Numéro 3 - 27 janvier 2018
75e anniversaire de la victoire de
la bataille de Stalingrad
Gloire à ceux dont
l'héroïsme a défendu Stalingrad et changé
le cours de la Deuxième Guerre mondiale
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Un soldat soviétique
hisse le drapeau rouge de la victoire à Stalingrad, le 2
février 1943. (Colorisé
par
Olga
Shirnina)
CALENDRIER
D'ÉVÉNEMENTS
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75e
anniversaire
de
la
victoire
de
la
bataille
de Stalingrad
• Gloire à ceux dont
l'héroïsme a défendu Stalingrad et changé
le cours de la Deuxième Guerre mondiale
• L'importance de discuter de la signification
de cette victoire - Louis Lang
• Interprétations anticommunistes -
Yi
Nicholls
À titre d'information
• Un tournant décisif de la
Deuxième
Guerre
mondiale - George Allen
• L'évaluation de Staline de la bataille
de Stalingrad et du cours de la Guerre patriotique dans sa
troisième année
• La bataille de Stalingrad en bref
• Les réparations de la Deuxième
Guerre mondiale - Valentin Katasonov
• Les Britanniques trahissent leurs propres
convois transportant
du matériel pour aider les Soviétiques - Nikolay
Starikov
75e anniversaire de la victoire
de la bataille de Stalingrad
Gloire à ceux dont l'héroïsme a
défendu Stalingrad et changé le cours de la
Deuxième Guerre mondiale
À l'occasion du 75e anniversaire de la
victoire de la bataille de Stalingrad le 2
février 1943, le Parti communiste du Canada
(marxiste-léniniste) adresse ses félicitations les plus
chaleureuses à tous les descendants de ceux qui ont combattu et
vaincu les envahisseurs nazis qui ont attaqué Stalingrad
le 23
août 1942. La bataille s'est terminée par
l'encerclement et la capitulation d'une armée allemande
de 300 000 soldats. Cela a porté un coup mortel
à la Wehrmacht nazie. La victoire de la bataille de Stalingrad,
suivie d'une victoire décisive à Koursk, a
été le début d'une puissante contre-offensive qui
a repoussé les hitlériens
progressivement jusqu'à leur point de départ,
jusqu'à l'effondrement final du Troisième Reich à
Berlin
en 1945. La bataille a changé le cours de la
Deuxième Guerre mondiale en faveur des peuples
soviétiques et des peuples d'Europe et du monde.
Dans son discours du 6 novembre 1943 à
la célébration du 26e anniversaire de la
Grande Révolution d'Octobre, Joseph Staline a
évalué la bataille de Stalingrad comme suit :
La bataille de Stalingrad a
abouti à l'encerclement d'une armée allemande
de 300 000 hommes, à sa débâcle et
à la capture d'un tiers environ des troupes enveloppées.
Pour se faire une idée de l'étendue de la bataille, sans
précédent dans l'histoire, qui s'est
déroulée sur les champs de Stalingrad, il faut savoir
qu'à l'issue de cette
mêlée on a recueilli et enterré 147 200
soldats et officiers allemands tués et 46 700 soldats
et officiers soviétiques tués. Stalingrad a marqué
le déclin de l'armée fasciste allemande. On sait
qu'après la bataille de Stalingrad, les Allemands n'ont pu se
relever. [...]
Tous les peuples de l'Union
soviétique se sont unanimement levés pour la
défense de leur Patrie ; ils regardent à juste titre
la guerre pour le salut de la Patrie comme la cause commune de tous les
travailleurs, sans distinction de nationalité ni de confession.
Les politiciens hitlériens eux-mêmes voient maintenant
qu'ils se sont montrés
désespérément absurdes à vouloir
spéculer sur la division et les conflits entre les peuples de
l'Union soviétique. L'amitié des peuples de notre pays a
résisté à toutes les difficultés et
à toutes les épreuves de la guerre ; elle s'est
retrempée encore plus dans la lutte commune de tous les citoyens
soviétiques contre les envahisseurs fascistes. Là
est l'origine de la force de l'Union soviétique. (Vifs
applaudissements prolongés)
Aussi bien dans le cours de
la guerre qu'aux années de construction pacifique, le Parti de
Lénine, le Parti bolchevik, est apparu comme une force qui guide
et dirige le peuple soviétique. Aucun parti n'a
bénéficié ni ne bénéficie,
auprès des masses populaires, d'un aussi grand prestige que
notre Parti bolchevik. Et cela se conçoit. Sous la
direction du Parti bolchevik, les ouvriers, les paysans et les
intellectuels de notre pays ont conquis la liberté et
édifié la société socialiste. Aux jours de
la guerre pour le salut de la Patrie, le Parti nous est apparu comme
l'inspirateur et l'organisateur de la lutte du peuple contre les
envahisseurs fascistes. Le travail organisateur du Parti a réuni
en un
tout et dirigé vers un but commun tous les efforts des citoyens
soviétiques, en subordonnant toutes nos forces et tous nos
moyens à la mise en déroute de l'ennemi.
Au cours de la guerre le
Parti a resserré encore davantage ses liens avec le peuple, il
s'est associé encore plus étroitement aux grandes masses
de travailleurs. Là est l'origine de la force de notre
État. (Vifs applaudissements
prolongés)
Tableau de la bataille de Stalingrad (G. Marchenko)
Cette victoire révèle plusieurs
contrastes,
des profondeurs de la brutalité et de la barbarie des nazis, de
leur arrogance et vanité, aux sommets de la bravoure, de
l'héroïsme et de l'innovation des
Soviétiques. Mais elle a sans doute par-dessus tout
montré que l'affirmation
du droit d'être de Stalingrad face à l'agression nazie
exigeait l'organisation d'un
type nouveau, qui avait été créée en Union
soviétique sous la forme du parti communiste de type nouveau et
du pouvoir soviétique. La bataille a révélé
la qualité nouvelle de l'organisation et de la résistance
produite par le pouvoir des Soviets dans lequel le peuple et sa
direction ne font qu'un pour faire triompher la justesse de leur cause.
Leur but,
leur détermination et l'expression de leur volonté se
sont exprimés dans leurs actions, lorsqu'ils se sont
dressés pour défendre leur ville, leur patrie
soviétique et leur État ouvrier soviétique.
Aujourd'hui aussi, l'établissement d'un but et de
l'organisation capables de réaliser ce but est crucial pour
qu'on puisse renverser la situation en faveur des peuples. Pour
écarter les dangers auxquels elle fait face, l'humanité
exige aujourd'hui de nouvelles formes d'organisation, des
gouvernements antiguerre dans lesquels c'est le
peuple qui prend les décisions en son propre nom. Plus jamais
les peuples ne vont-ils remettre leur pouvoir décisionnel
à d'autres qui sont alors autorisés à agir
en leur nom mais ne le font pas. Au contraire, les soi-disant
représentants souverains des peuples représentent la
personne fictive de l'État qui gouverne le peuple au profit
d'intérêts privés et non des intérêts
que les peuples établissent eux-mêmes.
La forme du pouvoir et la forme de la direction doivent
correspondre à ce que requièrent les conditions
historiques qui sont apparues ces trente dernières années
depuis la chute de l'Union soviétique.
Les formes du passé, celles de la période
d'essor
de la révolution, convenaient aux
conditions qui appelaient à l'endiguement du fascisme nazi
coûte que coûte pour l'humanité. Il s'agissait d'une
période dans laquelle les
peuples avaient de leur côté la grande Union
soviétique comme fer de lance de la lutte pour la
victoire et pour inspirer les peuples du monde à agir de
même.
Aujourd'hui cependant, la révolution
connaît une période de repli. Ce sont les forces
impérialistes et réactionnaires qui ont l'initiative et
non les peuples du monde. Ces forces contre-révolutionnaires ont
formé des cartels et des coalitions internationaux qui
regroupent de puissants intérêts privés, lesquels
collaborent et rivalisent pour le
contrôle des ressources et des sphères d'influence du
monde et pour le pouvoir d'être les seuls décideurs, sur
une
base supranationale. Ce qu'elles ne peuvent
contrôler, elles cherchent à le détruire, comme on
le voit dans les invasions de pays souverains et dans les crimes
innommables qui
sont commis contre l'humanité et qui surpassent en
étendue et en brutalité les crimes hitlériens.
Elles
font tout cela en prétendant agir pour la cause de la
liberté, de la démocratie et de la paix, cette cause pour
laquelle les peuples du monde ont combattu pendant la Deuxième
Guerre mondiale et consenti le sacrifice suprême.
Aujourd'hui, alors que nous célébrons les
victoires du passé, il est nécessaire de discuter de la
signification de la victoire de la bataille de Stalingrad afin de
rendre les peuples capables de renverser la vague de la
contre-révolution qui frappe les peuples du monde en ce moment.
Les peuples doivent saisir l'initiative et renverser la situation en
leur faveur. Il faut renforcer l'opposition des peuples du monde
à la contre-révolution néolibérale et aux
guerres, aux agressions et aux crimes qui l'accompagnent afin qu'une
force puissante émerge des actes de résistance qui est
capable de mettre fin au pouvoir barbare des dirigeants d'aujourd'hui.
Ce numéro du LML rend hommage à
l'héroïsme des défenseurs de Stalingrad et à
leur dirigeants à l'occasion de la glorieuse victoire à
Stalingrad. Cliquer
ici pour voir la liste des événements
qui ont lieu à cette occasion.
Les soldats de l'Armée rouge célèbrent la victoire
à Stalingrad.
L'importance de discuter de la signification
de la victoire
- Louis Lang -
La victoire à Stalingrad a été
remportée grâce à la direction du Parti communiste
et de Staline et a changé le cours de l'histoire en Europe
et
dans le reste du monde. Pour éviter toute discussion à ce
sujet parmi la classe ouvrière et les peuples, les
impérialistes et réactionnaires « occidentaux
» disent que le communisme et le fascisme sont la même
chose.
L'objectif du monument anticommuniste
proposé à Ottawa et du démantèlement des
monuments qui ont été
construits dans les pays d'Europe de l'est pour honorer
l'héroïsme et les sacrifices de
l'Armée rouge et de l'Union soviétique pendant la
Deuxième Guerre mondiale est de priver les peuples d'une
conception
du monde qui leur permette de s'unir contre ceux qui font courir le
danger de guerre aujourd'hui. Pour réaliser cet objectif, ceux
qui sont au pouvoir prétendent que la démocratie
libérale est l'apogée des formes démocratiques de
gouvernement que les peuples peuvent atteindre.
Le fait qu'une telle conception soit promue illustre
l'importance de discuter de la signification de la victoire de la
bataille de Stalingrad et du rôle qu'ont joué
l'Armée rouge, les peuples de l'Union soviétique et leur
Parti communiste. Comment, par exemple, les peuples devraient-ils
répondre à la promotion qui est faite des mesures
agressives
prises sous la direction des États-Unis pour encercler la Russie
et à l'installation de forces extrémistes en Ukraine et
dans d'autres pays est-européens sur la base de la
mentalité de la Guerre froide qui dit que la Russie est l'ennemi
principal des peuples du monde. Les slogans voulant que les
États-Unis soient la nation indispensable ou qui appellent
à
redonner sa grandeur à l'Amérique, ou encore à la
Grande-Bretagne et à la Russie ou de faire du Canada un grand
pays, mettent tous un signe d'égalité entre ce qui est
appelé l'intérêt national et l'intérêt
égoïste des gens au pouvoir qui luttent pour le
contrôle afin d'écarter les menaces à leur propre
survie.
La conclusion la plus importante que Staline a
tirée sur ce qui a été crucial pour la victoire
à Stalingrad est que celle-ci n'aurait pas été
possible sans la mobilisation du peuple dans la résistance
contre les agresseurs. Dans son discours du 3 novembre 1943,
Staline a dit : « De toutes les armées du monde,
l'Armée rouge est
celle qui possède l'arrière le plus solide et le plus
sûr. Là est l'origine de la force de l'Union
soviétique. » Et cela a été rendu
possible par la direction du Parti communiste qui a mobilisé le
peuple pour qu'il prenne en main son propre objectif et organise pour
remporter la victoire sur cette base.
C'est cette force qui a produit la victoire de la
bataille de Stalingrad, qui a été reconnue
universellement comme le tournant décisif de la Deuxième
Guerre mondiale. Les forces nazies y ont subi une défaite dont
elles ne se sont jamais remises. Bien que plusieurs autres grandes
batailles devaient encore être menées, comme celle de
Koursk, la
bataille de Stalingrad a été un grand et historique
tournant décisif pour l'Europe et pour le monde dans son
ensemble.
Au prix de millions de vies et de la destruction de
tout ce qui avait été construit, dont les usines, les
fermes industrielles capables de nourrir la population sur une vaste
échelle et l'infrastructure la plus variée, on pouvait
maintenant entrevoir la fin de la guerre. Des millions de vies allaient
encore être sauvées par l'Armée rouge par la
libération de pays et de peuples entiers occupés par les
nazis. À cet égard, les camps de travail esclavagiste et
les camps de concentration ont été libérés
par l'Arnée rouge de concert avec les alliés, et
l'Armée rouge a défait systématiquement les forces
nazies dans sa route vers Berlin.
Les peuples doivent tirer les conclusions qui s'imposent
de l'histoire de la Deuxième Guerre mondiale et du rôle
historique
joué par l'Armée rouge et l'Union soviétique sous
la direction du Parti communiste et de Staline. Les conclusions qui
s'imposent sont celles qui contribuent à la lutte pour
écarter les dangers auxquels les peuples font face
aujourd'hui.
Interprétations anticommunistes
- Yi Nicholls -
Plusieurs intellectuels et experts médiatiques
utilisent le 75e anniversaire de la bataille de Stalingrad pour
dénigrer le communisme, laisser libre cours à leurs
préjugés et à leurs craintes ou présenter
des stéréotypes dogmatiques. Ce genre de propos, en plus
d'exposer l'ignorance de ceux qui les tiennent, crée un cadre de
référence
anticommuniste qui empêche les jeunes Canadiens de chercher la
vérité dans les faits et de penser par eux-mêmes.
Une visite récente au Musée canadien de
la guerre à Ottawa pour y voir le char d'assaut T-34, produit
pour la première fois en 1940, qui fait partie de la
collection, en a donné un bon exemple. Un guide était en
train d'expliquer le rôle qu'a joué le T-34,
également appelé le char d'assaut de Staline, en
décrivant plusieurs de ses
caractéristiques qui étaient remarquables pour
l'époque et le rendaient très supérieur aux chars
d'assaut produits par les Allemands, les Américains, les
Britanniques ou par n'importe qui d'autre. En plus, grâce
à leurs innovations, les Soviétiques ont
été capables de produire plusieurs autres types de chars
d'assaut. « Évidemment », a ajouté le
guide, « tout cela a été fait par une main-d'oeuvre
esclave ».
Le célèbre char d'assaut soviétique T-34/85
était un des véhicules blindés produits par
l'usine de tracteurs de Stalingrad. On peut voir ici une unité
encore fonctionnelle au Musée canadien de la guerre à
Ottawa, où l'on peut lire à son sujet : « L'un des
meilleurs chars d'assaut jamais construits, le T-34/85 était peu
coûteux, mécaniquement fiable et doté d'une armure
lourde et d'un puissant canon. Les premiers modèles du T-34 ont
généralement déclassé les chars d'assaut
allemands. »
Toute la Russie et toute l'Union soviétique se
sont levées pour contribuer à la victoire lors de la
guerre antifasciste. Staline a brillamment fait déplacer toutes
les installations industrielles clés loin des lignes ennemies et
a appelé les ouvriers à garantir les approvisionnements
et le matériel dont les troupes et la population, y compris
eux-mêmes,
avaient besoin pour l'emporter. Ils ont soutenu le peuple russe et les
autres peuples soviétiques et ont équipé les
combattants de l'Armée rouge en mobilisant toutes les ressources
humaines de manière à assurer un résultat
favorable à eux-mêmes et aux peuples du monde. C'est dans
le cours de cela que toutes sortes d'innovations brillantes
ont été réalisées, y compris le T-34 qui a
brisé le mythe de la supériorité du Panzer
allemand et la terreur que les divisions Panzer ont tenté
d'exercer sur le moral des forces antifascistes. Voilà la
véritable histoire de la création du tank de Staline.
Elle démontre à quel point est pathétique
l'interprétation anticommuniste qui reconnaît les
succès à
contrecoeur mais s'empresse d'ajouter qu'ils ont été
accomplis au prix d'une « main-d'oeuvre
esclave » !
C'est une répétition pathétique de
la vieille litanie anticommuniste proférée par ceux qui
ont été témoins des réalisations de
l'édification socialiste sous Staline, dont des hommes et des
femmes honnêtes du monde entier ont fait l'éloge, mais qui
sont incapables d'admettre que ces réalisations ont
été faites grâce au socialisme et au contrôle
du
pouvoir décisionnel par les travailleurs. Ils disent que les
réalisations ont été accomplies au «
prix » de la création d' « une main-d'oeuvre
esclave ».
La main-d'oeuvre esclave a créé le
système capitaliste moderne et a rendu beaucoup de ses familles
dirigeantes et leurs descendants - les strates
privilégiées des dirigeants d'aujourd'hui - riches
à craquer. Eux-mêmes et leur suite de courtisans et
d'experts continuent de récolter les bénéfices des
arrangements qui ont été établis et continuent de
l'être sur le dos des peuples asservis. Ce sont eux qui
continuent de dénigrer le communisme et de répandre le
venin anticommuniste aujourd'hui.
Ce guide au musée de la guerre représente
en microcosme ce à quoi la conception du monde anticommuniste
anglo-canadienne ne peut pas faire face, c'est-à-dire ce que le
communisme représente réellement et la
nécessité de l'appliquer comme une théorie
éclairée et un guide à l'action dans les nouvelles
circonstances historiques que nous vivons
aujourd'hui.
Aujourd'hui, la situation
n'est pas la même ni même semblable à ce
qu'elle était à l'époque de la Deuxième
Guerre
mondiale. C'était une période de révolution dont
le rempart était l'Union soviétique. Les peuples de
l'Union soviétique, les peuples d'Europe, de Chine et d'autres
pays asiatiques, ainsi que des États-Unis et d'autres
peuples alliés, ont fait d'énormes sacrifices pour
contenir le fascisme nazi et le militarisme japonais. Avec la victoire
du front antifasciste, toute l'humanité a marché au son
de la liberté, de la démocratie et de la paix, et les
démocraties populaires ont été établies
partout où les communistes détenaient ou ont
été capables d'établir le pouvoir
populaire.
Aujourd'hui la situation en est une de repli de la
révolution où des cartels et des coalitions
internationales constitués de puissants intérêts
privés supranationaux se concertent et rivalisent pour le
contrôle, notamment celui du pouvoir politique des
États-nations souverains. Ce qu'ils ne peuvent pas
contrôler, ils cherchent à le détruire. Ce sont eux
qui déclarent quel est « le prix » qu'il vaut
la peine de payer pour défendre leur liberté de voler,
piller et de rôder partout.
Aujourd'hui, nous faisons face à une situation
complexe, dangereuse et difficile qui nécessite une analyse et
des actions avec analyse. Ce besoin ne peut pas être
supplanté par l'imposition de scénarios du passé
à la situation actuelle. Aujourd'hui, les fronts des peuples
contre la guerre doivent s'efforcer de prendre la forme de
gouvernements
antiguerre édifiés sur une nouvelle base historique,
conforme aux besoins de l'époque. Ce qu'ils ont en commun avec
les organisations de résistance formées pendant la
Seconde Guerre mondiale, c'est que ces formations doivent permettre au
peuple de se placer au centre de l'équation d'une manière
qui permette à toute l'humanité de renverser la
situation en sa faveur.
Malgré la vision anticommuniste qui
imprègne la pensée et les actions des
impérialistes, les peuples du monde sont toujours tournés
vers l'avenir, cherchent des moyens de se sortir du cauchemar
d'insécurité créé par les dirigeants, dont
les graves menaces à la cause de la paix. Ils s'attendent encore
à ce que les communistes dirigent en
trouvant un moyen d'avancer qui les empêche de tomber dans
l'abîme dans lequel les impérialistes plongent
l'humanité entière.
Participer à apprendre de façon
honnête ce qu'a été la victoire de la bataille de
Stalingrad peut nous aider à reconnaître que c'est
précisément grâce à la direction du Parti
communiste et de Staline que l'Armée rouge et les peuples
de l'Union soviétique ont pu s'unir, agissant eux-mêmes en
dirigeants, pour accomplir leurs actes qui ont défié la
mort. Staline et le Parti bolchevik avaient vu la menace venir des
années auparavant et avaient préparé l'Union
soviétique et ses peuples à se défendre contre
l'agression future, et notamment à gagner du temps par le
Traité Molotov-Ribbentrop et profiter de ce temps pour mettre
tout le pays à contribution pour construire les capacités
défensives
dont ils avaient besoin et ensuite les moyens de passer à
l'offensive et d'arracher la victoire.
Ils ont été capables de se battre avec le
plus grand dévouement parce que leur cause était
fondée sur l'esprit profond de l'internationalisme
prolétarien qui imprègne le communisme - l'unité
des travailleurs et des peuples opprimés de tous les pays. Les
peuples soviétiques ont été capables d'assumer
leur responsabilité envers eux-mêmes et
envers l'humanité grâce à la direction du Parti
communiste et de Staline.
C'est cela que les interprétations
anticommunistes de la victoire de la bataille de Stalingrad veulent
cacher. La vision anticommuniste révèle à quel
point ses partisans sont ignorants et pathétiques dans leur
tentative de sauver leur propre règne de l'extinction.
À
titre
d'information
Moment décisif de la Deuxième Guerre
mondiale
- George Allen -
Les soldats de l'Armée rouge célèbrent la
capitulation de la 6e armée allemande
le 2 février 1943.
L'historique victoire
soviétique à Stalingrad, le 2
février 1943, marque le tournant de la Deuxième
Guerre mondiale. Le 22 juin 1941, les Allemands avaient
envahi traîtreusement l'Union soviétique. L'Union
soviétique affrontait 257 divisions ennemies
de 10 000 à 15 000 soldats
chacune, dont 207 allemandes, la plus grande armée jamais
massée sur un seul front. En octobre 1942, les
armées nazies qui se trouvaient à 120 km à
peine
de Moscou avaient fait irruption dans Stalingrad et
pénétré les contreforts du Caucase pour s'emparer
des importants champs pétrolifères. Mais même en
ces jours terribles,
l'armée et le peuple soviétiques, dirigés par
Staline, ont trouvé la force d'arrêter l'ennemi et de lui
porter des coups féroces. Rapidement, ils ont inversé le
cours des événements. Les troupes soviétiques sont
passées à l'offensive et ont redoublé leurs coups
puissants contre les Allemands, d'abord à Stalingrad, puis
à Koursk.
Le prélude de la bataille de Stalingrad a
commencé le 27 juillet 1942. La 4e armée
blindée allemande avait franchi le Don au nord de Stalingrad et,
attaquant vers l'est, avait coupé le chemin de fer
Stalingrad-Salsk. Stalingrad est située sur un grand
méandre de la Volga et les Allemands dirigeaient leur attaque
principale
vers la Volga pour essayer de déborder la 64e armée
soviétique et l'ensemble du front de Stalingrad. Les Allemands
avaient prévu une attaque terrestre en pince sur Stalingrad,
avec la 6e armée allemande descendant du nord et la 4e
armée blindée remontant du sud.
Après un mois de très durs combats contre
les défenses soviétiques qui luttaient avec acharnement,
la 6e armée allemande a réussi finalement à
franchir le Don le 23 août et à atteindre la
périphérie nord de Stalingrad plus tard le même
jour. Les
armées hongroises, italiennes, croates, roumaines,
alliées des Allemands, étaient à
environ 60 km de Stalingrad. La ville était aussi à
portée des bases aériennes allemandes situées sur
le territoire soviétique occupé. Ainsi, les avions de
Luftflotte 4, une des principales divisions de la Luftwaffe,
étaient en mesure d'attaquer la ville, de jour et de nuit, avec
ses bombardiers, ses bombardiers en piqué et ses avions de
chasse, essayant en vain de la terroriser et de la forcer à
capituler.
En même temps, le 14e Panzerkorps avait
ouvert une brèche étroite entre le corps principal de
la 6e armée allemande et le faubourg nord de Stalingrad sur
la Volga, tandis que dans le sud, la résistance
soviétique féroce avait arrêté la 4e
armée blindée et l'empêchait d'avancer. Le 29
août, la 4e armée blindée
débouchait sur les arrières des 62e et 64e
armées soviétiques. Les Allemands tentèrent de
couper la 62e armée, mais une contrattaque vigoureuse de
l'armée soviétique lui a permis de se replier vers
Stalingrad. La 6e armée allemande a repris son offensive
le 2 septembre, faisant la jonction avec la 4e armée
blindée le lendemain. Plus les Allemands se rapprochaient de
Stalingrad, plus les combats devenaient intenses et plus les Allemands
subissaient de lourdes pertes.
Des membres du 1077e Régiment antiaérien,
une unité appartenant au corps régional de
Stalingrad des Forces soviétiques de la Défense
aérienne. Le régiment, comme beaucoup d'unités
antiaériennes, était composé presque
entièrement de jeunes femmes volontaires. En août 1942, le
régiment a livré un combat sans merci contre les
troupes allemandes qui avançaient. En deux jours, elles ont
combattu seules et jusqu'à la mort, détruit ou
endommagé 83 chars d'assaut et 15 autres véhicules et
abattu 14 avions.
Le 12 septembre, les Allemands sont entrés
dans Stalingrad et les combats dans la ville ont commencé le
lendemain. Des combats acharnés ont fait rage pour chaque
centimètre de terrain, chaque rue, maison, cave et escalier. Les
Soviétiques avaient transformé les immeubles, les usines,
les entrepôts, les maisons et les bâtiments
administratifs en fortifications hérissées de
mitrailleuses, de fusils antichars, de mortiers, de mines, de
barbelés, défendues par des tireurs d'élite et de
petites unités de mitrailleurs et de grenadiers
entraînés aux combats de maison à maison. Une
même place pouvait changer de main plusieurs fois en une
journée. Les combats pour l'aciérie
Octobre rouge, l'usine de tracteurs Dzerjinski et l'usine d'armement
Barrikady sont devenus légendaires dans le monde entier. Comme
déclaraient les combattants soviétiques : « La
terre de la Volga est devenue glissante de sang et les Allemands y ont
trouvé une pente glissante vers la mort. »
Les soldats soviétiques défendent l'aciérie
Octobre rouge.
Le 19 novembre, après deux mois de combats
héroïques dans la ville, l'Armée rouge lance
l'opération Uranus, une contre-offensive massive sur deux fronts
contre les flancs de la 6e armée allemande. Ces lignes
étaient occupées surtout par des forces roumaines,
hongroises, croates et italiennes. La contre-offensive commença
par un
bombardement de 80 minutes presque entièrement
dirigé contre les unités non allemandes protégeant
les flancs allemands. Les Allemands ont tenté de les renforcer
avec le 48e Panzerkorps, mais ils ont été vite
balayés. Les forces soviétiques mettent en déroute
les Roumains,
qui se trouvaient dans l'axe de progression de l'offensive
soviétique, et
encerclent les forces allemandes le 23 novembre.
L'opération Uranus permit l'encerclement de 250 000
à 300 000 soldats ennemis dans une zone large
de 50 km d'est en ouest et longue de 40 km du nord au sud.
La 6e armée et les vestiges de la 4e
armée blindée allemande sont désormais
piégés dans Stalingrad. Hitler ordonne à
la 6e armée de tenir ses positions plutôt que de
tenter une percée. Dans les semaines qui suivent, Stalingrad est
presque entièrement reprise par les Soviétiques.
Le 12 décembre, les
Allemands lancent l'opération Orage d'hiver pour tenter de
sauver leur 6e armée piégée. Cette
opération est un échec. Cela a mené
à un siège qui a duré presque 2 mois durant
lesquels les forces soviétiques
lancent des mouvements en tenaille au nord et au sud pour resserrer
l'anneau d'acier inébranlable sur la 6e armée
allemande
assiégée. Le 8 janvier 1943, les forces
soviétiques donnent un ultimatum
de capitulation à la 6e armée, soulignant la
situation désastreuse dans laquelle elle se trouve. Les
Allemands rejettent cet ultimatum mais, après avoir subi encore
plus de pertes, capitulent finalement le 2
février 1943.
L'évaluation de Staline de la bataille de
Stalingrad
et du cours de la Guerre patriotique
dans sa troisième année
Extraits du discours prononcé par Joseph
Staline le 6 novembre 1943 pendant la troisième
année de la Guerre patriotique, à la séance
solennelle du Soviet des députés des travailleurs de
Moscou, élargie aux organisations sociales et du Parti.
***
1. L'année d'un tournant radical dans la marche
de la guerre
Joseph Staline en 1943
|
[...] Du point de vue purement militaire, la
défaite des troupes allemandes sur notre front, à la fin
de cette année, était décidée d'avance par
deux événements de la plus haute importance : la
bataille de Stalingrad et la bataille de Koursk.
La bataille de Stalingrad a abouti à
l'encerclement d'une armée allemande de 300 000
hommes, à sa débâcle et à la capture d'un
tiers environ des troupes encerclées. Pour se faire une
idée de l'étendue de la bataille, sans
précédent dans l'histoire, qui s'est
déroulée sur le champ de bataille de Stalingrad, il faut
savoir qu'à l'issue de
cette mêlée on a recueilli et
enterré 147 200 soldats et officiers allemands
tués et 46 700 soldats et officiers soviétiques
tués. Stalingrad a marqué le déclin de
l'armée fasciste allemande. On sait qu'après la bataille
de Stalingrad, les Allemands n'ont pu se relever.
En ce qui concerne la bataille de Koursk, elle s'est
terminée par la débâcle des deux principaux groupes
assaillants des troupes fascistes allemandes et par une
contre-offensive de nos troupes, qui s'est transformée, par la
suite, en une puissante offensive d'été de l'Armée
rouge. La bataille de Koursk a débuté par une offensive
des Allemands,
par le nord et le sud, contre Koursk. Ce fut une suprême
tentative des Allemands pour réaliser une grande offensive
d'été et, en cas de succès, reconquérir ce
qui avait été perdu.
On sait que cette offensive a avorté.
L'Armée rouge n'a pas seulement repoussé l'offensive des
Allemands, mais à son tour elle est passée à
l'offensive et, par plusieurs coups successifs portés durant la
période d'été, elle a rejeté au-delà
du Dniepr les troupes fascistes allemandes.
Si la bataille de Stalingrad annonçait le
déclin de l'armée fasciste allemande, la bataille de
Koursk l'a placée devant une catastrophe. Enfin cette
année a marqué un tournant parce que l'offensive
victorieuse de l'Armée rouge a foncièrement
aggravé la situation économique, politique et militaire
de l'Allemagne fasciste, en la plaçant en face
d'une crise profonde s'il en fut.
Les Allemands comptaient réaliser, durant
l'été dernier, une offensive victorieuse sur le front
soviéto-allemand, afin de recouvrer ce qu'ils avaient perdu, et
de relever leur prestige compromis en Europe. Mais l'Armée rouge
a déjoué les calculs des Allemands et repoussé
leur offensive ; elle est passée elle-même à
l'offensive et a rejeté
les Allemands vers l'ouest. C'est ainsi qu'elle a ruiné le
prestige des armes allemandes.
Les Allemands comptaient pouvoir s'orienter vers une
guerre de longue haleine ; ils se sont mis à construire des
lignes de défense et des « remparts », en
proclamant hautement que leurs nouvelles positions étaient
imprenables. Mais là encore l'Armée rouge a
déjoué les calculs des Allemands, rompu leurs lignes et
leurs «
remparts ». Elle continue avec succès son avance sans
leur laisser le temps de s'organiser pour faire traîner la guerre.
Les Allemands comptaient pouvoir redresser la situation
sur le front au moyen de la mobilisation « totale ».
Mais là encore les événements ont
déjoué les calculs des Allemands. La campagne
d'été a déjà dévoré les deux
tiers des hommes « totalement » mobilisés, et
cependant l'on ne voit guère que cette circonstance ait
amélioré
en quoi que ce soit la situation de l'armée fasciste allemande.
Il se peut qu'il faille proclamer encore une mobilisation «
totale », et il n'y a pas lieu de supposer que la reprise
d'une pareille mesure ne conduise un certain État à un
désastre « total ». (Vifs applaudissements)
Les Allemands comptaient tenir solidement l'Ukraine
pour ravitailler en produits agricoles ukrainiens leur armée et
leur population, et en houille du Donetz les usines et le transport
ferroviaire desservant l'armée allemande. Mais là encore
ils ont été pris de court. À la suite de
l'offensive victorieuse de l'Armée rouge, les Allemands ont
perdu
non seulement la houille du Donetz, mais les régions les plus
riches en blé de l'Ukraine, et il n'y a pas lieu de supposer
qu'ils ne perdent dans un proche avenir le reste de l'Ukraine. (Vifs
applaudissements)
On conçoit que toutes ces erreurs de calcul ne
pouvaient manquer d'aggraver, et elles ont effectivement aggravé
à fond la situation économique, politique et militaire de
l'Allemagne fasciste. L'Allemagne fasciste traverse une crise profonde.
Elle est placée devant la catastrophe.
2. L'aide du peuple au front
Célébrations de masse à Stalingrad suite à
la victoire durement remportée contre l'armée fasciste
allemande, le 2 février 1943
Les succès de l'Armée rouge
auraient été impossibles sans l'appui du peuple, sans le
travail plein d'abnégation des citoyens soviétiques dans
les fabriques et les usines, dans les charbonnages et les mines de
métaux, dans les transports et l'agriculture. Dans les dures
conditions de la guerre, le peuple soviétique a su pourvoir son
armée du
minimum nécessaire, et il a perfectionné sans cesse son
matériel de guerre. Pendant toute la durée de la guerre,
l'ennemi n'a pas pu surpasser notre armée pour la qualité
de l'armement. En même temps, notre industrie a fourni au front
une quantité incessamment accrue de matériel de guerre.
L'année écoulée a marqué un
tournant non seulement dans la marche des opérations militaires,
mais aussi dans l'activité de notre arrière. Nous
n'avions plus à envisager des tâches telles que
l'évacuation des entreprises vers l'est et l'aménagement
de l'industrie en vue de la fabrication des armements. L'État
soviétique possède aujourd'hui une
économie de guerre bien agencée et qui est en progression
rapide. Par conséquent, le peuple a pu concentrer tous ses
efforts pour augmenter la production de l'armement et le perfectionner
de façon progressive, surtout les chars, les avions, les canons,
l'artillerie automotrice. Sur ce point nous avons réalisé
des succès appréciables. L'Armée rouge,
forte de l'appui du peuple tout entier, a reçu sans
à-coups son matériel de guerre ; elle a
déchargé sur l'ennemi des millions de bombes, de mines et
d'obus ; mis en jeu des milliers de chars et d'avions. On peut
dire avec juste raison que le travail plein d'abnégation des
citoyens soviétiques à l'arrière s'inscrira dans
l'histoire, à côté de
la lutte héroïque de l'Armée rouge, comme un exploit
sans exemple du peuple pour la défense de la Patrie. (Longs
applaudissements)
Les ouvriers de l'Union soviétique qui, aux
années de construction pacifique, avaient créé une
industrie socialiste puissante, hautement développée, ont
déployé dans la guerre pour le salut de la Patrie une
activité intense et féconde pour aider le front ; ce
faisant, ils ont fait preuve d'un véritable héroïsme
au travail.
Tout le monde sait que, dans la guerre contre l'URSS,
les
hitlériens disposaient non seulement de l'industrie allemande
fortement développée, mais de l'industrie assez puissante
des pays vassaux et occupés. Et cependant les hitlériens
n'ont pas pu maintenir la supériorité numérique en
matériel de guerre, supériorité qu'ils
possédaient au début de
la guerre contre l'Union soviétique. Si aujourd'hui l'ancienne
supériorité de l'ennemi en chars, avions, mortiers,
pistolets-mitrailleurs a été liquidée ; si
aujourd'hui notre armée n'éprouve pas un sérieux
manque d'armes, de munitions et d'équipement, c'est là
avant tout le mérite de notre classe ouvrière. (Vifs
applaudissements
prolongés)
Les paysans de l'Union soviétique qui, aux
années de construction pacifique ont, sur la base du
régime kolkhozien, transformé l'agriculture
arriérée en une économie agricole d'avant-garde,
ont manifesté pendant la guerre pour le salut de la Patrie une
haute conscience des intérêts du peuple, sans
précédent dans l'histoire de la paysannerie.
Leur travail plein d'abnégation pour prêter une aide au
front a montré que la paysannerie soviétique
considère la guerre actuelle contre les Allemands comme sa
propre cause, comme une guerre pour sa vie et sa liberté.
On sait que l'invasion des hordes fascistes avait
temporairement enlevé à notre pays les importantes
régions agricoles de l'Ukraine, du Don et du Kouban. Et
cependant nos kolkhoz et nos sovkhoz ont, sans à-coups
sérieux, approvisionné en vivres l'armée et le
pays. Certes, sans le système des kolkhoz, sans le travail plein
d'abnégation des
kolkhoziens et kolkhoziennes, nous n'aurions pu résoudre ce
problème ardu. Si, à la troisième année de
guerre, notre armée ne manque point de vivre ; si la
population est approvisionnée en produits alimentaires et
l'industrie en matières premières, cela atteste la force
et la vitalité du système des kolkhoz, le patriotisme de
la paysannerie
kolkhozienne. (Longs applaudissements)
Nos transports, avant tout les transports ferroviaires
ainsi que les transports fluviaux, maritimes et automobiles, ont
joué un grand rôle dans l'organisation de l'aide au front.
On sait que les transports sont le moyen de liaison le plus important
entre l'arrière et le front. On peut produire une grande
quantité d'armes et de munitions, mais si on ne
les fait pas parvenir en temps voulu sur le front au moyen des
transports, ils risquent de rester un poids mort pour le front. Il faut
dire qu'en ce qui concerne l'acheminement opportun des armes, des
munitions, des vivres, des effets d'équipement, etc., sur le
front, les transports jouent un rôle décisif. Et si,
malgré les difficultés du temps de guerre et
le manque de combustible, nous avons cependant réussi à
fournir au front tout ce qui lui était nécessaire, c'est
là avant tout le mérite de nos ouvriers et
employés des transports. (Longs applaudissements)
Nos intellectuels ne le cèdent en rien ni
à la classe ouvrière ni à la paysannerie, pour ce
qui touche l'aide au front. Les intellectuels soviétiques
travaillent avec dévouement pour la défense de notre
pays ; ils perfectionnent sans cesse les armements de
l'Armée rouge, la technique et l'organisation de la production.
Ils aident les ouvriers et
les kolkhoziens à développer l'industrie et
l'agriculture ; ils font progresser la science et la culture
soviétiques dans les conditions de la guerre. Cela fait honneur
à nos intellectuels. (Longs applaudissements)
Tous les peuples de l'Union soviétique se sont
unanimement levés pour la défense de leur Patrie ;
ils regardent à juste titre la guerre pour le salut de la Patrie
comme la cause commune de tous les travailleurs, sans distinction de
nationalité ni de confession. Les politiciens hitlériens
eux-mêmes voient maintenant qu'ils se sont montrés
désespérément absurdes à vouloir
spéculer sur la division et les conflits entre les peuples de
l'Union soviétique. L'amitié des peuples de notre
pays a résisté à toutes les
difficultés et à toutes les épreuves de la
guerre ; elle s'est retrempée encore plus dans la lutte
commune de tous les citoyens soviétiques contre les envahisseurs
fascistes. Là est l'origine de la force de l'Union
soviétique. (Vifs applaudissements prolongés)
Aussi bien dans le cours de la guerre qu'aux
années de construction pacifique, le Parti de Lénine, le
Parti bolchevik, est apparu comme une force qui guide et dirige le
peuple soviétique. Aucun parti n'a
bénéficié ni ne bénéficie,
auprès des masses populaires, d'un aussi grand prestige que
notre Parti bolchevik. Et cela se conçoit. Sous la
direction du Parti bolchevik, les ouvriers, les paysans et les
intellectuels de notre pays ont conquis la liberté et
édifié la société socialiste. Aux jours de
la guerre pour le salut de la Patrie, le Parti nous est apparu comme
l'inspirateur et l'organisateur de la lutte du peuple contre les
envahisseurs fascistes. Le travail organisateur du Parti a réuni
en un
tout et dirigé vers un but commun tous les efforts des citoyens
soviétiques, en subordonnant toutes nos forces et tous nos
moyens à la mise en déroute de l'ennemi. Au cours de la
guerre, le Parti a resserré encore davantage ses liens avec le
peuple, il s'est associé encore plus étroitement aux
grandes masses de travailleurs. Là est l'origine de la force
de notre État. (Vifs applaudissements prolongés)
La guerre actuelle a confirmé avec la plus
grande vigueur les paroles que l'on connaît de Lénine, qui
dit que la guerre est une mise à l'épreuve de toutes les
forces matérielles et morales de chaque peuple. L'histoire des
guerres nous apprend que seuls ont pu soutenir cette épreuve les
États qui s'étaient révélés plus
forts que leurs adversaires,
quant au développement et à l'organisation de
l'économie, quant à l'expérience, à la
maîtrise et à l'esprit combatif de leurs troupes, à
la fermeté et à l'unité du peuple pendant toute la
durée de la guerre. Tel est précisément notre
État.
L'État soviétique n'a jamais
été aussi solide et inébranlable qu'aujourd'hui,
en cette troisième année de la guerre pour le salut de la
Patrie. Les leçons de la guerre attestent que le régime
soviétique ne s'est pas seulement révélé la
meilleure forme d'organisation de l'essor économique et culturel
du pays pendant les années de construction
pacifique, mais aussi la meilleure forme de mobilisation de toutes les
forces du peuple en vue de la riposte à infliger à
l'ennemi en temps de guerre. Au bout d'une courte période
historique, le pouvoir soviétique, créé il y
a 26 ans, a fait de notre pays une forteresse indestructible. De
toutes les armées du monde, l'Armée rouge est celle qui
possède l'arrière le plus solide et le plus sûr.
Là est l'origine de la force de l'Union soviétique. (Vifs
applaudissements
prolongés)
[...]
La bataille de Stalingrad en bref
Vue de Stalingrad aujourd'hui
(rebaptisée Volgograd en 1961), le complexe commémoratif
de la Bataille de Stalingrad au premier plan. Stalingrad fut
reconstruite a une vitesse record après sa destruction par les
nazis.
Chronologie de Stalingrad
La ville qui allait devenir Stalingrad a
été fondée en 1589 et s'appelait Tsaritsyn,
en l'honneur des tsars de Russie. Pendant la Guerre civile russe
de 1918 à 1920, cette ville et ce port importants ont
été âprement disputés entre les forces
bolchéviques et l'Armée blanche. Pour rendre hommage au
rôle joué par Joseph Staline qui a dirigé les
bolchéviques à la victoire à cet endroit, la ville
fut renommée Stalingrad en 1925. Après la guerre
civile, la ville s'est développée en un centre important
de l'industrie lourde et est devenue un centre de transport ferroviaire
tout en gardant sa vocation portuaire. C'était là
l'objectif du programme
soviétique d'industrialisation de l'URSS afin de non seulement
améliorer l'économie, mais de faire en sorte que le pays
ait tous les moyens à sa disposition pour se défendre
contre les agressions militaires étrangères. En ce sens,
Stalingrad avait une grande importance militaire et stratégique.
Le 22 juin 1941, les forces de l'Axe
déclenchent l'opération Barbarossa
Les nazis et leurs alliés
européens ont déclenché l'opération
Barbarossa pour envahir l'Union soviétique le 22
juin 1941, avec près de quatre millions de soldats
divisés en groupes d'armées Nord, Centre et Sud. Le
groupe
d'armées Nord avait reçu comme mot d'ordre de prendre
Léningrad et le groupe d'armées Centre de
prendre Moscou. Le groupe d'armées Sud devait occuper l'Ukraine
et le Caucase afin de priver les peuples soviétiques
d'importantes terres agricoles et de la production
pétrolière pour ensuite se diriger vers Stalingrad
à l'est.
Barbarossa comprenait aussi l'opération Typhon,
lancée le 2 octobre 1941, durant laquelle le groupe
d'armées du Centre donnait l'assaut à Moscou. Il ne s'est
pas rendu jusqu'à la ville en raison des conditions hivernales
et du manque d'approvisionnements. L'Armée rouge a mené
sa contrattaque le 5 décembre 1941
et l'Allemagne a subi sa première retraite majeure de la
Deuxième Guerre mondiale. Le fait que Barbarossa n'ait pas
été capable d'obtenir une victoire rapide sur les
Soviétiques à l'aide de la guerre éclair —
blitzkrieg — a limité l'étendue des opérations
allemandes à venir.
Des blindés allemands de l'opération Typhon
paralysés dans la neige
L'Armée rouge contrattaque les forces allemandes près
de Moscou en décembre 1941.
Le Cas Bleu/Opération Brunswick
Il s'agit d'une opération estivale
lancée le 28 juin 1942 dans l'intention de prendre le
contrôle des champs de pétrole et des terres agricoles du
Caucase afin d'approvisionner l'armée allemande après que
l'armée britannique eut imposé un blocus maritime qui
interceptait les approvisionnements provenant des Amériques. Les
Allemands ont ciblé les champs pétroliers de Bakou,
Maïkop et Grozny, lesquels produisaient plus de 80 % du
pétrole soviétique (indiqués A sur la carte),
tandis que les attaques contre Voronezh (B) et Stalingrad (C) visaient
à protéger leurs flancs au nord.
Du 20 juillet au 8 août 1942
Le 20 juillet 1942, la 6e
Armée allemande a attaqué les 62e et 64e
armées soviétiques et les avait presque encerclées
au 8 août 1942. Les forces soviétiques ont
réussi à empêcher l'encerclement et se replient sur
des positions défensives autour de
Stalingrad.
Début de la bataille de Stalingrad le 23
août 1942
Le bombardement de Stalingrad, le 23 août 1942
Les Allemands commencent leur assaut contre
Stalingrad le 23 août 1942 avec un raid aérien
massif à 16 h de plus de 1 000 avions au cours
duquel 40 000 civils sont tués en un seul raid. Les
pertes soviétiques ont été très lourdes,
mais la direction militaire et politique soviétique a
donné l'ordre
« Pas un pas en arrière ! » qui a
empêché l'effondrement complet.
Les restes de la fontaine montrant les enfants dansant le khovorod,
avec, en arrière-plan, des édifices en feu, est l'une des
images les plus connues du raid aérien allemand dont la force
destructive a tué plus de 40 000 civils.
La guerre des rats, du 12 septembre au 9
novembre 1942
Les soldats de l'Armée rouge engagés dans les combats de
rue qui ont marqué la « guerre des rats » et
épuisé l'armée allemande à Stalingrad.
Cette période la plus intense de la
bataille de Stalingrad a commencé à la
mi-septembre 1942. Les Allemands ont appelé ces combats
féroces Rattenkreig
(guerre des rats). Le général Vassili Tchouïkov a
été
nommé
à la tête de la 62e armée, avec moins
de 100 chars d'assaut et 20 000 troupes mal
entraînées contre une force de l'Axe de plus
de 100 000 hommes bien entraînés. Mais il a
maintenu la première ligne à l'intérieur
de 50 mètres des Allemands pour pallier leur
supériorité aérienne et a placé des tireurs
d'élite à toutes les positions stratégiques. Il
a commandé des combats de rue corps à corps pour
affaiblir
les
attaquants, ce qui limitait aussi le recours aux véhicules
blindés et aux frappes d'artillerie par les Allemands. La
tactique allemande célèbre du blitzkrieg a
été ainsi rendue inopérante.
Vasily Zaitsev (à gauche) et ses camarades tireurs
d'élite en tenue de camouflage d'hiver à Stalingrad ; ils
ont innové durant la bataille les tactiques des tireurs
embusqués. Ils excellaient à tuer les
officiers allemands, ce qui a beaucoup démoralisé les
troupes allemandes.
Bien que les Allemands aient capturé près
de 90 % de la ville, et que la première ligne
était à 180 mètres de la rivière
Volga, la défense soviétique a été soutenue
par le transport constant de renforts par la
rivière ainsi que par la grande ténacité et
l'héroïsme de l'Armée rouge et de la population de
Stalingrad. De tous les
actes de résistance, l'un des plus légendaires fut celui
du 42e peloton dirigé par le sergent Yakov Pavlov qui s'est
barricadé dans un édifice de quatre étages et a
repoussé de nombreux assauts quotidiens de l'armée
allemande pendant 60 jours entre le 27 septembre et
le 25 novembre 1942, avant de recevoir des
renforts et que les Allemands soient repoussés.
L'édifice, qu'on a nommé plus tard la Maison de Pavlov, a
permis à l'Armée rouge de défendre une section
clé de la rivière Volga.
La maison Pavlov pendant la bataille de Stalingrad
La contre-offensive soviétique, opération
Uranus,
du 19 au 22 novembre 1942
La contre-offensive soviétique « opération Uranus
» prend au piège la Sixième armée allemande
à Stalingrad, de novembre 1942 à leur défaite en
février 1943.
Dès le 12 septembre 1942, les
maréchaux Gueorgui Joukov et Alexandre Vassilievski avaient
planifié dans le plus grand secret l'opération Uranus.
Leur but était de pousser les Allemands à envoyer
toujours plus de troupes pour prendre Stalingrad en maintenant les
défenses de la 62e armée à un niveau minimal
pour ensuite
attaquer les flancs allemands. L'opération Uranus a
mobilisé plus de 1,5 million de troupes. Elle a tiré
parti des troupes roumaines mal équipées qui
défendaient les flancs allemands ainsi que des forces de l'Axe
mal équipées pour les conditions hivernales.
Ainsi 22 divisions ont été éventuellement
encerclées. Plus d'un quart de million
de soldats allemands ont été piégés dans
l'enclave de Stalingrad, que les Allemands appelaient le Kessel (le
chaudron).
Des chars d'assaut soviétiques au nord-ouest de Stalingrad
avancent vers la ville dans le cadre de l'opération Uranus.
Du 23 novembre au 12
décembre 1942
Hitler a ordonné à ses
généraux de ne pas tenter de s'extirper et a promis des
approvisionnements par un pont aérien, après que le chef
du Luftwaffe, Hermann Georing, ait confirmé que c'était
possible. Malgré le pont aérien, les troupes
cernées avaient toujours un manque d'approvisionnement quotidien
de 150 tonnes. Malgré les
protestations de généraux comme Walther von Seydlitz, le
commandant de la 6e armée allemande Friedrich Paulus
n'a pas eu la fortitude de tenir tête à Hitler et de
tenter de briser l'encerclement.
Les tentatives de renfort allemand :
opération Tempête d'hiver, du 12 au 22
décembre 1942
L'opération Tempête d'hiver a
été lancée par le
feld-maréchal Erich Von Manstein du Groupe d'armée Don
pour venir en
aide aux forces allemandes à Stalingrad. L'attaque a eu lieu
à moins
de 100 kilomètres de Stalingrad, mais a été
interrompue suite aux
piètres conditions météorologiques et à
l'impossibilité pour la Sixième
armée de les rejoindre. Les Soviétiques avaient aussi
lancé le 16
décembre 1942 l'opération Petit Saturne et celle-ci
menaçait
d'encercler les forces de Von Manstein.
La contre-offensive soviétique, opération
Petit Saturne, du 15 décembre 1942 au 8
janvier 1943
Les troupes soviétiques prennent part à
l'opération Petit Saturne.
Les Soviétiques ont lancé
l'opération Petit Saturne, une version modifiée
d'opération Saturne. Le plan initial d'opération Saturne
était d'accroître la région contrôlée
par l'Armée soviétique pour inclure Rostov et Kharkov,
mais elle a dû être revue à la baisse en raison de
l'opération Tempête d'hiver des Allemands du 12
décembre 1942. Opération Petit Saturne a
réussi à forcer les troupes de Von Manstein à
battre en retraite, laissant la 6e armée allemande
à elle-même à Stalingrad.
Les Soviétiques proposent une trêve
le 9 janvier 1943
Le général soviétique
Rokossovsky a dépêché vers les lignes allemandes
trois envoyés en vue d'une trêve pour convaincre Paulus de
déclarer la capitulation de la 6e armée, avec
la garantie d'un traitement équitable des prisonniers. L'offre a
été refusée conformément aux ordres
d'Hitler.
Du 10 janvier au 2 février 1943
Carte de l'opération Anneau qui montre l'encerclement final des
forces de l'Axe (en mauve) par l'Armée rouge soviétique
L'opération Koltso (opération
Anneau) a été
la dernière phase de la bataille de Stalingrad. Elle a
été lancée par le général Rokossovsky
à la tête des 21e et 5e
armées de chars d'assaut et a écrasé le chaudron.
Le 26
janvier 1943, les troupes de la 21e armée ont fait leur
jonction avec les troupes de la 62e armée au kourgane
Mamaïev, ce qui a divisé le chaudron en
deux. Les troupes
dans la partie sud étaient dirigées par le
général Paulus, tandis qu'au nord la section allemande
plus grande était dirigée par le commandant de XIe corps,
le général Strecker.
Le 31 janvier, Paulus a été promu au
rang de feld-maréchal par Hitler. Il a interprété
la promotion comme une offre de se suicider, puisqu'aucun
feld-maréchal
n'avait jamais été fait prisonnier. Il a refusé de
se suicider « pour le caporal bohémien ». Il a
été capturé par les Russes dans son quartier
général et fait prisonnier. Il a
refusé de donner l'ordre aux soldats de la section sud de se
rendre, disant qu'il n'était plus commandant. La
résistance de la section sud a cependant cessé en grande
partie le 31 janvier.
Le 2 février, dans la section nord, le
général Strecker a dit à ses officiers de
négocier les termes de la capitulation, après quoi les
combats allemands organisés à Stalingrad ont pris fin.
C'est ainsi que prit fin la bataille de Stalingrad avec
cette victoire décisive de l'Armée rouge
soviétique qui a de façon déterminante
changé le cours de la guerre en faveur des Alliés, au
prix de 1,1 million de soldats de l'Armée
rouge, 40 000 civils russes et près
de 800 000 troupes de l'Axe, morts, blessés ou
disparus. Près de 3 millions de personnes ont
été tuées ou blessées durant la bataille de
Stalingrad, ce qui en fait la bataille la plus meurtrière de
l'histoire.
Les troupes allemandes se rendent en février 1943, suite
à la victoire soviétique lors de la bataille de
Stalingrad.
L'Armée rouge soviétique célèbre à
Stalingrad suite à la victoire du 2 février 1943.
Les réparations de la Deuxième Guerre
mondiale
- Valentin Katasonov -
À la Conférence de Yalta en février 1945, de
gauche à droite, Winston Churchill,
Franklin D. Roosevelt et
Joseph Staline.
De tous les dommages qui ont été
infligés aux pays alliés pendant la Deuxième
Guerre mondiale (Union soviétique, États-Unis,
Grande-Bretagne et France), la moitié l'ont été
à l'URSS.
À la Conférence de Yalta, en
février 1945, Staline a proposé que l'Allemagne paie
un montant total de 20 milliards $ en réparations, en
prévoyant que la moitié de la somme, soit 10
milliards $, irait à l'Union soviétique, le pays
ayant fait la plus grande contribution à la victoire et souffert
plus que toutes les
autres nations de la coalition anti-hitlérienne. Franklin D.
Roosevelt et Winston Churchill ont accepté la proposition de
Staline avec certaines conditions. Dix milliards de dollars
représentent environ ce que les États-Unis ont
dépensé en aide à l'Union soviétique
pendant la Deuxième Guerre mondiale dans le cadre du programme
prêt-bail. Dix
milliards de dollars, quand ils étaient garantis par un
dépôt d'or (un dollar à l'époque
valait 1/35 d'une once troy d'or), correspondaient
à 10 000 tonnes d'or, ce qui veut dire que l'ensemble
des réparations correspondait à 20 000 tonnes
d'or. Dans les faits, les réparations allemandes auxquelles
l'URSS a donné son
accord fournissaient à peine une indemnisation de 8 %
de tous les dommages directs infligés à l'Union
soviétique. Et c'est seulement environ 2,8 % du
coût de tous les dommages qui ont été
récupérés. Cela semble être le
résultat d'un geste généreux de la part de Staline.
Ces chiffres offrent un frappant contraste avec la
facture énorme en réparations que les puissances de
l'Entente (à l'exclusion de la Russie) ont soumise à
l'Allemagne à la Conférence de Paris en 1919. Le
Traité de Versailles a établi le montant des
réparations à environ 269 milliards de marks-or,
l'équivalent de près
de 100 000 (!) tonnes d'or. Ce pays, qui avait d'abord
été frappé par la récession et la crise des
années 1920, et plus tard par la Grande
Dépression, a été incapable de payer les montants
qui lui ont été réclamés en
réparations et a été forcé d'emprunter
auprès d'autres pays afin de remplir les obligations du
Traité.
En 1921, la Commission des réparations a réduit
cette somme à 132 milliards $, soit environ de la
moitié, mais cette nouvelle somme équivalait tout de
même à 50 000 tonnes d'or. Lorsque Hitler a pris
le pouvoir en 1933, il a complètement cessé les
paiements de réparations. Après la Deuxième Guerre
mondiale et la création de la République
fédérale d'Allemagne en 1949, les ministres des
Affaires étrangères des États-Unis, du Royaume-Uni
et de la France ont obligé le nouveau pays à reprendre
les paiements de ses dettes contractées en vertu du
Traité de Versailles. Conformément à l'Accord de
Londres sur les dettes de 1953, on a
permis aux territoires allemands qui avaient été perdus
après la guerre de ne pas faire leurs paiements sur les
intérêts jusqu'à ce que l'Allemagne de l'Est et de
l'Ouest soient réunifiées. Suite à la
réunification de l'Allemagne le 3 octobre 1990, ses
obligations de réparations en vertu du Traité de
Versailles ont repris. L'Allemagne s'est
vu offrir une période de 20 ans pour payer ses dettes, ce
qu'elle n'a pu faire qu'en contractant un prêt de 239,4
millions de marks remboursable en 20 ans. C'est seulement vers la
fin de 2010 que l'Allemagne a terminé ses paiements de
réparations à ses plus proches alliés. L'Union
soviétique a appliqué une politique très
différente : quelques années à peine
après la fin de la Deuxième Guerre mondiale, elle a mis
fin aux réparations de la Roumanie, de la Bulgarie et de la
Hongrie, qui faisaient alors partie de la communauté socialiste.
Même l'Allemagne de l'Est a cessé de faire des paiements
de réparations à l'Union soviétique peu
après sa création.
Staline ne voulait pas voir répéter la
situation qui s'était produite en Allemagne et en Europe
après la signature du Traité de Versailles. C'est
précisément ce traité qui a acculé
l'Allemagne au pied du mur et pavé la voie pour le glissement de
l'Europe dans la Deuxième Guerre mondiale. Parlant du
traité de paix avec la Hongrie à la
Conférence de paix de Paris, Andreï Vychinski, alors
vice-ministre soviétique des Affaires étrangères,
a présenté les considérations de la politique
soviétique en ce qui concerne les réparations :
« Le gouvernement soviétique suit de manière
conséquente cette politique en matière de
réparations qui consiste à partir d'un plan
réaliste de façon à
ne pas étouffer la Hongrie et à ne pas la priver de la
possibilité de se remettre, mais plutôt à
renouveler son économie, à l'aider à se remettre
sur pied et à se joindre aux institutions communes des Nations
unies et jouer un rôle dans le renouveau économique de
l'Europe. »
L'URSS a adopté la même approche magnanime
envers d'autres pays qui s'étaient battus aux côtés
des Allemands. On peut le voir au traité de paix avec l'Italie
qui a offert un paiement de 100 millions $ en
réparations à l'Union soviétique bien que cela ne
représentait que 4 ou 5 % des dommages directs
infligés à l'Union soviétique.
Le principe sous-jacent à cette approche
magnanime dans la détermination du montant des
réparations allait de pair avec un principe important de la
politique soviétique, soit l'utilisation de la production
industrielle actuelle du pays comme base de la réalisation des
paiements de réparations. Ce principe s'inspirait directement
des leçons de la
Première Guerre mondiale. Il est important de se rappeler que
les demandes en réparations qui ont été
imposées à l'Allemagne suite à la Première
Guerre mondiale étaient exclusivement monétaires et
devaient être payées en devises étrangères.
Ce qui fait que l'Allemagne avait dû se concentrer sur la
production de biens manufacturiers qui ne
visaient pas à satisfaire la demande intérieure en
produits de base, mais sur la production de biens qui étaient
destinés à l'exportation et permettaient d'obtenir les
devises étrangères nécessaires. En plus,
l'Allemagne devait contracter des emprunts pour effectuer chaque
nouveau paiement de réparations ce qui l'a asservie à
l'endettement. L'Union
soviétique ne voulait pas voir cette situation se
répéter. Viatcheslav Molotov a expliqué la
position soviétique lors d'une réunion du Conseil des
ministres des Affaires étrangères le 12
décembre 1947 : « Aucun paiement de
réparations n'est fait en ce moment en provenance des zones
occidentales, et l'industrie dans la zone
combinée anglo-américaine opère à
seulement 35 % de son niveau de 1938. Les paiements de
réparations se font en ce moment en provenance de la zone
soviétique en Allemagne, et l'industrie y opère
à 52 % de son niveau de 1938. L'index de la
production industrielle dans la zone soviétique, où le
contexte
de la reprise industrielle est pourtant encore plus difficile,
est 50 % plus élevé que celui de la zone
anglo-américaine. »
À la Conférence de Yalta, les dirigeants
de l'URSS, des États-Unis et de la Grande-Bretagne se sont
entendus sur le principe du caractère non monétaire des
réparations. Les alliés anglo-américains l'ont
entériné une fois de plus à la Conférence
de Postdam. Cependant, en 1946, ils ont commencé à
saborder activement cette politique. Ils ont
aussi sapé d'autres accords relatifs aux réparations.
Même à la Conférence de Postdam, les alliés
de l'URSS ont accepté que l'Allemagne compense ses dettes de
réparations en fournissant des produits et en démantelant
des équipements dans les zones d'occupation occidentales. En
même temps, les alliés ont multiplié les obstacles
pour empêcher
que les Soviétiques n'obtiennent des biens et de
l'équipement des zones d'occupation occidentales (seul un faible
pourcentage de tout ce qui devait être livré l'a
été).
Une des conséquences de la guerre froide
lancée par l'ouest contre l'URSS en 1946 est qu'aucun
mécanisme unique n'a été créé
permettant aux alliés de rassembler et comptabiliser les
réparations. Une fois que la République
fédérale d'Allemagne a été
créée dans les zones d'occupation occidentales
en 1949, toute possibilité pour
l'Union soviétique d'obtenir des compensations de
réparations de l'Allemagne de l'Ouest s'est évanouie pour
toujours.
Après la Conférence de Yalta, il n'a plus
jamais été question du montant total précis des
réparations qui a été imposé à
l'Allemagne après la Deuxième Guerre mondiale. Cette
question demeure encore aujourd'hui très obscure. Aucun document
ne mentionne le montant total des dettes de réparations de
l'Allemagne. Aucun mécanisme effectif
de collecte et de décompte centralisés des paiements de
réparations de l'Allemagne n'a été
créé. C'est unilatéralement que les puissances
victorieuses ont obtenu leurs réclamations en réparations.
Si l'on se fie aux déclarations de ses
représentants officiels, même l'Allemagne ne sait pas
combien exactement elle a payé en réparations. L'Union
soviétique préférait recevoir des
réparations en nature plutôt qu'en argent comptant. Selon
l'historien russe Mikhail Semiryaga, pendant un an à partir de
mars 1945, les organes suprêmes du
pouvoir en Union soviétique ont pris presque mille
décisions relatives au démantèlement de 4389
entreprises en Allemagne, en Autriche, en Hongrie et dans d'autres pays
européens. En plus, près de mille usines ont
été déplacées de Mandchourie et même
de Corée vers l'URSS. Ce sont des chiffres impressionnants. Mais
cela dépend à quoi
on les compare. Les envahisseurs nazis ont rasé 32 000
usines en URSS. Cela veut dire que le nombre des installations
manufacturières que l'URSS a démantelées en
Allemagne, en Autriche et en Hongrie représente
seulement 14 % de ce qui a été détruit
en URSS. Selon Nikolaï Voznessenski, qui à l'époque
était le
président du Comité d'État pour la planification
de l'Union soviétique, la valeur des équipements qui ont
été pris à l'Allemagne comme réparations
n'a représenté que 0,6 % des dommages directs
que l'URSS a soufferts.
On peut trouver certaines données dans des
documents allemands. Par exemple, selon l'information disponible au
ministère ouest-allemand des Finances et au ministère
fédéral des Relations intra-allemandes, tout ce qui a
été confisqué de la zone d'occupation
soviétique et de la République démocratique
allemande avant 1953
valait 66,4 milliards de marks ou 15,8 milliards de dollars.
Les experts allemands disent que cela représente
environ 400 milliards $ en dollars d'aujourd'hui. Les
confiscations ont été faites en nature et en argent
comptant. Les réparations qui sont passées de l'Allemagne
à l'URSS étaient principalement de deux
catégories : des biens manufacturiers produits par des
firmes allemandes d'une valeur de 34,70 milliards de marks et des
paiements en argent comptant en diverses devises, incluant des marks
allemands de l'occupation, d'une valeur de 15,0 milliards de marks.
De 1945 à 1946, une forme commune des
réparations consistait en de l'équipement de compagnies
allemandes démantelé et transféré en URSS.
En mars 1945, un Comité spécial du Comité
soviétique de la Défense d'état a
été créé à Moscou pour coordonner
l'ensemble du travail de démantèlement des installations
militaires
et industrielles dans la zone soviétique d'occupation. Entre
mars 1945 et mars 1946, la décision a
été prise de démanteler plus de 4000
usines : 2885 en Allemagne, 1137 usines allemandes en
Pologne, 206 en Autriche, 11 en Hongrie et 54 en
Tchécoslovaquie. L'équipement principal
de 3474 sites a été démantelé,
et 1,118 million de pièces d'équipement ont
été confisquées : 339 000 outils
servant à couper le métal, 44 000 masses et
perceuses et 202 000 moteurs électriques.
Soixante-sept usines fabriquant uniquement du matériel militaire
ont été démantelées en zone
soviétique, 170 ont été détruites
et 8 ont été converties à la production
civile.
Cependant, une fois ces équipements
démantelés, le secteur manufacturier s'est
arrêté dans la partie est de l'Allemagne et le
chômage a augmenté drastiquement, ce qui fait
qu'en 1947, les Soviétiques ont commencé à
limiter les réparations de ce genre. Trente-et-une entreprises
de propriété conjointe avec des entités
soviétiques ont alors
été créées à partir de 119
grandes firmes dans la zone d'occupation orientale. En 1950, ces
entreprises ont représenté 22 % de la
production industrielle de la RDA. En 1954, toutes les entreprises
conjointes créées avec les entités
soviétiques ont été transférées
gratuitement à la République démocratique
allemande. Ce
fut le point final de ce chapitre des réparations de la
Deuxième Guerre mondiale.
Les Britanniques trahissent leurs propres convois
transportant du matériel pour aider les Soviétiques
- Nikolay Starikov -
Ce qui suit sont des
extraits du livre de l'historien russe Nikolay Starikov Proxy Wars, St-Petersbourg, 2017.
* * *
Partie I
Le convoi PQ 17 en Islande en mai 1942 avant son départ
Le désastre qui a frappé le
légendaire convoi PQ 17 de la Grande-Bretagne, qui
apportait une aide militaire à l'Union soviétique en
juillet 1942, reste un mystère pour ceux qui ne comprennent
pas le véritable programme de Londres pendant la Seconde Guerre
mondiale.
Le deuxième front, que les Alliés avaient
promis à Moscou en 1941, n'a été ouvert ni
cette année ni la suivante. Après tous les efforts
diplomatiques et les batailles de Staline, l'aide à l'URSS prit
la forme de fournitures militaires. Le moyen le plus simple et le plus
efficace de livrer cette cargaison était la mer. Les convois
polaires ont
été assemblés en Islande, puis ont navigué
autour de la Scandinavie pour se frayer un chemin jusqu'à
Mourmansk ou Arkhangelsk. Chacun d'eux était gardé par
des navires de guerre britanniques. Les Allemands ont attaqué
les convois polaires à partir d'aérodromes situés
à l'intérieur de la Norvège occupée par les
nazis. Des sous-marins allemands
et des navires de surface y étaient basés, dans des
installations militaires à Narvik et à Trondheim.
Avant juillet 1942, les convois avaient subi peu
de pertes, la première ayant eu lieu lorsque le convoi
PQ 12 (mars 1942, composé de 12 navires
marchands) avait perdu un navire et un destroyer d'escorte. Le
PQ 13 a perdu quatre navires, le PQ 14 un navire, le
PQ 15 trois navires, et le
PQ 16 sept navires marchands.
Mais sur les 34 navires
marchands et pétroliers du convoi PQ 17, qui ont
quitté le fjord de Hvalfjörður le 27
juin 1942, seuls 13 ont atteint les côtes de l'Union
soviétique — 21 navires ont été
coulés ! Sur les 297 avions inclus dans cette
cargaison, 210 sont allés au fond de la mer, tout
comme 430 des 584 chars, 3 530 des 4 246
véhicules qui avaient été fixés aux ponts
et stockés dans les cales, ainsi que beaucoup d'autre
matériel militaire dont avait si cruellement besoin l ' URSS
qui
se
livrait
à
des
combats
féroces
et
intenses
sur
le
Don
et
la Volga. Au total, 122 000 tonnes
de marchandises ont été perdues sur le total initial
de 188 000 tonnes, en plus des centaines de morts ...
Ce
ne sont pas ces pertes énormes cependant qui expliquent la place
du PQ 17 dans les livres d'histoire, mais la raison pour laquelle
tout cela est arrivé. Cette raison avait un visage humain. Le
fait est que les navires de guerre britanniques ont simplement
abandonné le convoi à la merci du destin. Ils
s'éloignèrent, ordonnant au convoi de se disperser et
à tous les navires qui le composaient de se frayer un chemin
jusqu'aux rivages soviétiques. Ainsi, ces vaisseaux sans
défense étaient devenus une proie facile pour les
sous-marins et les avions allemands ...
L'escorte militaire et les forces de couverture du
convoi comprenaient six destroyers, quatre corvettes, quatre chalutiers
armés, trois dragueurs de mines, deux sous-marins et deux
auxiliaires antiaériens. C'était le commandant Jack
Broome qui était responsable de l'expédition et il
publiera plus tard un mémoire remarquable, Convoy Is to
Scatter.
Le 3 juillet 1942, après avoir
réussi
à repousser plusieurs attaques aériennes allemandes, le
vaisseau amiral de l'escorte reçut un câble codé de
Londres, affirmant que « des photographies de Trondheim montrent
que des [navires de guerre allemands] Tirpitz,
Hipper et 4
destroyers sont partis ».
Le 4 juillet 1942, il y a eu de nouvelles
attaques aériennes allemandes contre le convoi. Cette fois, les
Allemands ont eu beaucoup plus de chance : deux navires ont
été coulés et trois ont été
endommagés, mais la Luftwaffe a perdu six avions. Et puis
« quelque chose d'étrange » se passe. Tôt
dans la matinée
du 5 juillet, le contre-amiral Hamilton donna l'ordre à sa
première escadre de croiseurs de se retirer, retirant sa
protection au convoi, et l'amiral Pound, l'amiral de la flotte, ordonna
la « dispersion » des navires marchands. Cette
décision était fondée sur des informations qui
auraient été reçues concernant une menace
d'attaque du
convoi par le cuirassé Tirpitz. Ce serait un euphémisme
de dire que le commandant Jack Broome a trouvé cet ordre tout
à fait déconcertant et déroutant :
« Le meilleur
parallèle descriptif auquel je pouvais penser était
l'effet que fait un choc électrique. L'ordre de DISPERSION est
l'apanage du chef sur place quand, et seulement quand,
une force écrasante attaque son convoi, lequel serait plus
difficile à massacrer que si elle restait concentrée.
C'est la dernière goutte d'eau, le ‘sauve qui peut' et c'est,
bien sûr, irrévocable. En recevant ces messages,
séparés par un intervalle de seulement 13 minutes et
arrivant avec une urgence croissante, nous n'avons pu tirer qu'une
seule
conclusion. L'Amirauté avait reçu la confirmation que les
Allemands étaient prêts à frapper, et ces
confirmations étaient suffisamment fiables pour qu'ils
décident qu'en cas d'attaques continues venant d'en haut et d'en
bas, les navires marchands sans défense seraient ainsi plus en
sécurité qu'ils ne le seraient dans le convoi Le
PQ 17 fut le
premier convoi de l'histoire de la Royal Navy à recevoir l'ordre
de se disperser par un officier qui n'était pas sur
place. »
L'amiral britannique Dudley Pound
|
L'histoire officielle britannique insiste sur le fait
que le convoi du PQ 17 a été victime d'une erreur
tragique. Supposément, dès que Lord Pound a pris sa
décision fatidique et a donné son ordre, il s'est
avéré que l'escadron allemand n'était allé
nulle part et se trouvait toujours à sa base en
Norvège !
L'amiral Dudley Pound, responsable de la destruction du
convoi PQ 17, a démissionné le 5
octobre 1943 et est mort le 21 octobre de la même
année ...
Mais que s'est-il vraiment passé ?
Immédiatement après la signature du traité
d'alliance avec l'URSS le 26 mai 1942, les dirigeants
britanniques, probablement Churchill lui-même, ont émis
un
ordre
secret
selon
lequel
le
prochain
convoi
ne
doit
pas
arriver
sur
les rives de l'Union soviétique. Toutes les actions
ultérieures de l'amiral Pound, qui sont sans parallèle
dans l'histoire navale et militaire, ne sont rien de plus que ses
efforts pour exécuter les instructions qui lui avaient
été données. Cela a non seulement permis «
d'aider sans aider » l'Armée rouge, mais a
également donné carte blanche aux dirigeants britanniques
pour faire de leur mieux
pour mettre fin aux convois, sous prétexte d'avoir subi de
« lourdes pertes ». C'était l'arrêt de
l'assistance à l'Union soviétique, à un moment
critique de la bataille de Stalingrad.
Qui plus est, parce que les Britanniques ont
pratiquement abandonné le convoi et remis leur route maritime
aux nazis en retirant les navires de guerre protecteurs, cela
équivalait à encourager directement Hitler à
poursuivre sa montée vers Stalingrad pour achever la Russie
soviétique. Pour que le Führer se rende compte que sa seule
issue était
d'écraser l'URSS, ou en d'autres termes, d'intensifier la
guerre, il avait besoin d'une preuve irréfutable que les
Britanniques étaient prêts à trahir la Russie. Et
bien qu'ils soient officiellement alliés, les Britanniques
seraient prêts à faire la paix avec le Reich si l'URSS
pouvait être vaincue. La trahison britannique de leur propre
convoi était la
preuve offerte aux Allemands que, cette fois, un accord avec eux
était possible.
Les Allemands connaissaient vraiment les noms de chacun
des navires du convoi et même la cargaison que chacun
transportait ! Les sous-mariniers allemands n'avaient aucune
raison de se cacher. Ils ont fait surface et, ne gaspillant pas leurs
torpilles, ont facilement coulé les navires marchands sans
défense avec le feu d'artillerie. Les
marins alliés sauvés plus tard ont prétendu que
les nazis étaient étonnamment bien informés quant
à ce que chaque navire portait. Pour expliquer ce fait
étonnant, les Britanniques ont ensuite fait circuler
l'information selon laquelle les Allemands auraient trouvé les
livres de code et la liste des navires à bord du navire marchand
SS Paulus Potter,
qui avait été laissé à la dérive
après avoir été attaqué (l'équipage
avait abandonné le navire mais ne l'avait jamais
sabordé). Une autre bizarrerie dans le comportement des
Allemands qui a été remarquée par les
témoins oculaires était leur nonchalance surprenante et
leur sens confiant de l'impunité. Ils ne semblaient pas se
battre tant que ça
s'amusant, comme lors d'une plaisante et innocente sortie :
On leur a
pratiquement remis un permis de bombarder, de torpiller et de nous
photographier, puis ils se sont photographiés en train de se
remettre leurs médailles ! Il est rarement possible de
filmer autant d'images prises en une seule action en mer, toutes du
point de vue
de l'ennemi qui a récolté une si riche moisson pour sa
propagande. (Paul Lund, PQ 17:
Convoy to Hell)
Un détail encore plus curieux : le
câble radio ordonnant la retraite du convoi a été
envoyé par les Britanniques « en clair »,
c'est-à-dire sans cryptage ! Il n'y a pas encore
d'explication rationnelle à ce jour pour expliquer pourquoi
toutes les règles de base du secret ont été
subitement violées. La seule raison
logique pour envoyer un message radio d'une importance cruciale en
clair quand il n'y avait pas de besoin pressant de le faire (!)
serait qu'il y avait un désir qu'il soit immédiatement lu
par l'ennemi. Les Britanniques ont ouvertement informé les
Allemands que le convoi était maintenant sans défense et
pouvait facilement être attaqué, mais
qu'il n'était pas nécessaire de frapper les croiseurs en
retraite et les navires du convoi qui pouvaient se débrouiller
seuls. De ce point de vue, il est tout de suite clair pourquoi les
Allemands se sont comportés avec une telle nonchalance et
étaient si confiants de leur impunité.
Autre fait important : le 5
juillet 1942, les navires de guerre britanniques reçurent
encore un autre câble radio, dont la signification est difficile
à interpréter autrement que par un désir de
couvrir leurs traces :
« Veuillez noter que le
message de l'Amirauté aux navires escortant le PQ 17, au
commandant de
la 1ère escadre de croiseurs et au commandant en chef de la
Home Fleet qui ordonnait la dispersion du convoi, a été
transmis en cryptage naval, et non en clair, comme on l'a noté
sur les copies en circulation. » (Jack Broome. Convoy Is to Scatter).
En d'autres termes, les capitaines de navires ont
été priés de faire une falsification dans le
journal de bord de leur navire et de noter que l'ordre
télégraphié « convoy is to
scatter » (le convoi doit se disperser) a été
envoyé sous forme cryptée, plutôt qu'en clair,
comme c'était le cas en réalité ! Plus tard,
l'Amirauté a décidé de
détruire tous les journaux de transmission radio de cette
campagne.
N'est-il pas surprenant que, après avoir appris
la tragédie du convoi PQ 17, Staline a
demandé : « Les officiers de marine britanniques
comprennent-ils même le concept de l'honneur ? »
Partie II
Le 28 juillet 1942, Staline publia
son fameux ordre no. 227 : « Pas un pas en
arrière ! » Et ce n'était pas parce qu'il
avait oublié de le faire en 1941, mais parce que la
situation sur les premières lignes de la guerre était
devenue beaucoup plus dangereuse et la perspective d'une défaite
militaire
soviétique beaucoup plus possible qu'au début de la
guerre. C'est pourquoi, le 19 octobre 1942, Staline
écrivit à l'ambassadeur soviétique en Angleterre,
Ivan Maisky :
Nous avons tous, à
Moscou, l'impression que Churchill vise à la défaite de
l'URSS, pour ensuite se réconcilier avec l'Allemagne d'Hitler ou
de Brüning aux
dépens de notre pays. Sinon, il est difficile d'expliquer le
comportement de Churchill, que ce soit en ce qui concerne le
deuxième front en Europe ou les livraisons d'armes à
l'URSS, qui continuent à diminuer.
La tragédie du PQ 17 s'est produite au
début de juillet 1942 et le télégramme de
Staline a été envoyé à la mi-octobre. Dans
l'intervalle Churchill avait envoyé des lettres d'explication,
les Britanniques avaient tenté de réduire les convois, et
Churchill avait fait une visite à Moscou du 12 au 14
août. En conséquence,
Staline était convaincu, comme il l'a exprimé dans son
télégramme à Maisky, que Churchill conspirait avec
Hitler.
Winston Churchill et Joseph Staline au Kremlin en août 1942
Vous pouvez juger vous-même de la faiblesse des
« explications » de Sir Winston au sujet de la
tragédie du PQ 17 en lisant la correspondance des deux
dirigeants dans son intégralité, nous allons donc vous en
donner les faits saillants ici. La lettre complète du premier
ministre britannique à Staline le 18 juillet 1942
peut être réduite en une phrase : nous ne pouvons
pas combattre les Allemands, car cela nous coûterait très
cher . Et par conséquent, écrit Sir Winston, nous
n'avons pas d'autre choix que de mettre fin aux convois pour l'URSS
. La lettre de réponse de Staline, le 23 juillet 1942,
éclaire ce qui se passait à
l'époque :
J'ai reçu votre
message du 18 juillet. Je crois comprendre que le gouvernement
britannique refuse d'approvisionner l'Union soviétique en
matériel de guerre par la route du nord et que, malgré le
communiqué anglo-soviétique sur l'adoption de mesures
urgentes pour ouvrir un deuxième front en 1942, le
gouvernement britannique reporte l'opération jusqu'en 1943.
Selon nos experts navals, les arguments des experts navals britanniques
sur la nécessité d'arrêter la livraison de
fournitures de guerre aux ports nord de l'URSS sont intenables. Ils
sont convaincus que, compte tenu de la bonne volonté et de la
volonté d'honorer leurs
obligations, des livraisons régulières pourraient
être effectuées, avec de lourdes pertes pour les
Allemands. L'ordre donné par l'Amirauté britannique au
convoi du PQ 17 d'abandonner les navires de ravitaillement et de
retourner en Grande-Bretagne, et aux navires de ravitaillement de se
disperser et de continuer seuls, sans escorte, est, aux
yeux de nos experts, déroutant et inexplicable. Bien sûr,
je ne pense pas que des livraisons régulières dans les
ports du nord de l'Union soviétique soient possibles sans risque
ni perte. Mais alors aucune tâche majeure ne peut être
effectuée en temps de guerre sans risque ni perte. Vous savez,
bien sûr, que l'Union soviétique subit des pertes
beaucoup plus importantes. Quoi qu'il en soit, je n'aurais jamais
imaginé que le gouvernement britannique nous refuserait la
livraison de matériel de guerre précisément
maintenant, alors que l'Union soviétique en a grandement besoin
en raison de la situation grave sur le front germano-soviétique.
Il devrait être évident que les livraisons via les
ports persans ne peuvent en aucun cas compenser les pertes en cas
d'interruption des livraisons via la route du nord. Quant au second
point, à savoir celui de l'ouverture d'un second front en
Europe, je crains que la situation ne prenne une mauvaise tournure.
Compte tenu de la situation sur le front soviéto-allemand,
j'affirme avec la plus
grande insistance que le gouvernement soviétique ne peut
tolérer que le deuxième front en Europe soit
reporté à 1943. J'espère que vous ne le
prendrez pas mal si j'ai jugé bon de vous donner mon opinion
franche et honnête et celle de mes collègues sur les
points soulevés dans votre message.
Lors des entretiens à Moscou : Winston Churchill,
l'ambassadeur
britannique Averell Harriman, Joseph Staline, le ministre des Affaires
étrangères Vyacheslav Molotov
Au cours de la visite de Churchill à Moscou
quelques jours plus tard, Staline lui disait très
clairement : « Les Allemands n'ont pas une grande
flotte, et il faut la détruire, plutôt que de disperser
les convois . » Staline savait à qui il avait
affaire. Il savait qui avait hissé Hitler au pouvoir et en
connaissait les
raisons. Il comprenait que le but ultime de l'Angleterre était
de faire durer la guerre soviéto-allemande aussi longtemps que
possible. C'est pourquoi il se montra tellement offensé par
l'excuse de ces « facteurs circonstanciels » au point
que ses « alliés » furent contraints d'envoyer
le convoi du PQ 18 en URSS au début de
septembre 1942. Fait intéressant, les escortes militaires
accompagnant le convoi du PQ 18 reçurent également
l'ordre de se concentrer sur leur propre protection plutôt que
sur celle des navires de ravitaillement. (Paul Lund, PQ 17 :
Convoy to Hell). Mais cette fois cet ordre fut ignoré et les
marins britanniques réussirent à
sauvegarder les transports. Le fait que le PQ 17 aurait pu
être protégé est également évident du
fait que malgré une bataille féroce dans la mer de
Barents au nord de North Cape, 28 des 41 navires du
PQ 18 sont arrivés en sécurité dans le port
soviétique, causant des pertes considérables à la Luftwaffe
(environ 40 avions pilotés par les
meilleurs as allemands ont été touchés par
l'escorte pendant le voyage).
L'histoire du PQ 17 n'est qu'un petit fragment de
la mosaïque des jeux élaborés que l'establishment
britannique a utilisés pendant la Seconde Guerre mondiale pour
atteindre ses objectifs insaisissables. À cette fin, ils ont
sacrifié leurs propres citoyens et soldats. Par exemple, dans le
cadre de la campagne de désinformation de l'opération
Fortitude dans la première moitié de 1944, les
services de renseignements britanniques avaient envoyé des
agents dans divers pays de l'Europe occupée, et ces agents
« connaissaient », d'une manière ou d'une
autre, le lieu et l'heure du débarquement allié en
Europe. Selon les informations fournies, ce débarquement devait
avoir lieu
dans le Pas-de-Calais. Les planificateurs de l'opération avaient
également veillé à ce que ces agents tombent entre
les mains de la Gestapo et que les capsules de poison qui leur avaient
été données en cas d'arrestation se
révèlent inefficaces. Mais la preuve de ces tentatives de
suicide rendait plus fiables les informations obtenues par la Gestapo
en
torturant les agents capturés. En conséquence, les
Allemands crédules attendaient le débarquement
allié au mauvais endroit. De plus, après que les troupes
alliées aient pris d'assaut les plages de Normandie, Hitler, qui
attendait toujours un débarquement dans le Pas-de-Calais, n'a
pas pu déplacer au sud plusieurs divisions de chars qui auraient
pu
repousser cette invasion.
Et qu'en est-il de ces malheureux agents ?
Certains d'entre eux ont survécu à la guerre et, se
rendant compte de ce qui leur était arrivé, ont
exigé une enquête. Mais, comme les journaux des
câbles radio du convoi arctique, les archives du Special
Operations Executive avaient été détruites juste
à temps. En réponse aux tentatives de
découvrir ce qui s'était réellement passé,
le gouvernement britannique montra une expression de dignité
offensée. Ils prétendirent qu'un tel plan d'action aurait
été indigne d'eux et sont outrés par sa suggestion
même.
Aucun document n'existe. Cela veut dire que ça
n'est jamais arrivé ...
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