Numéro 14 - 14 avril 2018
Non aux frappes aériennes en
Syrie au nom de grands idéaux!
Ne touchez pas à la Syrie!
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Non
aux
frappes
aériennes
en
Syrie
au
nom
de
grands
idéaux!
• Ne touchez pas à la Syrie!
• Les menaces occidentales ne dissuaderont pas
la Syrie de faire face à toute agression, d'où qu'elle
vienne
• Dénonçons l'attaque
israélienne meurtrière contre la Syrie - Yi
Nicholls
• Provocations de guerre froide pour justifier
l'agression - Workers' Weekly
• Appel à des actions antiguerre
d'urgence partout aux États-Unis - Coalition ANSWER
• Calendrier d'événements
Arrestation d'un
membre de haut rang de la Force révolutionnaire alternative
commune de Colombie
• La plus sombre réaction
américaine en toute impunité - Margaret
Villamizar
• Communiqué sur l'arrestation de
Jesus Santrich - Conseil politique national
de Force révolutionnaire alternative commune
Lutte pour la
démocratie au Brésil
• La voie démocratique se referme -
Atilio
A.
Boron
Ferme opposition aux
provocations des États-Unis au Sommet des Amériques
à Lima, au Pérou
• Des bombes en Syrie et des provocations au
Pérou: les États-Unis abandonnent la diplomatie -
Sergio
Gomez,
Granma
Le mouvement de
résistance aux États-Unis
• Pas de troupes à la
frontière! Luttons pour l'unité fraternelle des peuples!
- Voice of Revolution
• Le gouvernement fédéral va
demander de l'information relative aux médias
sociaux pour l'émission de visas
70e anniversaire du
massacre de Jeju commémoré en Corée
• À la mémoire du
soulèvement de Jeju du 3 avril - Zoom in Korea
75e anniversaire du
soulèvement héroïque du ghetto de Varsovie
• Défi et résistance
organisée contre le nazisme aux heures les plus sombres
• Zog Nit
Keynmol, hymne yiddish du
mouvement des partisans juifs
Non aux frappes aériennes en Syrie
au nom de grands idéaux!
Ne touchez pas à la Syrie!
Le 13 avril
vers 20 h 30, les impérialistes américains, en
coordination avec la Grande-Bretagne et la France, ont commis un acte
criminel en lançant des missiles contre la Syrie. Les agences de
presse rapportent qu'il y a eu de fortes explosions et de la
fumée à Damas, la capitale syrienne, dans la
foulée de l'attaque. Le
gouvernement syrien a rapporté le 14 avril que ses
défenses aériennes ont abattu 73 des 103
missiles lancés.
Les États-Unis affirment que cette attaque est
une réponse à l'utilisation alléguée
d'armes chimiques par le gouvernement syrien contre son propre peuple
le 7 avril, ce que le gouvernement syrien nie vigoureusement.
Cette attaque dirigée par les États-Unis a
été lancée un jour avant que les inspecteurs
d'armes
chimiques de l'Organisation pour
l'interdiction des armes chimiques (OIAC) dussent commencer leur
travail, comme le gouvernement syrien l'avait
demandé, pour déterminer si des armes chimiques avaient
effectivement été utilisées.
Le Parti communiste du Canada
(marxiste-léniniste) dénonce cette attaque et
réitère son appui au peuple syrien qui, depuis sept
longues années, est soumis à une agression soutenue par
l'étranger et au terrorisme déguisé en guerre
civile. L'objectif de cette agression et de ce terrorisme
déguisé est d'imposer un changement de régime
à un pays qui cherche à exercer son droit à une
existence pacifique et indépendante, droit qui appartient
à tous les pays, grands ou petits, et qui constitue le fondement
du droit international.
L'attaque contre la Syrie est également
une menace explicite envers l'Iran et la Russie, deux pays que les
États-Unis considèrent comme un obstacle à leurs
objectifs en Syrie et dans la région.[1]
La soi-disant preuve citée par les
États-Unis pour isoler le gouvernement syrien et justifier la
guerre et l'agression s'inspire de méthodes de
désinformation pour semer le doute chez les gens et leurs
convictions antiguerre, pour faire oublier la longue histoire de
l'agression américaine contre les peuples du monde et rejeter
les principes du droit
international qui s'opposent à la loi du plus fort.
Il faut se rappeler qu'il y
a un peu plus d'un an, en avril 2017, les frappes aériennes
américaines en Syrie ont libéré des produits
chimiques toxiques qui, selon toute indication, étaient contenus
dans des installations utilisées par des terroristes, et que les
États-Unis et leurs médias monopolisés ont
tenté d'en faire porter le blâme au
gouvernement syrien et ainsi justifier une attaque de missiles contre
une base aérienne syrienne. [2]
Pour sa part, le gouvernement canadien a
exprimé son soutien à l'acte criminel contre la Syrie.
« Le Canada appuie la décision des États-Unis, du
Royaume-Uni et de la France de prendre des mesures pour diminuer la
capacité du régime Assad de lancer des attaques par armes
chimiques
contre ses propres citoyens », a déclaré le
premier ministre
Justin Trudeau dans un communiqué du 13 avril. Il a
ajouté : « Il faut traduire en justice les
responsables de ces gestes. »[3]
Le PCC(ML) lance l'appel à tous à
combattre cette désinformation en organisant des
actions contre la guerre et l'agression et en discutant avec des
collègues de travail, avec la famille et des amis du besoin
urgent de s'opposer à l'agression américaine, au soutien
du Canada à cette agression et à toute volonté
d'accroître la participation du
Canada à ces crimes. Des appels à des actions antiguerre
d'urgence ont été lancés partout dans le monde,
dont une manifestation devant la Maison-Blanche le 14 avril suivie
d'une conférence à l'Université George Washington
et une autre en Grande-Bretagne devant le Parlement à Londres
le 16 avril. Le Canada doit être une zone pour
la paix et cela n'est possible que si nous nous organisons pour faire
en sorte qu'il le soit.
Notes
1. Dans ses remarques sur l'attaque
présumée aux armes chimiques du 7 avril, la
porte-parole du département d'État américain,
Heather Nauert, a cherché à isoler la Russie :
« Le régime d'Assad et ses partisans
doivent être tenus responsables et toute nouvelle attaque
doit être évitée immédiatement. La Russie,
avec son soutien indéfectible au régime, porte la
responsabilité de ces attaques brutales, ciblant d'innombrables
civils, et de l'étouffement des communautés les plus
vulnérables de la Syrie avec des
armes chimiques. En protégeant son allié la Syrie, la
Russie a violé ses engagements envers les Nations unies en tant
que garant de l'entente-cadre, trahissant la Convention sur les armes
chimiques et la résolution 2118 du Conseil de
sécurité de l'ONU. Les armes chimiques en Syrie remettent
en question son engagement à résoudre la crise
globale et les priorités plus larges de non-prolifération.
« Les États-Unis appellent la Russie
à mettre fin immédiatement à ce soutien sans
réserve et à travailler avec la communauté
internationale pour empêcher de nouvelles attaques aux armes
chimiques barbares. »
2. Le 13 mars, au Conseil de sécurité
de l'ONU, l'ambassadrice des États-Unis à l'ONU, Nikki
Haley, a menacé « toute nation déterminée
à imposer sa volonté par des attaques chimiques et des
souffrances inhumaines, notamment le régime syrien
hors-la-loi : les États-Unis demeurent prêts à
agir
s'il le faut. » Elle a ensuite rappelé au Conseil de
sécurité les frappes mortelles de missiles
américaines contre une base aérienne syrienne en
avril 2017.
Haley a proféré sa menace dans le
contexte d'une prétendue proposition de cessez-le-feu par les
États-Unis. Cette proposition visait à stopper les
opérations militaires syriennes et russes dans la Ghouta
orientale, alors que le gouvernement syrien libérait la ville de
groupes armés, ouvrant la voie à un règlement
négocié qui aurait permis aux
combattants armés de quitter la ville en utilisant des moyens de
transport fournis par le gouvernement syrien afin que les civils
puissent retourner dans la ville.
3. Le 7 avril, la ministre des Affaires
étrangères du Canada, Chrystia Freeland, a émis
une déclaration dans laquelle elle se range derrière les
impérialistes américains et affirme sans preuve que le
gouvernement syrien est responsable de l'utilisation d'armes chimiques.
Pris dans le contexte de la frappe
aérienne du 13 avril, cela peut être
considéré comme une propagande de guerre, qui est en soi
un crime de guerre :
« L'utilisation répétée et
moralement condamnable d'armes chimiques par le régime Assad
dans le passé a été confirmée par des
enquêteurs internationaux indépendants. Cela fait partie
d'une stratégie délibérée visant à
terroriser les populations locales pour les forcer à se
soumettre. Le Canada condamne le régime Assad — ainsi que la
Russie et
l'Iran qui le soutiennent — pour ses violations flagrantes et
répétées des droits de la personne ainsi que pour
ses attaques incessantes et délibérées contre des
civils.
« Le Canada tient à exprimer son
admiration envers le personnel médical et celui des diverses
organisations, notamment les Casques blancs, qui travaillent sans
relâche pour sauver la vie des personnes touchées. Nous
offrons nos plus sincères condoléances aux familles des
personnes tuées. »
Les menaces occidentales ne dissuaderont
pas la Syrie de faire face à toute agression,
d'où qu'elle vienne
Bachar al-Jaafari, le représentant permanent de
la République arabe syrienne auprès des Nations unies, a
souligné que les
menaces des États occidentaux de lancer une agression contre la
Syrie ainsi que leurs manoeuvres, leurs diversions, leurs mensonges et
leur terrorisme ne dissuaderont pas la Syrie de préserver sa
souveraineté et son intégrité territoriale. Il a
ajouté que la Syrie ne permettra à aucun des États
membres permanents ou non permanents du Conseil de
sécurité de faire en Syrie ce qu'ils ont fait en Irak ou
en Libye.
S'exprimant lors d'une
session du Conseil de sécurité sur la situation en Syrie
le 10 avril, le représentant de la Syrie a
déclaré : « La
représentante des États-Unis a dit qu'il y a aujourd'hui
un seul monstre qui se dresse devant le monde entier, et c'est un
monstre qui a armé et financé des terroristes pendant
plus de sept ans en Syrie. Et moi je dis
que ce monstre ce sont les États-Unis, la Grande-Bretagne et la
France qui ont parrainé le terrorisme en Syrie et avant en Irak,
en Afghanistan et en Libye. »
Il a précisé qu'en réponse
à la campagne d'allégations lancée par certains
États occidentaux contre la République arabe syrienne
concernant la présumée attaque aux produits chimiques
dans la ville de Douma, le ministère des Affaires
étrangères et des Expatriés a envoyé
le 10 avril une invitation officielle à l'Organisation pour
l'interdiction des Armes chimiques (OIAC) à envoyer une
équipe de la mission d'enquête à Douma et à
enquêter sur l'accident allégué.
Bachar al-Jaafari a ajouté que la Syrie se
félicite de la visite d'une équipe d'établissement
des faits et affirme son engagement à coopérer pleinement
et sa disponibilité à fournir toute l'aide
nécessaire pour permettre à cette mission de faire son
travail et de garantir la sécurité de ses membres,
soulignant que la Syrie espère que la mission
accomplira son travail avec transparence et professionnalisme sur la
base de preuves crédibles.
Le mandat de l'Organisation
pour l'interdiction des armes chimiques avec le Mécanisme commun
d'inspection s'est échu en
novembre 2017. Les deux résolutions ont été
défaites, n'ayant pas obtenu le vote unanime des cinq membres
permanents du Conseil. À la session du 10 avril, deux projets de
résolution ont
été présentés au Conseil de
sécurité de l'ONU, tous deux prévoyant la
création d'un mécanisme pour faire enquête sur
l'utilisation des armes chimiques en Syrie. Les deux résolutions
ont été défaites, n'ayant pas obtenu le vote
unanime des cinq membres permanents du
Conseil.
Le représentant syrien a
réitéré que ceux qui ont
proposé le projet de résolution américain ne
cherchent pas à découvrir la vérité, car la
vérité prouvera qu'ils sont coupables, eux et leurs pions
terroristes sur le terrain.
« J'affirme que la réalité est que
les États-Unis, la Grande-Bretagne et la France ont causé
l'échec de ce qu'on a appelé le Mécanisme conjoint
d'inspection en raison de leur insistance à politiser son
travail et à exercer des pressions sur ses
dirigeants », a-t-il dit, soulignant que ce qui se passe au
Conseil pendant cette session est similaire à
ce qui s'est passé il y a un an lorsque les États-Unis
ont utilisé des excuses fallacieuses et fabriquées
à Khan Cheikhoun pour attaquer la base aérienne
d'Al-Chaayrate.
Il a appelé les
États membres du Conseil de sécurité à
assumer leurs responsabilités en soutenant la
légitimité internationale et en protégeant la paix
et la sécurité internationales contre le terrorisme
utilisé par les trois États membres susmentionnés
qui cherchent à saper la stabilité des États et
à décider du sort de leurs peuples.
Le représentant syrien a
réitéré que la République arabe syrienne
condamne fermement toute utilisation d'armes chimiques par quiconque et
en toutes circonstances, et qu'elle est pleinement
déterminée à coopérer avec l'OIAC pour
découvrir la réalité des allégations.
Dans un appel téléphonique avec la
télévision syrienne, Bachar al-Jaafari a décrit ce
qui
s'est passé au Conseil de sécurité comme
étant « comme une pièce de
théâtre », précisant que l'Occident a
subi des échecs successifs au Conseil de sécurité
et qu'il ne peut progresser ni là, ni en exploitant le
terrorisme.
Les remarques du secrétaire
général de l'ONU, Antonio Guterres, avant la
réunion du Conseil de sécurité le 10 avril,
montrent le préjugé des délibérations avant
la rencontre. Sans aucune preuve qu'une attaque a eu lieu, il a dit que
« les normes sur les armes chimiques doivent être
défendues ». Il a demandé au Conseil de
sécurité
« de s'acquitter de sa responsabilité et de trouver
l'unité sur cette question ». Il balaie ainsi sous le
tapis toutes les atteintes connues au droit international par les
États-Unis, la Grande-Bretagne, la France et d'autres pays
contre la Syrie et ce sont les impérialistes américains
qui fixent l'ordre du jour sur la base de leur géopolitique,
foulant au
pied le droit international. Le Conseil de sécurité
devient un instrument par lequel l'ONU devient non plus un
défenseur du droit international et de la paix, mais une
coalition de pays qui violent la paix, le crime suprême contre
l'humanité tel que défini par l'humanité au
lendemain de la Deuxième Guerre mondiale.
Dénonçons l'attaque israélienne
meurtrière contre la Syrie
- Yi Nicholls -
Le 9 avril, 14 personnes ont
été tuées en Syrie par une frappe de missile
israélienne qui visait la base aérienne T-4 dans la
province centrale de Homs. Le ministère des Affaires
étrangères et des Expatriés de la Syrie a
déclaré que les missiles avaient été
lancés par des avions israéliens F-15 à partir de
l'espace aérien du Liban.
On rapporte que la Force de l'air de la Syrie a détruit un
certain nombre de ces missiles. Parmi les morts, on compte quatre
citoyens iraniens, selon l'agence iranienne de nouvelles FARS.
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|
Israël n'a pas
confirmé ou nié avoir perpétré cette
attaque. Par contre, des représentants des États-Unis ont
dit au réseau NBC qu'Israël les a informés de son
plan de procéder à cette attaque. Dans un
communiqué, l'armée libanaise a confirmé que
quatre avions israéliens ont violé l'espace aérien
du Liban, volé de la mer Méditerranée vers la
ville côtière de Jounieh puis volé vers l'est vers
la ville de Baalbek près de la frontière syrienne.
Le 9 avril, lors d'une réunion d'urgence du
Conseil de sécurité de l'ONU sur la situation en Syrie,
le représentant syrien a condamné dans des termes
très forts l'agression cruelle israélienne sur la base
T-4, qui a fait plusieurs victimes et blessés parmi les civils.
Cette attaque n'aurait pas été possible sans l'appui des
États-Unis à Israël, et
ce dernier n'a jamais eu à rendre de comptes pour son terrorisme
d'État et la menace qu'il pose à la paix et à la
sécurité régionales et mondiales. En
évitant de parler de l'agression israélienne dans leurs
communiqués, les pays occidentaux se font les complices de cette
action, a-t-il dit. Il a ajouté que le premier ministre
d'Israël a fait allusion à
cette agression du 9 avril comme à une réponse
indirecte aux succès militaires syriens contre des groupes
terroristes armés. Cela ne va pas détourner l'attention
de l'armée de sa marche vers une victoire militaire
décisive contre le terrorisme, a dit le représentant
syrien.
Aucun des autres membres du Conseil de
sécurité n'a soulevé que cette attaque contre la
Syrie est une question très préoccupante dont le Conseil
de sécurité doit être saisi. Au lieu de cela,
l'accent a été mis sur la question d'enquêter ou
non pour déterminer si des armes chimiques ont été
utilisées en Syrie et du mandat qui serait donné à
cette
enquête.
La situation montre que non seulement le Conseil de
sécurité ne défend pas la primauté du droit
et la paix internationale, mais que son fonctionnement est devenu
entièrement politisé et une arène de
rivalité entre les grandes puissances et leurs mandataires comme
Israël. Pendant ce temps, les pays plus petits deviennent des
cibles d'agression
militaire qui représente une violation de la paix
internationale, ce qui est considéré par le droit
international comme le plus grand crime de guerre.
(Sources:
agences de nouvelles)
Provocations de guerre froide
pour justifier l'agression
- Workers' Weekly -
De nombreux commentateurs ont réduit en
pièces les affirmations du gouvernement britannique que Sergei
Skripal[1] et sa fille Yulia ont
été empoisonnés par un agent neurotoxique
appelé novichok et que le gouvernement russe est directement
impliqué.
À cela s'ajoutent les allégations
récentes que le gouvernement syrien a lancé des attaques
à l'arme chimique contre ses citoyens dans la ville de Douma,
dans une région située à environ dix
kilomètres du nord-est de Damas que l'armée syrienne
vient juste de libérer de ses factions «
rebelles ». Bien que les impérialistes
américains visent
le président syrien Bachar Al-Assad, comme ils le font depuis
plusieurs années dans le cadre
de leur programme de « changement de régime »
et de destruction des nations, une fois de plus c'est l'appui russe
à Assad qui est dépeint comme le coupable principal dans
ce cas-ci.
Ce n'est pas la
première fois évidemment que le prétexte de
l'utilisation d'armes chimiques est utilisé pour justifier des
frappes de missiles et une intervention militaire. L'an dernier, en
avril, Trump a prétendu que des armes chimiques avaient
été utilisées contre des civils syriens, sur
l'ordre du président syrien Bashar Al Assad selon lui, pour
lancer des missiles Tomahawk à partir de destroyers
américains dans la Méditerranée sur la Syrie,
suite au déploiement de milliers de soldats au sol. En
décembre 2015, des avions Tornado de la RAF ont aussi
effectué leurs premières frappes aériennes. [2]
Lorsque l'Union soviétique et les pays du bloc
de l'est sont tombés dans les années 1989-1991,
suite à la période des années 1980 où
l'humanité traversait un profond moment déterminant, on
parlait
beaucoup de la fin de la guerre froide et du « dividende de la
paix » qu'elle allait apporter. Bien sûr, ce «
dividende de la
paix » ne s'est jamais matérialisé et,
à partir des années 1990, ce sont les forces de la
réaction qui ont eu l'initiative. Néanmoins, les forces
populaires ont intensifié leur résistance au
néolibéralisme et à l'offensive antisociale. Les
peuples se sont notamment mobilisés sans relâche contre
les fauteurs de guerre et la militarisation du
système impérialiste d'États. [3] Cela a montré la
nécessité d'établir un gouvernement antiguerre ce
qui, pour la classe ouvrière et le peuple de la Grande-Bretagne,
veut dire régler ses comptes avec leurs gouvernements proguerre.
C'est ce à quoi ils font face maintenant alors que
Theresa May et son
Cabinet ont déclaré qu'ils sont prêts, de concert
avec la France, à suivre l'exemple des États-Unis et
agresser la Syrie.
Comment peut-on penser que bombarder la Syrie sur une
base revancharde ou de soi-disant punition va régler quelque
problème que ce soit ? Pourquoi est-ce que la Syrie est
choisie de façon sélective pour ces frappes
aériennes ? Depuis septembre 2014, les
États-Unis et leurs alliés bombardent en Syrie ce qu'ils
appellent
les positions de Daech sans y avoir été autorisés
par le gouvernement de Damas ou un mandat de l'ONU. À plusieurs
reprises, les frappes ont causé la mort de civils et elles n'ont
jamais réalisé leur objectif déclaré de
contrer le terrorisme. En fait, c'est d'une guerre non
déclarée qu'il s'agit, surtout à l'échelle
du Moyen-Orient alors que les
États-Unis, la Grande-Bretagne et d'autres grandes puissances
collaborent et rivalisent entre elles pour l'influence et la
domination. Cela pose le risque d'une escalade vers un conflit
très dangereux entre les grandes puissances et la Russie en
particulier. L'Union européenne se fait rappeler par l'OTAN
d'établir une « zone militaire
Schengen » pour contrer l'« agression
russe ». Est-ce là le but ultime de ce
bellicisme ? Comment cela va-t-il bénéficier
à
l'humanité ?
On a ici l'exemple de la mentalité de la guerre
froide : vous dépeignez ceux qui menacent votre domination
comme des ennemis ; vous déclarez que seuls ceux qui
partagent vos valeurs sont des êtres humains dignes de ce nom,
vous montez des provocations en blâmant les autres d'être
agressifs et vous déclarez que l'idéologie
extrémiste est ce qui menace l'humanité. Cela pose aux
peuples la nécessité de se constituer eux-mêmes en
un pouvoir en soi. L'apocalypse de la guerre n'est pas
inévitable si les peuples se constituent en un pouvoir pour la
paix. La question ne peut pas être, par exemple, de prendre
position pour ou contre la Russie.
Dans la situation actuelle,
la résistance du peuple, la lutte contre la guerre, passe par la
concentration de nos efforts pour bloquer une nouvelle attaque contre
la Syrie par les grandes puissances dirigées par les
États-Unis. La chose cruciale est la construction du mouvement
antiguerre, l'activation du facteur humain. Il y a une campagne
importante en cours dont le fer de lance est la Coalition pour mettre
fin à la guerre qui consiste dans le lobbying exercé par
chacun auprès de son député local pour demander
qu'un vote soit tenu sur toute proposition d'utiliser les moyens
militaires pour imposer un changement de régime en Syrie. Des
manifestations se tiennent devant Downing
Street, auxquelles nous appelons tout le monde à participer.
Le 13 avril, une lettre va être remise au 10 Downing
Street, qui est signée par des députés, des
syndicalistes, des célébrités et des
personnalités académiques et qui demande à Theresa
May de ne pas se joindre à Donald Trump dans l'escalade de la
guerre en Syrie. Des
manifestations se tiennent cette fin de semaine dans plusieurs endroits
dont Norwich, Nottingham, Sheffield, Edinburgh et Cardiff et dans des
marchés en plein air dans différents endroits.
Ces actions sont importantes parce que même si
c'est vrai que les États-Unis, la Grande-Bretagne et d'autres
puissances interviennent en Syrie depuis plusieurs années sans
l'autorisation du gouvernement syrien et sans l'autorisation juridique
de l'ONU, l'hystérie actuelle a atteint un degré
élevé en très peu de temps. Cela diffère
des événements
de 2003 alors que le criminel Tony Blair a essayé de
préparer le terrain avec des dossiers frauduleux et par d'autres
moyens pour gagner l'opinion publique à une intervention
armée en Irak. Le gouvernement de Theresa May s'est fait
l'écho grotesque de ces événements avec ses
accusations antirusses dans l'affaire abracadabrante de
l'empoisonnement de Skripal. L'amalgame entre la Russie et les armes
chimiques est censé établir un lien dans l'esprit des
gens entre cet amalgame et la Syrie.
Tony Blair s'était joint à la «
coalition des volontaires » en envahissant et en
créant le chaos et un bain de sang en Irak dont les peuples
paient encore le prix. Et cela s'est produit bien que des millions de
gens soient descendus dans la rue pour arrêter la guerre. La
leçon qu'en tire le peuple c'est que ces scénarios
bellicistes moribonds de
gens comme Blair et May, qui prétendent représenter le
peuple au sein d'une démocratie représentative, mais
représentent en fait les intérêts privés au
nom de l'État, doivent être relégués au
passé. Comme c'était si important il y a 15 ans, il
est fondamental qu'en tant que fauteurs de guerre ils ne puissent pas
agir en notre nom ! En
luttant pour la paix, le peuple doit s'organiser en mettant de l'avant
la nécessité du pouvoir politique pour instaurer un
gouvernement antiguerre qui agit pour la paix, rejette le recours
à la force dans les relations internationales et transforme la
société en établissant des relations qui sont
à l'avantage du peuple.
La Coalition pour arrêter la guerre organise une
tournée sur la base de la nécessité d'un
gouvernement antiguerre. Il s'agit d'une initiative importante. Il faut
aussi mettre sur pied des comités locaux pour arrêter la
guerre. Il faut également revendiquer la fin de la
militarisation de
l'économie.
Non aux frappes aériennes contre
la Syrie !
Opposons-nous à toute intervention militaire britannique !
Pas en notre nom !
Tous en action pour un gouvernement antiguerre !
1. Sergei Viktorovich Skripal est un ancien officier du
renseignement militaire russe qui a souvent agi comme agent double pour
les services du renseignement du Royaume-Uni pendant les
années 1990 et au début des années 2000.
En décembre 2004, il a été
arrêté par le Service fédéral de
sécurité de Russie, traduit en cour et condamné
pour haute trahison à une sentence de 13 ans
d'emprisonnement. Il s'est établi en Grande-Bretagne
en 2010 suite à un échange d'espions lié au
Programme des illégaux. Le 4 mars 2018, lui et sa
fille Yulia qui était venue lui rendre visite de Moscou ont
été trouvés « en état
de perte de conscience intermittente sur un banc public »
près d'un centre d'achat à Salisbury par un
médecin et une infirmière qui passaient par là.
2. Les forces spéciales de la Grande-Bretagne
opèrent en Syrie depuis juin 2016 selon un reportage de la
BBC diffusé à cette époque. Ils étaient
équipés de véhicules de patrouille à long
rayon, de fusils de précision, de mitrailleuses lourdes et de
missiles antichars.
3. On trouve des constatations sommaires sur airwars.org
des frappes aériennes et d'artillerie de la coalition.
Au 28 février 2018, le nombre total de
décès de civils non combattants était
évalué entre 17 348
et 25 800 à partir de 2 475 incidents
distincts de la coalition, en Irak et en Syrie. Sur ce nombre, Airwars
évalue qu'un minimum de 6 238 à 9 582
civils sont
probablement morts dans des actions de la coalition. Il faut cependant
faire preuve de prudence compte tenu de la difficulté à
vérifier les décès en ce moment.
Workers' Weekly est une publication du Parti
communiste révolutionnaire de Grande-Bretagne
(marxiste-léniniste)
Appel à des actions antiguerre d'urgence
partout aux États-Unis
- Coalition ANSWER -
Piquetage devant la Maison-Blanche le 7 avril 2017
Pour la troisième fois en 15 ans, le
gouvernement des États-Unis a déclenché une guerre
d'agression criminelle contre un pays et les peuples du Moyen-Orient.
Chaque guerre impériale est menée sous le prétexte
d'une noble cause. La destruction de l'Irak et de la Libye a
été menée sur la base d'une propagande
mensongère.
L'agression illégale contre la Syrie emprunte également
au livre de George W. Bush sur les armes chimiques comme motif de
l'agression.
Tout comme George W. Bush s'est empressé d'aller
en guerre en Irak en mars 2003 pour empêcher les inspecteurs
d'armes de vérifier que l'Irak ne possédait pas d'armes
de destruction massive, Trump et le Pentagone ont bombardé Damas
avant que les enquêteurs indépendants puissent
évaluer les faits au sujet de la présumée attaque
chimique. Pas plus tard qu'hier, le secrétaire à la
Défense, Jim Mattis, a déclaré que les
États-Unis n'avaient « aucune preuve »
concernant l'attaque présumée aux armes chimiques.
Alors que les missiles de croisière et les
bombes s'abattaient sur Damas, la capitale syrienne, sur les ordres du
commandant en chef des États-Unis Donald Trump, ses
détracteurs au Congrès et les médias d'affaires
sont devenus ses partisans. La grande fraternité de
l'impérialisme a surmonté les querelles
intérieures. Trump apparaît «
présidentiel » une fois de plus.
Nous, le peuple des États-Unis, rejetons la
notion de guerre sans fin, l'impérialisme et le militarisme.
Nous condamnons Donald Trump et son Congrès sans épine
dorsale (cela comprend les deux parties) pour cet assaut criminel
contre le peuple syrien.
Rejoignez-nous
dans les rues des villes partout aux États-Unis
pour manifester notre opposition les samedi 14 et dimanche 15
avril.
Calendrier d'événements
Ottawa
Canada, États-Unis, Grande-Bretagne, France : Hors de Syrie!
Samedi 14 avril à 16 h
Ambassade des États-Unis, coin Sussex et York
Organisé
par: Nowar-Paix, Solidarity Ottawa, Syrian Arab Association of Ottawa,
et Ottawa Peace Council
Windsor
Opposons-nous à l'attaque militaire dirigée par les
États-Unis
contre la Syrie!
Non à la guerre à la terreur dirigée par les
États-Unis!
Piquetage tous les samedis de 11 h à midi
Coin de Tecumseh et Ouellette
Organisé
par Windsor Peace Coalition: windsorpeace@hotmail.com
Montréal
Non à l'agression des États-Unis, de la France et
de la
Grande-Bretagne contre la Syrie!
Ne touchez pas à la Syrie!
Dimanche 15 avril à 15 h
Place Norman Bethune, métro Guy-Concordia
Organisé
par la Maison syrienne du Canada-Coalition de
Syriens-Montréalais
Facebook
Vancouver
Bas les pattes de la Syrie!
Dimanche 15 avril à midi
Musée des beaux-arts de Vancouver
Organisé
par
Stop
the
War
--Vancouver
Coalition
for
Peace
and
Justice
Facebook
Arrestation d'un membre de haut rang de
la Force révolutionnaire
alternative commune de Colombie
La plus sombre réaction américaine
en toute impunité
- Margaret Villamizar -
Célébrations
du Congrès de fondation en tant que parti de la Force
révolutionnaire alternative commune le 1er septembre 2017
à Bogota.
L'impérialisme américain agit de plus en
plus de façon à détruire ce qu'il ne peut pas
contrôler. Maintenant, alors que la perspective d'une paix stable
en Colombie en est à un point critique où il existe de
plus en plus d'inquiétude face au fait que le gouvernement
colombien ne respecte pas les engagements qu'il a pris en signant
l'Accord de paix conclu avec les anciennes Forces armées
révolutionnaires de Colombie - Armée du peuple
(FARC-EP) [1], la sale main de
l'impérialisme américain intervient pour tenter de tout
faire dérailler.
L'arrestation le 9 avril à Bogota d'un
membre du Conseil national politique du nouveau parti politique
formé dans le sillage des accords de paix, la Force
révolutionnaire alternative commune (FARC) sur l'ordre du
procureur général de la Colombie, porte un dur coup au
processus de paix. L'arrestation et la détention se sont
produites en
réponse à un mandat émis par Interpol et à
la demande du gouvernement américain que ce dirigeant de la
FARC, Jesus Santrich, soit extradé et subisse un procès
devant un tribunal américain suite à une accusation du
grand jury de New York de complot pour exporter de la cocaïne aux
États-Unis.
Dans sa hâte à
accéder à la demande des États-Unis de
l'extradition d'un membre de haut rang de la FARC, le procureur
général n'a même pas daigné, selon les
rapports, consulter le président colombien avant d'agir, ni
même le président de la Juridiction spéciale pour
la paix qui est la juridiction devant recevoir toute allégation
formulée contre les anciens guérillas de la FARC-EP.
Santrich était membre de l'équipe de
négociation de paix de FARC-EP et un des signataires de l'Accord
final de paix signé en novembre 2016. Il est aussi un des
dix membres du nouveau parti politique à qui on doit attribuer
un siège au Congrès national le 20 juillet en vertu
de la section de l'accord qui touche à la participation
politique.
La couverture de l'arrestation par les médias
monopolisés a été faite de façon
sensationnaliste. Ils ont utilisé des fragments de la «
preuve » qui leur a été fuitée pour
faire un lynchage médiatique non seulement de la personne
arrêtée, mais du leadership entier du nouveau parti
politique et du processus de paix lui-même.
L'Accord de paix est depuis
longtemps la cible d'attaques des sections les plus
réactionnaires et bellicistes de l'oligarchie colombienne qui
étaient responsables de la sale campagne du « NON »
faite de mensonges et de désinformation visant à
manipuler les électeurs pour qu'ils rejettent l'accord lors du
plébiscite d'octobre 2016.
En préparation aux élections
présidentielles du mois prochain, les candidats de ces forces
réactionnaires font campagne en revendiquant que l'Accord de
paix soit mutilé encore davantage. Ils ont déjà
imposé des changements à l'accord par le biais du
Congrès et des autres organes du pouvoir d'État, en
particulier le Bureau du procureur général
qui s'est donné comme mission de miner et de restreindre la
portée du système judiciaire alternatif lié
à l'Accord de paix mieux connu sous le nom de Juridiction
spéciale de la paix.
L'arrestation, la demande d'extradition et la fuite de
« preuves » prétendument obtenues par les agents de
l'Administration de la lutte contre la drogue des États-Unis se
sont produites quelques jours à peine avant l'ouverture du
Sommet des Amériques et la première visite de Donald
Trump en Colombie. Dans un changement de plan de
dernière minute, Trump a décidé de rester aux
États-Unis afin d'accorder toute son attention à la
destruction des perspectives de paix en Syrie.
L'arrestation est survenue alors que la pression
grandissait pour que le gouvernement colombien et le président
Juan Manuel Santos en particulier, à qui il reste à peine
trois mois au pouvoir, accordent les ressources et les garanties
demandées qui sont nécessaires à la
sécurité des membres de la FARC et à leur
réintégration dans la vie
civile.
L'arrestation de Santrich est intervenue au moment
où la Norvège, un des deux pays garants de l'Accord de
paix, avec Cuba, avait envoyé sa première ministre Erna
Solberg en
Colombie. Elle visitait les Espaces territoriaux de formation et de
réintégration partout au pays où résident
présentement, dans des conditions difficiles, les membres de la
FARC,
pour évaluer les progrès qui sont faits dans la mise en
oeuvre des conditions de l'Accord de paix. La veille, une importante
conférence avait pris fin au cours de laquelle la
première
ministre norvégienne ainsi que des représentants de Cuba,
des Nations unies et du gouvernement colombien ont entendu les rapports
des membres de la FARC au sujet des
difficultés vécues suite au non-respect par le
gouvernement de ses engagements envers eux.
Il est important de condamner cet acte de perfidie de
l'impérialisme américain contre les efforts du peuple
colombien pour trouver une solution politique qui va mettre fin
à plus de cinquante ans de conflit armé dans son pays -
un conflit instigué et entretenu par les États-Unis.
Il est important d'appeler le gouvernement colombien
à
respecter ses engagements envers la FARC, les victimes de la guerre et
le peuple colombien en vertu de l'Accord de paix qu'il a signé
et qui a été ratifié par le Congrès et par
la Cour constitutionnelle. Il doit mettre en oeuvre tout ce à
quoi il s'est engagé sans plus de tergiversations ou de
concessions aux secteurs proguerre à l'intérieur et
à l'extérieur du pays qui cherchent à bloquer la
mise en oeuvre de l'accord et à briser toute perspective de paix
qu'il va ouvrir.
Les Canadiens vont continuer
d'appuyer le peuple colombien dans sa lutte continue pour la paix
accompagnée de justice sociale. Le Parti est confiant que
même dans des conditions très difficiles, alors que le
lynchage médiatique et les machinations judiciaires
orchestrés par les États-Unis sont devenus la norme pour
attaquer
les forces populaires et leurs projets, le peuple colombien
organisé va faire échouer les tentatives des forces
proguerre de détruire son unité grandissante et de
diviser l'opinion publique qui a été créée
en faveur de la construction d'une paix durable accompagnée de
justice sociale et d'une Colombie nouvelle.
Note
1. Depuis la signature de l'Accord de paix entre le
gouvernement de Colombie et
la FARC en novembre 2016, plus de 50 membres de la FARC ou des membres
de leur
famille et quelque 200 autres activistes sociaux et politiques ont
été assassinés. Six cents
membres de la FARC et plusieurs centaines d'autres prisonniers
politiques qui devaient être
libérés il y a plus d'un an en vertu de la Loi sur
l'amnistie sont toujours en prison.
Selon des membres de la FARC, les terres et les autres ressources
promises aux anciens
combattants de la guérilla et aux communautés
affectées par la guerre pour mettre sur pied
des projets agricoles et d'autres projets productifs leur permettant de
subvenir à leurs besoins
économiquement n'ont pas été fournies. Peu de
programmes de formation sérieux qui avaient
été promis ont été mis sur pied. Il manque
de logis adéquats et d'installations sanitaires et de
services de santé de base et d'approvisionnement alimentaire
dans les régions louées sur une
base temporaire aux membres de la FARC pour qu'ils demeurent avec leur
famille et
reçoivent de la formation et s'engagent dans des projets qui
leur permettent de subvenir à
leurs besoins financiers. Les garanties de sécurité sont
également insuffisantes et les membres de la
FARC, qui ont remis leurs armes depuis longtemps, sont
assassinés en toute impunité par des
paramilitaires connus ou présumés tandis que les
représentants de l'État nient l'existence
d'une campagne systématique contre leur vie et celle d'autres
dirigeants sociaux et ne font
rien pour l'arrêter.
Communiqué sur l'arrestation de Jesus
Santrich
- Conseil politique national de Force
révolutionnaire alternative commune -
1. Avec l'arrestation de notre camarade Jesus
Santrich, le processus de paix est à son point le plus critique
et menace d'être un véritable échec. Aux violations
commises par l'État, nous devons maintenant ajouter une nouvelle
situation que nous avions considérée comme susceptible de
se produire depuis que le Congrès, à cause des
actions perverses du Procureur général, a commencé
à démanteler la Juridiction spéciale pour la paix.
2. La détention de
Santrich fait partie d'un plan orchestré par le gouvernement des
États-Unis et soutenu par le bureau du procureur colombien, dont
les dernières déclarations ont été
organisées lors de la récente visite aux
États-Unis du directeur de cet organisme accusateur. Ce plan
menace de s'étendre à toute l'ancienne structure de
commandement des FARC, dans le but de décapiter la direction
politique de notre Parti et d'enterrer le désir de paix du
peuple colombien. Bien que ce soit une subordination humiliante de la
justice colombienne, il est également clair que nous sommes
confrontés à une autre supercherie de la justice
américaine véreuse, tout comme les procès contre
Simon Trinidad. Ils ont l'intention d'extrader et de juger Santrich
pour une tentative présumée de commettre un crime
lié à la drogue.
3. Face à la preuve que l'entreprise
transnationale de cocaïne, par sa nature même, ne pouvait
pas disparaître avec l'Accord de paix, puisque les FARC-EP n'en
étaient pas la cause, et qu'elle a non seulement
continué,
mais a acquis un nouvel élan, il était nécessaire
de trouver un prétexte justifiant l'échec de la nouvelle
version de la
« guerre contre
la drogue ». Et cela ne pouvait être que
l'allégation que nous menons toujours des activités
criminelles, pour entraver davantage notre
droit à la participation politique, y compris la
représentation au Congrès.
4. C'est un terrible message de non-respect pour les
ex-combattants de la guérilla qui sont maintenant dans les Zones
territoriales pour l'entraînement et la réincorporation,
avec qui nous avons eu une réunion réussie la fin de
semaine dernière, où la volonté
inébranlable de construire la paix a été
réaffirmée en dépit de tant d'adversité.
Nous les invitons tous à rester calmes, à ne pas
répondre à la provocation et à ne pas laisser
l'honneur et la dignité des FARC être encore plus
souillés. Il est indiscutable qu'ils essaient de forcer
l'effondrement du processus [de paix] pour justifier la poursuite de la
violence.
5. En ce moment difficile où la majorité
des dirigeants politiques et la présidence de la
République mettent en oeuvre une condamnation médiatique
sommaire, nous appelons à la solidarité de tous les
secteurs de la société colombienne qui ont soutenu les
accords pour qu'ils ne cessent pas l'effort pour empêcher le
processus de paix
d'être aspiré dans l'abîme. Nous exhortons la
présidence du JEP [Juridiction spéciale pour la paix]
à exercer son autonomie pour mener à bien les
procédures prévues à l'article 19 transitoire
de la Loi législative 01 de 2017, et le
Président de la République à se conformer à
l'accord et à son engagement, qu'il a récemment
réaffirmé. Nous demandons une réunion d'urgence.
6. Aux pays garants, Cuba et Norvège, à la
Deuxième Mission des Nations unies, à l'Union
européenne et en général à l'ensemble de la
communauté internationale, nous demandons leur accompagnement et
leur contribution pour que les procédures du JEP soient
appliquées avec
rigueur ; nous demandons également une réunion
urgente.
7. À Jésus Santrich, toute notre
solidarité. Nous savons qu'il a une volonté d'acier. Nous
exprimons notre soutien à la grève de la faim qu'il a
entreprise et son appel à être accompagné par
les prisonniers de guerre qui sont encore dans les prisons du
régime. Santrich ne peut pas être le trophée
à remettre à Trump lors de sa visite en Colombie.
Nous avons respecté nos
engagements et nous continuerons de le faire !
Liberté pour Jesus Santrich maintenant !
Nous sommes tous Santrich !
Lutte pour la démocratie au
Brésil
La voie démocratique se referme
- Atilio A. Boron -
Une des nombreuses actions au Brésil pour condamner la
criminalisation de l'ancien président Luiz Inacio
de Silva, 6 avril 2018
La décision de la Cour fédérale
supérieure de rejeter la requête en habeas corpus
des avocats de Lula l'élimine définitivement de la course
présidentielle et a mené à son
incarcération. Ce qui
auparavant nécessitait l'intervention militaire est aujourd'hui
accompli par de nouveaux acteurs, suffisamment endoctrinés et
formés par diverses agences du gouvernement des
États-Unis et leurs programmes de « bonnes
pratiques », tel qu'ordonné par le juge Sergio Moro
le jeudi 5 avril.
On offre aux juges, procureurs, législateurs et
journalistes triés sur le volet des cours
spécialisés dans les matières qui les
intéressent. L'un de ces juges est précisément
Moro qui, sans aucun procès, a condamné Lula à
neuf
ans et six mois de prison, preuve qu'il a bien appris ses leçons.
Ce Brésilien est
sans doute le plus reconnu des nombreux juges et procureurs
latino-américains qui ont participé à ces cours de
« bonnes pratiques ». Moro a
participé au programme d'instruction des avocats offert par le
Harvard Law School ainsi qu'à un atelier sur le blanchiment
d'argent offert par le département
d'État, bien qu'aux États-Unis il existe quatre
États — le Delaware, le Nevada, le Wyoming et le Dakota du Sud —
où le blanchiment d'argent se fait de façon ouverte et
éhontée. Moro a appris que c'est une « bonne
pratique » que de condamner un accusé, même
s'il n'y a aucune preuve qu'il y a eu crime.
La même chose s'est produite avec la bande de
fripouilles et escrocs qui a pris le contrôle du Congrès
brésilien et a, sans aucune preuve à l'appui, fait
condamner Dilma Rousseff pour corruption pour ensuite la destituer par
un processus des plus scandaleux qui a plongé les
législateurs de ce pays dans un égout des plus
nauséabonds en
politique internationale.
Mais des juges et des procureurs ne suffisent pas
à réaliser les projets de l'empire. Les journalistes
aussi sont nécessaires et doivent apprendre l'art
maléfique des mensonges systématiques, de la
mésinformation, de la fabrication de consensus afin de manipuler
l'opinion publique et de l'orner de «
post-vérités » attrayantes pour
protéger
les dirigeants et leurs amis politiques tout en lynchant les
indésirables au moyen des médias.
Ce n'est aucunement une coïncidence si l'opinion
exprimée par les oligarchies médiatiques est couramment
présentée comme « preuve » par ces juges
et procureurs dont le cerveau a été lavé avec soin
aux États-Unis. Voilà pourquoi l'ancien président
Rafael Correa (Équateur) disait que le principal obstacle
à ses projets gouvernementaux
était les médias de masse, contrôlés par
l'oligarchie financière et ses alliés.
Pour ce qui est de l'Argentine, la défense des
dirigeants et de leurs amis politiques est impressionnante. Par
exemple, le scandale des Panama Papers a été
complètement évacué, et il en va de même de
l'incendie criminel de Iron Mountain où dix pompiers ont perdu
la vie tandis que des documents et des témoignages de grande
importance
s'envolaient en fumée.
Au Brésil, le principal acteur de la
condamnation de Lula et de la destitution de Dilma était le
réseau O Globo, qui a violé, comme la plupart de ses
acolytes partout en Amérique latine, les règles de la
noble profession. Le journalisme a été remplacé,
à quelques exceptions près, par des machines de
propagande intéressées uniquement à
promouvoir certains intérêts économiques et
politiques et à camoufler les crimes de leurs alliés.
Mais des juges et des journalistes ne suffisent pas. Il
faut aussi des législateurs sans scrupules prêts à
tout « si le prix est juste ». Ces catégories
sociales ont été formées pendant des
décennies par le gouvernement des États-Unis pour devenir
les substituts fonctionnels de la lugubre École des
Amériques.
L'impérialisme a intégré dans ses
mécanismes de domination le soi-disant « coup en
douceur », qui est en réalité une
stratégie pour le retrait de gouvernements progressistes, y
compris ceux qui ne résistent que timidement aux ordres de la
Maison-Blanche, et le bain de sang qui s'ensuit.
Pour ceux qui entretiennent toujours des doutes,
suffit-il d'observer ce qui est arrivé au Honduras ou encore au
Paraguay ou au Brésil, où Rio Janeiro est
complètement militarisée avec comme résultat le
meurtre de Marielle Franco, un crime scandaleux qu'on n'a pas
réussi à enterrer, ou le procès et le meurtre de
Paulo Henrique Dourado,
conseiller du quartier surpeuplé de Baixada Fluminense à
Rio seulement une semaine après l'attentat contre Marielle.
Rassemblement tenu le 14 avril 2018 à Montréal pour
demander justice pour la conseillère de Rio de Janeiro, Marielle
Franco, un mois après son assassinat.
En traînant les règles constitutionnelles
dans la boue, la Cour fédérale supérieure
délégitimise la démocratie et abandonne le
Brésil aux soubresauts de la violence, ce qui fait que
dorénavant notre peuple devra trouver de nouvelles
stratégies pour la conquête du pouvoir, puisque la route
de la démocratie semble mener tout droit à la vengeance
réactionnaire brutale appuyée par l'empire. Peu de gens
sont prêts à tolérer que les choses en arrivent
là.
Ferme opposition aux provocations des
États-Unis au Sommet
des Amériques à Lima, au Pérou
Des bombes en Syrie et des provocations au
Pérou: les États-Unis abandonnent la diplomatie
- Sergio Gomez, Granma -
Les frappes commandées par les États-Unis
contre la Syrie et les provocations de l'Organisation des États
américains (OÉA) au 8e Sommet des Amériques
à
Lima, contrôlé à distance par Washington,
confirment que l'administration républicaine actuelle n'est
absolument pas intéressée à la diplomatie.
Au moment où les bombes commençaient
à tomber de l'autre côté du monde, le
secrétaire général de l'OÉA a
présenté un discours cynique à Lima au sujet du
« fléau de la corruption » sans nommer de
pays en
particulier, mais visant certainement les gouvernements progressistes
de
la région.
La délégation cubaine qui participait
à la cérémonie d'ouverture a quitté la
salle avant le début du discours d'Almagro.[1]
« Nous écoutions attentivement le
discours du président du Pérou, Martin
Vizcarra », a dit le sous-ministre des Affaires
étrangères de Cuba, Rogelio Sierra, aux journalistes.
« Mais lorsqu'on a annoncé que le secrétaire
général de
l'OÉA, Luis Almagro, allait prendre la parole, nous avons
décidé de quitter la salle. »
Le sous-ministre a expliqué que jeudi
(le 12 avril) Almagro avait parlé « de
façon très offensante au sujet de Cuba et de ses
autorités », ce que « la
délégation cubaine n'est pas obligée
d'endurer ».
Jeudi, Almagro a rencontré des groupes de
mercenaires présents à Lima, y compris l'organisation
portant le nom trompeur de Réseau de la jeunesse
latino-américaine pour la démocratie (RJLAD), et s'est
servi de cette occasion pour demander aux pays de la région
d'intensifier la
« pression » contre Cuba et le Venezuela.
« Almagro et l'OÉA
discrédité n'ont pas d'autorité morale ou autre
leur permettant de porter des jugements sur la région ou sur
Cuba », a dit Sierra.
Le diplomate cubain a précisé que la
sortie de la délégation était liée
uniquement à la cérémonie d'ouverture et non au
reste du déroulement du Sommet.
Vendredi à midi, le ministre des Affaires
étrangères Bruno Rodriguez Parrilla est arrivé
à Lima pour diriger la délégation cubaine à
l'événement. La délégation est
composée de Rodrigo Malmierca, le ministre du Commerce
étranger et
de l'Investissement étranger, et des sous-ministres du
ministère des Affaires étrangères, Teresita
Gonzalez et Rogelio Sierra, et de l'ambassadeur de Cuba au
Pérou, Sergio Gonzalez.
Le 8e Sommet des Amériques est celui
où la participation est la plus faible depuis que ces sommets
ont commencé à Miami en 1994. Il y a seulement
environ vingt chefs d'État et de gouvernements qui y participent.
L'une des absences les plus remarquables est celle du
président Donald Trump, dont le pays a fondé le
mécanisme hémisphérique qui devait promouvoir le
libre-échange dans les Amériques. Le
vice-président Mike Spence l'a remplacé, mais a dû
changer son horaire
à Lima.
Les médias péruviens ont rapporté
que Pence s'était retiré dans son hôtel et n'avait
pas participé à l'inauguration du Sommet suite à
l'annonce de Trump sur Twitter qu'il s'apprêtait à
attaquer la Syrie.
La plénière du 8e Sommet des
Amériques, où tous les représentants doivent
intervenir, doit avoir lieu le samedi 14 avril. À la
lumière des événements récents, il serait
peu crédible de s'en tenir au thème prévu de la
rencontre, soit
la lutte contre la corruption.
TML Note
1. Le Sommet des Amériques
réunit les chefs d'État des pays membres de
l'Organisation des États américains (OÉA). Alors
que Cuba ne soit pas membre de l'OÉA, ayant été
expulsé en raison de la pression américaine, il a
mandaté des représentants au Septième Sommet au
Panama 2015, et maintenant au Sommet de cette année à
Lima. Cuba a néanmoins précisé qu'il ne chercherai
plus jamais à devenir membre de l'OÉA.
(14 avril 2018.
Traduction: LML)
Le mouvement de résistance aux
États-Unis
Pas de troupes à la frontière! Luttons
pour l'unité fraternelle des peuples!
- Voice of Revolution -
Le président Trump a ordonné au Pentagone
et au département de la Sécurité intérieure
de dresser un plan pour envoyer la Garde nationale et « tout le
personnel militaire » requis pour « sécuriser
la frontière sud ». Le plan doit être soumis
dans les 30 jours (le 4 mai) et, selon les mots de Trump, son
gouvernement
« n'a pas d'autre option que d'agir ».
Le plan de l'envoi de troupes est accompagné de
nombreuses autres mesures policières. Ces mesures comprennent
l'exigence par le gouvernement de cinq années de dossier de
médias sociaux aux gens, y compris les étudiants, qui
font une demande de visa, encore plus de raids et de détentions
contre les travailleurs et les activistes,
l'ajout d'une question sur la citoyenneté au recensement,
de nombreuses fouilles et arrestations illégales par la
Patrouille frontalière dans des autobus Greyhound par
exemple, l'obligation faite aux juges de l'immigration
d'atteindre des quotas afin d'obtenir une note de rendement
« satisfaisante » et une poursuite
fédérale
contre la Californie à cause de ses lois de sanctuaire. Toutes
ces mesures indiquent que les gens au pouvoir ont mis en place un
gouvernement des pouvoirs de police dans lequel la primauté du
droit a été éliminée et dans lequel la
violence et l'impunité dans le recours à la force et aux
actions arbitraires font force de loi.
Le plan d'envoi de troupes et la militarisation encore
plus poussée de la frontière ont lieu aussi au moment
où Trump a remanié son cabinet et changé ses
conseillers. John Bolton, un belliciste notoire, a été
nommé au poste de conseiller à la Sécurité
nationale, un poste qui ne requiert pas l'approbation du Sénat.
Mike Pompeo, de la CIA, a été
nommé secrétaire d'État et sa nomination doit
être approuvée par le Sénat. Lui aussi a fait la
promotion d'une guerre contre l'Iran et la République populaire
démocratique de Corée.
Pourquoi alors ce geste envers le
Mexique ? Un des problèmes auquel la présidence est
aux prises et qu'elle doit résoudre, dans le cadre de la
préservation nécessaire de l'Union, c'est celui d'unir la
bureaucratie militaire massive. Trump n'a pas eu de succès sur
ce front jusqu'à maintenant, ce qui contribue à
l'accroissement des conflits dans les
cercles du pouvoir. On le voit clairement dans les conflits ouverts qui
se manifestent entre les différentes forces armées sur
comment procéder à l'échelle internationale. On le
voit aussi dans la mise en place des mesures de police contre le
peuple qui ont été mentionnées plus haut. Bolton,
qui est un civil, est considéré comme quelqu'un qui peut
unir la bureaucratie. Il semble qu'il va plutôt être une
entrave de plus à cette unité.
En général, les militaires
considèrent maintenant que les plus grandes menaces sont la
Chine et la Russie, comme le montrent la Stratégie de
défense du Pentagone et les déclarations du chef
d'état-major interarmées des États-Unis Joseph
Dunford. C'est également vrai cependant que les militaires ne
s'entendent pas tous sur le déclenchement de
plus de guerres maintenant si elles impliquent la Chine ou la Russie.
C'est ce qui se produirait si la RPDC ou l'Iran étaient
attaqués. Alors que dans le passé, le conseiller
principal de George Bush, Paul Wolfowitz, a dit que la guerre contre
l'Iran n'avait pas été entreprise pour éliminer
les armes de destruction massive mais pour unir la
bureaucratie militaire, aujourd'hui la planification de plus de guerres
divise la bureaucratie.
Trump s'est donc tourné vers le Mexique et a
menacé de lui faire la guerre. Les États-Unis
considèrent depuis longtemps que le Mexique et toutes les
Amériques leur appartiennent. Des efforts considérables
ont été faits pour intégrer totalement le Mexique
et le Canada sous commandement américain, dont leurs forces
armées. Les négociations
actuelles de l'Accord de libre-échange nord-américain
(ALÉNA) font partie de cet effort d'intégration plus
poussée. Il est clair que les États-Unis pensent qu'ils
peuvent gagner n'importe quelle bataille contre le Mexique.
On doit se rappeler cependant qu'en ce qui concerne les
États-Unis, il existe une relation entre une guerre avec le
Mexique et une guerre civile aux États-Unis. La guerre
impérialiste contre le Mexique a eu lieu au moment où la
guerre civile se préparait aux États-Unis. La
confiscation de territoire mexicain, dont celui qui forme maintenant le
Texas et la Californie, était également reliée
à la préservation de l'institution de l'esclavage. Le
Texas est devenu un État esclavagiste. La Californie, non. C'est
un fait aussi que la guerre avec le Mexique n'a pas
empêché la guerre civile aux États-Unis
en 1860.
Il existe en fait une
interrelation entre la guerre civile et la guerre impérialiste.
Les États-Unis pensent peut-être que cibler le Mexique est
un moyen d'unir la bureaucratie militaire et de prévenir une
guerre civile dans le pays. Si on se fie à l'histoire, ce n'est
pas le cas. Les conditions actuelles nous montrent que
l'intensification des conflits
entre les gens au pouvoir risque de plus en plus d'éclater en
violence ouverte. Elles montrent aussi que le peuple du Mexique, comme
le peuple américain, rejettent l'ancien et demandent le
changement. Les élections présidentielles qui s'amorcent
au Mexique sont certainement une autre source de crainte pour les gens
au pouvoir parce que leur
candidat est en train d'échouer. L'envoi de troupes à la
frontière est une façon de sécuriser les
intérêts des États-Unis et de réprimer la
résistance des deux côtés de la frontière si
la manipulation des élections mexicaines en juillet
échoue.
La façon de se sortir de cette situation n'est
pas de mener plus de guerres. Il faut élaborer une nouvelle
direction d'habilitation politique du peuple. Il faut un gouvernement
antiguerre qui ramène toutes les troupes américaines au
pays maintenant et établit des relations fraternelles avec les
peuples et unit notamment les travailleurs du Mexique,
du Canada et des États-Unis. On doit développer un
processus politique qui permet à ce gouvernement d'être
instauré.
Il est clair que ceux qui sont au pouvoir n'ont pas de
solutions et se révèlent chaque jour inaptes à
gouverner. Il faut appuyer la résistance croissante en
défendant les droits de tous au pays et à
l'étranger. C'est le temps maintenant d'organiser pour habiliter
le peuple politiquement, instaurer des gouvernements antiguerre qui
bannissent les
guerres agressives et lutter pour l'unité fraternelle des
peuples.
Le gouvernement fédéral
va demander de l'information relative
aux médias sociaux pour
l'émission de visas
Le 30 mars 2018, le département
d'État a annoncé son plan d'ajouter des questions
supplémentaires sur l'utilisation des médias sociaux aux
demandes de visas. Selon les avis déposés par l'agence au
Registre fédéral, le département d'État
veut que les demandeurs de visas, immigrants et non immigrants,
soumettent leurs
identifiants de médias sociaux. En plus des identifiants, le
département d'État demande aussi un relevé des
adresses courriel, des numéros de téléphone et des
voyages internationaux effectués depuis cinq ans. Les
changements doivent encore
être approuvés par le Bureau de la gestion et du budget
suite à une période de commentaires publics de 60
jours, mais il semble certain qu'ils vont entrer en vigueur.
Les États-Unis réclamaient
déjà des informations concernant leurs médias
sociaux aux gens que le gouvernement soupçonnait de
représenter « une menace à la
sécurité nationale ». Cette politique visait
environ 65 000 personnes. Les nouvelles mesures vont viser
près de 15 millions de personnes. On n'a pas dit quels
critères vont être utilisés pour refuser un visa
sur la base du contenu des médias sociaux. Comme c'est le cas
d'autres mesures, comme l'interdiction de voyager aux gens de pays
comme la Syrie et le Yémen, où les États-Unis sont
en guerre, et dans d'autres pays où vivent un grand nombre de
musulmans, les décisions vont être arbitraires.
Le président Trump et son cabinet ont eu recours
à des décrets présidentiels et à des
changements à la réglementation pour criminaliser les
immigrants comme les non immigrants, comme les étudiants et les
travailleurs qui cherchent à obtenir des visas. Ces actions ne
requièrent pas l'adoption de lois par le Congrès et
peuvent simplement être
imposées. Leur objectif est de criminaliser les demandeurs de
visas tout en réduisant le nombre de visas émis. Cela
sert aussi à rendre normal de la part du gouvernement d'avoir
recours aux médias sociaux comme une arme contre toute
personne qu'il considère une « menace ». Ces
mesures sont un exemple du gouvernement des pouvoirs
de police qui existe actuellement, où les actions arbitraires et
l'impunité dans leur mise en vigueur servent à
éliminer la primauté du droit.
70e anniversaire du massacre de Jeju
commémoré en Corée
À la mémoire du soulèvement de
Jeju du 3 avril
- Zoom in Korea -
Le 7 avril, les organisations qui demandent
justice pour le soulèvement et le massacre du 3 avril de
Jeju en 1948 ont tenu une conférence de presse devant
l'ambassade des États-Unis à Séoul. L'Association
des familles endeuillées des victimes du 3 avril, le
Comité commémoratif du 70e anniversaire du
soulèvement et du massacre du 3 avril de Jeju et le
Comité pannational pour le 70e anniversaire
du 3 avril à Jeju ont organisé une conférence
de presse pour demander aux États-Unis de présenter des
excuses formelles pour le rôle joué par le gouvernement
militaire de l'armée des États-Unis en Corée
(GMAÉUC) dans la
répression et le génocide d'État qui a eu lieu
pendant une période de sept ans, de 1947
à 1954. Deux cents personnes, comprenant des familles des
victimes, des résidents de Jeju et des activistes pour la paix
ont aussi exigé une enquête approfondie sur l'armée
américaine afin de faire la lumière sur le rôle
joué par les États-Unis dans ce
massacre.
Les organisations ont tenté de remettre une
lettre contenant leurs demandes à l'ambassade américaine,
mais en ont été empêchées par les policiers
gardant l'édifice. Elles ont alors fait un sit-in devant
l'édifice pour demander que les États-Unis acceptent leur
lettre.
Le mardi 3 avril 2018 était
le 70e anniversaire du soulèvement et du massacre
du 3 avril à Jeju. En avril 1948, dans l'île
méridionale de Jeju, la guérilla a mené une lutte
armée contre la police coréenne et les groupes
paramilitaires de droite appuyés par les États-Unis. Plus
de 30 000 résidents de
Jeju — 10 % de la population insulaire à ce
moment-là — sont morts aux mains des forces gouvernementales et
de groupes paramilitaires de droite. À ce moment-là,
l'armée américaine occupait la partie sud de la
péninsule coréenne et contrôlait toutes les forces
policières, militaires et gouvernementales au sud du pays.
Banderole qui dit : « Pétition pour demander aux
États-Unis et aux
Nations unies d'assumer leurs responsabilités pour le 3
avril »
Soixante-dix ans plus tard, les familles des personnes
tuées, la population de Jeju et les activistes pour la paix
veulent que justice soit rendue et demandent que les États-Unis
reconnaissent leurs actes, qu'ils s'en excusent et en assument la
responsabilité.
Retour sur l'histoire
Les débuts du soulèvement du 3 avril
de Jeju remontent à la libération de la Corée du
colonialisme japonais. Après des décennies de lutte et de
résistance, le peuple coréen s'est libéré
lui-même du joug colonial japonais en août 1945 mais a
fait face tout de suite à l'occupation aux mains de forces
étrangères. Les États-Unis ont
pris le contrôle de la partie sud du pays. Dans l'intention
d'imposer un état de division permanente sur la péninsule
coréenne, ils ont décidé de tenir des
élections distinctes dans la partie sud afin d'y installer leur
propre fantoche, Syngman Rhee, comme président.
Au nom de la « démocratie »,
les États-Unis ont décidé d'installer un dictateur
fantoche qui leur permettrait d'accroître leur influence dans la
région. Plusieurs n'ont cependant pas approuvé
l'intervention américaine. Inspirés par l'esprit du
mouvement de libération contre le colonialisme japonais, les
opposants ont organisé des
manifestations. Ils ont contesté le plan des États-Unis
d'imposer des élections distinctes en mai 1948.
1er mars 1947
À l'occasion de l'anniversaire du Mouvement
du 1er mars de la résistance contre le colonialisme
japonais, les résidents de l'île de Jeju ont
organisé un rassemblement pour dénoncer les
élections imposées par les États-Unis. Pour tenter
de contrôler la dissidence, les policiers ont ouvert le feu sans
discernement sur la foule, tuant six
civils, dont un jeune enfant, une mère et son enfant.
En réponse à la violence
déchaînée par le gouvernement contrôlé
par l'armée américaine, la branche de Jeju du Parti du
Travail de la Corée du sud (PTCS) a organisé des
manifestations armées au cours desquelles des bureaux de vote
ont été incendiés et des postes de police pris
d'assaut. Les résidents de Jeju ont aussi organisé des
grèves
générales contre les compagnies gouvernementales et
privées. Au cours de l'année suivante, l'armée
américaine a ordonné l'arrestation de plus
de 2 500 résidents de Jeju soupçonnés
d'être des communistes.
Anticommunisme américain et extrémisme de
droite
Les États-Unis ont justifié leur
répression des dissidents de Jeju en la présentant comme
faisant partie de la « lutte entre la démocratie et le
communisme ». Ils ont aussi sollicité l'aide d'un
groupe paramilitaire coréen de droite du nom de Ligue de la
jeunesse du nord-ouest. Les conseillers militaires américains
leur ont fourni formation
et appui logistique dans la répression des rébellions.
Vers la fin de 1947, sur recommandation du corps
américain de contre-espionnage, quiconque était
identifié comme gauchiste ou sympathisant du communisme
était ciblé en tant que « terroriste »
par le gouverneur de l'île de Jeju et la Ligue de la jeunesse du
nord-ouest. Un ancien conseiller militaire américain
non identifié aurait
déclaré : « Mon devoir est de réprimer
la rébellion et d'éliminer les communistes. Nous avons
mené plusieurs opérations de nettoyage dans toute
l'île de Jeju. »
Le 3 avril 1948 et après
La lutte des résidents de Jeju a culminé
en une rébellion de masse le 3 avril 1948. La
guérilla du PTCS a dirigé le soulèvement contre la
police et les forces paramilitaires de droite. Elle a attaqué
des postes de police et incendié des bureaux de scrutin afin
d'empêcher les élections et elle a dénoncé
le gouvernement de Syngman
Rhee contrôlé par les États-Unis. La Ligue des
femmes du PTCS a conduit les résidents dans les montagnes afin
de les protéger des menaces physiques des forces
gouvernementales pour qu'ils participent à l'élection.
Au petit matin du 3 avril, 350
combattants de la guérilla ont attaqué 12
des 24 postes de police dans l'île de Jeju. Dans les
semaines qui ont précédé les élections
du 10 mai, la guérilla a démantelé les
bureaux de vote et coupé toute communication liée aux
élections en coupant les lignes
téléphoniques et en bloquant l'accès aux routes et
aux ponts. Grâce à leurs vaillants efforts, les
résultats des élections dans Jeju ont été
déclarés nuls et non avenus. Des mois plus tard, en
juillet 1948, Syngman Rhee a néanmoins été
installé au pouvoir comme président de la Corée du
sud.
En réponse à l'opposition de la
guérilla, les États-Unis ont officiellement
déclaré Jeju « île rouge » et ont
ordonné que tout résident associé aux communistes
soit traqué. Cet ordre était appelé la «
chasse rouge ». La soi-disant « chasse
rouge » n'était pas une action d'une journée.
Elle a duré sept ans au cours desquels la
police et les forces paramilitaires de droite ont tué des
dizaines de milliers de personnes.
Le 17 novembre, après seulement quatre mois
à la présidence, Rhee a déclaré la loi
martiale dans l'île de Jeju. Il a alors ordonné à
l'armée sud-coréenne de mettre en oeuvre sa
stratégie de « la terre brûlée »
contre la guérilla qui résistait toujours à
l'autorité du nouveau gouvernement sud-coréen. Le
gouvernement de Rhee a
déployé l'armée en vertu de la loi martiale et a
proclamé aux résidents de Jeju que quiconque serait
arrêté dans la région de Chungsangan serait
identifié comme « émeutier » et
tué sur-le-champ. Quatre-vingt-quinze pour cent du village de
Chungsangan a été rasé par les flammes et les
villageois qui avaient réussi à survivre et à
s'échapper
ont été forcés de se réfugier dans les
montagnes.
Les États-Unis ont eu recours à la
propagande anticommuniste pour justifier leur répression et leur
génocide de masse dans l'île de Jeju. Leurs médias
ont inventé des histoires sans fondement au sujet de l'influence
soviétique sur le soulèvement coréen contre la
présence militaire américaine. En janvier 1949,
l'ambassadeur des États-Unis
en Corée du sud, John Muccio, a affirmé que les
Soviétiques avaient infiltré Jeju dans le but de mener
des « attaques terroristes ». Cette affirmation
n'était étayée d'aucune preuve.
Rompre cinquante ans de silence
Pendant des décennies, le dossier historique du
soulèvement et du massacre de Jeju a été enseveli,
de même que les histoires des milliers de personnes tuées
aux mains de la police sud-coréenne de droite appuyée par
les États-Unis. Il y a de cela plus de cinquante ans, la
Corée du sud a adopté une loi spéciale mandatant
le gouvernement de
mener une enquête pour faire la lumière sur ce qui s'est
passé le 3 avril. En 2003, le président d'alors
Roh Moo-hyun a présenté des excuses formelles au peuple
de Jeju : « Suite à des décisions
illégales du gouvernement, un grand nombre de personnes
innocentes de Jeju ont souffert d'innombrables pertes et la destruction
de
leurs demeures. » Ces excuses, par contre, n'ont pas encore
donné lieu à une action concrète qui
réponde aux demandes des familles et des supporters des
victimes. Des organisations comme l'Association des familles
endeuillées des victimes du 3 avril, le Comité
pan-national pour le 70e anniversaire du
soulèvement et du
massacre du 3 avril de Jeju et le Conseil de Jeju sont aux
premières lignes pour exiger que justice soit faite et demander
des dédommagements adéquats de la part des parties
responsables du massacre. En octobre 2017, ces organisations ont
lancé une campagne de pétition afin
d'amasser 100 000 signatures pour demander
aux États-Unis de reconnaître le rôle qu'ils ont
joué dans la répression violente du peuple de Jeju.
Selon Hankyoreh, le Comité
pancoréen du 70e anniversaire du
soulèvement et du massacre du 3 avril de Jeju a
présenté dix demandes :
1. Une enquête gouvernementale afin de faire la lumière
sur le soulèvement et la répression appuyée par
les États-Unis qui a suivi ;
2. L'institutionnalisation
des dédommagements pour les victimes et pour les familles et les
communautés des victimes ;
3. L'adoption d'un projet de loi pour établir la
vérité sur les personnes incarcérées suite
à des procès illégaux et pour restituer leur
honneur ;
4 .La préservation et l'entretien des sites historiques ;
5. La création d'un
système permanent de collecte de rapports sur les victimes et
leurs familles survivantes ;
6. Des fouilles pour trouver les restes des disparus ;
7. La création d'une institution qui aide les survivants
et leurs
familles à guérir du traumatisme engendré par le
massacre ;
8. L'adoption d'un projet de loi pour empêcher
la diffamation et une fausse représentation du
soulèvement ;
9. Une enquête sur la responsabilité des
États-Unis ;
10. La désignation officielle d'un nom approprié pour le
soulèvement
75e anniversaire du soulèvement
héroïque du ghetto de Varsovie
Défi et résistance organisée
contre le nazisme
aux heures les plus sombres
Le soulèvement du ghetto de Varsovie (peintre inconnu)
Pendant la Deuxième Guerre mondiale, la
résistance contre les nazis a été organisée
dans de nombreux ghettos de l'Europe orientale alors que le peuple
armé d'armes de contrebande et d'armes faites à la main a
combattu pour la liberté jusqu'à la mort. Entre 1941
et 1943, plus de 100 unités de résistance
juives ont été
formées par les mouvements de résistance clandestins. Le
soulèvement armé du ghetto de Varsovie est l'exemple le
plus connu de la résistance armée des Juifs contre les
nazis. Ce soulèvement a eu lieu du 19 avril au 16
mai 1943, lorsque les habitants du ghetto juif de Varsovie, en
Pologne occupée par les nazis, se sont soulevés
contre les déportations vers les camps d'extermination.
Le monument commémoratif consacré après la guerre
érigé sur les ruines du bunker du 18 rue de Mila
dans le ghetto de Varsovie
|
Les nazis ont créé des ghettos dans les
villes de l'Europe orientale occupée par les nazis. Le ghetto de
Varsovie était le plus grand de Pologne, établi peu
après l'invasion des Allemands en septembre 1939. Plus
de 400 000 Juifs à Varsovie, la capitale de la
Pologne, étaient confinés dans une zone de 2,5
kilomètres
carrés. En novembre 1940, ce ghetto était
entouré d'un mur de plus de trois mètres de haut,
surmonté de barbelés, et étroitement
surveillé pour empêcher les mouvements entre le
ghetto et le reste de Varsovie. Les nazis contrôlaient le
ravitaillement et la quantité de nourriture qui entraient dans
le ghetto et les maladies et la famine
tuaient des milliers de gens chaque mois.
Pendant l'occupation nazie de la Pologne, plus
de 250 000 Juifs du ghetto de Varsovie ont été
déportés ou tués.
En juillet 1942, Heinrich Himmler, chef du corps
paramilitaire nazi Schutzstaffel (la SS), ordonna que les Juifs soient
« réinstallés » et
déportés vers les camps d'extermination. On a dit aux
Juifs qu'ils étaient transférés dans des camps de
travail ; cependant, on a su rapidement dans le ghetto que la
déportation vers les
camps signifiait la mort. Deux mois plus tard, 265 000 Juifs
avaient été déportés du ghetto de Varsovie
au camp d'extermination de Treblinka et plus de 20 000 autres
avaient été envoyés dans des camps de travail
forcé ou massacrés dans le ghetto pendant les
opérations de déportation.
Il restait environ 55 000
à 60 000 Juifs dans le ghetto de Varsovie. Quand les
informations de massacres au centre d'extermination de Treblinka
parvinrent au ghetto, un groupe de survivants, pour la plupart des
jeunes, a formé une organisation connue sous le nom polonais de Zydowska
Organizacja
Bojowa,
l'Organisation juive de combat (OJC). L'OJC a émis une
proclamation appelant le peuple juif à résister à
être conduit de force au point de transfert et embarqué
dans les wagons de marchandises. Le 18 janvier 1943, lorsque
les nazis entrèrent dans le ghetto pour reprendre les
déportations vers les camps, une unité de l'OJC,
armée
d'armes introduites clandestinement par la résistance polonaise
antinazie, leur a tendu une embuscade. Après quelques jours, les
troupes ont reculé et les nazis ont suspendu les
déportations du ghetto de Varsovie pour les prochains mois.
Cette petite victoire a inspiré les combattants du ghetto
à se préparer à la résistance future. L'OJC
a été élargie pour
incorporer des membres d'organisations politiques clandestines. Les
forces de la résistance polonaises ont fourni un
entraînement, des armements et des explosifs. Mordechaj
Anielewicz, âgé de 23 ans, a été
nommé
commandant. L'organisation de combat a été
unifiée, des
stratégies ont été planifiées, des bunkers
souterrains, des
tunnels et des
passages sur les toits ont été construits. Les Juifs du
ghetto de Varsovie se sont préparés à se battre
jusqu'à la mort.
Le 19 avril 1943, Himmler envoya des troupes
SS sous le commandement du général SS Juergen Stroop pour
continuer les déportations. Mais la population du ghetto ne se
présenta pas aux déportations. Au lieu de cela, les
organisations de combat du ghetto s'étaient barricadées
à l'intérieur de bâtiments et de bunkers,
prêts à
résister aux Allemands. Sept cent cinquante combattants, en
infériorité numérique et d'armement, ont combattu
les nazis lourdement armés et bien entraînés.
Après trois jours, les Allemands ont commencé à
brûler le ghetto, bâtiment par bâtiment, pour forcer
les Juifs à sortir de leurs cachettes. La résistance
s'est poursuivie alors que les Allemands,
avec leurs auxiliaires, des chars et de l'artillerie lourde,
réduisaient le ghetto en décombres, bloc par bloc,
détruisaient les bunkers où de nombreux habitants
étaient cachés. Ce n'est que le 16 mai que la
révolte fut écrasée et que le ghetto tomba sous le
contrôle des nazis. Ce jour-là, comme un ultime acte de
vengeance, les Allemands ont
détruit la Grande Synagogue de Varsovie.
La Grande Synagogue de la rue Tomackie à
Varsovie, construite entre 1872 et 1878, fut détruite
par les nazis le 16 mai 1943.
Dans son rapport après la destruction du ghetto,
le général Stroop écrit que 56 065 Juifs
avaient été capturés ; de ce
nombre, 7 000 ont été déportés au
centre d'extermination de Treblinka, et les autres ont
été envoyés dans des camps de travail forcé
et au camp de Majdanek. On estime que les Allemands ont
perdu plusieurs centaines d'hommes dans le soulèvement.
Plusieurs des résistants ont réussi à
s'échapper du ghetto et à rejoindre des groupes partisans
dans les forêts autour de Varsovie.
Portrait de groupe de membres du détachement de Kalinine (partie
du groupe de 1200 partisans juifs de Touvia
Bielski) en mission de garde à un aéroport dans la
forêt de Naliboko en Pologne
Le soulèvement du ghetto de Varsovie a
inspiré des soulèvements des camps d'extermination
et des ghettos dans toute l'Europe orientale occupée par les
nazis. Le 2 août 1943, 1 000 prisonniers
juifs de Treblinka se sont emparés d'armes à l'armurerie
du camp et se sont soulevés. Même si beaucoup ont
été repris
et exécutés, plusieurs centaines de détenus se
sont évadés.
Yitzhak Zuckerman, un des dirigeants du
soulèvement du ghetto de Varsovie, a souligné plus tard
son importance :
« Je ne pense pas qu'il y ait un réel besoin d'analyser
l'insurrection en termes militaires. C'était une guerre de moins
de mille personnes contre une puissante armée et tout le monde
savait comment cela allait se terminer. Ce n'est pas un sujet à
étudier dans une école militaire, ni les
opérations, ni la tactique. Ce serait un sujet majeur dans une
école qui s’intéresserait à l'esprit humain. La
véritable importance du mouvement était dans la force
montrée par la jeunesse juive, après des années
d'avilissement, qui l'a poussée à se soulever contre ses
destructeurs, et à décider quelle mort elle choisirait :
Treblinka ou le soulèvement. Je ne sais pas s'il existe une
norme pour mesurer cela. »[1]
Note
1. Barbara Harshav, ed., trans., A Surplus of
Memory : Chronicle of the Warsaw Ghetto Uprising, (Berkeley, Los
Angeles, Oxford : University of California Press, 1993), p.
xiii.
Zog Nit Keynmol,
hymne
yiddish
du mouvement des partisans juifs
Unité de partisans juifs près de Krasnik en Pologne
vers 1943
Hirsh Glick, jeune poète et partisan du ghetto
de Vilnius, a composé cette chanson en 1943,
inspirée par les nouvelles du soulèvement du ghetto de
Varsovie. La chanson est écrite sur la musique de la chanson
soviétique « Ce ne sont pas des nuages, mais
l'orage » des compositeurs soviétiques Dmitri et
Danil Pokrass. Cette
chanson est devenue l'hymne emblématique du mouvement de
résistance.
Pour voir la vidéo de la chanson
interprétée en yiddish par Paul Robeson lors du Concert
de
1949 à Moscou et des photos de la destruction du ghetto de
Varsovie par les Allemands, cliquez ici.
Zog Nit Keynmol (Nous sommes là)
Ne
dis
jamais
que
tu
vas
de
ton
dernier
pas,
Quand les jours bleus sont écrasés sous un ciel bas,
L'heure viendra, que nous avons tant espérée,
Frappant le sol, nos pas diront : Nous sommes là !
L'heure viendra, que nous avons tant espérée,
Frappant le sol, nos pas diront :
Nous sommes là !
Des palmiers verts jusqu'aux lointains pays neigeux,
Nous sommes là ! Le coeur en peine et douloureux,
Où notre sang, goutte après goutte, fut semé,
Notre courage et notre force vont germer.
Où notre sang, goutte après goutte, fut semé,
Notre courage et notre force vont germer.
Soleil futur tu embellis le jour présent,
Hier est l'ombre où disparaîtront nos tyrans,
Si le soleil se perd avant le jour levant,
Tel un appel d'âge en âge soit notre chant.
Si le soleil se perd avant le jour levant,
Tel un appel d'âge en âge soit notre chant
Il fut écrit, ce chant, par le sang, par le feu,
Ce n'est pas le chant d'un oiseau dans le ciel bleu,
Quand tout brûlait, parmi les murs qui s'écroulaient,
Fusil en main mon peuple a chanté ces couplets.
Quand tout brûlait, parmi les murs qui s'écroulaient,
Fusil en main mon peuple a chanté ces couplets.
Ne dis jamais que tu vas de ton dernier pas,
Quand les jours bleus sont écrasés sous un ciel bas,
L'heure viendra que nous avons tant espérée,
Frappant le sol nos pas diront : Nous sommes là !
L'heure viendra que nous avons tant
espérée,
Frappant le sol nos pas diront : Nous sommes là !
Lisez Le
Marxiste-Léniniste
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