Numéro 142 - 10 décembre 2016
Journée internationale des
droits de l'homme
Tous les êtres humains ont des
droits du fait qu'ils sont humains
- PCC(M-L) -
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Journée internationale des droits de l'homme
• Tous les êtres humains ont des droits
du fait qu'ils sont humains - PCC(M-L)
• Le communisme et les droits humains -
Hardial
Bains
• Fiche d'information: La Déclaration
universelle des droits
de l'homme
Opposons-nous à
l'agression du Canada contre la Syrie
• Non à l'intervention en Syrie au nom
de la responsabilité de protéger!
- PCC(M-L)
• La promotion de «Casques blancs»
à des fins ignobles - Enver Villamizar
La consultocratie des
temps modernes du gouvernement Trudeau
• Un programme réactionnaire pour
«réinventer le gouvernement» - Sam Heaton
L'approbation du
projet de Kinder Morgan et de la canalisation 3 d'Enbridge
• L'émergence de deux Canadas
très
distincts et différents - Philip Fernandez
• Le cirque autour des oléoducs
pétroliers - K.C. Adams
• Des actions de masse contre
Kinder Morgan
Le legs de Barack Obama
• Obama fait du monde entier une cible
d'attaques des forces des opérations spéciales
Développements
sur la péninsule coréenne
• La présidente Park est
destituée et des millions de Coréens
réclament sa démission
• Le peuple dit « c'est assez » et
réclame un changement - Entrevue avec H.P. Chung,
porte-parole du Comité 6.15 canadien
• Déclaration des ressortissants
coréens aux États-Unis et au Canada pour la
démission de l'administration Park
• Des actions au Canada en appui au peuple
coréen
• La RPDC rejette l'injuste tentative de
l'isoler et de violer les droits humains
de ses citoyens
Journée internationale des droits
de l'homme
Tous les êtres humains ont des droits du fait
qu'ils sont humains
- Parti communiste du Canada
(marxiste-léniniste) -
Le Parti communiste du Canada
(marxiste-léniniste) se joint aux millions d'hommes et de femmes
qui observent aujourd'hui 10 décembre la Journée
internationale des droits de l'homme et qui luttent pour la
réalisation de ces droits à tous les jours.
La Journée internationale
des droits de l'homme est importante non pas seulement à cause
de l'importance de protéger les droits humains, mais surtout
parce qu'aujourd'hui il y a un besoin pressant que les peuples du monde
entier, tous les êtres humains, s'unissent dans un commun effort
pour réclamer les droits qui leur appartiennent du fait
qu'ils sont des êtres humains. La plus grande unité
possible à l'échelle internationale est un des plus
grands idéaux de tous les mouvements pour l'émancipation
sociale et nationale. Le but du communisme demeure la création
d'une Internationale qui englobe l'ensemble du « genre
humain », comme le dit le glorieux chant de la classe
ouvrière internationale.
Nous marquons la Journée internationale des
droits de l'homme 2016 à l'heure où
l'élection de Donald Trump à la présidence des
États-Unis a enclenché une recrudescence de sentiments de
haine et de vengeance anticommunistes, racistes et homophobes. La mort
du leader du peuple cubain et ami des peuples du monde, Fidel Castro, a
été l'occasion pour le président élu et ses
partisans au Canada de répandre mensonges et infamies contre le
communisme d'une manière qui rappelle la conquête de
l'Allemagne puis de l'Europe par le fascisme nazi au siècle
dernier, qui s'est faite par la persécution des minorités
et des communistes au nom d'idéaux supérieurs. Loin de
montrer que
le communisme est l'ennemi des droits humains, le désespoir des
forces de la réaction expose le fait que c'est leur
système qui a laissé tomber les peuples du monde et qui
aujourd'hui recourt à la torture, à l'agression et
à des atrocités de toutes sortes au nom de la
défense des droits.
Depuis l'effondrement de l'Union soviétique et
des anciennes démocraties populaires en 1989-1990, les
puissances impérialistes ont établi leur propre
définition des droits humains et s'en servent pour justifier
l'agression contre des pays souverains pour les contraindre à
changer leur régime et à se soumettre à leur
hégémonie. Elles
autorisent même la torture et d'autres violations extrêmes
des droits humains sous prétexte de défendre les droits
humains. Le 21 novembre 1990, l'Organisation pour la
coopération et le développement économique (OCDE)[1],
qui regroupe les pays d'Europe, les États-Unis et le Canada, a
adopté la Charte de Paris
pour une nouvelle
Europe qui déclare que les pays qui n'adhèrent pas
à l'économie de marché, à leur
définition de la démocratie basée sur un
système multipartite et sur les droits de l'homme qui ne
tolère aucune interprétation qui remet en cause ce que
les grandes puissances appellent leurs intérêts nationaux,
ne doivent pas être tolérés. Le feu vert
était ainsi donné
aux impérialistes pour soumettre aux sanctions, à
l'invasion et aux crimes de toutes sortes les pays qu'ils ne
considèrent pas comme démocratiques.
Comme par le passé,
les communistes sont aux premiers rangs de la lutte pour les droits
humains. Ils se joignent à toutes les victimes de la
persécution et de la discrimination et s'engagent à
continuer de lutter pour les droits humains. Les communistes
définissent les droits comme quelque chose qui appartient
à tous les êtres humains du fait
de leur humanité. En tant que droits, ils ne peuvent être
accordés ou retirés. Ils ne peuvent être perdus ou
cédés. Il s'agit aujourd'hui de conquérir la
garantie qu'aucune loi ou aucun acte d'un gouvernement ou de forces
quelconques ne les annule.
Les communistes défendent la définition
la plus large possible des droits humains, sans préjugé,
sans intentions malveillantes et sans considérations
idéologiques et politiques étroites. Seule une
définition aussi large peut permettre aux peuples de progresser.
Plusieurs catégories de droits ont surgi en raison de
l'évolution de la civilisation
humaine, y compris des droits qui opposent diamétralement les
classes sociales, mais aucun droit n'est supérieur aux droits
humains, à ces droits qui appartiennent à tous du fait
qu'ils sont humains. Ces droits sont apparus dans le cours de
l'humanisation de l'environnement social et humain, des grandes
batailles de l'humain pour briser les chaînes
qui l'asservissaient aux caprices de la nature et de la
société.
La lutte pour l'affirmation des droits humains au fil
des âges nous montre que ce sont les conditions existantes
à chaque période qui déterminent si les droits
humains sont reconnus ou pas par la société. Il n'est pas
acceptable que des États et leurs gouvernements violent
impunément les droits humains en invoquant différents
motifs de façon
intéressée. D'ici à ce que les droits humains
soient reconnus comme appartenant à chacun du fait de son
humanité et non plus comme une simple catégorie juridique
qui accepte les conditions qui privent les êtres humains de la
possibilité de s'épanouir en tant qu'êtres humains,
les droits humains ne seront pas reconnus dans le vrai sens du mot. Les
systèmes économiques et politiques des pays qui forment
le système impérialiste d'États ne favorisent pas
le plein épanouissement de l'être humain. Dans des pays
comme les États-Unis et le Canada, il y a des élites qui
ont plus de droits que les autres, notamment le droit de décider
de choses fondamentales comme qui peut avoir la citoyenneté et
qui peut jouir de droits civils, sans parler des décisions
concernant la vie et la mort, la guerre et la paix.
Beaucoup de confusion est
créée sur la question des droits de l'homme. En fait,
plus un pays est fort du point de vue militaire, plus il dicte au monde
qu'il a plus de droits que les autres. La vie a démontré
maintes et maintes fois que les pays qui ont la force militaire comme
les États-Unis ne défendent pas objectivement les droits
humains.
Quand les droits humains assument la forme d'une propagande
utilisée pour intimider et envahir d'autres pays, il y a quelque
chose qui ne va pas du tout.
D'autre part, on ne peut faire fi de la violation
grossière des droits humains que constitue le fait de priver des
populaires entières de quoi se nourrir, se loger et se
vêtir tout juste parce qu'elles sont pauvres, sans parler de leur
donner plein accès aux services de santé, à
l'éducation et à la culture. La question des droits
humains ne peut être
comprise pleinement que dans le contexte des conditions de la
société. L'affirmation des droits humains existe dans la
forme d'une lutte pour changer les conditions qui privent les
êtres humains de la jouissance de leurs droits.
Cependant, les êtres humains ne peuvent pas
affirmer leurs droits humains quand leur société est
perpétuellement menacée par une autre. En d'autres mots,
il y a réciprocité entre la situation intérieure
et extérieure et la politique intérieure et
extérieure. Un pays comme les États-Unis, connu pour ses
atteintes aux droits humains dans le monde,
ne saurait être très respectueux des droits humains de ses
propres citoyens. Dans le cas de Cuba, par contre, qui a fait l'objet
de calomnies et de médisances par la campagne
réactionnaire de propagande anticommuniste qui l'accuse de
violation des droits humains, ce sont la menace à son
indépendance et à sa souveraineté par les
États-Unis et leur
blocus qui limitent l'exercice des droits humains, pas le gouvernement
cubain. Si les États-Unis parvenaient à renverser le
gouvernement cubain, c'en serait fini de toutes les réalisations
du peuple cubain au chapitre de la réalisation des droits. Il
suffit de voir l'horrible situation créée dans les pays
que les États-Unis ont «
libérés » pour s'en
convaincre et c'est la raison pour laquelle le peuple cubain
défend son gouvernement au prix de sa vie.
Le plein
épanouissement des droits humains est impossible sans
réunir les conditions favorables. Le principal obstacle à
l'élimination des conditions hostiles à la croissance des
droits humains est l'action des pays qui se définissent comme
champions des droits humains, comme les États-Unis, et qui lient
la cause des droits humains à
l'avancement de leurs propres intérêts dans le monde. Pour
que s'épanouissent les droits humains de tous les êtres
humains, il faut retirer cet obstacle. Des pays comme Cuba qui ont
jusqu'à présent réalisé tant de choses sur
le plan des droits humains n'auront aucune difficulté à
obtenir des résultats encore meilleurs et à donner
l'exemple au monde
encore, une fois ces obstacles éliminés.
Le PCC(M-L) saisit l'occasion pour saluer les peuples
du monde qui luttent pour les droits humains et s'engage à
poursuivre cette lutte au Canada et à l'échelle
internationale.
Note
1. L'OCDE a
succédé à l'Organisation européenne de
coopération économique (OECD) créée
en 1948 sous la présidence de Robert Marjolin de France
pour aider à l'administration du Plan Marshall après la
Deuxième Guerre mondiale. Son rôle était de
distribuer l'aide financière américaine et de veiller
à la mise en oeuvre
des programmes économiques pour la reconstruction de l'Europe
et, de concert avec l'OTAN, de veiller à ce que l'Europe de
l'Ouest ne devienne pas communiste.
En janvier 1960, une résolution a
été adoptée à l'effet de créer un
organisme pour s'occuper de problèmes économiques
européens et atlantiques mais aussi de formuler des politiques
d'aide aux pays en développement. Cette organisation
reconstituée ferait des États-Unis et du Canada, qui
avaient déjà statut d'observateur dans l'OECD, des
membres à part entière. Elle entreprit
immédiatement d'obtenir l'adhésion du Japon.
En 2003, l'OCDE a établi le critère
suivant pour devenir membre : « communauté de
vues », « avantage mutuel », «
considérations globales » et « acteur
principal ».
Le communisme et les droits humains
- Hardial Bains -
Hardial Bains s'adressant au
Séminaire international sur le communisme et les
droits humains, Toronto, 27 mars 1995
Le 27 mars 1995, Hardial Bains, le
dirigeant du Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste)
jusqu'à sa mort en 1997, est intervenu au Séminaire
international sur le communisme et les droits humains à Toronto.
L'article qui suit est basé sur sa présentation.
* * *
Un des domaines les plus importantes où la lutte
idéologique a éclaté est celui des droits humains.
La bourgeoisie du monde entier crie sur tous les toits que le
communisme viole les droits humains. Il est même
suggéré que le communisme à cause de sa
qualité propre est l'ennemi des droits humains. Le communisme et
les droits humains,
disent ses détracteurs, sont comme le pétrole et l'eau.
Les deux ne se mélangent pas.
Est-il exact que le communisme viole les
droits humains et que le communisme et les droits humains sont des
ennemis naturels ? C'est bien sûr faux. Le communisme est la
condition de l'émancipation complète de la classe
ouvrière, une condition de l'émancipation de
l'humanité tout entière. Comment se peut-il que le
communisme qui
est la condition de l'émancipation complète de la classe
ouvrière puisse violer les droits humains ?
La définition moderne des droits humains stipule
que tous les êtres humains ont des droits de par leur
humanité. Puis il y a des êtres humains qui ont des droits
en raison de leur condition propre, comme les femmes du fait qu'elles
sont femmes ou les personnes handicapées en raison de leur
condition concrète objective, ou encore les minorités
nationales, linguistiques, religieuses et les autres minorités
en raison aussi de leur réalité concrète objective.
Le communisme, dans son expression moderne,
présente la collectivité des droits comme la condition
fondamentale de la défense de tous les droits, qu'ils soient
inaliénables et appartiennent à tous du fait que tous
sont des êtres humains ou qu'ils leur appartiennent en raison des
conditions concrètes objectives. Si, en tant que nation ou pays
au
sens collectif, tous ne jouissent pas de la collectivité de
leurs droits, comment peuvent-ils jouir des autres droits ? Les
États-Unis attaquent la collectivité des droits de Cuba
en criant leur indignation sur l'absence de droits humains dans ce
pays. La Corée du Nord et beaucoup d'autres pays, comme l'Iran,
sont menacés pour les mêmes
raisons.
Selon le Larousse, «
collectif » signifie : « 1. Qui concerne un
ensemble de personnes, qui est le fait d'un groupe. 2. Ling. Nom qui
exprime une idée de groupe, comme foule, troupe, rangée,
etc. » Et « collectivité »
signifie : « 1. Groupe d'individus habitant un
même pays, une
même agglomération, ou simplement ayant des
intérêts communs. Les communes et les départements.
Collectivités publiques, nom générique recouvrant
l'État, les collectivités locales, les
établissements publics. Collectivisme : système
économique visant à la mise en commun des moyens de
production. »
La collectivité des droits, comme «
collectivité du sol » ou « collectivité
de la richesse sociale » ou une « autorité
politique omnipotente et centralisée » est quelque
chose qui existe et doit appartenir à tous. Quelles
qualités doit avoir une personne pour avoir droit à la
collectivité des droits ? Le fait d'être un
être
humain est la seule qualité. C'est la définition la plus
large que l'on puisse lui donner puisque cela comprend tout le monde
sans exception en raison de leur humanité. Non seulement le
communisme reconnaît-il ces droits en pratique, comme allant de
soi, mais il lutte pour cette définition quelles que soient les
conditions et les circonstances.
Peut-on dire alors que le communisme et les droits humains se
repoussent mutuellement ?
La bourgeoisie donne une définition
extrêmement étriquée des droits humains. Selon les
fondateurs des États-Unis, ces droits appartiennent à
l'« aristocratie naturelle », c'est-à-dire
à ceux qui excellent sur le marché capitaliste.
Éliminer le marché capitaliste par la socialisation des
moyens de production est considéré par la bourgeoisie
comme une « atteinte aux droits humains ». C'est
pourquoi elle prêche et exige, notamment par la force des armes,
que tous les pays du monde adoptent le système capitaliste et
gardent « leurs portes ouvertes » aux grandes
puissances pour qu'elles viennent y faire ce qu'elles veulent.
Les communistes mettent au
premier plan la collectivité des droits pour la simple raison
qu'il est nécessaire d'harmoniser les droits de l'individu avec
l'intérêt général du collectif et les droits
de l'individu et du collectif avec le bien-être
général de la société. Les droits
individuels ou collectifs ou le bien-être général
de la société ne signifient
rien si l'on ne défend pas d'abord la collectivité des
droits. Comment la bourgeoisie peut-elle prétendre
défendre les droits humains si elle exige la négation de
la collectivité des droits ? Les communistes luttent par
principe pour la création d'un corps politique fondé sur
la collectivité des droits. Ils considèrent la
collectivité des droits comme
une garantie que les droits de l'individu et du collectif et
l'intérêt général de la
société soient respectés. Seule la
collectivité des droits permet de coordonner et de subordonner
tous les droits à l'ouverture de la voie au progrès de la
société.
Il faut que tous les combattants pour le communisme et
les droits humains discutent et débattent de ces questions
d'importance vitale pour le progrès de la société
dans les conditions d'aujourd'hui.
Fiche
d'information
La Déclaration universelle des droits de l'homme
Dans une fiche d'information des Nations unies
publiée à l'occasion du 50e anniversaire de
l'adoption de la Déclaration universelle des droits de l'homme
le 10 décembre 1948, il est souligné que cette
déclaration a été une des premières
réalisations majeures de l'ONU qui continue d'avoir un impact
considérable sur la
vie des gens partout dans le monde. « C'était la
première fois qu'une organisation internationale adoptait un
document considéré comme ayant une valeur universelle.
C'était aussi la première fois que les droits de l'homme
et les libertés fondamentales étaient
énoncées de façon aussi détaillée.
La Déclaration a obtenu un large appui lorsqu'elle a
été adoptée. »
L'adoption de la
Déclaration universelle découlait en grande partie du
puissant désir de paix au lendemain de la Deuxième Guerre
mondiale. Bien que les 58 États membres qui constituaient
alors les Nations unies différaient par leurs idéologies,
systèmes politiques, valeurs religieuses et traditions
culturelles et connaissaient des modes
de développement socio-économique différents, la
Déclaration universelle des droits de l'homme a
représenté une déclaration commune des buts et
aspirations - une vision du monde telle que la communauté
internationale souhaitait qu'il fût.
La Déclaration
universelle a été traduite dans plus de 200 langues
et reste le document relatif aux droits humains le plus connu et le
plus souvent cité dans le monde, est-il souligné dans la
fiche d'information des Nations unies. La rédaction et
l'adoption de la déclaration a été « une
tâche longue et ardue :
Lorsqu'elle a
été créée en 1946, la Commission des
droits de l'homme des Nations unies était composée
de 18 États membres. Au cours de sa première
session, le principal point inscrit à son ordre du jour
était la Déclaration universelle des droits de l'homme.
La Commission a constitué un comité de rédaction
qui s'est consacré
exclusivement à l'élaboration du projet de
Déclaration universelle des droits de l'homme.
Le Comité de
rédaction comprenait huit personnes originaires de l'Australie,
du Chili, de la Chine, de la France, du Liban, des États-Unis
d'Amérique, du Royaume-Uni et de l'Union des Républiques
socialistes soviétiques. Le Secrétariat de l'Organisation
des Nations unies, sous la conduite de John Humphrey, rédigea
l'avant-projet (400
pages) qui devait servir de document de travail de base du
Comité.
Durant les deux
années qu'a duré l'élaboration de la
Déclaration universelle, les membres du Comité de
rédaction ont toujours maintenu un terrain d'entente et un
objectif commun : le respect des libertés et des droits
fondamentaux. Malgré leurs divergences de vues sur certaines
questions, ils décidèrent d'inclure dans le document les
principes de la non-discrimination, des droits civils et politiques, et
des droits économiques et sociaux. Ils décidèrent
aussi que la Déclaration devait être
universelle. »
Le 10
décembre 1948, au Palais de Chaillot, à Paris,
les 58 États membres de l'Assemblée
générale des Nations unies ont adopté la
Déclaration universelle des droits de l'homme, avec 48 voix
pour et huit abstentions. (Deux pays n'étaient pas
présents lors du vote). » L'Assemblée
générale a proclamé la
Déclaration « comme l'idéal commun à
atteindre par tous les peuples et toutes les nations afin que tous les
individus et tous les organes de la
société... s'efforcent... de développer le respect
de ces droits et libertés et d'en assurer, par des mesures
progressives... la reconnaissance et l'application universelles et
effectives.
Session de
l'Assemblée générale des Nations unie au cours de
laquelle la Déclaration universelle des droits de l'homme a
été adoptée, le 10 décembre 1948
Il est expliqué dans cette fiche d'information
que :
Bien que la
Déclaration, qui comprend un large éventail de droits, ne
soit pas un instrument ayant force obligatoire, elle a inspiré
plus de 60 instruments internationaux relatifs aux droits de
l'homme qui, ensemble, constituent les normes internationales en
matière de droits de l'homme. Ces instruments comprennent le
Pacte
international relatif aux droits économiques, sociaux et
culturels et le Pacte international relatif aux droits civils et
politiques, qui sont tous deux des instruments ayant force obligatoire.
Avec la Déclaration universelle, ces deux instruments
constituent la Charte internationale des droits de l'homme.
La
Déclaration reconnaît que la dignité
inhérente à tous les membres de la famille humaine
constitue le fondement de la liberté, de la justice et de la
paix dans le monde et est liée à la reconnaissance des
droits fondamentaux auxquels chaque être humain aspire, à
savoir le droit à la vie, à la liberté et à
la sûreté de sa personne ; le droit
à un niveau de vie suffisant ; devant la
persécution, le droit de chercher asile et de
bénéficier de l'asile en d'autres pays ; le droit
à la propriété ; le droit à la
liberté d'opinion et d'expression ; le droit à
l'éducation, à la liberté de pensée, de
conscience et de religion ; et le droit en vertu duquel nul ne
peut être soumis
à la torture et aux traitements dégradants, entre autres
choses. Ce sont des droits inhérents que doivent exercer tous
les être humains du village planétaire - les femmes et les
enfants, ainsi que tout groupe de la société,
défavorisé ou non, et non des «
cadeaux » qui peuvent être retirés, retenus ou
accordés selon le bon vouloir ou la fantaisie de
quelqu'un.
Les droits
énoncés dans la Déclaration et les deux Pactes ont
été explicités davantage dans des instruments
juridiques tels que la Convention internationale sur
l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale,
qui déclare délit punissable par la loi toute diffusion
d'idées fondées sur la supériorité ou la
haine raciale ; la
Convention sur l'élimination de toutes les formes de
discrimination à l'égard des femmes, qui prévoit
des mesures devant être prises en vue d'éliminer la
discrimination à l'égard des femmes dans la vie politique
et publique, l'éducation, l'emploi, la santé, le mariage
et la famille ; et la Convention relative aux droits de l'enfant,
qui énonce
des garanties en ce qui concerne les droits fondamentaux de
l'enfant.
Puis, en 1989-1990, l'Union soviétique
s'est effondrée, entraînant avec elle les régimes
de l'Est de l'Europe et mettant fin à la division bipolaire du
monde.
En 1991, les États-Unis, le Canada, les grandes puissances
de la vieille Europe et les pays de l'Organisation pour la
sécurité et la coopération en Europe (OSCE) ont
adopté la
Charte de Paris qui stipule que tous les pays du monde doivent avoir
des économies de marché et se conformer à leur
définition de la démocratie fondée sur le
multipartisme et des droits de l'homme qui reposent sur leur opposition
à toute interprétation qui porte atteinte à ce que
ces puissances appellent leurs intérêts nationaux. Depuis
les
années 1990, l'ordre du jour des droits de l'homme a
été manipulé par les États-Unis et les pays
qui ont signé la Charte de Paris, ce qui a jeté le
discrédit sur le droit et les pactes internationaux relatifs aux
droits humains.
À la Conférence mondiale sur les droits
de l'homme qui s'est tenue à Vienne (Autriche) en
juin 1993, 171 pays ont réitéré que les
droits de l'homme sont universels, indissociables et
interdépendants et réaffirmé leur adhésion
à la Déclaration universelle des droits de l'homme. Ils
ont adopté la Déclaration et le Programme
d'action de Vienne, qui « énoncent le nouveau cadre de
planification, de dialogue et de coopération en vue de permettre
une approche intégrée de la promotion des droits de
l'homme et la participation des acteurs aux niveaux local, national et
international ».
Dans la conclusion de la fiche d'information des
Nations unies sur la Déclaration universelle des droits de
l'homme, il est indiqué :
Depuis la
création de l'Organisation des Nations unies, la promotion et la
protection des droits de l'homme occupent une place centrale dans ses
travaux. L'Article premier de la Charte des Nations unies fait
référence à la promotion et au respect des droits
de l'homme, ainsi qu'à la création d'une Commission pour
la promotion des droits de
l'homme, mentionnée à l'Article 68. Au fil des ans,
l'Organisation a créé toute une série de
mécanismes chargés de surveiller les violations des
droits de l'homme.
Des
mécanismes conventionnels (organes créés en vertu
d'instruments internationaux) et des mécanismes non
conventionnels (Rapporteurs spéciaux des Nations unies,
représentants spéciaux, experts et groupes de travail)
ont été créés en vue de surveiller
l'application par les États parties des différents
instruments relatifs aux droits de
l'homme et d'enquêter sur les allégations de violations
des droits de l'homme. Au cours des dernières années, un
certain nombre de bureaux extérieurs ont été
ouverts à la demande des gouvernements, notamment, pour aider
à mettre en place les institutions nationales chargées de
la promotion et de la protection des droits de l'homme et à
mener
des campagnes d'éducation dans le domaine des droits de l'homme.
Des problèmes
restent à résoudre, malgré les nombreux
progrès réalisés dans le domaine des droits de
l'homme. Nombreux sont ceux dans la communauté internationale
qui considèrent que les droits de l'homme, la démocratie
et le développement sont indissociablement liés. Le
maintien de la paix et de la sécurité internationales et
la
promotion du développement économique et social passent
obligatoirement par le respect des droits de l'homme. Le monde demeure
en proie à des incidents liés à la haine ethnique
et à des actes de génocide. Des gens sont encore victimes
d'attitudes xénophobes et de la discrimination fondée sur
la religion ou le sexe et sont victimes d'exclusion.
Dans le monde, des millions d'êtres humains demeurent
privés d'aliments, d'abri, de l'accès aux soins
médicaux, d'éducation et de travail et trop nombreux sont
ceux qui vivent dans l'extrême pauvreté. Leur
humanité et leur dignité inhérentes ne sont pas
reconnues.
L'avenir des droits
de l'homme dépend de nous. Nous devons tous agir lorsque les
droits de l'homme sont violés. Tant les États que les
individus doivent assumer leurs responsabilités aux fins de la
réalisation et de la protection efficace des droits de
l'homme.
Opposons-nous à l'agression du
Canada contre la Syrie
Non à l'intervention en Syrie au nom de la
responsabilité de protéger!
- Parti communiste du Canada
(marxiste-léniniste) -
Le Parti communiste du Canada
(marxiste-léniniste) condamne la résolution qui a
été adoptée par l'Assemblée
générale de l'ONU le 9 décembre pour
justifier une intervention militaire en Syrie.[1]
La résolution a été préparée
à l'initiative du Canada et invoque la «
responsabilité de
protéger » qui incombe aux autorités
syriennes, utilisant le langage dont le Canada a été le
pionnier dans les années 1990 pour justifier l'agression
par l'alliance militaire de l'OTAN dominée par les
États-Unis. L'ambassadrice des États-Unis Samantha Power
a dit que la résolution adoptée visait « à
dire clairement à la Russie et à
Assad d'arrêter le carnage. Il s'agit d'un vote qui défend
les principes fondamentaux sur la façon dont les États
doivent se comporter, même lors d'une guerre. C'est un vote qui
réclame d'urgence de la nourriture, des médicaments et de
la sécurité pour la population de l'est d'Alep qui en est
totalement dépourvue. »
Le représentant du Canada,
Marc-André Blanchard, a déclaré avec un cynisme
sans pareil que « si rien n'est fait, la ville pourrait devenir
un 'cimetière géant ' ». Le
représentant de l'Union européenne a promis que l'UE
« agira rapidement, conformément aux procédures
établies, pour imposer de nouvelles mesures contre la Syrie, en
particulier les individus et les entités qui soutiennent le
régime ».
Incapables d'utiliser le Conseil de
sécurité de l'ONU pour faire adopter la proposition de
l'OTAN d'instituer une zone d'exclusion aérienne au-dessus de la
Syrie, les impérialistes ont maintenant recours à des
manoeuvres pour utiliser des forces au sol pour établir des
poches de territoire hors du contrôle des autorités
syriennes qu'ils appellent
des « corridors humanitaires ». La résolution
dans ce sens ouvre la porte à l'agression impérialiste
advenant que les grandes puissances décident que le gouvernement
syrien ne respecte pas sa « responsabilité de
protéger ».
La résolution fait à plusieurs reprises
référence au « droit international sur les droits
de l'homme », mais les États-Unis et leurs
alliés ne reconnaissent plus les définitions que les
Nations unies ont adoptées dans le sillage de la Deuxième
Guerre mondiale, notamment la définition de l'agression qui est
enchâssée dans les procès de
Nuremberg et la définition des droits humains
énoncée par la Déclaration universelle des
droits de l'homme . Les puissances impérialistes ont
détruit le droit international qui a été
établi suite à la victoire de l'humanité sur le
nazi-fascisme. Même à l'intérieur de ce droit
international, les puissances impérialistes ont commis des
agressions
pendant tout le XXe siècle, mais maintenant qu'ils sont
incapables d'atteindre le consensus au Conseil de
sécurité de l'ONU, qui a été établi
pour traiter des questions de la guerre et de la paix, les pays de
l'OTAN se sont armés de définitions
intéressées comme la « responsabilité de
protéger » et la « conviction
responsable ». C'est
ainsi qu'est officiellement appuyé le recours aux pouvoirs
policiers internationalement contre ceux qui sont
considérés comme des cibles, des ennemis, des
États voyous, des violateurs des droits humains, etc. Le fait de
tenter maintenant de légitimer cette pratique par le biais de
l'Assemblée générale de l'ONU est
réellement une trahison.
La résolution
présentée par le Canada repose sur la fraude parce
qu'elle parle de la nécessité de l'ingérence
étrangère pour assurer l'aide humanitaire urgente au
moment où des dizaines de milliers de Syriens vivant à
Alep sont en train d'être évacués des secteurs
qu'occupaient auparavant des groupes terroristes, dont ceux qui sont
financés par
les États-Unis, le Canada et d'autres pays et qui ont pour
mission de renverser le gouvernement Assad. Le 8 décembre,
l'armée arabe syrienne a suspendu toute opération
militaire dans le secteur est d'Alep afin d'évacuer 8000
civils. Le 10 décembre, on a rapporté que plus
de 20 000 personnes sont sorties des
secteurs qui avaient été assiégés
auparavant et que 1217 combattants antigouvernementaux se sont
rendus. Les récits de Syriens au sujet des conditions brutales
qu'ils ont vécues pendant des années sous le joug des
escadrons de la mort appuyés par les États-Unis à
Alep commencent à sortir au grand jour. Les autorités
syriennes disent avoir
libéré 93 % du territoire d'Alep.
La résolution canadienne semble être une
tentative désespérée d'empêcher que le
terrible conflit en Syrie prenne fin. Le fait de sanctionner la
violation de la souveraineté de la Syrie au nom du droit
humanitaire international et de la Charte de l'ONU ne peut être
considéré autrement que comme un geste criminel de la
part du Canada.
L'ambassadeur de la Syrie à l'ONU, Bashar
Ja'afari, a critiqué la délégation canadienne et
ses partenaires pour leur atteinte à la souveraineté de
la Syrie en tenant cette session sans consulter la
délégation syrienne. Il a dit que la résolution
est contraire à la Charte de l'ONU. « Avant de convoquer
cette réunion et de soumettre le projet de
résolution, la délégation canadienne et ses
partenaires auraient dû entendre les récits
déchirants des Syriens vivant à Alep sur les crimes des
organisations terroristes. » Il a noté que la mesure
ne dissuadera pas le gouvernement syrien et ses alliés de
combattre le terrorisme et a juré que tout Alep sera
bientôt libérée. « Je désire dire aux
États
qui parrainent le terrorisme à Alep que l'armée syrienne
a jusqu'à présent libéré 93 % des
secteurs que détenaient les terroristes dans cette ville et que
leurs aventures sanguinaires en sont à leurs derniers
jours. » Il a conclu son intervention en disant qu'en votant
contre la résolution, les États membres indiqueraient
leur
rejet de
l'exploitation de l'ONU et de « la négociation du sang des
Syriens ».
Le PCC(M-L) appelle tous les gens épris de paix
à s'opposer à toute tentative de l'OTAN d'entrer en Syrie
et à tout engagement du Canada à envoyer des forces
spéciales. L'appui officiel que donnent le Parti libéral
et le NPD aux doctrines de la responsabilité de protéger
et de la conviction responsable pour accomplir des objectifs de guerre
doit être dénoncé.
Note
1. La résolution a été
adoptée par un vote de 122 à 13 et 36 pays
se sont abstenus. La résolution « enjoint également
à toutes les parties de prendre toutes les mesures voulues pour
protéger les civils et les personnes hors de combat, y compris
les membres des communautés ethniques,
religieuses et confessionnelles ». Elle affirme que «
c'est aux autorités syriennes qu'incombe au premier chef la
responsabilité de protéger la population du
pays », ce qui prépare le terrain à une
agression advenant qu'il soit déclaré que les
autorités syriennes ont manqué à leur
responsabilité.
La résolution requiert que le secrétaire
général des Nations unies fasse rapport de sa mise en
oeuvre dans les 45 jours suivant son adoption, ou d'ici le 23
janvier. À ce moment-là, un nouveau secrétaire
général sera en poste (à partir du 1er
janvier) de même qu'un nouveau président des
États-Unis (à partir du 20
janvier). La résolution canadienne a été
présentée avant l'élection américaine et
les libéraux de Justin Trudeau ont pris l'initiative d'autres
complots anti-syriens. Du 11 au 13 novembre, le gouvernement
canadien a été l'hôte d'une rencontre à
Mont-Tremblant au Québec qui a réuni des
représentants de gouvernement et de groupes qui
cherchent à renverser le gouvernement syrien.[2] Le ministre de la défense Harjit
Sajjan a mentionné le 1er décembre la
possibilité d'une intervention du Canada en Syrie dans l'avenir
et le gouvernement a annoncé le 6 décembre qu'il
était en train de dépenser des millions de dollars pour
parrainer un groupe peu reluisant qui s'est lui-même donné
le nom de « Défense civile de la Syrie ».
2. Lire à ce sujet « Le
Canada tient une rencontre internationale sur la Syrie »
dans le numéro du 3 décembre 2016 du Marxiste-Léniniste.
La promotion de «Casques blancs»
à des fins ignobles
- Enver Villamizar -
Le 6 décembre, le gouvernement du Canada a
annoncé une contribution de 4,5 millions $ au
groupe des « Casques blancs ». Le gouvernement Trudeau
a pris ce groupe « Défense civile de Syrie »
sous son aile dans le cadre du programme « d'établissement
de la paix » du Canada en Syrie. Ces fonds
seront versés par l'intermédiaire du « Programme
pour la stabilisation et les opérations de paix ». Le
même jour, Stéphane Dion, ministre des Affaires
étrangères, et Howard Drake, haut-commissaire du
Royaume-Uni au Canada, ont annoncé que six
événements publics se tiendraient au Canada du 7
au 13 décembre avec des
personnalités associées à ce groupe.
La tournée coïncide avec la Journée
internationale des droits de l'homme, le 10 décembre, et
elle utilise des phrases sur les droits humains pour justifier la
guerre et l'agression. Les « Casques blancs » font en
fait partie des forces spéciales privées de
l'impérialisme sur le front civil. Ils renforcent l'objectif du
changement de
régime en Syrie, notamment en agissant comme auxiliaires pour
les groupes armés hostiles au gouvernement qui sont
financés par les impérialistes que le Canada appuie.[1]
Les « Casques blancs » ont
été créés en 2013 par James Le
Mesurier, un entrepreneur militaire britannique privé,
conseiller au Foreign Office et ancien officier du renseignement
militaire, au moment où les États-Unis et la
Grande-Bretagne finançaient des individus choisis dans les
territoires aux mains des rebelles en Syrie pour
aller en Turquie suivre une formation en « opérations de
sauvetage » en Turquie. L'organisation Casques blancs est
soutenue par la fondation créée par Le Mesurier
appelée Mayday Rescue qui opère à partir des
Pays-Bas, de Dubaï, de la Jordanie et de la Turquie. Selon le
département d'État américain, le groupe a
reçu au moins 23
millions $ du gouvernement américain mais le Foreign Office
britannique serait son plus grand bailleur de fonds.
Le groupe opère exclusivement dans les
régions qui demeurent sous le contrôle des groupes
armés qui refusent de participer à un règlement
politique du conflit en Syrie. Les fonds du Canada serviront à
aider le groupe à « recruter des
bénévoles », surtout des femmes. Des
événements faisant partie de la tournée ont
déjà eu lieu à Ottawa,
Montréal et Toronto les 7, 8 et 9 décembre
respectivement. Deux autres événements se tiennent
à Winnipeg au Musée canadien pour les droits de la
personne le 11 décembre et à Vancouver à
l'Université de la Colombie-Britannique.
À ces rencontres, un documentaire produit par
Netflix faisant la promotion du groupe est projeté et parmi les
panellistes annoncés on compte :
- Raed Saleh, « le chef des Casques blancs et
président de la Défense civile syrienne », un
groupe non reconnu qui ne fait pas partie de l'Organisation
Internationale de Protection Civile. On dit que Saleh se déplace
illégalement entre la Turquie et la Syrie ;
- Farouq Habib, « le directeur de programme
(Syrie) pour la Fondation Mayday Rescue », une fondation
basée aux Pays-Bas, financée par la Grande-Bretagne, le
Danemark, l'Allemagne, le Japon, les États-Unis et d'autres
pays. Habib a participé aux efforts soutenus par les
États-Unis pour renverser le gouvernement syrien dans la ville
de Homs jusqu'en 2013 et travaille maintenant en Turquie ; et
- James Le Mesurier, « le fondateur et directeur
de Mayday Rescue », qui, selon sa biographie officielle sur
le site de Mayday Rescue, « a passé 20 années
à travailler dans les États fragiles comme membre du
personnel des Nations unies, comme consultant pour des entreprises
privées et pour le ministère des Affaires
étrangères
britannique et du Commonwealth et comme officier de l'armée
britannique. Il a travaillé en particulier à des
activités de stabilisation par le biais de programmes de
sécurité et à des programmes de
démocratisation. »
Les libéraux de Justin Trudeau au Canada
enfreignent le principe moderne qui veut que la responsabilité
commence chez soi. Les gouvernements doivent tout d'abord
reconnaître et garantir les droits de leur propre peuple. La
reconnaissance des droits comprend le principe le principe et le droit
de tous les peuples du monde à leur
souveraineté et à vivre en paix sans être
menacés de guerre ni soumis à un changement de
régime. Il est inacceptable d'utiliser des droits humains et les
droits des femmes comme prétextes pour promouvoir l'agression et
la guerre comme le font le gouvernement Trudeau et les autres partis
politiques du Parlement, en collaboration avec le
gouvernement britannique.
Le même jour où au Canada était
lancée cette tournée, un représentant des «
Casques blancs » déclarait ceci devant la Commission
des Affaires étrangères du Parlement
européen : « Nous avons besoin d'une zone d'exclusion
aérienne, appuyée par la protection civile. Nous l'avons
demandé il y a deux ans et malheureusement,
personne n'a répondu à notre appel. Nous demandons donc
aujourd'hui un corridor humanitaire [un autre euphémisme pour
une intervention militaire--ndlr] pour envoyer une aide humanitaire
afin d'aider les civils et des avions pour livrer l'aide. »
Les impérialistes se lamentent continuellement
sur la situation des droits humains partout dans le monde et
créent des organisations « non
gouvernementales » de défense des droits humains pour
faire de la propagande contre les pays qu'ils veulent attaquer, comme
la Syrie, la Russie, la Chine, la République Démocratique
Populaire de
Corée, le Venezuela et d'autres pays dans toute l'Asie,
l'Afrique, l'Amérique centrale et du Sud. et les Caraïbes.
Cette désinformation organisée par l'État sur les
droits humains vise à démobiliser les peuples des
États-Unis et du Canada et leur mouvement pour un gouvernement
antiguerre et de défense des droits de tous. L'élite au
pouvoir veut
que les gens acceptent passivement l'ingérence dans les affaires
souveraines des autres pays, pouvant aller jusqu'aux guerres
prédatrices interimpérialistes.
Ainsi, le 1er décembre,
lors de son témoignage devant le Comité de la
défense nationale de la Chambre des communes, le ministre de la
Défense, Harjit Sajjan a évoqué à nouveau
la possibilité d'un rôle de combat du Canada en Syrie.
« Nos efforts sont actuellement en Irak. Si la situation en Syrie
change, nous allons évaluer la situation
sur la base de consultations avec nos alliés. Toutefois, en ce
moment nous n'avons pas l'intention d'intervenir en Syrie. »
Dans les années 1990, l'alliance militaire
de l'OTAN dirigée par les États-Unis a
dénoncé avec force le gouvernement de l'ancienne
Yougoslavie et mené une campagne implacable contre lui en
préparation des bombardements et du démembrement de
l'État yougoslave. Après la destruction et le
démembrement de la Yougoslavie, les
impérialistes américains ont construit leur plus grande
base militaire à l'étranger sur le territoire conquis du
Kosovo, qui sert maintenant de point d'appui pour intervenir dans toute
l'Europe, l'Asie occidentale et l'Afrique du Nord.
Au nom des droits humains, les impérialistes
américains ont imposé des sanctions paralysantes à
l'Irak pendant une décennie, ont ensuite envahi et occupé
le pays, renversé son gouvernement et démantelé
ses institutions. Lorsqu'interrogée en 1996 à
l'émission 60 Minutes sur ces sanctions qui ont
causé la mort de plus
de 500 000 enfants irakiens, la secrétaire
d'État des États-Unis, Madeleine Albright, a
répondu à la question : « Est-ce que ce prix
en vaut la peine ? », en disant « Je pense qu'il
s'agit d'un choix très difficile. Mais le prix--nous pensons que
le prix en vaut la peine. »
Le front impérialiste menée par les
États-Unis a également mené une campagne de
relations publiques brutale contre le gouvernement de Kadhafi en Libye
et a finalement attaqué et détruit la Libye, laissant le
pays en ruine et sans un État viable. Au sujet du renversement
violent de Mouammar Kadhafi, la secrétaire d'État de
guerre des
États-Unis et candidate pour devenir la présidente de
guerre, Hillary Clinton, a déclaré de façon
ignoble : « Nous sommes venus, nous avons vu, il est
mort. »
Les guerres militaires et mercenaires actuelles
menées par les États-Unis en Iraq, en Afghanistan, en
Somalie, au Soudan, au Yémen et en Syrie, les énormes
renforcements militaires en Asie-Pacifique, au Japon, en Corée
du sud et aux Philippines et aux frontières de la Russie par
l'OTAN sont tous accompagnés d'incessantes campagnes sur
les droits humains dans les pays ciblés.
Les Canadiens doivent rejeter ces campagnes de
relations publiques organisées par l'État qui utilise la
question des droits humains pour promouvoir la guerre et l'agression.
Ils doivent insister sur le fait que la reconnaissance et la garantie
des droits commencent chez soi. L'argument d'un manque de droits
où que ce soit dans le monde, surtout
quand il est fondé sur des positions idéologiques
profondément réactionnaires, ne peut servir d'excuse pour
nier aux peuples du monde leur droit de vivre en paix et de
développer leurs pays sur la base de leurs propres forces,
libres de l'ingérence des grandes puissances. Les Canadiens
veulent que leur gouvernement joue un rôle honorable dans les
affaires internationales reposant sur la neutralité positive et
qu'il contribue ainsi aux efforts qui visent à trouver un
règlement politique aux différends entre et parmi les
peuples et les pays au lieu de chercher des solutions militaires. Les
Canadiens veulent que leur gouvernement affirme les droits de tous au
pays comme contribution à la cause des
droits humains au niveau international.
Les Canadiens devraient rejeter avec mépris
l'utilisation que font les libéraux de Justin Trudeau de la
Journée internationale des droits de l'homme dans le but de
soutenir les forces mercenaires dans une tentative
désespérée de prolonger le conflit en Syrie.
S'opposer aux ingérences dans les affaires de la Syrie est une
question capitale pour les
peuples du monde. Les manoeuvres des impérialistes pour
décider de l'avenir des pays et de leurs peuples pour servir
leur propre édification d'empire, que ce soit en Syrie, en Irak,
en Libye, en Haïti, à Cuba ou dans tout autre pays sont
précisément ce qui a entraîné les violations
les plus abominables des droits humains des peuples du monde.
Note
1. LML Numéro 127 - 5
octobre 2016.
2. Selon un article de Men's Journal, Le
Mesurier était membre des Gilets verts royaux,
l'équivalent au Royaume-Uni des Rangers de l'armée
américaine. Il a été déployé en
Irlande du Nord et au Kosovo. L'article mentionne qu'il est
également entraîneur privé en matière de
sécurité. « Il a formé plusieurs milliers de
citoyens
pour qu'ils deviennent la force de protection sur le terrain des champs
pétrolifères et gaziers pour le compte des Émirats
arabes unis, faisant la conception de l'infrastructure de
sécurité
d'Abu Dhabi - 'tout depuis la montée du niveau des océans
jusqu'aux soulèvements politiques, tous les problèmes
auxquels vous ne pensez jamais, alors vous êtes assis avec des
futurologues à New York à parler de ce que le monde va
avoir l'air dans 30 ans - et il a été chargé
de la sécurité de la Coupe du Golfe de 2010 au
Yemen, un tournoi régional de soccer qui s'est tenu dans un
climat de crainte d'un soulèvement potentiel d'Al
Qaeda. »
En 2013, « avec l'aide d'une équipe
d'intervention d'élite en cas de désastres naturels en
Turquie, AKUT, et d'un financement de 300 000 $ du
Japon, du Royaume-Uni et des États-Unis, il a lancé le
premier cours de sept jours de la SCD (Défense civile syrienne)
pour enseigner à 25 Syriens approuvés. Qui les a
approuvés et sur la base de quel critère n'est
évidemment pas connu. L'article mentionne aussi que Le Mesurier
ne met pas les pieds en Syrie « car il craint que sa
présence dans le pays en compagnie de son équipe
compromettrait son intégrité locale ».
La consultocratie des temps modernes du
gouvernement Trudeau
Un programme réactionnaire pour
«réinventer le gouvernement»
- Sam Heaton -
Dénonciation des consultations bidons sur le projet
d'oléoduc Kinder Morgan à Victoria le 13 août 2016.
Le gouvernement Trudeau vient maintenant d'approuver le projet
malgré la
très grande opposition.
Les libéraux sont en difficultés avec
leur promesse électorale de « rétablir la confiance
dans le gouvernement » en « consultant les Canadiens
et les Canadiennes », partie de leur plateforme pour le
« vrai changement ». Après les nombreux
rebondissements du projet de réforme électorale, pour
beaucoup de Canadiens la
décision annoncée le 29 novembre d'approuver
l'oléoduc Trans Mountain de Kinder Morgan et le projet de
canalisation 3 d'Enbridge en dépit de l'opposition
exprimée par les résidents des territoires
touchés et des utilisateurs des eaux concernées et par
les Premières Nations, est la goutte qui a fait déborder
le vase. Elle prouve que,
comme son prédécesseur, le gouvernement Trudeau a pour
programme de payer les riches et d'attaquer les droits des travailleurs
et des communautés.
En un peu plus d'un an après la formation d'un
gouvernement majoritaire, les libéraux ont lancé pas
moins de 430 consultations sur tout et sur rien. Les consultations
qui ont le plus défrayé les manchettes, celles sur la
réforme électorale, la défense, la
sécurité, l'agriculture, le service postal et les accords
commerciaux, sont maintenant
terminées ou le seront avant la fin de l'année.
Mais l'obsession des libéraux avec les
consultations n'est pas seulement l'affaire d'imposer de façon
démonstrative un processus frauduleux qui n'exprime pas en
réalité la volonté du peuple ni de simplement
donner l'apparence d'être à l'écoute, ouverts et
transparents. Non, l'accent sur la consultation fait partie du
programme réactionnaire du parti libéral et des
oligopoles pour « réinventer
le gouvernement » et changer le rapport entre les citoyens,
la gouvernance et les prises de décision.
Malgré la
prétention de donner à tous les Canadiens et à
toutes les Canadiennes la possibilité de commenter les
politiques gouvernementales via Twitter, des formulaires en ligne, des
rencontres ouvertes ou des sondages où ils sont appelés
à ordonner leurs préférences, les libéraux
marginalisent le corps politique plus que jamais. Ils le font en le
privant d'une conception du monde sur la base de laquelle le peuple
peut donner un but au Canada, pour un développement durable,
pour la défense des droits de tous et toutes et pour contribuer
à la même chose sur le plan international. Pour tenter de
palier au fait que le système électoral et politique ne
confère plus de légitimité au gouvernement,
ils cherchent à effacer toute expression de la conscience
collective des Canadiens et à la remplacer par un amalgame
d'opinions personnelles et de commentaires individuels qu'ils
pourraient ensuite interpréter comme une approbation par la base
sociale libérale.
C'est pourquoi la firme privée qui a
été retenue par le gouvernement libéral pour
gérer le questionnaire sur la réforme électorale
sur son site « mademocratie.ca », qui fait d'ailleurs
l'objet de beaucoup de railleries, tient à faire remarquer que
le
site n'est pas un outil de réforme électorale comme tel,
mais « une façon vraiment innovatrice
de consulter et d'engager le public ». Clifton van der
Linden, fondateur et PDG de Vox Pop Labs Inc., qui a créé
et qui gère le site, a dit à la revue McClean's
le 5 décembre que « si l'on s'attarde trop au contenu
du questionnaire, on ne verra pas le tableau d'ensemble ».
Car finalement, les Canadiens « ont dit ce qu'ils
avaient à dire » et les décisions antisociales
du gouvernement sont légitimées. Pour citer le ministre
des Ressources naturelles Jim Carr, qui commentait les consultations
sur les projets d'oléoduc lors d'un dîner donné par
le Alberta Enterprise Group le 29 août, « si l'on
respecte le
processus la plupart des Canadiens vont dire : j'ai eu la chance
d'être entendu, c'était une façon raisonnable de
justifier une décision ».[1]
Dans les discussions au sein de l'élite
dominante et ses groupes de réflexion, deux raisons sont
citées pour expliquer pourquoi c'est maintenant qu'il faut
mettre en oeuvre ce genre de réformes. La première est
qu'on reconnaît qu'il n'est plus possible de conférer une
légitimité aux décisions du gouvernement dans les
conditions actuelles. Frank
Graves de la firme de sondage Ipsos (qui a également
été retenue par le gouvernement du Canada pour
gérer des consultations) s'est penché sur ce
problème dans son allocution à une conférence
du 12 mai tenue sous les auspices de l'institution
néolibérale appelée Institut sur la gouvernance.[2] Il a
expliqué que le problème va au-delà d'un simple
manque de confiance et qu'il faudrait plutôt parler de crise de
légitimité. La deuxième raison, donnée par
l'Institut en question, est que « la confiance des Canadiens dans
leur gouvernement » atteint un sommet inégalé
depuis des décennies (sans pour être autant très
élevée) et cela serait
attribuable à la popularité de Justin Trudeau et au fait
que cela représente une chance unique dans l'histoire.
Matthew Mendlesohn, secrétaire adjoint du
Conseil privé et ancien président du groupe de
réflexion néolibéral Centre Mowat, s'est
interrogé récemment à savoir si cette «
confiance » pouvait être maintenue : « La
question est de savoir si par la bonne volonté, la transparence
dans les communications, les programmes de cocréation
et de codéveloppement numériques avec la
société civile, les méthodes pour mesurer la
réussite, la publication des résultats, la reconnaissance
des erreurs et l'investissement des ressources nécessaires dans
les choses qui fonctionnent, c'est un modèle possible au
Canada pour maintenir les hauts niveaux de confiance que nous voyons
présentement
dans les institutions démocratiques. »
La consultocracie
Le gouvernement Trudeau s'affaire à
établir une espèce de « consultocratie »
qui est dans les faits la gouvernance par les pouvoirs policiers
déguisée en un groupement des lois qui prétend
à la
légitimité par des consultations bidons.
L'expression « consultocratie » a
été inventée dans les années 1990 pour
décrire les firmes de consultants professionnels auparavant
appelées firmes comptables et leur nouveau rôle dans la
gestion et la réforme des gouvernements. C'était dans le
contexte de l'effort pour « réinventer le
gouvernement », centré en grande
partie sur l'application de stratégies de marketing pour
réguler le fonctionnement de ministères, en reprenant
toutes les « meilleures » pratiques du secteur
privé et en réorganisant la fonction publique pour mieux
servir des intérêts monopolistes privés. Les
« Big Four » des firmes de ce nouveau secteur
d'activité sont Deloitte,
PricewaterhouseCoopers, Ernst & Young et KPMG. Elles ont toutes des
revenus annuels se situant entre 25 et 37 milliards de
dollars et ont toutes fait l'objet d'accusations de fraude ou de
complicité avec des actes de fraude et d'autres méfaits
dans différents pays.
Le « pouvoir par consultation » des
temps modernes est la gestion privée des rapports au sein du
corps politique suivant le modèle des rapports entre les grands
monopoles et oligopoles privés et leurs clients. C'est pour
instituer les « meilleures pratiques » en offrant
à tous les membres du corps politique la possibilité de
commenter et d'indiquer leurs préférences sur les
politiques gouvernementales, comme une application numérique et,
ce faisant, les priver de toute possibilité d'exercer leurs
droits ou d'avoir même un semblant de pouvoir.
Des organisations comme l'Institut sur la gouvernance,
qui est géré par le chef de la fonction publique du
Canada, Michael Wernick, des ministres adjoints et des directeurs de
KPMG et de Adobe, sont payées pour former des fonctionnaires
pour administrer le programme du gouvernement Trudeau pour «
réinventer le gouvernement ».
C'est la suite de l'intervention des Big Four et d'autres firmes pour
réformer et administrer différents ministères dans
les années 1990. Maintenant, par exemple dans le cours de
la mise en oeuvre des consultations, les participants apprennent
« comment se servir de la participation publique pour soutenir la
réalisation des priorités du
gouvernement » et « explorer les outils et les
stratégies pour planifier et réaliser des consultations
publiques ». L'Institut sur la gouvernance enseigne aussi
aux fonctionnaires la méthode du « nudge » et
la « livraisonlogie », pour laquelle il offre
notamment des cours en novembre, décembre et janvier.[3]
La théorie du « nudge » (coup
de coude) est basée sur l'idée que les gens ne vont pas
d'eux-mêmes faire des choix en leur faveur ou en faveur du bien
public et qu'une autorité supérieure doit par
conséquent leur donner un petit « coup de
coude » pour les faire bouger dans la bonne direction. En
février, le Bureau du conseil privé
a ouvert un « Centre d'innovation » chargé de
réformer les ministères suivant la méthode du
« nudge » et les théories de l'«
économie du comportement ». Cela s'appuierait sur
l'expérience du gouvernement de David Cameron en Grande-Bretagne
dont le conseil des ministres avait été chargé de
« donner un coup de
coude » aux citoyens pour « améliorer les
résultats des politiques ».
Le gouvernement numérique
Derrière ce virage vers la consultation et
l'interaction individuelle avec les citoyens par des questionnaires et
des échelles de préférence sur les
téléphones intelligents se trouve le concept du «
gouvernement numérique ». Avec le «
gouvernement ouvert », le « dialogue
ouvert », les « données ouvertes »
et d'autres
expressions à la mode, le « gouvernement numérique
a été l'objet de plusieurs conférences auxquelles
ont participé récemment des ministres, des hauts
fonctionnaires fédéraux, des directeurs d'entreprise
privée et des représentants des groupes de
réflexion néolibéraux.
Certains croient à tort que le «
gouvernement numérique » est tout simplement
l'utilisation de l'information et des communications numériques
pour livrer les services gouvernementaux et gérer
l'approvisionnement. En fait, le « gouvernement
numérique » concerne la transformation du rapport
entre les membres du corps politique
et le gouvernement pour donner l'impression que le gouvernement
répond à leurs besoins. Comme les autres aspects de la
« réinvention du gouvernement », le
gouvernement numérique est censé avoir « un immense
potentiel pour accroître la légitimité
démocratique... la légitimité morale du pouvoir
politique de tout gouvernement »,
selon Peter M. Shane de l'Université d'État de l'Ohio,
cité dans le Encyclopedia of Digital Government.
Maryantonett Flumian, présidente de l'Institut
sur la gouvernance, a expliqué la signification du terme
à la conférence du 12 mai de cette organisation sur
le « gouvernement numérique » :
« Le numérique, c'est entre moi et vous.
Ce premier ministre est parvenu à frapper loin à cause de
ses rapports avec vous et moi. Lui et moi... Ces programmes ne sont pas
finis. Certains ont le pouvoir de se renouveler d'eux-mêmes. Ce
n'est pas moi et le programme x. C'est le gouvernement et moi. Et c'est
ce que fait le numérique. Cette pratique
existe dans le monde des affaires. »
En d'autres mots, le gouvernement numérique est
le rapport individuel entre chaque individu et le gouvernement. On
l'appelle également « gouvernement centré sur le
citoyen » ou « démocratie
numérique ». Le gouvernement numérique
enlève l'« intermédiaire » qu'est le
corps politique ou le collectif, le pouvoir décisionnel
collectif. Il élimine aussi l'intermédiaire des
élus, des fonctionnaires et leurs pouvoirs
discrétionnaires, etc.
Dans le langage néolibéral, ce processus
consistant à éliminer l'intermédiaire s'appelle
« désintermédiation ». Selon l' Encyclopedia
of
Digital
Governance, à la base du gouvernement
numérique il y a l'élimination des intermédiaires
humains entre le citoyen et le service. Le terme provient du monde de
la finance et fait référence
à « l'élimination des intermédiaires dans la
chaîne d'approvisionnement, dans une transaction ou une
série de transactions ».
Parlant de l'occasion idéale que
représente le gouvernement libéral de Justin Trudeau pour
tester les théories du gouvernement numérique, Flumian
explique : « Durant la majeure partie de ma vie active nous
avons vu les gouvernements progresser vers l'ère de la
désintermédiation mais nous ne savions pas ce que serait
le rôle de l'État,
quel serait notre rôle à nous. Les citoyens ont
trouvé différents moyens d'obtenir ce qu'ils veulent de
différentes manières, ce qui a accru le potentiel de
l'engagement civique, mais nous n'avons pas saisi le moment parce que
nous ne savions pas quoi en faire. Mais aujourd'hui nous avons
l'occasion de revenir au problème de la confiance et je
crois vraiment que nous sommes à un point d'inflexion
historique. » Elle définit ce « grand
projet » comme étant « la modernisation de la
fonction publique » et « la transformation de la
fonction publique », une réponse à la «
transformation massive et à la perturbation massive que
l'ère numérique impose à la
société ».
Le besoin d'investir le peuple du pouvoir de
décider
Parlant de la consultation du gouvernement
libéral sur la réforme électorale, Le
Marxiste-Léniniste fait remarquer que le collectif «
est beaucoup plus grand que le classement d'un certain nombre de
préférences individuelles » ou que la collecte
« de
réponses aléatoires à des questions
aléatoires ».[4]
Le collectif existe dans un rapport. La conscience collective se
bâtit dans la lutte pour une société moderne
basée sur des rapports modernes entre les êtres humains et
c'est précisément ce que vise à détruire la
« consultocratie » du gouvernement Trudeau.
Il est impossible d'avoir un « consensus social » dans
une
société divisée en classes aux
intérêts contraires et aux conceptions du monde
contraires. On ne crée pas non plus une « conscience
collective » ou une expression de l'opinion publique en
faisant un amalgame des réponses obtenues dans un questionnaire.
Loin d'établir des rapports nouveaux et modernes entre les
êtres humains, le programme
réactionnaire du gouvernement Trudeau pour «
réinventer le gouvernement » est un simple
remaniement des vieilles formes de gouvernance qui servent à
écarter le peuple de tout contrôle sur son
économie, sa société et sa vie. Toutes les
vieilles formes de gouvernance se sont épuisées et
l'acharnement des libéraux à leur donner une nouvelle
légitimité est lamentable. Devant ce constat
d'échec, l'élite dominante se tourne vers le gouvernement
des pouvoirs policiers. L'absence de nouvelles formes que les
travailleurs doivent créer pour exercer leur pouvoir politique
crée une situation assez dangereuse.
Les conditions actuelles demandent des arrangements
nouveaux et modernes qui placent le peuple au centre d'attention
plutôt que des intérêts privés, plutôt
que la toute-puissance qu'exercent les oligopoles sur les affaires du
monde. La création de ces nouveaux arrangements est la
tâche posée par l'histoire. Toutes les conditions
matérielles sont
réunies mais le facteur subjectif, le facteur humain/conscience
sociale, traîne de l'arrière, comme le font aussi les
institutions requises pour lui donner une expression.
C'est ce facteur subjectif que l'élite dominante attaque en
recyclant les vieilles formes discréditées. C'est aussi
l'élément auquel les travailleurs et leurs organisations
doivent
consacrer l'attention première.
Notes
1. Pour ce qui est de ceux qui ne croient pas que c'est
une « façon raisonnable de prendre une
décision », Carr a expliqué à une autre
occasion que le gouvernement devra affronter la « protestation
non pacifique » avec « ses forces de défense,
ses forces policières, pour veiller à la
sécurité des
citoyens ».
Pour sa part, le premier ministre Justin Trudeau a dit
le 29 novembre, en réponse aux questions des journalistes
sur son approbation des projets d'oléoduc : « La
réalité est que nous savons qu'il y a des gens qui ont
des opinions très tranchées d'un côté et de
l'autre dans cette affaire. Peu importe la décision que nous
allons prendre
aujourd'hui il y a des gens qui ne seront pas contents. [...] Une des
grandes merveilles du Canada est que les gens sont libres d'exprimer
leurs opinions, d'exprimer leur déception avec le gouvernement
de façon pacifique, et nous les respectons et les encourageons
à le faire. »
2. En partenariat avec l'Environics Institute,
l'Institut sur la gouvernance a publié en juin dernier une
étude intitulée « Canadian Public Opinion on
Governance 2016 » suite à un sondage
effectué en février. On y affirmait selon les
médias que « les préoccupations concernant le
manque de confiance
dans le gouvernement fédéral, sa corruption ou son
échec à répondre aux besoins des citoyens ont
baissé considérablement [de 13 %] » (Ottawa
Sun, 5 septembre 2016). Les médias ont
titré : « L'effet Trudeau ? La confiance des
Canadiens dans le gouvernement est à la hausse ».
L'Institut sur la gouvernance est un organisme
caritatif enregistré depuis 1996. Il est en majeure partie
financé par le gouvernement fédéral. On y retrouve
notamment Michael Wernick, greffier du Conseil privé ; John
Knubley, sous-ministre d'Innovation, Science et Développement
économique Canada ; Liseanne Forand,
conseillère supérieure auprès du Bureau du Conseil
privé ; Catherine Blewett, sous-ministre de Pêches et
Océans Canada ; Gina Wilson, sous-ministre
déléguée de Sécurité publique
Canada ; ainsi que des directeurs d'Adobe et KPMG. Le site Web de
l'institut ne mentionne pas M. Wernick mais il est inscrit comme
directeur de
l'institut dans le registre de Revenu Canada.
3. Voir « La
méthode de livraisonlogie du gouvernement Trudeau »,
LML, 13 janvier 2016
4. « Le
gouvernement s'apprête à lancer une nouvelle consultation
en ligne sur la réforme
électorale », LML, 12
novembre 2016
L'approbation du projet de Kinder Morgan
et de la canalisation 3 d'Enbridge
L'émergence de deux Canada
très distincts et différents
- Philip Fernandez -
La décision du 29 novembre du gouvernement
Trudeau sur le projet d'agrandissement du réseau de Trans
Mountain de Kinder Morgan et sur le projet de remplacement de la
canalisation 3 d'Enbridge révèle une fois encore
l'existence de deux Canadas très différents et
distincts : l'un est le monde des oligopoles et de leurs
représentants politiques et l'autre est celui des travailleurs,
de leurs alliés et des peuples autochtones qui veulent forger
une relation moderne entre eux et affirmer un projet
d'édification nationale fondé sur les droits.
Le premier ministre Trudeau a annoncé que le
gouvernement avait approuvé « sous réserve de
condition » l'agrandissement du réseau de Trans
Mountain entre Edmonton, en Alberta, et Burnaby, en
Colombie-Britannique, et le projet de remplacement de la
canalisation 3 d'Enbridge entre Hardisty, en Alberta, et Superior,
au
Wisconsin. Dans l'espoir d'affaiblir l'opposition massive à
cette décision, Trudeau a annoncé en même temps le
rejet de la demande de projet Northern Gateway d'Enbridge qui fait face
à une opposition généralisée sur le
tracé du pipeline dans le nord de la Colombie-Britannique et
à l'opposition massive des peuples autochtones
côtiers du Nord.
La Cour d'appel fédérale avait également
annulé l'approbation du gouvernement Harper du projet de
pipeline Northern Gateway le 23 juin cette année. L'appel
venait d'une contestation judiciaire lancée par plusieurs
nations autochtones contre l'approbation donnée par le
gouvernement Harper.
En faisant son annonce sur
les projets Trans Mountain et la canalisation 3, Trudeau a dit que
« nous devons prendre les bonnes décisions dans
l'intérêt du pays et dans l'intérêt des
Canadiens ». Beaucoup de Canadiens sont en désaccord,
même dans les milieux politiques officiels, comme les conseils
municipaux et les maires de
Vancouver et Burnaby, ainsi que les Salish de la côte, dont le
territoire comprend les terres et les eaux où plus de 400
pétroliers seront chargés de pétrole chaque
année dans la baie Burrard à destination de
marchés étrangers.
Manifestement, le Canada de Trudeau n'inclut pas les
peuples autochtones vivant sur le tracé du pipeline qui ne
veulent pas de ce développement sur leur territoire. Il ne
comprend pas non plus la grande majorité des Canadiens du
Vancouver métropolitain qui considèrent que le pipeline
de Kinder Morgan n'est pas « dans l'intérêt du pays
et
dans l'intérêt des Canadiens ».
Kinder Morgan, dont le siège est à
Houston au Texas, est le plus grand monopole d'infrastructures
énergétiques des États-Unis avec un revenu annuel
brut d'environ 14 milliards de dollars. Il s'est bâti sur le
scandale et l'effondrement d'Enron Corporation. Enbridge, dont le
siège est à Calgary, exploite un des réseaux de
transport de
pétrole brut et de liquides par pipeline les plus longs du monde
au Canada et aux États-Unis et a un revenu annuel brut
d'environ 33 milliards. Une poignée de personnes
très riches et des investisseurs institutionnels mondiaux de la
richesse sociale possèdent et contrôlent les deux
sociétés.
La justification inacceptable du gouvernement Trudeau
En même temps que le gouvernement Trudeau parle
de réconciliation avec les peuples autochtones, il se cache
derrière les décisions des tribunaux canadiens pour
justifier des décisions qui vont à l'encontre de la
volonté des personnes concernées, en particulier les
Premières Nations sur le territoire desquelles les pipelines
seront construits.
Lorsque la Cour d'appel fédérale a rendu
sa décision majoritaire de rejet de l'approbation par le
gouvernement Harper du projet Northern Gateway le 23
juin 2016, elle a également déclaré qu'au
Canada la souveraineté appartient à la Couronne, y
compris la souveraineté sur les peuples autochtones. Dans cet
affront aux peuples
autochtones, la Cour a conclu que la seule question en litige
était que la Couronne représentée par le Cabinet
doit s'engager dans un processus utile et raisonnable de consultation
avec les Premières Nations concernées et a
constaté que le gouvernement Harper avait omis de le faire.
La cour a cité le
jugement de la Cour suprême du Canada Nation haïda c.
Colombie-Britannique (ministre des Forêts), 2004 :
« Les demandeurs autochtones ne doivent pas contrecarrer les
efforts déployés de bonne foi par la Couronne et ne
doivent pas non plus défendre des positions
déraisonnables pour empêcher le
gouvernement de prendre des décisions ou d'agir dans des cas
où, malgré une véritable consultation, on ne
parvient pas à s'entendre. »
Dans son jugement, la Cour d'appel
fédérale a déclaré en substance que les
peuples autochtones n'ont aucun droit de veto sur les décisions
prises par la Couronne, même si ces décisions vont
à l'encontre de leurs intérêts et violent leurs
droits ancestraux, leurs droits issus des traités et leurs
droits politiques. En effet, ce jugement a donné le feu
vert à l'État canadien de continuer comme avant ses
activités contre les peuples autochtones, notamment
celle d'entreprendre toutes sortes de consultations secrètes
avec les
« intervenants » et ensuite déclarer
frauduleusement que ce sont de véritables consultations.
Questionnée le 29 novembre au sujet des
consultations sur le projet Trans Mountain de Kinder Morgan, la
ministre de la Justice et procureure générale du Canada,
Jody Wilson-Raybould, a refusé de parler de l'opposition massive
au projet et a expliqué la conception des libéraux de
véritables consultations. Elle a salué «
l'énorme
quantité de travail investie dans les consultations avec les
peuples autochtones en ce qui concerne le projet de Kinder
Morgan ». Les libéraux « ont dialogué
avec de nombreux autochtones, a-t-elle dit. Et à la suite de ces
consultations, nous avons conclu d'importantes ententes d'accommodement
avec les peuples autochtones et nous
reconnaissons la qualité substantielle de ces ententes qui vont
permettre aux autochtones de participer à des comités
pour superviser la mise en ouvre des 157 conditions [auxquelles le
projet de Kinder Morgan est soumis]. ... La qualité
substantielle des consultations est certainement un aspect, mais ce
n'est qu'un aspect de la multitude des
consultations, d'informations recueillies et des analyses que nous
avons faites. »
Le jugement de la Cour et la
conception du gouvernement Trudeau de véritables consultations
sont totalement illogiques, car les peuples autochtones sont
souverains, le droit des peuples autochtones à
l'autodétermination est soutenu par leurs propres lois et le
droit international alors les libéraux de Justin Trudeau ne
reconnaissent que la
Couronne. L'ensemble du processus perpétue le racisme et la
violence organisés par l'État contre les peuples
autochtones et le déni de leurs droits. Selon les tribunaux et
les libéraux, les peuples autochtones dont le territoire se
trouve « sur le chemin » des deux pipelines
approuvés n'ont pas le droit de veto sur les activités et
le
développement sur leurs terres et leurs eaux. C'est totalement
inacceptable dans un Canada moderne, tout comme l'était et l'est
le vol des terres des peuples autochtones et la violation de leurs
droits.
Les gouvernements et les tribunaux canadiens nient la
nécessité de relations modernes de nation à nation
entre le Canada et les nombreux peuples autochtones dans le cadre d'une
constitution moderne qui reconnaît les droits de tous ceux qui
habitent le pays. Ce déni montre le refus de l'élite
impérialiste dominante, y compris le gouvernement
Trudeau, de s'engager dans un projet d'édification nationale du
XXIe siècle. C'est pourquoi la décision d'approuver les
projets de Kinder Morgan et d'Enbridge n'est pas dans
l'intérêt du Canada et le gouvernement de Trudeau ne peut
échapper à ce fait, quelles qu'en soient les excuses et
les justifications légales.
Le cirque autour des oléoducs pétroliers
- K.C. Adams -
Aucune discussion n'a eu lieu au Parlement ou dans
les médias de masse et n'a été organisée
parmi les Canadiens pour déterminer si les oléoducs
pétroliers servent l'économie et sont conformes aux
obligations sociales du Canada. L'approbation ou non des
oléoducs a été un véritable cirque
où on a lancé pêle-mêle la question des
emplois
immédiats pour leur construction, la reprise économique,
surtout pour l'Alberta, versus l'environnement, et à un moindre
degré la question à savoir si les peuples autochtones ont
été consultés de façon adéquate ou
non.
Les projets
d'oléoducs pétroliers et les investissements qui s'y
rattachent font partie du programme des oligopoles mondiaux et servent
leur objectif privé étroit d'édification d'empire
et d'accumulation d'une plus grande richesse sociale. Les
prémisses et la version officielle qui guident les
investissements dans les oléoducs pétroliers partent des
considérations privées des oligopoles et non de
considérations larges de renouveau économique au sein
d'un projet d'édification nationale souverain qui donne la
première place à l'humanisation de l'environnement social
et naturel. Que le projet soit approuvé ou non par les
différents niveaux de gouvernement et par les agences civiles
comme
l'Office national de l'énergie, le tout est fait dans l'optique
des propositions privées des oligopoles, de leur droit de
propriété et de leurs intérêts
étroits. Les médias concentrent leur attention, en ce qui
a trait à ces propositions privées d'investissement,
principalement sur les emplois que les investissements vont
générer, sur la fraude autour de la
nature « adéquate » ou non des consultations
avec les peuples autochtones et sur la façon de faire face
à la très grande opposition au projet d'expansion de
l'oléoduc Trans Mountain de Kinder Morgan qui existe dans la
région métropolitaine de Vancouver.
Une nouvelle direction de l'économie
Le traitement officiel qui est fait de l'expansion des
oléoducs pétroliers ne part pas de la prémisse de
reconnaître que les Canadiens ont des droits en leur
qualité d'êtres humains. Un des droits les plus
fondamentaux est celui d'exercer un contrôle sur
l'économie et sa direction. Les publications du gouvernement sur
l'économie de l'Alberta
suggèrent que sa direction actuelle est remplie de
problèmes et d'incertitude. Les oligopoles qui contrôlent
l'économie albertaine l'ont placée dans une crise
sérieuse en tant qu'économie à sens unique et
pourtant ils proposent que les oléoducs pétroliers et
l'exportation de pétrole brut vont extirper l'économie de
ses difficultés.
Pourquoi les Canadiens
sont-ils soumis à des consultations-bidons et forcés de
décider et de prendre position sur des propositions
d'investissement et une ligne de marche qui ne diffèrent en rien
de ce qui existe déjà et provient principalement de
l'oligarchie financière américaine ? Les oligopoles
proposent qu'on reste dans la même voie
mais cette fois-ci sur une plus grande échelle. Une
personne pensante en déduirait que ce genre de propositions nous
prépare une crise encore plus grande dans l'avenir. La mise en
scène du gouvernement qui va se terminer par l'approbation viole
le droit du peuple de décider et de contrôler les
phénomènes économiques et politiques qui
l'affectent.
Ces propositions d'investissement dans les
oléoducs et l'approbation gouvernementale sont le signe d'un
problème qui n'a rien à voir avec le fait que les projets
puissent être bons ou mauvais en soi selon les canons
économiques officiels sur l'économie et l'environnement.
Les propositions d'investissement de cette grandeur et de cette nature
bloquent toute autre proposition et tout autre investissement qui
permettraient de diversifier l'économie, de faire en sorte
qu'elle subvienne à ses besoins et de lui fournir une nouvelle
direction qui humanise l'environnement social et naturel. Elles
enchaînent le pays dans une direction qui a échoué
et qui pourrait bien produire une crise encore plus
grande.
Les oligopoles de l'énergie et à un
moindre degré de la construction, de l'agriculture et de la
transformation alimentaire dominent l'économie et la politique
de l'Alberta. Ces investissements dans les oléoducs vont
permettre aux oligopoles de l'énergie de resserrer leur
étau. Ces oligopoles et leurs représentants politiques
aiment bien montrer
des graphiques qui démontrent combien les autres secteurs, en
plus des exportations de pétrole et de gaz naturel, ont grandi
par rapport à ce qui était le cas auparavant. Cette
diversification est artificielle parce qu'elle dépend des
exportations d'énergie. Les deux seuls secteurs qui ont connu
une augmentation significative en proportion de l'économie
depuis 1985 sont la construction et les services d'affaires et
commerciaux. [1] Le total est
encore plus grand parce que la population a augmenté de
façon significative à cause de la migration
intérieure qui a été principalement au service du
secteur énergétique. Le revenu qui provient du secteur
énergétique agit comme valeur d'échange pour les
autres secteurs, ce qui satisfait l'élite impérialiste
dominante qui domine tous les secteurs fondamentaux comme la
construction et les services financiers.
Manifestation devant l'assemblée législative de
l'Alberta, à Edmonton, contre l'oléoduc Kinder Morgan le
21 novembre 2016
Qu'arrive-t-il cependant lorsque le revenu provenant de
l'énergie et la valeur d'échange tombent comme cela a
été le cas avec l'effondrement des prix de marché
mondiaux du pétrole et que les travailleurs sont mis à
pied et le chômage atteint de terribles proportions ?
L'économie tout entière tombe en crise parce qu'elle
dépend dans une
très grande proportion de la valeur d'échange du secteur
d'exportation de l'énergie. L' élite impérialiste
dominante ne propose pas de nouvelle direction mais de continuer de
faire la même chose dans l'espoir que les conditions mondiales
vont améliorer le prix du pétrole. Cela veut dire que la
santé de l'économie dépend des conditions
internationales et de la collusion, de la concurrence et de
l'incertitude qui en découlent. Les Canadiens ne doivent pas
oublier que l'État américain et les géants
américains de l'énergie ont puissamment contribué
à inonder le monde de pétrole au moyen de la fracturation
et ont utilisé cela comme une arme contre les régimes que
les impérialistes
américains veulent renverser comme la Russie, le Venezuela, le
Brésil et d'autres pays. La fracturation en vue d'obtenir du
pétrole et du gaz naturel va étendre encore plus son
pouvoir alors que de plus grands champs pétrolifères par
fracturation ont été découverts au Texas et
ailleurs et que la technique ne cesse d'évoluer et de devenir
plus
productive. Le président élu Donald Trump n'a pas
caché son mépris pour toute réglementation qui
restreint les droits de propriété des oligopoles.
La crise qui s'est produite
lorsque le prix mondial de marché du pétrole s'est
effondré illustre bien la dépendance chronique de
l'économie albertaine face au secteur de l'énergie et en
particulier de son exportation. Une économie diversifiée
et subvenant à ses besoins n'aurait pas été aussi
affectée par cela et n'aurait pas connu une telle
contraction et un chômage aussi terrible.
L'économie n'est pas contrôlée par
ceux qui travaillent et vivent en Alberta et au Canada et c'est
là le problème de ces propositions de projets de
pipelines. Ces propositions ne proviennent pas des travailleurs
eux-mêmes, de leurs discussions et analyses sur la façon
de propulser l'économie vers l'appui sur soi, la
diversité,
la sécurité et la prospérité. Elles
proviennent des mêmes oligopoles énergétiques et de
leurs représentants politiques qui ont placé
l'économie dans cette camisole de force de dépendance aux
exportations de pétrole et aux prix de marché mondiaux.
Quand les oligopoles énergétiques sont
aux postes de commande, les gens ne peuvent même pas commencer
à régler les problèmes sur les front social et
environnemental et en ce qui a trait aux relations de nation à
nation avec les peuples autochtones. La raison en est que tout cela
devient un écran de fumée pour masquer le
véritable ordre du
jour et les véritables prémisses des oligopoles qui sont
de défendre et d'étendre leurs empires privés et
d'amasser une plus grande richesse sociale et d'exercer un plus grand
contrôle. Des investissements de cette grandeur doivent servir
l'édification nationale et le développement d'une
économie stable et subvenant à ses besoins qui peut
satisfaire
aux obligations du pays d'humaniser l'environnement social et naturel.
L'approbation de ces oléoducs par le gouvernement Trudeau est
contraire à l'intérêt national et place le pays et
l'économie encore plus fermement dans les mains des
impérialistes américains et toujours plus hors du
contrôle des Canadiens.
Vigile
«
Stop
Kinder
Morgan
»
à
Victoria
le 21 novembre 2016
Note
1. Les données économiques du
gouvernement albertain dans Highlights
of
the
Alberta
Economy
2016
Des actions de masse contre
l'oléoduc Kinder Morgan
Manifestation d'urgence à Vancouver le 29 novembre 2016
Des actions de masse se tiennent à Vancouver et
dans toute la Colombie-Britannique pour s'opposer au projet
d'oléoduc Trans Mountain de Kinder Morgan approuvé par le
gouvernement libéral de Justin Trudeau. Après la tenue la
semaine précédente de rassemblements de masse suite
à l'annonce du premier ministre, une manifestation
d'urgence a eu lieu le 29 novembre. Des centaines de personnes se
sont rassemblées pour tenir une action d'urgence devant le
siège de la CBC, à Vancouver, pour faire entendre le
message Pas de consentement, Pas d'oléoducs . D'autres
manifestations auront lieu pendant le mois de décembre dans
toute la région de la vallée du
Fraser et partout en Colombie-Britannique.
Vancouver, le 29 novembre 2016
Le 19 novembre, plus de 5 000 personnes
ont participé à deux rassemblements militants et à
une manifestation festive et bruyante à Vancouver pour s'opposer
à l'expansion proposée de l'oléoduc Trans Mountain
de Kinder Morgan. L'esprit du rassemblement en était un de
défendre résolument les droits des Premières
Nations et les activistes des Premières Nations étaient
bien en vue, à la tête des actions. Des dizaines de
joueurs de tambour, de chanteurs et d'orateurs ont fièrement
représenté les peuples côtiers des Salish, y
compris les Premières Nations Tsleil-Waututh, Musqeam et
Squamish.
Devant l'hôtel de ville, le 19 novembre 2016
Le premier rassemblement de la journée a
commencé devant l'hôtel de ville de Vancouver avec des
salutations et des chants de résistance et de défi. Un
orateur a dit : « Ce que nous avons, ce n'est pas un
gouvernement par et pour le peuple, mais un gouvernement pour les
milliardaires. Nous voulons être inclus dans les prises de
décision. » D'autres ont souligné les dangers
que le projet d'oléoduc posait pour l'environnement naturel,
notant que Kinder Morgan comme d'autres grands monopoles ne prend
même pas la responsabilité du nettoyage après les
catastrophes tels que les déversements d'hydrocarbures. Chacun a
proclamé sa solidarité avec la lutte pour la
souveraineté, les droits issus de traités et la
défense de l'environnement naturel à Standing Rock, au
Dakota du Nord.
L'ampleur de l'appui était telle que le maire de
Vancouver, Gregor Robertson, a déclaré que le
rassemblement était « le plus important rassemblement de
toute l'histoire de l'hôtel de ville de Vancouver » et
a exprimé l'opposition officielle du gouvernement municipal de
Vancouver au projet. Une étudiante de l'Université de la
Colombie-Britannique a dit que les plans des libéraux
d'approuver l'oléoduc « ne représentent pas le
leadership pour lequel nous avons voté » et ont
promis de tenir le gouvernement redevable de ses actions. « Nous
n'accorderons jamais la permission » pour l'oléoduc,
et si le gouvernement le fait, « nous devrons prendre sa
place », a-t-elle dit. Un étudiant de l'école
secondaire Windermere, qui a été arrêté il y
a deux ans pour avoir protesté contre le projet sur la montagne
de Burnaby alors qu'il avait 14 ans, a exhorté tous les
intéressés à transformer leur colère en
action pour surmonter le désespoir engendré par un
processus politique qui ne donne pas de
voix au peuple.
La foule massée à l'hôtel de ville
de Vancouver s'est ensuite rendue à la Bibliothèque
publique de Vancouver où a eu lieu le deuxième
rassemblement. Les participants tenaient des bannières portant
les slogans, « Pas de consentement, Pas d'oléoduc
; Changeons le système, pas le climat ; L'eau
propre est
un droit » qu'ils scandaient. Un contingent de
participants en kayaks et canoës se sont joints à eux. Le
grand chef Stewart Phillip, président de l'Union des chefs
indiens de Colombie-Britannique (UBCIC), a parlé de la
nécessité que chacun « se prépare à
l'ère Trump. Trudeau n'est pas loin derrière
Trump ». Le Grand chef Phillip
a déclaré que l'approbation fédérale ne
marque pas la fin de la lutte contre le projet Trans Mountain. Il a
annoncé que l'UBCIC lance une campagne en ligne appelant chacun
à s'engager à « protéger les
côtes ». Joan Phillip a souligné que le projet
de Trans Mountain ne vise pas à garantir la santé de
l'économie, mais à profiter aux riches
aux dépens du peuple. Elle a lancé le slogan avec la
foule « Non c'est Non ! » De nombreux autres
activistes de même que des représentants municipaux,
provinciaux et fédéraux élus se sont
prononcés contre le projet.
Les actions de masse des travailleurs et des
Premières Nations de la Colombie-Britannique ont tracé
une ligne dans le sable. Elles ont mis de l'avant que le projet Trans
Mountain doit être arrêté et qu'à la trahison
persistante des gouvernements il faut répondre par un mouvement
visant à habiliter les gens comme preneurs de décision.
Telle est
l'atmosphère d'enthousiasme et d'habilitation qui règne
dans les actions de masse et dans les discussions des participants.
Arrêtons Kinder Morgan !
Non c'est Non !
À nous de décider !
Le legs de Barack Obama
Obama fait du monde entier une cible d'attaques des
forces des opérations spéciales
Le président Barack Obama a émis une
ordonnance créant une nouvelle « force de renseignement et
d'intervention multi-agences » qui prendra le nom de «
Force
opérationnelle de contre-opérations
extérieures » ou Ex-Ops. Ces « forces
spéciales » sont habilitées à attaquer
n'importe où dans le monde où le président
décide qu'il
existe une menace contre les États-Unis. Obama a étendu
les pouvoirs du Commandement des opérations spéciales
interarmées ( Joint Special Operations Command, ou JSOC) -- une
sorte de garde prétorienne directement sous commandement
présidentiel responsable des opérations secrètes,
illégales et des assassinats (Black Ops) mondiaux. Le
JSOC inclut les Navy SEAL et la Delta Force de l'armée, qu'Obama
a équipés de drones, en retirant plusieurs des
opérations de la CIA. Selon le Commandement américain des
opérations spéciales, le SOCOM, dont JSOC fait partie,
JSOC a mené des actions de plusieurs types dans 147 pays.
Leur champ d'opérations inclut aussi les
États-Unis -- partout où le gouvernement prétend
qu'une menace terroriste existe. Comme l'ont dit les fonctionnaires du
Pentagone, cela ne se limite pas aux champs de bataille en Irak, en
Afghanistan, en Syrie et en Libye, où de nombreuses attaques ont
eu lieu à plusieurs reprises, mais peut s'appliquer n'importe
où, de « Boston au FATA [Zones
tribales sous administration fédérale au
Pakistan]. »
Jusqu'à maintenant, les opérations du
JSOC étaient faites sous le commandement des commandants
militaires régionaux, tel que le Commandement central (CENTCOM),
qui commande la guerre en Irak et plus généralement les
opérations au Moyen-Orient, AFRICOM, SOUTHCOM pour
l'Amérique latine, NORTHCOM pour les États-Unis, le
Canada et le Mexique. Cependant, des responsables militaires des
États-Unis ont rapporté que sous le prétexte de la
vitesse et de surmonter les obstacles posés aux
Opérations spéciales, la nouvelle ordonnance d'Obama met
en place un système hybride de commandement qui peut contourner
ces commandements régionaux. Elle sert aussi a remettre
de plus grands pouvoirs dans les mains du président.
Effectivement, le chef du SOCOM, présentement le
général d'armée Raymond « Tony »
Thomas, sera un décideur pour ce qui est de pourchasser les
« menaces », avec l'approbation de la Maison-Blanche.
Le support des commandements régionaux n'est plus
nécessaire, bien qu'il
soit dit qu'ils seront consultés. Comme l'a dit un
représentant du Pentagone : « Plusieurs niveaux
viennent d'être enlevés. » Il a
ajouté : « Il n'y a jamais eu une équipe de
commandement Ex-Ops qui travaille transrégionalement pour
arrêter les attaques. »
Le représentant de la
Défense a ajouté que le renseignement américain et
les agences d'application de la loi appuieront aussi le JSOC et
offriront des recommandations sur comment gérer des menaces
spécifiques. C'est une indication supplémentaire qu'il
sera utilisé aux États-Unis ainsi qu'à
l'étranger. Dans une situation où la présidence
s'appuie sur les pouvoirs policiers pour gouverner, elle met aussi en
place ce qui pourrait devenir une « garde
présidentielle », à la disposition de la
présidence sans interférence de la chaîne de
commandement du Pentagone. Le JSOC fonctionne mondialement, sans
égard à la loi internationale ou des États-Unis,
ou des lois de la guerre. Le
legs de l'administration Obama est fait d'assassinats, de rafles par
les forces spéciales et de la guerre des drones. Maintenant le
recours aux Forces spéciales des États-Unis pour
perpétrer ces crimes a été étendu et la
chaîne de commandement est directement dans les mains du
président.
Des crimes au nom de l'«autodéfense
collective»
Sous le vaste concept d'« autodéfense
collective », les frappes aériennes militaires des
États-Unis peuvent être utilisées partout où
les États-Unis disent que leurs « partenaires »
sont menacés, même si les États-Unis et ses forces
militaires ne sont pas menacés. Pour faciliter cela, un des
rôles du nouveau groupe de travail du JSOC
est d'offrir du renseignement et des recommandations de frappes et de
conseiller directement les militaires et les forces de
sécurité des alliés, contournant les hauts
fonctionnaires du gouvernement, rapportent les sources de nouvelles.
Des rapports indiquent que déjà, pendant la
dernière décennie, le JSOC a lié de solides
relations avec les agences de
police en Allemagne, Grande-Bretagne, France et Turquie, ce qui
indiquerait que c'est aussi le cas avec le Canada qui est le pays le
plus intégré aux opérations américaines. Le
nouveau groupe de travail jouira même d'une plus grande
autorité pour mobiliser les forces spéciales de ces pays.
Des fonctionnaires ont aussi dit que dans les parties du
monde où les États-Unis disent qu'il existe des «
gouvernements faibles ou pas de gouvernement », le JSOC
pourrait agir unilatéralement, de nouveau sans égard pour
la loi et sans preuve d'une menace imminente contre les
États-Unis.
Les frappes d'«
autodéfense collective » en appui aux partenaires
étrangers, même là où il n'y a pas de menace
contre les États-Unis ni des forces américaines ou des
entrepreneurs faisant face à un risque direct, incluant le JSOC,
sont maintenant permises afin de fournir un appui aérien, des
drones, etc, contre ce que les États-Unis
qualifient d'ennemis des forces terrestres étrangères,
même si ces gens ne posent pas de menace aux États-Unis et
qu'aucun appel d'aide n'a été fait.
Ce développement signifie que des actions
déjà en cours dans des pays comme la Somalie seront
étendues alors que les États-Unis se sont donné
eux-mêmes le feu vert pour intervenir dans des situations comme
celle en Syrie où un gouvernement fonctionnel refuse de leur
donner sa permission d'intervenir en tant que loup solitaire.
Le 28 septembre, par exemple, une attaque par drones a
été menée à Galcayo en Somalie contre ce
qu'on a dit être des forces Al-Shabbaab, au nom des Forces de
sécurité du Puntland (PSF). AFRICOM a qualifié
cela de « frappe d'autodéfense », bien qu'aucun
conseiller américain n'était présent à ce
moment-là. Un communiqué de presse
ultérieur d'AFRICOM a déclaré que la frappe n'a
pas tué des membres d'Al-Shabbaab, mais plutôt dix membres
de « milices locales » qui avaient eux-mêmes
travaillé avec des conseillers américains dans le
passé.
Comme l'indique un expert militaire, l'administration
Trump a maintenant « des capacités et des pouvoirs
considérablement élargis. »
La concentration accrue du pouvoir entre les mains des
Forces des opérations spéciales et du président
affaiblit le pouvoir des divers commandants régionaux et des
forces armées traditionnelles, ce qui aggravera sans aucun doute
les conflits au sein de l'armée et entre l'armée et la
présidence. Il reste à voir comment la nomination par le
président élu Donald Trump de deux généraux
des Marines à la retraite dans son cabinet, dont un comme
secrétaire de la Défense, destiné à unifier
la bureaucratie militaire massive, se jouera à la lumière
de ces nouveaux arrangements.
Développements sur la
péninsule coréenne
La présidente Park est destituée et des
millions de Coréens réclament sa démission
Les manifestants entourent le parlement sud-coréen à
Séoul durant le vote pour destituer la présidente Park
Guen-hye le 9 décembre 2016.
Le 9 décembre, la présidente de la
Corée du sud, Park Guen-hye, a été
destituée par le parlement suite à un important scandale
lié à la corruption. La destitution d'un président
requiert deux-tiers des votes. Les forces combinées des partis
de l'opposition représentaient 175 votes et comme les
membres du parti Saeneuri étaient
autorisés à voter librement, un groupe de membres de ce
parti a aussi voté en faveur de la destitution. Le vote a
été de 234 en faveur de la destitution et de 56
contre, avec deux abstentions et sept bulletins de vote annulés.
Séoul le 3 décembre 2016
|
Madame Park doit maintenant céder le pouvoir au
premier ministre Hwang Kyo-ahn qui deviendrait président par
intérim. D'un point de vue technique, elle doit demeurer en
poste jusqu'à ce que la décision de destitution soit
étudiée par la Cour constitutionnelle qui a 180
jours pour compléter son examen du dossier. Six des neufs
juges de la cour confirment la destitution, Park Guen-hye devra quitter
son poste. Une élection présidentielle sera alors tenue
dans une période de 60 jours. Si la cour rejette la
destitution, alors Park sera réintégrée à
son poste de présidente. Son mandat se termine en
février 2018.
La situation est loin d'être réglée
puisque madame Park fait face aux pressions du public et de l'un des
partis de l'opposition qui réclament sa démission
immédiate, mais il reste à voir si le
déclenchement
du processus de destitution permet à la présidente de
démissionner. Aussi tout indique que certains membres des partis
d'opposition
n'accepteront pas un gouvernement intérimaire dirigé par
Hwang puisqu'il a lui-même trempé dans le scandale.
Cependant, la constitution ne prévoit pas une telle
éventualité, ce qui pourrait exacerber davantage la crise
politique.
Depuis la fin d'octobre, il y a des rassemblements de
masse à Séoul et dans d'autres villes et villages partout
au pays. De telles actions ont aussi eu lieu dans 20 pays et
dans 50 régions partout dans le monde. Les actions de masse
pour dénoncer les récents scandales et la corruption de
la présidente Park Guen-hye se sont
intensifiées de façon exponentielle avec la participation
de millions de personnes dans la rue exigeant avec force qu'elle
démissionne immédiatement, ce qu'elle a toujours
refusé de faire.
Un rassemblement de plus d'un million de personnes à
Séoul le 26 novembre 2016 dans le cadre de la campagne nationale
de protrestation pour exiger la démission de la présidente
New York le 12 novembre 2016
Washington le 12 novembre 2016
Origine du présent scandale
Park est accusée de collusion avec sa confidente
de longue date, Choi Soon-sil, qui elle-même est accusée
de détournement dans l'extorsion de millions de dollars des
principaux monopoles sud-coréens. On questionne aussi la
relation malvenue entre la présidente et Choi, alors que
celle-ci est libre de s'ingérer dans les affaires
gouvernementales et exerce une énorme influence politique. Aussi
a-t-elle accès à des documents gouvernementaux ainsi
qu'à la résidence présidentielle, la Maison Bleue,
bien qu'elle ne détienne aucun poste élu ni aucune
autorisation de sécurité.
À la fin d'octobre, Choi a été
formellement accusée d'abus d'autorité, de coercition et
de fraude. Le procureur a accusé Choi de se servir de sa
relation avec la présidente Park pour détourner des
millions de dollars de grandes compagnies sud-coréennes comme
Samsung afin de financer ses propres fondations et pour son usage
personnel. Park
a reconnu que Choi avait révisé et même
rédigé certains de ses discours, dont celui livré
à Dresden, en Allemagne, en 2014. La présidente
avait alors affirmé que la Corée ne serait
réunifiée que lorsque la Corée du sud prendrait le
contrôle de la Corée du Nord tout comme l'Allemagne de
l'Ouest avait pris le contrôle de l'Allemagne de
l'Est.
Le plus récent scandale et l'implication de Choi
semblent avoir été la goutte d'eau qui a fait
déborder le vase. La corruption antidémocratique
incessante est une des caractéristiques du gouvernement Park
depuis son accession au pouvoir en 2012. L'armée et les
services secrets s'étaient ingérés directement
dans ces élections en menant
des cyberattaques contre les forces démocratiques et les partis
de l'opposition tout en glorifiant les vertus de Park. Depuis son
avènement au pouvoir, le régime Park mène une
offensive antisociale et fait preuve de servilité face aux
intérêts étasuniens en militarisant la
société et en sabordant les relations entre le nord et le
sud et les efforts soutenus
du peuple coréen pour la réunification de leur pays
divisé.
Un autre événement qui vient assombrir la
présidence de Park est le naufrage du ferry Sewol, et le fait
que Park a fait preuve de grave indifférence lorsque le
désastre a frappé et d'un manque total de compassion
envers les familles des victimes qui cherchent des réponses et
réclament justice.
La crise de légitimité des gouvernements
sud-coréens soumis
aux intérêts des États-Unis
La destitution de Park a
lieu dans un contexte de crise politique et économique
généralisée en Corée du sud, crise qui est
liée directement au fait que la Corée du sud est sous le
diktat des États-Unis depuis 1945, lorsque les
États-Unis ont divisé la Corée dans leurs plans de
domination mondiale sous l'égide de la Guerre froide. Ainsi le
peuple coréen vit constamment dans des conditions
d'insécurité, de crises et de menaces de guerre
instiguées par les États-Unis.
La menace de guerre provient entre autres de la tension
nucléaire entretenue dans la péninsule coréenne et
qui est une conséquence directe de l'ingérence des
États-Unis qui cherchent à empêcher les relations
de paix entre le nord et le sud qui permettraient au peuple de
réaliser la réunification pacifique de la nation
coréenne divisée, son
aspiration de toujours. Un grand nombre de Coréens du sud ont
manifesté contre les sorties anticommunistes et
hystériques du gouvernement Park contre le gouvernement et le
peuple de la République populaire démocratique de la
Corée (RPDC), contre les manoeuvres bellicistes menées
sans cesse par les forces conjointes des États-Unis et de la
Corée du sud et contre l'hystérie guerrière en
faveur de l'invasion militaire et le changement de régime en
RPDC.
Autres actes de résistance contre le
régime Park et contre
les ordres du jour étrangers
Les membres du Syndicat des travailleurs du secteur
public et du transport coréen ont déclenché une
grève nationale le 27 septembre en opposition à la
libéralisation du secteur public, y compris l'imposition d'un
système de rémunération et de cessation d'emploi
en fonction de la productivité. Plus de 60 000
travailleurs ont
participé à cette action. Le 10
octobre, 7 000 chauffeurs de camion sont aussi allés
en grève pour améliorer leurs conditions de travail
difficiles. Plusieurs autres actions syndicales ont été
menées au cours de l'année. Le régime a
jeté des dirigeants syndicaux en prison et a
déclaré illégales les manifestations en vertu de
sa loi de
sécurité nationale anticommuniste.
Quelque 220 000 travailleurs se joignent au mouvement de grève
nationale appelé par la Confédération des
syndidcats coréens. Ci-dessus: 20 000 d'entre eux participent
à un rassemblement à Séoul le 30 novembre 2016
pour exiger la démission immédiate de la
présidente Park et le retrait de ses politiques
antiouvrières et antidémocratiques.
Aussi la résistance se poursuit contre la
construction d'une gigantesque base navale sur l'île de Jeju et
contre l'escalade des tensions nucléaires dans la
péninsule coréenne suite à l'entente conclue avec
les États-Unis visant à installer le THAAD,
système de défense antimissile à haute altitude.
Aussi, en dépit de la crise politique
inextricable dans laquelle il est embourbé, le régime
Park a signé un pacte militaire avec le Japon le 23
novembre, pacte qui permet l'échange de renseignements
militaires, ce qui a suscité encore davantage l'indignation du
peuple. Cette collusion avec les militaristes japonais du gouvernement
Abe est
un grave affront à tous ceux qui ont souffert si terriblement
sous l'occupation japonaise de 1910 à 1945. Non
seulement les Japonais n'ont-ils offert aucune réparation pour
leurs crimes, mais les militaristes japonais refusent même de
reconnaître ces crimes bien documentés.
Manifestation d'urgence de 24 heures contre la signature de l'accord
militaire bilatéral avec le Japon au Complexe central du
gouvernement de Séoul le 21 novembre 2016
LML appelle toute personne éprise de
paix et de justice au Canada et partout dans le monde à
être solidaire avec le peuple coréen dans sa lutte pour se
libérer du joug de l'impérialisme étasunien et
pour établir un gouvernement qui sert les intérêts
nationaux.
Le peuple dit «c'est assez» et
réclame
un changement
- Entrevue avec H.P. Chung, porte-parole
du Comité 6.15 canadien -
LML : Il y a une crise
politique en Corée du sud en ce moment et les gens exigent la
démission de la présidente Park Guen-hye. Pouvez-vous
nous parler de cette situation ?
H.P. Chung
: Il a été révélé qu'une amie
de longue date, conseillère spirituelle et mentore de la
présidente Park a été directement impliquée
dans les décisions prises par l'administration Park depuis que
le gouvernement a pris le pouvoir en 2013. Cette personne, Choi
Soon-sil, connaît Park depuis plus
de 40 ans. Son père, Choi Tae-min, a également
exercé une grande influence sur le père de la
présidente Park, l'ancien président Park Jung-hee, qui a
été mis au pouvoir par les États-Unis grâce
par un coup d'État militaire et a dirigé la Corée
du sud comme une dictature militaire de 1961 jusqu'à son
assassinat en 1979.
Choi Tae-min, qui est décédé il y
a environ 20 ans, a également exercé une influence
énorme sur Park Guen-hye quand elle était jeune et
lorsqu'il est mort, sa fille Choi Soon-sil a pris la relève. Ce
qui ressort d'une enquête, c'est qu'après l'entrée
en fonction de Park Guen-hye, Mme Choi a participé à des
décisions concernant la
sécurité nationale, la nomination des membres du cabinet,
la politique à l'égard de la République populaire
démocratique de Corée et d'autres questions importantes,
tout cela ni vu ni connu sans détenir de position officielle.
Les 24, 25 et 26 octobre, tout cela a
été exposé publiquement par les médias.
L'affaire a commencé lorsque Mme Choi et sa
fille Chung Yoo-ra ont quitté pour l'Allemagne avec
d'énormes quantités d'argent extorqué de plusieurs
grandes entreprises comme Samsung, grâce au trafic d'influence.
Cette information a été retrouvée sur l'ordinateur
personnel de Mme Choi, qui a été laissé dans son
ancienne résidence. Les
enquêteurs ont trouvé des lettres confidentielles, des
discours que Choi a écrits pour la présidente et d'autres
preuves accablantes. Cette nouvelle a déclenché
l'indignation nationale du peuple coréen, qui n'a fait que
s'aggraver lorsque la présidente Park a tenté de «
s'excuser » lors d'un discours télévisé
de 90 secondes.
Depuis son arrivée au pouvoir, la
présidente Park et son gouvernement ont commis de nombreux
crimes contre le peuple coréen. Par exemple, elle a
criminalisé quiconque appuie la réunification nationale
de la Corée. Elle et son gouvernement ont nui aux relations
intercoréennes tout en renforçant l'alliance militaire
avec les États-Unis et le
Japon contre la RPDC. Ses politiques économiques
néolibérales, les attaques contre les syndicats et la
réécriture des livres d'histoire utilisés dans les
écoles qui ne font aucune mention de l'histoire du mouvement
populaire coréen pour la libération nationale en sont des
exemples.
Puis il y a eu la catastrophe de Sewol en
avril 2014 quand un bac transportant plus de 450 personnes,
en majorité des écoliers, a coulé lors de son
trajet vers l'île de Jeju. Trois-cent-deux enfants,
qui auraient pu être sauvés par une intervention d'urgence
rapide, sont morts. Au lieu de cela, non seulement le régime de
Park n'a
rien
fait mais il n'a même pas mené une enquête sur la
catastrophe.
Ce nouveau scandale impliquant Mme Choi est la goutte
qui a fait déborder le vase. Le peuple coréen en a assez
et réclame un changement.
Déclaration des ressortissants coréens
aux États-Unis et au Canada pour la démission de
l'administration Park
LML publie
ci-dessous une déclaration publiée le 11 novembre
par
les expatriés coréens vivant aux États-Unis et au
Canada qui réclament
l'éviction du gouvernement Park en Corée du sud.
***
Park Geun-hye,
démissionne ! C'est le dernier acte de clémence
que nous - les ressortissants coréens scandalisés mais
extrêmement
rationnels des États-Unis et du Canada - offrons à Park
Geun-hye. Sur
la base des gestes illégaux commis par Park Geun-hye avec l'aide
de
Choi Soon-sil et de l'état actuel du chaos national, nous
pourrions exiger quelque chose de beaucoup plus extrême ou
prendre des
mesures beaucoup plus extrêmes. Nous choisissons plutôt de
faire montre
de compassion et offrons à Park Geun-hye l'occasion de tirer ses
propres
conclusions. Nous espérons qu'elle prendra les mesures qui
s'imposent.
Les quatre dernières années ont
été remplies de moments
embarrassants. Pour cacher le fait qu'elle a été
élue grâce à
l'implication illégale des services de renseignements nationaux,
le
gouvernement de Park Geun-hye a traité le peuple comme son
ennemi et
l'a mené à la faillite. En dépit de la
polarisation extrême des
classes, où la vie des
gens ordinaires devenait de plus en plus difficile et où par
conséquent
beaucoup d'entre eux se sont enlevés la vie, l'administration
Park a
choisi de concentrer son règne du pouvoir sur la protection de
la
sécurité de son propre gouvernement ainsi que des
intérêts privilégiés
de ceux qui ont un penchant pro-japonais, comme l'a illustré le
défunt
père
de la présidente, Park Chung-hee.
Trois cents personnes ont été
enterrées en mer dans la tragédie de
Sewol, dont la vérité n'a pas encore été
révélée au grand jour ; la
réécriture de l'histoire de fondation du pays par le
gouvernement de
Park Geun-hye qui rejette complètement l'histoire du mouvement
indépendantiste ; l'imposition unilatérale d'un
manuel d'histoire
édité par le gouvernement et sa soi-disant solution
humiliante à la
question des femmes de confort ont fait du pays un creuset de chaos.
Ce n'est pas tout. En fermant le complexe industriel de
Kaesong et
en poursuivant le déploiement du THAAD (système de
défense antimissile
de haute altitude) ainsi que l'Accord sur la sécurité
générale de
l'information militaire avec le Japon, Park Geun-hye a non seulement
intensifié la crise sur la péninsule coréenne mais
elle a sapé notre
souveraineté nationale.
Le gouvernement de Park a montré ses vraies
couleurs en adoptant la Loi contre
le terrorisme,
qui visent à cibler tous ceux qui
s'opposent
à son gouvernement en tant que forces pro-Nord et/ou
terroristes. La
violence de l'État qui a tué le fermier Baek Nam-gi et la
falsification
subséquente de la cause de sa mort en tant que maladie a
montré
à quel point les forces dirigeantes sud-coréennes sont
plongées dans la
corruption. Au moment même où le mécontentement de
la population a
atteint son apogée, le scandale du Choi Soon-sil a
éclaté et a révélé
l'ampleur du casse-tête.
Choi Soon-sil est intervenue dans toutes les affaires
gouvernementales, y compris les affaires étrangères, la
politique
d'unification du pays et la culture, et a extorqué
d'énormes sommes
d'argent. Non seulement cela mais elle a aussi terni la
réputation de
toute la nation.
Nous, ressortissants coréens, ne pouvons plus
rester indifférents
et sommes unis sur les demandes suivantes. Nous déclarons
fermement que
Park Geun-hye et ses complices parasitaires sont entièrement
responsables de la tragédie qui s'ensuivra si ces demandes ne
sont pas
satisfaites :
1. Park Geun-hye devrait démissionner
immédiatement et le Parti
Saenuri devrait se dissoudre afin d'éviter au pays encore plus
d'embarras et de tragédies.
2. Les partis d'opposition ne devraient pas prendre de
décisions
insensées qui prolongent la vie du gouvernement paralysé
de Park.
3. Nous croyons que la société civile de
notre pays est suffisamment
mûre pour s'accorder 60 jours après la
démission de la présidente
jusqu'au début de la mise en place pacifique et souhaitable d'un
nouveau gouvernement. Les médias conservateurs devraient garder
à
l'esprit que prolonger le mandat de Park Geun-hye d'un an et
quatre mois ne fera qu'exacerber le chaos national et qu'ils devraient
s'abstenir de faire dans les médias des appels hypocrites
à la
stabilité.
4. Le Procureur général a l'occasion
d'abandonner son rôle de chien
de chasse pour les dirigeants au pouvoir. Son bureau devrait
enquêter
minutieusement Choi Soon-sil, Woo Byung-woo et les autres afin de
rétablir sa réputation ternie.
5. Abolir toutes les décisions
susmentionnées de l'administration
Park Geun-hye et enquêter en profondeur pour
révéler
la vérité derrière
la tragédie de Sewol.
(Traduction:
LML)
Des actions au Canada en appui au peuple coréen
Deux actions ont eu lieu à Toronto en appui au
peuple coréen et à
sa revendication de masse à l'effet que la présidente
Park Geun-hye de
la Corée du sud démissionne sur-le-champ suite à
la grave crise
politique qui secoue son gouvernement. Ces actions qui ont eu lieu
les 12 et 26 novembre furent organisées par les
Torontois
qui se souviennent des naufrages du Sewol et du Hope 21, et qui
ont été un franc succès.
Le premier rassemblement suivi d'une marche a eu lieu
le 12
novembre avec la participation de près de 500 personnes,
pour la
plupart des jeunes et des étudiants. Ils se sont
rassemblés au square
Mel Lastman à North York et ont marché jusqu'à la
station de métro
Finch. Le but du rassemblement a été d'informer les gens
et de
faire connaître l'opposition du peuple coréen au
régime de la
présidente Park qui a imposé une offensive antisociale
brutale au
peuple depuis son avènement au pouvoir en 2013. Les
manifestants se
sont aussi opposés à la criminalisation et à
l'intimidation de ceux qui
se sont tenus debout, qui luttent contre le gouvernement et qui exigent
que
justice soit faite.
Les orateurs ont fait valoir que l'heure de
vérité a sonné suite au
scandale dans lequel a trempé Choi Soon-sil, cette soi-disant
«
conseillère spirituelle » de la présidente qui
a travaillé en coulisse
pour mieux « contrôler » la présidente.
Le peuple coréen a décidé que
la situation avait assez duré et s'est levé comme un seul
homme. Les orateurs ont expliqué que d'ici peu il ne sera plus
possible
pour la présidente Park de se maintenir au pouvoir.
Lors de la tribune libre tenue au square Mel Lastman,
divers
orateurs ont condamné le régime Park pour avoir
tourné le dos aux
intérêts du peuple. Ils ont fait valoir plus
particulièrement le
désastre du ferry Sewol à bord duquel près
de 400 étudiants on perdu la
vie, une conséquence directe des compressions budgétaires
dans la
sécurité
maritime et dans les investissements dans la sécurité et
la
réglementation. Ils ont condamné la présidente
Park d'avoir abandonné
son poste au moment du désastre et de n'avoir assumé
aucune
responsabilité pour ce crime d'État.
La seconde action a eu lieu deux semaines plus tard
avec une
participation encore plus grande partout au Canada et des actions non
seulement à Toronto mais à Montréal, Ottawa,
Edmonton et Vancouver. Des
manifestations ont aussi eu lieu dans plusieurs villes des
États-Unis
et partout dans le monde.
À Toronto, il y a eu d'abord au programme la
projection du film Spy Nation
(2016) dont le sujet porte sur la campagne de terreur menée au
cours de
plusieurs décennies par l'État de la Corée du sud
qui a ciblé des gens
innocents qu'on accusait d'être des espions à la solde de
la République
populaire démocratique de Corée (RPDC).
Le documentaire fait valoir que cette campagne ne visait qu'à
supprimer
la dissension politique en Corée du sud et à transformer
le pays en un
État policier, tout en entretenant une hystérie
anticommuniste contre
la RPDC dans le but de perpétuer la division de la Corée.
Cette
campagne de terreur a mené à la torture, l'emprisonnement
et
l'assassinat en toute impunité d'un grand nombre de personnes.
Récemment, même des « transfuges » venant
de la Corée du Nord ont été
arrêtés, accusés d'espionnage et brutalisés.
Suite au documentaire, il
y a eu une période de questions avec le réalisateur en
Corée du sud via Skype .
Après le film, un groupe de cinq
percussionnistes a marché à la
tête de près de 200 personnes qui se sont rendues
à la station de métro
Finch, à North York. Plusieurs passants ont vu la manifestation
et
certains ont décidé de s'y joindre.
À la fin de la marche, il y eu une tribune libre
où plusieurs
personnes sont intervenues. Une jeune femme a rappelé que dans
les
années 80 ce sont les actions organisées du peuple
qui ont sonné la fin
de la dictature militaire de Chung Foo Hwan et qui avait ouvert la voie
à la démocratie et qu'aujourd'hui, le mouvement populaire
pour
les droits politiques allaient certainement mettre fin au régime
de
Park Guen-hye et son emprise sur la Corée du sud. Un des jeunes
qui a
pris le micro a parlé de son expérience en tant que jeune
travailleur
exploité au Canada et d'un jeune collègue qui s'est
enlevé la vie en
raison de l'exploitation, l'humiliation et le harcèlement sexuel.
Les organisateurs planifient d'autres actions afin de
créer un
espace pour les gens d'origine coréenne et leurs alliés
au Canada afin
de s'unir et lutter pour le changement en Corée du sud et
partager
leurs expériences en tant que citoyens et résidents
canadiens.
La RPDC rejette l'injuste tentative de l'isoler et de
violer les droits humains de ses citoyens
Le 30 novembre, le Conseil de
sécurité des Nations unies (CSNU) adoptait la
résolution 2321, la sixième sanction injuste et
provocatrice contre la République populaire démocratique
de Corée (RPDC) pour avoir mené un essai nucléaire
le 9 septembre cette année.
La résolution a
été adoptée par le Conseil de
sécurité de l'ONU sans que la RPDC n'ait eu l'occasion de
se défendre, tel que requis par l'Article 31 de la Charte
de l'ONU. Elle fait suite aux Résolutions 1718
(2006), 1874 (2009), 2087 (2013), 2094 (2013)
et 2270 (2016), toutes ciblant la RPDC pour son
« programme d'armes nucléaires » qui «
menace la paix et la sécurité internationale »
tout en fermant les yeux sur les programmes d'armes nucléaires
de l'Inde, du Pakistan, d'Israël et autres États membres de
l'ONU -- pour ne pas mentionner les gigantesques stocks d'armes
nucléaires des États-Unis, de la Russie, de la Chine, de
la
Grande-Bretagne et de la France, les membres permanents de l'ONU qui
continuent de construire leurs arsenaux d'armes nucléaires qui
présentent une bien plus grande menace à la « paix
et la sécurité internationale » que la RPDC.
Plus précisément, les États-Unis
ont accumulé des armes nucléaires dans et autour de la
péninsule coréenne depuis 1958 et ont ouvertement
menacé la RPDC de frappes nucléaires préventives.
Dans le contexte de ces faits simples, la Résolution 2321,
comme toutes les autres résolutions du CSNU ciblant la RPDC, est
une violation
flagrante des droits de la RPDC en tant qu'État membre souverain
indépendant de l'ONU et un acte d'agression contre elle. En
outre, elle continue de violer les droits humains par les grandes
puissances contre la RPDC et son peuple, incluant le droit de ce petit
pays de vivre dans la paix, la stabilité et la
sécurité -- la condition préalable à la
jouissance de tout autre droit -- le droit imprescriptible inviolable
de toutes nations et de tous peuples.
En réponse à cette dernière
attaque contre sa souveraineté, la RPDC a condamné la
résolution et demandé son retrait. Le 6
décembre, Ja Song Nam, ambassadeur et représentant
permanent de la RPDC aux Nations unies, a envoyé une lettre
à Ban Ki-moon, secrétaire général de l'ONU,
lui demandant d'expliquer par écrit sur quelle base
légale le Conseil de sécurité de l'ONU a
adopté cette résolution étant donné que
l'Article 39, chapitre 7 de la Charte de l'ONU stipule que
« le Conseil de sécurité constate l'existence d'une
menace contre la paix, d'une rupture de la paix ou d'un acte
d'agression et fait des recommandations ou décide quelles
mesures seront prises
conformément aux Articles 41 et 42 pour maintenir ou
rétablir la paix et la sécurité
internationales. »
De plus, la lettre demande si les tests
nucléaires et les lancements de fusées balistiques de la
RPDC sont considérés « une menace contre la paix,
alors pourquoi les tests nucléaires et les lancements de
missiles balistiques menés par les puissances nucléaires
incluant les États-Unis des milliers de fois n'ont pas
été questionnés en tant que menace
à la paix et la sécurité
internationale ? » L'ambassadeur Ja a rappelé au
secrétaire général qu'il a envoyé une
lettre similaire il y a six mois en mai et n'a pas reçu la
courtoisie d'une réponse.
LML appelle toutes les personnes éprises
de paix et de justice d'être avec la RPDC et condamne cette
dernière sanction unilatérale et provocatrice visant
à causer plus de difficultés pour le peuple et le
gouvernement de la RPDC. La situation politique instable dans la
péninsule coréenne est entièrement le fait des
impérialistes américains
et leurs alliés depuis leur division militaire de la
Corée depuis la Deuxième Guerre mondiale jusqu'à
maintenant.
De tous les États membres de l'ONU, la RPDC est
celui qui a fait face aux plus longues sanctions économiques et
politiques. Les sanctions économiques et politiques lui sont
imposées depuis le 28 juin 1950, suivant
immédiatement l'éclatement de la guerre de Corée.
Depuis leur défaite dans la guerre de Corée (1950-53) aux
mains de l'Armée populaire de Corée menée par Kim
Il Sung, les États-Unis ont cherché à se venger en
imposant des sanctions sous divers faux prétextes et en
organisant activement pour un changement de régime dans ce pays,
incluant par la menace d'une guerre nucléaire préventive.
De plus, les gouvernements américains successifs
ont refusé de signer un traité de paix avec la RPDC pour
mettre une fin formelle à la guerre de Corée et pour
ouvrir des perspectives de relations normalisées. Ce seul fait
indique à tous ceux qui se basent sur l'objectivité de
considération qui est l'agresseur dans la péninsule
coréenne.
Face à cette insécurité et ces
menaces des États-Unis et leurs alliés, incluant le
Canada, la RPDC a pris des contre-mesures pour exercer son droit
à l'autodétermination en tant qu'État souverain
indépendant. Elle a établi son programme d'armes
nucléaires par nécessité, pas par désir.
La direction de la RPDC a à plusieurs occasions
déclaré
sans équivoque qu'elle préférerait utiliser ses
ressources financières limitées pour les programmes
sociaux et le développement économique, mais a
été forcée de prendre de telles mesures pour
affirmer sa souveraineté. Ces nouvelles sanctions ne
créeront que plus de difficultés pour le peuple et
constituent une violation des droits humains des
résidents de la RPDC.
Dans le monde d'aujourd'hui, où les grandes
puissances ont détruit les arrangements internationaux
post-guerre tels l'ONU ; où les États-Unis et autres
grandes puissances agissent avec impunité avec « pouvoirs
de police », contournant les principes de la Charte de l'ONU
et du droit international ; où tout pays qui ne peut se
défendre est une cible légitime pour les
États-Unis et ses alliés — que doivent faire les petits
pays comme la RPDC ? Ils n'ont de choix que de se défendre
et compter sur leurs propres efforts pour garantir leur droit d'exister
ou risquer d'être mangés vivants.
LML appelle les
Canadiens à ne pas être la proie de la
désinformation répandue par les puissances
impérialistes sur quels pays constituent des « menaces
pour la paix et la sécurité mondiale ». Les
faits montrent que ce sont les États-Unis qui ont gardé
la Corée divisée, qui se sont ingérés dans
les affaires du peuple coréen,
causant une crise après l'autre, en particulier dans le sud, qui
ont saboté le mouvement pour la réunification pacifique
de la Corée et militarisé la Corée du sud, y
compris en construisant le système de défense antimissile
balistique contre le souhait de l'écrasante majorité des
Coréens et des peuples de la région. Les conclusions
justifiées doivent être
tirées de ces faits, à savoir que la RPDC n'est pas la
source de tensions dans la péninsule coréenne ni une
menace pour la paix mondiale.
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Marxiste-Léniniste
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