Numéro 16 - 28 avril 2018
Supplément
Cuba
Le Parti communiste appuiera et
soutiendra résolument le
nouveau président
- Discours de Raúl Castro Ruz
-
PDF
Raúl réaffirme le rôle dirigeant du Parti et de sa
direction dans le développement du pays.
LML reproduit le discours prononcé par le
général d'armée Raúl Castro Ruz, premier
secrétaire du Comité central du Parti communiste de Cuba
à la clôture de la session constitutive de la 9e
législature de l'Assemblée nationale du pouvoir
populaire, au Centre international de conférences de La Havane,
le 19
avril 2018. Voir aussi LML
no 15, 21 avril 2018 pour un rapport de la
session législative.
* * *
Camarades,
Avant toute chose, je tiens à vous remercier de
m'avoir confié la tâche de prononcer le discours de
conclusion de cette émouvante session constitutive de la 9e
Législature de l'Assemblée nationale du Pouvoir
populaire, qui a lieu précisément aujourd'hui, à
l'occasion du 57e anniversaire de la victoire remportée
à Playa Giron, sous
la conduite du commandant en chef Fidel Castro Ruz, sur l'invasion
mercenaire organisée, financée et débarquée
par le gouvernement des États-Unis.
Cet événement
historique est d'autant plus important que c'était la
première fois que les combattants de l'Armée rebelle, les
policiers et les miliciens combattaient pour défendre les
drapeaux du socialisme, proclamé par Fidel le 16
avril 1961 à l'issue des obsèques des victimes des
bombardements des bases aériennes.
Comme chacun sait, lors de la dernière session
ordinaire de la 8e Législature, l'Assemblée
nationale a adopté la prorogation du mandat des
députés du Parlement cubain et des
délégués des assemblées provinciales, en
raison des graves dommages occasionnés par l'ouragan Irma, dont
l'impact direct sur la quasi-totalité du territoire
national a déterminé la nécessité de
réajuster le calendrier du processus électoral, que nous
concluons aujourd'hui et qui a bénéficié d'une
participation citoyenne massive, dans une nouvelle démonstration
de soutien à la Révolution et à notre
démocratie socialiste.
Il convient de reconnaître le travail accompli
par les commissions électorales et de candidature à tous
les niveaux, ainsi que par l'ensemble des institutions qui ont
contribué au bon déroulement des élections.
Le 6e Congrès du Parti, qui s'est
déroulé en avril 2011, a adopté une
proposition visant à limiter la durée des fonctions des
principaux responsables politiques et de l'État à un
maximum de deux mandats consécutifs de cinq ans. Le 7e
Congrès s'est prononcé dans le même sens il y a
deux ans, et bien que cette limitation
n'ait pas encore été introduite dans la Constitution, une
question qui, nous l'espérons, sera établie dans le cadre
de sa réforme, depuis que j'ai assumé mon deuxième
mandat de président du Conseil d'État et du Conseil des
ministres le 24 février 2013, j'ai annoncé que
ce serait le dernier, ce que j'ai ratifié en décembre
dernier lorsque,
à cette même tribune, j'ai déclaré
qu'à partir d'aujourd'hui, Cuba aurait un nouveau
président.
Il n'était pas nécessaire d'attendre une
réforme constitutionnelle pour tenir parole et agir en
conséquence, le plus important étant de donner l'exemple.
L'Assemblée nationale du Pouvoir populaire a
élu le camarade Miguel Diaz-Canel Bermudez à la
présidence du Conseil d'État et du Conseil des ministres.
Dans le même temps, le camarade Salvador Valdés Mesa a
également été élu premier
vice-président du Conseil d'État, et l'Assemblée
nationale a ensuite approuvé sa nomination au poste
de premier vice-président du Conseil des ministres.
Le camarade Diaz-Canel présente un parcours
professionnel de près de 35 ans. Après avoir obtenu
un diplôme en ingénierie électronique à
l'Université centrale de Las Villas, il a exercé dans
cette profession. Il a effectué son service militaire dans les
unités de fusées antiaériennes des Forces
armées révolutionnaires (FAR), avant
d'exercer les fonctions de professeur à la Faculté de
génie électrique de cette même université,
où il a été proposé comme cadre
professionnel de l'Union des jeunes communistes, passant
progressivement à des postes de direction de cette organisation,
jusqu'à sa promotion au travail professionnel au sein du Parti.
Raúl rappelle la carrière politique de Diaz-Canel, le
nouveau président
du Conseil de l'État et des ministres (troisième à
partir de la droite)
En juillet 1994, au cours de la troisième ou
quatrième année de la Période spéciale,
lorsque la phase la plus aiguë de la Période
spéciale était à son apogée, il a
été élu premier secrétaire du Comité
provincial de Villa Clara pendant neuf ans, puis il a assumé
cette même responsabilité dans la province
d'Holguín pendant six autres années,
dans les deux cas avec des résultats satisfaisants.
Et ce ne fut pas un hasard, après les neuf
années passées à Villa Clara, un temps assez long,
parce qu'il y était né et qu'il connaissait son ancienne
province, y compris, en l'occurrence, Cienfuegos et Sancti Spiritus. Il
faut dire que nous avions prévu de l'envoyer à Holguin,
l'une des provinces à forte population et superficie, dans le
cadre de
sa préparation, comme nous avons essayé de le faire avec
près d'une douzaine de jeunes, dont la plupart sont
arrivés au Bureau politique, mais dont nous n'avons pas
réussi à matérialiser la préparation, et ce
fut le seul survivant -- je dirais en exagérant un peu -- de ce
groupe (applaudissements),
dont je ne critique pas les insuffisances,
mais en
parlant avec le camarade Machado, je lui disais que c'est à nous
de nous critiquer pour ne pas avoir mieux organisé la
préparation et la maturation de ces autres camarades afin qu'ils
puissent occuper de hautes responsabilités au sein du Parti et
du gouvernement.
Si en 15 ans il n'a travaillé que dans deux
provinces comme principal dirigeant du Parti, sans compter les
années où il avait dirigé la jeunesse, dans sa
propre province, j'ai aussi fait remarquer au camarade Machado
qu'en 15 ans il aurait pu passer, à raison d'environ trois
ans, par cinq provinces du pays, au moins, afin de les
connaître plus profondément. Je ne critique pas Machado,
je le critique déjà trop (qpplaudissements). Et à
présent que je suis son supérieur direct, gare à
lui ! (Rires). Mais je
veux dire par là que nous devons
accorder encore plus d'attention à la préparation des
cadres, de sorte que lorsqu'ils occuperont d'autres postes plus
élevés, ils auront
acquis une plus grande maîtrise. Mais son élection
aujourd'hui n'est pas le fruit du hasard, elle a été
prévue, au sein d'un groupe, et le meilleur, selon notre modeste
opinion et celle du Parti, a été le camarade Diaz-Canel
(applaudissements), et nous
n'avons aucun doute qu'au vu de ses
qualités, de son expérience et de son dévouement
au travail
qu'il a accompli, il aura un succès absolu dans la mission qui
lui a été confiée par notre organe suprême
du pouvoir de l'État (applaudissements).
Il est membre du Comité central du Parti
depuis 1991 et il a été promu au Bureau politique il
y a 15 ans. Il s'est acquitté d'une mission
internationaliste en République du Nicaragua et il est
diplômé du Collège de la Défense nationale.
En 2009, il a été nommé
ministre de l'Enseignement supérieur et, en 2012,
vice-président du Conseil des ministres responsable de
l'éducation, de la science, du sport et de la culture.
Il y a cinq ans, il a été élu
premier vice-président du Conseil d'État et du Conseil
des ministres - et depuis lors, un groupe de camarades du Bureau
politique, nous étions absolument certains d'avoir touché
dans le mille, et que c'était la solution, qui se
concrétise aujourd'hui à cette réunion très
importante -, ces dernières responsabilités, que
j'ai mentionnées et, surtout, celle de premier
vice-président du Conseil d'État et du Conseil des
ministres, qu'il a alterné avec la prise en charge de la
sphère idéologique du Comité central du Parti.
Ce n'est pas non plus une coïncidence, une
question aussi importante que celle-ci devait forcément passer
entre les mains de celui qui est aujourd'hui président du
Conseil d'État et du Conseil des ministres, et lorsque je ne
serai plus là - ce à quoi je ferai
référence plus tard, le fait que je reste au poste de
premier secrétaire jusqu'en 2021 - il pourra assumer ce
statut de président du Conseil
d'État et du Conseil des ministres et de premier
secrétaire du Parti communiste (applaudissements).
Et
c'est
ainsi
que
cela
a
été
planifié,
et
est
consigné
dans
la prochaine proposition de l'Assemblée,
qui sera également examinée avec le Conseil des
ministres, lors de la session de juillet, où sera
également proposée la Commission des
députés, qui sera chargée de rédiger et de
présenter à cette assemblée le projet de nouvelle
constitution, qui devra ensuite être discuté avec la
population et soumis à un référendum.
Je signale que dans la prochaine Constitution, dans
laquelle il n'y a pas de changement de notre objectif
stratégique, dans le travail du Parti, cet aspect sera maintenu
et notre peuple l'appuiera sans aucun doute, comme il l'a fait il y a
des dizaines d'années, en 1976, avec un énorme
nombre de voix, 98 %. Et à cette occasion,
ces deux fonctions comme je l'ai dit, qui sont fondamentales, pourront
à nouveau être
cumulées. Le premier secrétaire du Parti et le
président du Conseil
d'État et du Conseil des ministres puisse concentrer entre ses
mains tout le pouvoir et l'influence pour exercer, même s'il
existe, c'est possible, un premier ministre en charge du
gouvernement. Ceci dit je démontre que nous avons beaucoup
discuté de la formulation qui sera présentée par
l'intermédiaire de cette commission dont je vous ai parlé
et qui vous sera proposée au mois de juillet.
Il doit accomplir ses deux mandats, ce que nous allons
établir dans la Constitution, chacun d'une durée de cinq
ans. Le Congrès du Parti maintiendra ses dates. J'ai
été élu au 7e Congrès du Parti
jusqu'en 2021. J'ai 87 ans, je les aurai le 3 juin - je
ne dis pas cela pour recevoir un cadeau, je sais qu'il est difficile de
trouver un cadeau ici, aussi modeste soit-il (applaudissements).
Trouver un cadeau ici, aussi modeste soit-il, est plus
difficile que de trouver du pétrole (rires), autrement dit, ne
m'envoyez rien.
Lorsqu'il aura accompli ses deux mandats, s'il
travaille bien, et si ceci est approuvé par le Comité
central de notre Parti et par l'organe suprême du pouvoir de
l'État, qui est cette assemblée dont nous faisons partie,
il doit être maintenu. Tout comme nous le faisons aujourd'hui, il
doit faire la même chose avec son remplaçant. Au terme de
ses 10 années en tant que président du Conseil
d'État et du Conseil des ministres, les trois années
qu'il lui reste, jusqu'au Congrès, il reste au poste de premier
secrétaire pour faciliter une transition sûre sans avoir
à préparer le terrain à son successeur,
jusqu'à ce qu'il prenne sa retraite pour s'occuper de ses
petits-enfants - il en a peut-être
déjà...-, es-tu déjà
grand-père ? Bon, eh bien, des
arrière-petits-enfants, comme moi, qui en ai trois, et il y en a
un quatrième en route (rires).
C'est la façon dont nous voyons les choses.
Bien entendu, il appartiendra aux organes
supérieurs du Parti et de l'État de décider, ils
prendront la décision finale pour ces questions dont je vous ai
parlé.
Nous vivons dans un lieu et à une époque
où nous ne pouvons pas commettre d'erreurs. Je suis de ceux qui
lisent et étudient, quand le temps me le permet, tout ce qui me
tombe entre les mains sur des événements historiques
très funestes qui se sont produits dans l'histoire
récente, au niveau international, dans certains pays, et nous ne
pouvons
pas commettre d'erreurs, non seulement en raison de la situation
géographique où nous sommes, ni pour aucune autre raison.
Il y a des erreurs que nous ne pouvons pas commettre, comme celles qui
ont ruiné des processus extrêmement importants pour
l'humanité et dont les conséquences ont été
payées par de nombreux pays. Les conséquences du
déséquilibre international qui s'est créé,
qui ont été payé par de nombreux pays, y compris
le
nôtre, et que nous continuons à payer. Vous me comprenez
bien ? (On lui
répond : «
Oui ! »).
Le camarade Díaz-Canel n'est pas un candidat
improvisé ; au fil des années, il a fait preuve de
maturité, de capacité de travail, de solidité
idéologique, de sensibilité politique, d'engagement et de
loyauté envers la Révolution.
Son accession à la plus haute
responsabilité de l'État et du gouvernement de la nation
n'est ni le fruit du hasard ni de la précipitation. Dans sa
promotion progressive à des postes supérieurs,
contrairement à d'autres cas de jeunes dirigeants, comme je l'ai
signalé auparavant, nous n'avons pas commis l'erreur
d'accélérer le processus, mais nous
avons plutôt assuré de manière intentionnelle et en
le prévoyant son passage à travers différentes
responsabilités du Parti et du gouvernement, de sorte qu'il
acquière un niveau de préparation intégrale qui,
ajouté à ses qualités personnelles, lui
permettront
d'assumer avec succès la direction de notre État et de
notre gouvernement et, par la suite, la
plus haute responsabilité au sein du Parti.
Pour sa part, le camarade Valdés Mesa accumule
un long parcours au service de la Révolution, dont le triomphe
l'a surpris alors qu'il était ouvrier agricole dans une ferme
située dans la région d'Amancio Rodriguez, appartenant
à l'époque à la province de Camagüey.
En 1961, il a rejoint les Milices nationales
révolutionnaires, participé
à la campagne d'alphabétisation et il a été
membre de l'Association des jeunes rebelles, dont il est devenu le
secrétaire général dans la région. À
la création de l'Union des jeunes communistes, il a
été élu secrétaire général et
a assisté au 1er Congrès de cette organisation en
tant que délégué.
Le général des armées a aussi souligné le
travail du premier vice-président Salvador Valdés Mesa
(à l'avant, au
centre) en
tant que dirigeant syndical.
Plus tard, il a participé à la
construction du Parti uni de la Révolution socialiste de Cuba
dans plusieurs régions de Camagüey, occupant des postes de
direction au niveau municipal et au Comité provincial du Parti,
d'où il est passé en tant que cadre professionnel au
travail syndical, en gravissant progressivement les échelons,
jusqu'à exercer,
entre autres, les responsabilités de deuxième
secrétaire de la Centrale des travailleurs de Cuba (CTC) et de
secrétaire général du Syndicat national des
travailleurs agricoles et forestiers.
En 1995, il a été nommé
ministre du Travail et de la Sécurité sociale,
jusqu'à ce qu'il soit promu quatre ans plus tard premier
secrétaire du Comité provincial du Parti à
Camagüey.
Lors du 19e Congrès de la CTC, tenu
en 2006, il a été élu secrétaire
général, fonction qu'il a exercée
jusqu'en 2013, année où il a été
élu vice-président du Conseil d'État.
Sans cesser de travailler, il a obtenu son
diplôme d'ingénieur agronome en 1983 à
l'Institut supérieur des Sciences agricoles de Ciego de Avila.
Il est membre du Comité central du Parti
depuis 1991 et de son Bureau politique depuis 10 ans.
De même, je pense qu'il est juste de mettre en
évidence l'attitude désintéressée du
camarade José Ramon Machado Ventura qui, de sa propre initiative
- et je le répète parce qu'il avait déjà
agi de la sorte, précisément pour que Diaz-Canel puisse
occuper le poste qu'il occupait en tant que premier
vice-président du Conseil d'État - a offert son
poste de vice-président du Conseil d'État et du Conseil
des ministres pour céder la place à la nouvelle
génération.
Raúl a parlé de l'exemple révolutionnaire de
Ventura, deuxième secrétaire du Comité central du
Parti.
Machado, auquel je suis lié par plus de 60
ans de lutte révolutionnaire depuis la Sierra Maestra et
le 2e Front oriental Frank País, dont il fut l'un des
fondateurs, est un exemple de modestie, d'honnêteté et de
dévouement sans bornes au travail, bien qu'il soit un peu
grincheux, comme beaucoup d'entre vous le savent. Dorénavant,
il concentrera ses efforts sur le travail du Parti en tant que
deuxième secrétaire du Comité central.
Une mention à part pour Mercedes Lopez Acea,
membre du Bureau politique, qui a été
libérée de son poste de vice-présidente du Conseil
d'État hier après-midi. Après un peu plus de huit
ans d'un travail louable et extrêmement difficile en tant que
première secrétaire du Parti dans cette capitale
compliquée, une tâche d'autant plus complexe
qu'il s'agit précisément de la capitale du pays, elle
assumera bientôt de nouvelles responsabilités au sein du
Comité central du Parti (applaudissements).
La composition du Conseil d'État élu
aujourd'hui par l'Assemblée nationale reflète un taux de
renouvellement de 42 %. La représentation des femmes
augmente également à 48,4 %. On fait des
progrès, Teresa, n'est-ce pas ? Mais nous devons maintenant
continuer, comme vous le dites vous-mêmes, vers des
postes de décisions, et pas seulement en termes de nombre
(applaudissements).
Bon, le nombre de femmes augmente
à 48,4 %, et celui des Noirs et des métis
atteint 45,2 %. Et nous ne devons pas reculer d'un pouce sur
l'une ou l'autre question, car il a fallu de nombreuses années
depuis le triomphe de la Révolution, à commencer par
Fidel, qui a introduit ces idées d'égalité des
femmes, et ce,
contre la volonté de nombreux vieux guérilleros de la
Sierra Maestra - il n'y avait pas abondance d'armes, c'était
même tout le contraire - constitua un peloton baptisé
Mariana Grajales (applaudissements),
et
il
y
a
même
une
députée
dans
cette
salle,
Teté
Puebla Viltres, qui
fut l'un des officiers de ce peloton.
Tout cela a exigé beaucoup de travail, cela n'a
pas été facile, et il nous reste encore la bataille de la
proportionnalité, non seulement en termes de chiffres, comme je
l'ai dit, mais aussi en termes de qualité, dans les lieux de
prises de décision. Désormais les femmes et les Noirs,
surtout, se sont préparés dans le pays, ceci en est une
preuve,
regardons le dossier de chacun d'entre eux ; mais cela n'a pas
été chose facile, c'est pourquoi j'insiste : pas un
pas en arrière ! Et maintenant il nous en manque aux postes
de décision, non pas parce qu'ils sont ceci ou cela, mais pour
leur qualité, pour leur préparation. J'ai moi-même
commis des erreurs dans certaines
désignations dans le souci d'atteindre cet objectif, sans que la
personne désignée ne réunisse toutes les
conditions, et bien entendu, j'ai dû rectifier par la suite. Mais
j'attire votre attention parce qu'il s'agit d'une question que nous ne
pouvons pas laisser à la libre spontanéité. Qu'en
pensent les journalistes ? N'est-ce pas vrai ?
(Applaudissements)
L'âge moyen du Conseil d'État a
reculé à 54 ans et 77,4 % de ses membres
sont nés après le triomphe de la Révolution. Les
années ont passé et nous ne nous en rendons pas compte,
mais elles ont passé.
Trois femmes ont été élues
vice-présidentes du Conseil d'État, dont deux Noires, non
seulement parce qu'elles sont noires, mais en raison de leurs vertus et
de leurs qualités, ce qui démontre une fois de plus le
respect des accords émanant des congrès du Parti et de
sa 1re Conférence nationale en 2012 relative
aux cadres.
Ceci est également attesté par le fait
que plus de la moitié des députés à
l'Assemblée nationale, 53,22 %, sont des femmes et que
la représentation des Noirs et des métis a
atteint 40,49 %, et cela doit continuer.
Vous pouvez voir qu'il y a déjà quelques
camarades noirs, encore très peu nombreux, comme
présentateurs, tant à la télévision
qu'à la radio, ne voyez-vous pas que certains commencent
déjà à apparaître ? Cela n'a pas
été facile, j'ai moi-même donné des
instructions concrètes aux responsables de ces organismes de
radio et de télévision,
et j'ai dit : « Faites-le sans nuire à personne, mais
tâchez de régler progressivement le
problème ». Ils ont fait quelques petits pas, mais
pas assez à mon goût. Ils doivent continuer sur cette
voie, pas si lentement, mais continuer à avancer prudemment pour
que personne ne puisse prétendre qu'il s'est senti
lésé parce qu'on a placé un
métis ou un Noir à tel ou tel poste. Heureusement que
l'on voit désormais un grand Noir présenter le bulletin
hydrologique, qui se tient les mains ainsi. Je ne sais pas pourquoi ils
ne lui donnent pas un pointeur pour marquer ici et là
(applaudissements), parce
qu'il ne sait pas quoi faire de ses mains et
il les tient comme ceci (il mime le
présentateur). Il y a une carte qui montre la situation et il
pourrait s'aider d'un pointeur. Et aussi une commentatrice sportive.
Heureusement qu'on peut la voir de temps en temps au journal
télévisé, et personne n'a été
remplacé. Autrement dit, je vous montre avec cela qu'il faut
penser les choses, pas simplement les dire et s'en remettre à la
grâce
de Dieu, s'ils l'ont fait, tant mieux, sinon, tant pis. Il faut
insister, en cherchant de nouvelles méthodes, en évitant
de commettre des erreurs pour qu'on ne vienne pas nous critiquer dans
des objectifs aussi nobles, et il faut penser une fois et repenser
à une autre solution lorsque nous ne parvenons pas à
résoudre les problèmes. C'est vrai ou
pas ? (On lui répond : «
Oui ! »). C'est pourquoi je m'étends et je
m'écarte de mon texte, soigneusement préparé pour
une occasion aussi importante que celle-ci, pour vous rapporter ces
expériences, qui sont très utiles, et que j'observe et
analyse depuis des années.
Et ce détail dont je vous ai parlé au
sujet des femmes et de la question raciale, c'est qu'il y a longtemps
que nous... Il n'est pas honteux de replonger dans les souvenirs,
comme je l'ai parfois souligné dans des discussions
privées, je veux dire dans des réunions non officielles.
Je suis né à la campagne, à Biran, qui appartient
maintenant à
Cueto, bien que je sois de Mayari, et que maintenant je suis de Cueto,
dans la province d'Holguin, mais j'ai été
élevé à Santiago, une ville à laquelle me
lient beaucoup de souvenirs, bien entendu. Et je me souviens, lorsque
j'étais étudiant -- et avant le triomphe de la
Révolution, au cas où nous l'ayons oublié - trois
endroits seulement : La
Havane - je ne parle pas de l'ancienne province de La Havane,
rappelez-vous la taille qu'elle avait avant la division
politico-administrative actuelle, je parle de la ville de La Havane -,
Santiago de Cuba et Guantanamo - je parle de la ville - où il
n'y avait pas de télévision avant, où la radio
existait déjà, aussi loin que je m'en souvienne, mais pas
la télévision, et dans les petits villages, dans les
différents hameaux, parfois dans la principale ville des
communes, il y avait toujours le petit parc central, appelons-le ainsi,
c'était la première chose que les planificateurs
espagnols concevaient. Les personnes les plus âgées
réunies ici ne se souviennent-elles pas des dimanches, dans
certains de ces
endroits, lorsque la fanfare municipale, là où il en
existait, animait la soirée ? Et on voyait alors les
couples d'amoureux, ou en passe de l'être, ou des amis de Blancs
se promenant dans le parc, alors que les Noirs et les métis
déambulaient de l'autre côté de la clôture.
C'était comme ça ou pas ? Je sais qu'il y a beaucoup
de jeunes ici.
Saviez-vous cela ? Cela a duré jusqu'au premier discours de
Fidel, en janvier ou février 1959, si je ne me trompe.
Raúl Castro parle lors du rassemblement de clôture
du 7e Congrès du Parti communiste de Cuba, le 19
avril 2016.
Mais les racines étaient encore ancrées,
un pays qui doit être honoré par la composition ethnique
de son peuple, né dans la lutte, dans la chaleur, dans le
creuset de nos guerres d'indépendance, où dans celle
de 1868,
dont nous commémorerons les 150 ans en octobre, vous savez
qui étaient les principaux dirigeants, c'étaient des
propriétaires terriens, y compris des esclavagistes, qui
commencèrent par donner la liberté à leurs
esclaves, et lorsque cette guerre, avec l'accord du fameux Pacte du
Zanjon, qui fut rejeté, heureusement, par Antonio Maceo et ses
officiers lors de la Protestation de Baragua, la glorieuse Protestation
de Baragua, lorsqu'on en arriva à ce pacte, déjà,
une grande majorité des chefs étaient noirs, et au
début de la guerre nécessaire de Marti, en 1895, ce
sont eux qui l'ont dirigée essentiellement.
Vint ensuite ce que nous savons à travers
l'histoire, la participation étasunienne dans les derniers jours
de la guerre, alors que l'Espagne était déjà
totalement vaincue, avec des dizaines de milliers de soldats espagnols,
y compris hospitalisés, des dizaines de milliers ! Certains
d'entre eux à la suite de blessures de guerre, la plupart
souffrant de maladies tropicales, auxquelles les soldats espagnols, y
compris mon père, n'étaient pas très
habitués, si bien qu'il a été évacué
-
il a passé la guerre à la « Trocha »
(ligne militaire fortifiée) de Jucaro à Moron - un
endroit où il est entré dès la fin de la guerre,
c'est-à-dire, par Cienfuegos, et il est revenu l'année
suivante. Je suis
content qu'il soit venu, qu'il soit revenu, car s'il ne vient pas,
c'est un autre qui le fait, parce qu'il est tombé amoureux de
Cuba. Et comme je l'ai confié un jour à un politicien
espagnol, en ajoutant ceci, que cela me réjouissait, parce
qu'autrement j'aurais peut-être été un petit
Galicien ou un vieux Galicien et membre de tel parti. Mais lorsque les
Américains débarquèrent à l'est de Santiago
de Cuba, sans rencontrer d'obstacle, la ville étant
protégée par l'Armée de libération, la
flotte nord-américaine plus moderne, comme dans un tir sur
cible, coula la flotte espagnole, qui avait été
concentrée à Santiago de Cuba, dans la baie. Les
Espagnols démontèrent l'artillerie pour défendre
la ville,
mais l'ordre vint de Madrid de remonter l'artillerie et d'engager le
combat contre la flotte étasunienne, sans savoir ce qu'on leur
ordonnait de faire depuis Madrid : faire face à une flotte
plus moderne et sortir l'un derrière l'autre, en raison des
caractéristiques de la baie de Santiago, qui est une baie en
forme de sac, comme la plupart des
baies cubaines, à l'exception de celles de Playa Giron et
Matanzas, au nord. Et l'amiral Cervera, le chef de la flotte espagnole
de l'Atlantique, ordonna à tous ses officiers de se mettre en
grande tenue, et certains d'entre eux lui signalèrent : «
Mais, mon Amiral, nous allons nous
battre ! » Et l'amiral de répondre : «
C'est précisément pour cette raison, car
ce sera la dernière bataille. » Et il en
fut ainsi, un tir sur cible, l'un après l'autre...
Deux combats terrestres d'une certaine importance
eurent lieu : l'un à El Viso, où le
général espagnol du nom de Vara del Rey, chargé de
défendre cette localité, mourut au combat, et l'autre
lors de la prise de la Colline de San Juan, que la ville a pratiquement
engloutie. Et c'est ici qu'eut lieu ce que j'appelle le
péché originel :
les troupes victorieuses des deux armées s'apprêtent
à entrer dans Santiago de Cuba, mais le général
étasunien qui dirigeait ses troupes interdit aux Cubains de
prendre part à la marche sur la ville. C'est Calixto Garcia qui
était là-bas, ou non loin de là.
On le leur interdit sous prétexte
d'éviter des représailles, alors qu'en
réalité, l'Armée de libération, ce qui
l'intéressait lorsqu'elle capturait des prisonniers,
c'était le fusil, et certains d'entre eux se joignaient
même à nos troupes libératrices.
Et une faute encore plus grave, que l'on peut qualifier
de péché originel pour ce qui allait advenir plus tard,
c'est que lorsqu'ils arrivèrent au siège du gouvernement
à l'intérieur de la ville, ils amenèrent le
drapeau espagnol et le remplacèrent par le drapeau
américain, sans hisser le drapeau cubain. C'était un
présage de ce qui allait se passer
dans ce pays jusqu'à l'arrivée de Fidel.
Les discussions eurent lieu à Paris, au
Château
de Versailles, à la périphérie de cette capitale
française, bien sûr, entre Espagnols et Américains,
« les Cubains n'ont rien à discuter
ici ».
C'est alors que l'on parvint à cette
égalité, dans ce beau creuset qu'était notre
Armée de libération à ce moment-là.
Désormais à l'époque de la
discrimination, si vous vous rendiez dans une sucrerie, ou même
dans un modeste moulin, vous tombiez sur le club des fonctionnaires
américains et des cols blancs cubains, on peut dire, qui
travaillaient dans un bureau ou avaient une certaine
responsabilité. C'étaient eux qui allaient à ce
club et les autres, aux
baraquements !
Leur influence, l'amendement Platt, dura dans ce pays
jusqu'à la Révolution de 1933, mais d'autres accords
qui furent conclus nous remirent sous le joug jusqu'au 1er
janvier 1959. Ce si beau creuset de notre nationalité,
c'est à présent que nous réussissons à le
reconstruire, ce ne fut pas dans les premiers moments,
comprenez-vous ce que je veux dire et de quoi je parle ? (On lui
répond que oui.) C'était comme ça ou pas ? Je
demande aux plus âgés. Je vais devoir me tourner par
là, du côté où se trouvent encore certains
vieux (rires). Guillermo
Garcia, il n'y avait rien de tel à El
Platano, la pauvreté les avait rendus tous égaux.
Pardonnez-moi de m'être éloigné du
texte, mais, sans vouloir me vanter, je pense que je l'enrichis
(applaudissements), la presse
peut publier tout ce qu'elle voudra, le
texte écrit, mais vous pouvez parler de ce dont je parle ici
parce que, bien entendu, je suis à l'antenne.
Ceci dit, je me suis arrêté sur ce point,
car lors de la rédaction de ce texte, naturellement nous n'y
avons pas pensé, j'y ai pensé plus tard en
réfléchissant, lorsque j'ai vu les résultats et la
composition de cette nouvelle assemblée.
Revenant à notre sujet, je soulignerai aussi que
les membres, dont deux femmes, de la présidence de
l'Assemblée nationale du Pouvoir populaire, dirigée par
notre cher camarade Esteban Lazo Hernandez, ont été
ratifiés.
De même, sur proposition du président
Diaz-Canel, le Parlement cubain a approuvé, conformément
aux dispositions de l'article 75 de la Constitution, le report de
la présentation du Conseil des ministres, dans le but de
disposer d'un temps raisonnable pour évaluer les mouvements des
cadres à effectuer, et c'est une décision très
sage, afin
de ne pas procéder à la hâte et de pouvoir parler
avec les ministres, individuellement, afin qu'ils puissent
préparer les arguments et ensuite prendre la décision
appropriée, avant de la soumettre à l'Assemblée de
juillet, comme nous l'avons dit.
En ce qui me concerne, je continuerai à exercer
les fonctions de premier secrétaire du Comité central du
Parti pour mon deuxième et dernier mandat, qui expire
en 2021, lors de la tenue de son 8e Congrès et
à la fin du processus de transfert progressif et ordonné
des principales responsabilités aux nouvelles
générations. Dès lors,
si ma santé me le permet, je serai un soldat de plus, aux
côtés du peuple, à défendre cette
Révolution (applaudissements).
Pour éviter le moindre doute, je tiens à
souligner que le Parti communiste de Cuba, à commencer par le
premier secrétaire de son Comité central, appuiera et
soutiendra résolument le nouveau président du Conseil
d'État et du Conseil des ministres dans l'exercice de ses
pouvoirs constitutionnels, contribuant ainsi à sauvegarder notre
arme la
plus précieuse : l'unité de tous les
révolutionnaires et du peuple.
Il ne peut en être autrement. Ceux d'entre nous
qui ont eu le privilège de lutter contre la tyrannie sous le
commandement de Fidel depuis la Moncada, le Granma, l'Armée
rebelle, la lutte clandestine et jusqu'à nos jours, aux
côtés du peuple héroïque de Cuba, nous
ressentons une profonde satisfaction pour l'oeuvre consolidée de
la Révolution,
l'oeuvre la plus belle que nous ayons réalisée. Nous
sommes comblés d'un bonheur légitime et d'une confiance
sereine de voir de nos propres yeux le transfert aux nouvelles
générations de la mission de poursuivre la construction
du socialisme et de garantir ainsi l'indépendance et la
souveraineté nationale.
Déjà le 4 avril 1962, à
la clôture du 1er Congrès de l'Association des jeunes
rebelles, le camarade Fidel signalait : « Croire dans les
jeunes, c'est voir en eux, au-delà de l'enthousiasme, la
capacité ; au-delà de l'énergie, le sens des
responsabilités ; au-delà de la jeunesse, la
pureté, l'héroïsme, le caractère,
la volonté, l'amour de la patrie. La foi dans la patrie !
L'amour de la Révolution, la foi dans la Révolution, la
confiance en soi ! La conviction profonde que la jeunesse peut,
que la jeunesse est capable. La conviction profonde que, sur les
épaules de la jeunesse, on peut déposer de grandes
tâches. »
Voyez quelle conception large de la jeunesse et de sa
capacité d'agir.
Il en a été ainsi, et il en sera ainsi,
et ce n'est pas pour le plaisir que l'un des paris permanents des
ennemis de la Révolution est d'infiltrer, confondre, diviser et
éloigner notre jeunesse combative des idéaux, de
l'Histoire, de la culture et de l'oeuvre révolutionnaire, de
semer l'individualisme, la cupidité, la marchandisation des
sentiments et
d'inciter les nouvelles générations au pessimisme, au
renoncement à l'éthique et aux valeurs humanistes,
à la solidarité et au sens du devoir.
Ces plans sont voués à l'échec,
parce que tout au long de l'Histoire, dans le présent comme dans
l'avenir, la jeunesse cubaine a été protagoniste dans la
défense de sa Révolution socialiste. La preuve en est
que 87,8 % des députés de cette
assemblée sont nés après le 1er
janvier 1959.
Les jeunes Cubains ont montré à quel
point Fidel avait raison lorsqu'il leur a parlé en 1962.
Aujourd'hui, nous ratifions cette confiance, persuadés qu'ils
seront les gardiens zélés des préceptes contenus
dans la brillante définition du Commandant en chef du Concept de
Révolution.
Il incombe au Parti, à l'État et au
gouvernement de mettre en oeuvre et de faire appliquer la politique de
promotion, en toute intentionnalité et progressivement, des
jeunes, des femmes, des Noirs et des métis aux postes de
décision, afin de garantir, suffisamment à l'avance, la
création d'une réserve de dirigeants de la nation pour
l'avenir, sans
répéter les erreurs coûteuses que nous avons
commises dans ce domaine stratégique.
Lors du 5e Plénum du Comité central,
tenu les 23 et 24 mars derniers, nous avons analysé
l'état d'avancement de la mise à jour du Modèle
économique et social cubain, processus qui a
débuté en 2011, conformément aux accords
du 6e Congrès du Parti. Auparavant, le Bureau politique
s'était déjà penché sur
cette question à deux reprises.
Malgré ce qui a été
réalisé, ce qui est loin d'être négligeable,
nous pensions qu'à ce stade - lorsque nous avons
approuvé
ou adopté les premières décisions au 6e
Congrès du Parti et lors de réunions ultérieures
de ce genre -, que nous aurions accompli plus de progrès et que
même si tous les problèmes n'étaient pas
résolus, pour le
moins tout aurait été bien organisé, bien
planifié et en cours d'exécution à
différents stades.
Nous aurions déjà la nouvelle
Constitution, qui a été retardée, pour les
mêmes raisons, parce que ces principaux problèmes n'ont
pas été résolus ; mais, certes, il n'a pas
été possible d'assurer la participation des organismes,
organisations et entités pour que, depuis la base, ils puissent
guider, former et contrôler la bonne mise en oeuvre
des politiques adoptées.
En voyant les premières difficultés
auxquelles nous étions confrontés, j'ai affirmé
ici même, dans les conclusions d'une session du parlement, je
crois, que « sans hâte, mais sans pause »,
car la hâte nous a également conduits à commettre
de
graves erreurs.
Nous ne nous sommes jamais fait l'illusion que le
chemin serait court et facile. Nous savions que nous entamions un
processus d'une énorme complexité, en raison de sa
portée, qui englobait tous les éléments de la
société, ce qui exigeait de surmonter l'obstacle colossal
d'une mentalité ancrée dans des décennies de
paternalisme et
d'égalitarisme, laquelle a laissé des séquelles
importantes dans le fonctionnement de l'économie nationale.
À cela s'est ajouté le désir
d'aller plus vite que la capacité de bien faire les choses, ce
qui a laissé la place à l'improvisation et aux
ingénuités, en raison d'une intégralité
insuffisante, d'une évaluation incomplète des coûts
et des bénéfices et d'une vision restreinte des risques
associés à la mise en oeuvre de diverses mesures qui, en
outre, ont
manqué de l'encadrement, du contrôle et du suivi
nécessaires, ce qui a entraîné des retards et une
passivité dans la correction opportune des dérives
constatées.
Je pense que nous avons tiré d'importantes
leçons des erreurs commises au cours de la période
écoulée, et l'expérience que nous avons acquise
nous permettra d'avancer à pas plus sûrs et plus fermes,
les pieds et les oreilles fermement collés sur terre et
d'éviter ainsi tout recul gênant.
Nous n'avons pas renoncé à poursuivre
l'expansion du travail à son compte - j'y ai fait allusion dans
diverses interventions au sein de ce parlement - qui constitue une
alternative de travail dans le cadre de la législation actuelle
et qui, loin d'être un processus de privatisation
néolibérale de la propriété sociale,
permettra à l'État de se départir
de la gestion d'activités non stratégiques pour le
développement du pays. L'expérience des
coopératives non agricoles sera également poursuivie.
Dans les deux sens, des résultats non
négligeables ont été obtenus, mais il est vrai
aussi que des erreurs dans leur prise en charge, leur contrôle et
leur suivi ont été constatées, ce qui a
favorisé l'émergence de nombreuses manifestations
d'indiscipline et de fraude fiscale dans un pays où, de plus, on
ne payait pratiquement aucun impôt avant
l'application de ces mesures, des illégalités et des
violations des normes, visant un enrichissement personnel
accéléré, un phénomène qui n'a pas
été traité opportunément et qui a conduit
à la nécessité de modifier plusieurs dispositions
en la matière.
Dans le même temps, la prémisse
inéluctable qu'aucun citoyen ne serait laissé à
l'abandon et que le processus de changement du Modèle
économique et social cubain ne pouvait en aucun cas signifier
l'application de thérapies de choc contre les plus
démunis, lesquels, en général, sont ceux qui
soutiennent le plus fermement la Révolution
socialiste, contrairement à la pratique dans de nombreux pays, a
conditionné dans une large mesure le rythme des transformations
sur des questions majeures, comme c'est le cas de la solution de la
dualité monétaire et du taux de change, qui continue de
nous causer bien des soucis et fait surgir de nouveaux problèmes.
On pourrait également citer à titre
d'exemples les réformes des salaires et des pensions, ainsi que
l'élimination des gratuités indues et des subventions
généralisées à des produits et des
services, plutôt qu'aux personnes n'ayant pas d'autre soutien.
Nous avons également manqué d'une
politique adéquate et systématique de communication
sociale au sujet des changements introduits, afin de parvenir jusqu'au
dernier citoyen de manière opportune avec des informations et
des explications claires et compréhensibles, parce que ces
questions sont assez difficiles à comprendre sur certains de
leurs aspects, sur des thèmes si complexes, si bien qu'il nous
faut éviter les malentendus et les lacunes en matière
d'information.
À cela s'ajoutent les circonstances difficiles
dans lesquelles l'économie nationale a dû évoluer
pendant toutes ces années, qui ont été
marquées par un durcissement du blocus économique des
États-Unis et la traque incessante des transactions
financières du pays, limitant notre accès aux sources de
crédit pour le développement, ainsi que les
investissements étrangers dont nous avons tant besoin.
Je ne dois pas non plus ignorer les dégâts
importants causés par les périodes de sécheresse
persistantes, comme celle des trois dernières années et
les ouragans de plus en plus destructeurs et fréquents qui ont
frappé l'ensemble du territoire national.
D'autre part, les résultats obtenus dans la
patiente et laborieuse démarche de restructuration de la dette
extérieure envers nos principaux créanciers sont
indéniables, ce qui décharge les
générations présentes et surtout les
générations futures d'un formidable fardeau d'obligations
qui pesait sur l'avenir de la nation comme une épée de
Damoclès,
mais qui n'est pas la seule.
L'actuel vice-président du Conseil des ministres
et ministre de l'Économie, le camarade Cabrisas, a joué
un rôle particulièrement significatif dans cette
démarche (applaudissements),
non
seulement
dans
cette
activité,
la
principale,
mais
aussi
dans
d'autres
types de
travaux similaires liés à l'endettement.
Cependant, nous devons être prudents, parce que
nous ne savons que demander et très peu rationaliser, et c'est
moi qui autorise l'utilisation des réserves - et je sais
très bien de quoi je parle - et des prêts de la
réserve, et il fut un temps où à cause de
violations, par ignorance, par exemple, les réserves
mobilisatrices du pays ont été épuisées.
Nous les avons désormais toutes reconstituées. Je veux
parler du carburant, qui a été utilisé sans
autorisation comme conséquence d'erreurs de concept parce qu'on
n'a pas été voir dans les documents originaux quelles
étaient les dispositions en vigueur.
Souvent, lorsque quelqu'un demande une réserve
d'un produit quelconque, on tente de me donner des arguments
très simples : « Il faut tant de tonnes de carburant
pour tel jour. » « Motif ? » Et on m'a
avancé une raison qui n'était évidemment pas
correcte - elle n'était pas réelle, même si elle
pouvait avoir une
certaine justification - : « Si on ne les donne
pas... ». La réponse : « On ne peut pas
donner une telle quantité, parce que des besoins quotidiens
surgissent partout ». « Alors, les hôpitaux vont
en souffrir. » Et là, j'ai donné une
réponse plus énergique, en des termes que je ne
répéterai pas ici, mais avec un
avertissement sévère : « N'essayez pas de
m'embobiner avec de telles absurdités. » Le fait que
les hôpitaux se retrouvent affectés nous obligerait
à prendre...
Pourtant, nous avons prêté la
moitié de ce carburant qu'ils doivent restituer dans les
délais que nous leur avons fixés.
Je ne citerai que cet exemple, ce sont des
réalités dont le Conseil de ministres est
particulièrement conscient.
Grâce à un effort persistant et soutenu,
nous sommes parvenus à négocier toutes ces dettes, nous
avons obtenu certaines réductions dans des délais plus
confortables, pour pouvoir remplir l'engagement et surtout conserver le
prestige du gouvernement en matière de crédit. Cette
grande tâche à peine achevée, étape par
étape, parfois
imperceptible, nous empruntons à nouveau, avec pour
conséquence que de nouveau nous sommes endettés - pas
autant qu'avant - et les difficultés que cela nous crée
dans la planification. Concernant la planification, nous devons mieux
planifier et savoir disposer de ce que nous avons et ensuite voir
comment résoudre le reste, mais ne pas inventer
en cours de route : car « pain pour aujourd'hui, faim de
demain ». Ce n'est pas notre chemin, c'est du
réalisme. On a parlé d'épée de
Damoclès. Cette révolution a toujours vécu avec
une épée de Damoclès suspendue sur nos
têtes, pour des raisons différentes.
Je me souviens de la Période spéciale,
lorsque Diaz-Canel, je vous l'ai dit, était à son
apogée, quand il a assumé la direction du Parti à
Santa Clara.
À cette époque, il fallait mettre un
masque à oxygène, un tuba que les pêcheurs
sous-marins utilisent, parfois on devait le mettre parce que l'eau
arrivait au-dessus de la moustache et parfois au-dessus du nez, et
parfois on a dû se cacher les yeux et prendre nos tubas, mais
résister, et c'est la raison pour laquelle nous pouvons parler
ici
aujourd'hui (applaudissements),
et
briser
le
pessimisme
qui
s'installe
habituellement
chez
ceux
qui
manquent
de volonté face aux
problèmes.
Ce n'est pas la première fois. Pendant la
Période spéciale,
déjà en 1993, 1994, alors qu'elle avait
pratiquement commencé en 1990, et c'est alors que ce slogan
est apparu, qui a été prononcé, je crois,
le 26 juillet, à l'Île de la Jeunesse : « Oui,
c'est possible ! ». Mais pour pouvoir le
faire, il faut analyser en toute objectivité chaque
problème, chaque pas franchi, pour ne pas nous faire
d'illusions, pour ne pas nous abuser nous-mêmes.
À présent, avec la situation actuelle de
notre voisin, qui s'est souvenu de nouveau de la doctrine Monroe. Vous
avez vu ce que Bruno a répondu l'autre jour au
vice-président des États-Unis, qui n'a pas
supporté et a quitté la salle. J'en parlerai plus tard.
Nous ne pouvons pas nous permettre de retomber dans une
spirale d'endettement et, pour éviter une telle situation, nous
devons respecter le principe de ne pas contracter d'engagements que
nous ne sommes pas en mesure d'honorer à temps dans les
délais convenus.
Les tensions actuelles dans nos finances
extérieures sont un signal d'alarme à cet égard,
un sujet que j'ai développé ; il n'y a pas d'autre
alternative que de bien planifier et sur une base sûre,
d'économiser et de supprimer toutes les dépenses non
essentielles, qui sont encore nombreuses, de veiller à ce que
les revenus attendus soient
obtenus, de manière à respecter les obligations convenues
et, en même temps, garantir les ressources nécessaires
pour investir dans le développement des secteurs prioritaires de
l'économie nationale.
Nous ne sommes pas dans une situation extrême et
dramatique, comme celle à laquelle le peuple cubain a su
résister et qu'il a surmontée, sous la direction du Parti
et de Fidel, au début des années 1990, une
étape connue sous le nom de Période spéciale. Le
scénario est très différent maintenant, nous avons
une base solide pour que ces
circonstances ne se répètent pas. Notre économie
s'est quelque peu diversifiée et est en croissance, mais il est
du devoir des révolutionnaires de se préparer avec audace
et intelligence à la pire de ces variantes, non pas à la
plus confortable, avec un optimisme permanent et une confiance totale
dans la victoire. Il s'impose, aujourd'hui et toujours, de
garder à l'esprit la conduite inébranlable de
défendre l'unité, de résister et de
résister ! Il n'y a pas d'autre solution.
Comme il en a été informé ces
jours derniers, lors de la 5e Réunion
plénière du Comité central du Parti, une
explication a été donnée sur les études qui
ont été réalisées sur la
nécessité de réformer la Constitution, en accord
avec les transformations qui se sont opérées dans l'ordre
politique, économique et social.
Pour mener à bien ce processus, cette
assemblée devra approuver, lors de sa prochaine session
ordinaire, une commission composée de députés qui
seront chargés de préparer et de présenter le
projet qui sera discuté par le parlement, puis de le soumettre
à la consultation populaire et enfin, conformément aux
dispositions de la Constitution,
d'approuver le texte final dans le cadre d'un référendum.
L'occasion est propice pour souligner, une fois de
plus, que nous n'avons pas l'intention de modifier le caractère
irrévocable du socialisme dans notre système politique et
social, ni le rôle dirigeant du Parti communiste de Cuba, en tant
qu'avant-garde organisée et force dirigeante supérieure
de la société et de l'État, comme le
prévoit
l'article 5 de la Constitution actuelle, et dont nous
défendrons le maintien de ce même article dans la
prochaine constitution.
En passant aux questions de politique
extérieure, je ne peux manquer de faire référence
au 8e Sommet des Amériques, qui s'est tenu récemment
au Pérou, et qui a été marqué, plusieurs
mois auparavant, par l'attitude néocoloniale et
hégémonique renouvelée du gouvernement des
États-Unis, dont l'engagement en faveur de la doctrine
Monroe a été ostensiblement ratifié. L'expression
la plus notoire en a été l'exclusion arbitraire et
injuste du Venezuela de cet événement.
On savait que le gouvernement des États-Unis
avait l'intention d'organiser un spectacle de propagande contre la
Révolution cubaine, en se servant des vestiges de la
contre-révolution mercenaire.
Cuba s'est rendue à Lima de plein droit, la
tête haute. Elle a démontré une volonté
d'engager le dialogue et le débat dans n'importe quel contexte,
dans des conditions d'égalité et de respect. Dans le
même temps, elle a confirmé la détermination des
Cubains à défendre leurs principes, leurs valeurs et leur
espace légitime.
La délégation cubaine, celles de la
Bolivie et d'autres pays ont empêché un front uni contre
la révolution bolivarienne et ont réitéré
la revendication en faveur d'un nouveau système de relations
entre les deux Amériques.
Les discours prononcés par notre ministre des
Relations extérieures, le camarade Bruno Rodríguez
Parrilla, au nom du gouvernement cubain, avec un langage franc, des
idées claires et de la fermeté, ont constitué une
réponse retentissante aux insultes et aux mensonges dont le
vice-président étasunien a émaillé son
discours archaïque et
d'ingérence.
Les membres de la société civile de notre
pays ont livré une bataille contre l'exclusion
néocoloniale prônée par l'OÉA et ont
défendu avec brio leur reconnaissance en tant que
véritables représentants du peuple cubain. Ils ont
élevé leurs voix pour Cuba et pour les peuples de Notre
Amérique. La provocation a été
déjouée.
Le ministre des Affaires étrangères de Cuba, Bruno
Rodriguez Parrilla
parle au 8e Sommet des Amériques à Lima, au
Pérou, en avril 2018.
Je profite de cette occasion, au nom de ce peuple
héroïque, pour réitérer mes
félicitations à tous les membres de la
représentation cubaine qui ont participé à cet
événement.
Nous, les pays de Notre Amérique, ne pourrons
pas faire face aux nouveaux défis sans avancer vers
l'unité dans la diversité pour exercer nos droits, y
compris le droit d'adopter le système politique,
économique, social et culturel choisi par leur peuple, comme
indiqué dans la Proclamation de l'Amérique et des
Caraïbes comme Zone de paix,
adoptée dans notre capitale, comme vous le savez.
Nous soulignons également notre engagement
envers l'Alliance bolivarienne pour les peuples de Notre
Amérique.
Nous sommes la région du monde qui
présente la plus grande inégalité dans la
répartition de la richesse, l'écart entre riches et
pauvres est énorme et ne cesse de se creuser, la pauvreté
augmente malgré les efforts de la dernière
décennie, lorsque les gouvernements progressistes et populaires
ont accumulé des résultats favorables en matière
de
justice sociale.
Aujourd'hui, on prétend nous diviser et
détruire la Communauté des États d'Amérique
latine et des Caraïbes ; on dépoussière
l'instrument de la politique nord-américaine qu'a toujours
été l'OÉA discréditée, et des
groupes de pays sont créés qui, sous prétexte de
protéger la démocratie, contribuent à la
perpétuation de la domination
impériale.
L'agression contre la République bolivarienne du
Venezuela est actuellement l'élément central des efforts
de l'impérialisme pour renverser les gouvernements populaires
sur le continent, effacer les conquêtes sociales et liquider les
modèles progressistes et alternatifs au capitalisme
néolibéral que l'on tente d'imposer.
Nous réaffirmons notre pleine solidarité
avec le Venezuela, son gouvernement légitime et l'union civique
et militaire dirigée par le président Nicolas Maduro
Moros, qui préserve l'héritage du président Hugo
Chavez Frias.
Nous réaffirmons notre soutien aux autres
peuples et gouvernements qui font face aux pressions de
l'impérialisme visant à anéantir les
revendications satisfaites, comme c'est le cas de la Bolivie et du
Nicaragua.
Après le coup d'État parlementaire contre
la présidente Dilma Rousseff au Brésil, l'emprisonnement
arbitraire et injuste du camarade Lula, dont nous exigeons aujourd'hui
la liberté, est un fait accompli. Lula est victime d'un
emprisonnement politique pour l'empêcher de participer aux
prochaines élections présidentielles. Or, selon les
sondages
effectués par différentes institutions au Brésil,
s'il y avait des élections aujourd'hui, personne ne pourrait
battre Lula. Voilà pourquoi il est en prison, voilà
pourquoi la calomnie de l'accusation portée contre lui,
voilà pourquoi ils l'ont jeté en prison.
Nous réaffirmons notre appui au droit à
l'autodétermination et à l'indépendance du peuple
de Porto Rico.
Les nations des Caraïbes, en particulier
Haïti, pourront toujours compter sur la solidarité et la
coopération de Cuba, comme elles l'ont fait jusqu'à
aujourd'hui.
Le 17 décembre 2014, nous avions
annoncé, simultanément avec le président
étasunien de l'époque, Barack Obama, le
rétablissement des relations diplomatiques avec les
États-Unis.
Nous avions commencé à régler,
dans le plus strict respect et l'égalité souveraine, les
problèmes bilatéraux et même à
coopérer dans divers domaines d'intérêt mutuel, et
il a été démontré qu'en dépit des
profondes différences entre nos gouvernements, la coexistence
civilisée était possible et bénéfique.
L'objectif stratégique de détruire la
Révolution n'avait pas cessé, mais le climat politique
entre les deux pays connut une avancée incontestable qui fut
bénéfique pour les deux peuples.
Toutefois, depuis l'arrivée au pouvoir de
l'actuel président, les relations entre Cuba et les
États-Unis ont accusé un recul
délibéré, et les déclarations de ce
gouvernement se caractérisent par leur ton menaçant.
Ceci s'est manifesté avec un accent particulier
dans le mémorandum présidentiel insultant de
juin 2017, élaboré et diffusé en collusion
avec les pires éléments de l'extrême droite
antircubaine du sud de la Floride, qui tirent un profit lucratif de la
tension entre nos pays.
Le blocus économique s'est intensifié, la
traque financière a été renforcée et
l'occupation d'une partie du territoire de la province de Guantanamo,
par une base militaire et un centre international de détention
et de torture, se poursuit.
Les programmes de subversion politique reçoivent
des millions de dollars du gouvernement étasunien. Le
recrutement et le financement de mercenaires et de stations de radio et
de télévision illégales persistent.
Sous un prétexte grossier, la plupart des
fonctionnaires diplomatiques de notre ambassade à Washington ont
été arbitrairement expulsés et le personnel
diplomatique étasunien à La Havane, y compris le
personnel consulaire, a été réduit, ce qui s'est
répercuté sur les engagements migratoires
bilatéraux et a causé des préjudices à des
milliers de
Cubains qui ont besoin de ces services.
Le sentiment majoritaire parmi les citoyens
étasuniens et parmi les émigrants cubains est
opposé à la poursuite du blocus et favorable à la
poursuite de l'amélioration des relations bilatérales.
Paradoxalement, les individus et les groupes qui
semblent aujourd'hui avoir la plus grande influence sur le
président étasunien sont partisans d'un comportement
agressif et hostile à l'encontre de Cuba.
Nous combattrons toutes les tentatives de manipuler la
question des droits de l'Homme et de calomnier notre pays. Nous n'avons
pas à recevoir de leçons de qui que ce soit, et encore
moins du gouvernement des États-Unis.
Nous avons lutté pendant près de 150
ans pour l'indépendance nationale et défendu la
Révolution au prix de beaucoup de sang et en courant les plus
grands risques.
Nous réaffirmons aujourd'hui la conviction que
toute stratégie visant à détruire la
Révolution par la voie de l'affrontement ou de la
séduction se heurtera au rejet le plus ferme du peuple cubain et
sera vouée à l'échec.
Nous vivons dans un ordre international injuste et
excluant, dans lequel les États-Unis tentent de préserver
à tout prix leur domination absolue face à la tendance du
monde à s'orienter vers un système multipolaire.
À cette fin, ils provoquent de nouvelles
guerres, y compris des guerres non conventionnelles, accroissent le
danger d'une conflagration nucléaire, exacerbent le recours
à la force, aux menaces et à l'application
indiscriminée de sanctions unilatérales contre ceux qui
refusent de se plier à leurs desseins, imposent une course aux
armements, la
militarisation de l'espace et du cyberespace, et représentent
une menace croissante pour la paix et la sécurité
internationales.
L'expansion de l'OTAN en direction des
frontières avec la Russie crée de sérieux dangers,
qui sont aggravés par l'imposition de sanctions arbitraires, que
nous rejetons.
Les États-Unis persistent dans leurs menaces et
leurs mesures punitives, dans leurs violations des règles du
commerce international contre la Chine, mais aussi contre l'Union
européenne, avec laquelle nous avons récemment
signé un accord de dialogue et de coopération, contre ses
alliés. Les conséquences seront néfastes pour
tous, en
particulier pour les nations du Sud.
L'impérialisme étasunien crée des
conflits qui génèrent des vagues de
réfugiés, mène des politiques répressives,
racistes et discriminatoires à l'encontre des migrants,
construit des murs, militarise les frontières, rend les modes de
production et de consommation encore plus gaspilleurs et insoutenables
et entrave la coopération dans la lutte contre
les changements climatiques.
Il se sert de ses sociétés
transnationales et de ses plateformes technologiques
hégémoniques pour imposer une seule pensée,
manipuler le comportement humain, envahir nos cultures, effacer la
mémoire historique et l'identité nationale, et
contrôler et corrompre les systèmes politiques et
électoraux.
Le 13 avril, en violation des principes du Droit
international et de la Charte des Nations unies, les États-Unis
et certains de leurs alliés de l'OTAN ont lancé une
attaque militaire contre la Syrie, sans aucune preuve de l'utilisation
d'armes chimiques de la part du gouvernement de ce pays.
Malheureusement, de telles actions unilatérales
sont devenues une pratique inacceptable, déjà
testée dans plusieurs pays de la région du Moyen-Orient
et maintenant à plusieurs reprises en Syrie, et méritent
la condamnation de la communauté internationale. Nous exprimons
notre solidarité avec le peuple et le gouvernement syriens.
Nous ne devons pas oublier qu'en mars 2003, il y a
seulement 15 ans, le président W. Bush lança
l'invasion de l'Irak sous prétexte de l'existence d'armes de
destruction massive, dont la fausseté fut
révélée quelques années plus tard.
Cuba soutient les efforts en faveur de la paix,
convaincue que seuls le dialogue, la négociation et la
coopération internationale permettront de trouver des solutions
aux graves problèmes du monde.
Nous sommes reconnaissants de la solidarité de
tous les pays, quasiment sans exception, dans notre lutte contre le
blocus économique, commercial et financier.
Les relations bilatérales avec la
Fédération de Russie se sont considérablement
développées dans tous les domaines, sur la base de
l'intérêt mutuel.
Nous ne serons jamais ingrats et nous n'oublierons
jamais le soutien que nous avons reçu des peuples de l'ancienne
Union soviétique, en particulier du peuple russe, dans les
années les plus difficiles après le triomphe de notre
processus révolutionnaire.
De même, les liens avec la République
populaire de Chine progressent dans les domaines économique,
commercial, politique et de la coopération, ce qui
représente une contribution importante au développement
de notre nation.
Il y a quelques semaines, nous avons reçu la
visite du camarade Nguyen Phu Trong, secrétaire
général du Parti communiste du Vietnam, qui constitue un
autre exemple du développement réussi des liens qui nous
unissent, et nous a permis d'identifier de nouvelles
potentialités.
Les relations historiques avec les pays d'Afrique,
l'Union africaine et l'Asie se poursuivent sur une voie ascendante.
Nous continuerons à défendre les
revendications légitimes des pays du Sud, leur droit au
développement et la démocratisation des relations
internationales. Toutes les causes justes, en particulier celles des
peuples palestinien et sahraoui, et les luttes pour la justice sociale
pourront compter sur le soutien de notre peuple.
Le panorama international complexe décrit
ci-dessus confirme la pleine validité des propos du commandant
en chef de la Révolution cubaine dans son rapport central
au 1er Congrès du Parti en 1975 : « Tant
que l'impérialisme existera, le Parti, l'État et le
peuple accorderont la plus grande attention aux services de la
défense. La garde révolutionnaire ne sera jamais
négligée. L'histoire nous a appris avec trop
d'éloquence que ceux qui oublient ce principe ne survivent pas
à l'erreur ».
Camarades,
Dans à peine 11 jours, nos écoliers,
étudiants, ouvriers, paysans, artistes et intellectuels, membres
des glorieuses Forces armées révolutionnaires et du
ministère de l'Intérieur, tout le peuple marchera uni
dans nos rues et sur nos places pour commémorer la
Journée internationale des travailleurs. Une fois de plus, nous
démontrerons au
monde le soutien majoritaire des Cubains à leur
Révolution, au Parti et au socialisme, et bien que je me sois
engagé à aller dans une autre province de
l'intérieur du pays, compte tenu des caractéristiques de
ce moment, j'ai l'intention d'accompagner l'actuel président du
Conseil d'État et les ministres au défilé
du 1er mai à La Havane
(applaudissements) ;
avant de visiter l'autre province et d'autres
encore, parce que je suis censé avoir moins de travail à
présent.
Hasta la victoria siempre !
Exclamations
de : « Vive
Raul ! »
(Ovation).
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Marxiste-Léniniste
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