Numéro 15 - 21 avril 2018
L'élection
générale de l'Ontario aura lieu le 7 juin 2018
Intervenir dans l'élection
ontarienne
- Enver Villamizar -
L'élection
générale
de
l'Ontario
aura
lieu
le
7
juin
2018
• Intervenir dans l'élection
ontarienne -
Enver Villamizar
• Apprendre de l'expérience:
l'élection provinciale de 2014 - Mira Katz
Des voix se font
entendre dans le Nord de l'Ontario
• Nos ressources restent ici! - David
Starbuck
• Gisements de chromite et de nickel dans le
Cercle de feu
• Événements à venir
Le Jour de la Terre
2018
• Mettons tout en oeuvre pour humaniser
l'environnement naturel et social!
Opposition au projet
d'oléoduc Trans Mountain de Kinder Morgan
• Pas de consentement, pas d'oléoduc!
- K.C. Adams
• Qui décide? Le peuple décide!
- Peggy Morton
• Les Canadiens disent Non! d'une seul voix
Session d'ouverture de
la nouvelle l'Assemblée nationale du pouvoir
populaire à Cuba
• Félicitations au
peuple cubain pour
l'aboutissement réussi de son processus électoral
historique
• Continuité,
renouveau
et
unité
révolutionnaires - Isaac Saney
• Célébration du 57e
anniversaire de la proclamation du caractère socialiste de la
Révolution cubaine
• El Ultimo
Mambí, chant pour Raúl
L'élection générale
de l'Ontario aura lieu le 7 juin 2018
Intervenir dans l'élection ontarienne
- Enver Villamizar -
Les Ontariennes et les Ontariens sont de nouveau
à la veille d'une
élection générale. Un scénario pas
très différent de celui imposé lors
de l'élection de 2014 se prépare. Les
libéraux ont causé
tellement de dommages que le Parti libéral doit tout faire pour
se
faire réélire tandis que les journaux citent des sondages
qui placent le Parti progressiste-conservateur de l'Ontario (Parti PC)
en
tête dans les intentions de vote. Les libéraux soulignent
à nouveau le danger d'élire le Parti PC qui a
maintenant pour Doug Ford, reconnu comme étant un
fanatique de droite. On agite le spectre d'un Donald Trump ontarien et
tout ce que cela sous-entend. Il y a plein
d'articles
d'opinion dans les médias et une multitude de sondages qui
présentent
la victoire de Ford comme un fait accompli, d'autant plus que la
soi-disant alternative est divisée entre les libéraux et
les
néodémocrates.
C'est la raison pour laquelle les libéraux, aux
niveaux provincial et
fédéral, avec les forces sociales à leur
disposition dans le mouvement
ouvrier et populaire, tentent à nouveau de discréditer le
NPD pour s'en
débarrasser et se
préparent à adopter les positions mises de l'avant par le
mouvement
ouvrier qui sont souvent associées aux positions du NPD, comme
la
revendication d'un régime d'assurance-médicaments
universel.
Pour les libéraux, le NPD divise le « vote
de gauche », ce qui
sous-entend qu'eux-mêmes sont du « centre
gauche » même si, sur toute
la ligne, leurs positions sont des stratagèmes
néolibéraux frauduleux
pour payer les riches qui ont pour conséquence de
démanteler
systématiquement les programmes sociaux ou de les privatiser,
de détruire le secteur manufacturier, de brader les ressources
de la
province et d'intégrer l'Ontario à la machine de guerre
des États-Unis.
Le NPD, pour sa part, après avoir
été accusé d'avoir trahi ses valeurs
sociales-démocrates en votant contre un budget libéral
« progressiste »
(quelle fraude !), ce qui a forcé la tenue de l'élection
de 2014, et, au
fédéral, d'avoir fait campagne en 2015 sur
l'élimination du déficit et l'équilibre
budgétaire, tente maintenant de reprendre
l'avantage sur les libéraux en promettant d'aller encore plus
loin
qu'eux avec leurs versions néolibérales de
l'assurance-médicaments, des services de garde d'enfants et en
introduisant de nouveaux programmes, comme un programme de soins
dentaires financé par les fonds publics. Les commentateurs
affirment
que cela montre que le NPD
« est en train de revenir à ses racines de
gauche » pour se faire élire
et que devant l'impopularité de la cheffe du Parti
libéral Kathleen Wynne comme leader, cela
pourrait marcher et permettre au NPD de se présenter comme la
«
gauche » sous un gouvernement minoritaire du Parti PC. Les
libéraux
n'ont pas encore publié leur plateforme, mais, sans aucun
doute, ils trouveront une stratégie pour ne pas être
dépassés.
L'élite dominante continue de créer un
sentiment que s'il n'y avait
que deux partis, une course à deux rétablirait la
stabilité. Dans ce contexte, pour la première
ministre Kathleen Wynne, tout comme pour le premier ministre Justin
Trudeau au niveau fédéral, il faut absolument se
débarrasser du NPD.
Pour y parvenir, on fait valoir que le Parti libéral
défend la justice
sociale, que c'est un parti qui « équilibre »
les intérêts des riches
et ceux des pauvres et, sur cette base, les intérêts de ce
qu'on
appelle la « classe moyenne » sont en quelque sorte
servis. Il «
équilibre », nous dit-on également, les
intérêts de l'économie et ceux
de l'environnement, ainsi que la sécurité et les droits.
Ainsi, les
riches, les pauvres et la classe moyenne, les militants pour la justice
sociale et pour l'environnement et ceux qui soutiennent le
rétablissement des droits intrinsèques des peuple
autochtones - en
bref, tout le monde - devraient voter pour les libéraux parce
que c'est
l'« approche
équilibrée », la façon raisonnable
d'avancer. Et de plus en plus, cette
approche est présentée comme étant synonyme
d'intérêt national.
Le Parti PC, lui, parle de
la corruption et
de l'opportunisme des libéraux, corruption et opportunisme que
les travailleurs détestent. Il dit qu'il fera ce qu'il faut et
prendra les décisions difficiles
requises pour faire prospérer l'économie. Le fait que ses
politiques
soient mortelles et au service des mêmes intérêts
supranationaux
néolibéraux que les
libéraux servent est totalement obscurci. Les deux partis
privatisent,
au profit d'intérêts privés, les soins de
santé, l'éducation, le
logement social et les autres services publics, et présentent
cela
comme une solution, tout en éliminant la réglementation
et
l'information qui servent le corps politique.
La discussion sur ce qu'il faut faire à ce
sujet, sur comment
donner un pouvoir aux travailleurs afin qu'ils puissent exercer un
contrôle sur l'économie et les décisions qui
touchent leur vie, est
obscurcie par le cadre général imposé par la
classe dominante et le
système électoral. Ce cadre crée une conception
selon laquelle si
les gens veulent
que leur vote compte, ils doivent choisir un de ces partis des riches
pour les représenter. C'est ça la liberté.
Les
marxistes-léninistes réitèrent l'appel qu'ils ont
donné en 2014 aux travailleurs de défendre leur
propre politique
indépendante en soutenant les candidats qui représentent
leurs
revendications et contribuent à exprimer le rejet collectif de
l'offensive antisociale. Ils ne doivent pas se ranger derrière
les
platesformes de parti
élaborées sans eux et dont ils ne contrôlent pas la
mise en oeuvre.
En 2014, les marxistes-léniniste ont expliqué que
l'alternative à ce
moment-là était de « ne pas permettre que le Parti
PC forme le
gouvernement et que le Parti libéral puissent former un
gouvernement
majoritaire ». Cela a été saisi par les forces
qui ont clairement
activé
le facteur humain/conscience sociale dans l'élection. Ces forces
ont
pris une position militante contre le programme
d'austérité des
libéraux et du Parti PC, et parce qu'elles sont intervenues
comme force
organisée, elles ont pu combattre la campagne de
désinformation sur le vote stratégique et tout cela. Au
lieu de suivre ces
partis, elles ont voté d'une manière qui
privilégiait leurs intérêts, à savoir
être mieux en position d'exiger que les gouvernements rendent des
comptes.
De la même façon aujourd'hui, les
marxistes-léninistes appellent les travailleurs à
défendre leurs propres demandes durant cette élection. Le
travail inspiré par l'expérience de
différents secteurs
de la classe ouvrière prend la forme de réunions, de
micros ouverts, de
panels, d'articles et de toutes sortes d'activités où les
travailleurs
parlent pour
eux-mêmes des questions qui les concernent. Cela va contribuer
grandement à ne pas permettre aux partis politiques et aux
médias
intéressés de déclarer que les platesformes de
parti représentent ce
que les gens veulent. Que les gens parlent pour eux-mêmes, sans
être
humiliés et réduits à supplier les partis
d'intégrer leurs
revendications dans leurs
platesformes.
En plus d'exhorter les Ontariennes et Ontariens
à tout faire pour
que ces actions aient l'impact voulu, les marxistes-léninistes
appellent également les Ontariennes et les Ontariens à
faire tout ce
qui est en leur pouvoir pour soutenir des candidats indépendants
qui se
présentent pour défendre les revendications
réelles de leurs
collectifs. Les travailleurs ontariens déploient de nombreux
efforts
pour se donner les moyens de s'opposer à cette offensive
antisociale ravageuse et brutale qui les laisse à
eux-mêmes. Ces efforts
représentent quelque chose de nouveau et de vivifiant et
méritent
l'appui de tous.
Soutenons pleinement ce mouvement pour s'investir du
pouvoir de
décider qui culminera avec le renouveau démocratique du
processus
politique pour que le peuple détienne le pouvoir de
décision et
l'exerce en sa faveur.
Apprendre de l'expérience:
l'élection provinciale de 2014
- Mira Katz -
La dernière élection
générale en Ontario est celle du 12 juin 2014.
Seulement 20 % de tous les électeurs ayant droit de
vote ont
voté pour les
libéraux, mais ceux-ci ont remporté 59 sièges
et ont formé un
gouvernement majoritaire.[1]
Ils ont gagné l'élection en mobilisant la
base sociale libérale dans le mouvement ouvrier et populaire
pour
soulever le spectre d'une apocalypse si le Parti
progressiste-conservateur (Parti PC) dirigé par Tim Hudak
remportait
l'élection.
Autrement dit, l'élection a été
présentée comme une lutte entre le bien
et le mal, une question de vie ou de mort. La menace de
voir 100 000
emplois du
secteur public disparaître si Tim Hudak était élu a
servi à terroriser
l'électorat, en particulier les travailleurs du secteur public,
pour
qu'ils abandonnent toute réflexion partant de leurs propres
droits et
intérêts. Cette hystérie a été
introduite brutalement dans le mouvement
ouvrier par des taupes libérales pour pousser les travailleurs
à voter
sur la
base de la peur plutôt que sur la base de l'affirmation de leurs
droits. Ceci s'est accompagné de la démonisation du NPD.
On a accusé ce
dernière d'avoir trahi la cause de la justice sociale en
n'appuyant pas
le budget libéral qui prévoyait des dépenses
d'infrastructure de
plusieurs milliards de dollars et l'expansion de la dette privée
de
l'Ontario.
C'est le refus du NPD de soutenir le budget du gouvernement
libéral
minoritaire qui avait forcé la tenue de l'élection. La
table était donc
mise pour que la seule option viable pour les travailleurs était
d'élire le moindre mal, soit le Parti libéral de Kathleen
Wynne.[2]
Suite à l'élection, les
marxistes-léninistes ont fait remarquer que
Kathleen Wynne avait remporté l'élection « parce
que les cercles
dominants ont décidé qu'elle était leur meilleure
option pour maintenir
la classe ouvrière en échec durant la période qui
vient ».
Ils ont expliqué comment cette victoire avait
été remportée par l'élite dominante.
L'appui [envers les
libéraux] de membres bien en vue de l'élite dominante, de
pair avec une campagne de désinformation massive de la base
libérale dans le mouvement ouvrier, a permis aux libéraux
d'obtenir un gouvernement majoritaire. La campagne de
désinformation
présentait Kathleen Wynne comme l'alternative à Tim
Hudak. On disait que le budget libéral était progressiste
et que la chef néodémocrate Andrea Horwath a trahi les
valeurs du NPD en votant contre le budget
« progressiste » des libéraux, ce qui a
forcé la
tenue d'une élection. Tous les crimes du gouvernement
libéral de McGuinty et Wynne sur le plan de la privatisation des
services sociaux et publics, des attaques contre les travailleurs
publics, surtout les enseignants et ceux en éducation, et des
stratagèmes sans fin pour payer les riches ont disparu comme par
magie
puisqu'on a attribué tout cela aux conservateurs de Hudak.
Cette action du
gouvernement libéral a beaucoup contribué à la
destruction du secteur manufacturier en Ontario. Les attaques contre
les salaires et les conditions de travail des enseignants et
travailleurs de l'éducation, des travailleurs et professionnels
de la santé et du secteur public en
général, et contre les plus vulnérables, comme les
travailleurs accidentés, sont en train de détruire le
tissu social de la province, de détruire l'économie et de
faire baisser les conditions de vie et de travail de la classe
ouvrière. La campagne de désinformation a tourné
la
vérité à l'envers et présenté Hudak
comme le seul ennemi et les libéraux comme les sauveurs des
familles ouvrières de l'Ontario. Ces forces sociales
libérales au sein du mouvement ouvrier ont été
prisonnières d'une espèce de syndrome de
Stockholm : elles ont été prises d'affection pour le
gouvernement libéral qui, à peine quelques mois plus
tôt, attaquait le mouvement ouvrier et durant l'élection a
kidnappé une section du mouvement ouvrier pour le compte de la
classe dominante. Elles ont proposé à tout le
monde de tomber en amour avec leur kidnappeur parce qu'il nous sauvera
des méchants conservateurs.[3]
Avant et pendant l'élection, les
marxistes-léninistes ont travaillé
fort à combattre cette désinformation voulant que le
rôle des
travailleurs soit de choisir « le moindre
mal ». Ils ont dit que tout
au long de l'année, les gens s'unissent dans l'action pour
présenter
leurs propres revendications et font tout ce qu'ils peuvent pour
vaincre
l'offensive antisociale et transformer la situation pour que la crise
soit résolue à leur avantage et non à l'avantage
de riches intérêts
privés. Puis, survient l'élection, et voilà que
les gens sont censés
mettre leurs demandes de côté et se diviser selon les
positions des
intérêts sectaires des partis sur lesquels ils n'exercent
aucun
contrôle. En fait, les
partis ne sont pas porteurs de ces demandes, mais réduisent
plutôt
l'électorat à un rôle de lobbyiste auprès
d'eux, de les prier de bien
vouloir incorporer au moins une de leurs demandes dans leur plate-forme
électorale. Cela n'a aucun sens.
Les marxistes-léninistes ont appelé les
Ontariens à ne pas se
laisser diviser en fonction des lignes des partis, mais à voter
de façon
à exprimer leur opposition à l'offensive antisociale.
À l'élection
de 2014, cela voulait dire ne pas permettre aux libéraux et
aux
conservateurs de former un gouvernement majoritaire. En agissant ainsi,
ils
enverraient le message qu'aucun parti qui sert les riches ne pourrait
prétendre avoir un mandat pour poursuivre ses stratagèmes
pour payer
les riches et les Ontariens seraient en meilleure position pour les
tenir en échec.
Là où cet appel a été
repris comme guide pour organiser les
travailleurs et différentes sections de la population pour faire
valoir
leur propre politique indépendante, comme à Windsor, ce
fut un succès.
Dans Windsor-Essex, qui est une place forte libérale, aucun
libéral n'a
été élu et la ministre libérale qui
était promue comme une
candidate-vedette a été défaite dans la
circonscription de Windsor
Ouest, la seule candidate libérale sortant à avoir perdu
un
siège dans
cette élection. Les efforts pour diviser le mouvement ouvrier
afin de
maintenir les libéraux au pouvoir sous la menace et le chantage
que
sans un libéral le ciel allait s'effondrer ont été
mis en déroute. Le
vote d'une
majorité de travailleurs, peu importe quel parti leurs syndicats
et
d'autres leur demandaient d'appuyer en votant «
stratégiquement » pour
défaire les progressistes-conservateurs de Tim Hudak, a
exprimé une
opposition collective à l'offensive antisociale.
Cette offensive antisociale a été
perpétrée par chaque parti au
pouvoir et dans l'opposition depuis qu'elle a été
lancée et que Mike
Harris du Parti progressiste-conservateur a déclaré que
l'Ontario était
« ouvert aux affaires », en 1995. Il est
important de revoir cette
histoire pour rejeter cette fraude une fois pour toutes
à l'effet que ces
partis qui servent les riches représentent
l'intérêt public et qu'ils
offrent aux travailleurs un choix entre progressistes et
réactionnaires, appelés « gauche » et
« droite ».
Une fois au gouvernement, chacun de ces partis a
à sa façon détruit
les vestiges d'une autorité publique sauf ses pouvoirs de
police. Par
pouvoirs de police, on entend la concentration du pouvoir dans les
mains d'un exécutif pour qu'il décide de faire ce qu'il
veut en toute
impunité. Les partis forment un cartel de type mafieux qui
divise le
corps politique en fournissant à chacun une identité
à laquelle il est
censé appartenir. Les identités sont basées sur
toutes sortes de
critères tels le statut social, l'origine nationale, la
religion, le
genre, la couleur de la peau, l'état de santé et les
capacités,
l'affiliation syndicale, tout sauf le fait d'être un citoyen
appartenant à un corps politique. Une
fois que ce profil leur est attribué, une «
opinion » est attribuée à
chacun de ces collectifs ghettoïsés en son nom. Tout ceci
masque
le
fait que l'égalité peut exister seulement si
l'appartenance sur une
base égale est reconnue dans un corps politique donné et
si les gens
peuvent parler en leur propre nom sur les affaires qui les concernent,
et
dire ce qu'ils pensent de ce qui doit être fait à leur
sujet. Si l'on
ne s'adresse pas au corps politique et à ses
préoccupations et si l'on
n'engage pas les membres du corps politique dans la discussion sur
l'objectif qu'ils veulent donner à la société, le
système qui porte les
partis politiques au pouvoir dresse les intérêts
individuels et
collectifs les uns
contre les autres et les deux contre les intérêts
généraux de la
société. La lutte pour le pouvoir devient une lutte de
compétiteurs
sauvages et les individus et leurs collectifs qui résistent
à ce diktat
sont criminalisés. Les travailleurs ne doivent pas permettre que
le
discours politique soit étouffé. Ils peuvent le faire
seulement en
portant leurs propres
préoccupations sur la place publique. Les travailleurs doivent
agir en
leur propre nom et non cocher leur bulletin de vote pour autoriser
d'autres à agir en leur nom.
Développons la politique
indépendante de la classe ouvrière !
Dotez-vous de pouvoir maintenant !
1. À l'élection de 2014, le Parti
libéral est passé d'un statut minoritaire avec 49
sièges à un statut majoritaire avec 59
sièges. Le taux de participation a été
de 51,3 %, alors
que 4 705 484 de citoyens admissibles à voter ne
l'ont pas fait. Les libéraux ont été élus
avec 20 % des votes admissibles. Les libéraux ont
remporté la plupart de leurs 10 nouveaux sièges au
détriment des progressistes-conservateurs qui sont
passés de 37 sièges à 27. Ils en ont
aussi remporté au détriment de trois sièges
clés du NPD au centre-ville de Toronto (Trinity-Spadina,
Davenport et Beaches-East York). Le NPD a été capable de
maintenir ses 21 sièges en en prenant deux qui
appartenaient à des députés
progressistes-conservateurs et en défaisant la ministre
libérale dans Windsor West.
Suite à l'élection de 2014,
Élections Ontario a annoncé que les résultats non
officiels indiquaient que 29 442 électeurs avaient
formellement refusé leur bulletin de vote au bureau de scrutin,
le nombre le plus élevé depuis 1975.
Élections
Ontario avait aussi dit que 12 124 citoyens n'avaient rien
coché sur leur bulletin de vote et que 22 687
bulletins de vote avaient été rejetés par des
représentants officiels au moment du dépouillement des
votes.
Dans cette élection, 3 816 Ontariens
ont voté pour 14 candidats indépendants, comparativement
à 9 021 pour 36 indépendants à
l'élection provinciale de 2011.
2. Voir le rapport sur les résultats de
l'élection de 2014 paru dans Le Marxiste-Léniniste
du 13 juin 2014
3. Kathleen Wynne, par exemple, a reçu l'appui
personnel de dernière minute de Michael McCain, le
président-directeur général de Maple Leaf Foods et
membre de la direction de la Banque Royale, entre autres postes qu'il
détient. Dans une lettre adressée au Globe and Mail
(dans laquelle le clan Thompson avait donné son appui
officiel à Hudak), McCain avait exprimé clairement ce que
voulaient les cercles dirigeants.
McCain écrivait : « En tant que
dirigeant d'affaires pragmatique qui est soucieux de nos engagements
sociaux et de notre responsabilité fiscale, je suis prêt
à dire clairement qu'une approche plus équilibrée
est nécessaire.[...] Le 'plan d'un million d'emplois' des
progressistes-conservateurs n'est simplement pas crédible, et ne
va pas produire de résultat positif pour l'économie
ontarienne. En fait, je crois qu'il est dangereux. »
Des voix se
font entendre dans le Nord de
l'Ontario
Nos ressources restent ici!
- David Starbuck -
Les travailleurs de l'Ontario tiennent des discussions
sur des problèmes qui les préoccupent et qui devraient
être des enjeux lors des prochaines élections ontariennes.
Discussions à micro ouvert, forums de discussion, articles,
lettres aux journaux, panels et réunions, plusieurs formes sont
utilisées pour discuter de questions qui sont vraiment
importantes pour les travailleurs.
Une des questions qui préoccupent les Ontariens
à l'approche de l'élection de juin est comment les
politiciens des riches se précipitent sur les ressources dans la
région du Nord de l'Ontario appelée le Cercle de feu pour
annoncer toutes sortes de stratagèmes pour payer les riches qui
sont
contraires aux intérêts du peuple. Le droit des peuples
autochtones de décider de ce qui se produit sur leurs
territoires est simplement ignoré. Il en est de même du
droit des résidents de l'Ontario d'établir la direction
de l'économie qu'ils veulent. Cela comprend les enjeux
fondamentaux de
comment s'engager dans un développement économique qui
bénéficie au peuple, ce qu'on devrait faire avec les
abondantes ressources de l'Ontario tout en respectant les droits
ancestraux des autochtones et en protégeant l'environnement
naturel.
Pour les communautés du nord de l'Ontario, les
ressources naturelles de la région font partie de la vie de tous
les jours et de l'économie de la région, comme en fait
partie la question de qui contrôle ces ressources, comment elles
doivent être développées et utilisées et
dans quel
but. C'est le cas de la chromite et des autres gisements de
minéraux du Nord de l'Ontario connus sous le nom de Cercle de
feu. Le chrome extrait de la chromite en particulier est une composante
clé de la
production d'acier inoxydable. Alors que différentes personnes
ayant des ordres du jour au service des intérêts
privés
prétendent défendre les intérêts des
résidents du nord de l'Ontario, seules des discussions tenues
parmi le peuple lui-même sont des forums légitimes pour
décider de ce qui doit être fait. Au lieu de cela, les
gens sont réduits à un rôle de spectateurs des
manoeuvres des soi-disant grands partis politiques qui rivalisent entre
eux pour obtenir leurs votes.
Dans cette veine, lors d'une conférence
téléphonique au Sudbury
Star le 16 mars, le nouveau chef du Parti
progressiste-conservateur de l'Ontario, Doug Ford, a dit que son parti
va « se tenir debout pour le nord » et
développer rapidement le Cercle de feu.
« Nous allons commencer à bâtir
les routes et l'infrastructure », a dit Ford.
« Il y a des milliards de dollars qui nous attendent
là-bas. S'il faut que j'amène le premier bulldozer avec
Vic [Vic Fedeli, le député progressiste-conservateur de
Nipissing] je vais le
faire. Ce ne sont pas seulement les gens de la région qui vont
en bénéficier mais tous les Ontariens. La situation
ressemble à celle des sables bitumineux de l'Alberta. Nous
possédons de la chromite qui attend juste d'être extraite
mais nous ne pouvons pas y accéder... Tout le monde va en
bénéficier, les Premières Nations, les autres
municipalités du nord, tout le monde. Tout le monde va profiter
de la prospérité qui va être créée
par la construction de l'infrastructure et des routes...
Réduisons toute la paperasse et la bureaucratie et
commençons les
travaux. »
Soo Today cite Doug Ford qui a dit que le
développement du Cercle de feu va être une nouvelle
priorité d'un gouvernement
progressiste-conservateur. « Je viens du secteur
privé. Un projet c'est quelque chose qu'on doit livrer et finir
en temps.... Tout le monde comprend le
caractère urgent du projet. Il y a une mine là-bas qui
renferme 60 milliards $ [en valeur de chromite et d'autres
minéraux]. Nous allons nous mettre à l'ouvrage tout de
suite. »
Noront Resources, la plus grande compagnie
minière active dans le Cercle de feu, planifie construire un
affinerie de ferrochrome pour traiter le concentré du Cercle de
feu. La compagnie a demandé à Sudbury, Sault-Ste-Marie,
Timmins et Thunder Bay de présenter des propositions pour
construire
l'affinerie dans leur ville, ce qui créerait 350 emplois
directs et 150 emplois indirects, une guerre d'enchères en
fait entre ces villes pour décider laquelle va offrir à
Noront Resources les plus grands incitatifs à venir s'installer
chez elle.
Selon KWG Resources, une
autre entreprise minière d'exploration très
engagée dans le Cercle de feu, ce qu'il faut faire pour
réaliser le projet c'est construire l'affinerie de ferrochrome
à Sault Ste. Marieau Michigan (de l'autre côté de
la rivière Ste-Marie et de sa contrepartie
canadienne) et intégrer le Cercle de feu aux préparatifs
de guerre de Trump et au programme de « rendre sa grandeur
à l'Amérique ».
La compagnie a tenté d'organiser un
événement à Toronto le 5 avril pour
« examiner les vertus de la production de ferrochrome
à Sault Ste. Marieau Michigan dans le cadre d'une nouvelle
coentreprise nord-américaine d'acier inoxydable avec
Sault-Ste-Marie, en Ontario. Doug Ford, le
chef du Parti progressiste-conservateur de l'Ontario, Maxime Bernier,
le député fédéral conservateur et
porte-parole en matière d'innovation, de science et de
développement économique, et le chef cri de la
première nation missanabie, Jason Gauthier, étaient parmi
les
invités. Or, les conflits entre les groupes monopolistes rivaux
et leurs représentants politiques ont fait en sorte que
l'événement n'a pas eu lieu.
Le président de KWG Resources Frank Smeenk
avait dit, dans des reportages antérieurs, que le comportement
protectionniste du président
américain Donald Trump « offre une bonne
opportunité d'examiner les option d'unir nos forces pour
fabriquer de l'acier inoxydable et des produits primaires d'acier
inoxydable dans cette ville
[Sault-Ste-Marie, au Michigan] parce que cela nous avantage plus que de
le faire ailleurs dans le monde ». Produire à partir
d'une usine située aux États-Unis ferait en sorte que le
gouvernement américain fournisse un marché pour les
matières premières et des ententes pourraient
être conclues au profit des États-Unis et de l'Ontario, a
dit Smeenk. Compte tenu de l'existence de Sault Ste. Marieen Ontario et
de sa proximité avec les États-Unis, il est logique
d'accomplir une partie du traitement du minerai aux États-Unis,
a-t-il dit. « Ce phénomène existe
déjà dans le commerce entre nos pays et cela se traduit
par des milliards de dollars qui permettent de faire rouler
l'économie et nous devons garder cela en
tête », a-t-il ajouté.
KWG est intéressé à être le
partenaire des États-Unis pour tirer profit de l'approche
l'« Amérique d'abord » du président
Trump en ce qui concerne le commerce international. Smeenk veut que le
chef des progressistes-conservateurs Doug Ford adopte le concept et
en parle à Trump. « Nous considérons le
contexte. C'est le temps maintenant qu'un premier ministre
éventuel de l'Ontario parle au président des
États-Unis qui a une vision différente du commerce
international pour examiner ce qu'on peut faire pour que Wall Street
s'engage dans le
Cercle de feu sur une base beaucoup plus large que ce qui avait
été prévu », a -t-il dit. Smeenk a dit
croire que la création d'une usine de valeur ajoutée du
côté américain de la frontière va
intéresser Trump. « Je crois qu'il va manifester de
l'enthousiasme. C'est un négociateur et nous devons nous aussi
être prêts à négocier des
accords. »
Les représentants de
Sault Ste. Marieen Ontario disent ne rien savoir du plan de KWG. Le
maire Christian Provenzano a dit « que personne ne sait ce
que ce projet contient et on ne nous a pas parlé d'un projet de
coentreprise... Selon moi, si vous voulez tenir un tel
événement, vous devriez en parler
aux gens qui sont des parties prenantes et personne ne nous a
approchés... Dans la perspective de la ville, on pense que ce
serait dans le meilleur intérêt du Nord de l'Ontario que
la production se fasse dans le Nord de l'Ontario », a-t-il
dit. L'attitude des politiciens comme Doug Ford et des capitalistes
comme
Frank Smeenk est typique de l'attitude de longue date des monopoles
privés et de leurs représentants politiques envers le
territoire, les ressources et le peuple du Nord de l'Ontario. Les
capitalistes étrangers et domestiques sont conscients qu'une
grande richesse peut être extraite des ressources du nord et
acheminée vers les marchés étrangers et au sud
sans égard au bien-être du peuple de l'Ontario, en
particulier du peuple du Nord de l'Ontario, encore moins de
l'environnement. Pour eux, le Nord de l'Ontario n'est pas un endroit
à protéger, simplement une place où, comme le dit
Doug
Ford : « Il y a des milliards de dollars qui nous
attendent là-bas. ».
Cette conception a toujours été la
même depuis les premiers jours de la Compagnie de la Baie
d'Hudson, qui retournait ses employés en Angleterre à
la fin de leur carrière ; c'est aussi ce qui s'est produit
avec la Montreal Mining Co. (dont le capital était
principalement
britannique)
qui a débuté en 1849 ses activités
minières sans traité qui l'autorisait à être
active en territoire autochtone ; même chose avec la
construction du chemin de fer du Canadien Pacifique à travers le
Nord de l'Ontario dans les années 1880 pour relier
l'État canadien naissant à l'ouest et l'océan
Pacifique sans égard aux intérêts et aux
préoccupations de la population du Nord de l'Ontario, en
particulier des peuples autochtones. Cela s'est poursuivi pendant tout
le XXe siècle alors que les monopoles étrangers comme
Inco et
Falconbridge (aujourd'hui Vale et Glencore) ont extrait des centaines
de milliards de dollars de richesse avec, malgré les promesses,
peu de retombées qui se sont matérialisées pour la
population du nord, et au prix de la santé des mineurs et d'une
grande destruction de l'environnement naturel.
Doug Ford et Frank Smeenk promettent la même
chose mais à un rythme accéléré. Ils
encouragent l'intégration plus poussée des ressources
minérales du Canada dans la machine de guerre des
États-Unis. Ils reprennent en ce sens les paroles du premier
ministre Justin Trudeau
qui a plaidé avec succès en faveur d'une exemption aux
tarifs américains sur l'acier et l'aluminium en disant que les
industries canadiennes de l'acier et de l'aluminium font partie des
intérêts de sécurité nationale des
États-Unis et de la Forteresse Amérique du Nord. La
construction de l'affinerie de ferrochrome en sol américain pour
y traiter la chromite canadienne réduit de beaucoup la
possibilité que ce matériel stratégiquement
important se retrouve en Chine et elle fournit un approvisionnement
sûr en chromite, qui est une marchandise de guerre clé,
à
la machine de guerre des États-Unis qui sans cela ne
possède pas de source de chrome dans les Amériques.
Il n'a pas été question du tout que Doug
Ford consulte les peuples autochtones de la région ou respecte
leurs souhaits. Il veut se mettre à l'ouvrage « tout
de suite » pour développer le Cercle de feu. Il veut
« réduire toute la paperasse et la bureaucratie et
commencer les travaux ». On peut en conclure que Doug Ford
serait un premier ministre qui bafouerait les droits des
Premières Nations sans même prendre le temps de les
consulter ou de leur fournir quelque accommodement parce que les
intérêts privés qu'il représente veulent
accélérer le processus d'expropriation. Il s'oppose au
droit des communautés autochtones à un consentement
libre, préalable et éclairé, qui est reconnu par
le droit international, en ce qui concerne les décisions qui
concernent leurs territoires.
La décision de procéder ou non et comment
au développement du Cercle de feu appartient au peuple de
l'Ontario sur la base de son droit d'être informé sur
comment ces décisions affectent la population du nord, à
la fois les peuples autochtones et les peuples de tous les pays qui
sont venus
vivre et travailler dans le nord. Une partie importante de ces
décisions concerne le développement des ressources du
Cercle de feu d'une façon qui bénéficie à
la
population du nord. Il est évident qu'exporter le
concentré de chromite (la forme la moins traitée dans
laquelle le
concentré peut être transporté
économiquement) pour qu'il soit affiné aux
États-Unis n'apporte pas grand-chose au développement
économique du nord ou au reste de la province. La valeur
potentielle principale d'une ressource consiste en son affinage et dans
la fabrication de produits
finis. L'exportation de concentré de chromite ajoute très
peu à l'économie de l'Ontario et du Canada alors qu'elle
ouvre le nord à la dégradation de l'environnement et
à la perturbation des modes de vie traditionnels.
Nos ressources restent ici !
Gisements de chromite et de nickel
dans le Cercle de feu
Cliquer sur l'image pour l'agrandir (M. Lehan)
Les riches et leurs représentants politiques
continuent de convoiter les gisements de chromite et de nickel du
Cercle de feu dans le Nord de l'Ontario. On pense que le Cercle de feu
recèle plus de 100 milliards $ en ressources
minérales. Les partis cartellisés qui vont rivaliser
entre eux lors de l'élection ontarienne y voient une
véritable manne, une opportunité de sortir l'Ontario de
la crise. Le Cercle de feu concerne directement Sudbury parce qu'un
affinerie de chromite devait être bâtie au nord de Capreol,
dans la ville du Grand Sudbury et que les sociétés de
fournitures minières devaient utiliser le développement
du Cercle de feu pour aider à leur expansion dans
l'industrie minière mondiale.
Le développement d'une ressource inorganique
comme la chromite, depuis l'extraction jusqu'à son traitement et
la fabrication de produits finis, ne peut se faire qu'une fois. Les
produits finis peuvent être recyclés, mais s'ils sont
exportés et recyclés ailleurs il sera difficile de
développer une industrie viable à long terme. Une
ressource
inorganique est limitée et, une fois exportée, ne peut
servir à soutenir des générations futures de
travailleurs. Il en va autrement de ressources organiques comme les
forêts, les produits agricoles et les pêcheries. Dans le
cas de ces derniers, si l'on procède avec soin, on peut faire la
récolte chaque année et développer une
base économique qui va
soutenir des générations à venir.
Le fait que les minerais puissent être extraits
une seule fois signifie qu'il est primordial que le Cercle de feu soit
développé d'une bonne façon, et pas
nécessairement rapidement, pour que les gens du Nord de
l'Ontario tirent un bénéfice économique du
développement.
Tout d'abord, aucun des partis qui sont si impatients
de développer le Cercle de feu ne mentionne que le chrome est un
matériau stratégique et que le développement du
Cercle du feu sert les intérêts de la machine de guerre
américaine. Le chrome joue un rôle clé dans la
production d'acier inoxydable et de superalliages qui ont des
applications
militaires importantes notamment dans le blindage et les moteurs
à réaction. Il n'existe pas de source commercialement
viable de chrome dans les Amériques. Les principaux pays
producteurs (le Kazakhstan, l'Inde et le Zimbabwe) ne font pas partie
de la zone contrôlée de manière sûre par les
États-Unis. La construction d'une installation de
production de chrome de grande envergure dans le Cercle de feu dans le
Nord de l'Ontario résout ce problème d'approvisionnement
des impérialistes américains et leur rend plus
aisée la conduite d'une guerre prolongée.
L'alternative est de développer le Cercle de feu
au service de la production civile pour satisfaire les besoins
matériels des gens dans le cours de leur vie de tous les jours.
Deuxièmement, les
terres qui abritent le Cercle de feu et celles dont on a besoin pour y
accéder sont les territoires traditionnels de plusieurs
Premières Nations. Les Premières Nations de cette partie
du Nord de l'Ontario sont isolées et font face à
plusieurs difficultés sociales et économiques parce que
la vieille base économique traditionnelle et
la structure sociale ont été déracinées.
Les richesses minérales du Cercle de feu fournissent l'occasion
aux Premières Nations de trouver une voie au renouveau
économique, mais leurs droits doivent être
respectés. Il ne peut y avoir de développement
économique légitime du Cercle de feu sans le consentement
éclairé des peuples autochtones de la
région. Cela comprend le droit des Premières Nations
d'opposer leur veto au développement s'ils ne croient pas qu'il
serve leurs intérêts.
Troisièmement, le Cercle de feu doit être
développé en harmonie avec l'environnement naturel. Le
développement du Cercle de feu ouvre l'accès à un
vaste espace qui représente la moitié de la masse
terrestre de la province. Ce territoire consiste en une toundra
subarctique qui devient une vaste étendue de forêts de
pins. C'est une région
délicate du point de vue environnemental et la construction de
mines et de facilités de transport ainsi que la
libération de
pétrole et de produits chimiques dans l'environnement
représentent un risque à long terme pour l'environnement.
Quatrièmement, il faut aussi protéger les
droits et les intérêts des travailleurs du Nord de
l'Ontario, surtout ceux des petites municipalités et des
communautés isolées dans lesquelles une grande partie de
cette activité économique va se dérouler. Cela
comprend non seulement des salaires, avantages sociaux, pensions, des
soins de santé, de
l'éducation et des services sociaux de standard canadien, mais
aussi la mise en place de moyens d'assurer la viabilité à
long terme de ces communautés une fois que les gîtes du
Cercle de feu sont épuisés. Il faut planifier à
long terme pour faire en sorte qu'une partie des
bénéfices qui sont apportés par le Cercle de feu
soit utilisée pour établir de
nouvelles industries durables dans la région qui vont soutenir
la population.
Pour que les gens du Nord de l'Ontario puissent faire
en sorte que le Cercle de feu soit développé selon leurs
propres intérêts, ceux du Canada et en fait du monde, il
faut que les résidents du Nord de l'Ontario deviennent les
preneurs de décisions.
(Les archives
du LML)
Événements à venir
Élections en Ontario
Hamilton
Le rôle des travailleurs est
de se donner les moyens d'intervenir dans l'élection provinciale
qui vient
Dimanche 22 avril - de 13 h à 16 h
Organisé
par le Centre ouvrier du PCC(M-L). Informations: 416-253-4475
Barrie
Faites entendre vos préoccupations dans l'élection
Le jeudi 17 mai à 17 h
Succursale Painswick de la bibliothèque de Barrie - 48, avenue
Dean
Organisé
par le Groupe des travailleurs accidentés du district de Barrie
Premier
Mai
Windsor
Parlons en notre nom -- Table ronde annuelle des travailleurs
à l'occasion du Premier Mai
Le dimanche 29 avril, de 10 h à 16 h
547, avenue Victoria
Organisé
par La Fédération des enseignantes-enseignants des
écoles secondaires de l'Ontario du district 9 et la
Fédération des enseignantes et des enseignants
de l'élémentaire de l'Ontario de la région de
Greater Essex
Facebook
Rassemblement du Premier Mai
Le mardi 1er mai à 17 h 30
Au square de l'hôtel de ville
Hamilton
Rassemblement
du
Premier
Mai
--
Il
est
temps
que
les travailleurs passent en premier dans la LACC
Le mardi 1er mai à 15 h 30
Édifice fédéral, 55, rue Bay Nord
Projet du Premier Mai
(Bill Good et amis)
Le mardi 1er mai à 17 h
Play at This Ain't Hollywood, 345, rue James Nord
Les travailleurs de la section locale 1005 de MANA
sont en lockout depuis 5 ans
pour plus d'informations
: uswa1005.ca
Mississauga
Festival de rue du Premier Mai
Le mardi 1er mai de 13 h à 14 h 30
Aéroport international Pearson -- Terminal no. 1, au niveau des
départs
Organisé
par le Conseil des travailleurs de l'aéroport de Toronto
Facebook
Tournée
Cyclistes
pour
la
justice
pour
les
travailleurs
accidentés
Organisée
par
Le
Réseau
ontarien
des
travailleurs
accidentés
Elliott Lake
Réception
de
bienvenue
Le vendredi 25 mai de 19 h à 21 h
Lester B. Pearson Civic Theatre
Massey
Randonnée
et
présentation
en
hommage
à
Jim
Hobbs
Le samedi 26 mai - de 7 h à 15 h
Venez pédaler à partir du parc des mineurs à
Elliot Lake, sur la route 108 Nord,
jusqu'à l'aréna du district de Massey, 455, rue
Government
Pour de plus amples informations sur tous
les événements de la Tournée Cyclistes
pour la justice, cliquer ici.
Le Jour de la Terre 2018
Mettons tout en oeuvre pour humaniser l'environnement
naturel et social!
Le Jour de la Terre, le monde entier se rassemble pour
demander
que l'attention qu'il faut aux besoins de la Terre
Mère. Des mesures doivent être prises pour surmonter les
effets destructeurs des changements climatiques et mettre fin aux
pratiques destructrices des monopoles telles que la coupe à
blanc, les pratiques minières abusives, la
contamination des lacs et des océans, la privatisation de l'eau
et tous les autres abus qui ne cessent de se propager à cause
des
programmes néolibéraux antisociaux et antinationaux.
Il y a un besoin urgent de
renverser cette tendance destructrice inquiétante. Pour y
arriver, il faut restreindre et priver les monopoles et les
gouvernements à leur service de leur capacité de polluer,
de détruire, de surexploiter, de bafouer les droits souverains
des Premières Nations et de mener des guerres ravageuses
à des fins
intéressées. Les travailleurs
doivent unir les gens de tous les horizons pour qu'ils deviennent une
force organisée qui prend position à la défense
des droits de tous.
Pour s'assurer que les travailleurs ne deviennent pas
une force organisée, le premier ministre Justin Trudeau a
annoncé que le gouvernement fédéral va garantir
l'investissement de Kinder Morgan afin d'éliminer «
l'incertitude juridique » à laquelle il est
confronté. Il dit que garantir les
investissements étrangers au Canada est une
question d'intérêt national et que son gouvernement va
établir un « équilibre » entre
l'environnement et l'économie. Tout ce discours vise à
faire en sorte que personne ne puisse organiser une résistance
réelle aux
intérêts privés qui ne se soucient pas de
l'environnement, des droits des peuples autochtones ni surtout du droit
du peuple de décider.
L'«
équilibre » dont parle le premier ministre,
c'est de la poudre aux yeux parce que les intérêts
liés à l'environnement naturel peuvent seulement
être protégés par le peuple et non par des
intérêts privés, et que l'environnement naturel et
social ne peuvent pas vivre en harmonie sans une ferme opposition aux
stratagèmes gouvernementaux pour payer les riches.
Le Parti communiste du Canada
(marxiste-léniniste) s'oppose à la manipulation de la
question sérieuse de l'environnement et de l'économie
pour justifier l'expropriation des peuples autochtones et agir à
l'encontre du désir exprimé par les Canadiens de tous les
horizons face à
des projets comme Kinder Morgan, surtout lorsque c'est fait au nom de
« l'intérêt
national ». Ce jumelage vise à faire en sorte que les
gens soient incapables de jouer un rôle dans les décisions
qui les concernent et que la question des changements climatiques ne
soit pas résolue en faveur de l'humanisation de l'environnement
tant naturel que social.
Il n'y a pas de muraille de Chine entre les
intérêts liés à l'environnement et ceux
liés à l'économie, mais ils ne peuvent être
harmonisés par la poursuite de l'expropriation des peuples
autochtones qui sont les gardiens et les protecteurs de l'île de
la Tortue et les détenteurs de droits souverains sur ce vaste
territoire. Les Premières Nations n'ont
jamais renoncé à leurs droits souverains ancestraux et
continuent
courageusement à défendre l'île de la Tortue contre
les indignités du pillage et de la ruine coloniale. À
l'occasion du Jour de la Terre, que tous demandent que les
gouvernements s'engagent dans de nouveaux arrangements qui honorent les
droits souverains des peuples autochtones sur les
territoires de leurs ancêtres.
La Terre Mère est
l'un des deux piliers de toute la richesse sociale, l'autre
étant le travail des travailleurs. La société
moderne ne peut être construite sans un soutien conscient
à la dignité des deux. Causer des torts à la Terre
Mère, aux travailleurs ou aux peuples autochtones conduit
à la ruine de la société.
Défendre la dignité de la Terre
Mère signifie mettre de l'avant la conscience sociale au sein de
l'économie socialisée. Activer le facteur
humain/conscience sociale pour nier le facteur
antihumain/anticonscience est à l'ordre du jour. C'est
seulement si les travailleurs eux-mêmes ont leur mot à
dire et un contrôle sur la production et la
distribution du produit social que les problèmes sérieux
auxquels la Terre Mère et nos sociétés sont
confrontées peuvent être résolus.
Un acte significatif lors du Jour de la Terre est aussi
de dénoncer les guerres d'agression et d'occupation
menées par les États-Unis et l'industrie de guerre
américaine qui est le plus grand pollueur au monde.
Dénonçons l'élite dirigeante canadienne qui a
déployé les hommes et les femmes de l'armée
canadienne pour participer aux guerres
d'occupation américaines et aux missions de l'OTAN et de l'ONU
menées au nom de la paix et du maintien de la paix.
Les gouvernements
provinciaux et fédéral, quel que soit le parti au
pouvoir,
ont montré qu'ils s'identifient pleinement à la position
étroite des intérêts privés et aux exigences
du gouvernement de guerre aux États-Unis. Servir ces
intérêts et parler dans le même souffle d'un souci
pour l'environnement est absurde. Cela signifie que la
préoccupation face à la dégradation de
l'environnement et de la ruine de la Terre Mère doit être
consciemment élargie dans un mouvement pour habiliter les
travailleurs, pour les mettre à la tête de toutes les
décisions économiques, politiques et sociales.
Le PCC(M-L) appuie toutes les actions de la classe
ouvrière et des gens et des Premières Nations qui
restreignent les monopoles dans leurs réclamations et leurs
activités ruineuses. L'ordre du jour caché des monopoles
et
des
gouvernements à leur service dans l'économie
socialisée et pour la guerre doit être exposé. Tout
ce qui concerne
l'économie
socialisée doit être public et révélé
au grand jour pour que tous puissent voir et juger. Les travailleurs
doivent persister à exprimer leurs préoccupations et
leurs demandes, ce qui est la première étape pour
établir une véritable emprise sur le pouvoir politique et
économique afin qu'ils puissent activer le facteur
humain/conscience sociale
et diriger le mouvement pour humaniser l'environnement social et
l'environnement naturel.
Le peuple doit devenir le décideur et
et doit décider de la direction de l'économie d'une
manière
qui protège l'environnement et affirme le droit d'être des
peuples du monde entier.
Opposition au projet d'oléoduc
Trans Mountain de Kinder Morgan
Pas de consentement, pas d'oléoduc!
- K.C. Adams -
Des manifestants bloquent les barrières du terminal du mont
Burnaby
de Kinder Morgan le 17 mars 2018.
Kinder Morgan, le plus grand monopole de pipelines aux
États-Unis,
a annoncé le 8 février qu'il mettait fin au travail
non essentiel sur
le projet d'oléoduc Trans Mountain d'une valeur de 7,4
milliards $ qui
va des sables bitumineux de l'Alberta à Vancouver. La compagnie
dit que
l'incertitude juridique qui entoure le
projet pose un risque inacceptable aux investisseurs.
Quelques jours après
cette annonce, le ministre fédéral des
Finances Bill Morneau a dit que le gouvernement va faire tout ce qu'il
faut pour que la construction se poursuive cet été, et
peut-être même
fournir un appui financier. La première ministre de l'Alberta
Rachel
Notley a ajouté que son gouvernement examine la
possibilité d'acheter
l'oléoduc, ce qui voudrait dire compenser Kinder Morgan. Les
deux
gouvernements ont entrepris des négociations secrètes
avec les
dirigeants de l'entreprise.
Les gouvernements Trudeau et Notley déclarent
que l'oléoduc va être
construit en dépit de l'opposition déterminée et
du non-consentement de
vastes sections de la population, surtout dans la grande région
métropolitaine de Vancouver, des gens préoccupés
par l'environnement
naturel, de plusieurs nations autochtones et de municipalités de
la
province directement affectées, de l'Union des chefs indiens de
Colombie-Britannique et du gouvernement de la Colombie-Britannique. Les
gouvernements fédéral et albertain prétendent
défendre la « primauté du
droit » et les « arrangements
constitutionnels » en vigueur et
déclarent que l'oléoduc est dans l'intérêt
national et un enjeu
crucial pour l'économie canadienne.
Tout le monde sait que les gouvernements sont capables
d'agir et
agissent pour imposer la volonté des cartels mondiaux
financiers/industriels contre l'intérêt public. Dans la
bouche de
Trudeau, la volonté et les intérêts privés
de l'oligarchie financière
sont devenus l'« intérêt national » qui
nie l'intérêt public. Pour les
gouvernements
fédéral et de l'Alberta, ce qui est bon pour les cartels
de l'énergie
est bon pour l'économie.
La conception de
l'intérêt national promue par Trudeau est
représentée par les pouvoirs exécutifs ou de
police de l'État. Ces
pouvoirs sont mobilisés pour criminaliser l'opposition aux
stratagèmes
de l'oligarchie financière. Déjà, plus de 200
personnes qui
protestaient contre l'oléoduc de Kinder Morgan ont
été arrêtées et on
s'attend à des
centaines et peut-être même à des milliers d'autres
arrestations si la
construction reprend sans le consentement de la population. Avec les
cris stridents des gouvernements fédéral et de l'Alberta
et le
déploiement des pouvoirs de police, une question qui devrait
appartenir
au corps politique de décider a été
transformée en une question de loi
et
d'ordre et de criminalisation de ceux qui refusent de se soumettre,
dont deux députés élus au Parlement.
Les gouvernements fédéral et albertain
font des pieds et des mains
pour susciter les passions, dresser les gens les uns contre les autres
et créer un niveau d'hystérie qu'on associe
habituellement aux actes de
guerre et d'agression. Cela comprend l'accusation contre le
gouvernement de Colombie-Britannique qu'il a enfreint la «
primauté du
droit » en annonçant qu'il va demander une
référence juridique auprès
de la Cour d'appel de la province en ce qui concerne son
autorité
provinciale de restreindre une activité économique si
elle n'est pas
conforme aux conditions environnementales que la province a
émises. Le
gouvernement de Colombie-Britannique a reçu à cet
égard
l'appui ouvert du gouvernement du Québec.
Un commentateur des médias de masse dit
maintenant que la question
de l'oléoduc de Kinder Morgan a créé une crise du
fédéralisme qui est
de même proportion que la crise constitutionnelle autour de
l'Accord du kac Meech en 1987. Cette affirmation ne tient pas
compte du fait
que
beaucoup de choses ont changé au Canada et dans le
monde depuis ce temps. Le pouvoir des cartels
impérialistes mondiaux
a grandement augmenté avec l'offensive néolibérale
antisociale et
l'imposition du libre-échange sous la domination de l'oligarchie
financière.
Les contradictions qui sont à l'oeuvre au sein
du Canada et dans le
monde sont devenues un affrontement entre autorités qui
représentent les
intérêts privés, un affrontement de pouvoirs de
police. Aucun rôle
n'est accordé aux Nations unies, ou aux gouvernements
fédéraux,
provinciaux ou municipaux ou à quiconque, même une
commission
scolaire, qui pourraient ou non faire entrave aux intérêts
privés les
plus puissants et à leurs cartels
financiers/industriels/militaires qui
possèdent et contrôlent l'économie canadienne et
mondiale au sein du
système d'États impérialiste américain.
Lorsque Trudeau parle
d'intérêt national ou la première ministre
Notley du ciel qui va s'effondrer si l'oléoduc n'est pas
construit, ils
préparent l'opinion publique pour l'utilisation du trésor
public pour
garantir l'investissement de Kinder Morgan et le recours aux pouvoirs
de police pour imposer la volonté de puissants
intérêts privés sans le
consentement du peuple.
Les autorités cherchent à nier le facteur
humain et sa conscience
sociale de son droit de décider des affaires qui concernent le
peuple,
son économie et la Terre Mère et de les contrôler.
Cette négation ne
peut pas et ne sera pas acceptée. Le consentement des
gouvernés est
requis en toutes circonstances et ce consentement ne doit pas et ne
peut
pas être obtenu de force par les pouvoirs de police et la
désinformation. Le peuple est déterminé à
défendre fermement son droit
de décider.
(Photos : Coast Protectors, R. Rowland,
C. Latimer)
Qui décide? Le peuple décide!
- Peggy Morton -
Manifestation au parc de réservoirs de Burnaby le 7 avril 2018
Les nations autochtones et le peuple de la
Colombie-Britannique n'ont
pas donné leur consentement à l'expansion de
l'oléoduc Kinder Morgan et
l'expédition de bitume par pétrolier par la Baie Burrard
et la mer des
Salich. Le mouvement ouvrier organisé en Alberta s'oppose depuis
longtemps à l'expédition de matières
premières telles que
le bitume et le dilbit hors de la province, puisque cela ne contribue
en rien au développement de l'économie. Toutefois, comme
l'Alberta a un
gouvernement néodémocrate qui exécute les ordres
des grandes compagnies
de pétrole, une énorme pression est exercée sur
les travailleurs pour
qu'ils se taisent tout en étant continuellement exclus de toute
prise de décision sur l'économie. On ne peut pas dire que
cela
constitue un consentement à la direction de l'économie.
Le gouvernement Trudeau prétend qu'il a
procédé à un examen
approfondi et « rigoureux » de l'oléoduc,
assumant ainsi ses
responsabilités de consulter et d'accommoder les peuples
autochtones.
Il laisse aussi entendre que les gestes des gouvernements provinciaux
et municipaux pour faire en sorte que Kinder Morgan respecte les
législations provinciales ou les règlements municipaux
avant
d'entreprendre la construction enfreignent la juridiction
fédérale.
Le projet de Trans Mountain n'a pas reçu le
consentement préalable,
libre et éclairé des peuples autochtones touchés
par le projet qui sera
construit sur leurs terres non cédées et plusieurs
rejettent carrément
le projet, en particulier dans la vallée du Bas-Fraser. Dans la
région
de l'intérieur, plusieurs ont accepté un règlement
financier pour
l'accès à leur territoire si l'oléoduc est
construit, mais on ne peut
dire qu'il s'agit là d'un consentement. Tout cela est une
violation
flagrante du droit international ainsi que des décisions de la
Cour
suprême du Canada selon lesquelles une consultation
complète et un
accommodement préalable sont nécessaires. C'est une
négation du droit
des peuples
autochtones de se gouverner et de décider ce qui se passe sur
leurs
territoires conformément à leurs propres lois. C'est
aussi une
violation des principes des relations de nation à nation.
Des notes lourdement censurées publiées
suite à une réquisition en vertu de la Loi sur
l'accès à l'information
indiquent qu'avant que l'oléoduc ne soit approuvé, de
hauts
fonctionnaires avaient informé le ministre de l'Énergie
et des
Ressources naturelles Jim Carr que 59 des 114 peuples
autochtones
touchés par l'oléoduc
avaient besoin de plus de temps pour mener les consultations
nécessaires. Des fonctionnaires ont aussi informé Carr
que le
gouvernement serait fortement critiqué d'avoir accordé
seulement deux
semaines aux peuples autochtones pour relire et offrir des commentaires
sur un rapport massif soumis sur les consultations qui ont eu lieu.[1]
Ces mémos montrent bien que le gouvernement a fait fi de ses
propres
fonctionnaires qui disaient clairement qu'une approbation hâtive
poserait problème.
Plutôt que de respecter ses obligations
juridiques, le gouvernement
Trudeau a ensuite établi un comité ministériel en
mai 2016, à qui on a
confié la tâche de rencontrer les communautés
locales et les peuples
autochtones ainsi que le mandat de « repérer les lacunes
ou les
questions préoccupantes que le gouvernement doit connaître
avant
de prendre une décision sur le sort du projet de
pipeline ». Le comité
ministériel a mené son travail dans un délai
très court qui a eu comme
conséquence que certaines audiences étaient trop
brèves ou pas
annoncées. Les peuples autochtones n'ont pas été
informées et, dans
certaines communautés touchées par le projet, des
audiences n'ont pas
été organisées.
Manifestation contre la
consultation frauduleuse sur l'oléoduc de
Kinder Morgan à Victoria
le 23 août 2016
Malgré les embûches, près
de 2 400 Canadiens ont participé aux
réunions publiques, 650 personnes ont parlé en
direct et 35 259
personnes ont répondu à un questionnaire en ligne.
Le rapport du comité ministériel a
été publié le 2 novembre 2017 et
contenait des informations détaillées sur les
inquiétudes concrètes et
les questions sans réponse mises de l'avant par les
participants. Selon
le comité : « Les questions soulevées par la
proposition de pipeline de
Trans Mountain font partie des plus
controversées au pays, voire dans le monde entier, de nos
jours : les
droits des peuples autochtones, l'avenir de l'exploitation des
combustibles fossiles face aux changements climatiques, et la
santé de
l'environnement marin qui compose déjà avec un
siècle d'effets
cumulatifs. »[2]
Il n'y a eu aucun signe de la part du gouvernement
indiquant qu'il aurait tenu le
moindrement compte du rapport du comité ou qu'il aurait
cherché à traiter
des préoccupations soulevées. Le 29
novembre 2016 , Trudeau annonçait
qu'il approuvait l'expansion de l'oléoduc Trans Mountain.
La décision a été contestée
par sept peuples autochtones, les
villes de Vancouver et de Burnaby, ainsi que par deux groupes
environnementaux. La nation Tsleil-Waututh, la nation des Squamish, le
peuple autochtone de Coldwater, la bande d'Upper Nicola, Stk'emlupsemc
Te Secwepemc et Sto :lo ont contesté la décision en
invoquant le
fait que le gouvernement n'a pas consulté comme il faut les
nations
individuellement avant d'approuver l'expansion. La contestation
judiciaire
a été entendue en octobre 2017, mais la cour n'a pas
encore rendu sa
décision.
En 2016, la Cour d'appel fédérale
d'appel a
décidé que le gouvernement
n'avait pas suffisamment consulté les peuples autochtones
touchés par
l'oléoduc Northern Gateway.[3]
Le gouvernement avait le choix de retourner à la table, mais a
plutôt déclaré le Northern Gateway mort de sa belle
mort tout
en appuyant pleinement Trans Mountain.
Plus récemment, le gouvernement de la
Colombie-Britannique a dit
qu'il allait référer la cause à la Cour de la
Colombie-Britannique pour
un jugement juridique pour ce qui est de la juridiction provinciale
vis-à-vis Trans Mountain et les inquiétudes
environnementales. Trudeau
et son ministre des Finances Bill Morneau ont dit qu'ils ne
demanderaient pas une référence de la Cour suprême,
bien que selon
plusieurs commentateurs cette voie mènerait plus rapidement
à un
règlement juridique.
Avec ou sans l'apport du gouvernement de la
Colombie-Britannique,
l'« incertitude » qui entoure le projet parce qu'il
ne respecte pas
les droits autochtones et en raison de l'opposition massive du peuple
de la Colombie-Britannique ne va pas disparaître. De
surcroît, le
processus d'approbation est très complexe et il inclut la
nécessité de
consultations avec les peuples autochtones.[4]
Cela soulève la question des intentions de Kinder Morgan. Pour
plusieurs, celui-ci a saisi l'occasion pour s'enrichir par le chantage
mené par un gouvernement Notley en plein désespoir. Le
gouvernement
semble convaincu que sa réélection dépend
ultimement de sa capacité de réaliser la construction de
cet oléoduc et
de l'acquiescement du gouvernement Trudeau.
Transformer les préoccupations du peuple en
question de loi et
d'ordre ne fera pas disparaître la question de Qui
décide ? La crise ne
vient pas d'une dispute entre le peuple de l'Alberta et celui de la
Colombie-Britannique, ni entre les gouvernements provinciaux et
fédéral, ni même entre deux gouvernements
provinciaux. Au coeur de
cette crise, il y a les institutions politiques existantes et la
négation du droit du peuple d'exercer sa souveraineté et
son droit à
l'autorité propre aux prises de décision. Le Canada a
besoin de
nouveaux arrangements constitutionnels. Les Canadiens et les peuples
autochtones n'accepteront pas d'être marginalisés et
écartés du
processus des prises de
décision pendant que les gouvernements se plient au pouvoir
direct des
cartels financiers/industriels étrangers comme Kinder Morgan et
ces
monopoles énergétiques qui exigent que tout serve leurs
intérêts privés
et leur édification d'empire. Nous sommes au 21e siècle.
Pour paver la
voie au progrès de la société, c'est la demande du
peuple pour
le pouvoir de décider de la direction de l'économie, qui
doit prévaloir.
Notes
1. National
Observer, le 22 janvier 2018
2. Rapport
du
comité
ministériel.
3. Les oléoducs Enbridge Northern Gateway
étaient un projet de construction de deux oléoducs
parallèles de
Bruderheim, en Alberta à Kitimat sur la côte nord de la
Colombie-Britannique. L'oléoduc en direction de l'est devait
importer
un condensat de gaz naturel et l'oléoduc en direction de l'ouest
devait
exporter du bitume dilué des sables bitumineux d'Athabasca au
terminal
maritime de Kitimat.
4. En vertu de la loi, les permis doivent
être conformes à 37 conditions établies dans
le certificat
environnemental de la Colombie-Britannique et à 137
conditions
élaborées dans l'approbation de l'Office national de
l'Énergie.
Cependant, tout indique que les efforts de la part de l'Office national
de
l'Énergie pour veiller à ce qu'on respecte ses directives
et ses
conditions ont été sans effet.. Par exemple, même
avant que les permis
requis ne soient accordés, Kinder Morgan avait
déjà commencé à conclure
des contrats pour la fabrication de conduits.
Le ministère de l'Énergie, des Mines et
des Ressources pétrolières
de la Colombie-Britannique indique que le projet
requiert 1 187 permis
provinciaux, dont plusieurs requièrent aussi des consultations
avec les
peuples autochtones. La Colombie-Britannique a aussi une obligation
constitutionnelle et morale d'assumer ses
responsabilités de consulter et d'accommoder les nations
autochtones
qui pourraient être touchées avant d'émettre des
approbations et des
permis provinciaux. À ce jour, Trans Mountain a fait 587
demandes de
permis provinciaux, 201 ont été approuvées
et 386 sont à l'étude.
Les Canadiens disent Non! d'une seul voix
De gauche à droite : Le conseiller de la nation Squamish
Dustin Rivers
(Khelsilem) ; le chef Bob Chamberlin, vice-président de
l'union des
chefs indiens de la Colombie Britannique ; le député
du NPD Kennedy
Stewart ; le maire de Burnaby Derek Corrigan ; la
conseillère
municipale de Vancouver Andrea
Reimer ; le grand chef Stewart Phillip, le président de
l'union des
chefs indiens de la Colombie Britannique et les membres de la nation
Tsleil-Waututh William George et Amy George qui assistent à la
conférence de presse à Vancouver, le 16
avril 2018, pour exprimer leur
opposition à l'expansion de l'oléoduc Trans Mountain
de Kinder Morgan.
Les chefs autochtones, de concert avec les
représentants des villes
de Vancouver et de Burnaby, ont tenu une conférence de presse
le 16
avril pour réaffirmer leur opposition à l'expansion de
l'oléoduc Trans
Mountain de Kinder Morgan.
Le grand chef de l'Union des chefs indiens de la
Colombie-Britannique (UBCIC), Stewart Phillip, a déclaré
que
l'opposition au projet était généralisée et
enracinée. Il a rappelé que
les peuples autochtones ont le droit constitutionnel et légal de
protéger la santé et le bien-être de leurs
êtres chers et que s'il y
avait un déversement de bitume sur
terre ou dans l'eau, cela pourrait être catastrophique.
Le maire de Burnaby, Derek Corrigan, a
déclaré lors de la
conférence de presse que la ville continue d'utiliser toutes les
voies
légales disponibles pour bloquer l'expansion de l'oléoduc
de Trans
Mountain. Le maire Corrigan a déclaré que le projet
d'expansion
court-circuite le processus judiciaire et que la
désobéissance civile
contre le pipeline
ne fera que continuer de grandir. L'oléoduc existant de Kinder
Morgan a
déjà éclaté dans les limites de la ville de
Burnaby et causé un gâchis
terrible, et ce n'était pas du bitume mais du pétrole
lourd.
Parlant plus tard à l'émission de radio
de la CBC The Current
, Bob Chamberlin, vice-président de l'UCICB, a dit que
l'opposition au
pipeline était en partie liée à la «
reconnaissance des droits humains
des peuples autochtones du Canada ». Le chef Chamberlin a
souligné que
le gouvernement canadien avait informé la
communauté internationale que le Canada adhérait sans
équivoque à la Déclaration des Nations unies
sur les droits des peuples autochtones
. Cette déclaration stipule clairement le droit des peuples
autochtones
à un consentement libre, préalable et informé en
ce qui concerne les
développements sur leur territoire. Le gouvernement doit
adopter une approche entièrement nouvelle et ne peut pas choisir
pour
qui il va prendre parti afin de diviser pour mieux régner, a
déclaré le
chef Chamberlin.
Les chefs autochtones ont dénoncé
à maintes reprises le refus du
gouvernement Trudeau de reconnaître le droit des peuples
autochtones de
donner ou non leur consentement au développement sur leur
territoire.
Le gouvernement n'accepte un processus de consultation frauduleux
qu'après s'être plié aux exigences des monopoles
mondiaux. Ce
processus frauduleux de consultation se poursuit dans tout le pays, non
seulement en ce qui concerne le projet Kinder Morgan. Le gouvernement
établi un processus trompeur de consultation, il décide
quand son
obligation de consulter est terminée et déclare à
ce moment-là qu'il
peut maintenant imposer en toute impunité les plans du monopole
en
faisant appel aux pouvoirs de police et en criminalisant l'opposition.
Cinquante-neuf groupes autochtones touchés par
l'oléoduc Kinder
Morgan ont précisé que des consultations adéquates
n'avaient pas eu
lieu et qu'ils ne pouvaient pas donner un consentement
éclairé.
Beaucoup d'autres communautés autochtones le long du
tracé de l'oléoduc
Kinder Morgan ont accepté une compensation financière
qui,
soulignent-t-ils, n'est pas un consentement mais simplement une
reconnaissance de se faire compenser advenant que l'expansion de
l'oléoduc est imposée.
Confrontés à ceux qui insistent sur leurs
droits, le gouvernement
Trudeau a déjà recours à des injonctions
judiciaires et a mis en place
une présence policière massive pour arrêter les
manifestants à Burnaby
et ailleurs et écraser ceux qui refusent de donner leur
consentement.
Cela ne doit pas passer ! Pas de consentement - pas
d'oléoduc !
Session d'ouverture
de la nouvelle l'Assemblée nationale du
pouvoir populaire
à Cuba
Félicitations au peuple cubain pour
l'aboutissement réussi de son processus électoral
historique
Session constituante de la neuvième législature le 18
avril 2018
Le 18 avril, comme premier geste à la
session
inaugurale de la 9e législature de Cuba après
l'assermentation,
les 604 députés de l'Assemblée nationale du
pouvoir populaire ont réélu à l'unanimité
Esteban Lazo Hernandez à la présidence, Ana Maria Mari
Machado à la vice-présidence et Miriam Brito Sarroca au
secrétariat de l'Assemblée
nationale. Ensuite, les députés ont proposé et
élu les 31 membres du Conseil d'État, son
président, ses cinq vice-présidents et son
secrétaire.
Le 19 avril, à l'occasion
du 57e anniversaire de la défaite
historique de l'invasion de la baie des Cochons par les
États-Unis, le président de la Commission
électorale nationale a annoncé les résultats de
l'élection la veille, à savoir que Miguel Mario
Diaz-Canel Bermudas a été élu président
du Conseil d'État et du Conseil des ministres de la
République
de Cuba. Salvador Valdés Mesa a
été élu vice-président du
Conseil d'État et approuvé comme vice-président du
Conseil des ministres. Onze des membres du nouveau Conseil
d'État sont de nouveaux élus. Une proposition de
constituer le Conseil des ministres lors de la prochaine session de
l'Assemblée nationale du pouvoir populaire en juillet a
été approuvée par
les députés. Le Conseil des ministres est la plus haute
instance exécutive et administrative du gouvernement de Cuba.
Le nouveau président des Conseils d'État et des
ministres, Miguel Mario Díaz-Canel Bermúdez (à
gauche) est félicité par le président sortant
Raúl Castro.
|
En acceptant la présidence aux
Conseils d'État et des ministres, Miguel Diaz-Canel a dit que le
peuple cubain, qui a participé massivement au processus
électoral qui a commencé en novembre 2017,
était conscient de l'importance historique de ces
élections et que les Cubains ont exercé leur droit en
tant que citoyens en proposant, en nommant et en élisant leurs
représentants aux différentes instances du gouvernement,
en identifiant leur mérite et leur capacité à
représenter leurs collectivités et les secteurs sociaux,
sans campagnes de publicité soumises au pouvoir de l'argent et
sans la politicaillerie, la fraude, la corruption ou la
démagogie. Il a dit que les
citoyens avaient élu des gens humbles et travaillants en tant
que représentants authentiques pour qu'ils participent
dans l'approbation et la mise-en-oeuvre des politiques du pays,
contribuant ainsi à la consolidation de l'unité à
Cuba.
Dans
son
discours,
Miguel
Díaz-Canel
a
reconnu
la
situation difficile
sur le plan international qu’il dit être
caractérisée par la multiplication des menaces à
la paix et à la sécurité, des guerres
d’intervention, des dangers pour la survie de l’humanité et un
ordre économique mondial injuste et exclusif. Il a
réitéré que la politique étrangère
de Cuba ne changera pas, que Cuba ne fera pas de concessions pour ce
qui est de sa souveraineté et de son indépendance, ne
négociera pas ses principes et n’acceptera pas qu’on lui impose
des conditions. Cuba ne cèdera jamais aux pressions et aux
menaces, a-t-il dit, et les changements qui sont nécessaires
continueront d’être décidés par le peuple cubain
souverain.
La
première
session
de
la
9e
législature
s’est
terminée
le 19 avril par un discours du président
sortant, Raúl Castro. Il a dit que l’élection de Miguel
Díaz-Canel comme nouveau président de Cuba n’était
pas un hasard puisque ce dernier a fait la preuve de ses mérites
en tant que premier vice-président au fil des années : sa
maturité, sa capacité de mener le travail à bien,
sa solidité idéologique et son sens politique et son
engagement et sa fidélité à la Révolution.
Raúl
a
également
profité
de
l’occasion
pour
décrire
certains
des défis que devra relever la nouvelle
Assemblée nationale durant la période qui vient,
notamment sur le plan de l’économie à cause du maintien
du blocus américain et de la politique hostile des
États-Unis envers Cuba sur tous les plans. Puis, a-t-il
ajouté, Cuba devra se donner une nouvelle constitution. Il a
conclu en disant que la situation internationale complexe que l’on
connaît aujourd’hui confirme la validité de ce que Fidel
affirmait dans son Rapport politique au Premier Congrès du Parti
communiste de Cuba en 1975, à savoir qu’aussi longtemps
qu’existera l’impérialisme, le Parti, l’État et le peuple
devront accorder beaucoup d’attention à la défense du
pays. « Nous ne devons jamais relâcher notre garde
révolutionnaire », a-t-il dit. L’histoire nous montre de
façon éloquente que ceux qui oublient ce principe ne
survivent pas à leurs erreurs.
Le
Parti
communiste
du
Canada
(marxiste-léniniste)
félicite
le
peuple
cubain pour l'aboutissement de ce processus électoral
historique qui souligne la continuation de la révolution et la
réaffirmation de son caractère socialiste. Grâce
à la révolution, les Cubains ont un leadership qui n'est
pas au-dessus d'eux, un leadership qui ne fait qu'un avec eux, une
expression du pouvoir populaire exercé au moyen de
l'Assemblée nationale qui ne divise pas le corps politique entre
ceux qui gouvernent et ceux qui sont gouvernés. C'est ce qui a
permis au peuple cubain de travailler comme une seule force puissante
pour surmonter tous les obstacles, qu'ils soient sous forme des forces
destructives de la nature ou des politiques hostiles de
l'impérialisme étasunien envers l'île et son peuple.
En
cette
occasion
historique,
le
PCC(M-L)
transmet
ses
salutations
révolutionnaires au camarade Raúl Castro qui, comme il
s'était engagé à le faire, a
complété son deuxième et dernier mandat à
la tête de l'État et du gouvernement. Il s’est
acquitté de son devoir révolutionnaire avec honneur, dans
les moments difficiles où le peuple cubain a perdu Fidel et a
continué de subir les conséquences du blocus criminel de
l’impérialisme américain. Son leadership a clairement
montré que Cuba ose tracer sa propre voie et que la nouvelle
génération de dirigeants s'avance sur une base
organisée et planifiée en raison de la participation du
peuple et de son pouvoir de décider. Il en résulte une
grande confiance de tous les Cubains et des peuples du monde envers le
Parti communiste et son rôle décisif dans l'accession du
peuple au pouvoir de décider et dans la capacité de le
doter de la conscience et de l'organisation dont il a besoin pour
s'unir et défendre ses propres projets d'édification
nationale.
Continuité, renouveau et unité
révolutionnaires
- Isaac Saney -
Le 18 avril, l'Assemblée nationale du
pouvoir populaire de Cuba nouvellement élue, le parlement de
l'île, a inauguré une nouvelle session des
législateurs, la session constituante de la 9e
législature. Guidée par le mandat que lui a donné
le peuple cubain, l'Assemblée nationale va entreprendre une
nouvelle étape dans l'histoire
de la Révolution cubaine et de la nation cubaine. Avec
l'élection d'un nouveau président et d'un nouveau Conseil
d'État, le flambeau révolutionnaire sera passé de
la génération historique qui a fait la révolution
cubaine aux nouvelles générations nées pendant et
au sein de la révolution.
Les médias monopolisés internationaux
sont remplis de spéculations malveillantes. Ils ne
réalisent pas, ils refusent de reconnaître et ne peuvent
pas accepter, que c'est la même révolution, le même
Parti, le même héritage de Fidel, le même peuple
révolutionnaire qui continuent sur la voie de
l'indépendance, de la souveraineté, de la justice
sociale, de l'autodétermination et de la dignité humaine.
[1]
La Révolution cubaine est le véhicule de
la réalisation et du couronnement de ces aspirations
historiques. Le système de gouvernance de Cuba fournit les
moyens par lesquels ces aspirations historiques s'expriment dans un
consensus politique pour défendre, renforcer et perfectionner le
projet révolutionnaire.
Une vaste participation populaire démocratique
à la prise de décision est au centre du modèle
cubain de gouvernance. Les organes de gouvernement de Cuba sont les
assemblées municipales, provinciales et nationales du
système de Poder Popular (Pouvoir populaire), dont les
délégués sont directement élus par
l'électorat cubain. Ces organismes
sont renforcés par une société civile très
active et vibrante. Un aspect essentiel du système politique
cubain est l'intégration dans l'activité politique des
organisations de masse qui incorporent tous les secteurs de la
population qui participent à la vie à Cuba. Aucune
nouvelle politique ou législation ne peut être
adoptée ou envisagée avant que
l'organisation ou l'association appropriée qui représente
le secteur de la société qui serait directement
concerné ait été consultée et
mobilisée dans son élaboration.
De plus, les Cubains ne se préoccupent pas d'une
simple mise en oeuvre mécanique d'un modèle rigide et
immuable. Contrairement aux idées fausses dominantes, le
système politique cubain n'est pas une entité statique.
Les Cubains rénovent et renouvellent périodiquement leur
système politique pour s'assurer qu'il soit conforme aux besoins
de
l'époque et remplisse son objectif - investir le peuple du
pouvoir.
L'Assemblée nationale est le seul organe
doté d'une autorité législative.
L'Assemblée nationale choisit parmi ses membres le Conseil
d'État, le président et les vice-présidents,
lesquels
sont redevables à l'Assemblée nationale. Le Conseil
d'État exerce les devoirs et les responsabilités de
l'Assemblée nationale lorsqu'elle n'est pas en session,
tels que l'adoption et l'application des décrets. Il y a aussi
dix commissions permanentes de l'Assemblée nationale qui se
rencontrent et travaillent tout au long de l'année, qui
discutent et débattent d'un large éventail de sujets,
dont l'économie, l'investissement étranger, l'industrie,
l'environnement, les affaires constitutionnelles et juridiques,
l'éducation, la culture, la science et la technologie.
Le caractère historique de la 9e session de
l'Assemblée nationale du pouvoir populaire réside dans
l'affirmation de la continuité historique et du renouveau de la
Révolution cubaine. Les députés de
l'Assemblée nationale commencent cette nouvelle étape
fermement implantée dans la société socialiste et
guidée par les principes
révolutionnaires. Comme Fidel l'a exprimé dans sa
dernière intervention publique le 19 avril 2016 devant
le septième congrès du Parti communiste de Cuba: «
Nous continuerons la marche en avant et nous perfectionnerons ce que
nous devons perfectionner, avec la plus grande loyauté et
unité, comme Martí, Maceo et Gómez, en une
marche invincible. »
Vive la Révolution cubaine !
Vive Cuba !
Note
1. Commentaire du citoyen cubain
Ventura Carballido Pupo, dans Cubadebate, le 17 avril 2018.
Isaac Saney est le
porte-parole national du Réseau canadien pour Cuba.
Célébration du 57e anniversaire de
la proclamation du caractère socialiste de la Révolution
cubaine
Le 16 avril 2018 à la Havane, célébrations du 57e
anniversaire de la proclamation du
caractère socialiste de la Révolution cubaine par Fidel
Castro
Le 16 avril 2018, la victoire de la défaite
de
l'invasion américaine de mercenaires cubains à Playa
Girón, la baie des Cochons, a été
célébrée lors d'un événement
politique et culturel tenue à l'intersection des 23e et 12e rues
du quartier historique de Vedado de La Havane là où, 57
ans plus tôt, Fidel Castro a
proclamé le caractère socialiste de la Révolution
cubaine.
Le 15 avril 1961, en prélude à
l'invasion de Playa Girón par la CIA, des avions
américains maquillés ont bombardé trois
aérodromes cubains, tuant sept personnes et en blessant plus
de 50. Le lendemain, Fidel s'adressait à une foule de
miliciens les armes à la main, prêts à combattre
l'invasion qu'ils savaient venir et qu'ils allaient écraser en
moins de 72 heures.
Fidel
s'adresse aux combattants de la milice à La Havane à la
veille de l'invasion de la baie des Cochons. C'est à ce moment,
le 16 avril 1961,
qu'il a proclamé le caractère socialiste de la
Révolution cubaine.
Dans son discours historique du 16
avril 1961, trois jours avant de donner aux États-Unis leur
première grande défaite en Amérique latine
à Playa Giron, Fidel déclara à ceux qui
étaient réunis et au monde : « Travailleurs et
paysans compañeros, c'est la révolution socialiste et
démocratique des humbles, avec les humbles et
pour les humbles. Et pour cette révolution des humbles, par les
humbles et pour les humbles, nous sommes déterminés
à donner nos vies. »
Ce sentiment a été
réaffirmé de manière militante par ceux qui sont
venus célébrer l'anniversaire cette année,
quelques jours avant l'ouverture de la nouvelle Assemblée
nationale du pouvoir populaire et l'élection pour remplacer le
président sortant des Conseils d'État et des ministres
cubains, Raúl Castro Ruz.
Mailin
Alberti, première secrétaire du comité provincial
de La Havane de
l'Union des jeunes communistes
À gauche: Mirtha Brossard, présidente de l'Organisation
continentale des étudiants d'Amérique latine et des
Caraïbes qui a défendu la dignité de Cuba au Sommet
des Amériques à Lima. À droite: le capitaine
à la retraite Jorge Ortega Delgado prenant la parole au nom des
miliciens qui ont courageusement combattu les envahisseurs mercenaires
organisés par les États-Unis à la baie des Cochons
du 17 au 19 avril 1961.
El Ultimo
Mambí, chant pour Raúl
L'auteur-compositeur et député
nouvellement élu à l'Assemblée nationale du
pouvoir populaire de Cuba, Raúl Torres, a composé le
chant El Ultimo Mambí
en hommage au président sortant Raúl Castro. La sujet de
la chanson est Raúl, le général qui a
cessé
d'être président mais qui n'abandonne pas le peuple
cubain, le guidant maintenant dans sa fonction de premier
secrétaire du Parti communiste de Cuba dans les décisions
politiques les plus importantes pour l'avenir de l'île.
Lisez Le
Marxiste-Léniniste
Site web: www.pccml.ca
Courriel: redaction@cpcml.ca
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