les
questions d'affaires étrangères et militaires. En
examinant de plus
près le profil des individus qui participent au Forum — les
participants sont
identifiés sur une base individuelle et non en tant que membres
d'institutions — chacun est directement ou indirectement lié
à l'État
américain, au Pentagone, au National Endowment for Democracy et
aux
agences de renseignement d'une façon ou d'une autre.
Aussi cette liste ne
comprend pas d'anciens commanditaires, par
exemple, Lockheed Martin (dont un des bureaux est situé
directement sur
la base des Forces canadiennes à Statacona), Northrop Grunman,
General
Dynamics et Irving Shipbuilding. Étrangement, aucun de ces
monopoles
n'est représenté au Forum de 2018. Par contre,
grâce
à un nouvel arrangement conclu par les organisateurs de
Washington, le
monopole géant de l'aérospatial Boeing est commanditaire
pour la
première fois. Son président, Marc Allen, ainsi que six
cadres
supérieurs participent au forum et ont déployé
l'artillerie lourde en
tant qu'invités d'honneur cette année. Lockheed Martin
(un concurrent
direct de
Boeing) et Irving viennent de marquer des points liés au
programme
canadien des navires de guerre, mais leur absence collective est en soi
une leçon 1) sur comment fonctionne le trafic
d'influence, 2) sur
l'exacerbation du conflit entre ces géants pour les
marchés et le
financement 3) sur un possible effet boomerang pour les
libéraux de Trudeau et le ministre de la Défense Harjit
Sajjan depuis
que Boeing est le commanditaire d'une conférence financée
par la
ministère canadien de la Défense. Sajjan avait
publiquement déclaré
qu'on « ne pouvait faire confiance » à Boeing,
un des commanditaires du
Forum d'Halifax. Le 12 décembre 2017, le
gouvernement n'a pas retenu Boeing pour un contrat d'avions de chasse
de plusieurs milliards de dollars suite à l'attaque conjointe du
régime
Trump et de Boeing contre Bombardier, qui a eu comme conséquence
la
mise à pied de 12 000 travailleurs du secteur
aérospatial et
possiblement davantage en moins de deux ans, un bel
exemple de destruction nationale. Curieusement, le Forum d'Halifax et
Boeing partagent la même compagnie de relations publiques, Summa
Strategies. Qui les a convoqués à la table ? Que se
passe-t-il dans les
coulisses où, selon les organisateurs, les vraies «
discussions » ont
lieu ? Tout cela ne peut être que de mauvais augure
pour les peuples du Canada, des États-Unis et du monde.
LML : Merci Tony. Puisque
l'année prochaine
marquera le 70e anniversaire de la fondation de l'OTAN, il y a
beaucoup
de pain sur la planche en termes d'identifier ces relations et qui
elles servent. Nous sommes convaincus que nous nous reparlerons d'ici
là.
Notes
1. Les partenaires du Forum d'Halifax sur la
sécurité internationale
- Ministère de la Défense nationale
(représenté par 25 participants
du ministère, de l'armée de terre, de la marine et de la
force
aérienne, de collèges militaires et du SCRS (le
réseau de renseignement
« Cinq yeux »). Le ministre de la Défense
nationale Harjit Sajjan a
expliqué ce week-end à quel point le « Canada
pèse de tout son
poids » dans la participation aux déploiements de
l'OTAN et à d'autres
aventures comme au Mali, tout cela au nom du maintien de la paix et de
la défense des « valeurs canadiennes »)
- Agence de promotion économique du Canada
atlantique (APECA)
- OTAN (représentée par 9 hauts
fonctionnaires représentant ses
branches militaire, diplomatique [de propagande] et diplomatique.)
Halifax Canada Club (un « partenariat
public-privé »)
- MEG Energy (Canada)
- ATCO (monopole de l'énergie, Canada)
- Boeing (États-Unis)
- OYAK (fonds de pension des forces armées turques)
- Çalik Holding AS (Turquie)
- Ipsos Group S.A. (France)
Commanditaires du Forum d'Halifax 2018
- Air Canada (Canada)
- CAE Inc. (société aérospatiale, Canada)
- DLA Piper (cabinet d'avocats américain)
- Gartner (société d'études et de conseil,
États-Unis)
- Pratt & Whitney (division aérospatiale de United
Technologies, États-Unis)
Partenaires médias (aucun canadien)
-
Foreign Affairs,
revue du Council on Foreign Relations (États-Unis)
- Foreign
Policy (États-Unis)
- Politico
(États-Unis)
2. Lors de conférences précédentes,
l'armée américaine et des
officiers de haut rang du Pentagone étaient
représentés par les
commandants du US Southern Command, du US Northern Command
(NORAD/Sécurité intérieure) et du Commandement
suprême allié, de
l'Europe. La délégation de cette année est le
reflet des préoccupations
des États-Unis et de l'OTAN sur le front naval, du Pacifique, de
l'Asie
et de l'Afrique. Avec à leurs côtés le
général Dunford, les forces
militaires américaines étaient également
représentées par :
- Richard Spencer, secrétaire de la marine
américaine
- James Baker, directeur du Bureau de l'évaluation
complète («
Bureau of Net Assessment »), auprès du
département américain de la
Défense
- Philip Davidson, commandant du Commandement indo-pacifique
américain
- Richard Berry, assistant spécial auprès du Commandement
indo-pacifique américain
- Katherine Graef, directrice de la logistique, Commandement des
opérations spéciales pour l'Afrique, Commandement des
opérations
spéciales des États-Unis (Africom)
- Karl Schultz, commandant, garde côtière américaine
- Nirmal Verma, chercheur international émérite
auprès du Chef des opérations navales, au US Naval War
College
- Janet Wolfenbarger, général, Forces aériennes
américaines
À
titre d'information
À propos du Forum d'Halifax
sur la sécurité internationale
Le Forum d'Halifax sur la sécurité
internationale fait partie d'une
série internationale de « forums sur la
sécurité » organisés chaque
année à Munich, Berlin (Forum du Bundestag), Kiev,
Bucarest, Bruxelles
et Tbilissi et, surtout, en marge des sommets de l'OTAN (Riga,
Istanbul, Bucarest, etc.). Le German Marshall Fund des
États-Unis (CMFUS) était l'organisateur avec l'OTAN en
tant que
partenaire. Le financement de chacun des forums s'est fait sur une base
individuelle. C'est le GMFUS qui a organisé le premier Forum
d'Halifax
en 2009 et de nouveau en 2010 comme étant l'un de ses
programmes
financé par le ministère de la Défense nationale
et
l'Agence de promotion économique du Canada atlantique, qui ont
fourni
respectivement 90 et 10 %,alors que l'OTAN agit comme
partenaire.
Le budget du GMFUS, qui est largement financé
par le gouvernement
des États-Unis, des institutions allemandes et
américaines et les
gouvernements des pays de l'OTAN et reflète leurs
intérêts. Selon les
chiffres sous-estimés et publiés sur leur site Web, les
deux principaux
commanditaires financiers, représentant chacun plus d'un million
de
dollars par an, sont l'Agence américaine pour le
développement
international (USAID) et le ministère allemand des Affaires
étrangères
(Auswärtiges Amt). En réalité, ses programmes
reçoivent des subventions
de plusieurs millions de dollars de USAID et des fondations
privées
américaines (et, dans une moindre mesure, allemandes), qui
disposent
même de budgets de plusieurs millions de dollars [1].
Le département d'État des États-Unis verse
également plus d'un
demi-million de dollars par an, de même que le ministère
allemand de la
Coopération économique et du développement et les
ministères des
Affaires étrangères de Suède et de Norvège.
Il
reçoit au moins un quart de million de dollars par année
de l'OTAN.
En juin 2011, le GMF est disparu de la
scène, remplacé par le Forum
nouvellement créé sur la sécurité
internationale d'Halifax, dont le
siège est à Washington, DC. De son conseil
d'administration, des quatre
membres énumérés, un seul provient du Canada, les
autres viennent des
États-Unis. De la même manière, des 10 membres
du personnel de HISF, seulement Peter Van Praagh est un Canadien. Il
semble que la plus grande partie de sa carrière a
été auprès du
National Endowment for Democracy, du National Democratic Institute et
du GMFUS. Van Praagh a travaillé pour le GMFUS lorsqu'il a
organisé les
forums de 2009 et 2010 pour le GMFUS et il a
reçu une rémunération de 228 134 $,
en date de 2012. En 2006-2007, il
était auparavant conseiller principal du ministre des Affaires
étrangères, Peter MacKay. Le secrétaire du Forum
d'Halifax était David
Kramer, ancien adjoint en 2008-2010 du secrétaire
d'État américain,
alors « chercheur émérite »
auprès du GMFUS avant dêtre nommé en 2010
président de Freedom House,
puis directeur en 2014 des « droits de l'homme »
auprès de l'institut
McCain et membre en 2018 du conseil d'administration du
International
Republican Institute du sénateur John McCain.
Par qui et comment les personnes qui dirigent le Forum
d'Halifax
ont été nommées à l'origine n'est pas
connue publiquement, pas plus que
les accords de financement. On sait que le rôle du Canada est
défini
par les États-Unis. Même le gouvernement du Canada n'a pas
de voix
indépendante, sans parler du peuple canadien. Par exemple, au
Forum de 2009 le secrétaire américain à la
Défense, Robert Gates,
annonçait que les Marines américains s'exerceraient
désormais dans
l'Arctique pour « défendre la souveraineté du
Canada ». En 2013, son
secrétaire à la Défense, Chuck Hagel, a
annoncé que le Canada avait
signé un protocole toujours secret pour se joindre à la
stratégie du pivot d'Obama visant la Chine et la
République populaire
démocratique de Corée.
Au forum de 2017, le secrétaire
général de l'OTAN, Jens
Stoltenberg, a tenté de donner le crédit aux
libéraux de Trudeau pour
les activités de l'OTAN visant à convaincre les femmes de
« l'égalité
des chances » offerte au recrutement de soldats, de
policiers ou
d'espions au nom de l'OTAN et de ses membres, et renforçant ses
efforts pour rendre la guerre et l'agression «
progressistes ».
Le Forum d'Halifax a également annoncé la
création d'une bourse «
Halifax Peace with Women » : « Ce programme de
trois semaines sera
initialement proposé à 6 à 10 femmes des
forces armées alliées. Il leur
donnera l'occasion de visiter Ottawa, Waterloo, la Silicon Valley et
Washingtok dans le but d'étudier la
façon dont le Canada et les États-Unis abordent les
défis
stratégiques. »
Le forum de 2018 inaugure le « Prix John
McCain pour le courage
dans la fonction publique », le qualifiant de « phare
moral ». Le
défunt sénateur américain, qui a participé
à neuf reprises au Forum
d'Halifax, n'a rien à envier à la conférence pour
défendre les guerres
d'agression contre la Libye, la Syrie et l'Iran. Ses
références en tant que champion de l'agression
impérialiste américaine
remontent à sa participation en tant que pilote à la
guerre du Vietnam.[2]
Notes
1. Selon Bloomberg, le German Marshall Fund
(GMFUS) gère plus de 233 millions de dollars d'actifs et
fournit des fonds et des cadres pour la série de «
révolutions de couleur » en Yougoslavie, en Ukraine,
en Géorgie, en Biélorussie, entre autres. Il est parfois
faussement décrit comme une «
organisation philanthropique » par les médias en
évoquant le rôle central joué dans la mise en place
d'institutions et de réseaux internationaux en Europe, en tant
qu'instrument de l'intervention américaine et de l'expansion de
l'OTAN. Outre son siège à Washington, GMFUS compte sept
bureaux en Europe : Berlin, Bruxelles, Paris,
Belgrade, Ankara, Varsovie et Bucarest. GMFUS a des
représentations plus petites à Bratislava, Turin et
Stockholm.
Le GMFUS entretient des liens étroits avec le
renseignement américain. Suzanne Woolsey, épouse de
l'ancien directeur de la CIA, James Woolsey, qui a assisté au
HISF en 2009 et 2010 et qui a conseillé Donald Trump,
est membre du conseil d'administration. La présidente de GMFUS,
Karen Donfried, membre du Council on
Foreign Relations, connue sous le nom de « brain
trust », a travaillé pour la planification des
politiques du département d'État américain
de 2003 à 2005, puis comme officier national du
renseignement pour l'Europe au Conseil national du renseignement, puis
au Conseil national de sécurité en qualité
d'assistante spéciale du
président Obama à la Maison-Blanche et de directrice des
affaires européennes.
2. Selon son propre témoignage qu'il a
livré quand il était prisonnier de guerre au Vietnam,
McCain a participé à l'opération «
Rolling Thunder » pendant laquelle environ 500
bombes ont été larguées sur Hanoi en 27
bombardements. Plus de 70 000 résidents d'Hanoi ont
été tués dans les bombardements américains
de la ville. Les États-Unis croyaient que les bombardements par
saturation, les opérations occultes de pacification comme le
programme Phoenix et la guerre chmique allaient amener les dirigeants
du Vietnam à hisser le drapeau blanc de la reddition. Cinq cent
milliards de dollars et les vies de plus de 60 000 soldats
américains ont été engloutis dans cette entreprise
qui s'est terminée par la défaite ignominieuse des
impérialistes américains. En dépit de cela, McCain
est qualifié de héros, y compris par le Canada qui est
soi-disant resté neutre pendant la Guerre du Vietnam. Rien ne
saurait justifier le grave crime contre l'humanité qu'a
été la Guerre du Vietnam, laquelle, parmi toutes les
pertes qu'elle a causées, a causé 3 millions de
décès et de blessures, qui sont encore actives
aujourd'hui alors que des enfants de la troisième
génération continuent de souffrir des effets de l'Agent
orange.
(Sources: Tony Seed,
OTAN, GMFUS, agences de nouvelles)
Assemblée parlementaire de l'OTAN
Le Parlement du Canada accueille la 64e session
annuelle de l'Assemblée parlementaire de l'Organisation du
traité de l'Atlantique Nord du vendredi 16 au
lundi 19 novembre à Halifax, parallèlement au Forum
sur la sécurité internationale de Halifax. La session
réunit des parlementaires des 29 pays
membres de l'OTAN, ainsi que des délégués de pays
partenaires et des observateurs pour débattre des «
questions de sécurité internationale »
censées affecter l'OTAN.
Les 17 et 18 novembre seront consacrés
aux réunions des cinq comités de l'Assemblée
parlementaire de l'OTAN :
politique, défense et sécurité, science et
technologie, dimension civile de la sécurité et
économie et sécurité.
Rasa Jukneviciene, présidente de
l'Assemblée parlementaire de l'OTAN, Rose Gottemoeller,
secrétaire générale adjointe de l'OTAN, et
d'autres hauts fonctionnaires du Parlement européen, prendront
la parole lors de la séance plénière du 19
novembre.
Selon un communiqué de presse de
l'Assemblée parlementaire de l'OTAN,
« la session aura pour temps forts les débats
parlementaires et l'adoption des résolutions discutées en
commissions, concernant le Grand Nord, la guerre hybride, le partage
des charges, la dissuasion, le domaine spatial, le Sud, l'innovation en
matière de défense et l'ingérence
électorale
russe ».
(www.nato-pa.int)
Projet de loi C-87 - un miroir aux
alouettes en vue des élections
La loi de lutte à la pauvreté du
gouvernement libéral et d'importantes leçons de 1989
- Philip Fernandez -
Étant donné que les libéraux de
Trudeau ont perdu toute crédibilité
sur tous les fronts - le renouveau démocratique, les droits
autochtones, les stratagèmes pour payer les riches, pour en
nommer que
quelques-uns -, il est difficile de ne pas conclure que le projet de
loi C-87 pour lutter contre la pauvreté qui est introduit
maintenant,
moins
d'un an avant la prochaine élection fédérale en
octobre 2019, est une
manoeuvre à peine voilée pour améliorer chances de
réélection ce
gouvernement. Cela rappelle le miroir aux alouettes du budget des
libéraux de Wynn en Ontario - l'assurance médicaments, la
promesse du
salaire minimum à 15 $, etc. - dans un vain effort
pour se faire réélire. Mais cela rappelle aussi et
surtout la campagne
cynique de lutte à la pauvreté lancée en 1989
par le gouvernement
fédéral.
Le 6 novembre,
Jean-Yves Duclos, le ministre fédéral de la Famille,
des Enfants et du Développement social, a choisi d'annoncer le
projet
de loi C-87, Loi sur la réduction de la pauvreté
, dans une
mise en scène orchestrée à la banque alimentaire
Parkdale à Ottawa.
C'est évident quand on regarde la vidéo que les gens qui
utilisent la banque alimentaire n'ont pas gobé les propos du
ministre
quand il a dit « C'est notre vision pour un Canada en tant que
chef de
file mondial dans l'élimination de la pauvreté. C'est
notre vision d'un
Canada sans pauvreté. »
Don Flynn, membre du conseil d'administration de la
banque
alimentaire Parkdale Food Center, qui était présent lors
de l'annonce,
était très sceptique quant à la façon dont
la loi allait aider les
pauvres et sans-abri, étant donné qu'aucun nouveau
financement pour les
programmes sociaux et aucune mesure tangible sont inclus, seulement
«
une
nouvel outil de mesure ».
« Le montant du revenu que ces personnes [les
utilisateurs de la
banque alimentaire] obtiennent du programme Ontario au travail et du
POSPH [Programme ontarien de soutien aux personnes handicapées]
n'a pas
changé de façon significative depuis quelques
années et je ne vois rien
aujourd'hui qui va changer cela », a déclaré
Flynn.
Du déjà vu : les grands
énoncés de principe de 1989
L'annonce du projet de loi C-87 nous rappelle la
résolution
adoptée à l'unanimité par le Parlement canadien
en 1989 prenant
l'engagement d'éradiquer la pauvreté chez les enfants
canadiens d'ici
l'an 2000. La résolution a été
présentée par Ed Broadbent, alors chef
du NPD, qui a déclaré au Parlement : « Pendant
trop
longtemps, nous avons fermé les yeux sur la misère
effroyable au milieu
de l'abondance. C'est une horreur nationale. C'est une honte nationale.
C'est une horreur et une honte et nous devons y mettre un
terme. »
Puis, en 2000, on a constaté que la
pauvreté des enfants au Canada
était devenue pire en termes réels. Les conservateurs de
Brian
Mulroney, en signant l'ALÉNA, et les libéraux de Jean
Chrétien qui a
suivi, ont continué de sabrer dans les programmes sociaux pour
le
logement et la santé et les peuples autochtones. L'élite
dirigeante a
en
pratique abandonné les enfants pauvres et leurs familles et a
montré le
ridicule de ce vote unanime au Parlement en 1989 par les partis
cartellisés.
En 2014, 25 ans après sa
résolution « historique », Broadbent a
blâmé Mulroney et Jean Chrétien pour l'absence de
résultats positifs.
Il a noté : « En rétrospective, je pense que
nous aurions dû dire que
le gouvernement fédéral devait fixer des objectifs
à tous les deux ans
à compter de 1989 pour réduire de tant
la pauvreté chez les enfants ... et avoir un ministre qui rend
des
comptes sur l'objectif à atteindre - et lui ou elle aurait pu
faire
rapport annuellement à la Chambre des communes. »
Il semble que les libéraux de Trudeau, avec
leurs nouvelles cibles,
font précisément cela. Sur la question d'être
redevables et des
conséquences, ils continuent toutefois de promouvoir des
versions de
leurs absurdités sur la « livraisonlogie » pour
dissimuler que sur la
question de fond de l'atteinte des objectifs qui améliorent dans
les
faits
la vie de ceux qui sont appauvris, rien n'est proposé.[1]
Duclos a annoncé la
création d'un Conseil consultatif national sur
la pauvreté composé de personnes nommées et
rémunérées qui auront comme
tâche de « conseiller le ministre de la Famille, des
Enfants et du
Développement social sur la réduction de la
pauvreté et de faire
rapport publiquement, chaque année, sur les progrès
accomplis vers la
réduction de la pauvreté ».
L'énoncé de politique libéral parle de
cibles à atteindre pour réduire le taux de
pauvreté de 20 % d'ici 2020
par rapport au seuil de 2015 et de 50 % d'ici 2030.
Aucune mesure
concrète pour atteindre ces objectifs n'est prévue dans
le projet de
loi et aucune conséquence
n'est énoncée s'ils ne sont pas atteints.
Le cynisme libéral est plus que
méprisable parce qu'il est possible
de prédire avec certitude que le projet de loi C-87 sera un
échec
lamentable, tout comme la résolution en 1989 de tous les
partis contre
la pauvreté des enfants Ces mesures ne tiennent pas compte du
simple
fait que les mêmes libéraux sont les facilitateurs
d'économie où
les riches deviennent plus riches, ce qui signifie que les pauvres
s'appauvrissent. Les Canadiens ne contrôlent pas
l'économie de leur
pays et encore moins contrôlent-ils les gouvernements au service
des
riches qui sont amenés au pouvoir par un système
électoral de cartel de
partis corrompus et non représentatifs, et qui agissent alors en
toute
impunité contre le peuple sans avoir à rendre des comptes
de leurs
actions.
Le projet de loi n'atténue pas la
réalité que l'oligarchie
financière exproprie la richesse sociale que les travailleurs
créent
par leur labeur, ni le fait que les gouvernements paient les riches
grâce au remboursement de la dette due aux prêteurs,
distribuent des
milliards soutirés à même les fonds de
l'État aux sociétés
supranationales telles que les
banques, les monopoles de l'auto et d'autres comme Bombardier. Sans
aborder ces questions et prendre des mesures concrètes pour
atténuer la
destruction causée par la mainmise des riches oligarques sur le
pouvoir
et la richesse du pays, le projet de loi C-87 finira dans la poubelle,
à côté de la résolution déshonorante
de 1989 de tous les
partis.
Les travailleurs doivent prendre des mesures
concrètes pour
contrôler l'économie et se donner un processus
électoral par lequel ils
peuvent exercer un contrôle sur ceux qui siègent au
Parlement en leur
nom. Les gouvernements remettent tant d'argent aux oligarques riches,
comme avec le marché conclu pour renflouer Kinder Morgan et tant
d'autres stratagèmes odieux pour payer les riches, il ne fait
aucun
doute que le sort des pauvres au Canada serait réglé en
un clin d'oeil
si c'était une véritable préoccupation du
gouvernement.
Pendant ce temps, ce sont
les travailleurs qui portent le fardeau
de l'incertitude économique et de l'impuissance face à
l'économie ainsi
que la pauvreté qui en résulte lorsque des crises
éclatent. Ils sont
ceux qui ont véritablement intérêt à
résoudre le problème puisqu'ils
souffrent des actions de l'oligarchie financière, qui refuse de
le
résoudre
une fois pour tout.
La résolution de 1989 de tous les partis
contre la pauvreté des
enfants prouve que les partis cartellisés sont habiles à
faire de la
réduction de la pauvreté un énoncé
politique mais ils sont incapables
de résoudre le problème. Pourquoi ? Parce qu'ils
sont les représentants
politiques de la riche minorité qui a usurpé le pouvoir
au
Canada et a déclenché une offensive antisociale cruelle
contre le
peuple. Aller contre cette riche minorité et prendre des mesures
concrètes qui la privent du pouvoir et de la richesse sociale
nécessite
un engagement de principe envers les travailleurs qui s'opposent
directement aux oligarques. Il faut des actes et non des mots et des
méthodes bidon
basées sur une escroquerie appelée «
livraisonlogie », de soi-disant
points de repère pour enregistrer les résultats. Le
stratagème cynique
qui consiste à réduire les listes d'attente dans les
hôpitaux en
inscrivant les personnes sur une liste pour pouvoir accéder
à la liste
d'attente, en est un bon exemple.
Pour résoudre les problèmes sociaux,
économiques et politiques
auxquels le pays est confronté, il est nécessaire que les
travailleurs
mènent le peuple dans des actions organisées sur la base
d'une analyse
de la réalité, et non des appels aux riches à
faire preuve de
bienveillance. Avec des lois comme le projet de loi C-87, les
libéraux
montrent
qu'ils entrevoient de mener une campagne pour l'élection
générale
de 2019 comme une série des tours de passe-passe dont le
seul effet
sera d'accroître la crise de crédibilité dans
laquelle le système de
gouvernement de parti cartellisé est embourbé. Les
intérêts des
travailleurs ne seront servis que s'ils s'engagent à construire
une
alternative
qui concrétise leur propre initiative sur la base de leur propre
politique indépendante et leur donne le pouvoir de
résoudre la crise en
leur faveur. Remettre à plus tard ce travail ne fera
qu'accroître les
dangers que les libéraux et les autres partis cartellisés
plongeront le
pays.
La question de l'élimination de la
pauvreté est inscrite à l'ordre
du jour national des travailleurs. Ils sont déterminés
à n'abandonner
personne à son sort dans ce pays ou dans le monde. Ce
problème exige
une solution urgente qui ne peut être trouvée que lorsque
les
travailleurs eux-mêmes prennent en main le programme politique de
créer
une
société qui affirme les droits de tous comme principe
fondamental.
Note
1. La livraisonlogie a été
fondée par Michael Barber, ancien conseiller de Tony Blair.
L'idée, telle que décrite par le Globe and Mail
en octobre 2015 consiste à établir « des
unités de livraison de haut
niveau chargées de faire avancer certains dossiers clés
dans l'ensemble
de la fonction publique, souvent en outrepassant la
hiérarchie des ministères et des administrations, en
fusionnant des
ministères sous l'oeil attentif, ou parfois par la contrainte,
de
nouvelles instances qui se rapportent directement au premier ministre
et qui imposent leurs objectifs et mesures prioritaires à
l'ensemble du
gouvernement ».
Michael Barber a expliqué comment son
modèle établi sous Tony Blair
établissait « un ensemble d'objectifs spécifiques
dans les catégories
de la santé, de l'éducation, du crime et des
transports ». Celles-ci
incluaient notamment « la réduction des temps d'attente...
l'amélioration de la ponctualité des trains »,
etc. Ils définissent
ipso
facto ce que l'on entend par succès, puis les ministères
concernés sont
invités à planifier pour atteindre cet objectif.
En novembre 2015, le Parti
marxiste-léniniste du Canada a écrit dans Renouveau
à quoi s'attendre du gouvernement libéral de Trudeau
nouvellement élu.
Il souligne qu'« en Ontario, le gouvernement libéral a mis
en pratique
la « livraisonlogie ». Pour réduire les temps
d'attente, on donne des
primes aux PDG qui y
réussissent et des primes aux hôpitaux qui renvoient le
plus vite les
patients à la maison. Même l'entretien des hôpitaux
a été modelé sur
ces « cibles » avec comme résultat le scandale
qui a éclaté en 2012
après que le réseau CBC ait exposé l'état
sordide qui régnait dans les
hôpitaux et a contribué à des
épidémies, entre autres celle du c. difficile
. » (« Le nouveau gouvernement: À quoi faut-il
s'attendre?», Le Renouveau,
3
novembre
2015)
Le «eux versus nous» du projet de loi C-87
- K.C. Adams -
À Québec le 29 septembre 2018
Jean-Yves Duclos, ministre de la Famille, des Enfants
et du Développement social, a présenté le 6
novembre le projet de loi anti-pauvreté du gouvernement
libéral Trudeau, qui est actuellement en première lecture
au Parlement.
Selon le gouvernement, le projet de loi C-87 «
vise à soutenir les efforts continus visant à
réduire la pauvreté au Canada et à en assurer le
suivi continu ».
Le projet de loi fixe comme objectifs un niveau
inférieur de 20 % au niveau de pauvreté
en 2015 à être atteint en 2010 et à 50 %
inférieur en 2030. La nouvelle loi surveillera
régulièrement
le « seuil de pauvreté officiel » au Canada tel
que déterminé par Statistique Canada. Un nouveau point de
repère
pour mesurer la pauvreté sera « le coût d'un panier
de biens et services dont les personnes vivant seules et les familles
ont besoin pour répondre à leurs besoins fondamentaux et
atteindre un niveau de vie modeste au sein des communautés
canadiennes ».
Le projet de loi stipule qu'« un Conseil
consultatif national sur la pauvreté sera constitué,
composé de huit à dix membres, dont le
président et un membre ayant des responsabilités
particulières en ce qui touche les questions relatives aux
enfants ». Les membres sont nommés pour des mandats
de trois ans au maximum.
Le Conseil est chargé :
« a) de conseiller le ministre sur la réduction de la
pauvreté au Canada, notamment en ce qui touche les programmes,
le financement et les activités qui contribuent à cette
réduction ;
« b) de mener des consultations auprès du
public, notamment auprès du milieu universitaire et d'autres
experts, des autochtones et des personnes ayant vécu dans la
pauvreté ;
« c) dans les six mois suivant la fin de chaque
exercice, de présenter au ministre un rapport sur :
« (i) les
progrès réalisés en vue d'atteindre les cibles
prévues à l'article 6 et les progrès vers la
réduction de la pauvreté mesurés notamment par les
outils de mesure énumérés à l'annexe,
« (ii) les conseils qu'il a fournis au titre de l'alinéa
a) au cours de l'exercice ;
« d) d'exercer toute activité que le
ministre précise. »
Les documents d'information qui accompagnent le projet
de loi C-87 indiquent que, depuis qu'il a reçu sa « lettre
de mandat » du premier ministre et a été
chargé de créer une initiative nationale de lutte contre
la pauvreté, le ministre Duclos a parlé à des
milliers de Canadiens lors de réunions publiques et de
réunions de groupes d'experts,
et a rencontré des autochtones et de nombreux autres groupes et
personnes.
Le ministre affirme : « Ces Canadiens nous
ont parlé de la nécessité d'offrir une chance
à tous. Ils ont parlé de dignité, d'inclusion, de
sécurité, de résilience et d'autonomie. Ils ont
aussi parlé des dommages causés par les attitudes, les
politiques et le langage fondés sur l'idéologie ‘nous
versus eux'. »
Il convient de noter
l'inclusion des « dommages causés par les attitudes, les
politiques et le langage fondés sur l'idéologie ‘nous
versus eux'. Duclos dénigre les luttes politiques que
mènent les Canadiens depuis des décennies pour le droit
collectif de tous les Canadiens et de tous les autochtones de vivre
sans pauvreté et avec dignité. Au lieu
de s'attaquer à la cause fondamentale de la pauvreté, qui
se trouve dans l'objectif de l'économie impérialiste, le
ministre jette des pierres sur les « attitudes, les politiques et
le langage » de ceux qui résistent aux effets de
l'objectif de l'économie. Cet objectif est mis en oeuvre par le
biais d'institutions étatiques qui encouragent ceux qui
contrôlent l'économie à exproprier le plus possible
de valeur possible pour le compte d'intérêts privés
de ce que produit la classe ouvrière. Cet objectif a pour
tendance la plus fondamentale la concentration de la richesse dans
moins de mains, une tendance de plus en plus riche, l'enrichissement
des riches et l'appauvrissement des pauvres aux
dépens des droits de tous et de l'intérêt
général de la société.
Le « nous versus eux » est la
contradiction inévitable dans les relations humaines dans une
société de classes divisée. La contradiction se
manifeste par la concentration sans cesse croissante de la richesse et
du pouvoir entre les mains d'un petit nombre de riches au Canada et
à l'étranger, généralement appelée
l'oligarchie financière. Le
ministre et son gouvernement protègent les oligarques dont les
demandes insatiables en matière d'économie
entraînent des crises inévitables et la destruction des
forces productives. Licenciements, vols de fonds de pension, pressions
à la baisse sur les salaires et les conditions de travail,
privatisation des avoirs publics, dons du trésor public pour
payer les riches, paiements sans fin des intérêts sur les
dettes de l'État et refus d'utiliser les richesses produites
pour la reproduction l'économie, l'édification nationale
et l'intérêt général de la
société sont la cause de la pauvreté au Canada.
Que peut-il y avoir d'autre que « nous versus
eux » quand une telle contradiction objective dans les
relations humaines émerge spontanément de l'objectif du
système économique et est renforcée et soutenue
par le pouvoir de l'État et la richesse sociale et les moyens de
production entre les mains des oligarques pour satisfaire leurs
intérêts
privés étroits ? « Nous contre
eux » est une réalité objective de la vie, pas
le produit de l'imagination de quiconque. Or, ce discours a pour effet
de détourner l'attention du devoir du gouvernement d'assurer la
résolution des conflits naturels qui existent entre les
individus et entre les intérêts individuels et collectifs
et entre les collectifs,
d'humaniser l'environnement social pour que les intérêts
individuels et collectifs et les intérêts
généraux de la société puissent être
harmonisés. Tant que le « nous » continuera de
se plaindre du « eux » et d'exiger que le «
eux » prenne soin du « nous », rien ne sera
gagné. Le seul intérêt des « eux »
pour les «
nous » est de les tromper et de les tenir à
l'écart. C'est le cynisme même. Il est normal que les
riches et leurs représentants nourrissent une méfiance et
une aversion profondes envers les êtres humains et leur
société, qui enfreignent leurs droits et domaines
usurpés. Le fait d'essayer d'utiliser les « voies
ensoleillées » pour tenir les gens
à distance ne change rien à l'essence du problème.
Il est temps que les gens passent à autre chose et
développent eux-mêmes leur propre politique de
responsabilité sociale.
Duclos et son projet de loi C-87 veulent nous faire
croire que le gouvernement est « pour le peuple » et
au-dessus des intérêts de la classe et de la lutte
constante du « nous versus eux » pour les droits du
peuple et une nouvelle direction prosociale pour une économie
qui éliminerait la pauvreté et même la classerait
comme un
crime contre l'humanité, une forme particulièrement vile
de maltraitance à enfant.
Lorsque des mesures concrètes seront prises ici
et maintenant pour réduire la pauvreté, les oligarques
financiers vont se mettre à hurler, comme nous le voyons dans
divers pays d'Amérique latine qui ont adopté des
politiques sociales concrètes pour s'attaquer aux
conséquences de l'objectif néolibéral de payer les
riches. Les oligarques
financiers et leurs hommes de main ne lâcheront jamais leur
contrôle de la richesse sociale et de l'économie
socialisée. Ils parlent d'énoncés de principe et
répètent des platitudes à propos d'un «
travail en cours pour réduire la pauvreté » et
un « conseil consultatif » élitiste
chargé de réduire la pauvreté d'ici 2050. Ce
genre de
discours doit être traité avec le mépris qu'il
mérite et les citoyens et résidents doivent s'organiser
pour s'assurer que personne n'est laissé pour compte et que
personne ne soit criminalisé pour avec une idéologie de
« nous versus eux » lorsqu'une position est prise pour
la défense des droits de tous. C'est un piège et il faut
le déjouer. Cela
peut se faire en discutant de ces questions dans nos entourages et en
rejetant ce discours avec mépris. C'est la première
étape nécessaire pour avancer.
À titre d'information
La réduction de la pauvreté vue des rangs
de l'élite dominante
Manifestation à Montréal le 15 mai 2017
L'information qu'a fournie le gouvernement Trudeau sur
le projet de loi C-87 de réduction de la pauvreté de
moitié d'ici 2050 contient une déclaration de Miles
Corak, économiste en résidence à Emploi et
Développement social Canada. Miles Corak est décrit comme
une personnalité académique et un consultant
international qui a
travaillé entre autres à la Banque mondiale et à
l'Institut C.D. Howe. Il est inscrit sur la liste des consultants du
Bureau du premier ministre et décrit comme un des principaux
participants à l'élaboration du projet de loi C-87.
Miles Corak écrit : « Je suis
professeur à l'Université d'Ottawa, invité pendant
l'année 2017 à travailler au bureau du sous-ministre
à titre d'économiste en résidence. J'ai fait
partie de l'équipe qui a aidé le ministre Duclos à
élaborer la toute première stratégie canadienne de
réduction de la pauvreté.
« Pendant ma carrière universitaire, j'ai
acquis un immense respect pour les idées de l'économiste
Amartya Sen, gagnant du Prix Nobel. L'un de ses livres les plus
déterminants s'intitule Development as Freedom (Le
développement comme liberté). Je crois qu'il a
utilisé le terme 'développement' à deux
fins : faire référence à la
croissance économique et à la prospérité,
et parler de croissance personnelle et de bien-être.
« Nous nous 'développons' en tant que
personnes et en tant que citoyens lorsque nous avons la liberté
de choisir la vie qui nous convient. »
Qui est Amartya Sen ?
En 1998, l'Académie royale des sciences de
Suède a décerné le Prix Nobel de l'économie
à Amartya Sen « pour avoir restauré une dimension
éthique dans la discussion de problèmes
économiques vitaux ».
Sen est né au Bengale, a travaillé au
Bangladesh et a été professeur d'économie aux
universités Harvard et Cambridge et consultant auprès de
plusieurs organisations supranationales comme la Banque mondiale et le
Fonds monétaire international. Il est promu depuis longtemps
dans les cerces impérialistes pour sa propagation de
théories qui ne
remettent pas en cause le système anglo-américain
d'États et ses politiques de mondialisation impérialiste
d'exploitation, de vol et de guerre qui sont la cause de
l'accroissement de la pauvreté et du déplacement des
peuples à l'échelle du globe.
Sen mentionne cinq libertés distinctes dans son
livre de 1996 Development as Freedom, que cite Miles
Corak : les libertés politiques, la capacité
économique, les opportunités sociales, les garanties de
transparence et la sécurité protectrice.
Dans une analyse critique du
livre de Sen, le professeur de sociologie de l'Université de
Binghamton, Dennis O'Hearn, écrit : « La
liberté, selon Sen, est un principe déterminant de
l'initiative individuelle et de l'efficience sociale ; elle est
quelque chose de positif d'abord parce qu'elle améliore la
capacité des individus à s'aider
eux-mêmes, une capacité que Sen décrit comme la
« caractéristique d'agent » de l'individu
(Sen, 1999 :19). Il s'ensuit que sa définition de la
pauvreté est individuelle. Celle-ci est la privation des
capacités fondamentales, toujours définies comme des
capacités individuelles. Une fois qu'il a établi les
prérequis de la liberté et de la
capacité comme des choses individuelles, Sen ne cherche jamais
à déterminer les origines sociales de l'éthique,
ou leur spécificité historique ou culturelle, ou les
façons par lesquelles certains types de capacités peuvent
être organisés socialement plutôt qu'être une
simple somme de capacités individuelles. »[1]
La notion de capacité « des individus
à s'aider eux-mêmes » se réfère
d'abord et avant tout à l'abandon des individus à leur
sort, en contradiction avec la réalité d'une
économie qui est entièrement socialisée et avec le
fait qu'à l'ère moderne tous les êtres humains
naissent en société. Sen essaie de donner une assise
théorique à
l'offensive antisociale néolibérale de politiciens voyous
comme l'ex-première ministre britannique Margaret Thatcher,
selon qui « il n'existe rien de tel qu'une
société : il n'existe que des hommes et des femmes
individuels et des familles ».
Sen introduit des concepts abstraits de liberté
qui sont dépourvus d'objectivité de considération,
des concepts qui n'ont pas de fondement objectif dans l'ici et le
maintenant, qui sont dépourvus de tout contenu matériel
et historique qui reconnaisse ce qui est nécessaire aux humains
pour survivre en tant que peuple et espèce, dans un temps et un
espace historique défini, et qui peut ouvrir une porte au
progrès.
Il n'est donc pas surprenant qu'on retrouve chez Sen,
entre autres influences, celle de l'économiste anticommuniste
Friedrich Hayek qui s'est ouvertement opposé à toute
forme de responsabilité de l'État envers le
bien-être de ses citoyens parce qu'il la considérait comme
une intrusion dans la « liberté personnelle ».
Hayek a passé
plusieurs années de sa vie, dans la période
post-Deuxième Guerre mondiale aux États-Unis, à
propager ses idées au service de l' « endiguement du
communisme » des impérialistes
anglo-américains. Entre autres choses, il a dit que tout
État qui a adopté la planification centralisée de
l'économie et des programmes sociaux en tant que devoir
envers ses citoyens était « totalitaire ».
Le fait qu'un des principaux consultants et
contributeurs de l'élaboration de la loi anti-pauvreté
des libéraux soit un champion des idées d'Amartya Sen
nous dit clairement que les libéraux n'ont pas l'intention de
proposer des mesures concrètes pour priver les riches oligarques
de leur pouvoir sur la richesse sociale et sur l'économie
socialisée,
bien que cela soit la seule voie pour faire des progrès dans la
lutte à la pauvreté.
Note
1. La citation de O'Hearn dans Focus (en anglais)
peut être trouvée
ici.
Campagne 2000
Campagne 2000 est une coalition nationale
d'organisations anti-pauvreté qui a pris forme lorsque les
partis cartellisés au Parlement ont unanimement appuyé
une résolution déposée par Ed Broadbent du NPD
en 1989 pour l'éradication de la pauvreté infantile
avant l'an 2000. Dix-huit ans après
l'échéancier de
l'an 2000, en juin 2018, Campagne 2000 affirme dans un
rapport : « Pendant près de 30 ans,
Campagne 2000 a documenté l'échec des bonnes
intentions sur l'élimination de la pauvreté. Alors que le
gouvernement fédéral se prépare à
dévoiler sa première Stratégie de réduction
de la pauvreté,
Campagne 2000 dépeint l'ampleur alarmante de la
pauvreté infantile dans chaque circonscription
fédérale. Les plus récentes données
révèlent une situation sombre d'inégalité
au Canada alors que des familles à revenus supérieurs et
inférieurs vivent dans la proximité bien que
séparées par des différences sociales et
économiques qui laissent
trop d'enfants dans la faim, malades et prématurément
stressés. »
Selon le rapport, les
peuples autochtones, les
minorités nationales et les familles monoparentales sont les
plus vulnérables puisqu'ils sont les plus frappés par les
hauts taux de chômage et de sous-emploi, le mal-logement, la
santé précaire et les autres problèmes
engendrés par le système économique et politique
qui sévit au pays.
De toute évidence, le problème de la
pauvreté ne peut être réduit à une question
de définir la pauvreté autrement, ou à changer les
paramètres de mesure de la pauvreté ou de brandir des
dates comme des objectifs politiques à long terme, comme nous le
retrouvons au coeur du projet de loi C-87.
Pour traiter concrètement de la pauvreté
en tant que manifestation de la base économique et des relations
humaines existantes, il faut que les citoyens reconnaissent la
nécessité de renouveler la démocratie et de
s'investir eux-mêmes du pouvoir de décider. Leur
liberté réside dans la reconnaissance de cette
nécessité.
Le peuple a le pouvoir de priver ceux qui sont au
pouvoir de leur capacité de consolider le statu quo et de leur
refus de résoudre les problèmes économiques et
sociaux de la société pour la simple raison qu'une telle
démarche nuirait à leurs intérêts
privés étroits. Le peuple doit s'engager dans la lutte
collective pour ses droits et mener cette
lutte jusqu'à sa conclusion matérielle en
réclamant l'économie par laquelle il produit la richesse
sociale. Il doit instaurer les mesures prosociales requises pour
veiller à ce que les Canadiens et les autochtones puissent vivre
dans la dignité et la sécurité et jouir d'un
avenir prospère où les intérêts
généraux de la société sont garantis.
La légalisation de la marijuana
par le gouvernement libéral
La nouvelle législation fédérale
sur le cannabis
- Entrevue avec John Akpata, intervenant
de la paix
du Parti marijuana du Canada -
LML s'est entretenu récemment avec John
Akpata, intervenant de la paix du Parti marijuana, concernant la
nouvelle loi fédérale légalisant le cannabis.
Artiste de la création parlée basé à Ottawa
et membre de longue date du Parti marijuana du Canada, John est
candidat fédéral à Ottawa à chacune des
élections depuis 2004.
* * *
Le Marxiste-Léniniste :
La nouvelle législation du gouvernement
fédéral sur la marijuana est composée des projets
de loi C-45 et C-46, qui ont reçu la sanction royale en juin de
cette année. Pouvez-vous décrire brièvement en
quoi consistent ces lois ?
John Akpata :
Les projets de loi C-45 et C-46 constituent ensemble
la Loi concernant le cannabis . La Loi C-45 constitue le cadre
réglementaire. Elle énonce les règlements
applicables aux producteurs autorisés, comme les produits
chimiques, les pesticides qu'ils peuvent utiliser, comment ils peuvent
cultiver,
etc. En vertu des anciennes règles, ils ne pouvaient pas
cultiver du cannabis en extérieur au soleil, mais avec loi ils
peuvent. La loi précise également qu'ils ne sont pas
autorisés à faire de la publicité, à avoir
des logos, à se trouver à moins de 250 mètres
d'une école, etc. La Loi C-45 définit également le
cadre régissant la distribution et la
vente de marijuana au public. La Loi C-46 est la partie de la Loi
sur le cannabis qui porte sur l'application de la loi. C-46
énonce les règles et les droits, les amendes et les
pénalités qui seront imposés au public. Elle
comprend toutes les nouvelles amendes et les attentes liées
à la conduite, notamment les nouvelles directives concernant le
temps d'emprisonnement pour la culture ou le trafic.
LML : Le gouvernement et
les médias donnent l'impression que la légalisation de la
marijuana et la décriminalisation sont la même chose. Le
Parti marijuana fait une distinction claire entre les deux. Pouvez-vous
expliquer ?
JA : La
légalisation concerne la régulation et le contrôle
d'un marché. La décriminalisation, c'est la suppression
d'activités du Code criminel. La Loi sur le cannabis
contient 45 infractions relevant du Code pénal. Le cannabis
est légalisé et vous devez respecter certaines lois et
certains règlements pour
être légal. Et si vous les enfreignez, il y a des
sanctions pénales.
Le Parti marijuana a toujours dit que le cannabis ne
devrait pas être criminalisé. Les opposants au mouvement
de la marijuana ont semé la confusion dans l'esprit des gens
quant à la signification réelle de ces deux mots au sens
de la loi. Le cannabis est toujours criminalisé. Avec la
légalisation, on peut vous donner des contraventions, des
amendes, des frais et des pénalités qui ne pouvaient pas
être imposés avant, car avant cette loi, les infractions
relevaient uniquement du Code criminel. Maintenant que le cannabis est
légalisé, vous pouvez être accusé de
possession même si ce que vous avez est légal. Vous pouvez
être accusé de trafic même si vous avez
acheté quelque chose de
légal et que vous l'avez donné à quelqu'un
d'autre. Si j'achète une voiture, je peux la vendre. Ce n'est
pas illégal pour moi de vendre ma propriété. Mais
la vente de votre cannabis est devenue illégale. J'aimerais que
les gens sachent que le cannabis est toujours criminalisé. Et au
Parti marijuana, nous sommes unis par une idée : le
cannabis
ne devrait pas donner lieu à des sanctions pénales.
Par exemple, regardez les dispensaires.
Ils sont illégaux, tous. Tous les dispensaires au Canada sont
illégaux. Mais la plupart des gens soutiennent les dispensaires.
Ils veulent acheter du cannabis sans la violence qui y est
associée. Tous les dispensaires sont illégaux et toutes
les personnes qui y sont allées pour acheter ont enfreint la
loi. Il en
coûte jusqu'à 300 000 dollars pour fermer un
dispensaire.
Les municipalités devront payer pour cela, pas
le gouvernement fédéral, et pas les gouvernements
provinciaux. Beaucoup de gens qui ont l'argent, l'infrastructure, les
compétences et l'expertise des affaires disent : « Si
vous me laissiez ouvrir un dispensaire, j'ouvrirais un dispensaire. Je
vendrais au public. Je paierais pour une
permis. » Il y a trop de barrières à
l'entrée. Pour obtenir un permis pour ouvrir un dispensaire,
vous devez obtenir deux permis. Ces permis n'ont pas été
distribués et ne seront pas approuvés avant le 1er
avril 2019. Les besoins et les désirs du public ne sont pas
satisfaits. Les personnes qui souhaitent se démarrer une
entreprise ne
le peuvent pas, car la procédure pour obtenir un permis est si
stricte que la majorité des personnes ne peuvent pas satisfaire
aux exigences.
Jusqu'à ce que les dispensaires obtiennent leur
permis, tout ce qu'ils font est illégal. Ils peuvent être
condamnés à une amende allant
jusqu'à 100 000 $ par infraction. Si vous
souhaitez devenir un producteur autorisé, vous avez besoin d'au
moins 5 millions de dollars. Vous devez disposer de 5
millions de dollars
en banque tout au long du traitement de votre demande. Vous devez avoir
un magasin de vente au détail, vous devez payer un loyer, vous
devez avoir une assurance.
À l'heure actuelle, pour acheter du cannabis
légalement, selon la province où vous habitez, vous devez
acheter dans un magasin du gouvernement ou en ligne. Les magasins du
gouvernement ont déjà vendu 100 % de leur
stock. Ils sont en rupture de stock. Dans plusieurs provinces, les
magasins du gouvernement ne sont ouverts
que quelques jours par semaine. Si les magasins du gouvernement sont
fermés et les dispensaires ouverts, tout le monde va enfreindre
la loi. Le gouvernement essaie de se débarrasser du crime
organisé et il a donné à 100 % de sa
clientèle aucune autre possibilité que de se tourner vers
le crime organisé.
LML : Pour aller plus
loin sur cette question, vous avez évoqué le fait que la
nouvelle loi conduira à une utilisation accrue des pouvoirs
discrétionnaires des forces de police contre la population.
Pouvez-vous nous en dire plus ?
JA : Auparavant, toutes
les infractions relevaient du Code pénal. Pour un policier,
porter des accusations en vertu du Code criminel est une tâche
énorme. C'est une tâche énorme pour le policier,
pour les personnes impliquées dans le processus d'enquête
et pour les tribunaux. Pour de nombreux Canadiens, lorsqu'ils
ont eu affaire avec la police alors qu'ils conduisaient et qu'ils
avaient de l'herbe dans la voiture ou dans un parc et qu'ils avaient de
l'herbe, la police, au lieu de s'embarrasser de toute la paperasserie
d'accuser quelqu'un d'une infraction criminelle, faisait juste
confisquer leur herbe, et les laisser partir.
Maintenant, parce que c'est légalisé, ils
peuvent imposer une amende ou une contravention pour toute infraction.
Au Canada, environ 800 policiers sont
formés comme expert en reconnaissance de drogues. En vertu de la
Loi C-46, le gouvernement
dépensera 274 000 000 $ pour l'application
de la loi. Il va former et équiper des policiers pour appliquer
la Loi sur le cannabis, qui comprend des modifications aux lois
sur la conduite. Cela signifie que la police n'a plus besoin d'un motif
raisonnable pour intercepter un conducteur. La police peut dire que le
cannabis est légal et je fais un test de facultés
affaiblies. Les policiers peuvent intercepter n'importe qui pour
vérifier si vous avez les facultés affaiblies. Le niveau
de facultés affaiblies a été défini
à 5
nanogrammes de THC par millilitre de sang Le THC est le
tétrahydrocannabinol, l'ingrédient actif du cannabis qui
vous fait planer.
Les policiers peuvent maintenant vous intercepter et
vous faire passer un test de salive, un test de salive obligatoire,
pour vérifier si vous avez les facultés affaiblies. Si
vous refusez le test de salive, ils peuvent vous arrêter sur
place. Ils peuvent vous arrêter, saisir votre
voiture, la fouiller votre voiture et quand ils vous
arrêtent, ils peuvent vous forcer à donner du sang. Ils
peuvent prendre votre sang sans votre consentement, sans votre
permission. Ce sont des pouvoirs discrétionnaires
autorisés par la loi. Déterminer que les facultés
sont affaiblies avec 5 nanogrammes de THC dans le sang est
ridicule.
Vos facultés ne sont pas affaiblies avec cette
quantité dans votre sang. Ce n'est pas comparable à
l'alcool.
De plus, nous savons que la police porte des
accusations criminelles contre les Canadiens de race noire à un
taux trois fois plus élevé que leur représentation
dans la population, et que ce taux est cinq fois plus
élevé pour les Premières Nations. Sous l'ancien
régime, de manière sélective, la police laissait
aller certaines personnes et en accusait
d'autres. Je soupçonne que la police va cibler les Noirs,
qu'elle va continuer de procéder avec partialité et
préjugés comme elle l'a fait dans le passé. Avec
la légalisation, les lois sur la conduite automobile vont
être utilisées pour cibler des personnes et les traiter de
manière discriminatoire. Je crains également qu'ils
ciblent les dispensaires des
Premières Nations, car de nombreuses Premières Nations
envisagent de cultiver du cannabis et de le vendre sur leurs
territoires, qui sont des territoires souverains. La police pourrait le
faire sous prétexte de faire enquête sur le crime
organisé.
LML : Vous dites
également que la loi sur le cannabis a créé une
situation de monopole dans le secteur du cannabis. Pouvez-vous nous en
dire davantage ?
JA : Nous assistons
à l'émergence d'un secteur commercial institutionnel qui
durera tant que le Canada existera. L'industrie du cannabis, les
revendeurs et la police étaient tous des groupes de lobbying qui
ont contribué à créer le cadre de la Loi sur
le cannabis. La police, par exemple, a obtenu ce qu'elle
voulait. La loi a été faite pour que certaines personnes
puissent définitivement faire ce qu'elles veulent, alors que
d'autres sont complètement exclues. La loi favorise la police et
les grands joueurs de l'industrie.
Je ne suis pas contre en soi. Ils doivent d'abord
créer les grands magasins, une industrie
réglementée. Le gouvernement a mis en place une loi pour
que cela se produise. En même temps, le citoyen canadien moyen
est soumis à des restrictions légales. Par exemple, les
gens sont autorisés à cultiver quatre plantes de cannabis
à domicile. Et si je
veux faire pousser 100 plantes, pas un million de plantes, mais
certainement plus de quatre plantes ? La loi crée un
monopole pour les gens riches, les initiés politiques riches et
les policiers qui sont actifs dans toute l'industrie.
En même temps, je ne pense pas que nous devrions
mener une guerre contre eux. Nous devrions développer
nos propres entreprises, notre propre infrastructure, notre propre
système au niveau local ou municipal. Nous ne pouvons pas faire
cela pour le moment, car tout est encore illégal. Ce sont les
riches qui sont les vrais bénéficiaires de
cette loi.
LML : Quelle est la
position du Parti Marijuana sur le cannabis ?
JA : Le cannabis ne
devrait pas être criminalisé. Si vous ne faites de mal
à personne, si vous ne détruisez pas des biens, si vous
ne commettez pas de fraude, cela ne devrait pas être
criminalisé. S'il n'y a pas de tort ou de préjudice, il
ne devrait y avoir aucune sanction pénale. Vous devez laisser
les gens agir dans un
marché libre et, oui, il faut que les gens agissent avec
prudence, ils doivent être honnêtes dans leurs
transactions. Jeter des gens en prison, imposer des amendes
de 100 000 dollars n'est pas la solution. Menacer les gens de
prison ou les priver de leurs moyens de transport parce qu'ils ont
quelque chose dans le sang est insultant.
Empêcher les gens de participer à l'activité
économique crée un monopole, un monopole soutenu par le
gouvernement.
LML : Voulez-vous ajouter
quelque chose en conclusion ?
JA : Malgré tous
les problèmes et toutes les limites, nous voyons là un
développement positif. Pour tous ceux qui ont déjà
cultivé ou utilisé du cannabis, nous devons être
fiers, car nous gagnons la guerre contre la drogue. La guerre ne sera
pas terminée tant que tous les casiers judiciaires n'auront pas
été effacés et que
tout le monde ait été libéré de prison ou
de leur assignation à résidence. Tous les casiers
judiciaires pour des infractions liées au cannabis doivent
être effacés. Les gens devraient pouvoir traverser la
frontière américaine et ne pas être détenus.
Les gens devraient pouvoir travailler et avoir un emploi. Ils ne
devraient pas vivre avec cette horrible
stigmatisation.
Malgré les critiques que tout le monde a
à propos de ce système, il reste que le Canada a
légalisé le cannabis, ouvert de nombreux magasins, le
vend en ligne et que les gens peuvent l'acheter par la poste. Les
chercheurs peuvent faire des recherches sur toutes les questions
médicales. Le plus important, c'est que, grâce à sa
légalisation, les
chercheurs peuvent désormais faire les recherches
médicales et scientifiques qu'ils auraient dû faire
depuis 20 ans sur le traitement de l'épilepsie, de la
sclérose en plaques, du cancer, de l'arthrite, etc., et utiliser
le cannabis comme médicament. De plus en plus de gens peuvent
l'utiliser et l'utiliseront, et en retireront les avantages. C'est un
développement positif.
Informations pertinentes sur le sujet
Extrait de l'article « Il y a des
façons justes et des façons injustes de légaliser
la marijuana » de John Akpata du 16 janvier 2016.
***
[...] En 2001, le Portugal a
décriminalisé l'héroïne, la cocaïne et
le cannabis. Tirer profit de la vente ou de la distribution de drogues
illicites reste un crime, mais l'utilisateur n'est pas
criminalisé pour possession. Si une personne est trouvée
avec moins de 10 jours d'approvisionnement, elle doit rencontrer
une Commission de la
dissuasion de la toxicomanie composée de trois personnes,
généralement un avocat, un médecin et un assistant
social. La commission recommandera un traitement, une amende mineure
ou, dans la plupart des cas, aucune sanction.
En 1990, 1 % de la population portugaise
était dépendant de l'héroïne. Le Portugal a
maintenant le taux de dépendance aux drogues illicites le plus
bas de toute l'Europe. Après 14 ans de
décriminalisation, les taux globaux de consommation de drogue,
de toxicomanie, de surdose de drogue, de VIH et de décès
accidentel ont tous diminué. Suivant l'exemple du Portugal, les
gouvernements espagnol et italien ont également
dépénalisé. Le gouvernement municipal de
Copenhague a annoncé en 2014 le lancement d'un projet
pilote de trois ans visant à déterminer si les
municipalités pourraient prendre en charge la culture et la
distribution de cannabis.
En 2015, l'Irlande a également annoncé son intention
de dépénaliser sur la base du modèle portugais.
En décembre 2013, l'Uruguay est devenu le
premier pays à légaliser la marijuana. Les citoyens de ce
pays sont autorisés à cultiver six plantes chez eux et
peuvent adhérer à des clubs de culture privés
s'ils souhaitent en cultiver davantage. Toutes les ventes doivent
passer par des dispensaires administrés par le gouvernement,
tandis que
les consommateurs, qui ne peuvent acheter que 40 grammes par mois,
doivent s'inscrire à une base de données du
ministère de la Santé. Afin de réduire le crime
organisé, le prix de la marijuana est maintenu à
l'équivalent de 1 dollar par gramme.
Le 6 février 2015, à l'occasion
du 70e anniversaire de la naissance de Robert Nesta Marley, la
Jamaïque a dépénalisé la ganja. La possession
de 56 grammes (deux onces) peut entraîner une amende
de 5 $, mais sans arrestation ni casier judiciaire. Les
citoyens peuvent faire pousser cinq plantes à la maison
et les rastafariens adultes peuvent utiliser la ganja à des fins
sacramentelles pour la première fois de l'histoire. Les
étrangers qui ont une ordonnance ou un permis pour la marijuana
à des fins médicales pourront obtenir un permis leur
permettant d'acheter deux onces de marijuana à des fins
thérapeutiques locales qui seront utilisées pendant leur
séjour. Bien que l'infrastructure et les politiques en
Jamaïque soient imprécises, un Groupe de travail sur le
commerce et les médicaments à base de cannabis travaille
sur les détails de la loi.
Et bien sûr, il y a les États-Unis
d'Amérique. Déjà 17 États ont
légalisé la marijuana à des fins médicales.
L'Oregon, l'Alaska, Washington et le Colorado ont tous adopté la
marijuana à des fins récréatives au niveau des
États. Remercions Washington d'abord.
En 2013, la police de Washington a
arrêté 1 215 personnes pour possession de
marijuana, dont plus de 90 % étaient noires alors que
les Noirs consomment de la marijuana au même taux que le reste du
monde. C'est devenu une question de droits civils, les militants ont
fait des pressions pour la décriminalisation
en juillet 2014 puis ont adopté la revendication de la
légalisation. En 2014, la police de Washington a
arrêté sept personnes pour possession de drogue.
Le Colorado a suivi cet exemple et a autorisé la
marijuana à des fins récréatives. En 2014, le
Colorado, un État de près de 5,5 millions
d'habitants, a perçu des recettes fiscales de 44 millions
de dollars américains de la vente de la marijuana. En 2015,
le Colorado percevait environ 10 millions de dollars par mois
en taxe sur la marijuana, plus que de la vente d'alcool.
L'industrie canadienne de la marijuana illégale
a été estimée à plus de 7 milliards de
dollars par année, certaines estimations vont
jusqu'à 21 milliards. Vingt pour cent des Canadiens
admettent avoir consommé de la marijuana au cours de
l'année écoulée ; plus de 30 %
disent qu'ils en consommeraient si elle
était légalisée. Au Canada, en 2014, la
police a signalé un cas de possession de marijuana toutes les
neuf minutes, une augmentation de 30 % [depuis que] Stephen
Harper est arrivé au pouvoir en 2006. [...]
Le référendum en
Colombie-Britannique
Voter Oui! à la représentation
proportionnelle
Nous approchons de la fin de la campagne
référendaire en Colombie-Britannique sur la
représentation proportionnelle (RP), qui a commencé
le 1er juillet. Les bulletins de poste envoyés par courrier
doivent être reçus par Élections
Colombie-Britannique au plus tard le 30 novembre.
Le 7 novembre, le chef du NPD, John Horgan, et
chef du Parti libéral de la Colombie-Britannique, Andrew
Wilkinson, ont participé à un « débat des
chefs » télévisé d'une demi-heure.
Morgan a parlé au nom du camp du Oui alors que Wilkinson a
plaidé pour le camp du Non. Ce soi-disant débat a non
seulement omis d'informer
le public des avantages et désavantages de changer la
manière que les votes seront dépouillés en
Colombie-Britannique, mais il a aussi contribué à
approfondir la crise de confiance envers la classe politique qui domine
les affaires politiques et économiques de la province.
Durant le débat,
Wilkinson était agressif, partisan et alarmiste, tandis que
Morgan semblait peu enthousiaste et présentait sans
véritable conviction les raisons pour lesquelles un vote en
faveur de la représentation proportionnelle serait favorable au
corps politique à ce moment-ci. Qu'un débat
télévisé se tienne entre ces deux personnes qui
n'ont
rien ajouté qui vaille à la discussion est une indication
de la crise de crédibilité dans laquelle le
système de la démocratie représentative est
embourbé.
Selon divers sondages, le camp du Oui et le camp du Non
sont à égalité. Cependant, beaucoup de gens n'ont
pas encore voté. Durant la période du vote comme celle
qui l'a précédé, le camp du Non a beaucoup
compté sur les médias monopolisés pour propager la
désinformation et des mensonges éhontés au sujet
de la représentation
proportionnelle ainsi que sur les trois options offertes
(proportionnel à double candidature, représentation
proportionnelle mixte et représentation proportionnelle
rurale-urbaine). En outre, les organisations des grandes entreprises
ont financé de la publicité très trompeuse et
sensationnaliste.
D'autre part, le camp du Oui, composé
principalement de bénévoles de tous les horizons, a
engagé activement la population dans des discussions partout
dans la province grâce à la distribution de
dépliants, de tables de littérature, des réunions
communautaires, le porte-à-porte et la sollicitation
téléphonique, les réseaux sociaux, les discussions
en petits groupes et d'autres moyens.
LML appelle les Colombo-Britanniques à
défaire les forces de l'establishment dans ce
référendum en brisant avec le statu quo, en votant oui en
faveur de la représentation proportionnelle puis de demeurer
actif afin d'avoir un mot à dire dans ce qui adviendra ensuite.
Comme beaucoup de gens n'ont pas encore voté, il est encore
temps de faire appel à des collègues de travail, aux
voisins, aux familles et amis à voter oui et de s'assurer
d'envoyer leurs bulletins de vote.
Le Camp du Non use de sophisme contre la
représentation proportionnelle
- Peter Ewart -
Le Camp du Non dans le référendum sur la
représentation proportionnelle (RP) en Colombie-Britannique a
recours à des arguments manipulateurs, trompeurs et alarmistes.
Il le fait pour créer de la confusion et priver les
Britanno-Colombiens d'une vision qui leur permette de déterminer
s'il faut oui ou non changer la façon de compter.
Une des prétentions les plus farfelues du camp
du Non a été que l'adoption d'un mode de scrutin de RP va
créer une situation où les néonazis et les
racistes vont marcher dans les rues et gagner des sièges
à l'Assemblée législative de la
Colombie-Britannique. Il a même produit une vidéo
sensationnaliste qui illustre cette affirmation. Il donne
l'exemple de l'Allemagne des années 1930 qui
possédait un système de représentation
proportionnelle lorsque les nazis sont arrivés au pouvoir, comme
si l'un avait causé l'autre.
Le Camp du Non préconise des sophismes «
post hoc », par lesquels on confond phénomènes
corrélationnels et causals. Comme « B » suit
« A », « A » doit avoir causé
« B ». Selon ce genre de fausse logique, on dit par
exemple qu'à mesure que la vente de crème glacée
augmente, le taux de noyades augmente
de façon importante. Conclusion : la consommation de
crème glacée entraîne la noyade. Évidemment,
cette affirmation ne tient pas compte du fait que les ventes de
crème glacée augmentent pendant les mois chauds
d'été, période de l'année où les
gens vont aussi se baigner. Le premier phénomène a un
lien de corrélation avec le second, mais
il n'en est pas la cause.
Cela étant dit, la montée du nazisme et
du fascisme pendant les années 1920 et 1930 a
été causée par plusieurs facteurs complexes, dont
le plus important était la domination des sections les plus
réactionnaires de l'oligarchie financière dans plusieurs
pays. C'est cette oligarchie financière qui a entretenu le
fascisme et joué un rôle
décisif dans la propulsion de Hitler et des nazis au pouvoir
pour écraser les forces progressistes et démocratiques en
Allemagne et dans d'autres pays, et pour mener une guerre
prédatrice à l'étranger.
Suggérer que l'accession au pouvoir du nazisme
et du fascisme aurait pu être évitée si l'Allemagne
avait adopté un autre mode de scrutin est simpliste et absurde.
Malgré tout, le Camp du Non continue de piger
ici et là dans l'histoire pour présenter ses arguments,
ce qui n'est pas très difficile à faire parce que plus
de 100 pays dans le monde ont une forme ou une autre de
représentation proportionnelle. Il prétend entre autres
que seuls les pays ayant la représentation proportionnelle ont
élu des
gouvernements fascistes en Europe pendant les années 1930,
à la différence de la Grande-Bretagne et des autres pays
qui avaient le mode de scrutin uninominal majoritaire à un tour.
Il dissimule ainsi le fait que l'Allemagne nazie était
l'épicentre du fascisme et qu'elle tenait littéralement
un fusil sur la tempe des pays avoisinants et appuyait
ouvertement les cinquièmes colonnes traîtresses dans
plusieurs pays d'Europe.
En fait, le Camp du Non oublie de mentionner ce que les
nazis eux-mêmes ont à dire au sujet des deux modes de
scrutin. S'il est vrai que la RP peut rendre plus facile aux petits
partis d'obtenir des sièges à une Assemblée
législative, le système majoritaire uninominal à
un tour permet aux partis ayant obtenu un appui minoritaire
de 35 % ou de 40 % du vote de
saisir 100 % du pouvoir.
Par exemple, le criminel de guerre nazi Hermann Goering
a dit ceci lors de son témoignage au procès de Nuremberg
en 1946 : « Si le système électoral
démocratique (majoritaire uninominal) de l'Angleterre ou des
États-Unis avait existé en Allemagne, le Parti nazi
aurait déjà, à la fin de 1931,
été légalement en possession
de tous les sièges du Reichstag, sans exception », ce
qui se serait produit plus rapidement qu'avec un système de
représentation proportionnelle.[1]
Aussi, pour ce qui est des
gouvernements racistes et fascistes, le Camp du Non omet de mentionner
comment le système raciste de l'apartheid en Afrique du Sud est
arrivé au pouvoir en 1948. Les supporters de l'apartheid
l'ont fait par le biais d'une « fausse
majorité » en vertu du mode de scrutin majoritaire
uninominal qui a
permis à un parti ayant une minorité de votes
d'obtenir 100 % du pouvoir. Comme l'explique Wikipédia,
à
l'Assemblée
nationale
de
l'Afrique
du
Sud,
«
en
raison
d'une
singularité
du
système majoritaire
uninominal, le Parti nationaliste (PN) a emporté un plus grand
nombre de sièges, même si l'UP avait
obtenu 11 % plus de votes. La coalition nationaliste a ainsi
formé le nouveau gouvernement, ce qui a marqué le
début d'une ère d'apartheid officielle et juridiquement
contraignante. » Il en a résulté 40 ans
de racisme, d'oppression et de servitude pour la majorité
africaine.[2]
C'est la raison pour laquelle, après la
Deuxième Guerre mondiale, les puissances britannique et
américaine victorieuses n'ont pas imposé à
d'autres le système uninominal majoritaire qui existait dans
leur pays, mais ont maintenu en place des systèmes de
représentation proportionnelle en Italie et dans la zone qu'ils
contrôlaient dans
l'Allemagne vaincue, pour freiner ce qu'ils ont appelé l'
« extrémisme ». Le danger persistait que des
partis fascistes ou nazis reconstitués reprennent vie, surtout
en Allemagne de l'ouest, mais la préoccupation principale des
autorités britanniques et américaines était les
partis communistes qui jouissaient d'un appui significatif. La logique
était que la RP permettrait plus facilement d'isoler ces partis
au moyen d'un recours à des coalitions proaméricaines
anticommunistes. En revanche, le système uninominal majoritaire
à un tour aurait pu en théorie permettre à ces
partis de constituer une majorité à la législature
avec aussi peu que 35 ou 40 % des votes.
Pour l'oligarchie, il est vital d'avoir le dernier mot
en ce qui concerne le mode de scrutin qui est en place. Elle cherche
à garder le peuple aussi loin que possible de la prise de
décision. En ce moment, le système uninominal majoritaire
à un tour est celui qui favorise le plus l'élite
dominante en Colombie-Britannique et celle-ci veut le
maintenir. Cela explique que cette élite et les grands
médias monopolisés vocifèrent aussi fort en appui
au Camp du Non et au système uninominal majoritaire à un
tour.
Cela fait longtemps, cependant, qu'un grand nombre de
résidents de la Colombie-Britannique veulent avoir un mode de
scrutin plus proportionnel et plus précis et veulent avoir le
pouvoir de prendre cette décision et de la mettre en pratique.
La représentation proportionnelle n'est pas un remède
pour tous les problèmes du processus électoral.
Cependant, voter Oui à la représentation proportionnelle
pendant le référendum permet de traiter certains de ces
problèmes, de prendre l'initiative et de faire progresser la
politique dans la province.
Notes
1. Hermann Goering, sessions du matin du 80e
jour, le mercredi 13 mars 1914. Procédures du
Procès de Nuremberg (vol. 9), École de droit de
Yale, Projet Avalon.
2. Élections générales
sud-africaines de 1948, Wikipedia ( lu le 7
novembre 2018)
Très bonne discussion sur la
représentation proportionnelle à Prince George
Le 7 novembre, l'organisation Fair Vote Prince
George a parrainé une autre rencontre dans une série de
séances d'information à Prince George sur le
référendum sur la représentation proportionnelle
(RP) présentement en cours en Colombie-Britannique. Cette
rencontre s'est tenue dans la foulée des récentes
réunions communautaires
réussies à Williams Lake et Quesnel.
Des orateurs, dont Jay Sanders de Fair Vote Prince
George, ont présenté un diaporama sur la RP et Peter
Ewart du comité Stand Up for the North a répondu à
certaines des idées fausses qui sont propagées par le
camp du Non. La réunion a été
présidée par l'activiste locale Dawn Hemingway, avec
environ 45 personnes présentes.
Les participants ont partagé leurs points de vue
et ont posé de nombreuses questions pertinentes. La discussion
était à la fois animée et instructive et
reflète le sérieux avec lequel les Britanno-Colombiens
profitent de cette occasion du référendum sur la
proportionnelle pour soupeser un changement au mode de scrutin qui soit
plus représentatif
de la volonté des électeurs. Avec le vote par la poste,
les bulletins de vote de toute la province doivent être soumis au
plus tard le 30 novembre.
Commémorations du centenaire de la
fin de la Première Guerre mondiale
Des discussions et des rencontres partout au Canada
contre la guerre impérialiste
À l'occasion du centenaire de la fin de la
Première Guerre mondiale, des militants du Parti
marxiste-léniniste du Québec (PMLQ) et du Parti
communiste du Canada (marxiste-léniniste) ont organisé
des réunions à Halifax, Montréal, Toronto,
Edmonton, Calgary et Vancouver. Les participants à ces
événements ont commémoré les vies
perdues lors de la Première Guerre mondiale dans laquelle les
travailleurs ont été mobilisés pour s'entretuer
dans un conflit entre puissances impériales pour des territoires
coloniaux et leurs ressources humaines et naturelles. Les
événements ont mis en lumière les conditions qui
ont mené à la guerre et les multiples forces qui s'y sont
opposées sur
la base de leur conscience ou parce qu'elles rejetaient les objectifs
interimpérialistes de la guerre. Ces réunions ont
contribué à donner aux gens, en particulier les jeunes,
une perspective d'ensemble sur cette guerre. On y a exposé la
désinformation des cercles dominants aujourd'hui selon laquelle
la participation du Canada dans cette guerre lui
avait permis d'entrer dans une nouvelle ère et que cela ferait
partie de son identité nationale. On a aussi souligné le
danger de guerre qui existe aujourd'hui et les tentatives de se servir
du centenaire comme propagande pour des guerres impérialistes
injustes aujourd'hui. D'autres événements
commémoratifs auront lieu. Voir
le calendrier.
Montréal
Le 9 novembre, le PMLQ a tenu la première de
ses trois réunions commémoratives à son local
à Montréal. Dans une salle comble, les participants ont
été fiers d'apprendre des choses à propos de la
résistance unie et courageuse du peuple québécois
qui ne voulait pas que sa jeunesse serve de chair à canon pour
l'empire britannique.
À l'ouverture de la réunion, un
représentant du PMLQ, Fernand Deschamps, a fait valoir comment
les conditions d'aujourd'hui, comme il y a 100 ans, sont aussi
dangereuses et pourraient engendrer une guerre en raison des
contradictions et des rivalités entre intérêts
supranationaux. Les participants ont ensuite observé une minute
de
silence en mémoire des victimes de la Première Guerre
mondiale et de tous ceux qui se sont héroïquement
opposés à la guerre.
Ensuite Martine Éloy du Collectif Échec
à la guerre a pris la parole. Elle a souligné les prises
de position antiguerre adoptées massivement par les
Québécois dans l'histoire récente, dont la grande
manifestation
de 250 000 personnes à Montréal en 2003 en
opposition à la guerre contre l'Irak dirigée par les
États-Unis, la plus grande manifestation de l'histoire du
Québec. Elle a expliqué le travail de son organisation
pour s'opposer à la propagande belliciste, par exemple, la
campagne du coquelicot blanc du Collectif qui réaffirme que le
Jour du Souvenir ne doit pas servir à la glorification de la
guerre.
Des jeunes de la région ont contribué
à la soirée avec une lecture touchante de poèmes
contre la conscription et contre la guerre : À bas la
conscription de Pat King, Le petit conscrit de Loïc Le
Gouriadec et Un foyer, une Patrie, un passage du poème L'Emballement
d'Apollinaire Gingras.
Après les poèmes, il y a eu la
présentation d'une vidéo mettant en vedette l'historien
québécois Jean Provencher qui y raconte avec
détails et fougue la grande opposition à la conscription
au printemps de 1918 à Québec.
Ensuite le film La guerre oubliée de
Richard Boutet, de 1987, a été visionné.[1] Par les paroles, les chansons et les
propos de témoins oculaires, le film raconte l'expérience
des hommes qui ont combattu dans la Première Guerre mondiale,
ceux qui ont échappé à la conscription et les
hommes et les femmes qui ont abrité et offert de l'aide à
ceux qui avaient refusé la conscription et avaient
affronté la répression brutale de l'État.
Le PMLQ a tenu une deuxième soirée
le 16 novembre sur le thème de la contribution et du
sacrifice des peuples coloniaux pendant la guerre. La troisième
et dernière soirée aura lieu le 22 novembre.
Des membres du PMLQ participent à la vigile du
Jour du Souvenir du
Collectif Échec à
la guerre en opposition à la guerre et à la
mémoire
de toutes les victimes de la guerre, Montréal, 11
novembre 2018.
Toronto
La réunion de Toronto pour commémorer la
fin de la Première Guerre mondiale a eu lieu le 11
novembre. Il y a eu des présentations sur les différents
aspects de la guerre, des poèmes, des chansons et une discussion
vivante sur la nécessité de rendre significatifs les mots
« Plus jamais ! » en luttant pour la paix et pour
un
gouvernement antiguerre au Canada aujourd'hui.
Windsor
La Coalition de Windsor pour la paix, en collaboration
avec des artistes et des résidents locaux, a été
l'hôte de plusieurs événements qui ont
souligné le centenaire de la fin de la Première Guerre
mondiale.
Le 9 novembre, il y a eu la projection du film Outskirts
sorti en 1933. L'action a lieu dans une petite ville de la Russie
de 1914 à 1917 et on y aborde les répercussions
de la guerre entre les empires russe et allemand sur les travailleurs
et leurs familles. Grâce à l'organisation et au leadership
que l'époque
elle-même a fait naître, les travailleurs conscrits pour se
battre dans l'armée du tzar en sont venus à constater que
leurs ennemis n'étaient pas les travailleurs d'autres pays, mais
bel et bien leurs propres dirigeants. C'est ce qui a fait que les
travailleurs ont fini par se rebeller contre leurs oppresseurs,
accédant ainsi au pouvoir et retirant la Russie de la
guerre, ce qui a contribué à y mettre fin.
Le 10 novembre, la Coalition de Windsor pour la
paix a tenu son piquet hebdomadaire contre la guerre. Les participants
ont affirmé que l'opposition à la guerre aujourd'hui est
l'expression vivante du souvenir et du mot d'ordre « Plus
jamais ! ».
Le service du Jour du Souvenir de la Légion
canadienne du 11 novembre était un événement
militarisé. Il y a eu des coups de canons et de carabine, et des
tireurs d'élite étaient stationnés sur les toits
tandis que les représentants des trois paliers de gouvernement
chantaient les louanges des guerres passées et présentes
dont le Canada est
partie intégrante, et ont prétendu que ces guerres
avaient été menées avec de nobles objectifs tels
« défendre nos libertés ». Deux
initiatives ont rompu l'atmosphère proguerre qui dominait, des
gestes qui ont souligné que la conception du peuple du Jour du
Souvenir en est une de paix et de volonté de mettre fin à
toutes guerres d'agression et
aux préparatifs de nouvelles guerres.
D'abord, une chorale d'enfants a
interprété une chanson pour la paix et pour mettre fin
à toutes les guerres, qui a d'ailleurs été
accueillie par des applaudissements chaleureux. Plus tard, une
délégation représentant la
génération qui a connu la Guerre froide et les
générations du futur ont placé une couronne
portant le mot d'ordre Plus jamais sur le cénotaphe au
nom de la Coalition de Windsor pour la paix.
Suite à l'événement de la
légion, une réception et un buffet ont été
offerts par le studio des artistes du centre-ville, le One Ten Park.
Dans les vitrines du studio, il y avait une exposition d'affiches de la
Première Guerre mondiale pour souligner l'occasion. Les enfants
d'école ont à nouveau chanté des chansons pour la
paix et des gens ont lu
des poèmes au message antiguerre. Un de ces poèmes, Aujourd'hui
n'est
pas
une
bonne
journée
pour
une
guerre, a
été lu par un membre de la Légion et une ancienne
combattante, qui est depuis longtemps une activiste pour la paix.
Edmonton
La Coalition d'Edmonton contre la guerre et le racisme a
organisé une commémoration du centenaire de la fin de la
Première Guerre mondiale le 10 novembre. C'était une
occasion de se souvenir de ceux qui sont morts et dont la vie a
changé à tout jamais, et auxquels les participants ont
rendu hommage en gardant le silence
pendant 100 secondes. Plusieurs se sont exprimés et ont
partagé des poèmes et des chansons pour exprimer leur
conscience et leurs convictions antiguerre.
L'interprète-compositeur d'Edmonton, Bill Bourne, a lu la
poésie antiguerre de son arrière-grand-père,
Stephan G. Stephansson, le fermier canadien d'origine islandaise qui a
vécu en
Alberta presque toute sa vie.
Le 11 novembre, une discussion animée a eu
lieu sur le sujet de « Faire nôtre la revendication Plus
jamais ! ». L'allocution d'ouverture a
été donnée par Peggy Morton et Dougal Macdonald a
été l'orateur principal. Tous deux ont soulevé la
nécessité d'un gouvernement antiguerre aujourd'hui. Une
discussion enthousiaste s'est
ensuivie. Une soirée cinématographique aura lieu dans
deux semaines afin de poursuivre la discussion.
Calgary
Une réunion et une discussion animée ont
eu lieu le 10 novembre pour commémorer le centenaire de la
fin de la Première Guerre mondiale. Kevan Hunter a
souhaité la bienvenue aux personnes présentes et a
souligné la signification du centenaire avec une lecture du
poème Battle-Pause de Stephan G. Stephannson. Il a
présenté
l'orateur principal Dougal MacDonald. Suite à la
présentation, plusieurs personnes sont intervenues pour parler
des ravages de la Première Guerre mondiale pour
l'humanité, d'exemples de résistance contre la guerre
à cette époque et du travail que les activistes
antiguerre doivent accomplir aujourd'hui.
Vancouver
Lors de la réunion du 9 novembre à
Vancouver, la principale oratrice a souhaité la bienvenue aux
participants et a fait valoir qu'à l'encontre du désir
des peuples du monde de réaliser la paix et de mettre fin
à la guerre, les rivalités interimpérialistes
continuent de créer de graves dangers d'une nouvelle guerre
mondiale
cataclysmique. Elle a répudié l'historiographie des
cercles dirigeants pour qui la guerre a « fait entrer le Canada
dans la nouvelle ère » en tant que pays et a
souligné comment cela visait à cacher la
réalité des rivalités interimpérialistes
qui ont engendré ce massacre d'une ampleur sans
précédent et que la guerre n'a pas mis fin aux causes de
cette guerre. Ainsi, immédiatement après la guerre, les
puissances impérialistes se sont tournées vers le nouvel
État ouvrier en Union soviétique pour tenter de
l'anéantir. Aussi, l'historiographie des cercles dirigeants
tient sous silence la résistance du peuple, en particulier au
Québec, à la guerre et à la conscription. Elle a
appelé les gens à
commémorer le centenaire de la fin de la Première Guerre
mondiale en poursuivant dans les conditions actuelles le travail pour
un gouvernement antiguerre qui mettra fin à la participation et
à
l'intégration du Canada à la machine de guerre des
États-Unis par le biais de l'OTAN, NORAD, le Homeland Security
américain et les Services
frontalières.
Note
1. Le regretté cinéaste
québécois Richard Boutet est renommé pour ses
documentaires, tels que L'amiante ça tue et La
turlute des années dures, sur la crise économique des
années trente. La présentation par le PMLQ de La guerre
oubliée a eu lieu grâce à Lucille Veilleux, la
productrice du film et
compagne de Richard Boutet. Une version remastérisée du
film sera publiée dès l'année prochaine.
Le rôle des femmes canadiennes dans la lutte
pour mettre fin à la guerre
- Diane Johnston -
Congrès international des femmes, La
Haye, 1915
Des milliers de femmes ont joué un rôle
vital dans la lutte pour la paix lors de la Première Guerre
mondiale. Les femmes, qui n'étaient pas forcées au
service militaire par la conscription à cette époque, ont
joué un rôle clé dans le mouvement antiguerre.
Les femmes de conscience de plusieurs pays dont le
Canada ont organisé le Congrès international des femmes
pour la paix à La Haye en 1915, précurseur de la
Ligue internationale des femmes pour la Paix et la Liberté.[1] Voici l'histoire de deux femmes
canadiennes et de leur rôle inégalé
dans le mouvement pour la paix.
Julia Grace Wales
Julia Grace Wales, 1916
|
Née dans les Cantons de l'Est au Québec
en 1881, Julia Grace Wales était une universitaire qui a
d'abord étudié à l'Université McGill
à Montréal et puis à l'Université de
Wisconsin à Madison, où elle a enseigné la
littérature anglaise.
En décembre 1914, Wales a
rédigé une ébauche de ce qui allait devenir le
célèbre document intitulé « La
médiation continue sans armistice »[2], qu'on nommerait plus tard Plan
de Wisconsin. Il était proposé que les
États-Unis organisent une conférence réunissant
des
intellectuels de tous les pays neutres qui joueraient le rôle de
médiateurs. Ces individus proposeraient des solutions qui
tiendraient compte des solutions proposées aussi par les pays en
guerre.
Le travail de Wales a été appuyé
par le Parti de Wisconsin pour la Paix qui venait d'être
fondé, par plusieurs mouvements antiguerre et pour la paix ainsi
que par l'Assemblée législative du Wisconsin. Des
représentants gouvernementaux partout aux États-Unis
l'ont aussi appuyé. Son plan avait à tel point
impressionné le Parti national pour la
Paix que celui-ci a envoyé une délégation à
Washington présenter l'idée au président Woodrow
Wilson et au Congrès.
Comme déléguée au Congrès
international des Femmes, Wales a représenté la
Société de Wisconsin pour la Paix. Elle a
présenté le Plan au Congrès, et les membres l'ont
unanimement adopté comme solution à la guerre et l'ont
fait imprimer en quatre langues et distribuer aux quatre coins de
l'Europe et de l'Amérique du Nord.
Wales est devenue membre fondatrice de la Ligue
internationale des femmes pour la Paix et la Liberté. En tant
que membre de l'ambassade de la Conférence, Wales a soumis sa
proposition, qui avait été adoptée en tant que
résolution à la Conférence, aux gouvernements
européens. Son plan n'a jamais reçu l'appui officiel du
gouvernement des
États-Unis, qui est entré en guerre en avril 1917.
Dès son retour d'Europe en 1917, Wales a
poursuivi sa carrière académique, mais aussi son
intérêt pour le mouvement pour la paix. Elle a
publié
des articles sur le sujet ainsi qu'un livre. Elle est retournée
au Québec en 1947 pour sa retraite où elle est
décédée en 1957 à l'âge
de 76 ans.
Laura Hughes
Laura Hughes, Congrès international des
femmes, La Haye, 1915
|
Laura Hughes, née à Toronto, était
une socialiste. Au printemps de 1915, après que le
Comité national pour le Service patriotique, l'organisation
chapeautant toutes les organisations des femmes canadiennes en temps de
guerre, eut refusé l'invitation officielle à participer
au Congrès international des Femmes à La Haye, elle y a
participé
en tant que déléguée non officielle. Dès
son retour, elle a travaillé avec d'autres femmes
intéressées, dont la plupart étaient membres de
l'Association de Toronto pour le Suffrage et la Ligue
sociale-démocrate des femmes, pour promouvoir le programme du
Comité international pour la Paix permanente (qui deviendrait
plus tard la Ligue
internationale des femmes pour la Paix et la Liberté — LIFPL).
La branche canadienne du Congrès international des femmes pour
une paix permanente (appelé parfois le Parti canadien des femmes
pour la paix) a été fondée lors d'une
réunion au YMCA de Toronto en juin 1915. Le groupe de la
LIFPL se réunissait mensuellement pour y tenir
des sessions d'étude et y inviter une panoplie d'oratrices. Le
groupe a fait parvenir une lettre au premier ministre Robert Borden qui
contenait les résolutions de La Haye et lui demandait de les
prendre en compte pour sa proposition d'entente de paix. Les
conseillers de Borden n'étaient guère
impressionnés, disant : « Il n'y a certes rien de
pratique à des suggestions de ce genre dans le contexte
actuel. »
Les activités pacifistes de Hugues mettaient
aussi dans l'embarras son oncle, le ministre de la Milice, Sir Sam
Hughes, qui lui a offert la moitié d'une terre de prairie si
elle abandonnait son intérêt pour le travail pacifiste.
En 1915, le Conseil du travail du district de
Toronto a embauché Hughes pour qu'elle mène une
enquête sur les conditions de travail dans les usines de guerre.
En tant qu'employée dans l'usine Joseph Simpson Knitting, elle a
produit des rapports qui ont servi de preuve dans la démarche du
Congrès du travail de Toronto (CTT) auprès
du ministère du Travail. En 1916, elle est devenue
deuxième vice-présidente du Parti du travail du district
de Toronto en Ontario.
Hughes a été la principale organisatrice
de la branche canadienne de la LIFPL, la liaison entre les branches
canadiennes et d'outre-mer. Elle et ses associées voulaient
faire
participer les femmes de toutes les régions du Canada, dans le
but d'établir des branches de l'organisation dans chaque
province. Elle écrivait aux femmes, les invitant à
s'engager dans des activités de la LIFPL et elle participait
à la propagation de la littérature appelant les femmes
à lire les Résolutions de La Haye, à commander la
littérature sur la paix et à s'informer et à
informer les autres des questions liées aux efforts pour
arrêter la guerre.
Pour Hughes, la guerre était motivée et
prolongée par le mercantilisme et devait forcément se
répéter. Aussi avait-elle compris que la guerre donnait
aux forces au pouvoir l'occasion de resserrer leur contrôle non
seulement sur l'économie, mais sur toutes les dimensions de la
société. Elle pensait que la perte de libertés
civiles au nom de lutter
pour la liberté représentait une menace à long
terme et n'était pas qu'une mesure temporaire prise en temps de
guerre.
Hughes soutenait que la course aux profits était
ce qui maintenait la guerre en vie et s'est opposée publiquement
à la conscription lorsque celle-ci a été
imposée en 1917.
En décembre 1917, Laura a
épousé Erling Lunde de Chicago, un objecteur de
conscience, et a déménagé dans cette ville.
Lorsque son conjoint a été arrêté pour sa
prise de position (il a été incarcéré
pendant un an), elle a travaillé à l'appui de tous les
objecteurs de conscience de 1918 à 1920. Elle a fait
campagne pour
l'adoption de lois pour réglementer le travail des enfants, pour
la sécurité d'emploi des enseignantes, l'assistance
gouvernementale à l'éducation et les réformes
électorales. À la fin de ses jours, elle a
enseigné aux femmes leurs droits et leurs responsabilités
en tant que citoyennes. Elle est décédée
en 1966.
Notes
1. Voir LML
No. 38, 27 octobre 2018 pour l'article sur le
Congrès international des femmes pour la Paix à La Haye
2. Continuous
Mediation
Without
Armistice, Bibliothèque du Congrès, Fondation Sloan
101e anniversaire de la
Déclaration de Balfour
Joignons-nous aux Palestiniens pour exiger la
réalisation du droit de retour! L'occupation sioniste du
territoire palestinien doit cesser!
Piquetage à Mississauga lors du 100e
anniversaire de la Déclaration de Balfour, novembre 2017
Le 2 novembre était le 101e
anniversaire de la Déclaration de Balfour, une lettre
envoyée en 1917 par le ministre britannique des Affaires
étrangères à un sioniste britannique bien en vue,
lui promettant des terres en Palestine pour la colonisation
étrangère.
Cet acte criminel de l'Empire britannique qui consiste
à « donner » le territoire volé à
un autre peuple durant la Première Guerre mondiale aux fins de
colonisation a créé les conditions pour des
atrocités innombrables contre les Palestiniens ainsi que la
proclamation subséquente de l'État sioniste, du
génocide et de la mainmise continue des
terres palestiniennes.
Il serait important de garder à l'esprit les
objectifs et la stratégie géopolitique de l'empire
britannique à l'époque. Le premier ministre Lloyd George
et son secrétaire colonial Winston Churchill informaient le chef
de la fédération sioniste Chaim Weizmann en 1921 que
pour eux la Déclaration Balfour « a toujours
signifié la création
éventuelle d'un État sioniste ». Pour
s'assurer que la minorité sioniste ait l'avantage, Lloyd George
a dit à Churchill : « Vous ne devez pas donner un
gouvernement représentatif à la Palestine. »
Le chercheur Nu'man Abd al-Wahid note : « Les nouveaux
colons juifs européens devaient être la garde
prétorienne de l'Égypte
et spécifiquement du canal de Suez. En tant que tels, dans les
mots de Winston Churchill, les Juifs européens seraient alors
‘particulièrement en harmonie avec les intérêts
véritables de l'empire britannique' plutôt que
d'être des ‘résidents non assimilés dans tous les
pays'. »[1]
Il est important de garder à l'esprit la
collusion des gouvernements canadiens successifs dans
l'édification d'empire, le projet sioniste, son agression
délibérée et ses guerres préventives.
Durant la Première Guerre mondiale, le gouvernement Borden,
à la requête de Lloyd George, facilitait le recrutement en
Ontario par David Ben-Gurion pour la
« légion juive », qui marchait sur
Jérusalem avec la force expéditionnaire
anglo-égyptienne du général Edmund Allenby
seulement cinq semaines plus tard, le 9 décembre 1917.
On rapporte qu'Allenby s'est promené dans la vieille ville
fortifiée et a déclaré : « Aujourd'hui
les Croisades ont pris fin. »
En 1947-48, la contribution du ministre canadien
des Affaires étrangères Lester B. Pearson à la
légalisation de l'occupation de la Palestine historique aux
Nations unies lui a valu le titre ignominieux de « Balfour
canadien » et son rôle durant l'invasion tripartite de
l'Égypte, l'occupation du canal de Suez et l'invasion de
l'Égypte
lui a valu un prix pour le « maintien de la paix ».
Puis le 18 mai 1948, le conseil des ministres du Canada
décidait de reporter le débat sur l'application de la Loi
sur
l'enrôlement
à
l'étranger à la
Palestine pour faciliter le recrutement militaire des Canadiens par la
Haganah, une organisation paramilitaire établie pour
supprimer la résistance palestinienne.[2]
Aujourd'hui le gouvernement de Justin Trudeau poursuit
la criminalisation de toute opposition au sionisme et au terrorisme
d'État d'Israël au Canada et à l'étranger
sous prétexte que c'est de l'«
antisémitisme ». Il l'a répété
concernant la résolution du 13 octobre 2017 de
l'UNESCO, l'organisation culturelle des Nations
unies, qui condamnait Israël pour les restrictions d'accès
à la mosquée Al-Aqsa par les musulmans à
Jérusalem et reconnaissait Israël comme un occupant
étranger. Et pendant qu'il tient ce discours, le gouvernement
Trudeau prétend être contre l'islamophobie et en faveur de
la tolérance.
Les Canadiens ont maintes fois exprimé leur
dégoût de ce type d'« amitié »
avec le sionisme israélien. Nous nous joignons aux peuples du
monde pour exiger que cesse l'occupation, que le droit de retour des
Palestiniens soit reconnu et que des réparations leur soient
faites.
À l'occasion de
l'anniversaire de la Déclaration Balfour que l'État
d'Israël affirme être « le jour de
l'Indépendance », la ministre canadienne des Affaires
étrangères était en Israël pour prononcer des
discours qui cautionnent Israël et son appareil d'État
colonialiste, l'apartheid et le nettoyage ethnique des Palestiniens.
C'est rendre service
à ceux qui permettent à Israël d'agir en toute
impunité et cela les encourage à continuer de refuser au
peuple palestinien ses droits fondamentaux à
l'autodétermination et au retour dans son foyer d'origine
d'où lui ou ses ancêtres ont été
déracinés en 1948.
La catastrophe du peuple arabe palestinien en 1948
se poursuit entre les mains d'Israël, aidé par les
États-Unis, avec les mêmes vieilles politiques et des lois
établies par les Britanniques comme les lois de confiscation des
terres, de la démolition de maisons, la détention «
administrative », la déportation, la violence, la
répression et
la poursuite de l'expulsion d'environ 7,9 millions de Palestiniens
qui se voient refuser leurs droits nationaux et humains fondamentaux,
en particulier leur droit au retour et de vivre normalement dans leur
patrie. Cette catastrophe du peuple palestinien ne pouvait pas
continuer sans le soutien à Israël par les
États-Unis, la Grande-Bretagne et les
pays comme le Canada.
Le Parti communiste du Canada
(marxiste-léniniste) condamne l'acte infâme connu sous le
nom de Déclaration Balfour et les crimes qui continuent
d'être perpétrés contre le peuple palestinien.
Le 29 novembre est la Journée internationale de
solidarité avec le peuple palestinien. À cette occasion,
LML publie des informations sur
la campagne « Non à un règlement, nous ne
céderons pas le droit de retour » par la
Conférence populaire des ressortissants palestiniens.
Notes
1. Nu'man Abd al-Wahi, « The Empire's
Balfour Declaration and the Suez Canal », Churchill's
Karma, le 20 décembre 2012
2. La Haganah était une organisation
paramilitaire juive qui existait de 1920 à 1948 sous
le mandat britannique de la Palestine. Elle continuerait à
devenir le noyau des Forces de défense israéliennes
(FDI). Il est mentionné qu'elle a été
fondée sur la base de la légitime défense parce
qu'on ne
pouvait compter sur les Britanniques pour assurer la
sécurité de la population juive. En pratique, elle
faisait partie de la machine sioniste en Palestine qui coopérait
avec les Britanniques pour servir les objectifs sionistes. Bien qu'elle
ait commencé comme une organisation clandestine, elle a pris de
l'ampleur au point d'inclure presque tous les jeunes
et les adultes dans les colonies de peuplement ainsi que plusieurs
milliers de membres de chacune des villes.
De 1936 à 1939, quand les Palestiniens
se sont soulevés pour rejeter le mandat britannique, la Haganah
s'est développée à partir d'une milice en un corps
militaire. L'administration britannique n'a pas reconnu officiellement
l'organisation, mais dans la pratique, les forces de
sécurité britanniques ont coopéré avec elle
en établissant
des milices civiles dans le cadre de réprimer la révolte
arabe.
La Haganah ne fonctionnait pas seulement en Palestine.
Il avait des branches dans d'autres parties du monde, y compris aux
États-Unis, en Pologne, en Allemagne, en Italie, en France et au
Maroc. Elle a conclu des contrats d'armement pour faire venir des armes
des États-Unis, de l'Europe occidentale et de la
Tchécoslovaquie, ainsi que
produire ses propres armes.
Au printemps 1947, le futur premier ministre
israélien David Ben Gourion a commencé à diriger
la politique générale de la Haganah. Le 26
mai 1948, à la suite de la Nakba, durant laquelle
l'État sioniste d'Israël a été fondé
par la dépossession du peuple palestinien, le gouvernement
provisoire d'Israël a décidé de
transformer la Haganah en une armée régulière de
l'État, appelée « Le Zeva Haganah
Yisrael » - les Forces de défense israéliennes.
La campagne « Non à la colonisation,
nous ne céderons pas le droit de retour »
- Conférence du peuple des
expatriés palestiniens -
Les Palestiniens se dirigent vers la frontière Est de la bande
de Gaza
pour participer aux manifestations hebdomadaires de marches de
protestation en faveur du retour sous le slogan « La
normalisation
avec Israël est un crime et une trahison. »
Devant les cimetières des martyrs de notre peuple
palestinien à Sabra et Shatila, et en mémoire du massacre
douloureux dans les camps de la ténacité à
Beyrouth, la capitale fraternelle du Liban, les membres de la
conférence du peuple des expatriés palestiniens saluent
les âmes de nos martyrs et apprécient la
ténacité de notre peuple dans les
camps ici et à l'étranger, qui a contribué
à la survie de la cause pendant sept décennies avec ses
sacrifices et sa patience face aux épreuves de la vie, et qui a
donné des modèles d'héroïsme et de
rédemption.
Le peuple palestinien se retrouve confronté
à une attaque renouvelée des États-Unis et leur
soutien au projet sioniste, incarné par la nouvelle
administration américaine, en la personne du président
Donald Trump, par de nombreuses décisions et actions qui ont
commencé le sixième jour de décembre de
l'année précédente par la reconnaissance
de Jérusalem comme capitale éternelle de l'entité
sioniste. Cela a été suivi par le transfert de
l'ambassade américaine de Tel Aviv à Jérusalem,
par le ciblage de l'Office de secours et de travaux des Nations unies
(UNRWA), qui a contribué à maintenir la question des
réfugiés en vie en préservant leur statut de
réfugiés, l'héritage laissé aux
nouvelles générations et la prestation des services
humanitaires. L'occupation a donné suite à des
procédures qui ont abouti à l'adoption de la loi de
l'État-nation par la Knesset, ainsi que la politique de
colonisation et d'appropriation des terres. Compte tenu de tout cela,
la Conférence du peuple des expatriés palestiniens, dans
le cadre du
mouvement général palestinien et de ce qu'il exprime de
la volonté et des aspirations du peuple palestinien à
l'étranger, annonce l'adoption d'une série de mesures et
d'actions qui reflètent le rejet de ces projets qui ne
signifient rien au peuple palestinien, ne reposent sur aucun principe
juridique et n'ont donc comme fondement que celui qui les a
émis.
- Nous lançons un appel au peuple palestinien
dans tous les lieux où il est présent de mener des
activités pacifiques et légales pour exprimer son rejet
des actions américaines sur le droit de retour et le transfert
de l'ambassade de Washington à Jérusalem et qu'elle soit
considérée comme la capitale unique de l'entité
sioniste.
- Nous appuyons les grandes marches pour le droit de
retour dans la bande de Gaza en tenant des sit-in et des
activités hebdomadaires pour faire en sorte que notre droit de
retour soit défendu.
- Nous appelons le peuple palestinien à
l'étranger à initier des rassemblements populaires de
masse pour
exprimer son adhésion au droit de retour et rejeter les mesures
américaines qui vise à le saper.
- Nous appelons les familles palestiniennes à
mener
parallèlement des activités qui reflètent leur
appartenance à la Palestine, leur héritage du droit de
retour ainsi que le rejet de la colonisation, et de les populariser par
le biais des médias et des réseaux sociaux.
La commémoration de plusieurs
événements nationaux et internationaux importants dans le
calendrier palestinien, la Journée internationale de
solidarité avec le peuple palestinien, le 29 novembre, et
trois événements consécutifs durant quatre jours
en décembre, soit le soixante-neuvième anniversaire de la
fondation de l'UNRWA
le 8 décembre, suivi par deux jours consécutifs,
les 10 et le 11 décembre, soulignant l'anniversaire de
la Déclaration universelle des droits de l'homme et l'adoption
par l'Assemblée générale des Nations unies de la
Résolution 194, qui prévoit le retour des
réfugiés dans leurs foyers et leurs villes d'où
ils ont été déplacés
en 1948. La Conférence du peuple des expatriés
palestiniens tiendra une conférence publique du peuple suivie
d'une conférence politique internationale en faveur des droits
palestiniens.
La Conférence du peuple appelle toutes les
forces et factions palestiniennes à consolider et
accélérer la construction d'une unité nationale
globale pour faire face à l'occupation et la colonisation, et de
contrecarrer le projet américain.
La Conférence du peuple appelle les pays arabes,
en particulier ceux qui accueillent les Palestiniens, à prendre
acte
du sérieux du projet.
La Conférence appelle à la formation
d'une coalition mondiale pour défendre le droit de retour et de
tous les instruments et institutions internationaux qui le
préservent.
Le Congrès populaire de 2019 annonce la
défense de l'Office de secours et de travaux des Nations unies
(UNRWA) et le renforcement de sa présence.
La Conférence du peuple fait appel à
notre peuple dans les camps à faire de chaque camp un symbole de
l'adhésion au droit de retour et à rejeter le projet
américain en organisant des marches symboliques vers la
frontière qui expriment l'adhésion au droit de retour.
La Conférence appuie tous les projets
émanant de l'intérieur, dont le plus important est la
marche importante du retour dans la bande de Gaza pour faire respecter
les droits et mener des activités de soutien.
Ces mesures sont basées sur le principe selon
lequel le droit de retour est un droit individuel et collectif non
soumis à des prescriptions. Ce droit est notre héritage
qui est inaliénable et compatible avec le peuple palestinien
à l'étranger qui, depuis son expulsion en 1948, a
déclaré son adhésion absolue à tous ses
droits établis en Palestine
historique et sa résolution à ne pas les abandonner.
Entreprendre les efforts dans tous les endroits où il est
possible de rétablir ces droits et se tenir ferme devant toutes
les conspirations qui ont essayé de les affaiblir, et de sauter
sur toutes les occasions pour mettre l'accent sur la
libération de la Palestine, de toute la Palestine.
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Marxiste-Léniniste
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