Numéro 36 - 13 octobre 2018
Sur les questions cruciales de la
guerre
et de la paix
Événements importants de
la période à venir
Sur
les
questions cruciales de la guerre et de la paix
• Événements importants de la
période à venir
• Pa s de guerre étrangers dans le port
d'Halifax!
• Dénonçons la conférence
de guerre d'Halifax sous l'égide des États-Unis!
• Les femmes aux États-Unis organisent
la Marche sur le Pentagone
• Luttons pour un gouvernement antiguerre, une
économie de paix et une démocratie où c'est nous
qui décidons! - Voice of Revolution
• La guerre: une question de
communauté - Lynn Marie Petrovich
Derrière
« le plus important investissement du secteur privé de
l'histoire du Canada »
• Le projet LNG Canada dans le nord de la
Colombie-Britannique - K.C. Adams
D'autres magouilles
autour de l'oléoduc Trans Mountain
• La définition du gouvernement Trudeau
de « bien faire
les choses » - Peggy
Morton
L'élection
présidentielle au Brésil passe au deuxième tour
• La lutte pour la démocratie
s'intensifie - Margaret Villamizar
Sur les questions cruciales de la guerre
et de la paix
Événements importants de la
période à venir
L'urgence de la question de la
guerre et de la paix ne saurait être suffisamment
soulignée. Plusieurs événements importants sont en
cours ou en préparation en lien avec cette question importante.
Les 21 et 22 octobre, une marche des femmes sur le Pentagone
est organisée aux États-Unis. Il s'agit également
d'un événement
important pour le Canada, qui a été intégré
à 100 % à l'appareil de sécurité
intérieure des États-Unis. Cette question est importante
parce qu'il s'agit de repousser la pression exercée sur les
femmes et sur d'autres pour qu'elles renoncent à leur conception
du monde qui est contre la guerre et acceptent la guerre et l'agression
comme étant les plus hauts idéaux, que ce soit en
Afghanistan ou ailleurs, qu'il s'agisse des invasions, occupations ou
autres crimes de guerre à l'instigation des États-Unis,
qui sont commis au nom de la défense des droits des femmes et
des filles.
Parmi les autres
événements, citons les commémorations du 100e
anniversaire de la fin de la Première Guerre mondiale. Au
Canada, les cercles officiels utilisent cette occasion pour promouvoir
les préparatifs de guerre entre des
blocs rivaux sous le thème « Nous nous souviendrons d'eux
! » Cela sera sans doute utilisé
également pour répandre l'idée que le massacre
inutile de jeunes soldats canadiens durant cette guerre était un
signe de la « maturation du Canada en tant que nation » et
son affranchissement de l'empire britannique. Aujourd'hui cette
complicité du Canada est invoquée pour prétendre
que le Canada a gagné la place qui lui revient à la table
des grandes puissances où se décide le partage du butin
de la guerre et pour cacher le fait que le Canada est
entièrement intégré à la machine de guerre
américaine, en plus de cacher l'opposition des Canadiens et
Québécois à la guerre impérialiste au cours
des 100 dernières années. Ce bellicisme est inacceptable
et des
événements partout au pays auront lieu pour faire
ressortir la véritable signification de cette guerre et la
participation du Canada à celle-ci.
À Halifax, No Harbour for War s'oppose à
la conférence des fauteurs de guerre qui se tient dans cette
ville du 16 et 18 novembre. Pendant ce temps, d'autres
actions sont organisées à la défense des
programmes sociaux et pour exiger une augmentation de leur financement.
Les problèmes liés au financement et aux budgets et la
nécessité d'accroître les investissements dans les
programmes sociaux sont également liés à la
demande d'éliminer le financement des machines de guerre
impérialistes.
Toutes ces questions sont à leur tour
liées au problème de qui décide de l'orientation
de la société, s'il faut aller en guerre, comment
défendre la paix et le fait qu'aujourd'hui les gouvernements
représentent des intérêts privés
supranationaux sur lesquels les citoyens n'exercent aucun
contrôle.
Le journal de l'Organisation marxiste-léniniste
des États-Unis (USMLO) Voice of Revolution souligne que
les guerres d'agression et d'occupation menées par les
États-Unis sont des crimes qui servent aujourd'hui à
détruire les forces de production humaines dans le monde. Il ne
s'agit pas de politique menée par d'autres moyens, qui est
ensuite résolue par des négociations qui
rétablissent l'équilibre sur une base pacifique. Au
contraire, leur but est la destruction de tout ce que les
impérialistes américains ne peuvent mettre sous leur
contrôle par l'intimidation et les menaces. Le coût le plus
important des guerres d'agression et d'occupation et des
dépenses de guerre de
l'impérialisme américain concerne l'environnement humain
et naturel ainsi que les relations entre les humains, entre les humains
et la nature.
LML invite les Canadiens à se mobiliser
dans des actions contre la guerre et à tout mettre en oeuvre
pour discuter de la manière de mettre en place un gouvernement
antiguerre qui oriente l'économie et la politique sociale en
leur faveur. Les questions cruciales de la guerre et de la paix
soulignent la nécessité d'une nouvelle direction
pour l'économie et les affaires politiques, une politique
antiguerre et prosociale. Elles soulignent le fait que nous avons
besoin de renouveler le processus politique car les gouvernements
n'agissent pas en notre nom.
Dans ce numéro, LML présente
certains des événements et développements
importants liés à la question cruciale de la guerre et de
la paix.
Pas de navires de guerre
étrangers
dans le port d'Halifax!
Les gens d'Halifax ont une longue histoire de protestation contre la
visite de navires de guerre dans leur ville. Photo de l'action du
29 mai 2012.
Le 5 octobre 2018, le sous-marin
nucléaire français de la classe Rubis, L'Améthyste,
est
arrivé
à la base des Forces canadiennes (BFC)
Shearwater
d'Halifax, pour la première visite de ce type en deux ans. Au
nom de
l'organisation No Harbour for War, Allan Bezanson a condamné
catégoriquement la présence du
sous-marin. « Nous voulons que Halifax soit un facteur de paix
dans le
monde et une zone de paix », a-t-il déclaré au
Chronicle Herald. Il a souligné que les
va-et-vient de ces navires de guerre sont généralement
liés à des exercices de guerre.
Margaret Conway, porte-parole de la Base des Forces
canadiennes
d'Halifax, a confirmé cette information en soulignant que des
exercices
de formation au traitement des matières dangereuses avaient
été tenus
le 3 octobre pour tester le plan d'intervention d'urgence de la
base. «
C'est comme un exercice d'incendie, non ? La
probabilité n'est pas grande du tout, mais c'est pour que nous
soyons
prêts et pour que nous puissions tester toutes les
différentes pièces
qui fonctionnent ensemble », a déclaré Conway.
Un porte-parole du ministère de la
Défense nationale a cependant
présenté la visite du navire de guerre français
comme anodine, et dit
qu'il s'agissait simplement d'un arrêt de
réapprovisionnement. En fait,
la marine militaire française participe à des
opérations agressives en
Afrique, en Asie et dans les Caraïbes, en plus de marauder dans le
Pacifique Sud ainsi qu'en Méditerranée, dans l'Adriatique
et ailleurs.
Le rôle de la Marine nationale française
dans l'agression menée par
les États-Unis contre la Syrie et visant à un changement
de régime est
incontestable. Des navires français ont participé aux
frappes aériennes
contre la Syrie pour « riposter » à des
attaques d'armes chimiques
faussement attribuées au gouvernement syrien. En outre, la
France était l'un des trois pays qui, avec les États-Unis
et le Canada,
a organisé le coup d'État contre le gouvernement Aristide
en Haïti.
Dire que ses sous-marins ne font que « se
réapprovisionner » dans les
ports canadiens est vraiment hypocrite. Présenter l'implication
du
Canada et l'utilisation de ses bases pour les guerres d'agression
comme une affaire banale révèle une mauvaise conscience.
Bezanson a également souligné que l'USS Hué
City
avait été
amarré près de Casino. Nommé d'après une
bataille de la guerre du
Vietnam, le nom même de ce croiseur lance-missiles de la classe
Ticonderoga trahit son objectif agressif. Bezanson a expliqué
qu'il «
venait de rentrer d'exercices de guerre organisés conjointement
avec le NCSM Halifax et le NCSM Toronto
au large des côtes de la Nouvelle-Écosse ». Il
a condamné la présence
de nombreux navires de guerre américains dans le port depuis le
mois de
mai. De nombreux navires de guerre de la marine américaine sont
envoyés dans des ports dans le monde entier pour la
Journée de
Christophe Colomb le 8 octobre, a-t-il dit.
No Harbour for War rejette la pression que le
gouvernement exerce sur
les
Haligoniens pour leur faire accepter la présence de navires de
guerre
étrangers dans
le port d'Halifax. Les Hamiltoniens s'opposent depuis longtemps
à
la
participation du Canada aux guerres d'agression et exigent qu'Halifax
soit une zone de paix. Ils rejettent l'arrogance de
l'impérialisme
américain
et de ses alliés qui semblent croire qu'ils peuvent revendiquer
Halifax. Les Haligoniens déclarent : Pas de port pour la
guerre !
À titre d'information: l'histoire du USS Hué Cité
Dans les
années 1990
Le USS Hué City a entrepris son
déploiement inaugural le 11
mars 1993 en mer Méditerranée en tant que commandant
de la guerre
aérienne du groupe aéronaval Theodore Roosevelt Carrier (GAN).
Opérant principalement en mer Adriatique, le USS Hué
City était
chargé de la surveillance aérienne qu'il
transmettait aux centres de commandements terrestres et maritimes. Le
USS Hué City
assurait également la surveillance et la sécurité
des vols humanitaire
des Nations unies en Bosnie, en s'assurant que les avions serbes ne
violent pas les zones
d'exclusion aérienne.
Lors d'un entraînement près de la baie de
Guantanamo (Cuba), en avril 1994, le USS Hué City
a reçu pour mission de servir de navire amiral au Destroyer
Squadron 22
pour exécuter les sanctions contre Haïti. Le
deuxième déploiement du
USS Hué City a eu lieu le 22 mars 1995 avec le
GAN Theodore Roosevelt. Le
USS Hué City
a été déployé en mer Rouge pour assurer la
couverture aérienne des
patrouilles aériennes de combat aérien chargées de
l'application de la
zone d'exclusion aérienne dans le sud de l'Irak.
Le USS Hué City a été
déployé en mer Baltique le 24
mai 1996 pour participer à des opérations faisant
intervenir 48 navires
de 13 pays. Les opérations consistaient à
repérer et traiter des
objectifs aériens, de surface et sous-marins au sein d'un
Groupement de
forces multinationales. Le USS Hué City a
été déployé le 29 avril 1997 en
Méditerranée, en tant que commandant de la guerre
aérienne du GAN John F.
Kennedy. Le USS Hué City
opérait en mer Adriatique pour surveiller toutes les
activités aériennes en soutien aux opérations
navales.
Le USS Hué City a participé
en 1999 à des opérations de
lutte antidrogue dans la mer des Caraïbes. Plus tard cette
année-là, le
navire a participé à des opérations dans la
région de la Baltique, un
exercice multinational composé de 53 navires de 12
nations.
Les années 2000
Le USS Hué City a mené
des exercices
multinationaux en Amérique du Sud et a été le
navire amiral de la phase
Caraïbes de l'UNITAS 2000. Le 26 juin 2000, le USS Hué
City
était à New York pour participer à la revue
internationale de la
flotte 2000 avec à son bord le président Clinton et
sa famille, le secrétaire à la Défense, le
secrétaire de la Marine, le
chef des opérations navales, le commandant du corps des marines
et le
commandant du COMCRUDESGRU (commandant du groupe de croiseurs
destroyers).
À la suite des attentats terroristes du 11
septembre 2001, le USS Hué City a été
déployé avec le GAN Georges
Washington au large des côtes
de New York pour soutenir les efforts de défense et humanitaires.
Les navires et les aéronefs du GAN John F.
Kennedy ont commencé à
utiliser le champ de tir de l'île de Vieques le 24
septembre 2001,
parallèlement à leurs exercices d'entraînement en
unités composites
(COMPUTEX). L'exercice, qui avait commencé la semaine
précédente, a
également utilisé les zones d'opération au nord et
au sud de Porto Rico et comprenait des exercices complexes
d'entraînement de groupes de combat, un entraînement
d'appui-feu naval
et des bombardements air-sol.
Le USS Hué City a ensuite pris part
à Underway No. 10, un
d'une série d'essais pour évaluer la préparation
de capacité
d'engagement en coopération (CEC) (OPEVAL) prévue pour le
printemps 2001. Le système CEC permet d'engager de
manière coopérative
des objectifs par un navire de guerre en utilisant les données
provenant d'autres navires et d'aéronefs équipés
du système CEC et de
capteurs basés au sol, même dans un environnement de
brouillage
électronique. Il fournit également une image
aérienne commune,
cohérente et très précise, permettant aux
défenses de groupes de combat
de fonctionner comme un système homogène. L'essai, au
large de l'Île de
Wallops, en Virginie, simulait des tirs de missiles des navires les
plus modernes de la marine contre des drones sans équipage.
Attaché au GAN
John F. Kennedy, le USS Hué
City a
participé à l'exercice de la force opérationnelle
interarmées
(JTFEX) 02-1. La phase I de l'exercice s'est
déroulée du 19 au 26 janvier 2002 et la
phase II du 7 au 14 février 2002.
En mars 2002, le USS Hué City
faisait partie du GAN John F. Kennedy
lors de la relève du GAN Theodore
Roosevelt, lors de l'opération Enduring Freedom.
En mai 2002, au cours d'un exercice d'appui-feu
naval de trois jours au large des côtes de Djibouti, en Afrique,
le USS Hué City
a tiré des centaines d'obus de cinq pouces en appui au Marine
Expeditionary Unit (MEUEX 2002) sur plus de 60 cibles qui
comprenaient
des chars, des bunkers et divers véhicules
militaires. Le USS Hué City a rejoint le groupe Wasp
Amphibious Ready (ARG) et la 22nd Marine Expeditionary Unit pour
mener
cet exercice unique en son genre dans cette région peu connue du
nord-est de l'Afrique.
Les années 2010
Avant 2014, le USS Hué City
a été déployé dans le golfe Persique et
dans le Nord de la mer d'Arabie.
Le soir du lundi 14 avril 2014, un incendie
s'est déclaré peu après 18 h 20 heure locale
alors que le USS Hué City
se trouvait à environ 200 milles marins au nord-est des
Bermudes.
L'équipage a maîtrisé un incendie majeur dans la
salle des machines qui
n'a pas fait de blessés. En juin 2014, l'officier commandant du
navire
a été relevé par le commandant du Carrier Stripe
Group 8
pour « ne pas s'être assuré que son équipage
arrimait correctement les
matières dangereuses » qui ont ensuite pris feu.
Selon le rapport
d'enquête, des balles de chiffons ont pris feu après avoir
été stockées
de manière inappropriée dans un coffre d'absorption
des gaz d'échappement. L'incendie a causé plus de 23
millions de
dollars de dégâts et a nécessité plus de
neuf mois de réparations. Le
USS Hué City a également manqué son
déploiement prévu en Europe.
(Wikipédia)
Dénonçons la conférence de guerre
d'Halifax
sous l'égide des États-Unis!
Cette année, le 10e
Forum sur la sécurité internationale d'Halifax,
dirigé par les États-Unis et appelé par plusieurs
la Conférence sur la
guerre d'Halifax, se tient en novembre.
Un rassemblement antiguerre aura lieu le 17 novembre pour s'y
opposer.
Halifax ne doit pas être utilisé comme
« tremplin pour lancer des agressions et élaborer des
stratagèmes de domination mondiale », a
déclaré le porte-parole de No Harbour for War, Allan
Bezanson. L'appel au rassemblement antiguerre du 17 novembre
explique :
« Le 10e Forum
annuel sur la
sécurité internationale d'Halifax a lieu du 17
au 19 novembre 2018 et sera une plate-forme pour les projets
guerriers et d'édification d'empire de l'impérialisme
américain et du bloc de l'OTAN, dans lesquels le gouvernement
libéral de Justin Trudeau est pleinement engagé.
« Des fauteurs de
guerre de plus de 90 pays
se joindront au ministre de la Défense du Canada, Harjit Singh,
et à plus de 300 autres personnes pour cette
conférence organisée de Washington. Selon le
ministère de la Défense, leur objectif est «
d'apprendre les uns des autres, partager les opinions,
générer de nouvelles idées et les
mettre en application ».
No Harbour for War explique l'historique de ces forums
de sécurité.
« Le premier de ces forums, qui a eu
lieu en 2009, a servi à populariser la nouvelle 'doctrine
de la sécurité' de l'OTAN. Les forums suivants ont servi
de tribune pour justifier les guerres et interventions menées
par les États-Unis et l'OTAN dans le monde
entier : ils devaient s'autofinancer depuis 2012, mais
à ce jour, ce sont les contribuables canadiens qui paient la
totalité des factures.
« Il est inacceptable que Halifax, ou n'importe
quelle ville canadienne, soit utilisée comme lieu pour planifier
d'autres crimes contre la paix et les peuples du monde. Dans le cadre
du programme Faire du Canada une zone de paix, nous demandons que le
Forum sur la
sécurité internationale d'Halifax soit banni du Canada.
« Mettons la question de la guerre et de la paix
à l'ordre du jour pour les travailleurs et les gens de
Nouvelle-Écosse.
« Amenez vos bannières, votre musique et
vos déclarations, et surtout amenez vos amis pour
dénoncer cette conférence. »
Dans une interview radiophonique au Rick Howe Show,
Allan Bezanson a expliqué pourquoi il faut s'opposer à
la présence de navires de guerre étrangers à
Halifax et au caractère dangereux de la conférence de
guerre d'Halifax. Les deux sont des exemples de la manière dont
le Canada est au service de l'agression impérialiste
américaine,
a-t-il déclaré. Il a remis en cause le dogme selon lequel
le Canada devrait être membre de l'OTAN et par conséquent,
Halifax devrait être mise à la disposition des autres
membres
de l'OTAN, alors que les gens s'opposent à l'adhésion du
Canada à l'OTAN et à la participation du Canada à
la guerre et à l'agression. Il a également rejeté
la propagande
réactionnaire selon laquelle les dépenses touristiques du
personnel militaire étranger à Halifax sont une aubaine
pour l'économie locale. En réalité, les
dépenses pour l'agression militaire nuisent à
l'économie, a-t-il souligné. Les dépenses
militaires devraient être consacrées aux services publics
qui sont privés du financement dont ils ont tant
besoin.
Le Canada n'est pas en
guerre et n'a besoin que d'une force de défense
côtière, soutient Allan. Pourquoi le Canada participe-t-il
à des exercices de guerre avec les pays de l'OTAN, et qui sont
ses ennemis ? Le Canada n'a pas d'ennemis qui l'obligent à
participer à de tels exercices, a-t-il dit.
Au sujet de la conférence de guerre d'Halifax,
il explique que, selon son ordre du jour cette année, la
conférence de guerre a pour objectif de présenter la
Russie, la Chine et le continent africain comme des agresseurs
potentiels qui menacent le Canada. Il souligne la banalité avec
laquelle est présentée la participation du grand nombre
de
militaires de haut niveau et d'autres personnes à la
Conférence. Beaucoup d'entre eux sont en
réalité des criminels de guerre pour les actes qu'ils ont
déjà commis et qu'ils peuvent tous être
appelés criminels de guerre parce qu'à cette
conférence, ils élaboreront des plans qui constituent des
crimes contre la paix, a-t-il précisé. La
conférence a seulement
huit séances publiques et 28 séances à huis
clos dont le public ne saura rien, explique-t-il. Priver le public
d'informations est fait au nom de la sécurité et de
l'intérêt national pour que tous ceux qui s'opposent
à une telle conception intéressée de la
sécurité et de l'intérêt national puissent
être criminalisés parce que considérés comme
une
menace pour la société. No Harbour for War refuse
qu'Halifax soit utilisée pour planifier l'agression et la guerre.
Allan Bezanson explique que No Harbour for War
dénonce l'ensemble de l'ordre du jour de la conférence de
guerre. Il souligne qu'un des points à l'ordre du jour portant
sur le centenaire de la fin de la Première Guerre mondiale
était intitulé : « 100 ans plus
tard : sommes-nous fatigués de gagner ? »
Il explique
que No Harbour for War s'oppose à la propagande militariste qui
entoure la commémoration de cet anniversaire. Un tel titre dit
vraiment que nous vivons encore en temps de guerre entre des
intérêts particuliers. Les participants à la
conférence n'ont toujours pas réalisé que les
peuples s'opposent
aux guerres d'agression, de conquête et de partage.
Ces guerres d'agression et d'occupation ne leur apportent que
des souffrances.
No Harbour for War appelle à dénoncer la
conférence de guerre d'Halifax.
(Photos: Halifax
Mediacoop)
Les femmes aux États-Unis organisent
la Marche sur le Pentagone
Les 21 et 22 octobre, les femmes aux
États-Unis organisent une marche antiguerre sur le Pentagone
pour exiger l'arrêt complet des guerres menées par les
États-Unis à l'étranger, la fermeture des bases
à l'étranger et une réduction significative du
budget du Pentagone pour financer des programmes sociaux aux
États-Unis. Des
actions similaires seront organisées partout au pays.
La marche a lieu à l'occasion du 51e
anniversaire de la grande marche de 1967 à Washington pour
protester contre la guerre, qui avait rassemblé 50 000
personnes, et des marches subséquentes sur le Pentagone. Elle
est organisée en réponse aux agressions militaires
continues des États-Unis et pour présenter un
programme antiguerre aux militants. Les organisatrices font
remarquer :
Plus de 50 000
personnes ont marché sur le Pentagone le 21
octobre 1967 pour s'opposer à l'escalade de l'agression
impérialiste américaine au Vietnam. Un rassemblement
contre la guerre a eu lieu au West Potomac Park, près du
mémorial de Lincoln, où 70 000 personnes
s'étaient réunies pour un
concert du musicien et activiste pour la paix Phil Ochs. Les deux
groupes se sont unis et ont marché ; cette action devait
s'appeler la Marche sur le Pentagone. En 1967, de nombreuses
marches contre la guerre ont eu lieu dans toutes les grandes villes du
pays, notamment New York, Boston, San Francisco et Washington.
Ces actions, ainsi que les
manifestations qui ont suivi lors de l'élection
présidentielle de 1968, ont conduit à l'appel
à une grève générale qui a abouti à
la mobilisation de 500 000 manifestants lors d'une autre
marche sur le Pentagone connue sous le nom de Moratoire du Vietnam,
le 15 octobre 1969. Un mois
plus tard, en raison du succès de la première marche, un
autre rassemblement a eu lieu.
Le 7 octobre 2001,
les États-Unis ont envahi l'Afghanistan sous le prétexte
d'appréhender les auteurs des attaques contre les Tours jumelles
en 2001. Les forces américaines sont restées en
occupation active, faisant de la guerre illégale et immorale en
Afghanistan la plus longue occupation étrangère de
l'histoire des
États-Unis.
En réponse à
l'agression militaire américaine en cours dans le monde et aux
augmentations bipartites du financement du Pentagone, nous appelons
à une marche du XXIe siècle sur le Pentagone à
l'occasion du 51e anniversaire de la grande marche de 1967 et
des marches qui ont suivi. Le budget militaire pléthorique
épuise nos
communautés et nos familles tout en décimant les nations
et les peuples qui ne nous ont rien fait.
Les organisatrices expliquent que le titre «
Marche des femmes sur le Pentagone » a été
choisi en réponse directe à une dirigeante de la
récente Marche des femmes qui a déclaré :
« J'apprécie que la guerre soit votre question Cindy
[Sheehan, initiatrice de la Marche des femmes sur le Pentagone] mais la
Marche des femmes ne
réglera jamais le problème de la guerre tant que les
femmes ne seront pas libres. »
« Beaucoup d'entre nous sommes convaincues
qu'AUCUNE femme n'est libre quand les États-Unis
dépensent des billions de dollars pour bombarder des millions de
personnes et occuper militairement plus de 150 pays dans le
monde », soulignent les organisatrices. Elles
expliquent :
La voix contre guerre/pour
la paix et anti-impérialiste a été exclue et
marginalisée. Nous sommes solidaires des mouvements prosociaux
et environnementaux [et les exhortons] à s'intéresser
à la guerre et aux préparatifs. La guerre nous affecte
tous d'une manière ou d'une autre. La guerre détruit
l'environnement naturel. Ce n'est pas et ne
deviendra pas un rassemblement pour faire sortir le vote au profit de
la moitié démocrate du parti de la guerre. C'est un appel
à l'action fondé sur des principes : nous devons
marcher pour la paix et contre la machine de guerre.
Pour information :
Cindy Sheehan : CindySheehan@MarchonPentagon.com
Emma Fiala : Emma@MarchonPentagon.com
Bonnie Caracciolo : bosmarch2018@gmail.com
Pour le calendrier des événements,
cliquez
ici.
Photos de la Marche sur le Pentagone du 21
octobre 1967
La marche sur le Pentagone à
Washington
le 21 octobre 1967 est considérée comme une des
premières grandes
manifestations contre cette guerre.
Devant le Pentagone, des soldats de la 82e division
aéroportée ont
barré la route aux manifestants et durant la manifestation les
membres des services d'ordre
ont arrêté près de 700 personnes et
blessé 47 personnes.
Luttons pour un gouvernement antiguerre,
une économie de paix et une démocratie
où c'est nous qui décidons!
- Voice of Revolution -
Nous saluons toutes les personnes qui participent
à la marche des femmes sur le Pentagone les 20 et 21
octobre à Washington ainsi que les participantes aux
manifestations soeurs dans des villes partout au pays. S'organiser pour
mettre la question de la guerre et de la paix à l'ordre du jour
et pour mettre en relief ce qui lie cette
question aux nombreux fronts de lutte pour les droits est une
contribution fondamentale à l'édification et à
l'unité des mouvements prosociaux et antiguerre des peuples. Les
revendications « Fermez toutes les bases américaines
à l'étranger » et « Rapatriez
immédiatement toutes les troupes américaines »
sont des façons importantes de
contribuer à la paix et de développer des relations de
respect et d'avantage réciproques. C'est ce que les peuples
d'ici et à l'étranger veulent et c'est ce pour quoi ils
luttent de diverses façons. L'Organisation
marxiste-léniniste des États-Unis (USMLO) se joint
à tous ceux et celles qui oeuvrent au succès de cette
action et pour que ces efforts se
poursuivent dans l'avenir. Nous mettons de l'avant comme mot d'ordre et
objectif d'unité : luttons pour un gouvernement antiguerre,
une économie de paix et une démocratie où c'est
nous qui décidons !
Le pouvoir politique, une question fondamentale
Nous sommes tous confrontés à des
conditions de repli de la révolution où les forces les
plus réactionnaires sont passées à l'offensive et
imposent une contrerévolution des plus brutales aux peuples.
Nous pouvons le constater par l'expansion des crimes d'agression et
d'ingérence des États-Unis sans égard à la
primauté du droit et par les
attaques antisociales au pays. Défendre le soi-disant
intérêt national est ce qui sert à justifier le
terrorisme américain, que ce soit sous forme de guerres par
drones, de sanctions, de changements de régime, d'attaques
contre les immigrants et les réfugiés, de meurtres commis
par la police, d'incarcérations de masse, de criminalisation
de la
dissidence et plus encore.
La situation est telle que les institutions de
gouvernance publiques comme le Congrès, les tribunaux et les
élections sont dysfonctionnelles. Elles ne règlent aucun
conflit entre ceux qui dominent, comme en témoignent les
nombreux affrontements publics entre l'armée, la
présidence et les agences de renseignement et au sein de ces
instances. Ces institutions sont incapables de maintenir la
notion que le consentement des gouvernés existe. Tout ce qui
reste, c'est un gouvernement de pouvoirs policiers où les
gouvernants agissent impunément et ont recours à la
violence arbitraire contre le peuple et sa résistance
organisée. Les cercles dirigeants ne se soucient pas de leur
légitimité, ils se
soucient uniquement de préserver leur pouvoir.
Si les cercles dirigeants américains sont
passés à l'offensive, leur système par contre
s'avère non viable et non propice à l'existence humaine.
Les grandes forces productrices humaines massives PEUVENT
résoudre les problèmes auxquels l'humanité est
confrontée — la pauvreté, les inégalités,
les changements climatiques et la guerre nucléaire.
Les êtres humains qui ont collectivement engendré cette
puissance sont parfaitement en mesure de la contrôler et de la
libérer dans les intérêts de l'humanité.
Mais le pouvoir politique doit être entre les mains du peuple
pour qu'il décide des affaires de la société, y
compris établir une nouvelle direction de l'économie et
de la politique.
Consciente de la signification de ces relations et de
la nécessité du pouvoir politique, l'Organisation
marxiste-léniniste des États-Unis met de l'avant
l'appel et l'objectif unificateurs : Luttons pour un gouvernement
antiguerre, une économie de paix et une démocratie
où c'est nous qui décidons ! Tous ceux et
celles qui
revendiquent la paix, la fermeture des bases, le
désinvestissement de la machine de guerre et des combustibles
fossiles, l'égalité et le droit au logement, à la
santé, aux emplois et à l'éducation, qui
défendent la Terre-Mère et qui s'opposent aux oligopoles
de l'énergie et de la guerre, en un mot, tous ceux et celles qui
défendent les droits ont un intérêt commun à
faire leur l'objectif d'un
gouvernement antiguerre. Nous avons besoin d'un gouvernement qui
répond aux revendications du peuple, la vaste majorité
des Américains, de mettre fin aux guerres des États-Unis
et de contribuer à la défense des droits de TOUS ET
TOUTES au pays et à l'étranger. Nous avons besoin d'une
économie de paix qui offre une nouvelle direction qui
est contre la guerre et pour les droits. Des pas dans cette direction
peuvent être faits dès aujourd'hui. Par exemple, à
New York, il y a une proposition de fermer la base aérienne
Niagara qui sert aux drones et au ravitaillement des aéronefs
qui larguent des bombes sur le Yémen, et de la transformer en
ferme solaire. Des actions unies avec des
objectifs proactifs tel un gouvernement antiguerre sont
nécessaires. Les manifestations aujourd'hui visent
principalement à unir les gens, à prendre une position
publique
pour le public, à développer la discussion politique sur
les
objectifs et à consolider le caractère organisé de
la
résistance. Dans une situation d'un gouvernement de pouvoirs
policiers, la
question n'est pas tant combien descendent dans la rue, mais
plutôt comment les manifestations, les conférences, les
forums publics et les médias indépendants ensemble
contribuent à élaborer des objectifs communs et une
pensée commune.
Une discussion politique à partir de notre point
de vue
Nous avons besoin d'une discussion
politique sur comment examiner les problèmes de notre propre
point de vue indépendant et comment organiser pour créer
un changement qui nous est favorable. Il faut
rompre avec le point de vue des riches selon lequel notre
rôle se résume à leur lancer des appels à
faire ce qui est juste et
correct. Notre rôle est d'organiser pour que nous soyons les
preneurs de décisions, c'est de décider ce qui est
nécessaire
pour remporter le pouvoir politique et quelles étapes sont
nécessaires pour y arriver.
Par exemple, dans les élections notre rôle
n'est pas uniquement de voter ou de ne pas voter, mais de lutter pour
être nous-mêmes les décideurs à chaque
étape, qu'il s'agisse d'établir l'ordre du jour ou de
choisir les candidats et, de façon plus générale,
de développer un processus électoral qui investit le
peuple
du pouvoir de gouverner et de
décider. Ce qui comprend dès maintenant exiger que tous
les candidats se prononcent sur les questions de guerre et de paix et
de démocratie.
Un gouvernement antiguerre requiert une nouvelle
direction de la politique et de l'économie. Il requiert une
démocratie moderne, où les droits de tous et toutes sont
au centre et le droit du peuple de gouverner et de décider est
mis de l'avant. Toute personne qui exige la paix et la justice a
intérêt à exiger une démocratie moderne
où c'est nous
qui décidons !
Nous sommes ouverts à la discussion à ce
sujet et nous appelons tous et toutes à lutter pour un
gouvernement antiguerre, une économie de paix et une
démocratie où c'est nous qui décidons !
Voice of Revolution est publié par
l'Organisation
marxiste-léniniste des États-Unis.
La guerre: une question de communauté
- Lynn Marie Petrovich -
La guerre touche tout le monde. Bien que certains
soient plus touchés que d'autres, il n'y a personne qui
échappe à la machine de guerre. Un exemple aux
États-Unis est le financement de la guerre. Le budget de la
défense est ahurissant. Le budget du Pentagone américain
de 2019 soutient 883 bases à l'étranger et est
nocif pour
l'humanité. Au lieu de terroriser nos frères et soeurs
à l'étranger, les milliards de dollars
dépensés pour la guerre pourraient servir à
résoudre une
foule de problèmes chez nous, y compris à peu près
toutes les questions pour lesquelles les gens descendent dans
la rue. De l'éducation aux soins de santé et aux
infrastructures jusqu'à l'environnement -
la machine de guerre accapare l'argent, le temps et toute l'attention.
Dans certains cas, l'impérialisme américain non seulement
empêche ces problèmes de se voir accorder le temps,
l'énergie et l'argent nécessaires, mais il exacerbe
également les problèmes.
Le budget « de défense »
américain pour 2019
[...] Plus de cent ans après la Première
Guerre mondiale, nous sommes engagés dans des guerres sans fin,
des guerres coûteuses et sans fin. Outre le lourd tribut humain,
combien une guerre sans fin - et un nombre croissant de bases
américaines dans le monde entier - coûte-t-elle chaque
année financièrement ? Il s'agit d'une tentative de
calculer raisonnablement le coût en dollars provenant des
contribuables pour nos centaines de bases réparties dans le
monde entier (celles qui sont pour la plupart en dehors des
théâtres de guerre), en commençant par la fin de la
Grande Guerre. J'ai entrepris cet exercice en utilisant mes
connaissances depuis plusieurs décennies en comptabilité,
les
rapports publics disponibles, des articles, des rapports de recherche,
des livres (pour tirer les conclusions), des entretiens avec des
militaires en poste et d'anciens combattants et en faisant appel au
gros bon sens. Eh bien, autant de bons sens que possible étant
donné que le budget militaire des États-Unis est le plus
important de
tous les pays du
monde, autant que les budgets militaires des 10 prochains pays les
suivant.
Parmi les nombreuses ressources utilisées dans
cette analyse, citons le document de 116 pages intitulé
« Aperçu du budget de la défense, demandes de
crédits budgétaires pour l'exercice 2019 du
département de la Défense des États-Unis
[DdD] » (The Report), dans laquelle les demandes
de 2019 s'élevaient à 686,1
milliards de dollars, soit une augmentation de 13 %
ou 74 milliards de dollars de plus qu'en 2018.
The Report n'est pas vraiment un budget de «
défense » ; il est plutôt un document qui
laisse planer des menaces d'extermination du monde entier :
« Les objectifs stratégiques pour les
exercices financiers 2018 à 2023 reflètent les
priorités du secrétaire :
(1) augmenter la létalité des forces
interarmées ;
(2) renforcer les alliances américaines et établir de
nouveaux partenariats ;
(3) réformer le département pour réinvestir des
ressources dans les priorités pour les combattants »
(The Report, page 9-3).
Si la planète est notre communauté, les
États-Unis sont la brute du quartier. La référence
au mot « létalité » se retrouve au moins
une trentaine de fois dans The Report (« force
plus létale », p. 2-6, « innovation
technologique pour augmenter la létalité »,
p.1-1, « en augmentant la létalité d'armes
existantes et
nouvelles » (p. 3-2).
Parmi les objectifs du département de la
Défense, citons l'objectif orwellien de « préserver
la paix par la force » et de « protéger le mode
de
vie américain » (un mode de vie dans lequel chaque
minute quatre personnes reçoivent un ordre
d'expulsion, 30 millions n'ont pas accès aux soins de
santé, 1,5 billion de dollars
de dettes accablantes liées aux prêts étudiants
et 63 % de la population n'a pas les moyens de se payer une
réparation urgente de 500 $.)
Sans les prédictions désastreuses (encore
financées entièrement) du The Report sur la domination
mondiale, on pourrait penser que cette demande de crédits
budgétaires était une satire. À la page 2-4,
l'approche stratégique des affaires étrangères
pour l'année à venir indique : « Pour
réussir dans un environnement de sécurité
émergent, le département et les forces interarmées
devront penser, manoeuvrer, trouver des partenaires et innover encore
plus que les puissances révisionnistes, les régimes
voyous, les terroristes et les autres acteurs de menaces. »
Et encore une fois, l'objectif numéro un est de
« Construire une force plus meurtrière ».
Dans un monde où l'argent n'est pas une
contrainte, The Report détaille spécifiquement les
priorités d'achat suivantes pour 2019 :
- Augmenter les effectifs de l'armée, de la
marine et de l'aviation de près de 26 000
personnes ;
- achater de dix navires de combat (18,4 milliards de dollars) ;
- Augmenter la production des avions de combat F-35 et F/A-18
(12,7 milliards de dollars) ;
- Renforcer la dissuasion en modernisant la triade
nucléaire ;
- Mettre davantage l'accent sur l'innovation technologique pour
accroître la létalité.
En outre, The Report indique que « le DdD a
utilisé plus de munitions que prévu au cours des
dernières années, principalement pour vaincre
l'État islamique d'Irak et de Syrie (EI), ce qui a
entraîné une demande accrue de reconstitution des stocks
de munitions » (3-6). En réponse à ces
besoins, la demande de crédits budgétaires
pour 2019 augmente de plus de 28 300 le montant de
production des munitions suivantes :
- Systèmes de lance-roquettes multiples
guidés ;
- Systèmes d'armes de destruction de précision
avancée ;
- Munition d'attaque directe conjointe ;
- Bombe de petit diamètre 1 (y compris les pièces de
rechange) ;
- les roquettes Hellfire ;
- Systèmes de missiles tactiques de l'armée.
L'augmentation totale du coût de ces munitions
dans le budget de 2019 est de 8,1 milliards de dollars
(p.3-7).
Dans un aveu surprenant (mais pas vraiment), The Report
indique que « la concurrence des grandes puissances, et non le
terrorisme, est désormais la principale préoccupation de
la sécurité nationale américaine »
(p. 2-1).
Mais revenons une minute en arrière. Une
perspective plus historique s'impose à ce stade-ci, ne
serait-ce que pour comprendre l'énormité des
dépenses des États-Unis au cours des 18
dernières années pour des guerres sans fin dans le monde
entier.
Financement de la guerre
Il y a cent ans, les coûts financiers de la
Première Guerre mondiale pour les États-Unis
s'élevaient à environ 22,6 milliards de dollars,
soit aujourd'hui 328 milliards de dollars, ajustés à
l'inflation. La demande de budget du département de la
Défense pour 2019 s'élève à 686,1
milliards de dollars, soit le double de ce
qu'il en a coûté aux États-Unis pendant la
Première Guerre mondiale.
La demande de budget de 2019 du département
de la Défense, d'un montant de 686,1 milliards de dollars,
comprend 89 milliards de dollars pour les opérations de
contingence à l'étranger (OCO), qui finance
principalement les guerres (opérations, soutien sur le
théâtre des opérations, programmes
classifiés, forces de la
coalition, formation
anti-ISIS, sécurité, etc.). Les zones
spécifiquement indiquées comprennent l'Afghanistan,
l'Irak, la Syrie et les sites « d'autres
mobilisations ».
Selon le rapport, à lui seul le financement des
OCO pour la période de 18 ans allant de 2001
à 2018 totalisait 1 800 milliards de dollars
(p. 1 à 3), soit près de 101 milliards de
dollars par an - montant qui correspond approximativement aux budgets
combinés annuels des départements de
l'Éducation (60 milliards de dollars), de la Santé et des
Services sociaux (18 milliards de dollars), des Transports (15,6
milliards de dollars) et du Travail (9,4 milliards de dollars).[...]
883 bases militaires autour du monde et en croissance
En parcourant divers documents, publications, livres et
documents de recherche, j'ai dressé une liste des pays ayant des
bases militaires américaines en dehors des États-Unis.
Cette liste comprend les territoires américains (Guam,
îles Vierges américaines, Îles Mariannes, Samoa
américaines et Porto Rico) et leurs bases dans 183 pays,
sur
sept continents et sept étendues d'eau. Ce nombre n'inclut pas
les ambassades des États-Unis et peut ou non inclure d'autres
sites tels que les tremplins (sites plus petits, temporaires
et/ou non autorisés) et les sites d'opérations
spéciales.
Certains documents accessibles au public,
émanant du gouvernement américain, se contredisent. Par
exemple, le plus récent coût moyen par personne de
l'armée de terre est légèrement inférieur
à 100 000 dollars (94 300 dollars). Cependant,
d'autres documents de la défense calculent le coût moyen
par personne
à 55 000 dollars. Je ne pouvais pas trouver un
document unique et complet qui tienne compte du coût total des
bases outre-mer (en outre, bon nombre d'entre eux excluaient le
coût des bases sur les territoires américains). J'ai donc
pris des données disponibles de différentes sources pour
calculer les coûts contenus dans ce document.
Là où il y a des contradictions, je le note.
Édifices et structures
J'ai commencé avec l'exercice financier 2019 du
département de la Défense(DdD)
où on reconnaît l'existence d'un actif de 2,6
billions de dollars dans le bilan des livres du Département
(6-2). Au sujet de ces actifs, un autre rapport -- Rapport de la
structure basale de l'année fiscale 2017 affirme :
Le département de la
Défense gère un portfolio de biens immobiliers à
l'échelle mondiale qui couvre 50 États, 8
territoires américains y compris les régions
périphériques, et 41 pays étrangers. La
majorité des sites étrangers sont situés en
Allemagne (120 sites), au Japon (121 sites) et en Corée du sud
(78 sites). »
(Rapport sur la structure basale page DdD-6.)
Selon le Rapport sur la structure basale il y aurait au
total 4 793 sites à l'échelle mondiale, d'une
valeur de 1,046 billions de dollars, couvrant 27,2 millions
d'acres de terrains. Des 883 sites identifiés, le Rapport
sur la structure basale vérifie 110 sites sur des
territoires américains et 517 autres sites
outre-mer, un total de 627 sites à l'extérieur des
États-Unis d'une valeur d'environ 200 milliards de dollars
en date du 30 septembre 2016.
Dans ce portfolio mondial de 4 793 sites
couvrant plus de 27 millions d'acres, on retrouve :
(1) Des édifices : « Le DdD
occuperait 275 504 édifices partout dans le monde,
d'une valeur de 705 milliards de dollars et comprenant plus
de 2,2 milliards de pieds carrés (DdD-8). »
Parmi
ces édifices, il y a des édifices à vocation
administrative, des installations communautaires, des logements
pour les familles, des hôpitaux ainsi que des installations
médicales, d'entretien, de production, d'opérations et de
formation, de recherche et de développement, d'essais,
d'approvisionnement, de logements pour les troupes, de cuisines, de
services et d'améliorations de terrains.
(2) Structures : les structures du DdD
partout dans le monde sont d'une valeur de plus de 163 milliards
de dollars.
(3) Structures linéaires : le DdD
gère plus de 112 931 structures linéaires
partout dans le monde d'une valeur de plus de 178 milliards de
dollars. Des structures linéaires sont des installations qui
pour fonctionner doivent s'étendre sous forme de terrains
d'atterrissage, de routes, de voies ferroviaires, d'oléoducs,
de clôtures, de pavé et de lignes de distribution
électriques.)
La différence entre mon estimation
de 883 bases outre-mer et les 627 mentionnées dans le
Rapport sur les structures pourrait s'expliquer ainsi :
(1) Le DdD se prépare à se soumettre
à une des plus importantes vérifications des états
financiers de l'année fiscale 2018, qui tiendra compte des
fonds généraux et des fonds de roulement. La
vérification ciblera entre autres « la découverte
de biens immobiliers et d'équipement général non
enregistrés dans le système comme tel
(6-3). » (On prévoit, à la lumière des
vérifications antérieures, que tous les actifs sous forme
de sites à l'étranger — édifices, routes,
structures — ne sont pas enregistrés dans les livres du DdD).
(2) Des 883 sites, 95 sont des sites plus
petits et pourraient ne pas faire partie du Rapport sur les structures
basales.
(3) Le Rapport sur la structure basale
identifie 517 sites dans le monde (en dehors des territoires
américains), mais si on scrute à la loupe le même
rapport (pages DdD70 à DdD85), il en résulte un total de
près de 600 sites.
Les commandements de combat de formation et
opérationnels
Le rapport identifie dix commandements de combat de
formation et opérationnels et nomme les neuf suivants :
USAFRICOM (Afrique)
USCENTCOM (Royaume de Jordanie)
USCYBERCOM (environnement virtuel)
USEUCOM (Europe)
USNORTHCOM (Homeland Defense)
USPACOM (Corée)
USSOUTHCOM (Amérique latine)
USSTRATCOM (dissuasion nucléaire)
USTRANSCOM (mobilité mondiale complète)
Les coûts notés dans ce rapport sont :
(1) Les coûts fixes qui ne fluctuent pas si un
site en particulier n'est pas occupé. Par exemple :
paiements d'allocation ou hypothécaires, impôts fonciers,
assurances, entretien.
(2) Les coûts variables qui fluctuent en raison
de l'utilisation. Par exemple, la consommation de services, la
réparation et l'entretien, le nettoyage, l'enlèvement de
détritus, les coûts croissants en raison
d'activités des quartiers environnants.
Un rapport de recherche de la Rand Corporation
de 2013 reconnaît que la totalité des coûts est
plus élevée outre-mer même en tenant compte du
soutien du pays hôte. J'ai donc adopté une approche
conservatrice dans les calculs suivants.
Personnel
Des près de 2 millions de militaires, y
compris les réserves et la Garde nationale, près
de 12 %, ou 238 000, sont déployés
vers des bases outre-mer (à l'exception d'OCO). Quand on parle
de
personnel, il s'agit des salaires de base, des retenues salariales, des
primes (d'accueil et incitatives), des pensions, des
uniformes, du transport, de la formation de base et des camps de
survie, de l'assurance-vie, de l'éducation, de l'assignation
d'armes, de l'allocation annuelle pour les uniformes et de l'entretien
des armes. Afin de calculer ces dépenses, j'ai commencé
à partir du salaire de base quotidien du personnel militaire et
j'ai ajouté à ces dépenses les
obligations mentionnées plus haut et les montants
calculés au prorata des dépenses outre-mer.
Coût annuel du personnel : 22,9
milliards de dollars
Transport
Les coûts du transport comprennent
l'Armée, les Forces aériennes, la Marine et la Garde
nationale et représentent les coûts requis pour
transporter le personnel sur des sites outre-mer et pour le retour.
Selon le rapport, « Stationnement des forces militaires
américaines 2011 », le coût annuel moyen
du transport outre-mer par
personne était de 5 200 $ et fluctuait en
fonction du lieu de déplacement.
Coût annuel de transport : 1,3 milliard
de dollars
Entretien des installations
Le DdD occupe ou entretient des édifices, des
installations et des structures linéaires de plus de 1
billion de dollars partout dans le monde. La valeur du portfolio
outre-mer est d'environ 200 milliards de dollars, pour près
de 50 000 structures. J'ai eu recours à un standard de
pas moins de 1 % de la valeur
de l'actif, et j'ai rajouté les assurances,
l'amélioration des immobilisations, les imprévus, et j'ai
calculé un coût annuel d'entretien outremer (y compris les
bases en territoire américain).
Coût annuel de l'entretien des
installations : 7,5 milliards de dollars.
Construction
La demande de budget du département de la
Défense pour 2019 comprend une augmentation de 17
milliards de dollars du budget de l'OCO pour la construction
d'installations à l'étranger.
Les projets de construction de l'année
précédente et en cours comprennent :
- Le centre de la communauté militaire de
Kaiserslautern, en Allemagne, est un bâtiment de l'armée
de l'air de 8 étages et d'une superficie
de 844 000 pieds carrés. Il comprend un quartier
visiteur de 350 salles, un cinéma à quatre salles,
Power Zone, Outdoor Living, Toyland / Four Seasons, un restaurant, des
vendeurs de voitures neuves et autres vendeurs dans un
aménagement de centre commercial de style américain et un
mur d'escalade à deux étages. Il est conçu pour
accueillir environ 50 000 militaires et leurs familles. Les
coûts de construction sont difficiles à déterminer
(car la Force aérienne ne tient pas les comptes pour le
coût total de
cette installation, qui a connu plusieurs retards, déficiences
et dépassements liés à la construction). Le
coût total devrait dépasser 215 millions de dollars.
- La construction de l'hôpital militaire de
Landstuhl en Allemagne devrait coûter un peu moins d'un milliard
de dollars (990 millions de dollars) et s'achever en 2021. Cet
hôpital devrait remplacer le centre médical
régional de Landstuhl en tant que principal centre
médical européen de l'armée.
- La construction d'un entrepôt de
matériel médical à la base aérienne de
Kadena au Japon. Le coût de ce bâtiment devrait
dépasser 20 millions de dollars.
Le coût total de la construction des 3
installations susmentionnées dépasse 1,2 milliard de
dollars.
En tenant compte du coût de la construction
à l'étranger, la demande de budget du département
de la Défense 2019 pour la construction à
l'étranger et l'application d'un facteur de multiplication, j'ai
proposé une estimation prudente du coût annuel de la
construction (car tout l'argent ne sera pas dépensé en
un an.)
Coût annuel de la
construction : 4,8 milliards de dollars
Soins de santé
La demande de budget du département de la
Défense 2019 reconnaît que les coûts des soins
de santé représentent environ 9 % de son budget
(à l'exclusion des soins de longue durée, des blessures
liées à une invalidité ou des blessures
permanentes). Les coûts des soins de santé incluent
l'utilisation des installations de
Veterans Affairs, du Tricare et les services aux familles des soldats
morts au combat.
Coût annuel des soins de
santé : 5,9 milliards de dollars
Entraînement
Le coût estimé de la formation du
personnel à l'étranger tient compte : (a) des
pièces d'équipement directes, (b) du coût du
carburant, (c) des coûts des logiciels postproduction et (d) des
coûts d'appui indirects. En calculant les coûts de
formation pour l'armée, la marine, la force aérienne,
etc., et en tenant compte des coûts historiques
totaux par an pour NORTHCOM, AFRICOM et SOUTHCOM, soit 980
millions de dollars en 2012, j'ai appliqué le coût
annuel des augmentations de l'inflation et un coût annuel pour
les exercices de formation continue pour le personnel militaire.
Coût annuel de la formation : 1,0
milliard de dollars
Assainissement de l'environnement
La contamination de l'environnement est un sous-produit
des essais d'armes et balistiques et de l'entraînement de toutes
les divisions de l'armée. Ajoutez à cela des fosses de
brûlage, de l'uranium appauvri, des espèces
détruites sur terre et dans l'eau, des réserves d'eau
empoisonnées et le nettoyage en cours des retombées des
essais
nucléaires, pour n'en nommer que quelques-unes.
À titre d'exemple, Guam, avec ses 210 km2,
abrite des dizaines de bases militaires américaines. Son
écosystème a énormément souffert lorsque
des serpents bruns ont été introduits sur l'île, y
entrant au fil des décennies avec un équipement militaire
américain. Ces 2 millions de serpents bruns ont
court-circuité les systèmes
électriques, dévasté la croissance de nouveaux
arbres et éliminé des espèces d'oiseaux
entières.
Selon Science Alert, « 10
espèces d'oiseaux sur 12 originaires de Guam avaient
disparu, y compris un martin-pêcheur qu'on ne peut trouver nulle
part ailleurs sur Terre ». L'armée a
dépensé pas moins de 12 millions de dollars à
elle seule pour tenter d'éradiquer ce problème.
Coût annuel d'assainissement de
l'environnement : 1,3 milliard de dollars
Allocations et coûts des sites
Les indemnités et les coûts de site pour
l'armée, la force aérienne, les marines et la marine
comprennent l'allocation de base pour le logement, les allocations de
logement à l'étranger, les indemnités de vie
chère et les indemnités de séparation des
familles. Le coût annuel moyen par personne est
de 25 900 $.
Coût annuel des indemnités et des
coûts liés aux sites : 3,3 milliards de dollars
Soutien aux familles militaires
Le budget 2019 demandé par le
département de la Défense pour le soutien des familles de
militaires s'élève à 8,1 milliards de dollars
et comprend : (1) des programmes de protection de l'enfance et de
la jeunesse, (2) le soutien moral, le bien-être et les loisirs,
(3) les services aux combattants et aux familles, (4) le
commissaire, (5) les écoles à l'étranger du
département de la Défense et (6) l'emploi de conjoint
militaire.
Coût annuel de l'aide aux familles des
militaires, 2,4 milliards de dollars
L'estimation des coûts ci-dessus n'inclut
pas :
-les soins médicaux prolongés et de
longue durée pour les anciens combattants partiellement ou
définitivement invalides ;
- les coûts juridiques des activités criminelles commises
par le personnel militaire sur des sites de base permanents ;
- les paiements aux communautés pour le remboursement des
coûts de voisinage liés à la base ;
- les frais de négociation, de services juridiques et autres,
pour la protection des terres, la restauration et l'extraction des
ressources.
RÉSUMÉ :
Coût du personnel : 22,9 milliards de dollars
Transports : 1,3 milliard de dollars
Entretien des installations : 7,5 milliards de dollars
Construction : 4,8 milliards de dollars
Soins de santé : 5,9 milliards de dollars
Formation : 1,0 milliard de dollars
Restauration environnementale : 1,3 milliard de dollars
Allocations et coûts de site : de 3,3 milliards de
dollars
Soutien aux familles des militaires : 2,4 milliards de dollars
Coût
total
annuel
des
bases militaires
d'outre-mer : 50,4 milliards de dollars
Ajouter
- Opérations de contingence à l'étranger (financer
les guerres) : 89,0 milliards de dollars, inclus dans le
rapport.
Coût total
estimatif annuel des opérations à
l'étranger : 139,4 milliards de dollars
La guerre n'est pas une activité normale. Le
budget 2019 du département de la Défense articule
clairement la montée en puissance des forces militaires,
l'expansion des « solutions » militaires dans le
monde. Il est absolument nécessaire de discuter du rôle
des États-Unis dans la destruction de notre planète.
Derrière « le plus important
investissement du secteur privé
de l'histoire du Canada »
Le projet LNG Canada dans le nord de
la Colombie-Britannique
- K.C. Adams -
« Le plus important investissement
du secteur privé de l'histoire du Canada »
- le premier ministre Justin Trudeau
Le projet LNG Canada, illustré ici par la ligne orange, a
été lancé officiellement le
2 octobre 2018.
Le premier ministre de la Colombie-Britannique et le
premier ministre du Canada étaient présents à
Vancouver le 2 octobre pour l'inauguration officielle du projet
d'exportation de gaz naturel liquéfié de 40 milliards de
dollars de LNG Canada. Les deux
représentants politiques des oligopoles privés
attendaient patiemment la
décision d'aller de l'avant annoncée plus tôt dans
la journée par Maarten Wetselaar de Shell Global,
représentant du consortium de Royal Dutch Shell, Mitsubishi
Corp., Petronas, PetroChina Co.et Korean Gas Corp, qui contrôlent
LNG Canada et en sont collectivement les propriétaires.[1]
Wetselaar a dit aux médias
rassemblés : « Les gouvernements du Canada et de la
Colombie-Britannique ont veillé à ce que le bon cadre
fiscal soit en place pour que la tarte soit divisée de
façon juste et équitable. »
La « tarte » qui sera «
divisée de façon juste et équitable »
est l'abondance de nouvelle valeur engendrée par les
travailleurs par leur extraction de gaz naturel du nord-est de la
Colombie-Britannique par la méthode de fracturation hydraulique,
la construction d'un oléoduc de 670 kilomètres
servant à transporter le gaz naturel
vers Kitimat sur la côte nord de la Colombie-Britannique, la
construction d'une usine de liquéfaction du gaz naturel à
Kitimat pour refroidir le gaz naturel et le transformer en gaz naturel
liquéfié (GNL) et la construction de pétroliers
spéciaux pour le transport de GNL vers des clients à
l'étranger.
Le « bon cadre fiscal » est un
ensemble de stratagèmes pour payer les riches qui garantit
un profit substantiel aux cinq oligopoles et aux monopoles de la
construction qui participent au « plus important investissement
du secteur privé de l'histoire du Canada ».
LNG Canada a prévu un budget de près
de 16 milliards de dollars pour la construction en Asie de
composantes modulaires pour l'usine et le terminal de LNG qui seront
ensuite transportées à Kitimat. Un autre 24
milliards de dollars du budget est prévu pour se procurer la
capacité de travailler des mineurs et des travailleurs de
la construction et pour payer la valeur des machines et du
matériel nécessaires pour l'extraction de gaz naturel, la
construction de l'oléoduc, l'assemblage de l'usine et du
terminal de GNL et mettre en marche l'opération au complet. LNG
Canada a déjà réservé en sous-traitance les
services de TransCanada Corporation pour la construction et
l'opération de l'oléoduc de gaz naturel de 670
kilomètres.
Un haut fonctionnaire du gouvernement de la
Colombie-Britannique présent à la conférence de
presse a dit que les « premiers incitatifs financiers du
projet » sont de l'ordre de 5,35
milliards de dollars. Il n'a pas été question d'annoncer
les chiffres correspondant aux « incitatifs financiers du
projet » de la part du fédéral,
mais c'est un secret de polichinelle que des milliards de dollars en
subventions fédérales d'Infrastructure Canada sont mis
à la disposition du projet. Dans son budget 2017, le
gouvernement fédéral de Trudeau a mis 10
milliards de dollars de côté pour les stratagèmes
pour
payer les riches liés aux projets d'infrastructure en commerce
et
en transport.
Lors de l'annonce, le
premier ministre néodémocrate de la Colombie-Britannique,
John Horgan, a dit : « Le potentiel de notre province est
illimité, et la responsabilité de cette
génération de Britanno-Colombiens est de prendre les
décisions qui tiennent compte de ce potentiel. La
décision d'aujourd'hui de LNG Canada d'investir dans le
nord de la Colombie-Britannique est la preuve qu'il est possible
d'équilibrer nos priorités économiques,
environnementales et de réconciliation. C'est un
équilibre qui bénéficiera au peuple de la
Colombie-Britannique puisque nous allons bâtir une
économie plus propre. »
M. Horgan n'a pas voulu reconnaître la
contradiction inhérente à son affirmation, la question de
« Qui décide ? ». D'un côté,
il dit que la responsabilité de décider est
assumée par « cette génération de
Britanno-Colombiens ». De l'autre, il parle des oligarques
de LNG Canada qui ont décidé d'aller de l'avant avec le
projet.
Il s'agit d'une contradiction fondamentale qu'on ne peut faire
disparaître avec des phrases creuses telles «
équilibrer » ceci et cela ou en évoquant
l'enthousiasme général qu'au moins on construit quelque
chose et qu'il y aura du travail pour des milliers de travailleurs pour
qu'ils créent de la valeur.
L'oligarchie financière décide ou le
peuple décide : c'est la contradiction à laquelle
l'humanité est confrontée. La classe ouvrière doit
engendrer de nouvelles formes sociales et politiques et des relations
humaines par lesquelles le peuple peut décider de la direction
de l'économie et avoir le contrôle de son économie
et de la «
tarte » entière créée par son travail.
(À suivre : Une étude de l'impact
du projet de LNG Canada sur l'environnement naturel)
Note
1. Voir article précédent sur LNG
Canada : « Le vol des
ressources du Canada dans le nord de la Colombie-Britannique :
Ceux à qui profite le projet de LNG Canada d'extraction, de
liquéfaction et d'expédition de gaz naturel en
Colombie-Britannique », K.C. Adams, LML
du 5 mai 2018.
D'autres magouilles autour de
l'oléoduc Trans Mountain
La définition du gouvernement Trudeau
de « bien faire les choses »
- Peggy Morton -
À la suite de la décision de la Cour
d'appel fédérale du 30 août dans l'affaire
Tsleil-Waututh nation c. Canada (Procureur général)
(2018 CAF 153), le gouvernement Trudeau a déclaré
qu'il ne ferait pas appel de la décision de la cour de bloquer
le projet d'expansion du Trans Mountain parce que le gouvernement n'a
pas suffisamment consulté des peuples autochtones dont les
territoires sont concernés. Il a plutôt lancé deux
processus qui, selon lui, sont nouveaux et conçus pour «
bien faire les
choses » cette fois-ci. Que signifie « bien faire les
choses cette fois-ci » lorsque vous êtes le
gouvernement Trudeau ?
Le gouvernement a fait deux annonces. La
première concerne la conclusion du tribunal selon laquelle
l'Office national de l'énergie (ONÉ) n'avait pas tenu
compte de l'incidence de l'augmentation du trafic de pétroliers
dans la mer des Salish découlant du projet d'agrandissement de
Trans Mountain et de ses responsabilités en vertu de la Loi
sur les espèces en péril. En réponse à
cette décision, le gouvernement a chargé l'ONE de
procéder à un examen et de produire un rapport le 22
février 2019, soit sur une période 22 semaines.
La deuxième annonce
concerne sa décision de ne pas en appeler de la
décision de la Cour fédérale devant la Cour
suprême du Canada, mais de mener des « consultations de la
phase III » avec 117 « groupes »
autochtones touchés par le projet d'agrandissement du
réseau de pipelines de bitume Trans Mountain (TMX). Le
gouvernement a nommé l'ancien juge de la Cour suprême du
Canada, l'honorable Frank Iacobucci, représentant
fédéral chargé de superviser le processus de
consultation. L'annonce mentionnait que le ministre des Ressources
naturelles, Amarjeet Sohi, « commencera par discuter avec eux de
la bonne façon de procéder pour réussir, cette
fois-ci, le
processus de consultation. Nous veillerons à ce que les
Autochtones aient voix au chapitre tout au long de ce
processus. »
Il est important de s'arrêter sur ce que veut
dire « faire les choses de la bonne façon ». Le
gouvernement fédéral a également indiqué
clairement que s'il procède à une nouvelle série
de consultations et à un bref examen de l'impact du projet sur
le milieu marin, le TMX ira de l'avant. L'atténuation des
impacts négatifs du pipeline doit
être « économiquement viable ». Bien que
ce terme ne soit pas défini, il ne peut que signifier que le
« droit » des propriétaires privés - en
l'occurrence les monopoles qui sont des expéditeurs
déterminés - de s'enrichir doit être maintenu.
Ce que le gouvernement Trudeau entend par «
réussir, cette fois-ci, le processus de
consultation » est révélé par la
façon dont il s'y prend. Il a envoyé une lettre
datée du 26 septembre concernant la
réévaluation du projet de pipeline Trans Mountain et des
navires pétroliers aux « groupes autochtones
concernés » et aux «
Canadiens préoccupés ». La lettre demande des
commentaires sur les points suivants :
1. l'évaluation
du transport maritime lié au projet à inclure ou non dans
l'évaluation ;
2. les points de vue sur une ébauche de
liste de « questions relatives à son
réexamen ;
3. la conception de la procédure
d'audience à utiliser pour l'examen en
réexamen ;
4. quels ministères et agences
gouvernementales devraient fournir à l'Office de l'information
durant les audiences.
Les réponses devraient être soumises en
moins d'une semaine. Elles seront ensuite examinées et une liste
finale de questions publiée.
Une lettre ouverte adressée à l'ONE par
l'Union des chefs indiens de la Colombie-Britannique (UBCIC) condamne
le processus imposé par le conseil pour réévaluer
le TMX. « Nous condamnons le fonctionnement actuel de ce
processus. Des questions prédéterminées, des
délais ridiculement courts et une rhétorique
évidente pour éviter
d'inclure les conséquences de l'augmentation du trafic de
pétroliers au large de la côte de la Colombie-Britannique,
malgré l'arrêt de la Cour d'appel fédérale.
Le fait que l'évaluation précédente était
insuffisante en raison de l'omission du transport maritime indique que
la réévaluation de l'ONE n'a qu'un seul objectif :
mener ce projet à
terme, en dépit des décisions de la Cour, de l'opinion
publique et de l'opposition des autochtones. »
L'UBCIC souligne que le gouvernement s'est engagé
à mettre en oeuvre la Déclaration des Nations unies sur
les droits des peuples autochtones (DNUDPA) sans réserve. La
DNUDPA reconnaît le droit de « libre consentement
préalable et éclairé », qui a ensuite
été violé à chaque étape du
processus.
L'ONE a déjà établi l'ordre du
jour de la consultation, prédéterminé les
questions et les conclusions. Il rencontre des « groupes
préoccupés » comme s'il menait une
étude de marché. Il ne s'adresse même pas aux
peuples autochtones concernés ni aux communautés locales
composées de citoyens et de résidents qui font partie
d'un
corps politique responsable de son bien-être dans son ensemble, y
compris celui des peuples autochtones. La navigation maritime est
clairement une question cruciale sur la côte ouest qui
préoccupe les nations autochtones et les Canadiens.
Répondre aux ordres du jour établis par d'autres ne
constitue pas une véritable consultation, comme le
souligne l'UBCIC. Ça ne marchera pas.
L'incapacité du gouvernement à faire
correspondre les mots aux gestes révèle la crise dans
laquelle les institutions démocratiques sont embourbées.
La vision des riches selon laquelle, en raison de leur
propriété privée de l'économie
socialisée, ils ont le droit de prendre toutes les
décisions est un outrage aux véritables
propriétaires de la terre et
du bien public. C'est un mépris envers les peuples autochtones
qui n'ont jamais cédé ce territoire et dont l'existence
même est constamment attaquée. C'est refuser de
reconnaître la nécessité d'une nouvelle direction
de l'économie et des droits des travailleurs qui créent
réellement la valeur ajoutée. Les décisions qui
entraînent des conséquences
d'une telle ampleur doivent être entre les mains de la classe
ouvrière, des Canadiens et des peuples autochtones.
L'élection présidentielle
au Brésil passe au deuxième tour
La lutte pour la démocratie s'intensifie
- Margaret Villamizar -
La manifestation à Sao Paulo le 10 octobre 2018 suite à
l'annonce des résultats de l'élection a montré la
détermination des Brésiliens à ne pas retourner
à la dictature sous Bolsonaro.
Le 28 octobre, un deuxième et ultime tour
aura lieu pour l'élection du prochain président du
Brésil puisque le premier tour n'a pas été
concluant. Les deux adversaires sont Jair Bolsonaro du Parti social
libéral (PSL), qui a obtenu 46 % des voix admissibles
au premier tour, et Fernando Haddad du Parti des travailleurs
(PT) qui a obtenu un peu plus de 29 % des voix. L'ancien
président Luis Inacio « Lula » da Silva, qui
devait être le candidat présidentiel du Parti des
travailleurs, s'est fait interdire de se présenter comme
candidat par des mesures du système judiciaire brésilien
qui sont une simple extension du coup constitutionnel
perpétré contre le corps politique avec comme cible
principale le PT.
Lors de ces
élections, l'oligarchie financière responsable du coup
constitutionnel pour faire tomber le PT et changer la direction de
l'économie a confié la tâche de remporter les
élections à Bolsonaro, un ancien capitaine militaire, et
à son co-candidat, un général à la
retraite, afin qu'ils veillent à ce que la direction de
l'économie soit favorable
à l'oligarchie financière et non au peuple. Les grands
intérêts économiques au pays et à
l'étranger ont misé énormément sur les
résultats de cette élection, eux qui se sont
déjà prêtés à toutes sortes
d'activités criminelles et sans scrupules pour faire tomber le
PT.
Le candidat présidentiel du PT, Fernando Haddad,
est un ancien ministre de l'Éducation qui était aussi
maire de Sao Paulo. Sa co-candidate à la vice-présidence,
Manuela D'Avila, est une ancienne dirigeante du mouvement
étudiant qui a par la suite été élue aux
assemblées législatives au niveau fédéral
et d'État de Rio Grande do Sud pour
le Parti communiste du Brésil (PCdoB). Leur programme est de
mettre fin à la destruction nationale
imposée au Brésil
par l'oligarchie financière après que la
présidente Dilma Rousseff ait été démise de
son poste il y deux ans par un coup constitutionnel.
Dès que la nouvelle a été
annoncée que Bolsonaro n'avait pas réussi à
remporter la victoire souhaitée au premier tour, les forces
populaires se sont mises en action pour unir tous ceux qui pouvaient
l'être pour empêcher l'oligarchie financière et les
militaristes de réussir un coup électoral au
deuxième tour.
Le PCdoB est d'avis que la tenue d'un deuxième
tour est en soi une immense réalisation des forces
démocratiques, populaires et progressistes et un échec
pour la candidature de Bolsonaro. Le PCdoB fait valoir que la
candidature de Bolsonaro a été catapultée par les
médias monopolisés, d'importants regroupements
économiques et financiers et
des sections de l'appareil d'État. Ces forces ont
déclenché une opération majeure, y compris des
actes illégaux comme un tumulte de fausses nouvelles sur les
médias sociaux dans le but d'obtenir une victoire dès le
premier tour.
La tâche entre maintenant et le 28 octobre,
selon le PCdoB, consiste à développer un vaste front
démocratique en appui à la présidence d'Haddad. Il
lance un appel à ceux et celles dont les candidats ne se sont
pas rendus au deuxième tour, les électeurs qui ont
gaspillé leur bulletin de vote, n'ont rien indiqué sur
leur bulletin de vote ou
se sont abstenus de voter et les autres qui ont voté en faveur
de Bolsonaro sans comprendre quels intérêts il
représente réellement et qui il servira s'il
accède à la présidence.
Sao Paulo le 10 octobre 2018
Même si voter est obligatoire pour les 18 ans
et plus au Brésil, plus de 20 % des 147 millions
d'électeurs enregistrés ne sont pas allés voter.
Plus de 10 millions de personnes ont gaspillé leur vote ou
laissé leur bulletin de vote blanc.
D'anciens candidats et membres d'autres partis,
organisations et groupes religieux se sont avancés pour appuyer
la candidature du PT et contribuer à empêcher que
Bolsonaro n'accède à la présidence et tout ce que
cela représenterait pour le Brésil. On a rapporté
que es milliers de
personnes ont marché à Sao Paolo et Porto Alegre
suite au premier tour
pour exiger la préservation de la démocratie et
dire : « Jamais plus la dictature ! » Les
manifestations sont organisées dans l'esprit des marches
massives de « Lui, jamais ! » organisées
par les femmes partout au Brésil le 29 septembre.[1] Les
étudiants universitaires de Sao Paulo, Brasilia, Porto Alegre et
d'ailleurs organisent des réunions et bâtissent un front
antifasciste autour de la coalition « Le Brésil heureux
à nouveau » pour le deuxième tour de
l'élection. Les étudiants des écoles secondaires
à Belem, dans l'État de Para, ont débrayé
à la défense de la démocratie et du droit à
l'éducation.
La situation que vivent les Brésiliens met
en relief la nécessité que les activistes politiques
mobilisent le peuple de façon massive pour priver les
élites dirigeantes de leur capacité de déclarer
qu'elles ont un mandat pour la dictature qu'elles comptent imposer au
nom de la démocratie. Le pouvoir de contrôler les
questions d'importance qui
touchent à la vie du peuple repose entre les mains du peuple et
celui-ci cherche à s'en servir pour priver l'élite
dirigeante du pouvoir de le priver de ce qui lui appartient de droit.
D'importantes luttes pour
s'investir du pouvoir comme celle que mène présentement
le peuple brésilien devront être menées avec le
plein poids de l'organisation et du nombre au service de la tâche
à accomplir.
La classe ouvrière du monde entier ne fait qu'un
avec le peuple brésilien dans cette lutte de portée
historique.
Rassemblement étudiant à Rio de Janeiro le 10 octobre 2018
Porto Alegre le 10 octobre 2018
Note
1. Voir « Gigantesques manifestations 'Lui, jamais!' partout au
Brésil », LML du 6 octobre 2018
Lisez Le
Marxiste-Léniniste
Site web: www.pccml.ca
Courriel: redaction@cpcml.ca
|