Numéro 82 - 13 juin 2016
Établir un gouvernement
antiguerre est une question de principe
Disons Non à une participation
canadienne au programme de défense antimissile des
États-Unis
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Établir
un
gouvernement
antiguerre est une question de principe
• Disons Non à une participation
canadienne au programme de défense antimissile des
États-Unis
• Information sur le programme de
défense antimissile balistique et la doctrine de frappes
préventives des États-Unis
Établir un gouvernement antiguerre
est une question de principe
Disons Non à une participation canadienne au
programme de défense antimissile des États-Unis
Le gouvernement Trudeau s'efforce de détruire
l'opinion publique canadienne contre la participation au programme de
défense antimissile balistique des États-Unis. Cette
opinion publique a été créée en 2004
et 2005 par les actions concertées des Canadiens contre
l'adhésion à un tel programme et contre les guerres des
États-Unis
en Afghanistan et en Irak et plus récemment la Libye et la
Syrie. Cela ne doit pas passer !
Cette opposition n'a cessé de se manifester au
cours des années, notamment contre le génocide des
États-Unis au Vietnam et dans la péninsule indochinoise,
contre les essais de missiles de croisière au Canada sous le
gouvernement libéral de Pierre Trudeau dans les
années 1980 et contre le programme de « guerre des
étoiles » de
Reagan. Les Canadiens s'opposent à l'annexion du pays dans la
Forteresse Amérique du Nord et à ce que les ressources et
le territoire du Canada soient mis au service des préparatifs de
guerre des impérialistes américains.
Manifestation à Windsor lors de la Journée d'action
pancanadienne
contre le bouclier antimissile, 2 octobre 2004
Ce nouvel effort d'intégration du Canada
à la défense antimissile des États-Unis a
été relancé au dernier « Sommet sur la
sécurité nucléaire » du
président des États-Unis, Barack Obama, qui s'est tenu
à Washington du 31 mars au 2 avril 2016. À
ce sommet, les États-Unis ont peaufiné leurs concepts
intéressés de
non-prolifération et de « viser à
débarrasser le monde des armes nucléaires »,
qui désormais signifient en réalité le
renforcement du monopole des États-Unis sur les armes
nucléaires et les matières et technologies connexes. Les
États-Unis déclarent que cette «
non-prolifération » progresse alors qu'ils sont en
train d'élargir leur
programme de bouclier antimissile et leur capacité de frappes
préventives en Amérique du Nord, dans l'Asie-Pacifique et
en Europe.
Cela montre que le programme des libéraux de
« vrai changement dans les relations
canado-américaines » vise à
accélérer rapidement l'annexion du Canada à la
Forteresse Amérique du Nord sous l'imposture d'un «
commandement conjoint », de la « défense de
l'Amérique du Nord » et joue sur l'alarmisme sans
vergogne
des prétendues menaces des « États
voyous ». Loin de défendre la sécurité
des peuples du Canada, des États-Unis et du monde, le
gouvernement de guerre libéral pousse à une plus grande
intégration à la machine de guerre américaine
précisément à un moment où l'élite
dirigeante des États-Unis est à mettre en place une
présidence Clinton
qui menace de frappes préventives l'Iran et la Syrie et veut
élargir la stratégie agressive américaine du
« pivot vers l'Asie ».
À cette fin, depuis plusieurs années, les
libéraux et des universitaires et des experts des
impérialistes américains ont préparé le
terrain pour raviver un débat dangereux que les Canadiens
considèrent comme clos depuis 2005. Ce nouvel effort
s'inscrit dans le cadre de l'examen de la politique de défense
du gouvernement lancé le 6
avril 2016 dans lequel il demande que le Canada revoie sa
décision de ne pas participer au système de
défense antimissile balistique des États-Unis «
étant donné l'évolution des technologies et des
menaces ».
Dans le cadre de cet examen de la politique de
défense, le gouvernement a aussi créé un groupe
consultatif ministériel de quatre personnes dont fait partie
Bill Graham, l'ancien ministre de la Défense sous le
gouvernement libéral de Paul Martin. Graham a été
un ardent défenseur du programme de défense antimissile
à l'époque et a récemment
déclaré regretter que le gouvernement ait dû s'en
retirer sous la pression de l'opinion publique des Canadiens.
En 2014, Graham a déclaré cyniquement à un
comité sénatorial que c'était l'opinion
négative qu'avaient les Canadiens de Bush qui avait forcé
le gouvernement à rester en dehors de ce programme de
défense. « Si cela avait été le
président Obama qui l'avait demandé à sa
manière, qui sait si nous n'aurions pas dit oui »,
avait déclaré Graham.
Les libéraux veulent détruire
l'unité dans l'action des Canadiens contre la guerre et
l'annexion en suscitant la peur que la non-participation du Canada
à la défense antimissile des États-Unis est en
réalité une menace pour la souveraineté du Canada.
Lors des réunions du Comité permanent de la
défense nationale de la Chambre des communes
en mars et avril devant lequel témoignaient des
représentants des Forces armées canadiennes et des
experts de la défense, les députés libéraux
ont envisagé des scénarios cauchemardesques de missiles
d'origine inconnue se dirigeant vers des villes canadiennes et leur ont
demandé ce que le Canada pourrait faire dans une telle
situation. Selon les
libéraux et ces experts militaires, une fois qu'un missile est
identifié, la décision de l'intercepter au moyen du
système de défense antimissile américain
appartiendrait uniquement aux États-Unis.
Ces idées ne reflètent pas une conception
moderne de la sécurité et sont une insulte à
l'intelligence des Canadiens. Quand il s'agit de l'intégration
dans l'appareil militaire américain, on sait très bien
qui commande. Mais surtout, les Canadiens doivent garder à
l'esprit que ces scénarios grossiers visent à semer la
confusion, à balayer l'opposition
à la propagande belliciste et sont sans rapport avec la
réalité. Revendiquer le « droit » de
procéder à des frappes préventives et bombarder
des villes sont des concepts caractéristiques de la doctrine
Bush et de la doctrine Obama. Ces concepts sont la
caractéristique des guerres américaines et ont produit
les bombardements nucléaires
américains des villes d'Hiroshima et de Nagasaki les 6
et 9 août 1945 et le massacre sans
précédent de plus d'un million de Japonais.
Aux mots d'ordre du gouvernement de «
défense de l'Amérique du Nord » et de «
sécurité partagée », qui visent
à accélérer les préparatifs de guerre, les
Canadiens répondent avec un mot d'ordre qui leur
appartient : Notre sécurité réside dans notre
lutte pour les droits de tous ! Notre sécurité et
notre avenir forment
un tout pour défendre les droits, pour s'unir aux peuples du
monde pour défendre leur droit d'être contre les
préparatifs d'une nouvelle guerre mondiale de
l'impérialisme américain. Dans l'article ci-dessous, LML
donne des informations sur le programme de défense antimissile
balistique des États-Unis et leur doctrine de frappe
préventive.
Le Canada a besoin d'un gouvernement
antiguerre !
Disons Non à une
participation canadienne au programme de défense
antimissile des
États-Unis!
Notre sécurité réside dans la lutte pour les
droits de
tous !
Information sur le programme de défense
antimissile balistique et la doctrine de frappes préventives des
États-Unis
Le programme de défense antimissile balistique
des États-Unis est un élément clé du
chantage nucléaire que les impérialistes
américains exercent contre les peuples du monde depuis les
infamies commises à Hiroshima et Nagasaki en
août 1945. Les efforts des États-Unis pour consolider
leurs systèmes de défense antimissile en Amérique
du Nord, en Europe et en Asie-Pacifique visent à
accroître leur capacité de mener des frappes
préventives et de se protéger en cas de riposte.
La doctrine des frappes préventives
Le régime de George W. Bush a mis de l'avant la
doctrine de frappes préventives dans une déclaration
du 1er juin 2002. Bush avait dit : « Si nous
attendons que les menaces se concrétisent pleinement, il sera
déjà trop tard. » Il a appelé les
forces armées à « être prêtes à
frapper à tout moment » et les
Américains à « être prêts à une
action préventive si nécessaire ».
Cette doctrine est également présente
dans le Bilan de la situation nucléaire des États-Unis
de 2002, un « bilan prescrit par la loi qui établit
la politique, la stratégie, la capacité et le dispositif
des forces nucléaires » pour une période de
cinq ans. À ce moment-là, le Washington Post
avait indiqué : « Le bilan révèle
clairement un tournant de la part de l'équipe Bush vers une
stratégie de prévention, qui comprend le recours aux
armes nucléaires si nécessaire ». Cette
stratégie a été adoptée sous
prétexte de protéger le pays contre les «
États voyous », et mentionne la Russie, la Chine,
l'Irak, l'Iran, la République populaire démocratique de
Corée, la
Libye et la Syrie comme cibles potentielles.
Le régime Obama n'a jamais répudié
cette doctrine et son Bilan sur la situation nucléaire
de 2010 a maintenu le statu quo. La politique de frappes
préventives n'a pas été modifiée et a
reçu une justification explicite dans le contexte « de
l'évolution et de la prolifération d'armes biologiques et
de la capacité des États-Unis de contrer cette
menace ». La justification juridique pour les frappes
préventives a été réaffirmée encore
récemment dans un discours du 1er avril de Brian Egan,
l'avocat principal du département d'État de
l'administration Obama. Egan y élabore le concept d' «
imminence » pour expliquer les circonstances dans lesquelles
les États-Unis
pourraient justifier d'un point de vue juridique des frappes
préventives au nom de la légitime défense.
« L'absence de preuves spécifiques quant
à l'endroit précis où une attaque va se produire
et la nature précise de cette attaque n'exclut pas qu'on puisse
conclure qu'une attaque est imminente aux fins d'exercer le droit
à la légitime défense, à condition qu'il
existe une
base raisonnable et objective permettant de conclure à
l'imminence d'une attaque
armée », a dit Egan.
Selon un article de la Associated Press du 4
juin 2015, l'administration Obama a mis en place des plans
d'attaques « anti-forces » qui utilisent des missiles
conventionnels dans des attaques préventives contre les armes
nucléaires de la Russie et des plans de « capacités
de frappe compensatoires » consistant en des
attaques nucléaires contre des cibles militaires russes.
Développement de la défense antimissile
des États-Unis
Le
système de défense antimissile balistique des
États-Unis en Europe (cliquer sur l'image pour l'agrandir)
Depuis la fin de la Guerre froide, la création de
systèmes de défense antimissile est devenue un sujet de
grande préoccupation pour l'impérialisme
américain. Antérieurement, la taille et l'étendue
des systèmes de défense antimissile balistique
étaient restreintes en vertu d'un traité conclu entre les
États-Unis et l'Union soviétique en 1972.
Les États-Unis se sont retirés de ce traité
en 2002 et n'ont cessé d'étendre le programme
depuis.
Parmi les systèmes de défense antimissile
des États-Unis existants et en développement, on compte
ceux-ci.
Défense de mi-parcours
basée au sol (GMD)
Il existe présentement quatre intercepteurs GMD
qui sont installés sur la base des Forces aériennes de
Vandenberg en Californie et vingt-six à Fort Geely, en Alaska.
Le système GMD est conçu pour abattre les missiles
balistiques hors de l'atmosphère terrestre. Il fonctionne
à partir de stations radar situées en Alaska, en
Californie, au
Royaume-Uni et au Groenland et est lié directement à
NORAD, au Centre de commandement du Commandement du Nord des
États-Unis de même qu'à d'autres bases aux
États-Unis et à la base aérienne américaine
de Shariki au Japon. Ce système est à l'essai
depuis 1997 et a déjà coûté près
de 40 milliards $. Jusqu'ici, les
essais d'interception ont connu davantage d'échecs que de
succès. Les principaux entrepreneurs qui y participent sont
Boeing, Raytheon et Northrop Grumman.
Le système de
défense antimissile Aegis ( Aegis BMD)
Les dirigeants polonais et américains lors de la
cérémonie d'inauguration du système de
défense antimissile Aegis terrestre à Redzikowo, en
Pologne, le 13 mai 2016
(Département de la Défense des États-Unis)
Il s'agit d'un système de défense
antimissile qui fonctionne à partir de navires et est
conçu pour intercepter des missiles balistiques « à
portée courte et intermédiaire, unitaires ou
multiples ». Il existe présentement près
de 33 navires Aegis BMD, dont 16 qui sont assignés
à la flotte du Pacifique et 17 à la flotte de
l'Atlantique. Il devrait y avoir 43 navires Aegis d'ici 2019,
et un total de 80 à 97 navires en 2043. Ces
navires sont dotés du système d'armement Aegis de
Lockheed Martin et de missiles Raytheon. Sur 37 essais
d'interception tenus entre 1997 et 2015, 31 ont
été réussis.
Le système Aegis a aussi été
déployé au sol et porte le nom d' « Aegis
Ashore ». En mai 2016, la marine américaine et
l'Agence de défense antimissile des États-Unis ont
déclaré que le site de défense antimissile Aegis
à Deveselu, en Roumanie, était maintenant fonctionnel. Il
sera jumelé à un site Aegis en Pologne qui doit
être
achevé en avril 2018 et les deux sites sont sous le
commandement des États-Unis et de l'OTAN.
Parmi les navires américains dotés des
systèmes BMD il y a le USSMonterey, qui a
été déployé dans la
Méditerranée et dans la mer Noire en 2011. Les
États-Unis ont à nouveau déployé le Monterey
dans la Méditerranée au début de juin 2016 de
même que deux porte-avions et un autre navire Aegis, le San
Jacinto.
Le Système de
défense antimissile à haute altitude (THAAD)
Le THAAD a été développé
à partir de 1992 et déployé pour la
première fois en 2008. Il est conçu pour abattre des
missiles balistiques à portée courte, moyenne et
intermédiaire dans leur phase terminale. On le dit capable de
frapper des cibles dans la partie supérieure et au-delà
de l'atmosphère. Il peut être monté sur
véhicule et
a été déployé en Hawaï, à Guam
et dans l'île de Wake. Il est conçu et fabriqué par
Lockheed Martin. Le général commandant du Commandement de
la défense antimissile et spatiale de l'armée a
annoncé en mars 2016 qu'il est possible que le
système THAAD soit déployé en Europe et au
Moyen-Orient par le biais du Commandement
européen des États-Unis (EUCOM) et du Commandement
central (CENTCOM), ainsi qu'en Corée du sud. La plupart des
tests du système THAAD menés entre 2005 et 2012
ont été réussis.
Pendant qu'ils installent des armes nucléaires
en Europe de l'Est, les États-Unis consolident aussi leur
capacité de défense antimissile et par conséquent
leur capacité de mener des frappes préventives dans la
mer Baltique par le biais de systèmes intégrés
à des navires.
Missiles antibalistiques
Patriot
Depuis 40 ans, le missile MIM-104 Patriot «
est la pierre angulaire du système de défense des airs et
par missiles de l'armée américaine »,
écrit DefenseNews. Il s'agit du « principal
système de défense à moyenne et haute
altitude » de l'armée américaine et on dit
qu'il sera utilisé largement jusqu'en 2040. Les
États-Unis ont plus de 1000 lanceurs de missiles qui sont
prêts à être utilisés et plus de 200
d'entre eux ont été vendus à des «
alliés » des États-Unis. Les systèmes
Patriot sous le contrôle des États-Unis et de l'OTAN ont
été déployés en Pologne et en Turquie. Le
système a été conçu par Raytheon et chaque
missile coûte
environ de 2 à 3 millions $.
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