Référendum sur la
réforme électorale en
Colombie-Britannique
Que faire quand le peuple reste officiellement aussi
privé de pouvoir que jamais à cause d'un processus
référendaire truqué d'avance?
Le
Marxiste-Léniniste a
examiné les documents relatifs au référendum de la
Colombie-Britannique qui va se tenir à l'automne et a tenu des
discussions sur la façon dont les travailleurs peuvent
intervenir pour favoriser les intérets des Britanno-Colombiens.
Qu'est-ce
qui
peut
être
fait
en
ce
moment
alors
que
le
processus entier a été truqué de manière
à garder le mouvement du peuple pour s’investir
du pouvoir plus officiellement insaisissable que jamais.
La lutte du peuple pour
s'investir du pouvoir, son désir d'exercer un contrôle sur
les décisions que prennent les gouvernements et qui affectent sa
vie, sont ce qui le pousse à appuyer un mode de scrutin qui
remplace le système majoritaire uninominal à un tour par
un autre système qui traduit mieux le vote exprimé en
sièges à la législature. Le
fait que ces gouvernements de partis ne sont pas
perçus comme des gouvernements qui
représentent des majorités contribue à la crise
dans laquelle la démocratie représentative est
plongée. Ils ne sont simplement pas perçus comme des
gouvernements qui gouvernent avec le consentement des gouvernés.
Malheureusement, la motivation des partis politiques
qui font partie du système de cartel de partis de
l'establishment, qui garde les mêmes partis au pouvoir, est soit
de maintenir le système actuel ou d'obtenir une distribution
plus équitable des sièges pour eux-mêmes.
Un autre point important à garder à
l'esprit
est que le système de gouvernement de parti perpétue
l'illusion que les votes exprimés représentent un appui
populaire pour les partis qui forment un gouvernement et que les
élus représentent leurs électeurs. Ils
prêtent même un serment d'allégeance qui est
à la personne d'État et non au peuple. Ces
partis sont au service des intérêts privés de la
personne d'État et non des intérêts du peuple. Ce
n'est pas le peuple qui est investi de la souveraineté, mais la
personne d'État et les politiques sont faites pour
perpétuer cet état de chose et non le changer.
Il faut finalement garder à l'esprit que les
partis politiques jouissent de positions privilégiées en
tant qu'appendices de l'État à cause des lois du
financement et des privilèges associés à la
diffusion médiatique, qui garantissent qu'ils sont au-dessus du
corps politique. Ceci perpétue le système en vertu duquel
le peuple est privé de pouvoir. Le
corps politique est divisé entre les gouvernants et les
gouvernés. Des efforts sont faits pour tenir en échec la
majorité en la divisant en camps qui prennent parti d'un
côté ou de l'autre dans les rangs de la classe dirigeante.
Le processus référendaire qui a
été adopté par la coalition au pouvoir en
Colombie-Britannique laisse tout
le monde perplexe parce que toutes les décisions ont
été prises dans le dos des gens, qu'elles ont l'air
intéressées et incapables de mener à un verdict
clair qui investit le peuple du pouvoir comme le peuple le
désire.
La première question sur le bulletin de
vote est claire : voulez-vous changer la manière dont les
votes sont comptés, oui ou non ? Le Parti
marxiste-léniniste du Canada (PMLC) recommande un vote
massif en faveur du Oui à la première question. Lors des
deux référendums de 2005 et 2009 tenus en
Colombie-Britannique sur un changement à apporter dans la
façon de compter les
votes, la classe dirigeante a placé très haut les seuils
requis pour atteindre les majorités et a organisé le
processus pour faire en sorte que ces majorités ne puissent pas
être atteintes. Même dans ces conditions, les
électeurs de Colombie-Britannique sont venus très
près d'atteindre les doubles majorités requises pour
changer la méthode de décompte des
votes.
Cette fois-ci, les travailleurs de Colombie-Britannique
devraient renverser ce statu quo en mettant tout en oeuvre pour obtenir
un Oui massif à la première question. Une fois ceci
réalisé, la classe dirigeante va être
obligée de concevoir quelque chose de nouveau et va se guider
présumément sur les résultats du choix
préférentiel obtenu par les
différentes variantes affichées sur le bulletin de vote.
Les gens pourront alors continuer d'être actifs en
présentant leurs opinions, en prenant la parole et en demandant
que les réclamations qu'ils font à la
société soient satisfaites.
Un des problèmes évidents qui se posent
est que les choix qui sont donnés dans la deuxième partie
de la question référendaire, où les
électeurs doivent choisir une des trois nouvelles
méthodes de décompte des votes, ne sont pas des
façons crédibles de satisfaire le besoin du peuple de
s'investir du pouvoir. Ces choix reviennent tous à donner
aux mêmes partis qui jouissent de positions de pouvoir et de
privilège, une distribution qui reflètent mieux
l'ensemble des votes exprimés lors de l'élection. Le
procureur général n'a fourni que le minimum
d'informations
sur les trois modes de scrutin proposés et Élections
Colombie-Britannique a reçu comme
directive de tenir
une campagne d'information non partisane qui n'a même pas encore
débuté. Les groupes en faveur (Vote PR BC) et contre (No
BC Proportional Representation) le mode de scrutin proportionnel ont
déjà commencé leur campagne, mais il y a absence
de forums non partisans où les membres du corps politique
peuvent participer et discuter de ces
méthodes afin de tirer les conclusions qui s'imposent. Tant que
cette expérience humaine collective qui donne naissance à
une conscience collective et à une opinion politique sera
absente, le peuple sera marginalisé et privé d'une voix.
C'est précisément son opinion politique qui est la cible
de la méthode choisie pour mener le référendum.
Pour s'attaquer à ce
problème, Le
Marxiste-Léniniste recommande de mener un travail qui
habilite le
peuple à discuter et à se faire une idée de
comment intervenir. Critiquer la classe dirigeante pour agir comme elle
le fait et parce que ses actions ne vont pas donner lieu à un
changement réel qui donne du pouvoir au peuple n'est pas une
option. Pourquoi
s'attendrait-on à ce que la classe dirigeante fournisse ce
changement ? C'est le peuple qui doit donner naissance au
changement par lequel il va s'investir du pouvoir et il peut le faire
en intervenant d'une manière qui lui donne du pouvoir. Sur la
base des conditions et des circonstances concrètes, il est
même possible d'obtenir un vote très fort en faveur d'une
des options et d'empêcher la classe dirigeante de déclarer
que le référendum n'a pas produit de résultats
concluants. Les gens devraient travailler à créer une
situation où la classe dirigeante n'aura d'autre choix que de
briser le statu quo du système majoritaire uninominal à
un tour étouffant.
Si le gouvernement refuse de mettre en oeuvre ce qu'il
a promis de faire, comme c'est le cas du gouvernement Trudeau, les gens
vont être mieux préparés à s'opposer
à cette gouvernance intéressée arbitraire et
à prendre les prochaines mesures qu'ils vont décider de
prendre. Le mouvement du peuple pour s'investir du pouvoir ne
dépend pas
de la classe dirigeante, mais du peuple qui s'organise pour
résoudre les problèmes d'une façon qui est
à son avantage. Cela peut être également fait
à l'occasion de ce référendum.
Mettons tout en oeuvre pour briser le
statu quo !
Participons au
référendum en prenant des positions qui nous
donnent du pouvoir
maintenant !
Un
processus référendum qui
sert d'autres fins:
un obstacle à surmonter
- Anna Di Carlo, dirigeante nationale du
Parti marxiste-léniniste du Canada -
La Colombie-Britannique tiendra un
référendum sur la
réforme électorale cet automne sous forme de bulletin de
vote envoyé
par courrier à chaque domicile. Le gouvernement dit que le but
du
référendum est de décider si la province devrait
conserver le mode de
scrutin uninominal majoritaire à un tour ou adopter une
méthode fondée
sur la
représentation proportionnelle. Le référendum
était censé avoir lieu
conformément à l'Accord de soutien et de confiance
du 30
mai 2017 qui établissait les conditions selon lesquelles le
Parti
vert maintiendrait sa confiance au parti néodémocrate
à l'Assemblée
législative. L'accord prévoit notamment la tenue d'un
référendum sur la
représentation proportionnelle à l'automne 2018. Il
est aussi
stipulé que
la « forme de représentation proportionnelle
approuvée » doit être
mise en place à temps pour la prochaine élection
provinciale, qui aura
lieu en 2021.
Malgré cet accord « en
faveur de la forme
convenue de représentation proportionnelle », le
référendum
proposera aux électeurs une sélection
préférentielle parmi les trois
formes de représentation proportionnelle. Si plus
de 50 % des
gens disent oui à la représentation proportionnelle et
que l'une des
trois méthodes de comptage des votes reçoit plus
de 50 % de
soutien, le mode de scrutin sera modifié.Les
détails
du
nouveau
système,
notamment
la
reconfiguration
des
circonscriptions,
seront
finalisés
par
un
comité
multipartite
de la
législature composé du NPD, du Parti vert et du Parti
libéral, sans
position majoritaire pour aucun. Certains aspects ont
déjà été rendus «
obligatoires » par le gouvernement, soit le seuil minimum de
cinq
pour cent pour qu'un parti politique obtienne un siège.
Selon les règles référendaires,
les électeurs seront la
cible d'une campagne pour le OUI et une campagne pour le NON,
dirigées
chacun par un groupe officiel financé par l'État. Les
demandes pour
diriger les camps du OUI et du NON devaient être soumises
à Élections
Colombie-Britannique au plus tard le 6 juillet. Le 12
juillet, le directeur général des élections en
Colombie-Britannique a
annoncé que deux groupes avaient envoyé leur demande
à temps. Le
camp en faveur de la proportionnelle s'appelle Vote PR BC et le camp
contre la proportionnelle s'appelle No BC Proportional Representation
Society. Chacun recevra 500 000 $ de fonds publics et
pourra dépenser 200 000 $ supplémentaires
en provenance
de contributions privées. Les autres militants du OUI et du NON
doivent
s'inscrire auprès d'Élections Colombie-Britannique et
devront limiter
leurs dépenses à 200 000 $.
Les groupes officiels du OUI et du NON vont être
financés par les fonds publics bien que la majorité des
personnes
consultées lors de la « campagne de participation
publique » du
gouvernement se soient dites en désaccord avec la proposition du
gouvernement qui disait: « Le gouvernement devrait utiliser les
fonds
publics pour financer les groupes désignés pour faire
campagne pour
leur mode de vote préféré. » Plus de 54 % de
ceux qui ont
rempli les questionnaires et 46 % de ceux qui ont participé aux
tables
rondes étaient fortement en désaccord. Le gouvernement
rapporte que de
nombreux commentaires ont exprimé l'opinion que les fonds
publics
devraient être « dépensés pour une campagne
d'information neutre afin
de mieux informer les électeurs plutôt que par des groupes
qui, selon
eux,
fourniraient de l'information trompeuse ou
intéressée ». Voici
quelques exemples de commentaires reçus : « Veuillez
diriger les
fonds publics vers l'éducation publique et ne pas simplement
fournir de
l'argent pour que les groupes fassent campagne, où les faits
peuvent
être dénaturés. » Un autre a
déclaré : « J'aimerais que les
fonds publics soient utilisés directement (par le gouvernement)
pour
l'éducation publique sur la représentation
proportionnelle, plutôt que
pour les groupes qui font campagne pour et contre. » Ces
opinions
découlent de l'expérience des Britanno-Colombiens qui en
sont à leur
troisième référendum sur la représentation
proportionnelle et qui ont
vécu deux campagnes fondées sur des manigances
accusatrices et
intéressées.
Le directeur général des élections
est chargé de «
fournir aux électeurs des informations neutres et factuelles sur
le
référendum et les systèmes de mode de scrutin sur
le bulletin de
vote » et de déterminer un budget et une
méthode appropriés pour
ce faire, indique le gouvernement. La période de campagne
officielle a
commencé le 1er juillet et le matériel en question
n'a pas encore
été publié. Selon Élections
Colombie-Britannique, la campagne
d'information va débuter bientôt. On pourra la suivre sur
son site web
et les brochures seront envoyées par la poste aux domiciles.
Tout bien considéré, il semble que
l'ensemble de l'exercice a été conçu d'une
manière qui n'est pas
favorable à l'atteinte d'un
verdict clair sur la façon dont les votes sont comptés et
traduits en
sièges à l'Assemblée législative. Cela ne
contribuera certainement pas
à faire avancer la demande du peuple de s’investir du pouvoir.
Au Canada, l'acte de voter est appelé «
l'exercice
démocratique le plus fondamental ». C'est plus ou moins la
somme
totale de ce que les électeurs sont appelés à
faire pour donner à un
parti politique qui jouit déjà de pouvoir et de
privilèges le «
mandat » de former un gouvernement et d'agir en leur nom.
Les
partis avec des positions de pouvoir et de privilèges font de
grands
efforts pour obtenir les votes des électeurs pour garder ou
obtenir
le pouvoir. Une fois élus, ces partis déclarent
représenter le peuple.
Mais les gens en ont assez d'un système qui permet aux autres
d'agir en
leur nom. Ce ne sont pas les citoyens qui fixent le programme de la
société et la plupart des gens ne pensent pas que leur
vote confère aux
gouvernements un « mandat ».
Le référendum est organisé dans un
style similaire, ce
qui risque de le faire souffrir du même manque de
crédibilité et de
légitimité. Le gouvernement issu de la confiance entre le
NPD et les
verts s'engage à mettre en application ce que les
Britanno-Colombiens
auront décidé au référendum, en supposant
qu'un mandat s'en dégage. La
signification du résultat du référendum et des
deux questions posées
demeure une source de confusion, en particulier la deuxième
question.
Les détails de la nouvelle méthode de
dépouillement des votes, si l'une
l'emporte sur les autres, resteront à préciser par les
partis qui sont
déjà à l'assemblée législative et
selon le verdict final du pouvoir
exécutif. Loin d'aider à résoudre la crise de
légitimité et de
crédibilité dans laquelle se trouve la démocratie,
le processus
référendaire ne fera que les exacerber toutes deux. Le
référendum est
présenté comme un exercice pour « laisser le peuple
décider »,
mais du début à la fin les préoccupations du
peuple sur les échecs du
processus électoral et politique sont réduites à
l'expression d'un
choix forcé sur différentes façons de voter pour
rendre le gouvernement
« plus représentatif ».
Le référendum a été mis sur
pied en maintenant
l'opposition
entre gouvernants et gouvernés, où les gouvernants fixent
les choix et
même le cadre de référence et comment la discussion
doit se dérouler.
Le point de départ a été que la méthode de
comptage des votes est le
facteur crucial pour résoudre la crise du système de
démocratie
représentative dominé par les partis. C'est la
prémisse légale selon
laquelle le but d'une élection est de former un gouvernement de
parti
viable qui a été utilisée pour déterminer
les formes de représentation
proportionnelle qui vont se retrouver sur le bulletin de vote. Le fait
que ce sont les partis politiques qui sélectionnent les
candidats, qui
fixent l'ordre du jour et qui font ensuite campagne pour obtenir les
votes des gouvernés qui sont alors soumis au diktat d'un «
mandat » jusqu'aux prochaines élections, demeure la
base des
options de représentation proportionnelle mises de l'avant. Les
limitations des options sur le bulletin de vote proviennent du fait que
le but de l'exercice n'est pas de traiter des préoccupations du
peuple
envers les processus électoraux et politiques.
Cette manoeuvre du gouvernement montre que les gens
doivent développer leur politique et leur mouvement
indépendants pour
faire face à la situation. Ils doivent discuter entre eux de la
manière
de répondre au référendum dans son ensemble et aux
questions
référendaires de manière à faire avancer
leur volonté d'être les
décideurs.
Discussion sur le référendum et
le mouvement du
peuple pour s'investir du pouvoir
La question à laquelle est confronté le
corps politique
en Colombie-Britannique est comment les gens peuvent faire avancer leur
mouvement pour s'investir du pouvoir dans le cadre du
référendum
de 2018 sur le mode de scrutin provincial. C'est une situation
difficile parce que le référendum a été
conçu à travers un processus
dans lequel les citoyens n'ont pas pu établir l'ordre du jour.
Aucune
opinion publique n'a été créée pour
faciliter la tenue du référendum en
tant qu'action d'un corps politique mobilisé. Une «
campagne de
participation publique » a été menée
par le ministère du Procureur
général. Le niveau de participation - environ 2,6 % de
l'électorat prenant en moyenne 15 minutes pour
répondre à un
questionnaire - est considéré comme le plus
élevé jamais atteint. Bien
que ce niveau de soutien à une initiative gouvernementale soit
présenté
comme une source de légitimité pour ce que fait le
gouvernement, il est
dit en même temps qu'un parti politique qui reçoit
même 0,01 % de
moins que 5 % des votes ne peut pas occuper un siège
à
l'Assemblée législative dans le système de
représentation
proportionnelle que le gouvernement envisage.
De toute évidence, un exercice de participation
publique
dans lequel moins de 3 % des électeurs ont choisi de participer
constitue un problème. Le fait que les sujets sur lesquels les
gens
pouvaient avoir leur mot à dire se limitaient à ce que le
parti au
pouvoirconsidère
comme
pertinent
est
lui
aussi
problématique.
Chose plus importante encore, comme la participation
était faite d'échanges individuels avec le gouvernement,
aucun espace
n'a été créé pour que ce projet occupe une
place centrale au sein du
corps politique. La méthode de consultation prive les gens d'un
espace
public et d'un débat public où ils peuvent soulever et
discuter de
leurs préoccupations par rapport au processus politique et
électoral
afin de trouver des solutions.
De plus, les préoccupations que les gens
parviennent à
soulever à travers ces méthodes de participation sont
transformées en
désirs et/ou reproches banals sans signification. Ces
préoccupations ne
sont jamais explorées, élaborées et
abordées dans l'esprit de les
résoudre. Par exemple, un thème qui n'a cessé
d'être soulevé depuis le
moment où l'Assemblée des citoyens de la
Colombie-Britannique était
active est la relation entre les représentants élus et
les partis
politiques. Les gens ne cessent de dire qu'ils ne veulent pas que les
élus soient des représentants de partis politiques. La
préoccupation et
le problème sont réels, car le système vise
à porter les partis
politiques au pouvoir et à permettre aux seuls partis politiques
considérés comme capables de former un gouvernement de
parti d'être
entendus. Quand les gens disent qu'ils ne veulent pas que leurs
représentants élus aient des obligations envers les
partis politiques,
mais veulent plutôt qu'ils soient redevables envers
l'électorat, ils
n'expriment pas une préoccupation mineure qui peut être
balayée en
changeant la façon dont les votes sont comptés.
En fait, le processus de participation publique a
empêché les citoyens de fixer l'ordre du jour, même
en ce qui concerne
la façon dont les questions seront posées sur le bulletin
de vote. Leur
désir de disposer d'une information objective leur permettant de
délibérer calmement sur le sujet a également
été ignoré. Le processus
référendaire semble avoir été
décidé par les deux partis au pouvoir et
sans qu'il y ait eu un accord au sein du caucus
néodémocrate même.
Le Parti vert, en particulier, préconise la
représentation proportionnelle. La réforme
électorale faisait partie de
la plateforme des verts et du NPD à l'élection
de 2017. Lors des
deux référendums précédents en
Colombie-Britannique, en 2005 et
en 2009, où ce sont les libéraux qui étaient
au pouvoir, les verts
et le NPD avaient officiellement pris une position de neutralité
mais,
en pratique, beaucoup s'y opposaient, disant que le vote unique
transférable (VUT) proposé par l'Assemblée des
citoyens était trop
difficile à comprendre. Derrière leur affirmation que le
VUT était
difficile à comprendre, il y avait la préoccupation que
le système
réduirait le contrôle exercé par les partis
politiques sur la sélection
des candidats.
Le processusentourant
le
référendum
2018est
conçu
pour
bloquer
toute
discussion
parmi
le
peuple
sur
sa
marginalisation
et
son
exclusion
de la prise de décision et de
l'établissement de l'ordre du jour de la province. C'est bien
connu que
la domination du processus politique par les partis politiques est un
problème. Un processus électoral dominé par des
organisations composées
de moins de 2 % de la population ne peut pas résoudre
le
problème de la marginalisation et de l'exclusion du peuple du
processus
de prise de décision. Les grandes questions que sont lagarantie
du
droit
d'élire
et
d'être
élu,
du
droit
à
un
vote
éclairé
et
de la
reddition de comptes de ceux qui sont élus sont toujours
écartées par
les objectifs intéressés des partis politiques qui ont
pour eux le
pouvoir et le privilège.
Le programme de réforme électorale issu
de la
collaboration NPD/verts a deux volets, dont aucun ne s'adresse à
l'essence du problème. La réforme NPD/verts traite avant
tout du
financement des campagnes et de l'abolition de dons faits par les
syndicats et les entreprises aux partis et l'introduction d'une
subvention de l'État aux partis cartellisés sur la base
du pourcentage
de votes reçus. Ce système renforcera la domination des
partis
politiques sur le corps politique dans un contexte où ces partis
ont
perdu tout lien réel qu'ils ont pu avoir avec lui dans le
passé. Il
transforme encore plus les partis politiques en appendices de
l'État,
dont l'existence même ne repose que sur le financement de
l'État.
La représentation proportionnelle (RP) est le
deuxième
volet du programme NPD/verts. Les trois modes de scrutin par
représentation proportionnelle proposés dans la
deuxième question sur
le bulletin de vote aboutiraient à une certaine
proportionnalité
vis-à-vis les partis cartellisés. Le système de
représentation
proportionnelle réduit encore plus les chances d'un candidat
indépendant ou d'un petit parti d'être élu, sauf
peut-être dans les
circonscriptions urbaines selon la troisième option, le mode RP
rural-urbain, où il y a un vote transférable uniquement
dans les
circonscriptions urbaines. Toutefois, comme on l'a noté, un
seuil
de 5 % a été fixé pour qu'un parti
politique obtienne un
siège. En dehors du fait qu'il s'agisse d'un chiffre arbitraire
pour
déterminer ce qui est un niveau de soutien légitime pour
différents
programmes politiques, cette façon de faire évacue
entièrement la
question de comment une opinion politique qui n'a pas le soutien de
l'État et des médias monopolisés peut se faire
entendre. La
prépondérance de la couverture médiatique pour les
partis cartellisés
de même que le financement public des partis politiques et
l'utilisation croissante des méthodes analytiques des agences de
relations publiques vont faire en sorte que le niveau de discussions et
du discours politique va dégénérer encore plus.
Aucun problème auquel
la société sera confrontée ne sera abordé
sérieusement par la
mobilisation des gens pour les identifier et amener des solutions.
Certains partisans du mode de scrutin proportionnel ne
sont pas satisfaits des choix qui seront sur le bulletin de vote, car
selon eux il devrait y avoir une seule question, où le choix
serait
entre le mode de scrutin uninominal majoritaire d'une part et la
représentation proportionnelle d'autre part, qui pourrait
être
générique, sans détails, ou un de ses
modèles spécifiques qui pourrait
être déterminé par délibération
publique. Plusieurs croient que le NPD
ne veut pas de changement ou que le gouvernement aurait simplement
proposé une loi sur le VUT parce que cette proposition avait
déjà
recueilli plus de 50 % d'appui lors du
référendum
de 2005. D'autres spéculent que la seule raison de tenir le
référendum est d'apaiser les partisans des verts et les
partisans de la
proportionnelle au sein du NPD.
Le mode de scrutin uninominal majoritaire à un
tour est
un des nombreux problèmes du système électoral
actuel. Passer à un mode
de scrutin par représentation proportionnelle serait une
amélioration
même si tout ce que cela accomplit est d'affaiblir les pouvoirs
exécutifs et de rendre le gouvernement plus vulnérable
à la défaite
s'il ne répond pas aux préoccupations des
électeurs. Les électeurs
doivent faire tout ce qu'ils peuvent pour s'informer en tenant leurs
propres délibérations sur le sujet et renforcer leur
capacité à
intervenir dans les affaires politiques.
Le référendum de 2005
Session de l'Assemblée des citoyens de la Colombie-Britannique
en 2005
En 2005, un référendum a eu lieu en
Colombie-Britannique avec la question suivante : la
Colombie-Britannique devrait-elle adopter le système BC-STV
(VUT :
vote unique transférable), tel que recommandé par
l'Assemblée des
citoyens sur la réforme électorale ? Oui/Non.
Le BC-STV a obtenu le soutien de la majorité
lors du
référendum de 2005. Mais le seuil requis pour
obtenir une victoire
en a garanti la défaite. La Loi sur le
référendum sur la réforme
électorale du gouvernement libéral de la
Colombie-Britannique a établi deux seuils de
super-majorité pour le
référendum : au moins 60 % des votes
valides en appui à
la proposition et une majorité simple dans au
moins 60 % des
circonscriptions électorales, soit 48 des 79.
Le résultat final a été favorable
à la réforme
proposée : 57,7 % des électeurs ont
voté Oui
et 42,3 % ont voté Non. Le vote n'a pas atteint le
seuil
requis de 60 % des votes valables. Une majorité de
votes
favorables à la réforme a été obtenue
dans 77 des 79
districts, ce qui a facilement atteint le deuxième seuil.
Malgré cela, la proposition de BC-STV n'a pas
été
incluse dans le scrutin du référendum actuel. Le
gouvernement ne donne
aucune raison convaincante pour expliquer pourquoi il en est ainsi. Le
rapport du procureur général déclare :
« Malgré le niveau
raisonnablement élevé de soutien au VUT dans l'engagement
How We Vote
(Comment nous votons), et la haute considération pour le
processus par
lequel BC-STV a été créé, il n'est pas
recommandé que le VUT soit
inclus dans le référendum de 2018, en particulier
parce qu'un
modèle similaire (Rural-Urban PR, vote proportionnel
rural-urbain) est
recommandé. »
Le système BC-STV a été
conçu par une assemblée de
citoyens. Aucun parti à l'Assemblée législative
n'a appuyé le BC-STV.
Les raisons exprimées à l'époque et aujourd'hui au
sujet du scrutin à
vote unique transférable illustrent le caractère
intéressé de la
position des partis. Ces partis ne partent pas du point de vue de
répondre aux préoccupations du peuple et au besoin du
renouveau
démocratique, mais basent plutôt leur position sur des
calculs
concernant quel système va les favoriser ou non. L'objection des
partis
cartels au VUT est qu'il offre plus d'opportunités aux
indépendants et
aux petits partis d'être élus. Il donne plus de latitude
aux électeurs
pour présenter des candidats qu'ils connaissent et en qui ils
ont
confiance en tant qu'indépendants et pour travailler à
les faire élire.
Le
BC-STV
ne
fournissait
pas
de
solutions
à
de
nombreux
problèmes du
système électoral actuel, comme le droit à un vote
éclairé et l'égalité
de tous les candidats, mais ceux qui ont voté en sa faveur lui
trouvaient des mérites. La substance de l'opposition des partis
cartellisés au BC-STV a été très bien
exprimée par la déclaration
antidémocratique du premier ministre Justin Trudeau quand il a
renié
officiellement son engagement à mettre fin au système
uninominal
majoritaire à un tour.
Il
a
dit
aux
journalistes:
«
Si
nous
devions
changer
ou risquer un
changement qui augmenterait les voix individuelles -- cela augmenterait
les voix extrémistes et les voix activistes qui ne prendront pas
place
dans un parti qui détermine ce qui est le mieux pour tout
l'avenir du
pays, comme le font les trois partis existants -- je pense que nous
entrerions dans une période d'instabilité et
d'incertitude. »
Information sur le référendum
Le gouvernement néodémocrate de la
Colombie-Britannique
est tenu d'organiser un référendum sur le mode de scrutin
en vertu de
l'Accord de confiance et de soutien négocié entre le
caucus
néodémocrate et le caucus du Parti vert de la
Colombie-Britannique
suite aux élections du 9 mai 2017 où un
gouvernement libéral
minoritaire de 43 sièges a été élu,
à un siège d'une majorité. Les
libéraux ont été rapidement défaits par un
vote de confiance proposé
par le NPD (41 sièges) et les verts (3 sièges). La
lieutenante-gouverneure Judith Guichon a appelé le chef
néodémocrate John Horgan à former le gouvernement,
ayant reçu
l'assurance que l'Accord de confiance et de soutien allait garantir la
confiance de l'Assemblée législative.
Une des conditions de l'appui des verts à un
gouvernement minoritaire néodémocrate était la
tenue d'un référendum
sur la représentation proportionnelle. Dans une section
intitulée «
Pour une démocratie qui fonctionne pour le peuple »,
on lit :
« Le gouvernement néodémocrate de
la
Colombie-Britannique et le caucus du Parti vert de la
Colombie-Britannique s'engagent à un processus de
représentation
proportionnelle. Un référendum sur la
représentation proportionnelle
aura lieu à l'automne 2018, en même temps que la
prochaine
élection municipale ; et la forme de représentation
proportionnelle approuvée par ce référendum sera
mise en oeuvre aux
prochaines élections provinciales. Les parties conviennent de
travailler ensemble de bonne foi et de consulter les
Britanno-Colombiens pour déterminer la forme de
représentation
proportionnelle qui sera proposée par voie
référendaire. Les parties
conviennent de faire activement campagne en appui à la forme
convenue
de représentation proportionnelle. »
En octobre 2017, le gouvernement de la
Colombie-Britannique a déposé le projet de loi 6,
Loi sur un
référendum sur la réforme
électorale 2018 qui a reçu la
sanction royale en novembre et stipule que le résultat
référendaire est
exécutoire pour le gouvernement si :
1. plus
de 50 % des bulletins valides:
a) expriment un même vote sur une question, si la question offre
le
choix de deux réponses, ou
b) sont favorables au même mode de scrutin, si la question offre
une
possibilité de plus de deux réponses.
Dans
l'éventualité d'un
résultat exécutoire favorable à la
représentation proportionnelle, le
gouvernement doit adopter une loi pour permettre au nouveau
système
d'être mis en oeuvre pour l'élection
générale convoquée le 1er
juillet 2021 ou après cette date.
La Loi sur le référendum sur la
réforme électorale
a confié plusieurs questions importantes, dont le libellé
du bulletin
de vote et le déroulement du référendum, au
lieutenant-gouverneur en
conseil (le Cabinet) et ses pouvoirs règlementaires.
Fondés
probablement
sur les opinions des participants à la consultation
gouvernementale,
ces règlements ont été déposés
auprès d'Élections Colombie-Britannique
le 22 juin 2018.
La campagne officielle a débuté
le 1er juillet et
les bulletins de vote par correspondance seront postés en
octobre et
seront déposés entre le 22 octobre et le 30
novembre.
Le libellé du bulletin de vote est le
suivant :
1. Quel système la Colombie-Britannique
devrait-elle utiliser pour les élections provinciales ?
(Votez
pour un système seulement.)
- le mode de scrutin
majoritaire uninominal actuel
- un mode de scrutin de représentation proportionnelle
2. Si la Colombie-Britannique adopte un mode de
scrutin de représentation proportionnelle, lequel des modes de
scrutin
préférez-vous ? (Classez par ordre de
préférence. Vous pouvez
choisir d'appuyer un, deux ou les trois modes de scrutin.)
- le mode proportionnel
à
double candidature (PDC)
- le mode de représentation proportionnelle mixte (RPM)
- le mode de représentation proportionnelle rurale-urbaine (RPRU)
Les électeurs peuvent choisir de répondre
aux deux
questions ou à seulement une d'entre elles. Les bulletins sur
lesquels
on a choisi plus d'un mode de scrutin comme premier choix seront
déclarés nuls et ne seront pas comptés. Même
si la loi stipule que le
résultat du référendum est exécutoire pour
le gouvernement seulement si
un des modes de scrutin sur le bulletin reçoit plus
de 50 %
des votes, la méthode de décompte du bulletin de scrutin
préférentiel
garantit qu'une des options obtiendra la majorité.
Le dépouillement des choix de mode de scrutin
préférentiel
Les règlements stipulent comment se
fera le
décompte des trois modes de scrutin. Lors de la première
ronde du
décompte, le mode de scrutin qui reçoit plus
de 50 % des
votes est déclaré gagnant. Dans
l'éventualité qu'aucune des trois
options ne reçoit plus de 50 % des votes de premier
choix, le
mode de scrutin ayant reçu le moins de votes de premier choix
sera
abandonné. Le deuxième choix des électeurs qui
avaient choisi en
premier le mode de scrutin abandonné sera redistribué aux
deux autres
modes de scrutin. Le mode de scrutin ayant le plus de votes sera le
mode de scrutin adopté.
Il existe aussi des règlements dans
l'éventualité que
les deux modes de scrutin les moins préférés sont ex aequo. Si tel est
le cas, le mode de scrutin qui devra être abandonné avant
de passer à
la deuxième ronde sera désigné par tirage au sort.
Une campagne de participation de la population
La campagne de participation de la population
« Comment nous votons » a commencé le 23
novembre 2017
et a pris fin le 28 février 2018. Le procureur
général de la
Colombie-Britannique David Eby a publié son rapport
de 114 pages sur la campagne et ses recommandations le 30
mai 2018.
L'objectif déclaré de la campagne de
participation
était à trois volets :
- commencer à
informer et
éduquer les Britanno-Colombiens sur les modes de scrutin et le
prochain
référendum ;
- offrir aux Britanno-Colombiens la possibilité de
façonner les
éléments clés du référendum, y
compris la question sur le
bulletin ;
- offrir aux Britanno-Colombiens l'opportunité d'exprimer leurs
valeurs
et leurs préférences en ce qui concerne les questions
relatives au vote
et à la représentation à l'Assemblée
législative.
Selon le rapport d'Eby, «Les réponses reçues
de cette participation de la
population ont aidé à formuler les recommandations
sur des volets importants du référendum, y compris les
sortes de modes
de scrutin qui correspondent aux valeurs des électeurs et des
questions
plus précises comme le déroulement du
référendum et les règlements
touchant à la publicité par des parties
intéressées et à l'information
à l'intention du public. »
La participation à la campagne auprès du
public
Aux élections provinciales
de 2017, il y
avait 3 246 647 personnes sur la liste des
électeurs
bien qu'Élections Colombie-Britannique estime qu'il y
ait 3 441 054 électeurs admissibles compte tenu des
non inscrits. Le site web du gouvernement, « Comment nous
votons », qui a été le point de mire et le
lieu du lancement de la
campagne auprès du public, a attiré 180 000
visiteurs, bien
qu'il ne soit pas mentionné s'il s'agissait de visites uniques.
Ceci
représente un peu plus de 5 % de l'électorat.
En
janvier 2018, une brochure faisant la promotion du site web a
été
envoyée par la poste à plus de deux millions de foyers.
On trouvait sur
le site web un questionnaire à deux volets. Le premier volet,
selon le
gouvernement, ciblait les « questions générales
touchant aux valeurs et
aux préférences et sondant le niveau
d'intérêt des répondants ainsi que
leur connaissance des élections et des réformes
électorales ». Le
deuxième volet était composé d'« autres
questions ainsi que de
questions plus précises sur le déroulement d'un
référendum. »
Des 180 000 visiteurs du site
web, 91 725 ont rempli le questionnaire. De ce
nombre, 76 226 visiteurs ont complété les deux
volets du
questionnaire, et 15 499 le premier volet uniquement. Eby
rapporte que « ceci représente le plus grand nombre de
réponses à
quelque questionnaire de participation que ce soit du gouvernement de
la Colombie-Britannique à ce jour. »
Le ratio que représentent 91 725
questionnaires
par rapport à l'électorat est juste un peu plus
de 2,6 %,
soit un peu plus que le nombre de Canadiens qui sont membres de partis
politiques. Cinquante-huit mille répondants ont saisi l'occasion
qu'on
leur offrait pour faire des « commentaires ouverts ».
Il y a eu aussi 46 présentations
écrites provenant
d'organisations ou d'individus associés à une
institution, 208
présentations individuelles et plusieurs centaines d'appuis
formels à
une ou plusieurs présentations d'organisations.
Le gouvernement a aussi eu recours à Ipsos
Public
Affairs pour créer un panel distinct en ligne composé
de 1 101 Britanno-Colombiens qui reflète, dit-on, la
composition démographique de la province. Ce panel devait
répondre au
même questionnaire en ligne et à toutes ses questions. Le
ministère du
procureur général a aussi embauché Corfield and
Associates pour qu'ils
interrogent les Britanno-Colombiens autochtones au sujet du
référendum
et des sujets qui lui sont liés. Un questionnaire modifié
a été
produit, qui a reçu 132 réponses.
La façon dont la campagne de participation du
public a
été menée, avec ses interactions individuelles
entre des particuliers
et le gouvernement, a eu comme résultat qu'aucune expression
collective
de ce que le peuple pense n'a pu se former. C'est le ministère
du
procureur général qui a interprété les
résultats de questions
prescrites d'avance sous forme de valeurs prescrites d'avance.
« Les principes clés » et les
critères
obligatoires
Le rapport « Comment nous
votons »
établit quatre « principes clés » qui
ont servi à évaluer quels
modes de scrutin seraient présentés comme choix.
1. La
proportionnalité : le mode de scrutin doit arriver à
des résultats
généralement proportionnels, mais pas au détriment
d'autres principes
et valeurs clés tels qu'identifiés dans la participation
publique ;
2. La
représentation
locale : il doit respecter la volonté des
Britanno-Colombiens
d'une représentation locale dans toutes les régions de la
province et
équilibrer les besoins particuliers des régions urbaines
et
rurales ;
3. La
simplicité :
il ne doit pas être trop complexe afin qu'il puisse être
facilement
communiqué aux électeurs en cas d'adoption ;
4. La taille de
l'Assemblée législative : il ne doit pas trop
augmenter le nombre
de députés.
Le procureur général a aussi
recommandé que les
critères suivants soient appliqués à tout
système de représentation
proportionnelle proposé :
1. Il n'y aurait ucune
augmentation
du nombre actuel de députés, 87, ou une
légère augmentation d'un
maximum de huit (95 députés) ;
2. Aucune région
de la
province n'aurait moins de députés qu'elle n'en a
actuellement ;
3. Aucun parti
politique ne serait éligible à obtenir des sièges
par la méthode
d'allocation proportionnelle proposée par un système
à moins que ce
parti n'ait reçu au moins 5 % du vote d'ensemble dans
la
province ou dans la région, selon le cas.
Ces détails seront peaufinés suite au
référendum.
Les conclusions à tirer des différentes
opinions
Le rapport Eby présente un
relevé statistique
des réponses aux questionnaires. Il présente aussi un
relevé des «
valeurs » et de « certains thèmes ressortis des
réponses ». Ceux-ci sont :
- Les Britanno-Colombiens
apprécient la simplicité de leur mode de scrutin et de
leurs bulletins
de vote et sont donc prêts à accepter moins de choix sur
le bulletin de
vote si cela leur permet de bien voir le lien entre leurs votes et la
façon dont les députés sont élus ;
- Une majorité claire
veut
que ses députés s'occupent davantage des électeurs
que de leur parti
politique, mais pas nécessairement dans le sens de faire passer
leur
communauté locale avant le bien-être général
de la province ;
- Une majorité claire
ne
veut pas une augmentation des députés de la
Colombie-Britannique, bien
que cette question ne se retrouvait pas dans le cadre des changements
potentiels ou des réductions au nombre de districts
électoraux qui
pourraient résulter de la mise en oeuvre d'un mode de scrutin de
représentation proportionnelle ;
- Très peu de gens
désapprouvent l'idée d'une plus grande diversité
de représentation à
l'Assemblée législative, mais en même temps les
répondants ne semblent
pas penser qu'une prolifération de partis politiques
contribuerait
nécessairement à cette diversité ;
- Les répondants sont
généralement prêts à accepter un
délai dans la formation de
gouvernements après les élections si ce délai
permet aux partis
politiques de s'entendre pour gouverner ensemble ;
- Les répondants sont
divisés face à la possibilité qu'un parti
politique ayant obtenu le
plus grand nombre de sièges revienne sur ses promesses
électorales afin
d'en arriver à un compromis avec d'autres partis ;
- Les répondants sont
généralement favorables à un gouvernement
axé sur la coopération, mais
pas au prix d'une absence de reddition de comptes pour les prises de
décision ;
- Un nombre assez
élevé de
répondants (surtout parmi les membres du panel) ne se sont
prononcés ni
pour ni contre un certain nombre d'affirmations, et ont indiqué
qu'ils
étaient ouverts à recevoir davantage d'information
touchant à plusieurs
des questions soulevées.
Au sujet du libellé du bulletin au
référendum, Eby
affirme que les répondants étaient « assez
divisés », mais qu'«
un nombre légèrement plus élevé de
répondants appuyait un libellé
offrant un choix entre le mode de scrutin majoritaire uninominal et un
mode de scrutin précis de représentation proportionnelle
plutôt qu'un
bulletin de vote qui offre plus d'un choix de modes de scrutin à
représentation proportionnelle ou encore un bulletin de vote qui
offre
un choix entre le mode de scrutin majoritaire uninominal et un mode de
scrutin de représentation proportionnelle
indéterminé à être choisi
après le référendum (ce qu'on qualifie
communément de l'option du
'mandat'). » On n'explique pas pourquoi l'opinion du «
nombre
légèrement plus élevé » n'a pas
été retenue. En somme, la question
offre trois options, et intrinsèque à chacune d'elles est
en effet un «
mandat » accordé aux partis au pouvoir pour qu'ils
mettent au
point des questions telles la grandeur des circonscriptions, le seuil
électoral et plusieurs autres.
Un aperçu gouvernemental des modes de scrutin
proposés
sur le bulletin de vote
Dans le rapport du procureur général de
la province
David Eby, on décrit les
modes de scrutin du libellé des bulletins de vote comme
suit :
Le mode de scrutin uninominal majoritaire à un
tour
(MU)
Il s'agit du mode de scrutin actuel en
Colombie-Britannique. L'ancien nom qu'on lui prêtait était
scrutin à
majorité simple. Chaque circonscription électorale
élit un seul député
et les électeurs votent pour un candidat seulement. Selon ce
système,
le candidat qui reçoit le plus grand nombre de votes dans une
circonscription électorale (uninominal majoritaire) gagne et
représente
cette circonscription à l'Assemblée législative.
Tendances de ce mode de scrutin :
- Chaque circonscription électorale est
représentée par
un seul candidat.
- Le bulletin de vote est facile à comprendre et à
cocher.
- Le processus pour déterminer les résultats est simple.
- De façon générale, ce mode de
scrutin ne produit pas
de résultats proportionnels, c'est-à-dire que le vote
populaire reçu
par un parti politique ne correspond habituellement pas à son
nombre de
sièges à l'Assemblée législative.
- Il en résulte souvent des gouvernements
majoritaires
à parti unique ; les coalitions et les gouvernements
minoritaires
sont moins fréquents qu'avec d'autres modes de scrutin.
- Ce système tend à faire élire
les candidats des plus
grands partis politiques et ce n'est que rarement que les candidats des
petits partis et les candidats indépendants sont élus.
- Ce mode de scrutin donne souvent lieu à des
gouvernements majoritaires à parti unique ayant reçu
moins que la
majorité du vote populaire.
Le mode de scrutin proportionnel à double
candidature
(PDC)
- La
plupart
des
circonscriptions
électorales
à
député
unique
existantes
seraient
jumelées
à
une circonscription voisine afin de
créer une
circonscription à deux députés.Les plus grandes
circonscriptions
rurales demeureraient intactes en tant que circonscriptions à
député
unique. Les partis politiques désignent jusqu'à deux
candidats par
circonscription électorale dont les noms sont inscrits sur le
bulletin
de vote dans un ordre choisi par le parti. Les électeurs
déposent un
bulletin de vote pour les deux candidats du parti politique de leur
choix. Les sièges sont obtenus de deux façons :
- Les premiers candidats du parti qui obtiennent le plus
grand nombre de votes dans chaque circonscription électorale
obtiennent
un siège, comme c'est le cas dans le scrutin majoritaire
uninominal.
- Les deuxièmes sièges sont
alloués en fonction des
résultats électoraux à l'échelle de la
province et des résultats des
circonscriptions individuelles.
La représentation proportionnelle mixte (RPM)
- Ce mode de scrutin regroupe les
circonscriptions électorales à député
unique en vertu du MU et les
sièges de la représentation proportionnelle
alloués au niveau régional
ou provincial. Le nombre total de sièges obtenus par chaque
parti à
l'Assemblée législative est déterminé par
le nombre de votes obtenus
par le parti à l'échelle provinciale. Les candidats qui
obtiennent les
sièges en vertu de la liste de représentation
proportionnelle sont soit
élus directement ou nommés à partir des listes de
candidats du parti
pour compenser tout résultat non proportionnel du vote MU, pour
faire
en sorte que le résultat provincial dans son ensemble soit
relativement
proportionnel.
La représentation proportionnelle rurale-urbaine
(RPRU)
La représentation rurale-urbaine est un
mode
de scrutin mixte qui fait élire des députés de
deux façons :
-en se servant du vote unique transférable (VUT)
dans
des régions urbaines et semi-urbaines, c'est-à-dire les
circonscriptions électorales qui élisent des candidats
multiples et par
lequel les
électeurs choisissent leurs candidats inscrits sur le bulletin
de vote
par ordre de préférence (1,2,3, etc.) ;
-en se servant du proportionnel mixte (PM) dans les
régions rurales, c'est-à-dire les circonscriptions
à député unique
par le biais du MU avec un petit nombre de sièges RP
alloué pour
assurer une certaine proportionnalité dans ces régions.
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