Numéro 38 - 27 octobre 2018
Le besoin urgent d'humaniser
l'environnement social et naturel
Le projet de LNG Canada et
l'environnement naturel
- K.C. Adams -
Manifestation des Gitzsan contre l'approbation des projets LNG sur
leurs territoires
Le
besoin
urgent
d'humaniser
l'environnement
social
et
naturel
• Le projet de LNG Canada et l'environnement
naturel - K.C. Adams
Une offensive
antisociale renouvelée en Ontario
• Les intérêts privés et la
perspective intéressée des riches derrière le Plan
d'action du premier ministre Ford
• Les Ontariens réclament plus de
financement pour la santé publique
À titre
d'information
• Le projet de loi 47 - Loi de 2018 pour un Ontario ouvert aux
affaires
En Europe: les
travailleurs intensifient leur opposition à l'offensive
antisociale
Allemagne
• Vaste opposition aux tentatives de semer la
division sur des bases racistes
France
• Grandes manifestations contre les
réformes antisociales du gouvernement Macron
Forum mondial de la
paix 2018 sur la Corée
• Un événement important qui fait
avancer la cause de la paix sur la péninsule coréenne
Tout en oeuvre pour
défendre Cuba révolutionnaire!
• L'Assemblée générale des
Nations unies votera une fois de plus pour la levée du blocus
étasunien
• Un militant soutien à Cuba
révolutionnaire à New York
• Échec lamentable d'une pitoyable
tentative d'isoler Cuba à l'ONU
• Les effets du blocus sur le sport -
Alfonso Nacianceno, Granma
Centenaire de la fin
de la Première Guerre mondiale
• L'impérialisme britannique et la
Première Guerre mondiale
• La contribution historique des femmes contre
la guerre
Le besoin urgent d'humaniser
l'environnement social et naturel
Le projet de LNG Canada et l'environnement naturel
- K.C. Adams -
Le projet LNG Canada est une préoccupation pour
les travailleurs canadiens. Il met en évidence la
nécessité d'humaniser
l'environnement social et naturel et soulève de
sérieuses
questions sur l'exploitation des ressources naturelles du Canada :
à
qui les ressources ? À qui l'économie ? Qui
contrôle le
processus ? Qui en bénéficie ? Le gouvernement
canadien soutient ce projet, comme aussi celui de l'agrandissement du
pipeline Trans Mountain et d'autres, en dépit des objections des
Canadiens et des peuples autochtones, dont le droit d'être
consultés et de donner
leur
consentement est bafoué. Dans le cas de la fracturation en
Colombie-Britannique, ce projet inquiète beaucoup entre autres
les résidents de la zone sujette aux tremblements de terre. Cela
souligne l'urgent besoin d'humaniser l'environnement social et naturel.
Les travailleurs
doivent refuser d'être humiliés et victimisés par
des
gouvernements qui servent des intérêts supranationaux au
détriment du peuple et de l'environnement naturel. Il est
important aujourd'hui, où des développements rapides
échappent à tout contrôle, de s'informer sur ces
questions et sur ce qui est en jeu afin de tirer les conclusions qui
s'imposent.
À titre
d'information
Le projet de 40 milliards de dollars de LNG Canada
a l'approbation
de l'Office national de l'énergie, de Pêches et
Océans Canada, de BC
Hydro, des gouvernements du Canada et de la Colombie-Britannique ainsi
que des conseils élus de 25 nations autochtones dont les
territoires
sont touchés. Plusieurs chefs héréditaires
Wet'suwet'en s'opposent au projet. Debbie Pierre, directrice
générale
du bureau des Wet'suwet'en a dit « Les chefs
héréditaires Wet'suwet'en
ne cautionnent pas, ni n'appuient les projets de pipelines qui menacent
la santé et le bien-être de nos terres et de notre
peuple. »
Le projet d'exportation de gaz naturel
liquéfié (GNL) comprend la
fracturation hydraulique de la formation géologique de Montney
dans le
nord-est de la Colombie-Britannique pour extraire le gaz naturel. Le
gaz sera transporté par un gazoduc sur une distance de 670
kilomètres
jusqu'au terminal et à l'usine de liquéfaction à
Kitimat sur
la côte ouest en Colombie-Britannique. L'usine liquéfiera
le gaz pour
l'expédier vers les marchés étrangers.
L'Office national de l'énergie et d'autres
organismes disent qu'à
elle-seule la formation Montney, qui s'étend de la
Colombie-Britannique
jusqu'en Alberta, contient 449 billions de pieds cubes de gaz
naturel
utilisable, 14 521 millions de barils de liquides de gaz
naturel
utilisables (LGN) et 1,125 milliards de barils de
pétrole. Le cumul estimé des ressources gazières
équivaut à 145 années
de consommation de la consommation totale canadienne de 2012.
La fracturation hydraulique
Le pétrole et le gaz de la formation Montney se
trouvent dans
un bassin situé au-dessous de formations de schistes
imperméables. La
fracturation hydraulique est la méthode qui est utilisée
présentement
pour extraire le gaz. Wikipédia décrit la
fracturation
hydraulique comme « une technique de stimulation des puits
forés par
laquelle
la roche est fracturée par un liquide sous pression. Le
procédé
implique l'injection à haute pression de ‘fluide de
fracturation'
(principalement de l'eau contenant du sable ou d'autres agents de
soutènement en suspension à l'aide d'épaississants
) dans un puits de
forage pour créer des fissures dans les formations
géologiques
profondes à travers
lesquelles le gaz naturel, le pétrole et la saumure vont
circuler plus
librement. Lorsque la pression hydraulique est retirée du puits,
de
petits grains d'agents de soutènement (sable ou d'oxyde
d'aluminium)
maintiennent les fractures ouvertes ».
Schéma représentant en coupe la
fracturation hydraulique (Wikipédia)
Le système économique impérialiste
fait de la réalisation du profit
maximum privé le but et la raison d'être principale de la
production.
Les progrès des techniques de production doivent servir
l'objectif et
le but de l'impérialisme, et la protection militaire du
système ainsi
que la sécurité et la position de privilège de la
classe sociale qui
est en
position de contrôle. Au lieu de trouver les moyens d'utiliser
les techniques de production avancées à des fins
prosociales, l'impérialisme est insouciant des
conséquences et de seffets sur la santé humaine, le
bien-être du peuple et l'environnement naturel.
En général, les conséquences ou
les effets sur la santé humaine, le
bien-être du peuple et l'environnement naturel par l'emploi des
techniques scientifiques de pointe ne sont connus qu'avec le recul,
après qu'elles aient été largement
utilisées et suite à la résistance
grandissante du peuple. Cependant, même après que les
effets deviennent
largement connus, les impérialistes prennent des mesures pour
corriger
la situation, s'ils en prennent, seulement sous la pression d'une
mobilisation politique de masse du peuple. Si une technique
scientifique de pointe continue à servir la réalisation
du profit privé
maximum et la concurrence avec d'autres impérialistes, ou offre
un
avantage militaire
comme les armes nucléaires, aucun forme d'opposition ne va
dissuader
les impérialistes d'utiliser une technique de pointe
particulière à
moins de les priver du pouvoir de le faire.
La fracturation hydraulique est utilisée
commercialement
depuis 1950. Jusqu'à 2012, deux millions et demi de
puits fracturés ont
été forés et des milliers d'autres l'ont
été depuis ce temps, en
particulier aux États-Unis et au Canada. La résistance
à la
fracturation hydraulique et les connaissances scientifiques
grandissantes sur les
conséquences et les effets de la fracturation hydraulique
existent
maintenant. Non seulement les effets sur les zones environnantes
immédiates où la fracturation hydraulique se produit
sont-ils connus,
mais il en est de même sur la question plus large des changements
climatiques et sur le danger que cela représente pour
l'humanité et la
Terre Mère.[1] La résistance à
l'utilisation débridée des
techniques de production de pointe pour extraire et commercialiser le
pétrole et le gaz naturel s'est développée,
malgré l'opposition
déterminée des impérialistes qui ont tout fait
pour arrêter ou divertir
la discussion sur
cette question .
Wikipédia écrit, « La
fracturation
hydraulique a le
potentiel de provoquer des émissions fugitives de
méthane, la pollution
atmosphérique, la contamination de l'eau et la pollution sonore.
La
pollution de l'eau et de l'air représente le plus grand risque
à la
santé humaine que cause la fracturation hydraulique. Les fluides
provenant de la
fracturation hydraulique comprennent des agents de soutènement
et
d'autres substances, qui peuvent inclure des produits chimiques
toxiques. Aux États-Unis, ces additifs peuvent être
traités comme des
secrets commerciaux par les entreprises qui les utilisent. Le manque de
connaissances sur les produits chimiques spécifiques a
compliqué les
efforts
pour élaborer des politiques de gestion des risques et
étudier les
effets sur la santé. L'eau de surface peut être
contaminée par le
déversement et par des étangs de retenue du lixiviat mal
construits et
entretenus, dans les territoires où la fracturation hydraulique
est
autorisée. En outre, l'eau souterraine peut être
contaminée si les
fluides sont en mesure
de s'échapper pendant les opérations de fracturation
hydraulique. Il
est possible que le méthane s'échappe dans les eaux
souterraines et
l'atmosphère. La fracturation hydraulique peut induire une
sismicité
appelée des événements microsismiques ou des
microséismes [qui ont été
identifiés comme] responsables de tremblements de terre allant
jusqu'à 5,6 d'amplitude dans l'Oklahoma et d'autres
États ».
LNG Canada et les changements climatiques
Les résidents de la
vallée de Kispiox déclarent en juin 2014 qu'ils se
tiennent aux côtés de la nation Gitzsan contre tout projet
de GNL dans la vallée, en particulier à cause des dangers
pour l'environnement.
Lorsque le gaz naturel est refroidi à -162
degrés Celsius, il se
transforme en un liquide ou un gaz naturel liquéfié
(GNL). Le liquide
est mesuré en poids et non pas selon le volume qu'il occupe
lorsqu'il
est sous forme gazeuse. Dans une première phase, LNG Canada
expédiera
annuellement environ 14 millions de tonnes de GNL et vise
à l'augmenter.
L'accord de confiance mutuelle et d'approvisionnement
conclu entre
le NPD et le Parti vert, qui a permis au NPD mené par Morgan de
devenir
le parti au pouvoir en Colombie-Britannique en remplacement du
gouvernement du Parti libéral, comprend l'engagement à
élaborer un plan
climatique pour réduire les gaz à effet de serre (GES)
de 40 % d'ici 2030 et 80 % d'ici 2050. Le
dictionnaire Larousse donne
la définition suivante de l'effet de serre : : «
phénomène de
réchauffement de l'atmosphère induit par des gaz (dioxyde
de carbone,
méthane, chlorofluorocarbures [CFC], oxyde nitreux) qui la
rendent
opaque au rayonnement
infrarouge émis par la Terre. »[2] Le
chef du Parti
vert de
Colombie-Britannique Andrew Weaver, croit que cet engagement de
réduire
les GES est devenu irréalisable avec l'approbation du projet de
LNG
Canada.
Tom Green de la Fondation David Suzuki avertit qu'avec
l'intensification de la fracturation hydraulique qui sera devenue
nécessaire pour approvisionner LNG Canada avec suffisamment de
gaz
naturel, il ya aura une augmentation des fuites de méthane dans
l'atmosphère, ce qui est inévitable par les
méthodes actuelles. Cela
signifie que la
province va manquer son objectif de réduire de 45 %
les émissions de
méthane d'ici 2025.
Karen Tam Wu, la directrice générale de
l'Institut Pembina en Colombie-Britannique, a dit, selon Global
News,
que « la tâche de réduire la pollution au carbone en
Colombie-Britannique ne doit pas être sous-estimée. En
plus des
considérations d'ordre climatique, la recherche scientifique n'a
pas
réussi à combler son retard
par rapport aux nombreux impacts du développement non
conventionnel des
gisements de gaz. Des recherches récentes démontrent
qu'il ya des
risques associés à la fracturation hydraulique sur nos
ressources en
eau et la santé publique. En l'absence d'une enquête plus
poussée, nous
devons faire preuve de prudence face aux risques que cela pose à
nos communautés ».
Selon le document d'information du gouvernement de la
Colombie-Britannique, l'usine de liquéfaction à Kitimat
et le terminal
émettent à eux seuls une tonne de gaz à effet de
serre pour chaque 10
tonnes de GNL transformé à partir du gaz. Lorsque l'usine
et le port
seront en opération, LNG Canada prévoit ajouter
jusqu'à 3,45
mégatonnes (3.450.000 tonnes ou 3,45 milliards de
kilogrammes)
d'émissions de carbone ou gaz à effet de serre (GES) dans
l'atmosphère,
à chaque année. En comparaison, toute l'industrie du
pétrole et du gaz
naturel de la Colombie-Britannique a produit 4,28
mégatonnes en 2015.
En utilisant ces chiffres, la Fondation David
Suzuki dit que LNG Canada augmentera annuellement les émissions
totales
de gaz à effet de serre de la province de plus de 5 %.
Lorsque l'usine et le port seront en opération,
les émissions du
projet de GNL représenteront plus du quart des cibles
prévues par la
loi en Colombie-Britannique en ce qui concerne la pollution
causée par
le carbone en 2050, soit environ 13 mégatonnes par an.
Une fois que
les 3,45 millions de tonnes d'émission de GES
seront ajoutées au décompte des émissions
existantes, l'écart à combler
d'ici 2030 passera à 23,9 millions de tonnes, selon
les estimations
mêmes du gouvernement de la Colombie-Britannique.
Pour maintenir la confiance de son partenaire, le Parti
vert, le
gouvernement a promis un plan d'action climatique révisé
pour plus tard
à l'automne. Conformément à sa ligne que «
même avec l'approbation de
ce projet, nous faisons plus pour réduire les changements
climatiques
que bien d'autres, » le gouvernement fait valoir que les
émissions au terminal Kitimat sont acceptables compte tenu du
fait
qu'ils sont dix fois moindres que ceux provenant de l'exportation de
GNL au terminal à Sabine Pass, en Louisiane, qui est en
opération
depuis à peine deux ans et produit, dit-on, environ une tonne de
GES
pour chaque tonne de GNL.
Le gouvernement de la Colombie-Britannique emploie un
argument
simpliste, certains diront opportuniste (pragmatique), pour approuver
un projet qui est essentiellement en contradiction avec son accord de
confiance mutuelle et d'approvisionnement avec le Parti vert. On lit
ceci dans un document d'information du gouvernement : « La
Colombie-Britannique peut choisir de fournir du gaz à faible
émission
de GES, contribuant ainsi à réduire l'empreinte carbone
planétaire. Ou
nous pouvons laisser à d'autres parties du monde la tâche
de satisfaire
cette demande par des gaz à forte émission de
GES. »
Si nous ne vendons pas de GNL au monde, d'autres le
feront, mais
d'une manière encore pire, dit le gouvernement comme soi-disant
argument pour approuver le projet de LNG Canada. Lors d'une
conférence
de presse annonçant le projet, un premier ministre Morgan
exubérant, a
dit « Aujourd'hui LNG Canada a envoyé un signal au monde
que la Colombie-Britannique et le Canada sont « ouverts aux
affaires ».
Le slogan « ouvert aux affaires » est devenu un
sobriquet néolibéral
dans la plupart des pays sous juridiction impérialiste et est
synonyme
de permettre aux oligopoles de faire tout ce qui sert leurs
intérêts
privés en s'emplissant les poches à même le
trésor public
grâce à de généreux stratagèmes pour
payer les riches.
Avec les 3,45 millions de tonnes
d'émissions de GES lorsque le
terminal sera pleinement opérationnel, l'écart à
combler d'ici 2030
pour répondre au plan actuel du gouvernement de la
Colombie-Britannique
passera à 23,9 millions de tonnes. Pour traiter de ce
problème, le
gouvernement dit maintenant que lorsque le
nouveau site C du projet de barrage hydroélectrique « sera
opérationnel
en 2024, il fournira de l'énergie propre pour une partie de
l'électrification prévue dans la stratégie de
croissance propre ».
Autrement dit, le site de barrage C compensera les émissions
accrues de
GES qui résulteront de l'extraction et de la vente de grandes
quantités de gaz naturel.
Le soutien de l'État à LNG Canada est
bien plus qu'un appui en
paroles. On rapporte que les subventions provinciales de la
Colombie-Britannique totalisent 5,35 milliards $. Un
porte-parole
canadien de LNG Canada qui représente les 5 compagnies au
sein du
cartel derrière le projet a dit que sans le soutien
matériel de la
Colombie-Britannique et du fédéral le projet n'aurait pas
été «
concurrentiel ou viable ». L'argent et le soutien
fédéral au projet à
partir d'un éventail d'agences et de programmes n'ont pas encore
été
comptabilisés.
Selon un rapport publié en juin par une
coalition d'ONG, « Le
Canada fournit plus de soutien gouvernemental pour les compagnies
pétrolières et gazières que tous les autres pays
du G7 et est parmi les
moins transparents sur la question des subventions pour les
combustibles fossiles. Les subventions fédérales
comprennent les frais
d'aménagement au Canada, les frais d'exploration au Canada et la
déduction pour amortissement accéléré au
titre du gaz naturel liquéfié.
Exportation et Développement Canada, une société
d'État, fournit un
financement aux entreprises de combustibles fossiles, dont plus
de 10
milliards $ en 2017. L'industrie des combustibles
fossiles a également accès à d'autres dispositions
fiscales fédérales
ainsi qu'à différentes politiques. Les programmes
provinciaux incluent
des réductions sur les primes de redevances dues à la
Couronne en
Alberta et les crédits pour forages profonds en
Colombie-Britannique.
La plupart de ces subventions ont été mises en place il y
a des
décennies
de cela et ne tiennent pas compte du coût des changements
climatiques
pour la santé humaine, les collectivités et
l'économie...Le Canada
demeure le pays du G7 qui fournit le plus grand soutien à la
production
de pétrole et de gaz par unité du PIB. Les gouvernements
du G7
fournissent au moins 100 milliards $ par an pour soutenir la
production et la consommation de pétrole, du gaz et du charbon,
en
dépit des promesses répétées de mettre fin
aux subventions aux
combustibles fossiles d'ici 2025. »
Selon le gouvernement, environ 60 % du gaz
pour les installations
de LNG Canada proviendra de nouvelles opérations de fracturation
hydraulique. On peut supposer que le reste viendra de vieilles
opérations. La fracturation hydraulique pour le gaz dans le
nord-est de
la Colombie-Britannique implique un processus qui utilise un
mélange exclusif de produits chimiques et d'énormes
quantités d'eau.
Les besoins en eau pour la fracturation hydraulique ont
entraîné
jusqu'à présent la construction d'au moins 92
barrages sans permis dans
le nord-est de la Colombie-Britannique.[3]
LNG Canada a donné en sous-traitance à
TransCanada Corporation la
construction et l'exploitation d'un nouveau gazoduc appelé
Coastal
Gaslink long de 670 kilomètres jusqu'à l'usine et au
terminal de
Kitimat, sur la côte ouest de la Colombie-Britannique. À
la nouvelle
usine de Kitimat, LNG Canada dit qu'il va brûler son propre gaz
naturel pour le processus énergivore de refroidissement et de
compression qui transforme le gaz en liquide.
Le 8 octobre, le Groupe d'experts
intergouvernemental sur
l'évolution du climat des Nations unies a publié un
« rapport spécial
sur les conséquences d'un réchauffement planétaire
de 1,5 degrés
Celsius par rapport aux niveaux préindustriels et les profils
connexes
d'évolution des émissions mondiales de gaz à effet
de serre, dans le
contexte du renforcement de la parade mondiale au changement
climatique, du développement durable et de la lutte contre la
pauvreté ».
Notes
1. Le communiqué
de presse disponible en français ainsi que le
résumé et le rapport
(disponible en anglais seulement) du Groupe d'experts
intergouvernemental sur l'évolution du climat publié
le 8 octobre 2018
sont disponibles ici.
2. Selon Wikipédia, « Un gaz
à
effet
de serre est un gaz dans une atmosphère qui absorbe et
émet un
rayonnement dans la plage infrarouge thermique. Ce processus est la
cause fondamentale de l'effet de serre. Les gaz à effet de serre
présents dans l'atmosphère de la Terre sont la vapeur
d'eau, le
dioxyde de carbone, le méthane, l'oxyde nitreux et d'ozone. Sans
gaz à
effet de serre, la température moyenne de la surface de la Terre
serait
d'environ -18 degrés Celsius, plutôt que la moyenne
actuelle de 15
degrés Celsius. A des taux d'émission actuels des GES
(dus à l'activité
humaine) les températures pourraient augmenter de 2
degrés Celsius, ce que le GEIEC (Groupe d'experts
intergouvernemental
sur l'évolution du climat) a désigné comme la
limite supérieure pour
éviter des seuils « dangereux »,
d'ici 2036. (Notez que le GIEIEC a
révisé à la baisse la limite supérieure
à éviter de 2 degrés Celsius
à 1,5 degré Celsius.)
« Les activités humaines depuis le
début de la révolution
industrielle (environ 1750) ont produit une augmentation
de 40 % de la
concentration de dioxyde de carbone (CO2) dans l'atmosphère,
allant
de 280 ppm en 1750 à 406 ppm au
début 2017. Cette augmentation a eu
lieu malgré l'absorption de
plus de la moitié des émissions par différents
« puits » naturels
jouant un rôle dans le cycle du carbone. La grande
majorité des
émissions de dioxyde de carbone d'origine anthropique
(émissions
produites par les activités humaines) proviennent de la
combustion des
combustibles fossiles, principalement le charbon, le pétrole et
le gaz
naturel,
ainsi que des contributions supplémentaires provenant de la
déforestation, des changements dans l'utilisation des sols,
l'érosion
des sols et l'agriculture (y compris le bétail) . »
3. Le rapport provient des ONG suivantes :
International Institute for Sustainable Development (l'Institut
international du développement durable), Natural Resources
Defense
Council, Overseas Development Insitute et Oil Change International
ainsi que des commentaires du The Narwhal .
4. Entièrement documenté et disponible en
anglais sur le site
du
Centre
canadien
de
politiques
alternatives
Une offensive antisociale
renouvelée en Ontario
Les intérêts privés et la
perspective intéressée
des riches derrière le Plan d'action
du premier ministre Ford
Manifestation d'urgence au ministère du Travail à Toronto
le 24 octobre, le lendemain de la présentation du projet de loi
47
Sous prétexte que « le gouvernement agit
pour ramener les emplois et les investissements dans la
province », le gouvernement du Parti conservateur en Ontario
a déposé le projet de loi 47 à
l'Assemblée législative le 24 octobre.
Intitulée Loi de 2018
pour un Ontario ouvert aux
affaires, ce projet de loi repose sur
la conception intéressée des riches selon laquelle
l'obstacle à la croissance économique et à la
prospérité est la réclamation que font les
travailleurs à la richesse qu'ils produisent.
Le projet de loi 47 sert les intérêts
privés et non le bien public.
Dans ce projet de loi, l'impact économique de
l'intégration à l'économie des États-Unis,
les plus récents développements scientifiques et
technologiques,la mondialisation, les ententes supranationales
qui découpent et divisent les
économies entre les monopoles mondiaux selon leurs
intérêts n'existent tout simplement pas. Plutôt que
de traiter de la
réalité de l'économie telle quelle est, le projet
de loi met le monde sens dessus dessous en accusant les
travailleurs qui produisent consciencieusement la richesse sociale de
problèmes qu'ils ne contrôlent aucunement et dont ils ne
sont aucunement
responsables.
Le projet de loi 47 vise spécifiquement
à rendre la vie dure à la classe ouvrière et
à lui faire porter le fardeau des problèmes
économiques. Il
attaque :
a) les travailleurs les plus vulnérables de
l'Ontario ;
b) le droit juridique des travailleurs à la syndicalisation pour
défendre leurs droits ;
c) les standards d'apprentissage dans l'industrie de la construction,
pratiquement le seul secteur de l'économie ontarienne à
connaître une réelle croissance en revenu d'emploi
de 2005 à 2015.
Après le rassemblement au ministère du Travail, les
travailleurs sont allés protester à Queen's Park le 24
octobre.
Le projet de loi fait reculer et gèle la loi sur
le salaire minimum de 14 $ l'heure et refuse toute
augmentation réelle à ceux et celles qui travaillent
déjà et qui vivent dans la pauvreté. Le salaire
minimum ne sera indexé à l'inflation qu'en 2020.
Le projet de loi abroge les clauses de salaire
égal pour les travailleurs à temps partiel, occasionnels,
temporaires ou employés par le biais d'agences de placement
temporaire.
Elle annule les révisions de 2017 aux Normes
du travail de l'Ontario, y compris la Loi 148 du
gouvernement précédent, ce qui rendra la
syndicalisation plus difficile. Par exemple, il abolit
l'accréditation par carte d'adhésion dans divers secteurs
et le droit des syndicats d'avoir accès aux listes des
employés pendant une campagne de syndicalisation. Il permet
aux employeurs de refuser de réintégrer des
employés qui retournent au travail après une grève
ou un lockout d'une durée
de six mois ou plus.
Bien qu'un nouvel emploi sur cinq en Ontario soit
lié à un métier, le projet de loi abroge
l'Ordre des métiers de l'Ontario, qui sera remplacé par
un nouveau modèle de règlementation des métiers
spécialisés et d'apprentissage en 2019. Le
gouvernement prétend vouloir faire tomber les obstacles auxquels
sont confrontés les employeurs dans
leurs efforts pour accroître le nombre de travailleurs
spécialisés dans les métiers du bâtiment.
L'élite dirigeante refuse d'affronter les
problèmes qui sont engendrés par le système
économique lui-même où la richesse et le pouvoir
sont maintenant concentrés entre un nombre toujours
réduit d'oligarques mondiaux. Ceux qui contrôlent
l'économie ont organisé ce système pour qu'il
réponde à leurs intérêts privés
étroits sans aucun égard
pour les problèmes qui s'ensuivent pour le peuple. Ces
mêmes oligarques mondiaux sont responsables de la perte de plus
de 200 000 emplois industriels en Ontario depuis 2005.
Seules des personnes avec une conception du monde antiouvrière
voudraient faire croire qu'une modeste augmentation du salaire minimum
prévue
en 2019 ou que certains amendements aux normes du travail sont
responsables d'un tel désastre.
Le projet de loi ose s'en prendre à un
salaire égal pour les travailleurs à temps partiel,
occasionnels et temporaires qui accomplissent le même travail que
les employés à temps plein en prétendant que c'est
ce qui nuit aux investissements de ceux qui contrôlent
la richesse sociale que les travailleurs ont créée. Se
pourrait-il que la raison soit
que les riches oligarques ont concentré leur «
création d'emplois en Ontario » dans le travail
précaire et à temps partiel et qu'ils veulent maintenir
les travailleurs dans cette situation de pauvreté et
d'insécurité ? La moitié de la population
active (48 %) est maintenant aux prises avec ce qu'on appelle du
travail « irrégulier »
devenu régulier.
L'emploi à temps plein a diminué
de 7,3 % comparativement à 2005. Cette
réalité se traduit par une réduction en termes
réels du revenu d'emploi entre 2005
et 2015 : 1 % pour les non
immigrants, 2,5 % pour les immigrants, 9,6 % pour
les Noirs
et 6,3 % pour les Philippins.
Les travailleurs dénoncent les mesures du projet
de loi 47 qui rendent la syndicalisation plus difficile. Ces
mesures et toutes les autres mesures antisociales sont très
néfastes pour l'économie. Des centaines de milliers
d'« emplois bien rémunérés », des
emplois syndiqués, ont été éliminés
avec la destruction de la base manufacturière
de l'Ontario. Cette destruction a des répercussions
extrêmement néfastes sur l'économie et les
oligarques qui contrôlent doivent être tenus responsables
et on ne doit pas accepter qu'ils puissent en faire porter le
blâme
sur les victimes.
Action à Brampton le 25 octobre 2018 contre le projet de loi 47
Piquetage à Kingston le 25 octobre 2018 contre le projet de loi
47
Manifestation contre le projet de loi 47 à Sudbury le 26 octobre
2018
Piquetage à Newmarket le 26 octobre 2018 contre le projet de loi
47
Action à l'Université Brock à St. Catharines le 26
octobre 2018 contre le projet de loi 47
Le Centre Mowat écrit dans un rapport sur le
récent déclin industriel dit : « Dans sept des
seize régions métropolitaines recensées en Ontario
- essentiellement une série de villes moyennes du sud-ouest
ontarien formant un arc central autour de la Grande région de
Toronto [l'ancien centre industriel - note du LML] - le
revenu
d'emploi médian pour les hommes a chuté de plus
de 10 % en termes réels. La ville de Windsor a aussi
été touchée. C'est dans cette ville que la chute
du revenu d'emploi a été la plus importante, soit
de 25 %, et il en va de même pour
St.Catharine's-Niagara (13,9 %), Oshawa (13,5 %),
Peterborough
(13,5 %), Hamilton (10,8 %), London (10,8 %) et Barrie
(10,7 %). »
La réduction substantielle de richesse sociale
produite et circulant en Ontario et résultant du déclin
du secteur manufacturier exerce une pression à la baisse sur le
niveau de vie et sur l'ensemble de l'activité économique.
Le projet de loi 47 attaque aussi les travailleurs
dans un des secteurs de l'économie où le revenu d'emploi
était à la hausse de 2005 à 2015. En se
débarrassant de l'Ordre des métiers de l'Ontario, le
gouvernement Ford cherche à diminuer l'accréditation des
métiers et les standards d'apprentissage et ainsi
accroître la
concurrence entre les travailleurs pour exercer une pression à
la baisse sur leurs salaires.
Les travailleurs en ont assez de la
désinformation qui veut que ceux qui produisent la richesse
sociale mais qui ne contrôlent pas sa distribution ni
l'économie dans son ensemble soient responsables des
problèmes. Un grand nombre de travailleurs rejettent avec
mépris cette perspective des riches. Les travailleurs constatent
de plus en
plus que ceux qui font le travail doivent contrôler ce qu'ils
produisent et que la richesse sociale doit être distribuée
et réinvestie dans l'économie et dans la
société d'une manière qui soit favorable au peuple
et
non aux oligarques.
Dénonçons le projet de
loi 47 antiouvrier de Ford !
Non aux lois qui attaquent la classe ouvrière en criminalisant
ses
réclamations à la richesse sociale qu'elle produit et son
droit de
s'organiser !
Arrêtez de payer les riches !
Augmentez les
investissements dans les programmes sociaux et les services
publics !
Les Ontariens réclament plus de financement
pour la santé publique
Plus de 3 000 personnes dont plusieurs
travailleurs de la santé ont
convergé le 23 octobre sur Queen's Park pour dire haut et
fort leur opposition à tous les plans du nouveau gouvernement
Ford d'imposer de nouvelles compressions et de privatiser les soins de
santé, sans compter le
démantèlement causé par les gouvernements
précédents. Les orateurs, les pancartes et les
bannières ont rappelé le besoin d'un système de
santé public financé adéquatement, avec des
salaires et des conditions de travail appropriées pour les
travailleurs de la santé et des services facilement accessibles
à tous les Ontariens, peu importe où ils
vivent.
La large participation du peuple partout en province
confirme que les Ontariens sont unis à la défense d'un
système de santé public et de leur droit aux soins de
santé. Le peuple n'est pas dupé par les promesses vides
de sens du gouvernement Ford de faire des milliards de dollars de
compressions dans le secteur public, au nom de «
l'efficacité » qui ne coûterait rien aux
travailleurs de l'Ontario. La situation illustre le problème
d'un système politique qui met au pouvoir des partis qui ne
représentent pas le peuple et ses réclamations, ainsi que
la nécessité pour les travailleurs de faire
connaître leurs réclamations comme une force
organisée qui peut les amener à terme.
À
titre d'information
Le projet de loi 47 - Loi de 2018 pour
un Ontario ouvert aux
affaires
Le 23 octobre, Jim Wilson, le ministre ontarien du
Développement économique, de la Création d'emploi
et du Commerce, a déposé le projet de loi 47, Loi
de 2018
pour
un
Ontario
ouvert
aux
affaires. Il s'agit d'un
projet de loi omnibus qui modifie la Loi de 2000 sur les
normes d'emploi, la Loi de 1995 sur les relations de
travail et la Loi de 2009 sur l'Ordre des métiers
de l'Ontario et l'apprentissage et qui apporte d'importants
changements aux normes d'emploi et aux relations de travail de la
province, y compris l'abrogation de la plupart des changements contenus
dans la Loi 148
adoptée par les libéraux de Wynne en juin 2017,
laquelle, selon le gouvernement, causerait une grande inquiétude
et un fardeau non nécessaire des employeurs. Voici
certains des principaux changements que comporte le projet de
loi 47 :
Les changements à la Loi de 2000 sur
les normes d'emploi sont les suivants :
a) Gel du salaire minimum à 14 $ de
l'heure jusqu'à 2020. Selon le gouvernement, il va
établir « une pause de 33 mois quant aux
augmentations du salaire minimum. Les augmentations annuelles du
salaire minimum liées à l'inflation recommenceront
en 2020 ».
b) Abrogation du droit d'un travailleur de demander des
changements à l'horaire ou de lieu de travail après avoir
été employé pendant au moins trois mois.
c) Réduction des clauses de congés
d'urgence contenues dans la Loi 148 de 10 jours y
compris deux journées avec paie, à trois jours sans paie
pour maladie personnelle et obligations familiales et deux
journées sans paie pour un deuil.
d) Abrogation du droit des travailleurs de refuser des
changements apportés à leur travail ou à leur
horaire de travail à moins d'un préavis minimum de quatre
jours (96 heures).
e) Abrogation des exigences relatives à la tenue
de dossiers qui concernent les dispositions d'établissement des
horaires de travail.
f) Changements qui empêcheront les
travailleurs d'accumuler des congés de maladie en tant que droit
statutaire.
g) Retrait des droits de salaire égal pour un
travail égal aux employés à temps partiel,
occasionnels, temporaires ou ponctuels (agences de placement
temporaire).
h) Abrogation de la disposition qui interdit aux
employeurs d'exiger d'un employé un certificat médical
d'un praticien de la santé qualifié.
i)
Réduction des amendes pour violation de la Loi des normes du
travail de 350 $/700 $/1500 $
à 250 $/500 $/1000 $.
Changements à la Loi de 1995 sur les
relations de travail de l'Ontario
Le projet de loi 47 y apportera les changements
suivants :
a) Abrogation l'accréditation fondée sur
les cartes d'adhésion
pour les travailleurs des secteurs des soins à domicile, des
métiers du bâtiement et des agences de placement
temporaire qu'on trouve à la Loi 148. Le gouvernement revient au
système du vote par l'entremise d'un « scrutin
confidentiel ».
b) Protection de la vie privée et des
renseignements personnels des Ontariennes et Ontariens en
abrogeant les règles qui permettent à un syndicat de
demander à un employeur de lui fournir la liste des
employés et l'information contractuelle quand au moins 20 % des
travailleurs ont manifesté leur intérêt à se
joindre à un syndicat.
c) Abrogation du pouvoir du gouvernement d'appliquer
les
droits de successeur du syndicat (par exemple, le droit d'un syndicat
de continuer de représenter les travailleurs d'une institution
après qu'il ait été privatisé ou vendu)
dans des entreprises publiques telles que les soins à domicile.
d) Abrogation du pouvoir de la Commission des relations
de
travail de l'Ontario (CRTO) « de réviser et de fusionner
des unités de négociation nouvellement
accréditées avec des unités de négociation
existantes » et de plutôt conférer à la
CRTO « le pouvoir de modifier la structure des unités de
négociation si les unités de négociation
existantes ne sont plus appropriées pour la négociation
collective ». En d'autres mots, empêcher les petits
syndicats de se joindre à de plus grands syndicats tout en
permettant à la CRTO de décertifier un syndicat si elle
décide qu'il n'est plus « approprié pour la
négociation collective ».
e) Abrogation des dispositions de la Loi 148 concernant
l'accès à la
médiation et à la médiation-arbitrage de la
première convention collective et rétablissement de
l'intervention de la CRTO dans l'arbitrage de la première
convention collective.
f) Réduction des amandes maximales pour
infraction aux lois du travail de 5 000 $
à 2 000 $ pour les particuliers et
de 100 000 $ à 25 000 $ pour les
organismes.
g) Le projet de loi 47 mentionne également
ceci au sujet des changements apportés à la Loi de 1995 sur les
relations de travail : « Diverses modifications
corrélatives sont apportées à la Loi de 1993
sur la négociation collective des employés de la
Couronne, à la Loi sur
la santé et la
sécurité au travail, à la Loi de 1997
sur le règlement des différends dans le secteur public,
à
la
Loi de 1997 sur les
relations de travail liées
à la transition dans le secteur public et à la Loi
de 2014 sur la négociation collective dans les conseils
scolaires. » Il n'est pas dit ce que seront ces
«
modifications corrélatives ».
Les travailleurs intensifient leur
opposition à l'offensive antisociale en Europe
Allemagne
Vaste opposition aux tentatives de semer
la division
sur des bases racistes
Venant de partout en Allemagne, des centaines de
milliers de personnes se sont rassemblées à Berlin
le 13 octobre pour une action de masse contre le racisme et la
xénophobie et contre des partis qui défendent de tels
objectifs. L'action était organisée par une vaste
alliance d'associations,
de syndicats, de partis et de groupes de défense des droits.
Environ 240 000 personnes y ont participé. Auparavant,
tout au long de l'été, des manifestations
anti-immigration avaient eu lieu dans les villes allemandes de l'est.
Les marcheurs portaient des pancartes indiquant
« construisons des ponts, pas des murs »,
« unis contre le racisme » et « nous
sommes indivisibles — pour une société ouverte et
libre ». Ils ont catégoriquement rejeté les
tentatives de créer des divisions au sein de la
société allemande, le mot du jour étant
« unteilbar », ce qui se traduit par
« indivisible ».
Comme au Canada, l'oligarchie financière
allemande cherche désespérément à
consolider son pouvoir sur les ressources humaines et naturelles du
pays. Elle soulève des questions liées à
l'immigration pour fomenter des divisions sociales. Pour ce faire, elle
ne permet pas
d'enquête sérieuse sur les questions liées au
mouvement mondial des peuples qui résulte de l'économie
mondiale néolibérale et des guerres d'agression et
d'occupation, en particulier en Asie occidentale et en Afrique du Nord,
ce qui a entraîné des migrations massives de personnes
vers l'Europe.
Un trait de l'offensive organisée par
l'État est le renforcement des partis qualifiés
d'extrémistes dont on dit qu'ils représentent l'opinion
publique, l'accusation selon laquelle le peuple est responsable du
racisme et les efforts pour écraser toute tentative du peuple de
s'organiser politiquement
à la défense des droits de tous.
La désinformation au sujet du déplacement
tragique des peuples causé par la guerre et l'agression des
États-Unis et de l'OTAN, dont l'Allemagne est membre, est
utilisée pour dépolitiser le mouvement des peuples visant
à changer la direction de l'économie et à
établir un gouvernement antiguerre.
La manifestation de masse à Berlin fait honneur
à la classe ouvrière et au peuple allemands qui ont le
devoir historique de ne jamais plus permettre que des crimes contre
l'humanité soient commis en leur nom.
France
Grandes manifestations contre les réformes
antisociales du gouvernement Macron
Avignon
Des centaines de milliers de travailleurs,
étudiants et autres ont pris part à des manifestations de
masse lors de plus de 100 rassemblements organisés dans
toute la France pour réitérer leur opposition aux
réformes néolibérales sociales et du travail
imposées par le
gouvernement du président français Emmanuel Macron.
Les manifestants ont réclamé une
augmentation des salaires, des retraites, l'égalité des
sexes et la fin de la privatisation. Selon les organisateurs, plus
de 300 000 personnes, y compris des travailleurs, des
étudiants, des retraités et d'autres personnes, ont
participé à des
marches dans plus de cent endroits dans le pays. Près
de 50 000 personnes ont manifesté à Paris
seulement.
L'appel commun à l'action lancé par six
syndicats le 30 août a dénoncé les
« politiques idéologiques de Macron visant à
la destruction de notre modèle social, favorisant notamment
l'explosion des inégalités et la violation des droits
collectifs ». Les syndicats qui ont participé
à l'action du 9 octobre incluaient ceux des secteurs de la
santé, de l'éducation, des transports, des postes et de
la communication et de la métallurgie.
Les syndicats et les organisations d'étudiants
ont publié le 5 octobre un communiqué de presse
conjoint dans lequel ils ont déclaré :
« Face à des réformes qui nous refusent tout
droit à l'avenir en nous fermant les portes des études
supérieures, en supprimant notre droit à une seconde
chance, en nous condamnant à la précarité tout au
long de notre vie (durant nos études, durant notre insertion
professionnelle mais aussi au moment de la retraite), les organisations
syndicales et de jeunesses signataires de ce texte, appellent à
manifester le 9 octobre, au sein de cortèges jeunes
unifiés. »
Les actions de masse des travailleurs et des jeunes
soulignent la crise dans laquelle est plongé
l'État-nation français. Le gouvernement Macron, loin de
se distancer de celui de son prédécesseur François
Hollande, a poursuivi ses réformes sociales et du travail
rétrogrades et
l'état d'urgence permanent.
Le gouvernement Macron a sabré dans les
indemnités de logement, imposé des taxes sur les
régimes de retraites et restreint l'entrée aux
études universitaires. Diverses organisations d'étudiants
ont protesté contre l'abandon de l'accès universel
à l'éducation
dans le pays. Un plan généralisé de privatisation
est également en cours dans les domaines de l'énergie et
des transports. La privatisation des aéroports et des efforts
similaires dans le secteur ferroviaire avaient déjà
suscité de nombreuses protestations de la part des travailleurs
de
l'aviation et des cheminots. Le gouvernement français a
également rendu les conditions beaucoup plus difficiles pour les
immigrants, les réfugiés et les demandeurs d'asile en
France.
Lors de la manifestation du 9 octobre, les
étudiants, les travailleurs et les retraités ont bien
répondu : « Nous ne nous plaignons pas, nous
nous révoltons ! » tout en portant des
banderoles disant qu'ils en avaient assez de l'austérité
et du chômage.
Nombre d'entre eux ont déclaré que les réformes
proposées par Macron en matière de protection sociale
« désavantageraient les plus faibles de la
société ». Les personnes âgées
ont manifesté leur désapprobation face à la
réduction des retraites, ce qui fait toute la différence
entre pouvoir joindre les deux bouts ou non.
Les syndicats planifient d'autres mobilisations dans
les mois à venir pour contrer des réformes telles que les
changements aux régimes de retraite et au système
d'assurance-chômage.
Paris
Lille
Toulouse
Eure
Evreux
Gueret
Metz
Nevers
Nancy
Vannes
Vesoul
(Photos: Force
ouvrière, FSU section 54)
Forum mondial de la paix 2018 sur la
Corée
Un événement important qui fait avancer
la cause de la paix sur la péninsule coréenne
Le Forum mondial de la paix 2018 sur la
Corée s'est tenu à l'Université Columbia à
New York du 29 au 30 septembre, à un moment où
tout le monde a en tête la perspective de la paix et de la
dénucléarisation sur la péninsule coréenne.
Le thème du forum était « La paix et la
prospérité pour la Corée et le
monde ».
L'événement a attiré des
participants du monde entier, y compris des pays participant aux
pourparlers à six sur la dénucléarisation de la
péninsule coréenne : République populaire
démocratique de Corée (RPDC), République de
Corée (RDC), Russie, Chine, États-Unis et Japon.
Le professeur Kiyul Chung, l'un des organisateurs et le
modérateur du
Forum, a également été directeur exécutif
de l'Institut pour les relations internationales au 21e
siècle, basé à Washington, DC. Le
dévouement du professeur Chung à la cause de la
réunification pacifique est bien connu, notamment à titre
de secrétaire général de la Commission de
vérité sur la Corée en 2001.
Initialement prévu à Washington, le forum
a été déplacé à New York pour
permettre la participation de membres de la Mission permanente de la
RPDC auprès de l'Organisation des Nations unies restreints
injustement à un rayon de 25 km de la ville de New York.
L'un des thèmes majeurs de la conférence
était que la paix sur la péninsule coréenne ne
concerne pas seulement le peuple coréen, elle intéresse
le monde entier. Le forum appelait toutes les personnes éprises
de paix et de justice à soutenir les efforts des gouvernements
et des peuples de la RPDC et de la RDC maintenant qu'une paix durable
est à portée de la main.
Séance d'ouverture
Dans son discours d'ouverture, le coprésident du
forum, Jim Winkler, président du National Council of Churches, a
mis l'accent sur l'aspect historique des développements en
cours : après plus de 70 ans de division de sa nation
et d'état de guerre avec les États-Unis, le peuple
coréen avance vers la paix comme jamais auparavant. Il
a cité les récents sommets intercoréens entre le
président Kim Jong Un de la RPDC et le président Moon
Jae-in de la RDC, ainsi que le renforcement des liens
intercoréens tels qu'en témoignent les récents
accords sur le retrait des armes de la zone
démilitarisée, y compris une interdiction de survoler
cette zone et une opération conjointe de
déminage, le tout pour éviter tout acte d'agression entre
la RPDC et la RDC, et d'autres initiatives de paix. Il a conclu ses
remarques en soulignant que ce qui est nécessaire maintenant,
c'est que les États-Unis signent un traité de paix avec
la RPDC.
Ensuite, un message de félicitations de l'ancien
président américain Jimmy Carter a été lu
au forum dans lequel il encourage les participants à poursuivre
ces délibérations importantes sur la paix dans la
péninsule coréenne.
Le forum a également reçu un message de
félicitations de Rosemary DiCarlo, secrétaire
générale adjointe aux affaires politiques de l'ONU, qui a
indiqué que l'évolution positive de la paix sur la
péninsule coréenne était encourageante et que
l'ONU s'était engagée à soutenir ces efforts.
Mme Lee Mi-kyung, ancienne membre de l'Assemblée
nationale et présidente de l'Agence coréenne de
coopération internationale, représentante de haut niveau
du gouvernement de la RDC au forum, a indiqué que 2018
marquait le 70e anniversaire de la Déclaration des droits
de l'homme des Nations unies et que le 21
septembre était le 47e anniversaire de la Journée
internationale des Nations unies pour la paix. Elle a souligné
que la paix est nécessaire pour que les droits humains puissent
s'épanouir et que la paix peut être réalisée
dans le monde seulement lorsque les droits de chaque être humain
s'épanouissent dans chaque pays. Elle a décrit les
nombreuses initiatives entreprises par le gouvernement Moon pour
promouvoir les initiatives de paix intercoréenne.
Présentation du représentant de la RPDC
Un texte intitulé « Interrelation de la
dénucléarisation de la péninsule coréenne
et de la normalisation des relations
États-Unis-RPDC », préparé par le
professeur Tae Hyong Chul, le président de l'université
Kim Il Sung et un membre de l'Assemblée populaire suprême
de la RPDC, a été présenté par M. Ri Ki Ho,
conseiller à la Mission
permanente de la RPDC à l'ONU. La présentation a
exprimé la force, l'espoir et la dignité de la RPDC et de
son peuple qui affirment leur droit d'être et leur
dévouement à la réunification pacifique de la
Corée.
Le document explique que la RPDC n'avait guère
d'autre choix que de s'armer avec des armes nucléaires tactiques
compte tenu de la menace nucléaire provenant des
États-Unis. Conséquemment, le retrait de la menace
posée par les États-Unis est une condition pour la
dénucléarisation de la péninsule coréenne
et de la normalisation des
relations avec les États-Unis. La dénucléarisation
doit donc être un effort bilatéral de la RPDC et des
États-Unis.
Faisant référence au Sommet
RPDC-États-Unis du 12 juin à Singapour, le document
mentionne que la RPDC souhaite poursuivre le climat positif que le
sommet a créé. Cependant, il faut que des mesures
légales et institutionnelles soient prises en vue d'une
déclaration et d'un traité de paix pour mettre fin
à la Guerre de Corée, lesquels
favoriseraient la normalisation des relations États-Unis/RPDC et
des gestes vers la dénucléarisation complète de la
péninsule coréenne.
La présentation souligne l'importance de la
normalisation des relations entre la RPDC et les États-Unis et
mentionne par exemple qu' au sein de ce cadre d'hostilité, la
dissuasion nucléaire exercée par la RPDC est
considérée comme une menace tandis que les arsenaux
nucléaires de la Grande-Bretagne, de la France ou d'Israël
ne le sont pas.
Le document souligne aussi que cette hostilité et cette absence
de confiance ont constamment miné les efforts faits dans le
passé pour dénucléariser la péninsule
coréenne.
La présentation se termine en
réitérant l'appel aux États-Unis à signer
un traité de paix en tant que mesure concrète pour mettre
fin aux hostilités et créer les conditions pour la
dénucléarisation et la paix.
Les sanctions en tant que violation des droits humains
Lors de la première table ronde sur le
thème « La paix et la sécurité »,
Doug Hostetter, le directeur du bureau du Comité central
mennonite (MCC) à l'ONU a fait remarquer que si l'on doit tirer
une leçon des plus de 10 résolutions adoptées
contre la RPDC, c'est qu'elles n'ont pas réussi à forcer
la RPDC à renoncer à son
programme d'armements nucléaires.
Il a dit que ces sanctions ont eu un effet très
néfaste sur les civils en RPDC et forcé plusieurs ONG
engagées dans du travail humanitaire à quitter le pays.
Il a donné l'exemple de l'interdiction faite au MCC d'envoyer
même des coupe-ongles dans les trousses pour enfants parce
qu'elles sont faites de métal. Il a qualifié ces
sanctions de «
châtiment collectif » contre le peuple de la RPDC et
ajouté que le Conseil de sécurité de l'ONU viole
le droit international relatif aux droits de la personne, comme le
règlement de la Haye de 1899. Hostetter a dit que ce sont
les initiatives diplomatiques de la RPDC qui ont mené à
l'état positif actuel des relations intercoréennes et des
relations entre la RPDC et les États-Unis et il a ajouté
que la diplomatie est la question clé dans l'instauration de la
paix sur la péninsule coréenne.
Le besoin de mettre fin au cadre de la guerre froide
Lors d'une session sur le thème «
Relations régionales en Asie du Nord-Est », le
professeur Lee Jung-chul de l'Institut de la paix et de la
réunification à l'Université Soongsil de
Séoul a fait remarquer que pour une très longue
période de temps, c'est un cadre issu de la guerre froide qui a
défini les relations entre la RPDC et la RDC et
que ce cadre dépendait du maintien de l'alliance militaire entre
les États-Unis et la RDC. Cela a nui énormément
à la lutte du peuple coréen pour la paix et la
réunification. Il a dit que les gouvernements sud-coréens
précédents ont adopté l'attitude que pour avoir la
paix sur la péninsule coréenne, « vous
préparez la guerre » et donc une
deuxième Guerre de Corée. Il a dit que l'administration
actuelle de Moon Jae-in prend la position que si vous voulez la paix
« vous préparez le paix » et que ceci a
créé une situation nouvelle sur la péninsule
coréenne.
Le professeur Lee a aussi souligné que ce sont
les efforts du peuple coréen lui-même qui sont le facteur
décisif et que le peuple va déterminer son avenir sur la
base de la paix et de la réunification et non de quelque force
étrangère ou politique de grande puissance.
Le rôle des relations peuple-à-peuple
Le dernier panel de la première journée
du forum a discuté de la société civile et des
projets et de l'engagement peuple-à-peuple entre les ONG
internationales et les organisations religieuses qui travaillent en
RPDC. Ces relations permettent de comprendre et d'apprécier la
RPDC, son gouvernement et son peuple parce que l'expérience
vécue
de ceux qui travaillent en RPDC contredit la désinformation qui
est faite dans les médias monopolisés.
Un des orateurs, le docteur Kee B. Park, un
médecin américain de descendance coréenne qui
enseigne à l'École de médecine de Harvard, a
parlé de son expérience de travail en RPDC. Il a
exprimé sa grande admiration pour les médecins et le
personnel médical de la RPDC pour leurs connaissances et leur
professionnalisme et les conditions
qu'ils ont créées pour qu'il puisse aisément
travailler avec eux et apprendre d'eux.
Les sessions de la première journée ont
été suivies d'une réception pour les participants.
L'invité d'honneur spécial était le nouveau
représentant permanent de la RPDC à l'ONU, son excellence
l'ambassadeur Kim Song, qui a remercié tous et chacun de leur
appui à la cause de la paix sur la péninsule
coréenne.
Pendant la réception, il y a eu une performance
culturelle de musique coréenne traditionnelle et contemporaine
à laquelle les participants ont prêté leur voix.
Plusieurs personnes ont pris la parole et exprimé leur
chaleureuse appréciation et leur enthousiasme pour le forum et
leur détermination à travailler à une paix durable
sur la péninsule
coréenne.
À la fin de la réception, on a lu une
Déclaration de New York pour la paix et la
prospérité en Corée et dans le monde. C'est
ainsi qu'ont pris fin les événements de la
première journée.
La session du matin de la deuxième
journée a été consacrée à des
échanges et des discussions entre les participants, les
panélistes et les orateurs.
Les organisateurs et les participants ont
considéré que le Forum mondial sur la paix a
été un grand succès. Des événements
seront organisés dans l'avenir pour poursuivre les discussions
et les actions en appui à la lutte du peuple coréen pour
la paix et la réunification, qui sera une contribution
importante à la paix et à la stabilité dans le
monde.
Tout en oeuvre pour défendre Cuba
révolutionnaire!
L'Assemblée générale des Nations
unies votera
une fois de plus pour la levée du blocus étasunien
Le 31 octobre, pour la 27e fois,
l'Assemblée générale des Nations unies votera une
résolution exigeant la levée du blocus des
États-Unis contre Cuba. En novembre dernier, pour la 26e
année consécutive, l'Assemblée
générale a approuvé la résolution
intitulée « La nécessité de lever le blocus
économique, commercial et
financier imposé par les États-Unis à
Cuba ». À ce moment-là, il y avait eu 191
votes en faveur de la résolution et seulement deux contre (les
États-Unis et Israël). Il y a deux ans, le 26
octobre 2016, le vote condamnant le blocus avait été
unanime pour la première fois, parce que dans les derniers jours
de l'administration
Obama, les États-Unis et Israël s'étaient abstenus
plutôt que de voter contre la résolution.
Le président cubain Miguel Diaz-Canel à l'ONU le 26
septembre 2018
|
Lors de son allocution à l'Assemblée
générale le 26 octobre, le président cubain
Miguel Diaz-Canel a dit ceci du blocus et de la politique hostile du
gouvernement des États-Unis contre son pays :
«L'administration
étasunienne maintient envers Cuba une rhétorique
agressive et une politique qui vise à saboter le système
politique, économique, social et culturel de mon pays. Faisant
fi des intérêts des deux peuples et cédant aux
pressions de secteurs minoritaires, la nouvelle administration
étasunienne s'est entêtée à fabriquer de
toutes
pièces des
scénarios de tension et d'hostilité qui ne
bénéficient à personne, en se donnant toutes
sortes de prétextes.
Il a dit que cela était contraire au fait que
les deux pays entretenaient des relations diplomatiques et des
programmes de coopération bénéfiques aux deux
parties dans un nombre restreint de domaines, et que les deux peuples
partageaient des liens historiques et culturels toujours plus proches,
dans différents domaines dont les arts, les sports, la
science, l'environnement.
Le président Diaz-Canel a dit que
l'élément clé de la relation bilatérale
continue d'être le blocus par lequel l'administration
américaine « cherche à étrangler
l'économie cubaine afin d'engendrer des pénuries et de
troubler l'ordre constitutionnel ». Cette politique cruelle
punit les familles cubaines et toute la nation, et est l'obstacle
fondamental au développement du pays. Par son application
extraterritoriale agressive, a-t-il dit, le blocus porte aussi
gravement préjudice à la souveraineté et aux
intérêts de tous les pays.
Le président
Diaz-Canel a remercié les États membres de l'ONU au nom
du peuple cubain de refuser « presque unanimement » le
blocus. Il a affirmé que les agissements hostiles du
gouvernement américain incluent aussi des programmes clandestins
d'ingérence sans scrupules dans les affaires intérieures
de Cuba, et que des millions de
dollars sont officiellement adoptés pour atteindre cet objectif,
violant ainsi la souveraineté de Cuba ainsi que les normes et
les principes sur lesquels reposent les Nations unies.
Il a dit que Cuba allait continuer de revendiquer sans
relâche la fin du blocus économique, commercial et
financier cruel et la restitution du territoire occupé
illégalement par la base navale de Guantanamo ainsi que de
justes dédommagements à son peuple pour les milliers de
morts et les mutilés et pour des dédommagements
économiques et
matériels pour les préjudices infligés au peuple
cubain pendant plusieurs années d'agression. En même
temps, il a dit que Cuba sera toujours prête à dialoguer
et à coopérer si on la respecte et si la traite en
égale, mais
ne fera aucune concession qui touche à sa souveraineté et
à son indépendance nationale.
Aux impérialistes américains et à
quiconque souhaiterait que le peuple cubain abandonne sa
révolution, le message du nouveau président était
sans détour :
Que les adversaires de la
Révolution ne se bercent pas d'illusions devant le changement de
générations au gouvernement cubain : nous sommes la
continuité, pas la controverse. Cuba ne cesse de perfectionner
son modèle de développement économique et social
afin d'édifier une nation souveraine, indépendante,
socialiste,
démocratique, prospère et durable. Telle est la voie que
notre peuple a choisie librement.
Notre pays ne retournera pas
au passé de honte dont il s'est libéré au prix des
plus grands sacrifices, au terme de cent cinquante ans de lutte pour
l'indépendance et pour la pleine dignité de son peuple.
C'est sur la décision de la majorité écrasante des
Cubaines et des Cubains que nous assurerons la continuité de
l'oeuvre engagée voilà
presque soixante ans.
Le président
Diaz-Canel a terminé en disant que c'était «
exaltant et agréable » de prendre la parole
sur la même tribune que celle où Fidel, il y a exactement
58 ans, avait « exprimé tant de fois de si puissantes
vérités
qu'elles nous secouent encore, devant les représentants des plus
de cent quatre-vingt-dix nations qui, refusant chantages et pressions,
remplissent
chaque année le tableau de votes de cette salle de dignes
symboles verts pour marquer leur adhésion à notre demande
concernant la levée du blocus ».
À la fin du discours du président, tout
le monde dans la salle s'est levé pour l'applaudir. À sa
descente du podium, il a été accueilli par une longue
file
de diplomates représentant des pays de partout qui tenaient
à le féliciter.
Les représentants de plusieurs pays, dans leurs
propres discours, ont clairement dénoncé le blocus
américain contre Cuba durant le débat
général de la 73e session de l'Assemblée
générale des Nations unies. Ces discours, ainsi que la
réception chaleureuse réservée au président
Miguel Diaz-Canel suite à son discours et l'enthousiasme du
peuple américain lors des réunions et d'autres
événements organisés au cours de la semaine de sa
visite à la ville de New York, laissent présager un autre
vote massif qui exhortera les États-Unis à mettre fin
à leur blocus criminel contre Cuba.
Piquetage mensuel à Montréal pour exiger la levée
du blocus étatsunien - 17 octobre 2018
Un militant soutien à Cuba
révolutionnaire
à New York
Intervention du président cubain Miguel Diaz-Canel au Sommet
Nelson Mandela de l'ONU pour la paix le 24 septembre 2018
Partout où le
président Miguel Diaz-Canel est allé dans la ville de New
York au cours de sa visite d'une semaine - du 23 au 30
septembre - il a été accueilli par un soutien militant
et enthousiaste à Cuba. Le président cubain a
prononcé un discours à l'Assemblée
générale des Nations unies et fait une
présentation au Sommet
Nelson Mandela pour la Paix, aux Nation unies. Au nom de Cuba, il a
aussi rencontré divers chefs d'État à l'ONU, des
dirigeants religieux, des représentants de l'industrie et des
hautes directions du secteur agricole, des Cubains vivant aux
États-Unis ainsi que des personnalités culturelles et des
artistes américains. Il s'est aussi rendu à Ground Zero
pour rendre hommage aux victimes des attentats du 11 septembre.
« Cuba parle en son propre nom » à
New York
À l'église Riverside de Manhattan le 26 septembre 2018
Le président Diaz-Canel a reçu un accueil
enthousiaste lors d'un rassemblement de plus de 2000 personnes qui
avaient fait la file pendant plusieurs heures pour entendre son
allocution à une soirée politico-culturelle
intitulée « Cuba parle en son propre nom »
le 26 septembre à l'historique église Riverside de
Manhattan.
C'est dans cette église interconfessionnelle que de nombreux
dirigeants historiques ont livré leur discours
mémorable. Martin Luther King y avait prononcé son
célèbre discours antiguerre « Au-delà du
Vietnam : il faut rompre le silence » le 4
avril 1967. Nelson Mandela y a livré un discours peu
après sa libération
en 1990 et Fidel Castro y était en septembre 2000
à l'occasion du Sommet du millénaire de l'ONU.
Bien que sa présence n'ait pas été
annoncée, le président vénézuélien
Nicolas Maduro, qui avait prononcé un discours à
l'Assemblée générale de l'ONU plus tôt dans
l'après-midi, a aussi participé au rassemblement et s'est
adressé à la
foule chaleureuse. Parmi les participants, il y avait près de
200 diplômés américains de
l'École latino-américaine de médecine de La
Havane.
À gauche : le président cubain Diaz-Canel et le
président vénézuélien Nicolas Maduro
À droite : le président Diaz-Canel avec des
diplômés américains de l'École
latino-américaine
de médecine de La Havane
Rencontre avec les représentants du secteur
agricole des États-Unis
Des représentants du secteur agricole des États-Unis
rencontrent le président cubain le 27 septembre 2018.
Le 27 septembre, le président Diaz-Canel a
participé à une importante réunion avec les
représentants du secteur agricole des États-Unis
organisée à l'initiative de la Coalition agricole des
États-Unis pour Cuba (CAÉUC) et l'Association nationale
des départements d'État de l'Agriculture (ANDÉA).
La rencontre a été décrite comme «
amicale et constructive ».
Le président Diaz-Canuel a fait valoir que
l'agriculture est un des secteurs où l'on défend le plus
la normalisation des relations États-Unis-Cuba. « Il est
très important que des gens comme vous puissent visiter Cuba,
que vous puissiez discuter, échanger, pour vraiment
connaître notre réalité », a-t-il dit,
ajoutant que Cuba est ouverte aux
discussions menées dans le respect, sans conditions ni
impositions.
La vente de produits agricoles et de denrées
alimentaires des États-Unis à Cuba a débuté
en 2001, mais les États-Unis interdisent l'échange
réciproque par Cuba. À un moment donné, Cuba
importait des denrées des États-Unis d'une valeur de plus
de 1,1 milliard de dollars par année, mais la tendance est
maintenant à la baisse en
raison du blocus.
Le président Diaz-Canel a fait valoir que Cuba
doit présentement importer plus de 2 milliards de dollars
US de denrées annuellement, « la situation étant
très complexe puisque certains pays sont situés à
de grandes distances, les coûts de transport sont très
élevés et on profite de nos besoins et de nos contraintes
pour augmenter les
prix ». Certains chiffres mettent en lumière les
conséquences néfastes du blocus. Par exemple, entre
juin 2017 et mars 2018, Cuba a subi des pertes dans le
secteur agricole de l'ordre de 413 793 100 $US,
une augmentation de 66 195 100 $US comparé
à la période
précédente.
Rencontre avec des dirigeants religieux
Une délégation de dirigeants religieux des
États-Unis rencontrent le président de Cuba.
Le président Diaz-Canel a accueilli une
délégation de dirigeants religieux des États-Unis
pendant sa visite à l'ONU. Il a parlé des efforts qu'ils
ont faits au fil des ans pour en finir avec le blocus, pour le retour
d'Elian Gonzalez à Cuba et pour la libération des cinq
combattants antiterroristes des prisons américaines.
De leur côté, les dirigeants religieux se
sont engagés à poursuivre leurs efforts. Le
révérend Darin Moore, membre du conseil d'administration
du Conseil national des Églises des États-Unis, qui a
récemment visité Cuba, a dit que le peuple
américain est unanime à vouloir la fin du blocus. «
Je peux vous affirmer sans l'ombre d'un doute que
le blocus sera retiré et que nos peuples sauront construire des
ponts, » a-t-il dit. Jim Winkler, le président du
Conseil national américain des Églises, a rappelé
que la toute première déclaration de l'organisation
contre le blocus était en 1968. « Comme nous l'avons
promis au président ce soir, nous allons continuer de nous
battre tous les
jours pour y arriver », a-t-il dit.
Échec lamentable d'une pitoyable
provocation
des États-Unis pour isoler Cuba à l'ONU
L'ambassadrice et représentante permanente de Cuba à
l'ONU, Anayansi Rodriguez Camejo, dénonce la provocation
américaine à l'ONU.
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Les États-Unis et leurs représentants aux
Nations unies ont récemment manifesté leur esprit
vindicatif face à la position intègre de Cuba à
l'ONU et face à un autre vote inévitable à l'ONU
en faveur de la levée de leur blocus contre Cuba.
Le 16 octobre, le département d'État
des États-Unis a rassemblé un groupe de «
diplomates » et de mercenaires anticubains pour organiser
une
provocation contre Cuba dans un des sièges de l'ONU. Parmi les
personnes impliquées, il y avait le secrétaire
général de l'Organisation des États
américains, Luis Almagro, qui est toujours
prêt à répondre à l'appel de ses
maîtres américains.
Dans une déclaration du 14
octobre 2018, la mission permanente de Cuba aux Nations unies a
condamné l'intention du gouvernement américain d'utiliser
la salle du Conseil économique et social de l'ONU
(ÉCOSOC) pour lancer une fausse campagne de «
défense des droits de l'homme » appelée
« Emprisonné pour quel
motif ? », prétendument pour soutenir ceux qu'il
qualifie de « prisonniers politiques » à Cuba.
Cuba a condamné le fait que par cette action
l'on tente de ternir le nom de l'ONU par un acte contre un pays membre,
ce qui viole les objectifs et les principes de la Charte de
l'organisation. Au lieu de monter cette farce politique de très
mauvais goût, les États-Unis feraient mieux de demander
pardon et de fournir réparation du peuple cubain pour les
dommages
causés par les 56 années d'application du blocus,
souligne le communiqué de la mission de Cuba.
Devant ces faits, la représentante permanente
de Cuba aux Nations unies, Anyansi Rodríguez, a envoyé
une lettre de protestation au secrétaire général
de l'ONU, Antonio Guterres, et à d'autres hauts responsables du
secrétariat de cette organisation dans laquelle elle demande que
l'événement soit annulé et qu'une enquête
soit menée pour
déterminer la responsabilité des violations flagrantes
des règles régissant l'utilisation des salles de
conférence des Nations unies.
Quand le « spectacle » a eu lieu,
l'auditoire était principalement composé de
représentants des médias et de membres d'«
ONG » anticubaines financées par les
États-Unis. Presque aucune des missions
accréditées par l'ONU ou d'autres qui avaient
été invitées ne se sont présentées.
Les membres de la mission de Cuba à l'ONU à
New York étaient cependant présents, même s'ils
n'avaient pas été invités et qu'on ait
empêché l'ambassadrice de Cuba de prendre la parole.
Kelley E. Currie, la représentante des
États-Unis au Conseil économique et social des Nations
unies, a tout d'abord appelé les autres pays à s'associer
à l'attaque américaine contre Cuba parce que Cuba «
ne partageait pas leur vision des droits de l'homme ».
À peine avait-elle commencé sa diatribe que la voix de
l'ambassadrice
permanente de Cuba à l'ONU, qui exigeait de prendre la parole et
dénonçait cette campagne frauduleuse et les mensonges sur
lesquels elle était fondée, s'est faite entendre.
En même temps, les autres diplomates cubains, appuyés par
d'autres diplomates des missions bolivienne et nicaraguayenne, ont
commencé à cogner sur leur bureau et à crier
« Cuba
sí, bloqueo no ! » et ont noyé
efficacement le discours hypocrite des orateurs. Certains ont
également brandi des photos montrant des abus commis par la
police sur des citoyens américains et des scènes de
torture subies dans le camp de détention d'Abou Ghraib. À
un moment donné, à la demande des États-Unis, le
personnel de
sécurité de l'ONU a fait évacuer de la tribune du
public ceux qui s'étaient joints aux voix de protestation contre
le « lancement » de cette campagne lamentable.
La défense vigoureuse de la dignité de
Cuba et la dénonciation de cette provocation grotesque
montée contre Cuba à l'ONU par le plus grand violateur
des droits humains sur la planète se sont poursuivies sans
relâche jusqu'à ce que les hôtes suspendent
finalement la réunion, sans tenir la session de questions et
réponses qui était censée se
tenir à la fin.
À la suite des événements qui se
sont déroulés dans la salle de l'ÉCOSOC, la
mission permanente de Cuba auprès de l'ONU a émis une
déclaration dans laquelle elle condamne les États-Unis
pour avoir une fois de plus souillé le nom des Nations unies.
Les États-Unis, dans
une autre action de mépris des droits de l'homme et de cette
organisation, ont préféré créer des
mensonges absurdes sur Cuba plutôt que de reconnaître et de
promouvoir une campagne visant la réparation de leurs multiples
violations des droits de l'homme commises sur leur territoire et dans
le monde.
Avec cette action, qui
comprenait l'utilisation de la salle de l'ÉCOSOC et de la
présentation Web en ligne des Nations unies, le nom et
l'emblème de l'Organisation ont été
utilisés lors d'un acte dirigé contre un État
membre, sous le prétexte d'un appui international à leur
campagne fallacieuse. Tout cela contrevient aux principes et aux
objectifs de la Charte.
Il est clair que l'intention
du gouvernement des États-Unis est de maintenir, avec toutes les
ressources disponibles et sans la moindre objection morale, la
politique unilatérale de blocus économique, commercial et
financier imposée à Cuba et unanimement
répudiée par l'Assemblée générale
des Nations unies en raison de sa nature criminelle et
génocidaire, et donc de sa violation du droit international.
Cet événement
est un nouveau chapitre de la longue liste d'agressions contre Cuba.
Cela fait partie des actions visant à renverser l'ordre
constitutionnel légitimement établi et de l'ordre du jour
interventionniste qui a pris un nouvel élan sous
l'administration actuelle, dont les idées fascistes, racistes et
xénophobes préoccupent gravement la
communauté internationale.
[...]
L'événement,
comme nous l'avions prévu, était une comédie
politique mise en scène avec des arguments fallacieux et avec le
soutien d'acteurs qui ont une sombre histoire au service d'une
puissance étrangère, dont beaucoup ont été
payés par Washington, y compris le secrétaire
général de l'Organisation fantoche des États
américains.
Les promoteurs de cette
prétendue campagne n'étaient pas disposés à
écouter la vérité cubaine. Ils ont même
essayé d'empêcher les diplomates cubains d'entrer dans la
salle. Ce qui s'est passé est la responsabilité totale et
absolue des États-Unis.
La voix de Cuba s'est fait
entendre malgré tout. Ils ne pouvaient pas nous donner des
arguments valables, ils ne les avaient pas. La vérité est
de notre côté.
Cuba est fière de son
bilan en matière de droits humains, qui ne permet pas
d'être manipulé. Les États-Unis n'ont aucune
autorité morale pour donner des leçons, et encore moins
dans ce domaine.
Ce pays, qui a une
adhésion médiocre aux instruments internationaux des
droits de l'homme, a un bilan de violations systématiques de
tous les droits de l'homme, notamment de recours à la torture,
à la détention et à la privation arbitraire de
liberté, comme c'est le cas de la base navale de Guantanamo, un
territoire cubain occupé illégalement,
les tueries d'Afro-Américains commises par des policiers, la
mort de civils innocents par leurs forces d'intervention et
d'occupation, la xénophobie et la répression,
l'emprisonnement d'immigrants, notamment d'enfants
séparés de leur famille. Ce dernier, l'emprisonnement
d'enfants, aurait justement justifié le nom «
Emprisonné pour quel
motif ? »
La nouvelle ruse des États-Unis pour tenter
d'éviter l'isolement total est accueillie avec
mépris
Le 24 octobre, le ministre des Affaires
étrangères de Cuba, Bruno Rodriguez, a tenu une
conférence de presse à La Havane où il a
dénoncé la plus récente tentative des
États-Unis de miner le vaste appui international exceptionnel
à la demande de Cuba pour la fin du blocus
économique, financier et commercial que les États-Unis
exercent contre elle. Il s'est reporté à un document
émis par les États-Unis le 23 octobre dans lequel
sont proposés huit amendements au projet de résolution de
Cuba contre le blocus sur lequel l'Assemblée
générale de l'ONU se prononcera le 31 octobre.
En principe, un amendement sert à
améliorer ou à peaufiner une résolution mais
ceux-ci servent plutôt à complètement modifier
l'esprit du projet de résolution, a dit Rodriguez. Le ministre
cubain des Affaires étrangères les a qualifiés de
« profondément hypocrites et
éhontés ». Entre autres, les États-Unis
prétendent par leurs
amendements appuyer ces mêmes personnes contre qui ils imposent
un blocus et qu'ils tentent de faire plier au moyen de la faim et du
désespoir. Le blocus est en fait un acte de génocide en
vertu de la Convention de Genève pour la prévention et la
répression du crime du génocide, a souligné
Rodriguez.
Il a fait valoir qu'il existe une longue histoire de
manipulation de la question des droits humains contre la
révolution cubaine, mais que les attaques en lien avec le
Programme de développement des Nations unies contenues dans les
« amendements » des États-Unis
réussissent plutôt à mettre en relief le manque de
standards internationaux
comme outil de comparaison avec Cuba, un des rares pays qui a
concrètement dépassé les objectifs du
Millénaire pour le développement et qui s'apprête
à réaliser ceux de 2030.
« Si le gouvernement des États-Unis veut
discuter de la relation des droits humains aux objectifs de
développement durable, nous pouvons le faire, a-t-il poursuivi.
Nous sommes prêts. Nous pourrions discuter de la discrimination
dont sont victimes les Noirs et les Latinos aux États-Unis, de
l'iniquité salariale envers les femmes, des centaines
de milliers de citoyens qu'on empêche de participer aux
élections parce qu'ils sont endettés ou des guerres
menées par Washington et les massacres de civils. »
Il a rejeté ce récent stratagème
politique des États-Unis qu'il a qualifié de subterfuge
à des fins de propagande, visant à manipuler l'opinion
publique internationale et domestique et à justifier des
agissements qui n'ont pas d'appui sur le plan international ni
même aux États-Unis. Il a dit que cette politique de plus
en plus hostile était liée à «
l'industrie anti-Cuba » à Miami et visait à
exacerber le climat de tensions bilatérales.
Bruno Rodriguez a rappelé que les
États-Unis n'ont signé que 18 des 61
conventions sur les droits humains. Il serait intéressant que le
gouvernement américain participe à une
discussion aux Nations unies sur la participation aux conventions
internationales sur les droits humains, a-t-il dit, citant en exemple
le fait que les
États-Unis sont le seul pays au monde qui a voté contre
le droit
à l'alimentation.
Le représentant de Cuba a ensuite passé
en revue certains des objectifs de développement durable des
Nations unies pour 2030, et cité plusieurs exemples pour
montrer que les États-Unis sont loin d'être en mesure de
les atteindre et qu'ils ont même adopté des politiques en
violation flagrante de ces objectifs.
Il a souligné que ce qui était encore
plus surprenant est que le sous-secrétaire adjoint du
département d'État américain,
Gonzalo Gallego, avait secrètement fait circuler un document en
lien avec le
communiqué de presse du 23 octobre pour tenter de persuader
les membres de l'ONU de changer leur vote le 31 octobre.
Il a terminé en disant que Cuba suivrait de
près les événements dans les jours qui suivent et
contacterait les médias une fois de plus le 31 octobre
puisqu'on peut s'attendre à ce que « l'Assemblée
générale condamne massivement et dans la presque
unanimité le blocus économique, commercial et financier
contre le peuple de mon pays
par les États-Unis. »
Les effets du blocus sur le sport
- Alfonso Nacianceno, Granma -
« Vous ne pouvez pas serrer la
main à un poing fermé. »
Imaginez que vous invitiez un ami chez vous pour
converser.
Imaginez que cet ami veuille rendre la pareille, mais
il y a toujours un empêchement, dû à des
intérêts extérieurs, qui vienne ruiner cette
relation.
Cela provoque des sentiments variés dont aucun
n'est agréable, et amène à se demander pourquoi
ces bassesses viennent empêcher la jouissance de l'amitié.
Bien que les États-Unis et Cuba n'aient pas
rétabli leurs relations diplomatiques avant le 20
juillet 2015, la Fédération cubaine de volleyball
(FCV) et son homologue américaine, USA Volleyball, ont maintenu
des liens, qu'elles ont décidé de développer
en 2016 lorsque les deux entités ont signé un accord
de
collaboration.
Dans ce contexte, l'équipe nationale masculine
américaine est venue jouer à Ciudad Deportiva, à
La Havane, un geste qui devait être suivi d'une visite de
l'équipe cubaine aux États-Unis, mais qui n'a pas
été possible. Une série de gestes ont
été posés qui ont endommagé les relations
sportives entre les deux pays.
Bien que Lory Okimura, présidente de USA
Volleyball, soit restée ouverte aux échanges avec Cuba,
en septembre 2017, l'équipe de l'île a
été privée de son droit de participer au
championnat continental masculin d'Amérique du Nord,
d'Amérique centrale et des Caraïbes (NORCECA),
organisé à Colorado Springs. Ce tournoi offrait la
possibilité de se qualifier pour le Championnat du
monde 2018 de volleyball masculin de la Fédération
internationale de volleyball (FIVB), qui s'est déroulé en
Italie et en Bulgarie en septembre dernier.
Bien que la FCV ait rempli tous les formulaires requis
et les ait soumis à l'ambassade des États-Unis à
La Havane avec suffisamment de temps pour traiter les visas des joueurs
cubains, le personnel diplomatique américain a indiqué
qu'en raison du manque de personnel (après que la
majorité ait été retirée en raison des
« attaques soniques
alléguées ») les demandes n'ont pas pu
être traitées.
Selon les règles du Comité international
olympique (CIO), tout pays qui accueille un événement
reconnu par le CIO doit garantir l'entrée sur son territoire de
toutes les équipes admissibles. Le Championnat continental
masculin NORCECA était un tel événement.
La délégation cubaine n'ayant pas pu
obtenir les visas américains nécessaires à La
Havane, elle s'est rendue en République dominicaine pour
présenter une demande à l'ambassade des États-Unis.
Cet effort a également été
infructueux et les joueurs sont rentrés à Cuba
après avoir momentanément perdu la possibilité
d'obtenir leur billet pour le Championnat du monde.
Face à cette situation (Porto Rico était
également incapable de participer à Colorado Springs en
raison des dégâts causés par l'ouragan Maria), Cuba
a été autorisée à organiser un tournoi
masculin de qualification finale à Pinar del Río afin de
décider des deux dernières places du Championnat du monde.
Cuba et les Portoricains ont obtenu leurs billets pour
les compétitions de 2018 à Pinar del Río,
mais l'organisation de la dernière édition a
coûté 58 000 $ à l'île. Ni le
voyage inutile en République dominicaine, ni l'organisation de
cette compétition à Cuba n'auraient été
nécessaires si les États-Unis avaient honoré leur
obligation de garantir la participation de Cuba aux échanges de
Colorado Springs.
Outre cet exemple de dommages causés à
l'île dans le domaine des sports de compétition, Cuba n'a
pas été en mesure de transférer des prix d'une
valeur de 73 000 $ à son duo de volleyball de
plage, Sergio González et Nivaldo Díaz, et les paiements
à ses arbitres internationaux Lourdes Pérez et Ricardo
Borroto, à partir du
compte bancaire de sa fédération de volleyball, parce que
les banques américaines refusent d'effectuer les transactions,
rapporte le président de FCV, Ariel Saínz.
Les épreuves et les tribulations dans le domaine
du volleyball ne sont qu'un exemple des dommages qui se produisent
également dans d'autres sports. Ces obstacles, ainsi que les
pressions exercées sur les pays tiers pour qu'ils
n'interagissent pas avec Cuba et les interdictions, ont
coûté au mouvement sportif cubain 80 859 $
en dommages entre 2015 et 2016, qui ont
atteint 130 237 $ un an plus tard, pour
atteindre 324 403 $ entre 2017 et aujourd'hui.
Les dommages s'étendent également
à d'autres domaines connexes, tels que l'impossibilité
d'acquérir des fournitures pour le Programme national
antidopage et le refus de fournir aux laboratoires
d'enseignement l'assistance et les outils essentiels pour garantir un
enseignement de qualité dans les écoles et la formation
des
enseignants.
Contrairement à ces attaques contre le sport
cubain, les équipes américaines ont toujours
été chaleureusement accueillies par notre peuple sur
notre île. Pour ne citer que deux exemples : les visites des
équipes de la Ligue majeure de baseball les Orioles de Baltimore
en 1999 et plus récemment, les Rays de Tampa Bay
en 2016.
Cuba reste ouverte au dialogue et à la
collaboration avec les États-Unis, fondés sur le respect
de notre dignité et de notre souveraineté et sans
conditions. Cependant, des réalités telles que celles
décrites ici rappellent une phrase de l'ex-premier ministre
indien, Indira Gandhi : « Vous ne pouvez pas serrer la main
à un poing
fermé. »
Quelques exemples des effets du blocus sur le sport
- Les athlètes cubains ne sont pas
autorisés à participer aux camps d'entraînement et
aux compétitions aux États-Unis. Au lieu de cela, ils
doivent voyager en Europe ou en Asie, ce qui entraîne une
augmentation des coûts de déplacement,
d'hébergement et de location d'installations.
- Le laboratoire antidopage de La Havane a
acheté du matériel de chromatographie en phase
gazeuse-spectrométrie de masse pour un montant
de 157 000 euros. Cela aurait
coûté 34 % de moins sur le marché
américain.
- Des chaussures à crampons de marque
américaine pour les joueurs de la série nationale de
baseball ont été demandées, ce qui aurait permis
d'économiser plus de 10 000 $ si elles n'avaient
pas été achetées par l'intermédiaire de
pays tiers.
- Les échanges entre Cuba et les
États-Unis dans les domaines scientifique et universitaire du
sport et de l'activité physique sont entravés.
- Dans les sports de haute performance, les coûts
sont de 40 à 50 % plus élevés pour
obtenir le matériel minimum nécessaire. La boxe, le
pentathlon, la voile, le hockey sur gazon, le volleyball, le tir
à l'arc et l'athlétisme sont les disciplines les plus
touchées.
- L'utilisation de la ligne de crédit Nexy,
accordée à l'Institut national des sports, de
l'éducation physique et des loisirs (INDER) pour l'acquisition
d'articles de sport auprès d'entreprises japonaises, est
considérablement limitée, leur distributeur commercial
dans notre zone géographique étant basé aux
États-Unis.
- En raison du blocus et de la politique de
l'administration américaine actuelle, les intérêts
des entités professionnelles et des franchises dans les
échanges sportifs avec Cuba ont tendance à diminuer.
- Cuba n'a pas été en mesure d'importer
des marchandises des États-Unis pour améliorer
l'infrastructure de ses centres d'entraînement pour
athlètes et entraîneurs. Il en est résulté
l'impossibilité d'obtenir une technologie de pointe, des
médicaments, des suppléments de
récupération et diététiques, ainsi que du
matériel et des références
spécialisés.
- La Fédération de lutte
brésilienne n'a pas été en mesure de
transférer 52 535 $ à Cuba en raison des
restrictions imposées par le blocus sur les transactions
bancaires.
- Cuba n'a pas été en mesure d'acheter
des voiliers Hobie Cat en Europe en raison des coûts
élevés.
Centenaire de la fin de la
Première Guerre mondiale
L'impérialisme britannique et la Première
Guerre mondiale
À ce jour, le conflit qui a conduit à la
Première Guerre mondiale continue d'être
présenté comme une cause noble et juste. L'un des
principaux arguments avancés à l'époque où
la Grande-Bretagne a déclaré la guerre à
l'Allemagne était que la Grande-Bretagne avait le devoir de
défendre le droit à l'autodétermination des petits
pays, qu'elle bafouait pourtant par sa mainmise sur l'Irlande. À
ce jour, les milieux
officiels continuent d'affirmer que le gouvernement britannique a
déclaré la guerre en réponse à l'invasion
de la Belgique par l'Allemagne et donc « à la
défense du droit international et face à l'agression
contre un petit pays ». Certains vont même
déclarer que le gouvernement de l'époque a agi pour
mettre fin au « bellicisme et à l'agression
impériale ». Or, les causes sous-jacentes de la
guerre comprennent le « bellicisme et l'agression
impériale » de toutes les grandes puissances, y
compris la Grande-Bretagne.
En 1900, le monde avait déjà
été presque complètement divisé entre les
grandes puissances qui avaient déjà repéré
et délimité tous les territoires coloniaux et toutes les
sphères d'influence. Néanmoins, les rivalités se
sont poursuivies car les grandes puissances voulaient se repartager le
monde et obtenir un avantage sur leurs rivales.
Par exemple, l'« entente » de la
Grande-Bretagne avec la France était une conséquence de
son isolement international évident suite à l'agression
impériale en Afrique du Sud. L'alliance de la Grande-Bretagne
avec la France a conduit le gouvernement français à
menacer l'Allemagne de guerre quand un conflit a éclaté
sur quelle des deux puissances allait envahir et occuper le Maroc. Il
est clair
que dans ce cas, la Grande-Bretagne n'a pas défendu la
souveraineté d'un petit État agressé. Elle se
contentait de soutenir l'agression de la France contre leur rivale
commune, l'Allemagne, parce que la France avait accepté que la
Grande-Bretagne puisse envahir et occuper
l'Égypte.
L'impérialisme britannique a choisi d'utiliser
la « neutralité » belge pour justifier la
guerre contre sa rivale allemande, mais n'a pas empêché
l'agression du monarque belge, Léopold, contre le Congo. Au
cours des 30 années précédant la
Première Guerre mondiale, l'agression impériale belge a
conduit à la mort de
quelque 10 millions d'Africains, vraisemblablement la
moitié de la population congolaise, sans aucune intervention des
grandes puissances. Cela n'est pas surprenant puisque toutes les
grandes puissances ont mené des guerres d'agression et de
conquête non seulement en Afrique et en Asie, mais partout
où leurs intérêts prédateurs les ont
conduites. À cet égard, la Grande-Bretagne était
à ce moment-là la plus agressive et la plus
prédatrice de toutes les grandes puissances.
Des exemples d'affiches de recrutement de l'Armée britannique
durant
la Première Guerre mondiale
Le bellicisme et l'agression impériale du
gouvernement britannique ont également trouvé leur
expression dans l'expansion rapide de sa marine et l'accord naval
secret avec la France en 1912, tous deux dirigés contre
l'Allemagne. Une nouvelle alliance avec la Russie en 1907, qui a
ouvert un nouveau chapitre dans ce qu'on a
appelé le « grand jeu » de rivalité
anglo-russe en Asie centrale, était fondée sur un accord
commun pour refuser à l'Afghanistan et à la Perse leur
souveraineté et placer les ressources de ces pays à la
disposition des banques et monopoles de la Russie et de la
Grande-Bretagne. De telles alliances ont été clairement
conclues sur la base des intérêts
prédateurs de l'impérialisme britannique et en
rivalité avec l'Allemagne, son principal adversaire à
l'époque.
La division et le repartage du monde n'ont pas
seulement précipité la guerre, elles ont aussi
créé les conditions pour les alliances internationales
qui ont transformé l'Europe en deux camps de bandits
armés. Des négociations et des traités secrets
conclus pendant la guerre ont poussé le repartage encore plus
loin. En 1915, le gouvernement
britannique a conclu un nouvel accord secret avec la Russie sur le
repartage de l'Iran, en vertu duquel l'Iran tomberait entre les mains
de la Grande-Bretagne alors que la Russie était compensée
par des droits sur des parties de l'Empire ottoman, y compris sa
capitale Constantinople. La Grande-Bretagne et la France allaient
acquérir d'autres
territoires ottomans. Lorsque l'Italie a rejoint les puissances
alliées, le gouvernement britannique a conclu un autre
traité secret sur le partage de l'empire austro-hongrois qui
permettrait à l'Italie de saisir de nouveaux territoires en
Afrique, y compris en Égypte et dans la Corne de l'Afrique,
violant ainsi la souveraineté de la Libye, de la Somalie et
d'autres peuples de ce continent. Des plans secrets ont
également été ourdis pour démanteler
l'Éthiopie. Ces accords secrets ont ouvert la voie pour que la
France annexe la Syrie et le Liban ; la Grande-Bretagne saisirait
ce qui est aujourd'hui l'Irak. Les traités secrets ont
également ouvert la voie à l'occupation sioniste de la
Palestine qui, à
ce jour, continue de nier au peuple palestinien son droit d'être.
L'idée que le gouvernement britannique est
entré dans la Première Guerre mondiale pour
défendre des « valeurs civilisées » ou
pour une « cause juste » ou encore pour
défendre les droits des petites nations est une fabulation — une
affirmation sans fondement et dangereuse. Cette désinformation
prive le peuple d'une conception du
monde qui lui permette de donner naissance aujourd'hui à un
gouvernement antiguerre. Les conditions de la Première Guerre
mondiale sont nées des conditions du système
impérialiste d'États à ce moment-là,
notamment la rivalité intense entre les grandes puissances pour
les marchés, les matières premières et les
sphères d'influence, par un
repartage violent du monde.
Le 100e anniversaire de la fin de la
Première Guerre mondiale est une occasion de tirer des
conclusions de l'expérience de la classe ouvrière et des
peuples avant, pendant et après la guerre.
La contribution historique des femmes
contre la guerre
À l'occasion du centenaire de la fin de la
Première Guerre mondiale, nous rendons hommage aux milliers de
femmes, dont plusieurs héroïnes inconnues, qui ont
joué un rôle essentiel dans le combat pour la paix
à
l'époque. Les femmes, qui n'étaient pas conscrites pour
le service militaire, ont joué un rôle crucial dans le
mouvement contre la
guerre. Voici un compte-rendu de la bravoure des femmes de conscience
de plusieurs pays, dont le Canada, qui ont organisé en 1915
le Congrès international des femmes pour la paix, à La
Haye, lequel a mené à la fondation de la Ligue
internationale des femmes pour la paix et la liberté, qui
poursuit son oeuvre pacifique depuis 100
ans. D'autres ont créé en 1916 la Croisade des
femmes pour la paix à Glasgow, qui s'est répandue dans
tout le pays. Les femmes ont été actives dans la
création du Mouvement international de la réconciliation
et dans le travail des Sociétés des amis (quakers). Elles
mettaient à profit l'expérience acquise dans les luttes
pour le droit de vote
des femmes durant les années précédentes. Elles
ont risqué la prison pour leur activité contre la guerre
et nombreuses sont celles qui ont été emprisonnées
pour avoir défié la censure, pour avoir publié le
journal Tribunal et pour avoir parlé en faveur de la
paix. Les femmes n'ont pas donné leur place non plus quand est
venu le temps de
renverser le régime tsariste en Russie et d'inaugurer le premier
État ouvrier socialiste en 1917.
Le Congrès international des femmes à La
Haye, en avril 1915
Au Congrès des femmes pour la paix, La Haye, avril 1915
En avril 1915, près de 1200 femmes des
pays en guerre se sont réunies à La Haye pour le
Congrès international des femmes. La grande majorité des
déléguées provenaient de la Hollande, mais,
malgré les restrictions sur les déplacements, des femmes
sont également venues d'Allemagne, d'Autriche, de Belgique, du
Canada, du
Danemark, des États-Unis, de Grande-Bretagne, de Hongrie,
d'Italie, de Norvège et de Suède. Des
déléguées de France et de Russie se virent refuser
l'entrée au pays. Près de 180 femmes de
Grande-Bretagne avaient fait une demande de passeport, mais le
gouvernement a d'abord refusé de le leur accorder puis a
finalement délivré un passeport
à 24 femmes choisies par le secrétaire de
l'Intérieur. Mais l'Amirauté a ensuite interdit toute
navigation dans la mer du Nord ! Les seules femmes britanniques
qui ont pu participer étaient Chrystal Macmillan et Kathleen
Courtney, qui étaient déjà à La Haye pour
l'organisation du congrès, et Emmeline Pethick-Lawrence qui
revenait
d'une tournée de conférences aux États-Unis.
Celles qui voyageaient à partir des États-Unis risquaient
leur vie en traversant l'Atlantique sur un navire qui ne battait pas
pavillon américain et qui risquait d'être coulé par
les sous-marins allemands. Cinq déléguées belges
qui avaient réussi à obtenir un laissez-passer des
autorités allemandes, qui
occupaient la Belgique, ont été accueillies par des
salves d'applaudissements à leur arrivée sur les lieux de
la conférence. Des messages d'appui sont venus d'aussi loin que
l'Inde, le Brésil et l'Afrique du Sud.
La presse britannique a couvert
l'événement avec son mépris habituel. The
Evening Standard a dit que « les femmes fanatiques pour la
paix deviennent ennuyeuses », qu'elles sont «
amateures ». Le Daily Express leur a attribué
l'épithète dénigrante de «
peacettes ». Les médias étaient franchement
déçus que
les femmes n'en viennent pas aux coups.
La table d'honneur du Congrès des femmes pour la paix
Le fait de tenir une conférence durant la guerre
était en soi un exploit remarquable d'organisation et de
courage. Ce fut la première rencontre internationale à
proposer une ébauche des principes pour un règlement de
paix. Le Pacte de la Société des Nations signé
après la guerre est remarquablement similaire aux 20
résolutions adoptées
par les déléguées. Celles-ci comprenaient le
contrôle démocratique de la politique
étrangère, l'interdiction de traités secrets, le
désarmement universel, la soumission des conflits internationaux
futurs à l'arbitrage et, bien sûr, l'égalité
des droits politiques pour les femmes et la mobilisation d'hommes et de
femmes ordinaires pour la conférence finale sur la paix.
Les déléguées ont observé
une minute de silence pour toutes les personnes tuées à
ce jour durant la guerre. Rosika Schwimmer décrit l'état
d'esprit : « Nous avions une déléguée
dont le fils avait été tué et des femmes qui
venaient d'apprendre deux jours plus tôt que leur mari avait
été tué, des femmes venues de pays
belligérants qui
avaient vécu l'horreur, les horreurs physiques de la guerre. Ces
femmes étaient assises là parmi nous dans l'angoisse et
le chagrin, calmes, remarquables, posées, et avec une seule
pensée en tête : 'Que faire pour sauver les autres
d'une telle douleur ?' »
Rosika a proposé que les résolutions
adoptées par le Congrès soient présentées
en personne aux chefs des gouvernements belligérants et neutres
et au président des États-Unis. Beaucoup pensaient que
l'idée était irréaliste et impossible, mais elle
les a convaincues. Entre mai et août 1915, treize femmes,
réparties dans deux groupes
(dont Chrystal Macmillan de Grande-Bretagne), ont rencontré de
hauts dirigeants d'État dans quatorze capitales : Berlin,
Berne, Budapest, Christiana (aujourd'hui Oslo), Copenhague, La Haye, Le
Havre (siège du gouvernement belge déchu), Londres,
Paris, Petrograd (aujourd'hui Saint-Pétersbourg), Rome,
Stockholm, Vienne et Washington.
Des femmes des pays en guerre ont été choisies pour
rencontrer les gouvernements des pays neutres, et vice versa. Elles
voulaient que les pays neutres appellent une conférence
où ils agiraient comme médiateurs. En Grande-Bretagne,
Catherine Marshall a organisé des réunions avec le
secrétaire d'État aux Affaires étrangères
et du Commonwealth
et le premier ministre. Partout, elles ont trouvé que tous les
gouvernements s'étaient eux-mêmes convaincus qu'ils se
battaient « en légitime défense » et
attendaient que les pays neutres interviennent. Jane Addams (la
présidente américaine du Congrès) a dit au premier
ministre d'Autriche : « Cela peut vous sembler très
stupide de voir
que les femmes doivent s'y prendre de cette façon, mais
après tout, le monde est si étrange dans cette guerre que
notre mission peut être non moins étrange ou stupide que
le reste ». Il a répondu : «
Stupide ? Ce sont les premiers mots sensés qui ont
été prononcés dans cette salle depuis les dix
derniers mois. »
Rosika Schwimmer est finalement retournée en
Hongrie, puis après la guerre elle a été
forcée de fuir vers l'Amérique où elle a
été injustement accusée d'être une espionne
allemande et s'est vu refuser la citoyenneté américaine
parce qu'elle « a refusé d'être appelée sous
les drapeaux ». Elle est morte apatride en 1948.
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