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Le 27 mars 2018, Josefina Vidal a présenté ses lettres de créance à la gouverneure générale du Canada, Julie Payette, devenant ainsi officiellement la nouvelle ambassadrice de Cuba au Canada. Josefina Vidal succède à Julio Garmendia Peña, qui a terminé son mandat de près de cinq ans au Canada à la fin du mois de janvier. Les nouveaux ambassadeurs doivent être officiellement reçus par le gouverneur général avant de pouvoir exercer leurs fonctions de chef de mission. Au cours de la cérémonie à Rideau Hall, la résidence officielle de la gouverneure générale, Josefina Vidal a fait part de l'intérêt de son gouvernement à développer et consolider les relations de longue date entre le Canada et Cuba. Les relations diplomatiques entre les deux pays ont été établies en 1945 et se sont poursuivies ininterrompues depuis lors. En 1962, après que les impérialistes américains eurent organisé l'expulsion de Cuba de l'Organisation des États américains, le Canada et le Mexique furent les deux seuls pays des Amériques à maintenir des relations diplomatiques avec Cuba. Avant d'être nommée ambassadrice au
Canada, madame Vidal a été directrice
générale du Département chargé de
l'Amérique du Nord au ministère des Affaires
étrangères de Cuba. Elle a joué un rôle
clé dans les négociations entre Cuba et les
États-Unis après le 17 décembre 2014,
lorsque le président Raul Castro et son homologue
américain
Barack Obama ont annoncé la décision de rétablir
les relations diplomatiques et d'entamer un processus qui
mènerait à la normalisation complète des
relations. Avant son affectation au ministère des Affaires
étrangères de Cuba, madame Vidal était
première secrétaire de la Section des
intérêts cubains à
Washington de de 1999
à 2003.
Réception à l'ambassade cubaine
Le lendemain, l'ambassadrice a fait sa première apparition officielle en tant que représentante de Cuba au Canada à l'occasion d'une réception animée à l'ambassade cubaine. Elle et son conjoint, José Anselmo Lopez, et Giuvel Orozco Ortega, conseiller-chef de mission adjoint, ont accueilli les nombreux visiteurs, dont des représentants du gouvernement canadien, des ambassadeurs et personnels d'autres ambassades, des représentants du Congrès du travail du Canada, des membres d'Ottawa-Cuba Connections (organisation locale membre du Réseau canadien pour Cuba), les mouvements sociaux ALBA et plusieurs amis de Cuba de la région d'Ottawa et de Gatineau. Une délégation du Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) a présenté un bouquet de fleurs et une carte de la première secrétaire du Comité central du Parti dans laquelle elle félicite l'ambassadrice pour sa nomination et lui souhaite « nos meilleurs voeux pour le succès de votre mission et de notre travail commun ». Le mouvement de solidarité bâtit l'amitié entre les peuples entre autres en offrant des possibilités de mieux connaître Cuba et son projet révolutionnaire d'édification nationale qui place le peuple et ses besoins au centre, d'échanger et de faire cause commune avec le peuple cubain à la défense des principes de souveraineté. Le travail de solidarité est basé sur la défense du droit de Cuba de décider de ses affaires intrérieures et extérieures et de contribuer au renforcement de relations pacifiques à avantage réciproque entre pays et peuples. Les personnes représentant les organisations de solidarité et d'amitié et les parlementaires présents ont fait part de leur intention de développer ce travail avec la nouvelle ambassadrice.
(Photos : Ambassade de Cuba)
Discussion enrichissante avec des parlementaires
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La tournée au pays du professeur Juan Carlos
Rodríguez Díaz, député à
l'Assemblée nationale du pouvoir populaire à Cuba et
Yamil Martinez Marrero, fonctionnaire du bureau de l'Institut cubain
pour l'amitié avec les peuples (ICAP), a continué cette
semaine avec des événements à Ottawa,
Montréal, Halifax et Winnipeg, pour faire part des nouvelles et
des informations sur les récentes élections
générales à Cuba ainsi que des mises-à-jour
sur le programme de cette année pour la Brigade du travail
bénévole Che Guevara.
Le peuple cubain a élu ses députés à
l'Assemblée nationale le 11 mars. Les 605 membres de
l'Assemblée nationale éliront le Conseil d'État et
le président cubain le 19 avril. Ainsi, les participants aux
événements ont eu droit à une vue d'ensemble en
profondeur du processus à mesure qu'il se déroule.
La visite met en lumière une question importante de l'heure pour
l'humanité, à savoir, comment avoir un peuple exerce le
pouvoir de décider. Les participants aux
événements ont
été intrigués par la façon dont Cuba
mène ses élections, où, à la suite de la
Révolution cubaine, le peuple a pris ses affaires en main de la
manière la plus profonde. La vie réelle réfute les
caricatures anticommunistes - le peuple cubain contrôle
entièrement le processus, en commençant par ceux qu'il
choisit comme candidat le fait que les élus assument leurs
responsabilités et rendent des comptes à leurs
électeurs.
Le lundi 26 mars, le professeur Rodriguez et Yamil
Martinez ont pris la parole à plusieurs événements
à Ottawa, en commençant par une visite au Bureau national
du Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP),
où ils ont parlé avec plusieurs membres du Comité
exécutif national (CEN) du syndicat et avec des
travailleurs invités. Le professeur Rodriguez a parlé
avec éloquence du rôle décisif que jouent les
travailleurs et les organisations syndicales à Cuba dans les
élections locales et générales, où ils
nomment des candidats parmi leurs pairs et participent dans la prise de
décision sur tous les aspects de la mise en oeuvre du projet
d'édification nationale
cubain. Une discussion vivante a suivi avec les membres du CEN qui ont
présenté certaines des préoccupations du syndicat
et les problèmes auxquels les travailleurs canadiens font face.
Ils ont félicité la délégation cubaine pour
cette discussion intéressante. Plus tard en après-midi,
le professeur Rodríguez et Martínez Marrero se sont
rendus à
l'ambassade cubaine pour s'entretenir avec une classe d'une vingtaine
d'étudiants de l'Université Carleton qui avaient
demandé à les rencontrer. Le professeur Rodríguez,
qui enseigne à l'Université Saiz Montes de Oca, à
Pinar del Rio, leur a parlé des élections
générales à Cuba et de la participation des gens
de tous les secteurs de la société au
processus de mise en candidature, aux procédures
électorales et aux discussions continues et prises de
décision concernant les problèmes de l'économie
et certains problèmes sociaux importants. Les étudiants
ont posé beaucoup de questions et ont trouvé la
discussion très enrichissante.
Dans la soirée, la délégation cubaine a assisté à une réunion publique organisée par Ottawa-Cuba Connections.
Le professeur Rodríguez a fait un résumé historique de la lutte du peuple cubain contre la domination étrangère et pour l'indépendance. Il a expliqué que la Révolution cubaine est née dans la solidarité avec les peuples de toute l'Amérique latine, de l'Amérique du Nord et d'Europe, en lutte côte à côte pour chasser l'oppresseur étranger. C'est une des raisons pour lesquelles une Cuba indépendante sous la conduite de Fidel Castro a toujours exprimé en pratique une solidarité internationale et un profond humanisme à l'égard des peuples dans le besoin partout dans le monde, a-t-il dit.
Il a expliqué comment fonctionne le processus démocratique des élections cubaines, au municipal comme au national, et a parlé de l'importance du 19 avril, lorsque l'Assemblée nationale nouvellement élue du pouvoir populaire se réunira pour élire le Conseil d'État et établir les structures du gouvernement, y compris l'élection de cinq vice-présidents et du président.
Martinez Marrero a parlé du travail de l'ICAP auprès de plus de 2000 groupes et associations dans 152 pays. Il a présenté un résumé du programme de la Brigade de travail des volontaires Che Guevara cette année, du 22 avril au 6 mai. Il a dit que cette brigade est un exemple de l'internationalisme cubain et de son programme de travail volontaire qui gagne le respect de tous ceux qui oeuvrent dans les secteurs clés de l'économie, les Brigadistas travaillant côte à côte avec les Cubains dans tous les domaines. Ce sont des secteurs où Che Guevara avait joué un rôle clé de direction et la Brigade continue d'incarner cet esprit.
Pour plus d'information sur le programme de la Brigade
de volontaires Ernesto Che Guevara cette année, rendez-vous sur
le site Web du Réseau canadien pour Cuba ici.
La Table de concertation de solidarité Québec-Cuba a organisé une réunion avec la délégation cubaine au Centre Saint-Pierre le 27 mars sur le processus électoral cubain. Plus de 70 personnes y ont participé, dont de nombreux jeunes qui sont intervenus activement durant la période de questions.
La rencontre a été un feu roulant du début à la fin, sur le processus électoral existant avant la révolution - un processus usurpé par l'élite sous la domination américaine - et celui issu de la révolution cubaine où le peuple cubain a pris sa place comme peuple souverain.
Juan Carlos a parlé des changements et mécanismes nouveaux établis pour habiliter le peuple à exercer son pouvoir. Le peuple cubain a mis sur pied une nouvelle forme de démocratie populaire, a-t-il dit, qui s'est construite dans la lutte, enrichie de l'expérience du passé, établissant au fur et à mesure les mécanismes de consultation et de participation, des organisations de masse, les comités de la jeunesse, la Fédération des femmes cubaines, etc.
Les Cubains tiennent des rencontres avec leurs représentants dans les endroits de travail, les communautés, les quartiers et dans divers secteurs. Toutes les sections du peuple sont appelées à discuter et à enrichir chaque projet de loi. Tous participent à la sélection des candidats. Il y a régulièrement reddition de comptes, qui comprend le droit de révocation et le droit à l'initiative. Le droit de vote existe à compter de 16 ans.
Aux élections qui viennent de se tenir, 605 députés ont été élus pour représenter le peuple cubain, dont 322 femmes, soit 53,22 %, Cuba est le deuxième pays au monde avec le plus haut taux de femmes membres du parlement. Le plus jeune député élu a 19 ans.
Durant la période de questions, plusieurs jeunes
ont demandé comment le gouvernement prend soin des jeunes,
quelle est la place qu'on donne à la jeunesse dans les
élections, leur rôle, c'est quoi le communisme à
Cuba, et pourquoi le blocus contre un petit pays comme Cuba? Ces
questions ont été très appréciées
des orateurs qui ont expliqué quel rôle jouent les jeunes
en tant que génération à qui on a confié la
mission de garantir l'avenir et que Cuba accepte le défi de
rendre
sa jeunesse capable de relever les défis auxquels la nation fait
face. Il est devenu clair que les développements à Cuba
sont la meilleure explication de ce que représente le communisme.
(Photos: LML, Ambassade cubaine, Consulat cubain à Montréal, D. Callahan)
42e anniversaire de la Journée de la terre palestinienne
Cette année est le 42e anniversaire de la Journée de la terre palestinienne. Le 30 mars 1976, six Palestiniens des villages arabes à l'intérieur de la Ligne verte ont été abattus par les forces israéliennes alors qu'ils protestaient contre la confiscation de 5500 acres en Galilée. Depuis lors, la Journée de la terre est commémorée par les Palestiniens à l'intérieur d'Israël ainsi qu'en Cisjordanie, à Gaza, à Jérusalem et dans le monde entier.
Cette année, la Journée de la terre a
été soulignée par une « grande marche du
retour » : des milliers de personnes de Gaza et de
Cisjordanie vont marcher durant 46 jours pour converger en masse
sur la frontière orientale de la bande de Gaza, longue
d'environ 45 kilomètres avec Israël. L'action
culminera le 14
mai pour souligner le 70e anniversaire d'Al Nakba (la catastrophe)
au cours de laquelle l'État sioniste d'Israël a
été créé illégitimement par le
déplacement brutal et génocidaire du peuple palestinien,
lesquels déplacement et génocide se poursuivent encore
aujourd'hui. La marche de masse du retour montre la résistance
indomptable du peuple
palestinien face aux occupants sionistes alors que des
générations plus tard, tous les déplacés et
leurs descendants affirment leur droit au retour tel que codifié
dans le droit international.
Comme il fallait s'y attendre, les occupants sionistes ont répondu par la violence et des menaces de massacre et de châtiment collectif des manifestants. Le ministère palestinien des Affaires étrangères et des Expatriés a fermement condamné les menaces des sionistes, notant que « la plus importante de ces menaces est la déclaration du chef d'état-major israélien des Forces de défense israéliennes, Gadi Eizenkot.
« Eizenkot s'est vanté d'avoir
donné un mandat de tuer à des centaines de tireurs
d'élite déployés le long de la frontière de
la bande de Gaza et de cibler des citoyens palestiniens non
armés qui participent à des manifestations pacifiques.
Eizenkot a justifié cette déclaration radicale : 'Si
les tireurs d'élite sentent la vie des Israéliens
menacée', ce qui nous rappelle la même déclaration
autorisée par la décision du gouvernement
israélien de permettre aux soldats israéliens de
tuer les citoyens palestiniens comme ils le souhaitent, ce qui a
entraîné des centaines voire des milliers
d'exécutions sur le terrain contre notre peuple. Ces
exécutions ont été plus tard documentées
dans des
vidéos prouvant que ces crimes contre les Palestiniens sont
commis avec préméditation, sans danger pour les soldats
israéliens.
« Le gouvernement de Benjamin Nétanyahou porte la responsabilité entière et directe des conséquences de cette déclaration criminelle extrémiste.
« Le ministère affirme que cette autorisation de commettre des meurtres contre les Palestiniens est une continuation des idéologies fascistes, racistes et coloniales fondées sur la violence et le terrorisme d'État organisé, et que les représentants israéliens avouent publiquement qu'ils se préparent à commettre un massacre vendredi contre notre peuple, et nous demandons : Que fera la communauté internationale ? » Le ministère assure que le fait de ne pas rendre Israël responsable de ses crimes et de ses violations a encouragé les politiciens, les militaires et les responsables de la sécurité israéliens à continuer d'abuser et de supprimer notre peuple, dans le but d'exterminer l'existence nationale en Palestine.
« Le soutien partial et illimité des États-Unis aux politiques et aux mesures d'occupation, et les normes à deux vitesses de nombreux pays dans leur politique étrangère ont encouragé l'expansion des projets coloniaux, en plus d'intensifier le massacre des Palestiniens. »
Pour sa part, le Canada a une longue
histoire d'ingérence au Moyen-Orient, y compris d'aide aux
occupants sionistes. Pendant ce temps, chez nous, on
criminalise de plus en plus le simple appui des Canadiens à la
cause palestinienne et l'opposition à l'idéologie raciste
du sionisme en prétendant que c'est de l'antisémitisme.
Loin de là, c'est le sionisme qui dégrade toute
l'humanité, y compris les gens de confession juive, en
justifiant le nettoyage ethnique, les crimes de guerre et le
génocide comme un moyen d'assurer la «
sécurité » d'un groupe de personnes en
déshumanisant les autres. Cela ne doit pas passer !
Le Marxiste-Léniniste appelle
les Canadiens de tous les horizons et de tous les milieux à ne
ménager aucun effort pour
appuyer les positions
justes du peuple palestinien et exiger que les responsables des morts
le 30 mars soient traduits en justice. Ils doivent exiger des comptes
du gouvernement canadien qui soutient activement l'occupation
israélienne des territoires palestiniens et les crimes de
l'occupant. Ce faisant, les Canadiens doivent aussi lutter
pour leur propre droit de conscience et liberté de s'exprimer
en faveur de la paix et de la résistance des peuples face
aux guerres d'agression et à
l'occupation.
Le 7 mars 2018, plusieurs groupes de défense des droits humains ont tenu une activité au Centre culturel Yabous de Jérusalem pour informer les missions diplomatiques du statut actuel de Jérusalem. Le statut de Jérusalem est clairement défini en droit international comme un territoire occupé. Cependant, le 6 décembre 2017, le président des États-Unis, Donald Trump, a fait une annonce provocatrice selon laquelle les États-Unis reconnaissent Jérusalem, et non Tel Aviv, comme la capitale d'Israël et, en conséquence, prévoient d'y déplacer leur ambassade. Cet acte ainsi que d'autres événements en Israël visent à créer des faits sur le terrain pour changer de facto le statut de Jérusalem.
L'organisation catholique des droits humains, la Société de Saint-Yves, a présenté une introduction dans laquelle elle examine le statut juridique de la ville de Jérusalem depuis la résolution 181 de l'Assemblée générale des Nations unies en 1947, qui recommandait le partage de la Palestine et la création d'un corpus separatum pour Jérusalem. Cette introduction a été suivie d'une présentation sur « Le statut juridique de Jérusalem : la terre, le peuple » dans laquelle était décrite la détérioration de la situation à Jérusalem au cours des trois derniers mois, depuis l'annonce de Trump, ainsi que la situation générale dans la ville, conséquence des politiques démographiques discriminatoires d'Israël.
Le Centre de Jérusalem d'assistance juridique et des droits de l'homme (CJAJ) a ensuite fait une présentation intitulée : « Le transfert forcé et les amendements aux lois (le plan Shaked) ». Il a analysé le plan de la députée de la Knesset, Ayelet Shaked, pour créer un « tribunal administratif » afin d'étendre la compétence juridique israélienne au territoire palestinien occupé en transférant la juridiction de la Cour suprême d'Israël sur la Cisjordanie et Jérusalem-Est à un tribunal administratif nouvellement créé. Le Centre a fait part de ses inquiétudes concernant la Cour suprême et le système judiciaire israélien dans son ensemble, et a souligné la gravité du plan Shaked qui imposera le droit israélien en Cisjordanie en créant un nouveau tribunal administratif, ce qui est une mesure d'annexion.
Le CJAJ a souligné que le nouveau tribunal administratif couvrirait des domaines tels que la planification et la construction, y compris la propriété foncière et les démolitions, les demandes faites en vertu de la Loi sur l'accès à l'information et la liberté de circulation en Cisjordanie. Bien que les Palestiniens soient encore en mesure de faire appel à la Cour suprême après les audiences devant le tribunal administratif, le coût de l'appel est inabordable pour la plupart des Palestiniens. Le CJAJ a précisé que ce plan est une autre tentative d'annexer légalement la Cisjordanie et de dépouiller la Cisjordanie de son statut spécial de territoire occupé, comme le montrent les déclarations de Shaked, qui a dit que la création du nouveau tribunal vise à « normaliser » la situation de la Cisjordanie et à « mettre fin à la discrimination envers les colons ». Le CJAJ a précisé que le tribunal administratif ne tiendrait pas compte de certains éléments du droit international, en particulier le droit humanitaire.
Le groupe des droits humains Al-Haq a fait un exposé sur « La modification du statut juridique de Jérusalem : une analyse juridique des projets de loi et des lois » dans lequel il a examiné l'expansion de la municipalité de Jérusalem en 1967, et l'annexion légale de Jérusalem-Est par Israël en 1980 par l'amendement des Lois fondamentales d'Israël. Il a souligné que les mesures d'annexion depuis 1967 ont été condamnées par des résolutions de l'Assemblée générale des Nations unies et du Conseil de sécurité. Al-Haq a ensuite détaillé la série de projets de loi actuellement déposés devant la Knesset, notamment le « projet de loi du Grand Jérusalem » qui vise à annexer les colonies de peuplement de la périphérie de Jérusalem-Est, y compris les zones industrielles, et le projet de loi « Jérusalem et ses filles » qui vise à incorporer une série de colonies de peuplement à Jérusalem, tout en créant des sous-municipalités pour trois quartiers palestiniens derrière le mur. En outre, le « projet de loi Jérusalem capitale d'Israël » exige un vote de la Knesset à la supermajorité pour toute modification du statut juridique de Jérusalem en vertu des Lois fondamentales ce qui rend les négociations sur le statut définitif plus difficiles. Al-Haq a soulevé des préoccupations au sujet du « projet de loi pour la sauvegarde de Jérusalem en tant que capitale juive et démocratique », qui vise à réduire la présence palestinienne à Jérusalem et à geler les procédures de citoyenneté israélienne pour les Palestiniens de Jérusalem. Ce dernier n'est plus sur la table, mais il indique clairement une tendance dans le processus législatif israélien pour modifier radicalement la démographie de Jérusalem-Est et forcer le transfert des Palestiniens hors de la ville, a souligné Al-Haq. En même temps, en février, Israël a adopté une loi sur l'enseignement supérieur qui étend effectivement sa juridiction sur l'enseignement supérieur aux universités de colonisation, ce qui équivaut à une mesure d'annexion.
Dans son intervention intitulée « La 'sécurité' comme justification au transfert forcé », le Centre d'action communautaire de l'Université al-Qods (CAC) a présenté le cas de Manwa Qunbar, la mère de Fadi Qunbar, dont la famille a été la cible du châtiment collectif et de la persécution d'Israël après que son fils ait soi-disant mené une attaque. Sa résidence permanente et ses permis d'unification familiale pour plusieurs des membres de sa famille ont été révoqués. Le CAC a ensuite présenté le cas de Nadia Abu Jamal, une parente d'un autre auteur d'attaque allégué. Nadia a été expulsée de Jérusalem et sa maison a été démolie par les autorités israéliennes en guise de représailles.
Le CAC a fait remarquer qu'en 2015, le Cabinet de sécurité israélien a fourni d'autres motifs pour révoquer la résidence sur une base punitive, conformément aux objectifs démographiques d'Israël à Jérusalem. Le CAC a aussi présenté le cas de quatre parlementaires palestiniens envers qui la Cour suprême d'Israël a considéré la révocation de résidence le 13 décembre 2017 pour bris d'allégeance envers l'État d'Israël. Même si la Haute Cour de justice a reconnu que les révocations actuelles sont illégales, elle a donné six mois à la Knesset pour adopter une loi qui légalise les révocations de résidence pour bris de l'allégeance envers l'État d'Israël. Le 7 mars, le Parlement israélien a adopté une modification à la Loi sur l'entrée en Israël qui permet au ministre israélien de l'Intérieur de révoquer le statut de résidence permanente des Palestiniens résidents de Jérusalem qui, selon le ministre, ont « brisé l'allégeance » à Israël. Le CAC a aussi expliqué que la Knesset est en train de discuter cinq nouveaux projets de loi qui traitent de la révocation de résidence sur une base punitive même s'il s'agit définitivement de mesures de châtiment collectif et de représailles contre les membres d'une famille.
Les organisations de défense des droits humains ont conclu que ces mesures de déplacement et d'autres du genre, dont les démolitions, la guerre psychologique et les environnements coercitifs, sont des politiques israéliennes qui font partie d'un plan clair d'élimination de la présence palestinienne à Jérusalem. Les cinq organisations ont présenté des conclusions et des recommandations sur la situation à Jérusalem, de même que les obligations de la communauté internationale et de tiers États à cet égard.
(www.alhaq.org)
70e anniversaire du massacre de Jeju en Corée
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Nous soulignons cette année le 70e anniversaire du massacre de Jeju, provoqué par le gouvernement militaire des États-Unis en Corée le 3 avril 1948 sur l'île de Jeju. Le massacre a débuté plus de deux ans avant que les États-Unis ne commencent la Guerre de Corée sous les auspices des Nations unies. C'est seulement en 2008, soixante ans plus tard, que la véritable ampleur des crimes commis à Jeju a été mise en relief lorsque des fosses communes ont été découvertes à l'aéroport. À ce jour, les événements entourant ce massacre sont peu connus. Aujourd'hui, les insulaires de Jeju poursuivent la tradition de vive résistance par leur opposition à la base navale américaine en eau profonde qu'on y construit présentement.
Dans le contexte du troisième sommet intercoréen qui doit avoir lieu le 27 avril à Panmunjom dans la Zone démilitarisée entre la République démocratie populaire de Corée (RPDC) et la République de Corée (RDC) ainsi que du sommet RPDC-États-Unis en mai, il est important d'examiner les événements qui se déroulent à partir du contexte historique actuel et non dans une perspective de Guerre froide imposée par les États-Unis pour justifier la division de la Corée ainsi que tous les crimes qu'ils y ont commis. C'est ainsi qu'on peut en arriver aux conclusions qui s'imposent sur le pourquoi de la division de la Corée et la nécessité de réunir la Corée et de défendre la cause de la paix internationale.
LML publie ci-dessous un extrait d'un article
écrit par un ancien combattant et activiste pour la paix
américain, S. Brian Wilson, sous le titre : «
L'assaut des États-Unis et de la Corée du sud contre une
île idyllique : pas la première fois »,
publié sur son blogue le 21 juin 2012.
[...] Un des chapitres les plus sombres et finalement inconnus de l'intervention des États-Unis a eu lieu dans les régions sud de la Corée avant la Guerre de Corée. En 1945, dans une étude conjointe de renseignement de l'armée et de la marine américaines, il était dit que la vaste majorité des Coréens nourrissaient un profond désir d'indépendance et d'autodétermination, et qu'ils s'opposaient catégoriquement à tout contrôle par des successeurs des Japonais honnis qui les avaient gouvernés depuis 1910. Une autre étude américaine a aussi fait valoir que 80 % des Coréens désiraient un système socialiste plutôt que capitaliste.
Malgré les conclusions de
ces documents internes, le président des États-Unis,
Harry Truman, suite à la capitulation des Japonais en
août 1945, a imposé une partition qui ne devait
être que temporaire au 38e parallèle de la
Corée, divisant ainsi une culture homogène vieille
de 5 000 ans. Il a ensuite commandé au
général américain Douglas
MacArthur de « gouverner » le peuple vivant au sud
du 38e parallèle. En octobre 1945, en quête d'un
Coréen digne de confiance qui « partagerait le point de
vue américain » pour qu'il soit l'homme fort des
États-Unis, MacArthur a transporté des États-Unis
à Séoul, à même son aéronef
personnel, Syngman Rhee, un
homme de 71 ans d'origine coréenne. Rhee, un
méthodiste qui avait vécu aux États-Unis
pendant 40 ans, devait être le gouverneur
intermédiaire de la Corée, elle-même bouddhiste et
confucianiste.
De façon unilatérale, Rhee a décidé d'organiser des élections séparées en 1948 dans le but de créer le fondement « juridique » d'une Corée divisée de façon artificielle, en dépit d'une vaste opposition populaire partout dans la péninsule, au nord autant qu'au sud du 38e parallèle, y compris les résidents de l'île de Cheju (nommé maintenant Jeju et dont l'appellation sera dorénavant utilisée). Ce qu'on appelle le soulèvement du 3 avril 1948 à Jeju comme riposte à ces élections a en fait duré jusqu'en 1950. Il s'agit d'un des plus grands massacres de l'histoire moderne de la Corée. Le soulèvement de Jeju en 1948 n'est rien de moins qu'un microcosme de la Guerre de Corée à venir.
Selon une évaluation du renseignement national
de la CIA, Rhee était si peu populaire qu'il était peu
probable que la nouvelle République de Corée (RDC) puisse
survivre sans « l'infusion massive d'aide des
États-Unis ».
L'ambassade américaine a décrit la
répression de l'opposition de Jeju à Rhee de campagne de
« terre brûlée »
et d'« extermination ». En vertu de protocoles
secrets, les forces constabulaires et policières de la RDC ainsi
que les unités paramilitaires étaient soumises au
contrôle du Gouvernement militaire de l'armée
américaine en Corée (USAMGIK).
Aussi, selon des documents de la CIA, la politique sous
l'égide du USAMGIK et le régime Rhee était
dominée par une petite élite de riches Coréens qui
répondait à la dissidence de la vaste majorité par
la répression et avait recours à des politiques «
d'une brutalité impitoyable » semblables à
celles qui avaient servi à la structure japonaise
précédente tellement haïe par la plupart des
Coréens.
Le gouverneur militaire américain de la Corée, John Reed Hodge, a informé les représentants du Congrès américain que « Jeju était une véritable région communale qui est contrôlée de façon pacifique par le Comité du peuple ». Malgré tout, il a commandé à trois officiers militaires américains (entre autres) — le colonel Harley E. Fuller, le capitaine John P. Reed, et le capitaine James Hausman — de conseiller et de coordonner la campagne d' « extermination » et de « terre brûlée ». Ces Coréens qui avaient collaboré avec les occupants japonais honnis s'étaient maintenant mis au service des forces constabulaires et policières coréennes entraînées par les Américains. Des unités paramilitaires de droite devinrent un élément sanguinaire de l'appareil de sécurité de Rhee. Des conseillers américains accompagnaient toutes les forces constabulaires et policières coréennes (ainsi que d'autres unités de la RDC après 1948) dans leurs campagnes au sol. Des pilotes américains pilotaient des C-47 pour le transport de troupes, d'armes et d'équipement de guerre, tout en dirigeant à l'occasion des frappes. Des officiers de renseignement américains fournissaient des renseignements sur une base quotidienne. De surcroît, des bâtiments de guerre de la marine américaine comme le USS Craig ont bloqué et procédé au bombardement de l'île, pour entraver l'arrivée des forces d'opposition additionnelles et des approvisionnements dans l'île, tout en empêchant les insulaires en proie au désespoir de fuir par bateau.
Le successeur de Hodge, le général William Roberts, avait déclaré qu'il était « de la plus haute importance » que les dissidents « soient détruits le plus tôt possible ». L'organisation de répression japonaise, la « ligue nationale d'orientation » (Bo Do Yun Maeng), a été consolidée par le régime Rhee. Elle avait servi à identifier de façon systématique tout Coréen qui s'était opposé à l'occupation du régime japonais et maintenant elle servait à identifier tous ceux qui s'opposaient de facto au règne sanguinaire des États-Unis et de Rhee. Des milliers de personnes ont été tuées, emprisonnées et torturées, et plusieurs d'entre elles ont été jetées à la mer.
Le gouverneur
de Jeju à l'époque avait reconnu que la répression
des 300 000 résidents de l'île avait eu comme
conséquence que près de 60 000 insulaires
avaient été tués tandis que 40 000
d'entre eux s'étaient enfuis par bateau au Japon. C'est ainsi
qu'un tiers de ses résidents ont été soit
tués ou se sont enfuis pendant la
campagne d'« extermination ». Près
de 40 000 maisons ont été détruites
et 270 des 400 villages ont été rasés.
Un des acolytes de Roberts, le colonel Rothwell Brown, soutenait que
les
insulaires n'étaient que « des fermiers et pêcheurs
ignorants, sans éducation », un piètre
prétexte pour justifier la répression de
ceux qui, selon Brown, avaient refusé de reconnaître la
« supériorité » de l'« American
Way ».
Le secrétaire d'État américain, Dean Acheson, et le responsable de la Planification politique du département d'État, George Kennan, ont avoué en 1949 que la suppression de la menace interne en Corée du sud (c'est-à-dire l'attachement passionné des Coréens à l'autodétermination), en collaboration avec la CIA nouvellement créée, avait été déterminante à la préservation du pouvoir de Rhee et au succès assuré de la politique mondiale d'endiguement des États-Unis. La révolution chinoise de 1949 était un autre élément qui rendait nécessaire la répression des Coréens et de leur grand attachement à l'autodétermination indispensable au succès de la Guerre froide émergente. Ces efforts étaient accompagnés d'efforts semblables des États-Unis en Europe où les opérations clandestines de la CIA avaient réussi à écraser les mouvements socialistes au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale.
L'étude de 1949-1950 du Conseil de
sécurité nationale, le NSC-68, a élaboré
les visées des États-Unis d'un système politique
mondial « favorable à un environnement mondial où
peut survivre et s'épanouir le système
américain ».
La Guerre de Corée qui a duré de
juin 1950 à juillet 1953 était une expression
à une
autre échelle de la lutte de 1948-1950 des insulaires de
Jeju pour préserver leur autodétermination du
règne tyrannique de Rhee appuyé par les États-Unis
et de son groupe restreint de riches concitoyens. Fait peu connu, la
division de la Corée de 1945 imposée par les
États-Unis contre la volonté de la vaste majorité
des Coréens a été la
cause première de la Guerre de Corée qui a
éclaté cinq ans plus tard. La guerre a détruit par
bombardement la plupart des villes et villages au nord du 38e
parallèle et plusieurs villes et villages au sud, et par
conséquent quatre millions de Coréens ont
été tués - trois millions (un tiers) de
résidents vivant au nord et un million vivant au sud,
en plus du meurtre d'un million de Chinois. Il s'agit d'un crime
international de proportions effarantes qui est toujours non reconnu
même s'il a fait cinq millions de victimes et
séparé de façon permanente dix millions de
familles coréennes.
Suite à la Guerre de Corée, Dean Acheson en est arrivé à la conclusion que « la Corée nous a sauvés », puisqu'elle avait permis aux États-Unis de mettre en oeuvre la stratégie impérialiste apocalyptique décrite dans le NSC-68. En Corée, la réalité est que les États-Unis ont imposé un gouvernement dictatorial après l'autre pendant 50 ans, longtemps après le départ forcé de Rhee en 1960, à l'âge de 85 ans. Depuis 1953, les États-Unis et la Corée du sud vivent en vertu d'un Traité de défense mutuelle, une entente sur le statut des forces et un commandement de forces combinées dirigé par un général américain à quatre étoiles. En réalité, en dépit des prétentions contraires, la Corée n'a jamais assumé sa souveraineté depuis la division imposée de la péninsule par les États-Unis en 1945. Les États-Unis ont eu jusqu'à 100 bases militaires et près de 50 000 soldats sur le territoire coréen, et encore aujourd'hui, ils ont une douzaine de bases et 28 000 soldats stationnés en Corée. Pendant des décennies, les États-Unis ont entretenu leur principal champ de bombardement asiatique dans le sud de Séoul. [...]
(Traduit de l'anglais par LML. Photos: US National Archives, Yang Jo Hoon, D.H. Song, kayakeurs contre la guerre)
Grandes manifestations des jeunes partout aux États-Unis
Partout aux États-Unis, dans chaque État,
plus d'un million de personnes, principalement des étudiants,
ont manifesté pour défendre leurs droits et exiger la fin
de la violence dans leurs écoles et leurs communautés.
Partout, les étudiants et les enseignants ont rejeté les
plans d'accroître les mesures policières, tels que la
police armée dans les
écoles, plus de caméras, de clôtures et de
détecteurs de métal. Les slogans communs ont
exprimé cette position : De l'art, pas de
l'artillerie ! Des livres pas des balles ! Armez les
enseignants avec des ressources, pas des armes ! Je suis un
enseignant, pas un tireur d'élite ! Pas d'armes, juste la
paix ! Les
jeunes femmes et les jeunes filles ont constitué la
majorité des manifestants et leur détermination a
imprégné les nombreuses actions. Dans certaines villes,
comme Washington, New York et Los Angeles, des comédiens,
musiciens et autres célébrités se sont joints aux
étudiants. Plusieurs ont fait des dons considérables
également.
Les étudiants ont également exprimé leur opposition à la violence policière. Un hommage a été rendu aux personnes tuées par la police ainsi qu'aux étudiants et aux autres personnes décédées dans diverses fusillades. Durant des manifestations, des participants ont imité le mouvement Haut les mains, ne tirez pas pour montrer leur rejet des meurtres de jeunes non armés par la police. Cette action est le résultat de la lutte à Ferguson et symbolise également la demande pour la fin de la violence policière raciste, en particulier contre la jeunesse afro-américaine.
Les manifestants ont pris position contre la militarisation générale des écoles et des communautés. Par exemple, Stoneman Douglas à Parkland envisage de construire une tour pour des tireurs d'élite et obligerait tous les élèves à porter des sacs à dos transparents. Les étudiants de Parkland, qui ont pris l'initiative des manifestations, rejettent publiquement de telles mesures et demandent plus de conseillers en orientation, un financement complet et pas de police ou d'enseignants armés dans les écoles.
L'usage de la force et de la violence ne résout pas les problèmes sociaux auxquels sont confrontés les jeunes. Comme les manifestations l'indiquent, les étudiants exigent un avenir radieux et en sécurité. Démilitariser la police pour la paix dans nos rues ! Les armes automatiques sont réservées aux meurtres ! Faites fondre toutes les armes à feu ! Ne tuez pas notre avenir ! Pas de fusils, pas de bombes nucléaires ! Aucune arme de guerre ! sont quelques-uns des slogans exprimant la demande de mettre fin à la violence tant au pays qu'à l'étranger. Il y a une prise de conscience croissante du lien entre la violence policière et l'usage de la force au pays avec la violence militaire à l'étranger. Les deux servent à bloquer les efforts des jeunes partout dans le monde pour se bâtir un avenir radieux où leurs droits et les droits de tous sont garantis.
Les étudiants font face aux efforts de ceux qui veulent réduire la portée de leur lutte et la garder confinée à faire appel aux politiciens à adopter de nouvelles lois. Divers politiciens se sont joints aux manifestations dans le but d'en prendre le contrôle, bien que beaucoup d'entre eux soient responsables de la violence policière et criminalisent les jeunes. Les politiciens new-yorkais, par exemple, sont connus pour leur défense des mesures contre les jeunes telles les arrestations et les fouilles, les incarcérations de masse, les homicides par la police et l'impunité policière. New York et la Californie envisagent tous deux d'avoir des policiers armés dans chaque école publique.
Non seulement les étudiants rejettent-ils ces
mesures, mais ils insistent pour que leur voix soit entendue et leurs
solutions utilisées. Ils montrent que la sécurité
ne repose pas sur les politiques et les mesures policières, mais
sur l'organisation continue pour les droits. Comme les affiches le
disent : « Si le contraire de pour est contre, alors
le contraire de Progrès est Congrès » et
« Nous sommes des étudiants, nous sommes le
changement ». En conservant l'initiative entre leurs mains,
les étudiants vont de l'avant et prévoient de nouveaux
débrayages et de nouvelles manifestations le 20 avril.
(Voice of Revolution. Photos: VOR, March for Our Lives, L. Catallozzi, K. Rector, C. O'Connor, L. Sutton, D. Harding, N. Curland, K. Brennan, M. Welsh, T. Rice, J. Consolla, A. Boeing, E. Suzanne, C. Critz, Stephanie, D. Moore,D. Anne, Nicole, B. Sullivan, D. Scanzari, L. Brinkley, L. Feierman, P. Franz, Pythia, S. Selaggio, Charlotte, Megan, J. Lang, C. Yardley, K. Whetter, K. Darbyson, K. Doyle, K. Pringle, M. Kagan, C. Johonnson, S. Kozul, L. Voss, Madrid Resistance, J. Andrews, R. Coole, J. Watson )
Le peuple brésilien résiste au coup d'État contre-révolutionnaire
La lutte de l'ancien président du Brésil
Luiz Inácio Lula da Silva
et de la multitude de Brésiliens qui appuient son droit
d'être le
candidat présidentiel du Parti des travailleurs de Brésil
(PT) en
octobre 2018 se poursuit sans relâche. La quatrième
des quatre
militantes caravanes « Lula pour le Brésil »,
qui est passée dans les
États
du sud de Rio Grande do Sul, Santa Catarina et Paraná, s'est
terminée
avec succès le 28 mars en dépit des attaques
violentes qui ont été
organisées contre elle et contre les supporters locaux qui sont
venus
par milliers appuyer Lula et le Parti des travailleurs. Lors du grand
rassemblement politique de Curitiba, Lula a partagé le podium
avec
les candidats à la présidence du Parti communiste du
Brésil (PCdoB),
Manuela d'Avila, et le Parti du socialisme et de la liberté
(PSOL),
Guilherme Boulos. Dans son discours, d'Avila a
déclaré : « Défendre
Lula n'est pas seulement la tâche du Parti des Travailleurs et
des
Lulistas, c'est la tâche de tous ceux qui défendent la
démocratie. » Boulos a dit qu'il est important
d'avoir un front uni de
gauche en ce moment même s'il y a des positions et des points de
vue
différents.
La campagne du droit de Lula d'être un candidat se déroule dans le contexte du recours croissant aux pouvoirs de police contre l'opposition populaire de la part des oligarques qui ont usurpé le pouvoir en 2016 en orchestrant un coup parlementaire contre la présidente Dilma Roussef. Cela a été fait afin d'imposer aux Brésiliens un ordre du jour corrompu inspiré de l'étranger et fait de privatisation, de coupures dans les programmes sociaux et de diktat auquel les travailleurs et leurs organisations résistent vigoureusement.
Ces pouvoirs de police sont notamment déployés par le biais des tribunaux qui sont utilisés contre Lula pour le disqualifier comme candidat à la présidence. La prochaine ronde de la lutte de Lula contre la persécution que lui fait subir un système judiciaire politisé aura lieu le 4 avril. C'est ce jour-là que la Cour suprême fédérale du Brésil va décider si elle accepte sa requête de demeurer en liberté jusqu'à ce que tous les appels devant des cours supérieures de sa condamnation pour des accusations de « corruption et de blanchiment d'argent » et de sa sentence de 12 ans d'emprisonnement, qui a été prononcée en l'absence de toute preuve, auront été entendus. [1] Quel que soit le résultat, Lula et ses supporters à l'échelle du pays se sont engagés à poursuivre leur lutte pour la justice et pour son droit d'être le candidat du PT aux élections présidentielles d'octobre.
En ce qui a trait aux attaques contre la caravane de Lula, qui sont attribuées aux milices armées souvent liées aux riches propriétaires fonciers de la région, le Département des relations internationales du PT écrit dans une lettre du 26 mars que les attaquants « essayaient, au moyen de fusils, de couteaux, de pierres, de fouets (un symbole de l'esclavage du XIXe siècle) et par d'autres moyens, de bloquer l'accès de la caravane aux municipalités de la région. Des gens, surtout des femmes, ont été battus avec la complicité de la police de l'État, qui en plus n'a pas empêché que les véhicules de la caravane soient frappés par des pierres et des engins pyrotechniques ou que les routes soient bloquées par des tracteurs, des camions et de la machinerie agricole. »
Depuis ce temps-là, pendant la nuit du 27
mars, les attaques se
sont intensifiées et des coups de feu ont été
tirés sur un des autobus
de la caravane dans l'État de Paraná. Les parlementaires
du PT ont
aussi émis une déclaration sur les
événements où ils disent que la
violence dirigée contre leur Parti et d'autres n'empêchera
pas le PT de
défendre le droit de Lula de se porter candidat.
« Nous dénonçons à la face du monde l'approfondissement de la rupture de la démocratie au Brésil, un processus qui est formé d'une série de mesures d'exception qui sont adoptées dans le contexte de la complaisance de l'État — la complicité, dirons plusieurs —, envers la croisade politique croissante qui est menée contre la gauche en général et contre le Parti des travailleurs (PT) en particulier.
« En tant que parlementaires élus par le
vote populaire pour
représenter les idéaux du Parti des travailleurs (PT),
nous allons
continuer à tenir des débats partout au pays et nous ne
serons
intimidés par personne. La campagne « Lula pour le
Brésil » va se
poursuivre jusqu'à la fin et défendre fermement le droit
de Lula de
briguer la
présidence aux élections d'octobre. »
Les forces populaires font aussi face à des
attaques qui prennent
la forme d'attaques ciblées contre des activistes sociaux et
politiques
dans lesquelles l'État est impliqué. Le 14 mars,
Marielle Franco, une
conseillère populaire du Parti pour le socialisme et la
liberté a été
assassinée froidement lorsque sa voiture a été
attaquée en plein Rio.
Elle est une femme noire de 39 ans qui a grandi dans les favelas
(les quartiers pauvres) de Rio qui a pris la défense des droits
et a critiqué publiquement les activités de police
militarisées
et la violence policière, en particulier contre les jeunes des favelas.
Lorsque le président putschiste Michel Temer a
mis les membres des
forces armées en charge de la sécurité publique
à Rio de Janeiro le 15 février,
les résidents des favelas ont riposté en mettant
sur pied leur
propre commission populaire de vérité pour surveiller les
actions
policières des militaires. Franco avait été
nommée rapporteure du
comité. Le général mis en charge a dit qu'il ne
voulait pas d'une autre
Commission de vérité qui enquêterait sur les abus
commis par les
militaires contre les droits de la personne.
Quatre jours avant son
assassinat, Franco avait critiqué publiquement le 41e
Bataillon de la
police militaire de Rio pour une série de meurtres d'adolescents
et
pour avoir terrorisé les résidents d'une des favelas
de la
ville la semaine d'avant. De grandes manifestations ont
été organisées
partout au Brésil et dans d'autres pays pour dénoncer
l'assassinat de
Marielle Franco et l'impunité avec laquelle d'autres comme elles
sont
attaqués et pour demander que les responsables de ces crimes
soient
trouvés et traduits en justice.
LML dénonce toutes ces attaques contre les forces populaires au Brésil, leurs dirigeants politiques, que ce soit par des actes de violence physique ou par la persécution de tout genre organisée par l'État, y compris par des processus constitutionnels, parlementaires et juridiques qui sont odieusement manipulés.
LML dénonce aussi ceux qui, de l'étranger, appuient ce gouvernement putschiste non élu, dont le Canada, et qui gardent le silence sur toute cette situation alors qu'ils organisent activement contre le gouvernement de la République bolivarienne du Venezuela et lancent les attaques les plus viles contre lui.
(Sources: Brasil Wire, Prensa Latina, Folha de Sao Paulo. Photos: Brasil de Fato, Media Ninja)
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