Numéro 130 - 15 octobre 2016
Les réformes
électorales à l'ère des partis de cartel
L'utilisation du microciblage et les
réformes actuelles
- Entrevue, Anna Di Carlo, dirigeante
nationale,
Parti marxiste-léniniste du Canada -
PDF
Anna Di Carlo
à la réunion organisée par le PMLC sur la
réforme électorale à Ottawa le 1er octobre 2016
Les
réformes
électorales
à
l'ère
des
partis
de
cartel
• L'utilisation du microciblage et les
réformes actuelles - Entrevue,
Anna Di Carlo, dirigeante nationale, Parti marxiste-léniniste du
Canada
Les libéraux
comptent élargir le Programme des travailleurs
étrangers temporaires
• Le rapport parlementaire
poursuit l'offensive antiouvrière - Peggy Askin
• Ferme opposition au trafic et à
l'exploitation des travailleurs migrants
Arrêtez
le
blocus
et le terrorisme d'État contre Cuba
• Le Président des États-Unis
émet une directive qui consolide les changements à sa
politique cubaine
• Les
États-Unis ont mis à l'amende 49 compagnies pour
violation
du blocus contre Cuba
• Cuba tient sa vigile annuelle en hommage aux
victimes du terrorisme
Les réformes électorales
à l'ère des partis de cartel
L'utilisation du microciblage et
les réformes actuelles
- Entrevue, Anna Di Carlo, dirigeante
nationale,
Parti marxiste-léniniste du Canada -
Aujourd'hui, à l'ère du système de
partis de cartel, les partis qui
rivalisent pour le pouvoir pour s'en servir à leurs propres fins
ont
recours à d'énormes banques de données et à
des techniques
sophistiquées de microciblage pour exécuter ni plus ni
moins que des
coups d'État électoraux. C'est devenu un problème
majeur, d'autant plus
que
les Canadiens se font dire que les réformes passées et
futures de la Loi électorale du Canada
« améliorent constamment la démocratie »
alors qu'en réalité elles
accroissent la marginalisation des citoyens par les partis politiques
de cartel.
Les partis dits majeurs possèdent des banques de
données qui
contiennent des renseignements détaillés sur les
électeurs. Ils s'en
servent pour microcibler des segments de l'électorat pour leurs
campagnes de financement
et pour les élections, souvent dans le sens de dissuader
certains
électeurs de voter. Ce n'est pas de la politique, cela n'a rien
à voir
avec
politiser l'électorat ou faire valoir un but ou une vision de
société.
Ces partis politiques ont institué des
réformes à la loi électorale
qui les aident à alimenter leurs banques de données et
à se soustraire
aux exigences de la loi sur la vie privée et du principe de la
vie
privée. La pire des fraudes est de prétendre que ces
réformes
améliorent la démocratie puisqu'en réalité
elles ne font que garantir
que les citoyens
sont sans pouvoir et sans influence sur le processus électoral.
Jeunes pour le renouveau démocratique,
l'organisation jeunesse du
Parti marxiste-léniniste du Canada (PMLC), a demandé
à Anna Di Carlo,
dirigeante nationale du parti, d'expliquer de quoi il s'agit.
***
Anna Di Carlo :
Élections Canada est une
institution indépendante chargée d'administrer les
élections fédérales
et de faire rapport à la Chambre des communes. Or, les
réformes à la Loi électorale du Canada
adoptées par les gouvernements libéraux et conservateurs
font en sorte
que l'agence est forcée de jouer
un rôle dépassant l'administration de ce qu'on appelle des
« élections
libres et équitables ». Entre autres elle se voit
assigner le rôle
d'aider les partis qui forment le système de partis de cartel
à
pratiquer le microciblage des électeurs.
Par exemple, en ce moment tous les électeurs
inscrits sur la Liste
officielle des électeurs préparée par
Élections Canada ont un numéro
d'identification correspondant au nom et à l'adresse
donnés. En raison
d'un amendement à la loi électorale fait en même
temps que
l'introduction du numéro d'identification de l'électeur,
le jour d'une
élection
Élections Canada doit maintenant remettre aux candidats aux
bureaux de
scrutin des listes continuellement mises à jour durant le vote
pour
qu'ils puissent voir quels électeurs n'ont pas encore
voté. Ces listes
sont appelées « cartes de bingo » et la logique
donnée est que cela
améliore la démocratie. Les partis de cartel disent que
s'ils ont
l'information de dernière minute sur qui a voté et qui
n'a pas encore
voté le jour de l'élection, ils peuvent aller «
faire sortir le vote ».
Il n'est pas difficile de comprendre que si ces
informations
peuvent en effet faciliter le vote, elles peuvent aussi être
utilisées
pour désinformer le vote par un ciblage précis. La loi ne
dit pas
spécifiquement que les numéros d'identification sont
permanents mais
n'en demeure pas moins qu'ils le sont et qu'en conséquence le
vote d'un
électeur
peut être retracé d'une élection à l'autre.
Ainsi, tant que les listes ne comportaient pas de
numéro
d'identification de l'électeur et que les « cartes de
bingo » n'étaient
disponibles que le jour de l'élection, les partis pouvaient
prétendre
avoir comme motif de « faire sortir le vote ».
L'introduction du numéro
d'identification permanent s'est avéré un outil capital
dans le
développement des banques de données des partis.
Élections Canada
n'avait pas besoin d'un numéro d'identification parce que le
Registre
national des électeurs contenait d'autres renseignements
personnels,
comme le numéro du permis de conduire et la date de naissance.
Le
numéro d'identification permanent n'a pas d'autre utilité
que de
faciliter
la collecte de renseignements personnels sur les électeurs par
les
partis politiques. La possibilité pour ces partis de savoir qui
a voté
et qui n'a pas voté remet en cause la notion du vote secret
puisqu'on
peut facilement déterminer pour qui un électeur vote par
une
extrapolation des données pour chaque bureau de scrutin, qui
comprend
un assez petit
nombre d'électeurs. Les partis ajoutent cette information
à leur banque
de données, de pair avec d'autres informations obtenues de
différentes
sources, comme les agences de marketing, Facebook, etc., ce qui inclut
des renseignements comme l'état civil, le revenu personnel ou
familial,
les employeurs passés et présents, les habitudes de
dépenses, les
convictions politiques, religieuses ou autres, le
bénévolat, les choix
personnels, les habitudes, les préférences, etc.
L'agence « indépendante »
responsable de l'administration des
élections et les fonds publics sont ainsi utilisés pour
faciliter le
microciblage par les partis du cartel par des méthodes
sophistiquées et
pour manipuler le vote. Qui plus est, le cartel politique s'est
collectivement donné une définition de «
dépenses électorales » qui ne
comprend pas les millions de dollars requis pour le maintien de leurs
banques de données, contournant ainsi les limites sur les
dépenses
durant une élection.
Avec chaque nouvelle réforme, les partis de
cartel peuvent mieux
utiliser leurs banques de données aux dépens des
électeurs. Par
exemple, la Loi sur l'intégrité des élections
adoptée par le
gouvernement conservateur a modifié la loi électorale
pour obliger
Élections Canada à fournir les cartes de bingo aux
candidats non
seulement le
jour du scrutin, mais par la suite également. Aucun des autres
partis à
la Chambre ne s'y est objecté. La loi oblige le directeur du
scrutin à
prendre les cartes de bingo qui n'ont pas été
ramassées et à les mettre
dans des boîtes scellées avec les bulletins de vote et les
formulaires
d'inscription. Les boîtes sont conservées pendant un
certain temps puis
sont détruites. Elles ne peuvent être ouvertes que par une
ordonnance
judiciaire dans le cas d'une demande de recomptage. Que se passe-t-il
si un candidat revient une semaine après l'élection et
demande toutes
les cartes de bingo ? Est-ce son privilège qui prime, ou
est-ce le
devoir d'Élection Canada de traiter ces documents comme une
compromission du secret du vote ? La solution présentement
proposée est
de retirer les « cartes de bingo » de la liste de
documents à sceller,
pour que les partis y aient accès en tout temps, même un
an après
l'élection.
Au coeur du problème il y a la négation
du droit à un vote informé
et les moyens utilisés pour influencer le vote qui n'ont rien
à voir
avec l'obtention de résultats qui donneront de la
légitimité au
gouvernement. Et dans ce contexte les partis de cartel enfreignent tous
les principes qui sont chers aux électeurs, comme par exemple en
se
soustrayant à l'obligation de respecter les principes de la vie
privée.
Si Élections Canada doit obéir à la Loi sur la
protection des renseignements personnels
dans l'utilisation des renseignements qu'elle recueille, une fois
qu'elle a remis ces renseignements aux partis ils ne sont plus soumis
aux mêmes restrictions. Élections Canada n'a aucun
moyen de contrôler l'emploi des renseignements sur la liste
électorale
une fois qu'elle est fusionnée à une banque de
donnée, comme la
Liberalist du Parti libéral.
Les partis se sont exemptés de l'application de
la Loi sur la protection des renseignements personnels et les
documents électroniques qui concerne l'utilisation de
données personnelles recueillies par des organisations
privées.[1]
Dans le scandale des appels robotisés, par exemple, on peut
présumer que c'est dans sa banque de données CIMS que le
Parti
conservateur a obtenu les renseignements utilisés dans sa
campagne de
suppression du vote ciblant certains électeurs. En fait, seuls
les
partis de cartel savent ce qui est fait des renseignements contenus
dans ces banques de données, et nous savons que leur objectif
est de «
faire sortir
le vote » en leur faveur. Pendant ce temps, les
électeurs n'ont aucun
recours légal s'ils veulent que les renseignements personnels
à leur
sujet soient effacés de ces banques de données ou s'ils
veulent
qu'Élection Canada cesse de remettre des renseignements aux
partis
puisque c'est la Loi électorale du Canada qui l'y oblige.
Jeunes pour le renouveau
démocratique : Pouvez-vous nous en dire
plus au sujet des banques de données des partis ?
ADC : Le Parti conservateur a
son Constituent
Information Management System (CIMS), ou Système de gestion de
l'information sur les électeurs, les libéraux ont leur
Libéraliste qui
est basé sur le Voter Activation Network (VAN) des
démocrates aux
États-Unis (littéralement le Réseau d'activation
des électeurs),
tandis que le NPD a son Populus, un autre système qui provient
des
États-Unis et qui est aussi utilisé pour organiser des
coups électoraux
dans divers pays.
Ces banques de données contiennent toutes sortes
de renseignements
personnels sur les Canadiens, rassemblés de sources diverses et
comprenant entre autres comment ils naviguent sur le web, leurs
habitudes d'achat, tout ceci combiné à des choses comme
s'ils ont voté
ou non, à partir de ce qu'on appelle les cartes de bingo et les
résultats du
vote par bureau de scrutin. Les cartes de bingo leur disent si un
électeur a voté ou pas, tandis que les résultats
par bureau de scrutin
montrent le décompte pour chaque candidat dans un bureau de vote
donné.
Cette information est combinée et analysée et sert
ensuite à «
segmenter » ou diviser l'ensemble de l'électorat en
catégories afin de
déterminer qui doit être ciblé ou non pour qu'on le
pousse à voter pour
un parti en particulier ou à ne pas voter du tout s'il tend
à voter
pour un parti rival. Cela est considéré comme un moyen
très efficace
d'intervenir dans les courses serrées.
En guise d'exemple, dans la période qui a
mené à l'élection
fédérale de 2011, les conservateurs ont
ciblé 45 circonscriptions où
ils ont utilisé leur banque de données et le microciblage
pour
rejoindre des segments spécifiques d'électeurs, y compris
ceux qui sont
définis comme des Canadiens « très
ethniques ». Parmi ces
circonscriptions, on en compte 18 dans le Grand Toronto qui ont
été
enlevées aux libéraux, ce qui a permis à Harper de
former un
gouvernement majoritaire.
Lors d'un discours au Congrès du Parti
conservateur en juin 2011,
le sénateur Irving Gerstein, qui était l'agent officiel
du Fonds
conservateur du Canada aux élections de 2006 et 2008,
a dit aux
délégués que la banque de données du parti
a joué le rôle clé dans le
succès du parti à l'élection de 2011.
Il a dit : « La clé du succès
de notre programme de levée de fonds
est notre banque de données et notre capacité à
dépister de nouveaux
donateurs, à demeurer à la fine pointe des techniques de
financement
politique en Amérique du Nord et à utiliser de
façon efficace la banque
de données pour des levées de fonds et pour nos objectifs
politiques... elle rejoint les Canadiens, identifie ceux qui partagent
nos valeurs et les mobilise. Nous continuons à investir beaucoup
d'argent dans ce programme, en particulier dans les circonscriptions
clés de la lutte électorale à l'échelle du
pays. »
Gerstein a dit que les programmes d'identification des
électeurs
basés sur la banque de données et le GOTV, le Get Out the
Vote (Faites
sortir le vote) ont procuré la marge de la victoire à
quelque 40
députés conservateurs. « Oui c'est exact. Il y a
environ 40 députés
conservateurs à la Chambre des communes qui n'y seraient pas
si ce n'était de l'utilisation très efficace que fait
notre parti de sa
banque de données. »
JRD : Qu'en est-il de
l'identification de
l'électeur, le « numéro d'identification
unique » ? Comment est-il
devenu un outil dans les mains des partis
cartélisés ?
ADC : La création d'un
registre national des électeurs et la modification
subséquente qui a été faite à la Loi
électorale du Canada
en vertu de laquelle on a assigné à chaque personne un
numéro unique
d'identification de l'électeur sont parmi les mesures qui ont
facilité
le développement de ces banques de
données. Il est important de noter qu'il ne s'agit pas ici de
banques
de données de sympathisants du parti mais de tous les
électeurs et de
l'utilisation de différents moyens pour recueillir et amasser
des
renseignements sur eux. Le numéro d'identification de
l'électeur a
permis de construire des banques de données fiables sur les
individus.
Avant
cela, les partis enregistrés recevaient les listes sans le
numéro
d'identification de l'électeur. Les banques de données
des partis de
cartel devenaient moins précises et moins utiles avec le temps
à cause
des déménagements et des changements de nom. La
création d'un numéro
d'identification permanent a résolu ce problème.
Sur les « cartes de bingo » il y a une
case à côté du numéro
assigné à chaque électeur dans l'ordre qu'il
apparaît sur les pages du
registre. À mesure que les gens votent, les travailleurs
d'élections
cochent leurs numéros et remettent les cartes modifiées
aux
représentants des partis qui viennent les chercher. Cette
information
est alors
incorporée aux banques de données des différents
partis et aux
logiciels qu'on appelle les « logiciels pour faire sortir le
vote ».
Auparavant les partis politiques devaient eux-mêmes envoyer leurs
bénévoles pour prendre note de qui avait voté.
Leurs scrutateurs
inscrivaient l'information et la remettaient aux activistes de la
campagne. Suite à la
chute du membership des partis et du nombre des
bénévoles, cette tâche
est devenue un véritable fardeau pour les partis. Ils en ont
été
soulagés par les travailleurs d'Élections Canada à
qui on a confié la
tâche. Les partis n'ont plus à s'occuper de rassembler les
données et
n'ont besoin que de quelques personnes qui se rendent aux bureaux de
scrutin pour ramasser les cartes de bingo et transmettre cette
information à leurs centres d'appel, notamment par des moyens
électroniques.
Les conservateurs sont allés encore plus loin
avec leur Loi sur l'intégrité des élections
qui prescrit à Élections Canada de permettre aux
candidats d'avoir
accès à toutes les cartes de bingo qui indiquent qui a et
n'a pas voté
une fois l'élection terminée. On a pu voir que
plutôt que de contribuer
à augmenter la participation au vote en
faisant sortir le vote comme les partis le prétendaient, cela
faisait
partie d'un stratagème servant à recueillir plus
d'information sur
comment les gens votent. Cependant, les partis manquant de membres et
de bénévoles, même la cueillette des cartes de
bingo après l'élection
est devenue difficile. Seuls les libéraux et les conservateurs
ont
réussi à le
faire et encore dans seulement la moitié des circonscriptions
environ.
Au fond, le jour de l'élection les renseignements sur qui a
voté ne
sont vraiment utiles que dans les circonscriptions où la lutte
est
serrée. Par contre, les partis veulent savoir qui a voté
et veulent
pouvoir ajouter cette information à leurs banques de
données pour aider
au profilage
général en vue de la prochaine élection.
Afin de résoudre ce problème de manque de
membres et de bénévoles pour ramasser les cartes de
bingo, les partis
cartélisés veulent
maintenant qu'Élections Canada affiche ces cartes de bingo sur
un
portail réservé exclusivement aux partis pour leur
permettre de
recevoir de l'information « en temps réel » sur
qui a voté sans avoir à
ramasser eux-mêmes les cartes de bingo. Cette utilisation des
méthodes
modernes de communication n'a rien à voir avec l'habilitation du
peuple.
Il semble que les libéraux veuillent maintenant
pousser la chose
encore plus loin et soient en train de préparer les conditions
pour que
l'affiliation politique des électeurs soit inscrite sur le
Registre des
électeurs de pair avec leur identificateur unique. L'auteur d'un
document produit par le Parti libéral en 2011, le
président du parti de
l'époque Alfred Apps, a dit que les libéraux tiraient de
l'arrière sur
les conservateurs et leur CIMS qui leur procurait un avantage
électoral. Apps y suggérait que l'aile
extra-parlementaire du parti
(c'est-à-dire la base sociale des libéraux ) «
fasse pression pour
obtenir une nouvelle série de réformes
équilibrées du processus
démocratique, dont l'un
des effets secondaires serait de neutraliser l'avantage politique
inéquitable que le Parti conservateur a acquis sur tous les
autres
partis ».
Il a proposé que les libéraux demandent
qu'on crée une « liste des
électeurs inscrits » pour chaque circonscription,
laquelle serait mise
à la disposition de tous les partis politiques et «
comprendrait le
parti inscrit de préférence de chaque électeur
ayant le droit de vote ».
Apps écrivait : « un tel changement
requiert un élément de donnée
additionnel à la liste permanente des électeurs actuelle.
Chaque
électeur sera en mesure de a) divulguer son affiliation à
un parti
inscrit ou b) choisir le statut d'électeur «
indépendant » ou c)
déclarer le statut d'électeur «
exempté ». Il a également proposé
que l'inscription soit permanente, mais les électeurs pourraient
être «
autorisés » à la modifier à tout
moment. Élections Canada devrait
organiser et superviser chaque course à la chefferie pour chaque
parti
qui « accorde le droit de vote (suffrage universel) à tous
ses
électeurs inscrits » et Élections Canada,
c'est-à-dire le trésor
public,
assumerait les frais de l'opération.
Dans le document, il est proposé que les
libéraux aillent de
l'avant en se comportant comme si cette réforme
électorale était déjà
en place, ce que l'on peut voir actuellement avec l'élimination
du
titre de « membre du parti » et son remplacement par
« libéral
inscrit ». Apps écrit en conclusion : «
Certains libéraux pourraient
être réticents à l'idée de partisanerie
déclarée implicite dans la mise
sur pied d'une liste d'électeurs inscrits. Mais le PCC a
déjà
transformé la politique canadienne en un monde beaucoup plus
partisan
et plus dur qu'il ne l'a jamais été, et il n'y aura
certainement pas de
retour en arrière. »
En acceptant d'agir comme si la loi électorale
était déjà changée,
le Parti libéral « a de fortes chances de se propulser
devant ses
adversaires et, en un effort massif de sensibilisation et d'engagement
des électeurs (une campagne d'inscription sur la liste
électorale
dirigée par les associations de circonscription de partout au
Canada),
de s'attaquer
à la plupart des défis technologiques, organisationnels
et financiers
qui lui font défaut depuis près d'une
décennie », concluait le rapport
de 2011.[2]
JRD : Ces aspects de la loi
électorale tels que le
numéro d'identification permanent et l'utilisation de banques de
données sur les électeurs, ne sont pas très
connus. Est-ce que des
efforts sont faits pour demander l'opinion des Canadiens ?
ADC : La recherche
effectuée par Élections
Canada suite à l'élection fédérale
de 2011 et au scandale des appels
automatisés pour connaître l'opinion des électeurs
sur les
communications qu'ils reçoivent des partis politiques et sur
l'utilisation de leurs renseignements personnels par les partis ne
laissait aucun
doute en ce qui a trait à l'opinion des Canadiens. On y
lisait : « Plus
de 75 % des électeurs interrogés ont dit qu'ils
devraient avoir un
'droit de retrait' des communications des partis politiques. En
plus, 69 % des électeurs se sont dits en
désaccord avec l'opinion selon
laquelle il est important que les partis politiques
puissent amasser des renseignements personnels sur les
électeurs.
Lorsqu'on leur a demandé ce qui est le plus important, le droit
d'entités politiques de communiquer avec les électeurs ou
le droit des
électeurs de protéger leur vie privée, les deux
tiers des gens
interrogés ont dit que préserver leur vie privée
est plus important. »
JRD : Quelle est la
position du PMLC sur ces réformes ?
ADC : Le PMLC croit que les
numéros
d'identification de l'électeur ne doivent pas être remis
aux partis
politiques, et s'ils le sont, ils ne devraient pas être
permanents.
Cela aiderait à faire respecter la vie privée des
électeurs et le
secret électoral et rendrait plus difficile l'utilisation du
registre
comme base d'une
banque de données mise à jour régulièrement
contenant des
renseignements sur les électeurs avec la possibilité de
faire une
corrélation avec le vote de chaque électeur à
partir des résultats des
bureaux de scrutin. Ce n'est pas demander beaucoup, puisque ce sont des
normes entendues pour contrer l'influence indue dans une
élection. Il
n'est pas
difficile de voir que ces banques de données sont
utilisées à cette fin.
Élections Canada pourrait décider que le
numéro d'identification de
l'électeur ne sera pas permanent et changera à chaque
élection ; cela
le rendrait inutile pour les banques de données des partis de
cartel.
Puisque le registre des électeurs est remis aux partis
politiques et
aux députés une fois par année, même quand
il n'y a pas d'élection,
il serait préférable d'assigner à chaque
électeur un nouveau numéro
d'identification unique à chaque fois que la liste est mise
à jour et
remise.
Le PMLC est d'avis à cet égard
qu'Élections Canada ne devrait pas
faire de l'identificateur des électeurs quelque chose de
permanent mais
que celui-ci devrait être modifié à chaque
élection pour qu'il ne soit
d'aucune utilité pour les banques de données des partis
cartélisés. Le
PMLC appuie aussi toute mesure qui empêcherait que les
renseignements personnels sur les Canadiens, comme s'ils ont
voté ou
non, puissent être utilisés sans leur consentement par les
partis
politiques. Le consentement explicite de l'électeur serait
requis pour
que cette information soit transmise, que ce soit le jour du vote ou
après.
Notes
1. La Loi sur la protection des
renseignements personnels confère aux personnes le droit
d'avoir accès aux renseignements personnels les concernant qui
sont détenus par le gouvernement du Canada et de demander que
des corrections y soient apportées, et énonce la
manière dont le gouvernement
peut recueillir, utiliser et communiquer ces renseignements personnels
dans le cadre de la prestation de services (p. ex. pensions de
vieillesse ou assurance-emploi). La Loi sur la protection des
renseignements personnels s'applique seulement aux institutions du
gouvernement fédéral énumérées
à l'Annexe -- Institutions fédérales
visées. Le
Bureau du directeur général des élections du
Canada et par conséquent Élections Canada sont sur cette
liste. Le Commissariat à la protection de la vie privée
du Canada surveille le respect de la Loi sur la protection des
renseignements personnels.
La Loi sur la protection des renseignements
personnels ne s'applique pas aux partis politiques ni aux
représentants politiques puisqu'ils ne font pas partie de
l'Annexe -- Institutions fédérales visées, bien
qu'ils reçoivent des listes de renseignements personnels
d'Élections Canada. C'est pourquoi lorsqu'Élections
Canada remet les listes
des électeurs, les cartes de bingo indiquant qui a et n'a pas
voté le jour du scrutin et les résultats par bureau de
scrutin après une élection, ceux-ci ne sont plus
assujettis
à la Loi sur la protection des renseignements personnels
.
La plupart des autres entités privées qui
reçoivent des renseignements personnels sur les Canadiens sont
assujetties à la Loi sur la protection des renseignements
personnels et les documents électroniques. Celle-ci
accorde cependant une exemption aux partis politiques.
La loi définit les règles applicables
à la collecte, à l'utilisation et à la
communication des renseignements personnels par les organisations du
secteur privé dans le cadre d'activités commerciales au
Canada. Elle s'applique également aux renseignements personnels
relatifs aux employés des entreprises fédérales
(organisations sous réglementation
fédérale, comme les banques, les transporteurs
aériens et les sociétés de
télécommunications). On dit qu'elle repose sur les dix
principes d'information équitable que le Directeur des
élections générales du canada souhaite voir
appliqués aux partis politiques.
La Loi sur la protection des renseignements
personnels ne s'applique pas aux organismes qui n'exercent pas une
activité commerciale. Ainsi, elle ne s'applique habituellement
pas aux organismes sans but lucratif et aux organismes de
charité, pas plus qu'aux associations ou partis politiques --
à moins que l'organisation concernée
n'exerce une activité commerciale (la collecte de fonds n'est
pas considérée comme une activité commerciale).
Les membres du système canadien de partis
cartélisés sont devenus de plus en plus dépendants
de l'État et très dépendants des fonds publics.
Ils n'en prétendent pas moins qu'ils ne sont ni des institutions
privées ni des institutions
publiques ; ils ont créé leurs propres limbes
d'où ils surplombent la loi.
2. « La signification de la
transformation des 'membres' et des 'supporters' du Parti
libéral en 'libéraux inscrits' », Anna Di Carlo, LML
15 juillet 2016.
Les libéraux comptent
élargir le Programme des travailleurs
étrangers temporaires
Le rapport parlementaire poursuit
l'offensive antiouvrière
- Peggy Askin -
Le Comité permanent des ressources humaines, du
développement des compétences, du développement
social et de la condition des personnes handicapées a
déposé son rapport sur le Programme des travailleurs
étrangers temporaires au parlement le 19 septembre. Le
ministre de l'Immigration, des Réfugiés et de la
Citoyenneté, John
McCallum, a dit du rapport : « Nous cherchons un juste
milieu pour certaines industries qui ont un besoin légitime de
travailleurs étrangers temporaires. »
Le rapport de 74 pages
contient 21 recommandations et se fait l'écho des demandes
formulées par les associations patronales. Selon le gouvernement
Trudeau, le « juste milieu » consiste à
éliminer certains des « abus » du gouvernement
conservateur de Stephen Harper. Lorsqu'il est devenu trop
évident que le
programme n'avait rien à voir avec des « pénuries
de main-d'oeuvre », le gouvernement Harper avait entrepris
de réviser le programme pour taire les nombreuses protestations.
Or, le principal résultat de cette réorganisation est
qu'il établit une nouvelle catégorie de travailleurs
étrangers temporaires dans les Programmes de mobilité
internationale, au sujet desquels il y a encore moins de restrictions
qu'avec le Programme des travailleurs étrangers temporaires.
Pour cette catégorie de travailleurs, les entreprises n'ont pas
besoin de faire d'effort pour embaucher des citoyens ou
résidents canadiens ou de verser aux travailleurs migrants des
salaires aux taux en vigueur. Le rapport
qui vient d'être publié ne dit rien à ce sujet. Il
verse des larmes de crocodiles à propos des horribles abus
auxquels les travailleurs migrants ont été exposés
mais la demande principale des travailleurs migrants et de leurs
organisations de défense, soit la résidence permanente
dès l'arrivée, a été balayée du
revers de la main avec de déclarations
vagues à propos d'un « cheminement vers la
résidence permanente ».
Le Comité de la Chambre des communes recommande
entre autres :
- le retrait de l'exigence qu'un employeur tente
d'abord d'embaucher un citoyen ou résident canadien pour
certaines catégories (qui ne sont pas
précisées) ;
- l'accélération du processus d'approbation et la
création de la catégorie « employeur
fiable » à cette fin ;
- songer à inclure l'industrie de la transformation des fruits
de mer dans la catégorie agriculture primaire ;
- élever le seuil de proportion de travailleurs étrangers
temporaires pouvant être embauchés dans un même
endroit, soit du taux actuel de 10 % à un minimum
de 20 %, et envisager la possibilité de taux plus
élevés pour certaines catégories en fonction de
critères géographiques ;
- prolonger le permis de travail d'un à deux ans pour les
aidants à domicile ;
- abolir la règle de quatre ans au Canada suivis de quatre ans
à l'étranger ;
- lier les permis de travail au secteur et à l'endroit
plutôt qu'à l'employeur ;
- créer des visas à entrées multiples pour le
Programme des travailleurs agricoles saisonniers.
Les recommandations qui sont censées
bénéficier aux travailleurs vont plutôt dans le
sens de faciliter la tâche aux employeurs qui veulent recruter
des travailleurs étrangers temporaires, d'étendre le
programme à de nouvelles catégories et de maintenir le
statut temporaire des travailleurs migrants. Les recruteurs pourront
continuer la traite
d'esclaves moderne, les employeurs pourront poursuivre la
surexploitation des travailleurs migrants en profitant de leur
vulnérabilité, tandis que les familles continueront
d'être séparées et les travailleurs migrants
continueront d'être privés de leurs droits de
citoyenneté.
Rien ne changera pour les travailleurs agricoles
saisonniers qui passent jusqu'à 30 ans à produire
des aliments au Canada, à endurer des conditions brutales et
à continuellement faire face à la menace d'expulsion
s'ils sont blessés ou s'ils tombent malades, ou tout simplement
à titre de représailles s'ils osent parler de leurs
conditions de
travailleur et surtout s'ils osent s'associer à d'autres pour
faire valoir leurs droits. De plus, la réglementation actuelle
oblige de nombreux travailleurs migrants à retourner dans leur
pays après quatre ans, pour quatre ans,
précisément pour éliminer la possibilité
que les travailleurs s'organisent. Les visas à entrées
multiples qui sont proposés
faciliteront tout simplement la tâche aux employeurs qui veulent
que certains travailleurs reviennent chaque année. Quant aux
« employeurs fiables », le texte ne précise pas
ce qu'est un employeur « fiable » qui aura droit
à la voie rapide. Cela n'a certainement rien à voir avec
le traitement fait aux travailleurs. En
novembre 2015, le gouvernement rapportait avoir reçu plus
de 1000 appels à une ligne de signalement établie en
avril 2014 par le gouvernement Harper. Les libéraux disent
avoir accru « massivement » le nombre d'inspections,
mais ne disent pas ce qui est advenu de ces plaintes portées
en 2014 et 2015. Deux
employeurs seulement ont été pénalisés pour
infraction à la loi depuis que les libéraux sont
arrivés au pouvoir.
Les travailleurs forment une
seule classe dont les droits en tant que travailleurs et en tant
qu'êtres humains doivent être respectés. La
sécurité de tous les travailleurs est dans la
défense des droits de tous. C'est maintenant qu'il faut agir
opur exiger l'abolition immédiate du Programme des travailleurs
étrangers temporaires et tous les autres
programmes qui créent une couche de travailleurs
vulnérables, privés de leurs droits, portent atteinte
à la dignité de la classe ouvrière et
représentent une attaque contre les droits de tous. Ces
programmes n'ont pas leur place dans un Canada moderne et doivent
être abolis avec le droit de réparation et de statut et le
respect des droits de tous les
travailleurs.
Le rapport exprime fidèlement la conception du
monde des riches dans laquelle les travailleurs ne sont qu'un
coût qu'il faut continuellement abaisser pour maximiser les
profits. Le rapport du comité parlementaire aide à la
poursuite de l'objectif d'abaisser le niveau de vie
général et de concentrer la richesse sociale entre les
mains de
quelques-uns.
La classe ouvrière rejette cette conception du
monde et lutte pour la dignité du travail et les droits de tous,
et pour le droit de la classe ouvrière de décider de la
direction de l'économie, de participer à la vie politique
pour trouver des solutions aux problèmes de la
société, comme ceux concernant l'immigration.
L'immigration ne doit pas être
privatisée et mise au service des monopoles et de puissants
intérêts privés.
Ferme opposition au trafic et à l'exploitation
des travailleurs migrants
Rassemblement sur la colline du Parlement le dernier jour de la
caravane « Récolter pour
la liberté » le 6 octobre 2016
Les travailleurs migrants et leurs organisations de
même que les fédérations de travailleurs ont
rejeté le rapport du Comité permanent des ressources
humaines, du développement des compétences, du
développement social et de la condition des personnes
handicapées (HUMA) sur le Programme des travailleurs
étrangers temporaires (PTET).
Ils ont dit que le gouvernement libéral a l'intention
d'élargir le programme au service des monopoles et rejettent la
politique de diviser pour régner du gouvernement.
La caravane d'un mois « Récolter pour la
liberté » organisée par Justice pour les
travailleurs migrants s'est terminée par un rassemblement
le 6 octobre à Ottawa pour revendiquer du gouvernement
qu'il accorde un statut permanent aux travailleurs agricoles migrants.
La caravane a été organisée pour souligner les
cinquante ans du
Programme des travailleurs agricoles saisonniers (PTAS). Les
travailleurs qui viennent au Canada dans le cadre de ce programme
peuvent travailler au Canada pendant 25 ou 30 ans mais leur
statut demeure temporaire et ils doivent quitter le Canada avant
le 15 décembre de chaque année.
Les organisateurs de Justice pour
les travailleurs migrants estiment que sans le statut permanent pour
les immigrants, les recommandations du comité sont futiles. Ils
disent que les propos vagues du comité au sujet des «
voies d'accès vers la résidence permanente »
n'ont rien à voir avec le respect des droits. « Le
Programme des aides
familiaux résidants, par exemple, possède un volet
accès à la résidence permanente depuis des
années. Les travaillent l'appellent accès à
l'exploitation : c'est un incitatif à accepter de mauvaises
conditions de travail pendant des années dans l'espoir d'obtenir
la résidence permanente », a dit l'organisatrice
Tzazna Miranda,
Le Congrès du Travail du Canada (CTC)
a déclaré que le rapport est inacceptable. Le
président du CTC, Hassan Yussuff, dit : « En somme,
le HUMA a publié un rapport pro-entreprise, pro-employeur, dont
le contenu n'offre que très peu de recommandations
concrètes et positives pour les travailleurs canadiens et
migrants...Les
auteurs de ce rapport recommandent d'élargir le Programme des
travailleurs étrangers temporaires, de le rendre plus accessible
aux employeurs et de consolider le marché du travail à
deux vitesses que nous connaissons présentement. On traite les
travailleurs migrants comme une main-d'oeuvre à jeter
après usage ce qui est inacceptable. »
La Fédération du Travail de l'Alberta
(FTA) a aussi condamné le rapport. « En ce qui concerne
l'exploitation des travailleurs invités et l'utilisation de ces
travailleurs pour exercer une pression à la baisse sur les
salaires et pour déplacer les travailleurs canadiens, l'approche
des libéraux semble être pire que celle des
conservateurs », a dit
le président de la FTA, Gil McGowan. « Le rapport confirme
que les libéraux ont l'intention non seulement de maintenir le
marché du travail à deux vitesses mais de le
consolider », a dit McGowan.
Migrante Canada a
déclaré d'emblée que le rapport est
carrément anti-travailleur : « Malgré des
décennies de campagnes menées par les travailleurs
migrants pour alerter la société canadienne et les
gouvernements successifs aux conditions d'esclave et à la
situation inhumaine auxquelles les travailleurs migrants font face, le
gouvernement
a choisi une fois de plus de faire la sourde oreille. Les auteurs du
rapport du comité parlementaire HUMA sur le Programme des
travailleurs étrangers temporaires ont choisi de
‘réformer' le programme en fonction du maintien des profits et
du bien-être des employeurs, des compagnies et du capital
mondial. Essentiellement, ils ont choisi de
maintenir en place un système de travail et d'immigration
fondé sur l'exploitation et l'oppression qui ne tient aucunement
compte de l'intégrité et du bien-être des
travailleurs migrants...
« Par-dessus tout, les restrictions et les
difficultés persisteront pour ces travailleurs pour ce qui est
des ‘voies d'accès' à la résidence permanente. Les
limites pour la presque totalité des volets sont les
mêmes, et le système de suivi est loin d'être
fonctionnel ».
Le comité a aussi omis de faire des
recommandations visant à arrêter le commerce moderne
d'esclaves auquel se livrent les trafiqueurs d'êtres humains. a
dit Migrante : « Le rapport démontre clairement que
le gouvernement ne se soucie guère de la violation des droits
humains des travailleurs ni de leurs droits en tant que travailleurs,
qu'il s'agisse de l'étape du recrutement, de l'étude
d'impact du marché du travail ou encore de la demande pour la
résidence permanente. On ne propose rien de concret pour mettre
fin à ces violations et on oublie totalement un des principaux
problèmes vécus par les travailleurs migrants -- dont il
est amplement question dans le rapport -- celui des
abus commis par les agences de recrutement. Il n'y a que des directives
à l'intention d'Emploi et Développement social Canada
à l'effet d'étudier, avec des ‘partenaires anonymes', la
possibilité de mettre sur pied un système
d'accréditation pour les recruteurs et, comme si de rien
n'était, ‘s'éloigner du modèle des plaintes dans
l'application du
programme', pour soi-disant faciliter la résolution de conflits
entre employeurs et travailleurs ».
Piquet de la caravane « Récolter pour la liberté
» au Ontario Food Terminal de Toronto
le 25 septembre 2016
La section locale de Brant/Hamilton/Halton de l'Union
nationale des fermiers (UNF) appelle le gouvernement
fédéral à accorder immédiatement le statut
intégral d'immigrant dès que les travailleurs migrants
arrivent au pays. Dans une lettre, l'UNF met en lumière les
nombreuses violations des droits des travailleurs migrants, y compris
l'extorsion exercée par les recruteurs privés, la «
déportation médicale » des travailleurs qui
tombent malades ou sont blessés, ainsi que le fait que les
travailleurs sont liés à leur employeur, ce qui «
crée un déséquilibre dans le rapport de force et
fait en sorte que les travailleurs ne peuvent quitter que très
difficilement les endroits de travail où
se produisent les abus ».
« En tant que fermiers, nous croyons que tous
ceux qui se consacrent à ce travail si fondamental qu'est
l'agriculture dans le but de nourrir d'autres humains devraient avoir
droit accès à des conditions qui leur permettent de bien
vivre, eux et leurs familles. Tout producteur d'aliments mérite
d'être traité avec respect et dignité »,
affirme
la section locale de l'UNF.
La caravane « Récolter pour la liberté »
à Ottawa (à gauche) et à
Cobourg
Arrêtez le blocus et le terrorisme
d'État contre Cuba
Le président des États-Unis émet
une directive qui consolide les changements à sa politique
cubaine
Piquetages le
17 octobre contre le blocus de Cuba
par les États-Unis
Piquetage
mensuel
devant
l’ambassade
des
États-Unis
à
Ottawa
Montréal
17h
à
17h30
Devant
l'Élise
St-James
United
au
463,
rue
Sainte-Catherine
O.
(près de la rue Saint-Alexandre)
17h30 à 18h
Consultat des États-Unis, rue Saint-Alexandre et
René-Lévesque
Ottawa
16h30
à
17h30
Ambassade
des
États-Unis,
rue
Mackenzie
(Major's
Hill
Park)
Facebook
Vancouver
16h00
Consulat
américain,
1075,
rue
Pender
O.
Facebook
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Prensa Latina rapporte que le 14 octobre dernier,
le président
américain Barack Obama a émis une directive de politique
présidentielle
visant à consolider les changements qui ont été
adoptés par rapport à
Cuba et à rendre irréversible la nouvelle politique
envers l'île.
On lit dans cette directive : « En vertu de
la nouvelle politique,
les États-Unis étendent et font la promotion des
engagements envers
Cuba qui ont été autorisés afin de faire
progresser la coopération dans
des domaines d'intérêt mutuel, d'accroître les
voyages vers Cuba et le
commerce avec elle et la libre circulation de l'information vers
Cuba ». En même temps, le blocus économique,
financer et commercial
vieux de plus de 50 ans est toujours en vigueur.
Le texte distribué par la Maison-Blanche
mentionne que « depuis que
les États-Unis ont annoncé, le 27
décembre 2014, qu'ils s'engageaient
dans une nouvelle direction envers Cuba, nous avons rétabli les
relations diplomatiques et avons progressé dans la voie de la
normalisation de nos relations bilatérales » , ce qui
comprend entre autres choses l'ouverture d'ambassades.
Le président Obama a émis une
déclaration le même jour au sujet de
la nouvelle directive politique où il déclare que «
cette nouvelle
directive consolide, en s'appuyant sur eux, les changements que nous
avons déjà faits, promeut la transparence en
énonçant clairement notre
politique et nos intentions et encourage de nouveaux engagements
entre nos pays et nos peuples ».
« Conformément à cette approche,
poursuit le document, les
départements du Trésor et du Commerce ont adopté
d'autres changements
réglementaires aujourd'hui, s'appuyant sur les progrès
accomplis ces
deux dernières années, pour continuer à faciliter
l'interaction entre
les peuples cubain et américain, y compris par des voyages et
des
occasions commerciales. »
Le président américain a dit que «
ces changements sont
représentatifs du progrès dont j'ai été
moi-même témoin lors de ma
visite à La Havane », en mars dernier. Les nouvelles
mesures annoncées
le 17 octobre par les départements américains du
Trésor et du Commerce
comprennent de nouvelles avenues de projets conjoints de
coopération dans les domaines de la recherche scientifique et
des
importations par les États-Unis de produits pharmaceutiques
manufacturés cubains.
Pendant ce temps, les citoyens des États-Unis
qui sont autorisés à
se rendre sur l'île en vertu des 12 catégories
autorisées pourront
ramener pour leur usage personnel des quantités illimités
de rhum et de
cigares cubains.
Le secteur agricole des États-Unis pourra
exporter des biens comme
des pesticides ou des tracteurs vers Cuba et Cuba ne sera plus
obligée
de payer le coût de ces transactions d'avance et en argent
comptant.
La restriction en vertu de laquelle des centaines de
navires
étrangers qui avaient accosté à Cuba ne pouvaient
avoir accès aux ports
des États-Unis pour y charger ou décharger des
marchandises pendant 180
jours a aussi été levée. Le département
américain du Trésor a aussi
annoncé que des bourses d'études pour la recherche
scientifique
et les activités religieuses seront maintenant disponibles.
Les États-Unis ont mis à l'amende 49
compagnies pour
violation du blocus contre Cuba
Durant la présidence d'Obama, un total
de 49
amendes ont été imposées à des
entités américaines et étrangères pour
violation du blocus des États-Unis contre Cuba, selon les
données du Bureau de contrôle des avoirs étrangers
(OFAC) du gouvernement des États-Unis.
La valeur cumulée des amendes est
de 14 397 416 827 $, un montant sans
précédent dans l'histoire du blocus américain
contre Cuba, en dépit du fait que les deux gouvernements ont
rétabli des relations diplomatiques il y a plus d'un an.
Après plus d'un demi-siècle sans ambassades entre les
deux pays, il
demeure que le siège économique, financier et commercial
américain contre le petit pays des Caraïbes est toujours en
vigueur.
Depuis l'annonce le 17 décembre 2014
du processus de normalisation des relations entre Cuba et les
États-Unis, huit entités (cinq américaines et
trois étrangères) ont reçu des amendes d'un total
de 2 836 681 581 $ qui ont eu un effet
paralysant sur le secteur bancaire et d'affaires.
Les entités qui ont reçu une amende des
États-Unis depuis le 17 décembre 2014 pour
violation du blocus américain sont les suivantes :
Commerzbank (Allemagne) : 1 710 000 000 $
PayPal (États-Unis) : 7 658 300 $
Navigators Insurance Company
(États-Unis) : 271 815 $
Crédit Agricole
(France) : 1 116 893 585 $
Gil Tours Travel, Inc.
(États-Unis) : 43 875 $
WATG Holdings, Inc. (États-Unis) : 140 400 $
CGG Services S.A. (France) 614 250 $
Halliburton
(États-Unis) : 304 706 $
Il est clair que le blocus persiste. Il nuit au peuple
Cubain ainsi qu'aux peuples d'autres pays.
Cuba tient sa vigile annuelle en hommage aux victimes
du terrorisme
Des centaines d'étudiants, d'athlètes et
de travailleurs se sont rassemblés le 5 octobre pour rendre
hommage aux milliers de victimes d'actes terroristes commis contre Cuba
durant les 50 dernières années.
L'événement a eu lieu au Mémorial
José Marti à La Havane à la veille de
l'anniversaire du bombardement en 1976 d'un avion cubain à
mi-chemin au large des côtes de la Barbade, en présence
des familles des martyrs.
« Personne ne peut nous faire oublier ce
passé qui fait partie de notre histoire. Nous demandons justice
et la fin de l'impunité dont ce crime a
bénéficié pendant ces 40
années », a dit Thalía Gattorno Espinosa,
petite-fille de Miguel Espinosa, le co-pilote du vol Cubana 455
qui est mort avec les 73 passagers.
« Chaque fois qu'un appel a été
lancé à une vigile, je me suis porté volontaire,
parce que montrer du respect aux victimes du terrorisme c'est aussi
préserver la mémoire », a dit à Granma
Frank Javier Pérez Menéndez, étudiant à
l'Institut supérieur des relations internationales.
(Granma, 6
octobre 2016)
Lisez Le
Marxiste-Léniniste
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Courriel: redaction@cpcml.ca
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