Le Marxiste-Léniniste

Numéro 44 - 24 novembre 2015

Les ramifications des mesures antiterroristes en France

Proposition irrationnelle du président français de légaliser les mesures d'exception et violation des droits par
la révision de la Constitution


Mesures de sécurité pour interdire les marches et autres événements sur la place publique durant la Conférence sur le climat

Commentaires
Guerre en Syrie, révision de la constitution et lois discriminatoires:
que cache la fuite en avant de François Hollande?

- Nicolas Bourgoin -

Washington affine ses opérations sous fausse bannière
- Paul Craig Roberts -

Le conte de deux villes: pourquoi le silence quand Beyrouth
est attaquée mais des larmes pour Paris?

- Mahdi Darius Nazemroaya -

À titre d'information
Déclaration du Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste)
Crime et châtiment
Naissance aux Émirats de l'armée secrète pour le Moyen-Orient et l'Afrique
- Manlio Dinucci, 18 mai 2011 -


Crimes de guerre en Afghanistan
Il faut sortir le Canada d'Afghanistan!
- Enver Villamizar -

Allégations de crimes de guerre commis par l'armée canadienne
Le bombardement d'un hôpital est un crime de guerre
L'OTAN continue de jouer son rôle

Les peuples en lutte contre la mondialisation
néolibérale et le terrorisme d'État

Les activistes s'opposent au Sommet de l'APEC
à Manille du 12 au 20 novembre

Des activistes défient l'interdiction de manifester au sommet
du G20 à Antalya en Turquie, les 15 et 16 novembre


Réorganiser le maintien de la paix pour répondre à des objectifs de guerre
Les États-Unis convoquent un sommet sur le maintien de la paix de l'ONU
Le nouveau Mémorandum du président des États-Unis

Au calendrier d'activités
Rassemblement à Vancouver à la défense de la révolution bolivarienne à l'occasion des élections législatives du 6 décembre au Venezuela


Les ramifications des mesures antiterroristes en France

Proposition irrationelle du président français de légaliser les mesures d'exception et violation des droits par la révision de la Constitution

En France, le pays qui a donné à l'humanité la Déclaration des droits de l'homme, la situation se déroule comme on pouvait s'y attendre avec de graves atteintes aux libertés civiles et aux droits à la suite des attentats terroristes du 13 novembre 2015 à Paris. Dans son discours du 16 novembre devant le Parlement réuni en Congrès, la réunion de l'Assemblée nationale et du Sénat, le président de la France, François Hollande, a déclaré que les pouvoirs publics français ne peuvent agir contre le terrorisme dans le cadre de l'état de droit. Étant donné que la France est un pays qui agit conformément à l'état de droit, a-t-il dit, l'état de droit tel qu'inscrit dans la Constitution doit être révisé.

Il a dit que la Constitution lui donnait le pouvoir de déclarer l'état d'urgence en vertu de la loi de 1955 relative à l'état d'urgence (ce qu'il a fait le 14 novembre) ou de prendre des mesures plus drastiques et de décréter l'état de siège en vertu de l'article 36. Selon un article de la RFI, « l'article 36, qui organise 'l'état de siège', lorsque la France est attaquée ou fait l'objet d'une insurrection armée, permet au gouvernement de transférer certains pouvoirs à l'autorité militaire » et l'article 16 « permet au président de la République de s'octroyer des 'pouvoirs exceptionnels' si les institutions et l'intégrité du territoire de la France sont menacées d'une manière grave et immédiate ». L'article 36 de la Constitution stipule que la prorogation de l'état de siège au-delà de douze jours ne peut être autorisée que par le Parlement. Aucune de ces options ne lui convient ou n'est suffisante, a dit Hollande, et il a demandé une révision de la Constitution pour que la guerre puisse être menée légalement.

Dans l'intervalle, Hollande a ordonné le rétablissement immédiat des contrôles aux frontières et élargi les pouvoirs exceptionnels des forces de sécurité afin qu'elles puissent procéder à des « perquisitions administratives » et ordonner des « assignations à résidence » comme elles le veulent. Il sollicite également l'adoption d'« un régime juridique complet » qui comprend des dispositions pour pouvoir déchoir de sa nationalité française une personne née française, notamment les citoyens qui ont une autre nationalité.

Pour lutter contre la menace terroriste au-delà des frontières de la France, Hollande dit qu'une « grande et unique coalition » est nécessaire. Tous les moyens doivent être utilisés en coordination avec le président russe, Vladimir Poutine, et le président américain, Barack Obama. L'Union européenne a un devoir ; l'OTAN a un devoir et les pays du Moyen-Orient devraient également participer. La Syrie doit également être incluse, mais seulement après avoir renversé le président Bachar el-Assad, a déclaré Hollande.

La France a intensifé immédiatement ses bombardements de ce qu'elle affirme être des sites de l'EIIL en Syrie en même temps qu'elle déclare que la source du problème est la « radicalisation » intérieure. Cette irrationalité résulte du refus de reconnaître les droits du peuple à l'échelle nationale et la souveraineté des nations à l'échelle internationale alors même que les destructions causées par des décennies d'intrigues, d'agressions, de pillages et de guerres coloniales et impérialistes se retournent contre leurs perpétrateurs.

Le 19 novembre, l'Assemblée nationale a adopté la prolongation de l'état d'urgence de trois mois et des amendements à la loi de l'état d'urgence par un vote de 551 contre 6. Ces mesures ont été votées par le Sénat le 20 novembre.

« Nous élargissons la possibilité d'y recourir [à l'état d'urgence], pas seulement sur des activités dangereuses avérées, mais aussi menaces fondées sur éléments sérieux », a déclaré le premier ministre Manuel Valls.

L'état de droit devient la première victime d'un État dictatorial

Toutes ces mesures exposent la crise profonde de l'État-nation français ainsi que celle de tous les États-nations anglo-américains et européens qui contemplent des mesures similaires. Tout ce que l'autorité policière ne peut pas faire en s'appuyant sur un gouvernement des lois doit être accompli par un gouvernement de pouvoirs de police. Mais ce pouvoir ne peut être légitimé tant que les pouvoirs de police sont considérés comme étant l'autorité publique, d'où la demande de révision de la constitution pour faire des pouvoirs de police un prétendu gouvernement des lois. Cela va à l'encontre de toutes les raisons pour lesquelles les institutions de l'État-nation bourgeois ont été créées et de ce qu'elles doivent garantir : la défense du droit de propriété individuel et la négation des droits collectifs des membres de la société de manière à servir les intérêts généraux de la société. Cet objectif ne peut plus cacher le fait que l'essence de l'autorité publique est l'autorité policière parce que c'est tout ce qui reste de l'autorité publique. Les libertés et les droits civils sont réduits à cette caractéristique essentielle. Quand le président français dit qu'il peut inscrire cette autorité policière dans une nouvelle constitution et qu'il peut rétablir un gouvernement de lois, il nourrit un espoir d'une irrationnalité flagrante. Cette irrationalité est le résultat du refus de renouveler le processus démocratique afin d'éliminer le rôle du privilège et fournir une garantie aux droits.

Cette irrationalité dans laquelle les pouvoirs de police plongent le monde montre très clairement qu'aucune solution ne sera apportée aux problèmes de notre époque sans priver l'autorité policière de son privilège de supprimer le mouvement émancipateur du peuple. Aujourd'hui, la sécurité des êtres humains est dans la lutte pour les droits de tous, afin de leur fournir une garantie. C'est cette vérité qui rend irrationnelle la demande du président français de réviser la constitution pour inscrire les pouvoirs de police dans le gouvernement de lois. Ce n'est pas sans conséquence et cette conséquence ne sera pas favorable aux dirigeants moribonds qui président aujourd'hui aux massacres des peuples et s'accordent l'impunité.

L'état d'urgence

L'état d'urgence en France a comme but officiel de libérer l'armée des contraintes juridiques du temps de paix et de renforcer le pouvoir de l'exécutif et des forces de l'ordre. Un article de RFI souligne que l'état d'urgence, tel que défini par une loi adoptée en 1955, permet de graves restrictions des libertés civiles et pourrait comprendre des couvre-feu, des restrictions de circulation, des assignations à résidence, des fermetures d'établissements publics, des pouvoirs de police étendus permettant de procéder à des arrestations et de contrôler la presse et la diffusion des médias, qui sont tous des libertés que la constitution est censée garantir.

Cette mesure d'exception qui réduit les libertés fondamentales et renforce les pouvoirs de police n'a été appliquée qu'à cinq reprises dans l'histoire de la France, dont quatre dans un contexte de guerre coloniale : trois fois pendant la guerre d'Algérie (avril 1955, mai 1958 et avril 1961) et une fois pendant la guerre en Nouvelle-Calédonie (décembre 1984). Elle a été activée pour la dernière fois par le président Nicolas Sarkozy le 8 novembre 2005 lors des émeutes causées par le racisme et l'exclusion sociale qui frappent les jeunes de minorités nationales en France.

RFI rapporte que les principales dispositions du projet de loi adopté par le Parlement de la France sont :

« Assignations à résidence : Le régime des assignations à résidence est élargi à toute personne à l'égard de laquelle il existe des raisons sérieuses de penser que son comportement constitue une menace pour la sécurité et l'ordre public. L'assigné à résidence peut être interdit d'entrer en contact avec certaines personnes soupçonnées également de préparer des actes portant atteinte à l'ordre public.

« Les perquisitions administratives : Le ministre de l'Intérieur peut procéder à des perquisitions administratives sans passer par l'autorité judiciaire et il pourra être fait copie sur tout support des données stockées dans tout système informatique ou équipement, cependant aucune de ces perquisitions ne pourra viser les locaux affectés à l'exercice d'un mandat parlementaire ou à l'activité professionnelle des avocats, magistrats ou journalistes.

« Bloquer les sites Internet et comptes de réseaux sociaux : Le gouvernement pourra bloquer des sites Internet et réseaux sociaux provoquant à la commission d'actes de terrorisme ou en faisant l'apologie. Le contrôle de la presse et de la radio - prévu dans le texte de 1955 mais jamais utilisé - est supprimé.


Un des messages qui s'affiche sur un site
web bloqué par le ministère de l'Intérieur français après l'attentat contre
Charlie Hebdo en janvier 2015

« Dissolution de groupes : Les associations ou groupements qui participent, facilitent ou incitent à la commission d'actes portant une atteinte grave à l'ordre public, et qui comportent en leur sein des personnes assignées à résidence peuvent être dissous.

« Encadrer les radicalisés : Création d'une structure pour jeunes radicalisés, dont le site sera choisi d'ici la fin de l'année.

« Extension de la loi à l'Outre-Mer : l'état d'urgence est étendu outre-mer : sur le territoire des collectivités de la Guadeloupe, de la Guyane, de la Martinique, de La Réunion, de Mayotte, de Saint-Barthélemy et de Saint-Martin. »

Les restrictions de la liberté de mouvement, les couvre-feu, la censure et les entraves aux libertés publiques, toutes ces mesures sapent la démocratie en révélant qu'au-dessus du pouvoir civil se trouve son essence, l'arbitraire des pouvoirs de police.

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Mesures de sécurité pour interdire les marches
et autres événements sur la place publique durant
la Conférence sur le climat

Le pays hôte annonce que les marches pour le climat n'auront pas lieu,
et que toute activité extérieure sera annulée.


Marche pour le climat à New York, le 21 septembre 2014. Ces marches sont présentement interdites en France où aura lieu la conférence mondiale sur le climat au cours des prochaines semaines.

La France est l'hôte de la Conférence de l'ONU sur le changement climatique du 30 novembre au 11 décembre au Bourget. Il s'agit de la 21e session de la conférence des parties (COP21) de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) et de la 11e session des signataires du protocole de Kyoto (CMP11).

Suite aux attentats du 13 novembre à Paris, la présidence française a annoncé le 16 novembre que le pays hôte, la France, avait décidé « d'interdire les marches pour le climat qui devaient avoir lieu dans les rues de Paris et dans d'autres villes françaises ». Seront aussi interdits tous les déplacements scolaires prévus dans les environs de la conférence COP21, même les activités intérieures.

La présidence française affirme que « la mobilisation mondiale pour le climat et la société civile » seront « fortement présentes sur le lieu même du Bourget où les 'espaces Générations climat' accueilleront, pendant toute la durée de la Conférence, plus de 300 événements, débats et conférences ». Selon le site web de la conférence COP21, « les espaces Générations climat (27 000 mètres carrés) sont le seul site de la conférence Paris climat 2015 accessible au public. Ces espaces invitent à l'engagement de la société civile dans toute sa diversité, au travers de toutes les générations et ont pour vocation de susciter le débat sur les solutions à apporter aux dérèglements climatiques ».

La présidence française a expliqué que la France a interdit les événements et les manifestations sur la place publique à cause des « attaques haineuses du 13 novembre et aux enquêtes en cours ». La présidence a déclaré qu'elle n'est pas certaine de pouvoir assurer la sécurité des activités tenues à l'extérieur contre des attaques » et qu'il s'agit « d'une décision difficile mais dans le contexte actuel, la priorité est aux exigences en matière de sécurité. Cette décision difficile ne remet aucunement en cause le rôle majeur que la société civile et ses organisations doivent jouer au COP21. »

Les restrictions imposées à la conférence COP21 sont une extension de l'état d'urgence décrété par le gouvernement français. Ces mêmes mesures qui portent atteinte aux droits du peuple avaient été aussi prises avec la plus grande barbarie en 1955  pendant la guerre coloniale de la France pour maintenir son occupation de l'Algérie. La police peut agir et même à tuer avec impunité. Elle peut procéder à des fouilles sur des personnes et perquisitionner sans contrôle des pouvoirs judiciaires et peut détenir les gens sans porter d'accusations.

Toute personne soupçonnée par la police de représenter une menace pour l'État peut être assignée à résidence de façon indéfinie. Même en étant libérés de ce confinement, les suspects peuvent être interdits de rencontrer des personnes que la police a signalées et fichées. On peut se servir de marquage électronique pour surveiller l'assignation à résidence et pour traquer des individus. Les autorités étatiques bloqueront les sites internet qu'ils jugent dangereux. Les manifestations publiques sont interdites et les groupes ciblés par la police peuvent être dissous.

Les pouvoirs policiers déployés partout en France en ce moment sont en fait le vrai visage de l'État impérialiste à la défense du privilège de classe et de l'élite dominante. Des soldats armés et la police patrouillent les rues et font des perquisitions dans les logis et à d'autres endroits. Le représentant gouvernemental du pays hôte, par la voix de la présidence de COP21, exprime ses regrets de devoir étaler le pouvoir policier de façon si explicite, et explique que désormais c'est malheureusement la norme en France et partout dans le système impérialiste d'États.

Les peuples du monde prennent acte du fait que l'État français et d'autres ont une fois de plus laissé tomber leur façade de démocratie bourgeoise pour recourir ouvertement à des formes de pouvoir policier que dans les années 30 on qualifiait de nazisme, de fascisme et de militarisme.

Le PCC(M-L), réagissant à la violence à Paris, a dit : « La violence réactionnaire qui a éclaté à Paris est dirigée contre le peuple qui n'est pas à blâmer pour l'instigation du terrorisme d'État mais en est la victime. Les tentatives de protéger l'État français qui privent le peuple de ses droits et font de sections du peuple des cibles d'attaques, sont mues par des motifs étroits et créent une situation encore plus dangereuse. Tout ceci illustre l'anarchie et la violence qui ont été déchaînées par la quête de domination mondiale des États-Unis au sein de laquelle le bloc de l'OTAN fait tout ce qu'il peut pour isoler la Russie et ne pas permettre une solution politique aux problèmes qui se sont fait jour.

« Le PCC(M-L) réitère son opposition à l'usage de la force pour régler les conflits. Nous réitérons notre opposition à l'utilisation de l'État pour supprimer les droits du peuple au nom de la sécurité. Tout ceci montre que les solutions politiques ne font pas partie de l'ordre du jour des États-Unis et des puissances européennes ni de celui du Canada. Au lieu de cela, ce sont des guerres civiles et du terrorisme d'État qui sont fomentés de façon à prendre le dessus. Cela ne doit pas passer ! »

Les gens qui convergent vers la conférence COP21 doivent maintenant tenter de discuter de façon calme et avec un esprit critique dans un climat de terreur d'État. Certains ont soulevé la nécessité de changer de site afin de pouvoir discuter ouvertement des enjeux sans l'imposante ingérence et l'intimidation de l'État impérialiste.

D'autres soulèvent que la plus importante institution humaine qui est responsable de pollution et de changement climatique est la machine de guerre des États impérialistes et leur pouvoir politique. Par exemple, on rapporte que la réponse de l'État français à la violence de Paris a été d'intensifier sa campagne de frappes contre la Syrie. Dans ce climat de terreur d'État entourant la conférence COP21, les participants seront fortement découragés de s'exprimer ouvertement contre les efforts militaires des impérialistes étasuniens pour la domination mondiale, leurs guerres prédatrices sans fin et leurs préparations de guerre. Et ce malgré le fait que les forces armées des États-Unis sont le seul plus important pollueur au monde, sans parler du gaspillage des ressources et du travail humain engagés dans les préparatifs de guerre, ni de la mise sur pied et de l'entretien de sa machine de guerre à l'échelle mondiale et de sa mobilisation de dizaines de milliers de jeunes pour la guerre. Cette présence des forces armées étasuniennes, de ses agents et espions partout dans le monde, est un facteur qui empêche les peuples et les nations de résoudre les problèmes internationaux et nationaux de façon pacifique, sans avoir recours à la force.

La réponse de l'État français à la violence de Paris n'est pas sans rappeler aux Canadiens l'imposition de la Loi des mesures de guerre de 1970 comme réponse à une recrudescence du mouvement souverainiste au Québec ainsi qu'à la mise en scène d'incidents terroristes organisés par la police. C'est alors que le premier ministre Pierre Elliott Trudeau, le tristement célèbre père du premier ministre actuel, avait dit sa non moins tristement célèbre phrase : « Just watch me ! » (« regardez-moi faire ») pour indiquer comment il allait ouvertement déchaîner le pouvoir policier dans les rues du Québec. Il a laissé tomber toute prétention que les Québécois avaient le droit démocratique de choisir s'ils voulait exercer leur droit souverain d'être indépendants ou pas, et ce, sans l'ingérence de l'État colonial anglo-canadien.

Le peuple doit tirer les conclusions qui s'imposent de ces événements et se préparer, lui et ses organisations, à défendre ses droits contre l'État impérialiste qui a à son centre le pouvoir policier et qui n'hésitera pas à s'en servir contre le peuple lorsque des événements, exceptionnels ou pas, le lui permettent.

Les mesures de sécurité liées au la conférence COP21 rappellent à tous que tous les problèmes mondiaux, que ce soit le changement climatique ou la direction de l'économie, sont dominés par la question de qui contrôle. Qui contrôle les décisions qui doivent être prises sur les questions et les problèmes auxquels l'humanité est confrontée : le peuple ou ceux qui possèdent l'immense richesse sociale et le privilège de classe ?

Les représentants de l'immense richesse sociale et du privilège de classe vont se réunir à Paris au Forum organisé à l'intention des décideurs et ils feront toutes sortes de déclarations douteuses sur la pollution, les changements climatiques et la nécessité de rehausser la sécurité, le tout condensé dans une série de politiques doucereuses qui serviront avant tout les intérêts économiques d'un monopole ou d'un autre. La question d'humaniser l'environnement social et naturel restera dans l'ombre des déclarations vagues d'un pragmatisme sans principe qui ne servira que des intérêts privés étroits.

Les peuples du monde doivent eux-mêmes faire entendre leur voix pour un changement prosocial et pour une alternative en s'organisant à la défense de leurs intérêts et des intérêts généraux de la société. Seule la politique indépendante du peuple sans le contrôle de l'État impérialiste et la défense de principes centrés sur l'humain peuvent conduire à l'humanisation de l'environnement social et naturel et à un gouvernement antiguerre. Le peuple a le droit d'avancer une alternative prosociale et antiguerre. Le fait que nous sommes des êtres humains nous confère ce droit et aucun État impérialiste ne peut le contester. L'effroyable violence à Paris et la réponse extrémiste de l'État impérialiste français est une nouvelle confirmation que la sécurité du peuple est dans la lutte organisée et déterminée pour défendre les droits de tous et priver l'État impérialiste du pouvoir de priver le peuple de ses droits.

(Sources : CCNUCC)

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Commentaires
Guerre en Syrie, révision
de la Constitution et lois discriminatoires

Que cache la fuite en avant de François Hollande?

Effet d'aubaine, les attentats du 13 novembre donnent les mains libres à l'exécutif pour négocier un virage ultra-sécuritaire en s'assurant du soutien de l'opinion publique. Le scénario est rodé — acte de terrorisme, médiatisation à outrance et réaction sécuritaire — mais la réponse surprend cette fois par sa brutalité et son ampleur inédite. Constitutionnalisation de l'état d'urgence, offensive anti-musulmane sur le front intérieur et guerre militarisée sur le front extérieur. Au-delà de l'incohérence de la diplomatie française, de l'islamophobie des responsables politiques et de l'instrumentalisation de la menace terroriste à des fins sécuritaires, se cache un projet désormais avoué par le chef de l'État lui-même : mener une guerre de civilisation contre le monde musulman, suivant ainsi le sillon tracé par l'administration Bush au lendemain des attentats du 11 septembre. Les effets de cette politique sont connus : effondrement économique, tensions géopolitiques et chaos migratoire. Trois maux qui ne font qu'alimenter la menace terroriste. Mais à qui donc profite le crime ?

Comme on pouvait s'y attendre, le pouvoir exécutif s'est engouffré dans la fenêtre ouverte par les attentats du 13 novembre, mettant ainsi à profit les enseignements de la bonne vieille stratégie du choc : profiter du désarroi provoqué par un événement exceptionnel pour faire passer des mesures inacceptables en temps normal. Le carnage du Bataclan a ouvert ainsi la porte à une politique de tous les dangers pour la paix, la sécurité et les libertés publiques.

Poursuite de la stratégie de la tension en Syrie

Après avoir livré des armes aux « rebelles » ennemis du régime Syrien, la France continue de faire de l'éviction de Bachar el-Assad une priorité expresse, répondant ainsi aux voeux de ses alliés saoudiens, qataris, turcs et israéliens. Dans son discours devant le Congrès du Parlement français à Versailles, François Hollande a déclaré une nouvelle fois que la recherche d'une solution politique excluait le président syrien en exercice. Le soutien renouvelé aux groupes terroristes agissant en Syrie ne pourra que continuer à susciter des vocations comme ce fut le cas suite aux déclarations de [ministre des Affaires étrangères Laurent] Fabius concernant le Front al-Nosra.[1]

Islamophobe d'État sur le front intérieur

Eternels boucs émissaires, les musulmans sont à nouveau montrés du doigt par les responsables politiques. [Le ministre de l'Intérieur] Bernard Cazeneuve propose la dissolution de nombreuses mosquées jugées « radicales » — plusieurs dizaines, voire des centaines pourraient être fermées — ainsi que des « associations qui s'en prennent aux valeurs de la république », mesures qui viendraient s'ajouter à l'expulsion des imams appelant au jihad. Il a précisé qu'une disposition en ce sens serait prochainement étudiée en conseil des ministres. Est également envisagée la création d'un régime spécial pour les bi-nationaux musulmans nés français autorisant leur déchéance de la nationalité française ainsi que leur interdiction de séjourner sur le territoire français en cas de radicalisation, une mesure qui avait été évoquée après les attentats de janvier pour être abandonnée ensuite sous la pression des associations de défense des droits de l'homme. Une fois revenus en France, certains pourront se voir imposer « des conditions de surveillance draconiennes », comme des assignations à résidence ou « une participation à un programme de déradicalisation ». Loi de Nuremberg des temps modernes, cette mesure institutionnalise une séparation entre deux catégories de citoyens français : les citoyens à part entière dont la nationalité est définitivement acquise et les musulmans.

Instauration d'un état d'urgence permanent

Mais la mesure la plus lourde de conséquences est sans doute la création programmée d'un régime juridique spécial — « l'état de crise » — permettant la mise en oeuvre de mesures exceptionnelles attentatoires aux libertés publiques et contraires à la Constitution mais répondant aux nécessités de la guerre contre le terrorisme. Il s'agit ni plus ni moins que de réviser la Constitution afin de pérenniser le régime de l'état d'urgence qui autorise le transfert de pouvoirs de police de l'autorité civile à l'autorité militaire, la création de juridictions militaires et l'extension des pouvoirs de police. Selon François Hollande, cette réforme de la Constitution « devra permettre aux pouvoirs publics d'agir, conformément à l'État de droit, contre le terrorisme de guerre » . Cette loi martiale déjà dans les cartons ira même au-delà de ce que prévoyait la loi de 1955 sur l'état d'urgence qu'il veut d'ailleurs prolonger de trois mois et qui a d'ores et déjà donné lieu à des centaines de perquisitions et d'assignations à domicile. Selon les dires du chef de l'État, la nouvelle loi qu'il souhaite voir adoptée dans les meilleurs délais sera « plus protectrice, plus adaptée au développement des nouvelles technologies et à la menace terroriste ».

La guerre de civilisation, c'est maintenant !

Invoquant la légitime défense pour justifier ce chapelet de mesures régressives adoptées sur fond d'union sacrée, l'exécutif considère que la France est en guerre et qu'elle devra faire face à de nouvelles répliques. En guerre contre qui ? [Le premier ministre Manuel] Valls avait lâché le morceau en affirmant il y a quelques mois que la France était engagée « dans une guerre de civilisation » contre le monde arabe-musulman. Véritable prophétie auto-créatrice, la guerre menée contre le terrorisme islamique alimente la menace même qu'elle prétend combattre en suscitant des vocations dans le camp adverse par les dommages collatéraux considérables qu'elle entraîne. Pour qualifier les attentats de samedi dernier, Hollande a parlé d'acte de guerre, formule employée en son temps par George W.Bush au lendemain des attentats du 11 septembre. Ce choix sémantique qui est tout sauf anodin ouvre la porte à un régime d'exception comparable à celui du Patriot Act étasunien.

Comme toutes les idéologies, le modèle du choc des civilisations présente une image schématique et falsifiée du réel qui masque les enjeux fondamentaux. La vision binaire qu'elle propose (civilisation judéo-chrétienne contre Islam barbare et conquérant ou « civilisation humaine » contre « barbarie » comme dit Bernard Cazeneuve) est trompeuse car les premières victimes du terrorisme islamiste sont les musulmans eux-mêmes. Faisant de l'Islam une menace par essence, elle empêche de comprendre les racines sociales, économiques et géopolitiques du terrorisme, pourtant le seul moyen de le faire reculer efficacement en évitant une fuite en avant aux coûts faramineux pour toutes les parties en présence, excepté pour les industriels de l'armement qui voient leurs profits exploser. La mécanique du bouc émissaire sert avant tout les intérêts des dominants qui cherchent à diviser pour mieux régner. Cette évidence rappelle que la fonction même de l'idéologie est de protéger le système de domination : l'oligarchie a évidemment tout à perdre d'une lecture du terrorisme qui mettrait en cause la domination occidentale, les prédations néo-coloniales et les effets déstabilisateurs de la mondialisation financière dont elle est partie prenante.

Note du LML

1. Le ministre des Affaires étrangères de France Laurent Fabius fait face à différentes accusations dans une cour d'appel de Partis, entre autres pour « provocation à commettre des crimes de guerre », suite à des propos qu'il a tenus au sujet du conflit syrien en 2012. Le chef de la diplomatie française a dit en août 2012 que « Bachar el-Assad ne mériterait pas d'être sur terre ». Dans des propos rapportés par Le Monde en décembre 2012, il aurait affirmé que « le Front al-Nosra fait du bon boulot », disant que « tous les Arabes » s'opposent à l'inclusion de cette branche syrienne d'Al-Qaïda qui combat l'armée syrienne sur la liste des organisations terroristes des États-Unis. Les plaignants sont des Syriens qui ont perdu de la famille ou des amis dans les massacres par ces soi-disant rebelles soutenus en paroles et en actes par Fabius.

(17 novembre 2015)

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Washington affine ses opérations
sous fausse bannière

Washington et ses vassaux français ont affiné la façon dont ils mènent leurs opérations sous fausse bannière (false flags). Avec l'opération Charlie Hebdo, ils ont su couler immédiatement le scénario dans le béton afin d'éviter les questions de la presse écrite et télévisuelle, et pour faire en sorte que le discours officiel tienne lieu d'enquête.

Le scénario établi a fait qu'il s'est avéré inutile d'expliquer le mystérieux « suicide » de l'un des principaux enquêteurs de la police qui collaborait à l'enquête sur l'événement. Le scénario établi a également fait en sorte qu'il s'est avéré inutile d'expliquer pourquoi il était nécessaire d'abattre les auteurs présumés, plutôt que de les capturer, ou d'expliquer comment les autorités françaises pouvaient être si mal informées sur le présumé conducteur du véhicule ayant servi à prendre la fuite, mais pas sur les deux hommes armés. Aucune explication n'a été fournie pour expliquer pourquoi les autorités croyaient à l'existence de ce conducteur, et celui-ci n'a été ni capturé ni abattu. En effet, il reste beaucoup de questions sans réponse qui sont sans intérêt pour l'ensemble des médias, sauf les médias alternatifs sur Internet.

Ce que les États-Unis et la France ont appris du scepticisme circulant sur Internet concernant Charlie Hebdo, c'est de faire en sorte que le scénario demeure fluide. Charlie Hebdo a impliqué deux scènes de violence, et la connexion entre les deux actes de terrorisme était vague. Cette fois-ci, il y a eu plusieurs scènes de violence, et elles ont été mieux intégrées dans le scénario.

Ce qui est encore plus significatif, c'est que les événements ont été rapidement suivis par encore plus d'épisodes dramatiques, comme la poursuite d'un terroriste présumé en Belgique, un bombardement français sur l'État islamique, l'envoi d'un porte-avions français au Moyen-Orient, une déclaration de guerre contre Daech par le président français, et des spéculations indiquant que Hollande, sous la pression de Washington, va invoquer l'article V de l'OTAN, ce qui conduira l'OTAN à intervenir contre l'État islamique. En faisant suivre chaque événement par un autre encore plus percutant, le public est distrait de l'attaque elle-même et des intérêts servis par cette attaque. Déjà, l'attaque elle-même est de l'histoire ancienne. L'attention du public a été dirigée ailleurs. À quel moment l'OTAN enverra-t-elle des soldats sur le terrain ?

Les médias occidentaux ont ignoré de nombreux aspects significatifs des attentats de Paris. Par exemple, de quoi ont bien pu discuter les directeurs de la CIA et des services de renseignements français lors de leur réunion quelques jours à peine avant les attentats de Paris ? Pourquoi est-ce que de faux passeports ont été utilisés pour identifier les assaillants ? Pourquoi les attaques se sont-elles produites le jour même où se tenaient des simulations d'attaques terroristes simultanées sur plusieurs sites, avec la participation des premiers intervenants, de la police, des services d'urgence et de personnel médical ? Pour quelles raisons les médias n'ont-ils pas enquêté sur les révélations indiquant que la police française a été aveuglée par une cyberattaque sophistiquée contre son système de suivi des données mobiles ? Y a-t-il des gens qui croient Daech capable d'une telle prouesse ?

Les médias occidentaux servent simplement d'amplificateur pour la propagande gouvernementale. Même les médias non occidentaux suivent ce modèle en raison de l'effet émoustillant. C'est une histoire fascinante pour les médias, et elle ne nécessite aucun effort.

Initialement, même les médias russes se sont contentés de clamer le scénario établi qui sauve l'establishment politique occidental d'une défaite politique sur le plan domestique et la Russie d'une défaite en Syrie. Mais ça n'a pas été trop long avant que certains médias russes se souviennent des nombreuses fausses allégations concernant une invasion de la Russie en Ukraine, l'emploi d'armes chimiques par Assad, le positionnement de missiles américains près des frontières de la Russie pour protéger l'Europe contre d'inexistants missiles balistiques intercontinentaux nucléaires iraniens. Et ainsi de suite.

Les médias russes ont commencé à poser des questions et ont reçu de bonnes réponses de Gearóid Ó Colmáin.[1]

Pour comprendre les attentats de Paris, il convient de commencer par cette question : « Qui est Daech ? » Apparemment, Daech est une création de la CIA ou d'un organisme de l'État clandestin protégé par le service des opérations de la CIA. Daech semble avoir été utilisé pour renverser Kadhafi en Libye, avant d'être envoyé en Syrie pour renverser Assad. On pourrait croire que Daech est entièrement infiltré par la CIA, le Mossad, et les services de renseignements britanniques et français. Il est possible que Daech soit en train de réaliser qu'il constitue une force indépendante et qu'il s'efforce de remplacer l'ordre du jour de Washington par le sien propre. Quoi qu'il en soit, Daech semble toujours être au moins partiellement dépendant de l'aide, active ou passive, de Washington.

Daech est un nouveau groupe qui est apparu soudainement. Daech est dépeint comme un groupe de barbares fanatiques armés de couteaux et issus tout droit de l'époque médiévale. Comment un tel groupe a-t-il pu acquérir si rapidement des capacités d'intervention internationales lui permettant de souffler un avion de ligne russe du ciel égyptien, d'effectuer des bombardements au Liban et en Turquie, de déjouer les services de renseignements français, et de mener plusieurs attaques simultanées à Paris ? Comment se fait-il que Daech n'attaque jamais Israël ?

La question suivante est celle-ci : « En quoi les attentats de Paris sont-ils avantageux pour Daech ? » Est-ce un avantage pour Daech que les frontières de l'Europe soient fermées, ce qui l'empêchera d'infiltrer l'Europe sous guise de réfugiés ? Est-il utile pour Daech de provoquer le gouvernement français à bombarder ses positions au Moyen-Orient, et de susciter une invasion de l'OTAN ?

Qui bénéficie [de ces attaques] ? De toute évidence, l'establishment politique européen et américain, à bien des égards. L'establishment politique en France, en Allemagne et au Royaume-Uni est en difficulté, car ils ont facilité les guerres de Washington au Moyen-Orient qui apportent des flots de réfugiés en Europe. Pegida gagne en popularité en Allemagne, comme le Parti de l'indépendance de Farage au Royaume-Uni et le Front national de Marine Le Pen en France. En effet, un récent sondage a indiqué que Marine Le Pen arrivait en tête comme favorite aux prochaines élections présidentielles en France.

L'attaque de Paris écarte ces partis politiques dissidents et leur dérobe l'initiative. Parmi les premiers mots qu'il a prononcés en réponse à l'attaque, le président français a déclaré que les frontières de la France étaient fermées. Les alliés politiques d'Angela Merkel en Allemagne poussent déjà son gouvernement dans cette direction. « Paris change tout », déclarent-ils. Cela a certainement sauvé l'establishment politique européen de la défaite et de l'érosion de son pouvoir.

Le même résultat s'est produit aux États-Unis. Les outsiders Donald Trump et Bernie Sanders massacraient les autres candidats de l'establishment à la présidence. Trump et Sanders avaient l'élan. Mais « Paris change tout ». Trump et Sanders sont maintenant mis à l'écart, ils ne font plus les nouvelles. L'élan est perdu. Le scénario a changé. « Les attaques de Paris prennent le devant de la campagne de 2016 », déclare CNN.[2]

Parmi les autres paroles qu'il a immédiatement prononcées, sans aucune preuve à l'appui, le président Hollande a déclaré que l'État islamique avait attaqué la nation française. De toute évidence, cela permettra à Hollande d'invoquer l'article V de l'OTAN, qui enverrait une force d'intervention en Syrie. Ce serait la façon pour Washington de contrer l'initiative de la Russie qui a sauvé le gouvernement Assad de la défaite par l'État islamique. L'invasion de l'OTAN permettrait de renverser Assad dans le cadre de la guerre contre l'État islamique.

Le gouvernement russe n'a pas reconnu immédiatement cette menace. Le gouvernement russe a vu dans l'attaque de Paris la possibilité d'obtenir la coopération de l'Ouest dans la lutte contre Daech. La ligne russe était que nous devions tous combattre Daech ensemble.

La présence russe, bien que très efficace, demeure minime en Syrie. Que fera le gouvernement russe lorsque sa politique en Syrie sera contrainte par une invasion de l'OTAN ?

Le seul bénéficiaire de l'attaque de Paris, c'est l'objectif de l'establishment politique occidental et de Washington qui consiste à détrôner Assad en Syrie. L'attaque de Paris a supprimé la menace pour les establishments politiques français, allemands et britanniques provenant du Front national, de Pegida, et du Parti de l'indépendance du Royaume-Uni. L'attaque de Paris a supprimé la menace pour l'establishment politique américain de la part de Trump et Sanders. L'attaque de Paris a fait avancer l'objectif de Washington d'éliminer Assad du pouvoir.

La réponse à la question latine, « Cui Bono » (à qui cela profite-t-il ?), est claire.

Mais ne vous attendez pas à l'entendre dans les médias occidentaux.

Notes

1. Gearóid Ó Colmáin explique les attentats de Paris
2. «Paris attacks become focus of 2016 race», Eric Bradner, CNN, 16 novembre 2015

Traduction exclusive de Henri Thibodeau, Henri's Web Space
Source : Paul Craig Roberts : qui profite des attentats de Paris?
Rediffusé avec la permission de l'auteur

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Le conte de deux villes

Pourquoi le silence quand Beyrouth est
attaquée mais des larmes pour Paris?

Les gouvernements de partout ont condamné les attentats qui ont eu lieu le 13 novembre 2015 à Paris. Incontestablement, les meurtres et le chaos qui ont affligé Paris sont infâmes et tragiques. Nous nous devons, cependant, de soulever certaines questions dans le cadre de l'importante discussion qui s'impose sur la suite des choses.

Un vaste pan du public international a arboré le drapeau français et a témoigné sa solidarité envers les Parisiens. Il y a eu une vague de déclarations et de symboles en guise de solidarité.

Démontrer son appui à Paris est devenu une tendance majeure dans les médias sociaux et dans les capitales euro-atlantiques.

Un conte de deux villes... et de deux poids deux mesures


Après l'attentat terroriste à Beyrouth le 12 novembre 2015

Les attaques de Paris ont eu lieu au lendemain des attentats du 12 novembre à Dahiyeh, une ville dans la région sud de Beyrouth. À toutes fins pratiques, les meurtres et le chaos déchaîné sur Beyrouth ont été passés sous silence en Amérique du Nord et dans l'Union européenne. Il est important d'en prendre note, puisqu'il est clair que nous avons affaire à deux poids deux mesures.

Le rôle des médias et les messages qu'ils transmettent ne doivent pas être pris à la légère. Les principaux médias n'ont pas parlé des attaques terroristes de Beyrouth de façon qui soit digne de mention. Par contre, les médias grand public ont exprimé inquiétude et émotion face à la tragédie de Paris. Pour ces mêmes médias, les victimes de Bagdad, de Mogadiscio, de Damas, de Donetsk, de Tripoli, de Gaza et de Sanaa ne sont pas dignes de mention. Les chaînes d'information ont diffusé des images et des reportages sur la violence à Paris sans arrêt pendant plusieurs jours. Politiciens et porte-parole de l'empire étasunien se sont mis à lancer leurs épithètes, tout en prenant bien soin d'alimenter la peur et de saturer l'opinion et les sentiments du public. Facebook a mis sa fonction Safety Check à la disposition de ses usagers à Paris, mais n'a pas offert un tel service à la population de Beyrouth. Ce service a-t-il même été offert ne serait-ce qu'une seule fois à la population de Bagdad qui a été victime d'attentats terroristes constants depuis l'invasion anglo-étasunienne illégale de l'Irak en 2003 ?

Les émotions peuvent être dirigées ou influencées. Par exemple, le chanteur canadien d'origine libanaise, Sari Abboud, du nom de scène de Massari, était à Paris le jour des attentats et fut à tel point absorbé par la tragédie qu'il a publié un commentaire sur les médias sociaux à l'effet qu'il priait pour Paris. Sa propre terre ancestrale ne semblait plus exister et il n'a rien dit au sujet du Liban, ce que l'un de ses fans lui a immédiatement reproché. Pourquoi le chanteur ne priait-il aussi pas pour les victimes de Beyrouth ? Les commentaires de ce dernier ont rapidement été retirés. De toute évidence, Massari s'était laissé emporter par l'émotion du moment.

Ce sont les intérêts politiques qui définissent le terrorisme et ses atrocités en fonction des personnes qui en sont victimes. Ils tentent de définir qui est digne de nos élans d'inquiétudes et de sympathie et qui ne l'est pas. Le message est clair lorsque les dirigeants politiques des États-Unis, du Royaume-Uni, de la France, du Canada et de l'Allemagne émettent des déclarations de sympathie en solidarité avec les Parisiens mais ignorent complètement les victimes de Beyrouth, de la Libye, du Yémen, de la Somalie, de l'Irak, du Niger, de l'Ukraine de l'est et de la Palestine.

La politique de deux poids deux mesures

Ce n'est pas par hasard si les gens ont été submergés par les médias de masse au sujet de la tragédie à Paris tandis que le terrorisme à Beyrouth a été soit ignoré ou aseptisé. Un tel traitement à deux poids deux mesures est promu par les intérêts au pouvoir. On laisse tacitement entendre que les évènements de Beyrouth ne sont pas une tragédie et que le peuple libanais est moins digne de sympathie que le peuple français.

Ce discours est partie intégrante du processus illusoire et irrationnel de la « Guerre mondiale contre le terrorisme » dont l'objectif premier est de bien cacher la conquête et la domination derrière des termes humanitaires et vertueux. Ainsi, les victimes du terrorisme à Beyrouth passent inaperçues parce que les personnes tuées à Beyrouth représentent un amalgame de citoyenneté libanaise, d'identité arabe, de foi musulmane, de confession shiite et de classe ouvrière. En surcroît, elles font partie d'une population vivant dans une région perçue comme étant sympathique au Hezbollah. Les victimes civiles de Beyrouth sont donc, pour ainsi dire, repoussées aux rangs inférieurs du totem hiérarchique de l'humanité comparativement aux victimes de Paris.

Aux États-Unis, Everett Stern, un candidat de la Pennsylvanie qui brigue un siège au Sénat, a déclaré à plus d'une reprise qu'il appuyait les attaques terroristes à Beyrouth. Il a gazouillé : « Bonne nouvelle ! J'espère que les terroristes du Hezbollah sont parmi les victimes. » Lorsque confronté, Stern a fait une histoire courte en disant que l'attaque de Beyrouth était une attaque contre le Hezbollah.

Le Hezbollah combat les escadrons de la mort d'EIIL, tandis que le gouvernement français appuie ce dernier

En outre, nous nous devons d'examiner comment de tels évènements ont toujours été manipulés historiquement. Lorsque de telles attaques ont lieu et que les gouvernements et les médias de masse s'enflamment et emportent avec eux la société toute entière, ils promeuvent, de façon tout à fait opportuniste, des intérêts bien particuliers. De façon constante, il y a la suppression des libertés civiles et les justifications pour la guerre. C'est la voie qu'a suivie le gouvernement des États-Unis suite aux événements tragiques du 11 septembre 2001.

Suite à la tragédie de Paris, la France a immédiatement fermé ses frontières et le président opportuniste et peu populaire François Hollande a déjà déclaré une « guerre sans merci », ce qui n'augure rien de bon. En effet, les migrants et immigrants sont pointés du doigt et l'Union européenne alimentera allègrement l'islamophobie et la xénophobie. Sans doute la tragédie de Paris servira à justifier et à promouvoir les guerres sales au Moyen-Orient, que le gouvernement français mène en partenariat avec les États-Unis. Déjà on véhicule que des passeports syriens et égyptiens ont été trouvés sur le site du Stade de France en mettant l'emphase sur la Syrie. Aussi a-t-on immédiatement annoncé que le porte-avion Charles de Gaulle quittait Toulon pour se rendre au Moyen Orient pour prêter main forte aux opérations militaires qui s'y mènent, dirigées par les États-Unis.

En fin de compte, doit-on ignorer le fait que les individus responsables de l'attaque de Paris sont essentiellement les mêmes que la France avait appuyés, directement ou indirectement, en Syrie, en Libye, au Liban et au Moyen-Orient en général ? Le gouvernement français et le président Hollande ont appuyé Al-Qaïda, Al-Nursa et EIIL/ISIS/DAESH/ET de maintes manières. Il s'agit là de groupes que le gouvernement Français et ses alliés, tels les États-Unis et l'Arabie saoudite, ont appuyés en leur fournissant armes et formations militaires et en leur offrant la couverture diplomatique et politique leur permettant de s'immiscer dans les opérations de changement de régime en cours au Moyen-Orient. Lorsque ces agresseurs criminels agissent de la sorte à Damas ou à Alep, leurs crimes sont oubliés ou passés sous silence. Le président syrien, Bachar el-Assad, a vite fait de noter cette incongruité lors des évènements du 13 novembre 2015.

Le président Hollande a décrit les attaques de Paris comme étant une guerre menée de l'étranger, mais c'est tout à fait le contraire. L'origine de ces attaques ne se trouve pas à l'étranger, comme le prétend le gouvernement français. Il y a par contre un lien précis entre cette violence et la politique étrangère française. Le gouvernement français est sans aucun doute un des auteurs de cette terreur, lui qui offre organisation, appui et encouragement à ce genre d'activités. « Aujourd'hui, on les appelle terroristes parce qu'ils ont tué des Français, mais lorsqu'ils tuaient des Syriens, on les appelait des Djihadistes », a dit Bachar Al-Jaari, l'émissaire syrien à l'ONU.

Il y a moins d'un an, l'attaque contre Charlie Hebdo a été orchestrée par des individus qui avaient été appuyés et encouragés par le gouvernement français à aller combattre en Syrie pour y renverser le gouvernement de Damas. En fin de compte, le peuple français devrait tenir le gouvernement français responsable d'avoir appuyé ces groupes et individus lorsqu'ils ont fait leurs ravages en Syrie et dans d'autres pays. D'une façon ou d'une autre, ces attaques à Paris sont la conséquence des politiques de changement de régime des alliés des États-Unis, y compris la France. Si vous encouragez des individus à aller combattre et tuer outre-mer, ou que vous encouragez ce genre d'actions, que doit-on attendre de ces mêmes individus lorsqu'ils reviennent ou se retrouvent dans votre pays ?

(Strategic Culture Fondation, 17 novembre 2015. Traduction : LML)

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À titre d'information

Déclaration du Parti communiste
du Canada (marxiste-léniniste)

Le Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) condamne catégoriquement les crimes atroces qui ont été commis à Paris, en France, dans l'après-midi du 13 novembre. Nous transmettons nos condoléances les plus sincères aux familles, amis et collègues des victimes et appelons à ce que des mesures marquées de sobriété soient prises qui ne font pas de la France et des peuples du monde des cibles de contre-violence. Des mesures qui privent encore plus le peuple de ses droits au nom de la sécurité de l'État français ne sont pas une réponse acceptable.

La violence réactionnaire qui a éclaté à Paris est dirigée contre le peuple qui n'est pas à blâmer pour l'instigation du terrorisme d'État mais en est la victime. Les tentatives de protéger l'État français qui privent le peuple de ses droits et font de sections du peuple des cibles d'attaques, sont mues par des motifs étroits et créent une situation encore plus dangereuse.

Le PCC(M-L) appelle ses membres et ses supporters à prendre ces événements très au sérieux, à demeurer calmes et à mobiliser leurs pairs pour tirer les conclusions qui s'imposent. Qui est derrière ces attaques ? Visent-elles à brouiller les cartes en ce qui concerne l'effort des États-Unis pour un changement de régime en Syrie, qui a maintenant enclenché une nouvelle ronde de violence comme on l'a vu avec le bombardement d'un hôpital d'Afghanistan par les États-Unis et les bombardements au Liban qui visaient le Hezbollah et d'autres actes du genre ?

Tout ceci illustre l'anarchie et la violence qui ont été déchaînées par la quête de domination mondiale des États-Unis au sein de laquelle le bloc de l'OTAN fait tout ce qu'il peut pour isoler la Russie et ne pas permettre une solution politique aux problèmes qui se sont fait jour.

Le PCC(M-L) réitère son opposition à l'usage de la force pour régler les conflits. Nous réitérons notre opposition à l'utilisation de l'État pour supprimer les droits du peuple au nom de la sécurité. Tout ceci montre que les solutions politiques ne font pas partie de l'ordre du jour des États-Unis et des puissances européennes ni de celui du Canada. Au lieu de cela, ce sont des guerres civiles et du terrorisme d'État qui sont fomentés de façon à prendre le dessus. Cela ne doit pas passer !

Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste)
14 novembre 2015
bureau@cpcml.ca

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Crime et châtiment

Extraits du livre Le terrorisme d'État et les droits de l'homme du juge Ajit Singh Bains (retraité), écrit de la prison de Burail, à Chandigarh, en juillet 1992.

* * *

Lorsqu'une personne privée tue une autre personne, elle commet un crime, reconnu comme tel dans tout pays civilisé. La loi agit contre l'auteur du crime. Tout pays ayant un gouvernement constitutionnel et démocratique possède un code criminel qui prescrit des sanctions pour chaque infraction. Mais ce qui est très angoissant dans le monde aujourd'hui est la prédominance de gouvernements qui nient à leurs citoyens les droits de l'homme fondamentaux et qui, souvent, recourent au terrorisme contre eux.

Les gouvernements dictatoriaux privent habituellement la citoyenne et le citoyen de son droit à la vie et à la liberté, soit par des lois, soit par des instructions informelles à des officiers ou à des organismes. D'un point de vue strictement légal, lorsqu'un officier reçoit l'ordre de tuer un suspect en détention provisoire, il est protégé par la loi parce qu'il ne fait qu'obéir à une autorité supérieure et par conséquent ne tombe pas sous le coup de la loi. Il s'ensuit qu'un officier de loi peut très facilement transgresser le droit à la vie et à la liberté, comparé à un citoyen particulier qui doit réfléchir à la fois au châtiment que lui réserve la loi et à celui que lui réserve l'adversaire dont il a l'intention de violer les droits.

Dès que le citoyen privé tue et enfreint l'intégrité physique d'une autre personne, il commet un acte criminel. La loi peut être invoquée contre lui immédiatement et habituellement la victime n'a pas besoin d'entamer les poursuites légales pour faire juger l'auteur du crime selon la loi. La loi consiste essentiellement à traduire en justice la personne qui a commis un acte criminel pour qu'elle soit punie conformément aux sanctions établies.

En théorie, lorsqu'un représentant du gouvernement commet un acte illicite, la loi le punit au même titre qu'un membre du public. Malheureusement, les actes criminels d'un gouvernement sont difficiles à détecter puisque dans la routine le gouvernement agit par l'entremise d'officiels et de fonctionnaires. Dans la plupart des cas, le fonctionnaire ne fait qu'obéir aux ordres de ses supérieurs qui nourrissent des arrière-pensées ou des intérêts particuliers. En ce vingtième siècle, les atteintes aux droits des citoyens de la planète ont été commises dans une grande mesure par les gouvernements. [...]

En théorie, personne n'est au-dessus de la loi et quiconque commet un acte illégal doit être puni. La loi est au-dessus de tous, peu importe la position occupée dans la hiérarchie étatique. Ce caractère essentiel de la loi est une protection pour tous ceux qui veulent mener une vie normale. Les sanctions et la protection sont des traits essentiels de la loi, mais lorsque l'État ne fait pas preuve d'impartialité dans l'administration de cette protection, l'autorité de la loi est mise en péril. Se placer au-dessus de la loi en raison de sa position dans l'État ou agir comme si un individu ou un groupe d'individus sont au-dessus de la loi conduit à l'élimination de l'autorité de la loi.

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Naissance aux Émirats de l'armée secrète pour le Moyen-Orient et l'Afrique


Vue satellite de 2011 du camp d'entraînement de Xe en cours de construction dans les Émirats

À Zayed Military City, un camp d'entraînement dans une zone désertique des Émirats arabes unis, est en train de naître une armée secrète qui sera utilisée non seulement à l'intérieur du territoire mais aussi dans d'autres pays du Moyen Orient et de l'Afrique du Nord. C'est Erick Prince qui est en train de la mettre sur pied : un ex commando des Navy Seals qui avait fondé en 1997 la société Blackwater, la plus grande compagnie militaire privée utilisée par le Pentagone en Irak, Afghanistan et autres zones de guerre. La compagnie, qui en 2009 a été renommée Xe Services, (afin, entre autres motifs, d'échapper aux actions juridiques pour les massacres de civils en Irak) dispose aux États-Unis d'un grand camp d'entraînement où elle a formé plus de 50 000 spécialistes de la guerre et de la répression. Et elle est en train d'en ouvrir d'autres.

À Abu Dhabi, Erick Prince a stipulé, sans apparaître personnellement mais à travers la joint-venture Reflex Responses, un premier contrat de 529 millions de dollars (l'original, daté du 13 juillet 2010, a été rendu public maintenant par le New York Times). Sur cette base a commencé dans divers pays (Afrique du Sud, Colombie et autres) le recrutement de mercenaires pour constituer un premier bataillon de 800 hommes. Ils sont entraînés aux Emirats par des spécialistes étasuniens, britanniques, français et allemands, provenant de forces spéciales et de services secrets. Ceux-ci sont payés 200-300 mille dollars par an, et les recrues 150 dollars par jour. Une fois prouvée l'efficience du bataillon dans une « action réelle », Abu Dhabi financera avec des milliards de dollars la mise sur pied d'une brigade entière de plusieurs milliers de mercenaires. On prévoit de construire aux Émirats un camp d'entraînement analogue à celui en fonction aux États-Unis.

Le principal appui de ce projet est le prince héritier d'Abu Dhabi, Sheik Mohamed bin Zayed al-Nahyan, formé à l'académie militaire britannique Sandhurst et homme de confiance du Pentagone, fauteur d'une action militaire contre l'Iran. Le prince et son ami Erick Prince ne sont cependant que les exécutants du projet, qui a sûrement été décidé dans les hautes sphères de Washington. Son but réel est révélé par les documents cités dans le New York Times : l'armée qui est en train d'être formée aux Emirats conduira « des missions opérationnelles spéciales pour réprimer des révoltes intérieures, du type de celles qui sont en train de secouer le monde arabe cette année ».

L'armée de mercenaires sera donc utilisée pour réprimer les révoltes populaires dans les monarchies du Golfe, avec des interventions comme celle qui a été menée en mars par les troupes des Émirats, du Qatar et de l'Arabie saoudite au Bahrein où on a écrasé dans le sang la demande populaire de démocratie. « Des missions opérationnelles spéciales » seront effectuées par l'armée secrète dans des pays comme l'Égypte et la Tunisie, pour briser les mouvements populaires et faire en sorte que le pouvoir reste entre les mains des gouvernements garants des intérêts des États-Unis et des plus grandes puissances européennes. Et en Libye aussi, où le plan USA/OTAN prévoit sûrement l'envoi de troupes européennes et arabes pour fournir « l'aide humanitaire aux civils libyens ».

Quel que soit le scénario — soit une Libye « balkanisée » divisée en deux territoires opposés dirigés par Tripoli et Benghazi, soit une situation de type irako-afghan à la suite du renversement du gouvernement de Tripoli- l'utilisation de l'armée secrète de mercenaire s'annonce : pour protéger les implantations pétrolifères qui sont de fait aux mains des compagnies étasuniennes et européennes, pour éliminer des adversaires, pour garder le pays dans un état de faiblesse et de division. Ce sont les « solutions innovantes » que Xe Services (ex Blackwater), dans son auto présentation, se vante de fournir au gouvernement étasunien.

(Publié à l'origine dans Il Manifesto. Traduit de l'italien par Marie-Ange Patrizio.)

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Crimes de guerre en Afghanistan

Il faut sortir le Canada d'Afghanistan!

Les Canadiens ont été amenés à croire que les opérations militaires du Canada en Afghanistan avaient pris fin. Des livres ont même été écrits sur les leçons qui ont été tirées, ce qui donne l'impression que la destruction barbare de ce pays, commencée juste après le 11 septembre 2001 par les États-Unis, est terminée. Le mantra est que le Canada a joué un rôle constructif et qu'un suivi est nécessaire pour « empêcher l'Afghanistan de redevenir un refuge pour les terroristes ».

La destruction par l'armée américaine d'un hôpital de Médecins Sans Frontières le 3 octobre 2015 a révélé ce qui se passe vraiment en Afghanistan. Au moins 30 employés et patients ont été tués dans une opération qui a violé de manière flagrante le droit international humanitaire. L'événement s'est produit pendant la récente élection fédérale, mais aucun des soi-disant grands partis, y compris le Parti libéral qui a formé le gouvernement, n'a condamné ce crime. Un nouveau rapport accablant, publié le 5 novembre, contient des témoignages de survivants qui confirment que l'hôpital a été délibérément attaqué à plusieurs reprises.

Le nouveau ministre de la Défense, Harjit Singh Sajjan, a été envoyé trois fois en Afghanistan. Comme officier du renseignement, il a contribué à réorienter et à concentrer la campagne pour détruire la résistance en Afghanistan, qui est qualifiée de « Taliban » (l'ancien gouvernement du pays), de bande de « voyous » ou de « trafiquants de drogue » pour masquer la véritable nature du conflit dans le pays et que les voyous et les trafiquants de drogue sont en fait la création des envahisseurs étrangers ou des gens à leur solde. En même temps, il y a de nombreux témoignages de meurtres, de torture et de déshumanisation du peuple Afghan, en particulier de ceux qui disent non ! à l'invasion des États-Unis et qui résistent.

Tout le discours au sujet d'opérations de paix et d'opérations pour protéger les forces de la coalition masque l'objectif des armées étrangères, de la police et des diplomates. L'idée que « nous » devons « aider » les Afghans sert à cacher le fait que ce sont les impérialistes américains, auxquels s'est joint le Canada sous les libéraux de Chrétien, qui ont déclenché une guerre d'agression illégale, immorale et criminelle contre ce pays souverain pour provoquer un « changement de régime ». Cela a été fait au nom de faux idéaux sur la base du mensonge à l'effet que l'Afghanistan était responsable des attaques du 11 septembre 2001. Cette campagne de châtiment collectif contre un pays et son peuple, qui repose sur le mensonge, est un acte barbare auquel le Canada participe depuis le début.

L'intervention des États-Unis et de l'OTAN n'a pas apporté la paix ou la stabilité. L'invasion et la destruction du pays étaient et restent des actes de guerre. Les Canadiens n'ont jamais accepté la présence du Canada en Afghanistan et ils exigent que Canada en sorte immédiatement !

Le maintien de l'engagement du Canada en Afghanistan

Un des fronts des opérations militaires actuelles du Canada en Afghanistan est celui qui se fait sous couvert d'assurer la sécurité ou un « soutien » au personnel de l'ambassade du Canada. C'est une opération secrète qui montre que lorsqu'il s'agit des opérations des forces canadiennes à l'étranger menées au nom des Canadiens, il n'y a ni transparence ni reddition de comptes qui tienne. Cependant, cela soulève la question de pourquoi un élément de sécurité, assuré par les forces canadiennes à une ambassade, est classé comme une « opération militaire » secrète plutôt que comme un élément de sécurité comme c'est le cas ailleurs ? Il serait probablement difficile pour le gouvernement canadien de dire ouvertement que le Canada déploie une force militaire dans une zone de guerre pour diriger sa diplomatie. Les Canadiens ne l'accepteraient pas.

Une écrasante majorité de Canadiens s'oppose à l'agression militaire contre l'Afghanistan. Le Parlement a voté pour mettre fin à la mission militaire. La mission de formation du Canada, l'Opération Attention, s'est terminée officiellement en mars 2014 et la mission de combat canadienne, l'Opération Athena, en 2011. Cependant, avec le secret qui entoure le déploiement actuel d'un nombre inconnu de soldats canadiens en Afghanistan, il semble que la fin allait se poursuivre !

Dans un article de Marie-Danielle Smith dans le journal Embassy, on cite une déclaration envoyée par courriel par le capitaine Kirk Sullivan, un porte-parole des Forces armées canadiennes, qui indique que c'est à la demande d'Affaires étrangères, Commerce et Développement Canada que les militaires sont déployés. Ils « servent dans des fonctions de soutien à l'ambassade du Canada » et « servent également dans différents postes individuels en remplacement de troupes alliées en Afghanistan ».

En d'autres termes, il y pas grand chose à voir ; nous sommes juste là dans un rôle de soutien aux diplomates canadiens et pour des échanges avec les forces alliées. Bien entendu, le genre de soutien et d'échange ne peut pas être discuté car cela regarde la « sécurité nationale ». Nous sommes supposés avoir confiance que c'est fait pour de bonnes raisons. Le porte-parole a ajouté que des Canadiens sont régulièrement déployés pour des affectations avec des groupes multilatéraux comme l'OTAN ou des échanges avec les troupes alliées.

Le tour est joué. C'est juste une « affectation de routine » à l'ambassade ou avec un « groupe multilatéral ». L'alliance militaire agressive de l'OTAN, le gendarme des États-Unis en Afghanistan, devient une organisation multilatérale légitime, comme l'ONU, et non la force principale de l'agression impérialiste en Asie et Europe de l'Est et ses activités sont maintenant synonymes de « diplomatie » et d'« affaires étrangères » plutôt que de terreur et de destruction.

« Échange » est le terme utilisé lorsque des membres des Forces armées canadiennes sont affectés à un poste au sein des forces armées d'un autre pays pour une certaine période de temps. Par exemple, un échange avec l'armée américaine a permis au Canada de jouer un rôle direct dans la guerre en Irak tout en « restant en dehors » de la guerre. Dans le cadre d'un échange en 2004 et 2005, avant de devenir chef d'état-major de la Défense, Walter Natynczyk a servi comme général commandant adjoint des 35 000 hommes de la « Coalition » des États-Unis en Irak. En ce qui concerne l'opération en cours, on ne sait rien de qui participe à cet échange et de ce qu'on y fait. Les Canadiens sont censés attendre et voir ce qui va arriver dans l'espoir qu'on y fait de bonnes choses et qu'on agit pour « maintenir la paix » et non « faire la guerre », bien que les deux expressions sont pratiquement synonymes aujourd'hui.

L'article de Embassy continue : « À la question sur combien de militaires participent à cette opération secrète, le capitaine Sullivan n'a pas répondu sauf pour dire que « leur nombre est limité » et que « pour garantir la sécurité opérationnelle et la sécurité du personnel des Forces armées canadiennes, on ne peut donner plus d'information en ce moment. »

« Selon un reportage de CTV d'avril 2014, au moins 16 soldats devaient partir en mai pour un déploiement de six mois dans le cadre de l'Opération Addenda.

« En supposant qu'il s'agit de la même opération, qui devait durer six mois, celle-ci s'est transformée en une mission de plus d'un an et demi. Le capitaine Sullivan a confirmé qu'aucune date de fin de mission n'était prévue. »

Mettant en doute la prétention que la mission est tenue secrète pour des raisons de sécurité, l'article poursuit : « L'Opération Addenda semble être la seule pour laquelle aucune information n'est disponible publiquement, mis à part une adresse postale que les familles et les amis peuvent utiliser pour envoyer du courrier aux soldats en mission. »

En juin dernier, Embassy avait parlé d'un autre rôle que joue le Canada en soutien à ses alliés en Afghanistan. Une propriété inoccupée du gouvernement canadien proche de l'ambassade servait d'aire d'atterrissage aux hélicoptères des armées occidentales. Est-ce que ces hélicoptères seraient des Apache utilisés pour des raids nocturnes et des missions de bombardement ? Nous ne sommes pas supposés le demander parce que tout cela fait partie d' « aider les alliés » et d'« être un allié responsable en matière militaire ».

Le site Web de l'ambassade du Canada à Kaboul ne fait rien pour éclaircir la situation. Il contient seulement des informations générales et rien sur ce qu'est l'Opération Addenda. On y lit que même si la mission militaire du Canada a pris fin, le Canada continuera à jouer un rôle important « en appuyant les efforts visant à assurer un meilleur avenir à tous les Afghans » et que l'« engagement » du Canada d'ici à 2017 sera axé sur : « l'avancement des femmes et des filles afghanes au moyen d'investissements accrus dans l'éducation, la santé des mères, des nouveau-nés et des enfants et les droits et l'habilitation des femmes et des filles ; l'avancement de la sécurité, de la démocratie, de la primauté du droit et des droits de la personne ; et le développement de la capacité de gestion de l'aide humanitaire ». Le Canada s'engage aussi à verser, d'ici à 2017, 227 millions de dollars additionnels pour l'aide au développement et 330 millions de dollars pour soutenir les forces de sécurité nationale afghanes.

Sortons le Canada d'Afghanistan!

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Allégations de crimes de guerre commis
par l'armée canadienne

La Commission d'examen des plaintes concernant la police militaire du Canada (CPPM) a annoncé qu'elle mène une enquête d'intérêt public sur des allégations que des membres de la police militaire ont abusé et terrorisé des détenus Afghans dans un centre de détention à l'aérodrome de Kandahar à la fin de 2010 et au début de 2011.

Il est allégué que durant cette période, l'officier commandant du détachement de police militaire à l'aérodrome de Kandahar a tenu des « exercices » dans des cellules de détention vides voisines de celles contenant des détenus afin de les terroriser. On suggère aussi qu'au milieu de la nuit la police est entrée avec des armes dans les cellules de certains détenus et les a collés au mur et au sol et leur a appliqué des clés de bras. « Le plaignant affirme que la tension était si forte depuis les deux derniers mois que plusieurs détenus ont déféqué et uriné sur place », écrit la présidente de la CPPM Hilary McCormack dans une décision rendue le 5 novembre.

Selon le rapport, la CPPM enquête aussi sur la raison pour laquelle l'unité de police censément indépendante des forces armées, le Service national des enquêtes des Forces canadiennes (SNEFC) n'a pas déposé d'accusation dans l'affaire ou convoqué la cour martiale bien qu'elle en ait le mandat et le pouvoir. « Les accusations auraient plutôt été remises au commandant de la force opérationnelle des Forces armées canadiennes (FAC) qui, selon le plaignant, les aurait ignorées. », écrit McCormack. Le commandant en question était le général de brigade Dean Milner qui est maintenant commandant général et commandant de la Première division canadienne de l'armée. « Le SNEFC est supposé exercer son pouvoir d'enquête en dehors de la chaîne de commandement, sans déférence envers elle et sans même la consulter » et « l'impression a été donnée que certaines des décisions concernant le déroulement et le résultat final des enquêtes avaient été prises en raison d'ordres provenant » d'Ottawa » et /ou de préoccupations reliées à la réputation de la PM ou des FAC, compte tenu de l'attention publique que peuvent attirer les questions concernant le traitement des détenus », écrit James Cudmore de la CBC.

Les allégations d'abus de détenus afghans et d'une possible dissimulation ont été remises anonymement à la CPPM dans une lettre dactylographiée d'une page envoyée d'un hôtel d'aéroport en février, ce que la commission a considéré comme une indication que l'auteur craignait des représailles s'il/elle s'identifiait. Les noms des cinq personnes dites témoins des événements en question ont été cependant fournis en tant que référence par l'auteur et elles ont été contactées par la CPPM qui a ainsi pu identifier deux autres témoins.

« L'information obtenue auprès de ces individus a confirmé qu'un incident s'était effectivement produit au centre de transfert des détenus à Kandahar au cours de la période mentionnée dans la plainte et a permis de soulever plusieurs questions », écrit McCormack.

Au moment où les abus allégués auraient eu lieu, la CPPM tenait des audiences de haut niveau sur des allégations que l'armée canadienne avait transféré des détenus afghans au renseignement afghan et aux fonctionnaires de la justice sachant qu'ils feraient vraisemblablement face à la torture. Dans son rapport final, publié en 2012, la Commission a disculpé la police militaire de méfait.

On a rapporté que Paul Champ, un avocat qui a participé à ces audiences pour le compte d'Amnistie internationale et de l'Association des libertés civiles de la Colombie-Britannique, a dit dans une entrevue sur ces nouvelles allégations que « si ces incidents ont eu lieu tel que décrit, c'est clairement une violation des Conventions de Genève et du droit international. »

« À cette époque, la chaîne de commandement de la police militaire canadienne était vraisemblablement très au fait du caractère sensible du traitement des détenus et il en était de même du haut commandement des Forces canadiennes, et pourtant il semble qu'ils ont mené cette opération complètement scandaleuse », a dit Champ.

L'armée américaine est connue pour utiliser la même tactique, a ajouté Champ qui s'est dit « très surpris » d'apprendre que les Canadiens aient pu l'adopter.

(CBC, CP)

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Le bombardement d'un hôpital est un crime de guerre


Washington : Rencontre du Comité des services armés des États-Unis, 6 octobre 2015. Des activistes antiguerre protestent contre le bombardement américain d'un hôpital de Médecins sans frontières à Kunduz en Afghanistan.

Un rapport accablant a été publié le 5 novembre à partir d'une enquête interne de Médecins sans Frontières (MSF) sur le crime de guerre commis le 3 octobre par les forces des États-Unis à leur hôpital de Kunduz au nord de l'Afghanistan. Un avion de combat AC-130 américain a bombardé de manière répétée l'hôpital de traumatologie dirigé par MSF, tuant au moins 30 employés et patients dont trois enfants. Certaines personnes sont toujours disparues alors que des corps n'ont pas encore été identifiés. Trente-sept personnes ont été blessées et des sections importantes de l'établissement ont été détruites.

Les forces spéciales américaines disent qu'elles ont ordonné des frappes aériennes contre l'hôpital pour cibler des « insurgés Talibans » qui, selon elles, ont ouvert le feu contre les soldats américains sur le terrain. Cette affirmation constitue une admission ouverte d'un crime de guerre, une violation de toutes les normes de la loi humanitaire internationale qui interdit de cibler des non-combattants, sans mentionner des non-combattants recevant des traitements médicaux. Le fait qu'il y avait des ententes entre la résistance et le gouvernement d'Afghanistan à l'effet que les hôpitaux étaient neutres et ne seraient pas ciblés ajoute encore au caractère atroce et éhonté de ce crime.


Importants dégâts causés par le bombardement américain de l'hôpital de Médecins sans frontières à Kunduz en Afghanistan, 3 octobre 2015

Le rapport de MSF déclare clairement qu'il n'y avait pas de combattants armés dans l'hôpital, seulement ceux qui recevaient un traitement, et qu'il n'y avait pas de combat en provenance ou aux environs de l'installation au moment du bombardement qui s'est poursuivi pendant au moins une heure. Il déclare en outre que le bâtiment principal de l'hôpital où le personnel médical prenait soin des patients a été « frappé à plusieurs reprises et avec grande précision à chaque incursion aérienne ». Le bâtiment spécifique de l'hôpital qui a été ciblé correspond exactement aux coordonnées GPS fournies par MSF aux parties en conflit qui ont toutes préalablement accepté de respecter la neutralité de l'établissement médical.

Les frappes se sont poursuivies durant 40 minutes après que les employés de l'hôpital ont fait le premier de plusieurs appels aux représentants militaires américains et afghans à Washington et à Kaboul leur disant que l'hôpital a été frappé et les suppliant d'arrêter le bombardement. Le rapport décrit des patients en flammes dans leurs lits, des employés médicaux décapités ou perdant des membres et d'autres abattus des airs tandis qu'ils fuyaient le bâtiment en feu.


Le personnel de MSF à Kunduz poursuit courageusement son travail suite au bombardement, 3 octobre 2015.

Fidèles à leur habitude, les États-Unis ont refusé de consentir à une enquête indépendante telle que demandée par MSF et d'autres qui considèrent le bombardement de l'hôpital comme un crime de guerre et une violation de la loi humanitaire internationale. Selon les États-Unis, les enquêtes du Pentagone, de l'OTAN et des autorités afghanes sont suffisantes pour établir ce qui s'est passé et pourquoi et pour prendre une action appropriée.

Ajoutant l'insulte à l'injure, le 15 octobre, un véhicule blindé rempli de ces enquêteurs est arrivé sans annonce à l'hôpital détruit et a défoncé ses barrières pour y entrer. Dans une déclaration, MSF a dit que les enquêteurs détruisaient des preuves potentielles, endommageaient la propriété et causaient du stress et la peur parmi les membres de son exécutif qui étaient dans l'édifice à ce moment.

Il revient aux peuples du monde de forcer les États-Unis à rendre des comptes pour cette attaque terroriste, qui s'ajoute à la longue liste de crimes qu'ils ont commis en Afghanistan au nom de la liberté et de la démocratie. Pendant ce temps, des gouvernements comme ceux du Canada tolèrent de telles actions par leur silence et leur propre participation continue auprès de leur allié les États-Unis. Cela ne doit pas passer !

La publication publique de l'enquête interne de MSF (en anglais) est disponible ici .


Le personnel de MSF à Helmand en Afghanistan se joint à la demande internationale pour une enquête indépendante sur le bombardement.

(Photos : MSF, Xinhua)

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L'OTAN continue de jouer son rôle

L'OTAN poursuit son sale travail en Afghanistan avec sa nouvelle mission Resolute Support de janvier 2015 qui a pris le relais de sa mission Force internationale d'assistance et de sécurité (FIAS). Resolute Support, commandée par le général Américain John Campbell, mobilise plus de 13 000 soldats de 42 pays, dont 6 800 des États-Unis. Elle est décrite comme une mission non combattante mais son commandant américain est aussi le commandant de l'opération de contre-terrorisme de sa propre armée dans laquelle participent quelque 3 000 soldats des forces spéciales, celles qui sont présumément responsables du bombardement de l'hôpital de Kunduz le 3 octobre. Ce sont les escadrons de la mort et les équipes d'assassinat, dont le nombre véritable et les activités sont le plus souvent couverts de secret.

Selon l'OTAN, la mission Resolute Support consiste à « fournir de l'entraînement, des conseils et de l'assistance dans huit aspects clés : budgétisation pluriannuelle ; transparence ; responsabilité et surveillance ; surveillance civile des institutions de sécurité afghane ; génération de la force ; maintien de la force ; stratégie et planification ; ressources et exécution et renseignement et communications stratégiques. » Bien sûr, rendre des comptes de leurs crimes n'est pas à l'ordre du jour des forces de l'OTAN, et c'est cela qui empêche l'Afghanistan de tracer sa propre voie.

Les pays membres de l'OTAN, comme le Canada, qui ne fournissent pas directement de soldats à Resolute Support, font toujours partie de la mission d'ensemble de l'OTAN de diverses façons. Cela comprend le financement des Forces nationales afghanes de défense et de sécurité (ANSF), que les États-Unis dirigent sous prétexte de les former, et la mobilisation des Forces armées canadiennes en Afghanistan dans le cadre de l'opération en cours dont on ne peut pas parler « pour raison de sécurité nationale ».

L'engagement américain

Les États-Unis ont dit qu'ils retireraient toutes leurs forces de l'Afghanistan d'ici la fin de 2016, sauf un contingent de 1 000 soldats basé à l'ambassade. Le 14 octobre, cependant, moins de deux semaines après le massacre de Kunduz, le président Obama a annoncé que le nombre de soldats demeurerait à 9 800 pendant la plus grande partie de 2016 « en raison de menaces réitérées des Talibans ». Il faut garder à l'esprit que l'ensemble de la mission de l'OTAN de 42 pays est composée de 13 000 soldats. Clairement, la mission de l'OTAN est une mission américaine, qui utilise l'OTAN pour forcer la participation de ses « alliés ».

L'armée américaine prétend qu'elle est présentement engagée dans deux missions séparées : entraîner, conseiller et assister les ANFS dans le cadre de la mission Resolute Support de l'OTAN et traquer les restes d'Al-Qaïda. Cette deuxième mission est régie par une Entente bilatérale de sécurité (BSA) États-Unis-Afghanistan qui va rester en vigueur « jusqu'à la fin de 2024 et au-delà » à moins qu'elle ne soit abrogée par une des parties. Selon cette entente, les opérations américaines de contre-terrorisme sont destinées à compléter et soutenir celles du gouvernement afghan. Les forces américaines continuent d'être à l'abri de la loi afghane si elles commettent des infractions pénales ou civiles dans le pays.

Décrire les actions des États-Unis et de l'OTAN en Afghanistan comme des « missions » c'est chercher à faire croire aux naïfs que dans l'intervention de l'impérialisme américain il y a du « bon et du mauvais ». C'est un effort pour cacher leurs objectifs sinistres et bloquer la formation de l'opinion publique contre les objectifs de guerre des États-Unis.

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Les peuples en lutte contre la mondialisation néolibérale
et le terrorisme d'État

Les activistes s'opposent au Sommet de l'APEC
à Manille du 12 au 20 novembre


Des activistes venus de partout dans le monde se sont réunis à Manille, la capitale des Philippines, lors de la tenue de la Semaine de dirigeants économiques de 2015 du 12 au 20 novembre, pour s'opposer à la destruction nationale néolibérale qui est commise par la Coopération économique Asie-Pacifique (APEC).

L'action principale a eu lieu le 19 novembre, la journée où les dirigeants du monde se sont réunis dans le cadre du Sommet de l'APEC. Malgré la politique de « pas de permis, pas de rassemblement » du gouvernement de la présidente Aquino et la présence d'un grand nombre de policiers anti-émeute, les travailleurs, les femmes et les peuples autochtones ne se sont pas laissés démonter et se sont assurés de faire entendre leur voix.

Pinoy Weekly a rapporté que « les forces de sécurité de l'État de la présidente Aquino ont fait tout [ce qu'elles pouvaient] pour empêcher les protestations : elles ont déclaré une « politique de pas de permis, pas de rassemblement », érigé des barricades de police dans une grande partie de la ville de Manille, bloqué et, dans certains cas, détenu des manifestants provenant des provinces. Dans la soirée du 18 novembre, les policiers ont bloqué toutes les issues de l'église rédemptoriste Baclaran, où 700 personnes de Lumad et Mindanao avaient campé après avoir été chassées du parc de la liberté Liwasang Bonifacio. [ Elles] ont déployé des centaines de policiers provenant de différentes provinces [...] à Liwasang Bonifacio.

« Aquino n'a pas réussi à freiner les protestations.

« Dans la matinée du 19 novembre, on estime que 10 000 personnes ont fait irruption d'un seul coup sur l'avenue Taft et ont défilé de Kalaw à Buendia, où une phalange armée des forces spéciales de la PNP [Police nationale des Philippines] leur a bloqué le chemin. Les manifestants ont marché le long de Buendia, jusqu'à ce qu'ils soient arrêtés par une foule de policiers anti-émeute et des fourgons cellulaires près du coin du boulevard Roxas et Buendia. »

Beaucoup de gens venus de l'étranger pour exprimer leur opposition à l'APEC se sont joints aux activistes locaux. Le site philippin Bulatlat.com a rapporté le 14 novembre que « 350 activistes provenant de 36 pays sont [arrivés] dans la capitale des Philippines cette semaine ».

Lors d'une conférence de presse le 13 novembre à Quezon City, le réalisateur canadien de télévision et de cinéma Malcolm Guy a déclaré aux journalistes qu'ils sont à Manille pour présenter « un autre point de vue sur l'économie mondiale, sur la question des peuples autochtones, une opinion qui est partagée par les peuples de partout ». Guy est le secrétaire général de la Ligue internationale de la lutte des peuples (ILPS). La Ligue a tenu son assemblée à Manille la semaine dernière avec la participation de délégués provenant de 91 pays.

Guy a dit que les promesses de l'APEC de « construire un monde meilleur et une économie inclusive » sont frauduleuses et que l'APEC sert les intérêts des riches élites dirigeantes tandis que le reste du monde est confronté à « la destruction de l'environnement, à la militarisation insidieuse, aux catastrophes causées par les changements climatiques telles que le typhon Yolanda (Haiyan ) ici, aux Philippines, et à des conditions de travail précaires et des salaires en baisse ».

Les peuples autochtones luttent pour leur droit d'être

Une question importante qui est ressortie durant les manifestations anti-APEC est la situation des peuples autochtones partout aux Philippines.

Dans le sud des Philippines, les peuples autochtones sont connus collectivement sous le nom de Lumad. Ils ont organisé une « caravane et une mobilisation populaires des communautés rurales de Mindanao au coeur de Manille afin d'exiger une action immédiate contre les meurtres commis contre les Lumad au nom de la militarisation et du pillage par les grandes entreprises minières et les plantations ». La caravane a été dénommée « Manilakbayan ng Mindanao ». Les Lumad ont dénoncé les attaques contre leurs écoles et leurs communautés et les meurtres commis contre leurs dirigeants, qui font partie de l'assaut du gouvernement contre les peuples autochtones. Les actions des Lumad ont mis en lumière la dure vérité que les promesses de prospérité de l'APEC ne sont que pour les monopoles et se font au détriment du droit d'être des peuples autochtones.

« C'est consternant de voir que notre propre gouvernement est beaucoup plus disposé à écouter les investisseurs étrangers au sommet de l'APEC, en agissant comme un proxénète qui vend la richesse des Philippins, qui vend nos terres ancestrales aux pays étrangers pour qu'ils investissent dans notre pays », a déclaré Datu Jomorito Goaynon, porte-parole du Manilakbayan.

Bulatlat.com a rapporté que les manifestants anti-APEC se sont « préparés à l'intensification des restrictions imposées par les forces de sécurité cette semaine, dans le sillage des attaques terroristes à Paris, en France, par des gens soupçonnés d'appartenir à l'État islamique (EI), qui ont tué 129 personnes » et que « .... Aquino tente de bien paraître en offrant ses condoléances aux victimes des attentats de Paris, alors qu'elle ignore les appels à arrêter les tueries et les attaques continuelles contre les communautés des Lumad à Mindanao ».

Une autre caravane provenant du nord des Philippines, de la région nordique de Luzon, s'est aussi jointe aux manifestants. Marjo Malubay, du Pinoy Weekly, a rapporté que « des groupes du nord de Luzon ont organisé une caravane surnommée 'Martsa ti Amianan' pour se rendre à Manille afin de prendre part aux manifestations contre l'APEC.

« La caravane est constituée essentiellement d'autochtones et de paysans de la région de Cordillera, de la vallée de Cagayan, Isabela, et Ilocos.

« La caravane s'est unie à celle des délégués 2015 de Manilakbayan ng Mindanao provenant de Mindanao afin de se joindre à la Campagne des peuples contre l'APEC et contre la mondialisation impérialiste (PCAIG). La campagne de protestation vise à mettre en lumière, entre autres choses, les violations des droits humains et la dévastation de l'environnement causées par des décennies de destruction aux mains des industries d'extraction des ressources et de leurs projets miniers à grande échelle et énergétiques. [...]

« Selon Amianan Salakniban, le réseau des droits humains et environnementaux du nord de Luzon, les opérations d'extraction des multinationales n'entraînent pas seulement d'énormes dégâts environnementaux mais aussi le déplacement de leurs terres des paysans et des peuples autochtones.

« Ceux qui se battent pour défendre leurs terres deviennent des victimes de violations des droits humains et des exécutions extra-judiciaires », a déclaré Fernando Mangili, porte-parole du Amianan Salakniban. Il a ajouté que seulement l'année dernière, cinq militants écologistes et défenseurs des communautés minières ont été tués par des membres de l'armée.

« Les données du Bureau des Mines et des géosciences sur les concessions minières montrent que sur les 999 demandes de concessions minières aux Philippines, 497 sont dans le nord de Luzon. Trois des plus anciennes mines (Lépante, Benguet Corp et Philex) sont toujours en opération à Benguet. »

Parmi les autres sociétés minières responsables de la destruction de l'environnement social et naturel aux Philippines se trouve l'entreprise canadienne Barrick Gold qui a acheté Placer Dome en 2006. Dans un article publié le 31 mars 2014 sur le site earthrights.org, et intitulé, « Barrick Gold impose des dispositions de règlement coercitives perpétuant le legs de dommages causés à l'environnement », Michelle Harrison souligne la destruction massive causée par Placer Dome / Barrick Gold :

« Pendant des décennies, Placer Dome a exploité deux mines dans la province de Marinduque et jeté intentionnellement des centaines de millions de tonnes de déchets miniers toxiques dans les zones de pêche traditionnelle, entraînant des ruptures catastrophiques de barrage, qui ont inondé les rivières de déchets miniers toxiques. Durant une grande partie de cette période, le partenaire d'affaires de Placer Dome a été le dictateur notoire Ferdinand Marcos, jusqu'à ce qu'il soit renversé. La société minière a quitté l'île peu de temps après un déversement massif de déchets toxiques en 1996, qui a rendu la rivière Boac « biologiquement morte ».

Les habitants de Marinduque se battent depuis ce temps pour obtenir justice. Harrison écrit : « Depuis 2011, les parties ont entrepris des négociations pour obtenir un dédommagement et des détails importants de l'offre de Barrick ont été révélés. Le montant de dédommagement proposé est apparemment de 20 millions $US, lesquels, une fois les frais judiciaires et les honoraires d'avocats acquittés, vont se réduire à 13 millions $US, ce qui est beaucoup moins que le coût projeté du nettoyage.

« Mais voici le pire : l'offre à prendre ou à laisser de Barrick interdirait expressément à la province d'utiliser quelque fond de règlement que ce soit pour réhabiliter et assainir les dommages environnementaux causés par l'exploitation de la mine ou pour stabiliser les structures dangereuses de la mine abandonnée par la société il y a plus d'une décennie. Selon deux législateurs Marinduque qui ont exprimé leur opposition aux modalités, l'accord stipulerait 'que les montants provenant du règlement ne peuvent jamais être utilisés pour la réparation et la réhabilitation de l'écosystème endommagé sur l'île-province [ ...] ' ».


(Bulatlat.com, Pinoy Weekly, Manila Bulletin, earthrights.org ; Photos : Pinoy Weekly, KMU)

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Des activistes défient l'interdiction
de manifester au sommet du G20 à Antalya
en Turquie, les 15 et 16 novembre


Il y a eu de grandes protestations à Antalya, en Turquie, près du site du Sommet du G20, malgré une interdiction de manifester et de nombreuses arrestations durant les jours qui ont précédé le sommet.

Le site Web turc bianet.org rapportait le 10 novembre que « le gouvernorat d'Antalya a annoncé avant le sommet que les manifestations étaient interdites. Selon le communiqué, les activités comme les assemblées à l'intérieur ou à l'extérieur, les rassemblements, les manifestations, les communiqués de presse, les occupations, la distribution de tracts, le déploiement de bannières et la pose d'affiches sont interdites du 9 au 18 novembre 2015 dans la presque totalité de la ville.

« C'est la première fois dans l'histoire des sommets du G20 que la liberté d'expression est bannie sur une aussi grande échelle.

« Antalya est la huitième ville de Turquie en population et une des plus importantes destinations touristiques du pays. »

Les agences de presse rapportent que des dizaines de personnes ont été détenues le dimanche 15 novembre durant une série de protestations contre le G20. Une de ces actions avait été appelée par l'Union des jeunes de Turquie (Türkiye Gençlik Birligi, TGB), dont beaucoup de militants ont traversé le pays pour se rendre à Antalya. Des centaines d'entre eux ont porté des effigies en carton du président américain Barack Obama et dénoncé les interventions américaines au Moyen-Orient. La police a permis au groupe de marcher brièvement seulement après qu'il ait accepté d'abandonner les effigies, rapporte l'Associated Press.

Une autre manifestation a été organisée par des syndicats et des activistes politiques. Ils portaient une bannière sur laquelle se lisait en turc et en anglais : « G20 assassin, colonialiste et organisation de guerre, hors de Turquie ! »

Plus tôt dans la journée la police a détenu quatre manifestants qui se rendaient au lieu du sommet, à quelque 25 km d'Antalya, pour remettre une lettre aux pays participants. La police a aussi détenu un groupe d'une vingtaine de manifestants qui ont refusé de subir un contrôle de sécurité, rapporte l'agence d'État Anadolu.

La police a arrêté quatre manifestants à l'extérieur de l'aéroport d'Antalya, près du lieu du sommet, rapporte l'agence turque. Sur les pancartes des manifestants on lisait : « États-Unis, assassins, hors du Moyen-Orient ».

Sept autres personnes ont été arrêtées à Istanbul alors qu'elles manifestaient devant les consulats allemand et britannique.

Manifestation à New York

Aux États-Unis, une coalition de groupes a organisé une manifestation à New York contre le G20 et ses propositions de guerre en réponse aux attentats de Paris. L'appel à manifester se lisait en partie comme suit :

« Nous pleurons la mort des victimes de la tragédie de vendredi à Paris. Mais il n'est pas suffisant de pleurer ces morts. Nous devons aussi nous rappeler que ce qui s'est produit à Paris est un autre terrible exemple des fruits amers de la guerre incessante, de l'occupation, des bombardements chocs et de la politique de changement de régime.

« Les conséquences de ces politiques comprennent aussi la destruction de l'Irak et la crise humanitaire aux proportions épiques en Syrie et en Irak, y compris le déplacement de millions de personnes. C'est maintenant qu'il faut se rappeler comment les attentats du 11 septembre 2001 ont été utilisés comme prétexte pour la guerre, le racisme et la répression. »

(Anadolu Agency, AP, bianet.org, People's Power Assemblies. Photos : @iskraxa, Izmir Halkevi, Istanbul Indymedia, TBG, G. Butterfield )

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Réorganiser le maintien de la paix pour répondre à des objectifs de guerre

Les États-Unis convoquent un sommet
sur le maintien de la paix de l'ONU


Un sommet des dirigeants sur le maintien de la paix convoqué par les États-Unis a eu lieu le 28 septembre 2015 en marge de la 70e Assemblée générale à New York.

Le sommet des dirigeants 2015 a été précédé par une rencontre similaire l'année dernière présidée par le vice-président des États-Unis Joe Biden en marge de l'Assemblée générale de l'ONU. Un certain nombre d'autres réunions ont également été convoquées pour examiner la question de la réforme du système de maintien de la paix des Nations unies, y compris des réunions régionales aux Pays-Bas, en Uruguay, Indonésie et Éthiopie ainsi qu'une réunion des chefs d'état-major de la défense.

Le sommet des dirigeants 2015 a été convoqué par le président Barack Obama en coopération avec le Bangladesh, l'Éthiopie, l'Indonésie, le Japon, les Pays-Bas, le Rwanda, l'Uruguay et le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-Moon. Il a convoqué seulement les dirigeants de ces pays « déterminés à renforcer les opérations de maintien de la paix et prêts à annoncer des engagements importants, nouveaux et concrets envers ces objectifs ». Un peu moins de 50 chefs d'États et de gouvernement ainsi que des agents de l'Union européenne, de l'Union africaine et de l'OTAN ont participé à la rencontre. Une déclaration émise à la fin a été signée par 43 pays. Le Canada n'en faisait pas partie.

La délégation du Canada à l'Assemblée générale cette année était plus petite que d'habitude. Elle était menée par le ministre du Développement international Christian Paradis qui ne se représentait pas à l'élection et n'aurait assisté qu'à certains événements en marge de l'Assemblée générale. Ni le premier ministre d'alors Stephen Harper ni le ministre des Affaires étrangères d'alors Rob Nicholson n'ont assisté à l'Assemblée générale. Un bureaucrate de haut niveau du gouvernement, le ministre adjoint des Affaires étrangères Daniel Jean qui a prononcé une allocution au nom du Canada, était parmi les trois derniers orateurs le dernier jour et il n'était pas un représentant élu.

À l'ouverture du sommet des dirigeants 2015, Obama a dit que son but était de renforcer et de réformer le maintien de la paix de l'ONU. « Ce n'est pas quelque chose que nous faisons pour les autres ; c'est quelque chose que nous faisons collectivement parce que notre sécurité collective en dépend », a-t-il dit. Cela était reflété dans l'allocution prononcée plus tard par le premier ministre britannique David Cameron : « Je crois que ces choses sont dans notre propre intérêt national. Lorsque les pays se disloquent, nous voyons que les problèmes de migration peuvent nous affecter tous. Lorsque les pays deviennent des refuges pour le terrorisme, nous en souffrons tous. »

Obama a dit que les opérations de maintien de la paix de l'ONU subissaient des contraintes sans précédent et que trop peu de nations portaient un fardeau disproportionné pour ce qui est des troupes à déployer. Il a fait référence aux nouveaux défis, incluant « plus de conflits armés, plus d'instabilité créée par le terrorisme et l'extrémisme violent et plus de réfugiés », défis auxquels les Casques bleus n'ont plus la capacité de répondre. Il a dit que les États-Unis travailleraient à doubler le nombre de conseillers militaires qu'ils contribuent et à offrir un appui logistique, incluant pour le transport aérien et naval, ainsi que l'entraînement. Tandis que les États-Unis financent environ 28 % du budget de maintien de la paix de l'ONU, ils n'ont pas été traditionnellement un des pays fournisseurs de soldats. Ils ont actuellement 39 policiers, 6 experts militaires et 34 soldats selon le site Web de l'ONU, engagés dans des opérations de maintien de la paix en Haïti, au Soudan du sud et au Liberia.

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-Moon, qui a parlé après le discours d'ouverture d'Obama, a dit que « les situations dans lesquelles les Casques bleus sont déployés n'ont jamais été aussi difficiles, tandis que les tâches se multiplient et que nous faisons face aux extrémistes, aux groupes criminels et à d'autres qui n'ont aucun respect pour les lois internationales humanitaires et les droits humains ». Il a parlé du besoin « d'agir de toute urgence, avec audace et collectivement » et « d'avoir des capacités militaires prévisibles et efficaces, un personnel de police qualifié, dont plus de femmes officiers ainsi qu'une réserve pour demain afin de veiller à ce que l'ONU soit à la hauteur de ces défis et de ceux de l'avenir ». Il a dit qu'il y a actuellement plus de 120 pays contribuant plus de 125 000 militaires, policiers et membres du personnel civil à 16 opérations de paix sur quatre continents.

Le secrétaire général de l'OTAN Jens Stoltenberg a aussi parlé au sommet des dirigeants. Stoltenberg a offert les capacités uniques de l'OTAN pour aider les opérations de paix de l'ONU, selon un rapport sur le site Web de l'OTAN : « L'OTAN en fait plus avec ses partenaires et pour eux, les aidant ainsi à mieux faire face par eux-mêmes à leurs défis de sécurité. Cette coopération pour le développement des capacités joue un rôle central dans la manière dont l'Alliance contribue à la gestion des crises à travers le monde. » Stoltenberg a fait valoir que l'OTAN pourrait contribuer à la protection des forces onusiennes, en particulier dans le domaine de la lutte contre les engins explosifs improvisés ; offrir des possibilités renforcées en matière d'entraînement, de formation et d'exercices ; et apporter un soutien accru, si nécessaire, pour aider l'ONU à améliorer ses capacités de déploiement rapide.

Stoltenberg a évoqué la manière dont l'OTAN pourrait examiner des demandes spécifiques émanant de l'ONU dans le contexte de l'initiative de l'OTAN pour le renforcement ses capacités de défense et de sécurité s'y rapportant, et développer sa coopération avec l'ONU pour réformer le secteur de la défense. Il a dit que l'OTAN était prête à renforcer son soutien à l'ONU.

Une déclaration émise à la fin du sommet a été signée par les gouvernements d'Arménie, de l'Australie, du Bangladesh, du Cambodge, du Chili, de la Chine, de la Colombie, de la Croatie, de la République de Corée, du Danemark, de l'Espagne, des États-Unis, de l'Éthiopie, de la Finlande, de Fidji, de France, de la Géorgie, de l'Allemagne, du Ghana, de l'Inde, de l'Indonésie, de l'Italie, du Japon, de la Malaisie, du Népal, de la Norvège, du Pakistan, du Pérou, des Pays-Bas, de la Roumanie, du Royaume-Uni, du Rwanda, du Sénégal, de la Serbie, du Sierra Leone, de la République tchèque, de la Turquie, du Sri Lanka, de la Suède, de la Thaïlande, de l'Ukraine, de l'Uruguay et du Vietnam.

Les pays signataires s'engagent à soutenir les réformes sur la façon dont le maintien de la paix de l'ONU est organisé et pris en charge. Ils « saluent les efforts pour avancer la cause de la réforme par le rapport du secrétaire général intitulé 'L'avenir des opérations de paix : Mise en oeuvre des recommandations du Groupe d'étude sur les opérations de maintien de la paix' et le rapport du Groupe d'étude sur les opérations de maintien de la paix. »

Entre autres choses, la déclaration réaffirmait la protection des civils en tant que responsabilité solennelle et commune et « reconnaît le rôle crucial joué par les organisations sous-régionales et régionales pour faire face à certains des défis de stabilisation les plus difficiles au monde, et de souligner notre engagement à soutenir les partenariats et la coopération entre l'ONU et ces organisations pour contrer les menaces à la paix et à la sécurité internationale. »

Le journal The Guardian rapporte que les engagements totaux ont été plus de trois fois plus élevés que la cible originale de la Maison-Blanche. Plus de 40 000 soldats et policiers, et plus de 40 hélicoptères, 22 compagnies d'ingénierie, 11 unités navales et fluviales, ainsi que 13 hôpitaux de campagne ont été engagés.

On rapporte que la Chine a pris le plus grand engagement en disant qu'elle voudrait établir une force de maintien de la paix de secours de 8 000 soldats et une brigade permanente de police. Elle s'est aussi engagée à contribuer 100 millions $ en assistance militaire à l'Union africaine. En annonçant la contribution de son pays, le président Xi Jinping a dit que la Chine préconise le respect des principes de base du maintien de la paix et se plie aux principes établis dans la Charte des Nations unies. Il a dit que les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU devraient être complètement appliquées sans qu'aucune nation n'agisse en dehors de son autorité.

Une autre contribution importante est venue de la Colombie. Prenant la parole au Sommet, le président Juan Manuel Santos a cité les « succès à combattre le terrorisme, le trafic de drogue, l'insurrection et le crime international » de son pays, succès que la Colombie était maintenant prête à partager avec le monde. Il s'est engagé à fournir trois bataillons totalisant 5 000 soldats sur une base graduelle durant trois ans.

Le Sri Lanka a dit qu'il fournirait aussi des soldats. Selon The Guardian, certains responsables étaient méfiants étant donné les crimes de guerre de l'armée sri-lankaise pendant le conflit avec les Tigres Tamouls.

L'Italie aurait offert une contribution significative mais l'a liée au lancement de l'opération de maintien de la paix de l'ONU en Libye pour « endiguer le flux de migrants ».

L'ambassadeur de l'Inde à l'ONU, représentant le pays ayant le plus de Casques bleus déployés a dit au Guardian que son gouvernement demeure résolument engagé envers le maintien de la paix, « à condition que le maintien de la paix soit ce que nous savons ». « Les soldats aux casques bleus, sous le drapeau bleu, sont impartiaux. Ils ne sont pas censés être partisans. Si quelqu'un veut des soldats pour aller combattre, il devrait engager des mercenaires, pas prendre des soldats de l'ONU. Si le maintien de la paix doit être vu comme une imposition de la paix, là malheureusement nous ne voyons pas comment la Charte des Nations unies permet un tel changement radical de l'utilisation du maintien de la paix », a-t-il dit.

(Photo : UN Media)

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Le nouveau Mémorandum du président des États-Unis

Une fiche de renseignements publiée sur le site Web de la Maison-Blanche fait référence au Mémorandum présidentiel émis par Barack Obama le 28 septembre, à l'intention des départements et des agences du gouvernement américain, au sujet de l'appui des États-Unis aux Opérations de paix des Nations unies. Selon la fiche, la nouvelle politique a pour objectif « d'assurer le leadership continu des États-Unis dans l'aide aux opérations de maintien de la paix de l'ONU afin de juguler les crises actuelles et de faire face aux défis de demain ». Selon ce que certains ont rapporté, le Mémorandum est le premier document d'orientation présidentiel en matière d'opérations multilatérales de paix en plus de 20 ans. La fiche de renseignements mentionne que le Sommet des dirigeants sur le maintien de la paix a été le point culminant d'efforts de plus d'un an pour combler les manques critiques des missions de maintien de la paix, des efforts qui ont été initiés lors de la tenue d'un sommet de dirigeants il y a un an coprésidé par le vice-président Biden des États-Unis.

La fiche énumère les actions que les États-Unis sont prêts à entreprendre pour « renforcer et moderniser les opérations de l'ONU d'une façon qui sied à une ère nouvelle », en bâtissant une capacité de partenariat, en étendant les contributions des États-Unis et en étant le moteur de réformes. Les mesures mentionnées comprennent le renforcement de l'ONU, des TCC (les pays qui y engagent des troupes), les PCC (les pays qui y engagent des forces policières), la préparation aux actions sur le terrain par des exercices militaires, l'approfondissement des relations de militaires à militaires entre les partenaires des TCC et la fourniture de l'expertise des États-Unis à la formation, la planification, la doctrine, et l'analyse des situations ; l'appui à une plus grande coopération entre l'ONU et les organisations régionales de manière à renforcer les opérations de paix des États-Unis et les transitions qui s'opèrent au sein des opérations.

En ce qui concerne la meilleure coopération entre l'ONU et les organisations régionales, le Mémorandum d'Obama indique que le département d'État « va intensifier les consultations avec les partenaires internationaux concernés sur les moyens de permettre à l'ONU et aux autres organisations, dont l'Union africaine, l'Union européenne et le Traité d'organisation de l'Atlantique nord, de coopérer pour étendre le bassin collectif de troupes et de forces policières de haut calibre et déployables rapidement à la disposition de l'ONU et des autres opérations multilatérales de paix. Ces consultations vont également porter sur l'identification des zones où des forces d'appoint extérieures à l'ONU peuvent être requises pour créer les conditions au suivi des missions de l'ONU ».

La fiche de renseignements mentionne que les États-Unis vont « considérer plus activement et faciliter la mise à la disposition des opérations de paix de l'ONU de personnel militaire, policier et civil des États-Unis », tout en indiquant que ces forces devront toujours être sous commandement américain. Le Mémorandum nuance cette politique établie de longue date des États-Unis en disant qu'en tant que Commandant en Chef, le président est investi de l'autorité de placer les troupes des États-Unis sous le contrôle opérationnel d'un commandat étranger s'il juge que cela sert les intérêts de sécurité nationale des États-Unis.

Le Mémorandum énumère les considérations qui guident les États-Unis dans leur effort de réforme du régime de maintien de la paix, soit la sécurité nationale des États-Unis, la réduction des coûts et des risques auxquels ils font face, les occasions d'améliorer les liens avec les militaires des autres pays et l'expérience sur le terrain. Il explique aussi pourquoi les États-Unis se considèrent « bien placés pour jouer un rôle dirigeant dans le processus de réformes et le façonnement de l'avenir des opérations de paix de l'ONU ».

On y lit :

« Comme l'avait expliqué la Stratégie de sécurité nationale de 2015, les États-Unis ont un intérêt de sécurité nationale vital à la mitigation de la fragilité des États et à la prévention, au confinement et à la résolution des conflits armés. Il y a en ce moment des dizaines d'États fragiles et affectés par des conflits. Leur nombre augmente et pourrait continuer d'augmenter dans la prochaine décennie et par après. Laissés à eux-mêmes, plusieurs de ces États fragiles qui sont infestés de confits et dont le développement stagne pourraient devenir un foyer de l'extrémisme violent ; ils pourraient constituer un terrain sûr propice à être exploité par les terroristes et les criminels transnationaux ; cela pourrait générer de vastes flots de réfugiés et de personnes déplacées qui pourraient déstabiliser les pays voisins et semer l'instabilité régionale ; cela pourrait également créer des urgences humanitaires, faciliter la propagation de maladies pandémiques et accroître le risque d'atrocités commises sur une vaste échelle. Les États-Unis ont un intérêt de sécurité nationale pressant à la prévention du déclenchement, de l'escalade et de la propagation de conflits qui pourraient contribuer à ces menaces, mais nous ne pouvons pas et ne devrions pas assumer nous-mêmes tout ce fardeau. Au contraire, il est dans notre intérêt de renforcer les mécanismes de réponse internationale qui font en sorte que le fardeau est partagé mondialement.

« Les opérations multilatérales de paix, en particulier les opérations de paix des Nations unies (ONU), vont donc continuer d'être parmi les premiers outils internationaux que nous allons utiliser pour faire face aux crises liées au conflit. Ces opérations comprennent un vaste éventail d'interventions de prévention de conflit, de maintien de la paix et de consolidation de la paix, autorisées par le Conseil de sécurité de l'ONU. L'étendue et la portée des activités qui sont menées à l'heure actuelle dépassent de beaucoup ce qu'elles étaient lorsque le dernier document formel d'orientation a été émis par le président (la Directive décisionnelle présidentielle numéro 25 du 3 mai 1994). Le présent mémorandum tient compte de l'évolution qu'ont connue les opérations de paix de l'ONU ces vingt dernières années. La Directive numéro 25 est toujours valide sauf là où elle pourrait être contredite par ce mémorandum. [...] »

« Dans certains cas, ces opérations sont déployées dans des pays comme Haïti et le Liberia où, s'il n'y avait pas eu d'opération de maintien de la paix de l'ONU, les liens historiques et autres auraient pu mener à un déploiement à plus long terme de troupes des États-Unis, ce qui aurait entraîné des risques et des coûts plus grands pour le pays. Les États-Unis tirent d'autres bénéfices indirects de notre appui aux opérations de paix de l'ONU, notamment la collaboration accrue de militaires à militaires et les liens diplomatiques et autres avec les pays auxquels nous fournissons de la formation. Le personnel militaire, policier et civil des États-Unis qui est déployé dans ces missions y gagne une expérience unique sur le terrain en travaillant côte-à-côte avec le personnel de plusieurs autres pays. Les forces militaires participant aux opérations de paix de l'ONU peuvent aussi remplacer les forces militaires nationales ou d'une coalition une fois que la région a passé d'une crise immédiate à un environnement plus permissif.

« Les États-Unis ont des raisons pressantes d'appuyer une conduite effective des opérations multilatérales de paix de l'ONU ou d'autres forces mais nous devons faire preuve de jugement en ce qui concerne leur déploiement parce qu'elles ne sont pas la réponse appropriée dans tous les cas. [...]

« En tant que tel, les opérations de paix ne peuvent pas se substituer aux solutions diplomatiques pour mettre fin à une guerre, ni aux interventions militaires plus musclées qui doivent être menées dans des environnements non permissifs par des États individuels ou des coalitions qui ont la volonté et la capacité de le faire. [...]

« Les États-Unis sont bien placés pour assumer un rôle dirigeant en tant que moteur des réformes et du façonnement de l'avenir des opérations de paix de l'ONU, en travaillant étroitement avec l'ONU et des partenaires dans chaque région. En tant que membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU, nous jouons un rôle clé lorsqu'il est question d'élaborer et d'autoriser le mandat de chaque opération. En tant que premier contributeur financier au maintien de la paix par l'ONU, nous examinons le budget de chaque mission, de même que les règles et les règlements et les politiques qui gouvernent l'allocation et le contrôle des ressources. En tant que premier pourvoyeur de formation et d'équipement pour les contingents militaires et de police, nous avons un rôle à jouer dans la promotion des plus hauts standards de conduite et de discipline. En dernière analyse, les États-Unis ont un intérêt important et sont en position d'influence dans les opérations multilatérales de paix et les systèmes qui les supportent.

« Conséquemment, conformément à la Stratégie de sécurité nationale de 2015, à l'Examen quadriennal de 2015 de la diplomatie et du développement, à l'Examen quadriennal de 2014 de la défense et à la Stratégie militaire nationale de 2015, ce sera la politique des États-Unis de renforcer et de moderniser les opérations de paix des Nations unies. Nous le ferons au moyen de trois principaux axes d'efforts :

A. La construction de la capacité de partenariat pour appuyer les opérations de paix de l'ONU ;

B. La mise à contribution de l'appui diplomatique, des capacités opérationnelles et du personnel des États-Unis et

C. La direction et l'appui fournis aux efforts de réforme systémique à l'ONU.

« Tous les départements et les agences exécutifs vont faire en sorte que la priorité présidentielle que les États-Unis attachent à des opérations multilatérales de paix effectives, et les grands axes d'efforts qui appuient cet objectif, sont reflétés de façon adéquate dans les documents d'orientation en matière de stratégie, de politique et de planification nationale. »

Voici ce qui sert de préface à la liste des réformes que selon Obama les États-Unis vont promouvoir : « Compte tenu des implications pour les intérêts de sécurité nationale des États-Unis et les engagements en terme de ressources, les États-Unis doivent continuer à être le moteur de la réforme des opérations de paix de l'ONU et des opérations régionales. »

Commentaire sur l'approche des États-Unis en matière de maintien de la paix

Dans son intervention à un forum sur la réforme des opérations de maintien de la paix de l'ONU tenu à Washington en mars 2015, le secrétaire d'État adjoint Antony J. Blinken a donné un exemple de ce qui constitue à ses yeux une opération de paix moderne effective : « Le mois dernier , le 10 février, la MINUSCA et les forces françaises [i.e. les forces de l'ancien dirigeant colonial du pays] ont livré bataille aux rebelles de la République centrafricaine sans subir de pertes ou de blessures parmi les troupes ou les civils. Peu après l'opération, le dirigeant de la rébellion a ordonné à ses troupes de quitter les édifices du gouvernement et a ouvert la porte à la paix en permettant des consultations à la base. »

Paul D. Williams, une personnalité académique associée à l'Institut international pour la paix, basé aux États-Unis, a écrit ce qui suit dans Foreign Affairs au sujet du maintien de la paix par l'ONU et de la nouvelle politique des États-Unis : « Depuis une décennie, l'ordre du jour de maintien de la paix de l'ONU et du Conseil de sécurité de l'ONU a été centré principalement sur l'Afrique subsaharienne. Cela est dû en partie aux multiples crises qui n'ont cessé d'affecter ce continent. Mais c'est dû aussi au fait que les décisions de déployer les opérations de paix de l'ONU en Afrique ont été moins controversées en général que celles d'envoyer des troupes dans d'autres régions, notamment au Moyen-Orient. Malheureusement pour les Nations unies, la plupart des pays membres considèrent cette région comme leur plus faible priorité géostratégique et ceci a rendu très difficile la mobilisation pour les opérations de maintien de la paix qui y ont été déployées. Toutefois, si l'on considère l'horizon stratégique, on voit apparaître des scénarios plausibles dans lesquels les opérations de maintien de la paix de l'ONU pourraient se déplacer vers le grand Moyen-Orient, en Libye par exemple, ou en Syrie, au Yémen, ou en Europe de l'Est, en Ukraine par exemple. Ces conflits sont également plus importants stratégiquement pour les puissances occidentales et la création d'une force robuste y serait considérée comme étant plus importante pour elles que pour les pays africains. [...]

« L'administration Obama a bien évalué la situation quand elle a conclu que le renforcement du système de maintien de la paix de l'ONU va dépendre de la possibilité de convaincre les anciens membres de la Force internationale d'assistance et de sécurité (FIAS) en Afghanistan de contribuer de façon significative aux opérations de paix de l'ONU. Certains pays membres de la FIAS, comme l'Australie, la Géorgie, l'Allemagne, la Corée du Sud, la Roumanie et la Turquie, n'ont pas engagé des troupes et de ressources en quantité dans le passé dans les opérations de maintien de la paix de l'ONU. D'autres, dont le Canada, la Finlande, la France, l'Irlande, les Pays-Bas, la Pologne et le Royaume-Uni, ont une vaste expérience des lignes de front. D'une façon ou d'une autre, avec la fin de la campagne en Afghanistan, plusieurs membres de la FIAS vont se retrouver avec des troupes qui sont libres pour d'autres missions, incluant peut-être des missions des Nations unies. »

(US State Department, Reuters, The Guardian, Ottawa Citizen, UN News Centre, Foreign Affairs)

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Au calendrier d'activités

Rassemblement à Vancouver à la défense de la révolution bolivarienne à l'occasion des élections législatives du 6 décembre au Venezuela


Dimanche 6 décembre à 13 h
Devant le consulat des États-Unis, 1075, rue W. Pender

Dimanche le 6 décembre ont lieu les élections à l'Assemblée nationale du Venezuela. À cette occasion, des rassemblements en appui au peuple du Venezuela sont organisés.

- Ne touchez pas au Venezuela !

- Respectez la souveraineté du Venezuela !

- Levez toutes les sanctions contre le Venezuela ; annulez l'Ordonnance exécutive du 9 mars du président Obama contre le Venezuela

- Mettons fin au financement de l'opposition de droite par les États-Unis, à la déstabilisation et aux tentatives de coup

- Mettez fin à la campagne de calomnies des médias

Rassemblements aux États-Unis

Los Angeles : Samedi 5 décembre à 13 heures devant l'édifice du CNN au 6430 W. Sunset Blvd. Pour accéder a la page Facebook de l'événement, cliquer ici.

New York : Dimanche 6 décembre à 13 heures au consulat du Venezuela, 7 East 51st St. Pour télécharger le tract, cliquer ici.

San Francisco : Dimanche 6 décembre à 13 heures, coin 24th et Mission. Pour télécharger le tract, cliquer ici.

Les informations sur les autres actions seront disponibles. Vous pouvez faire parvenir les informations sur votre événement à info@cuba-venezuela.org qui seront affichées sur le site Web du Comité de solidarité États-Unis-Cuba-Venezuela : www.cuba-venezuela.org.

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