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Le Comité a également remis en question les mesures d'expulsion du Canada contre un citoyen somalien, qui a fait face à la persécution à son retour, et un Jamaïcain qui a été exposé à la brutalité policière après son expulsion. « En dépit des recommandations à l'effet contraire, l'information a été autorisée à être partagée avec un pays étranger en matière de sécurité, même si cela conduisait à la torture », a déclaré le Comité. La délégation canadienne n'a pas répondu. Le gouvernement a également été sévèrement critiqué pour ne pas fournir des soins de santé aux réfugiés. En réponse, le gouvernement a dit qu'il croyait que cette politique et sa nouvelle Loi sur la citoyenneté sont en conformité avec sa propre Charte canadienne des droits et libertés et que cela devrait satisfaire le Comité. Les intervenants en droits humains de la société civile critiquent le Canada
Shelagh Day de l'Alliance canadienne féministe pour l'action internationale, en s'adressant au comité, a ciblé spécifiquement la réponse du gouvernement, que certains qualifient de raciste, du grand nombre de femmes autochtones disparues et assassinées et d'autres abus ayant trait aux Premières Nations. Day a dit « Les commentaires du Canada concernant les femmes autochtones disparues et assassinées et la relation du Canada avec les peuples autochtones sonnent creux. Le Canada n'a pas mené un dialogue franc avec le Comité des droits de l'homme de l'ONU à propos de son bilan en matière de droits humains, mais a voulu plutôt se faire valoir ». D'autres qui se sont adressés au comité ont souligné que le gouvernement fédéral a à plusieurs reprises rejeté les appels pour une enquête fédérale sur la violence faite aux femmes autochtones en déclarant tout simplement d'une manière détachée qu'il appuie les efforts provinciaux. La Commission canadienne des droits de l'homme a déclaré au comité que la situation des peuples autochtones du Canada est aujourd'hui l'une des questions de droits civils les plus urgentes au pays. Elle a déclaré que les peuples autochtones « continuent d'être nettement défavorisés sur les plans de l'éducation, de l'emploi et de l'accès à certains besoins fondamentaux, comme l'eau, la nourriture et le logement. Les femmes autochtones, en particulier, portent un fardeau de violence démesuré. » L'organisation oecuménique canadienne en faveur de la justice sociale Kairos a demandé au comité de « recommander des changements dans les politiques et les pratiques [gouvernementales] qui obligeraient le Canada à prendre au sérieux ses responsabilités envers les peuples autochtones. » D'autres intervenants ont abordé la
récente adoption du projet de loi C-51, la Loi
antiterroriste de 2015. Cette loi va entraîner de vastes
violations des droits humains, ont-ils dit au comité. Amnistie
Internationale a appelé le comité à recommander
que
la Loi antiterroriste de 2015 soit abrogée. Amnistie
Internationale a noté
que le gouvernement n'a toujours pas répondu à la
recommandation de 2005 du comité pour indemniser les trois
citoyens canadiens - Abdullah Almalki, Ahmad Abou-Elmaati et Muayyed
Nureddin - « qui ont subi la torture dans les prisons
à l'étranger avec la participation de responsables
canadiens dans leur arrestation en Syrie et dans le
cas également de El-Maati en Égypte ». En
outre, elle
a demandé au comité de demander un recours semblable pour
Omar Khadr, après que la Cour suprême du Canada eut
constaté que les responsables canadiens ont violé ses
droits alors qu'il était à la prison militaire
américaine de Guantanamo Bay. Sukanya Pillay, directeur exécutif de l'Association canadienne des libertés civiles a déclaré aux médias avant le début de la session du Comité : « C'est un processus important pour le Canada de démontrer ou d'expliquer sur la scène mondiale, et devant un organisme composé d'experts, son bilan en matière des droits humains, conformément au Pacte international relatif aux droits civils et politiques. Nous sommes là pour nous assurer que l'organisme qui va poser des questions au Canada, le Comité des droits de l'homme, connaisse nos nombreuses préoccupations face aux libertés civiles au Canada, notamment le projet de loi C-51, les droits à l'égalité, les personnes autochtones, la police et les armes à impulsion, ainsi que le traitement des réfugiés. » Pillay a dit au comité : « Chaque fois que les droits humains sont violés, cela menace la paix et la sécurité. Au cours des dernières années, les questions comme la justice fondamentale, la primauté du droit, l'égalité, toutes ces choses sont menacées au Canada. » Pamela D. Palmater, une avocate mi'kmaq et directrice du Centre pour la gouvernance autochtone de l'Université Ryerson a prononcé un discours percutant, détaillant largement les atteintes aux droits humains organisées par l'État au Canada. La présentation de Mme Palmater et les six recommandations qu'elle a encouragé le Comité à examiner sont reproduites ci-dessous. Le 8 juillet, le Comité des droits de l'homme de l'ONU a terminé l'examen du sixième rapport périodique du Canada et a prévu une conférence de presse pour le 23 juillet à 13 h 30 au Palais des Nations à Genève. Après cela, le Comité publiera ses observations finales. LML fera rapport sur les conclusions de la commission lorsqu'elles seront publiées.
Le Canada doit réparer ses relations avec
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Monument de la Victoire à Da Nang qui rend hommage à la lutte historique du peuple vietnamien |
Contrairement à l'obsession anticommuniste anachronique de guerre froide qui anime le gouvernement Harper, les réalisations du Vietnam en matière des droits de la personne sont reconnues à l'échelle internationale.
En novembre 2013, le Vietnam a été élu au Conseil des droits de l'homme de l'ONU (CDH) pour un mandat de deux ans. Le résultat du vote a été de 184 pays sur un total de 193, un des résultats les plus élevés pour un pays élu au conseil de 47 membres.
Du 27 janvier au 7 février 2014, le rapport en matière de droits humains du Vietnam a été présenté et approuvé à la 18e session du groupe de travail de l'examen périodique universel du Conseil des droits de la personne de l'ONU (1). Le rapport a souligné certaines des récentes réalisations les plus importantes :
« La session a constaté les réalisations du Vietnam ces dernières années, en particulier le progrès socio-économique, la réduction de la pauvreté, le haut taux de participation scolaire tant au niveau primaire que secondaire, les plans d'action nationaux pour les enfants en 2012-2020 ainsi que les mesures de facilitation touchant aux groupes vulnérables tels les minorités ethniques, les femmes et les enfants. Les participants ont aussi salué le fait que le Vietnam avait adhéré à la Convention contre la torture ainsi qu'à la Convention sur les droits des personnes handicapées. »
En accusant ainsi la République socialiste du Vietnam, le gouvernement Harper expose sur la place publique nationale et internationale son refus de tout recours à la diplomatie et au dialogue pour résoudre les problèmes. Plutôt que de suivre la voie de la diplomatie et du dialogue, il a recours à l'extrémisme et il répand la haine et le bellicisme partout dans le monde. La version des droits humains préconisée par le gouvernement Harper et le sous-comité sur les droits de la personne internationaux porte atteinte au peuple vietnamien et ne mérite que le mépris de tous les Canadiens.
Il est impossible de discuter des droits humains au Vietnam sans reconnaître la lutte héroïque menée par le peuple vietnamien au prix de grands sacrifices pour son indépendance et son droit d'être, libre de toute domination étrangère.
Au cours d'une période de trente ans, soit de 1945 à 1975, le peuple vietnamien, sous la direction du Parti communiste du Vietnam et de son grand dirigeant, Ho Chi Minh, a vaincu pas moins de trois puissances impérialistes qui ont occupé le Vietnam.
En 1945, c'est d'abord l'armée impériale japonaise qui a connu la défaite, puis le peuple vietnamien a poursuivi sa lutte contre la domination étrangère, lutte qui a ensuite mené à la défaite des colonialistes français à Dien Bien Phu en 1954.
Enfin, c'est la victoire totale contre l'impérialisme américain le 30 avril 1975 qui a permis au peuple vietnamien de prendre son propre destin en main. Ont suivi en 1976 la réunification du Vietnam et la création de la République socialiste du Vietnam et la mise en place par le peuple vietnamien de son propre projet d'édification nationale fondé sur son droit de déterminer son propre système social et ses propres politiques.
L'histoire de résistance héroïque du peuple vietnamien à l'agression et sa lutte pour la liberté et les droits humains fondamentaux sont reconnues partout dans le monde et c'est cette tradition qui garantit que ces mêmes droits sont défendus et enchâssés dans la constitution du Vietnam.
Le fait d'entreprendre la tâche de réunifier et de reconstruire son pays a permis au peuple vietnamien et à son gouvernement de faire d'importants progrès dans la réalisation d'une économie stable et prospère. La constitution de la République socialiste du Vietnam a été élaborée en vertu de la nécessité d'édifier et de défendre le pays et d'enchâsser les droits et les responsabilités du peuple et des organisations de l'État de sorte à réaliser « l'objectif d'un peuple prospère et d'un pays puissant, d'une société équitable, démocratique, moderne ».
L'article 3 de la constitution affirme : « L'État garantit et ne cesse de faire valoir le droit de maître du peuple dans tous les domaines ; réalise l'objectif d'un peuple prospère et d'un pays puissant, d'une société équitable, démocratique, moderne ; fait en sorte que chacun ait une vie aisée, libre, heureuse et bénéficie des conditions pour se développer pleinement. »
Cela montre que l'essence des points de vue extrémistes poussés par les conservateurs de Stephen Harper est l'anticommunisme virulent et la méthode est la falsification pour imposer leur interprétation perverse de l'histoire à la société canadienne. Au nom de « la défense les droits humains », le gouvernement Harper continue de fabriquer toutes sortes d'accusations contre le Vietnam dans le but de s'ingérer dans les affaires intérieures du pays, notamment le droit du peuple de poursuivre son projet d'édification nationale et de défendre le système social de son choix. C'est une insulte à l'histoire du peuple vietnamien et, aux yeux des Canadiens, c'est inacceptable.
L'examen périodique universel a commencé en 2006. Il est un mécanisme de coopération qui cherche à évaluer le statut de chaque pays membre de l'ONU face à ses obligations et à ses engagements envers les droits de la personne. L'étude se fie aux informations soumises par le pays lui-même, ses institutions nationales des droits de la personne, les organisations de la société civile et d'autres instances des droits de la personne de l'ONU.
Nous publions ci-dessous un extrait de la préface
d'un rapport publié le 26 juin 2015 par le Bureau d'information
du Conseil d'État de la République populaire de Chine
portant le titre : « Bilan des États-Unis en
matière de droits humains 2014 ». Pour voir le rapport
au complet (en anglais), cliquez
ici.
Le 25 juin, le département d'État des États-Unis a publié le rapport de son pays traitant des pratiques courantes en droits humains. Il a, comme c'est son habitude, émis des commentaires sur la situation des droits humains dans plusieurs pays sans pour autant éprouver de remords ou tenter d'améliorer son propre bilan désastreux en matière des droits humains. Les faits sont nombreux et ils sont clairs : en 2014, les États-Unis, défenseur autoproclamé des droits humains, n'ont pu rapporter aucune amélioration de leurs problèmes actuels touchant aux droits humains. Au contraire, ils en ont annoncé de nouveaux. Et si leur propre situation en matière de droits humains est tout à fait désastreuse, cela n'a pas empêché les États-Unis de violer, de façon ouverte, les droits humains dans d'autres pays et de se faire attribuer de nombreux « cartons rouges » sur le terrain international des droits humains.
Les États-Unis ont connu un accroissement du fléau de l'omniprésence d'armes à feu et de crimes violents qui ont menacé les droits civils de leurs citoyens. Les statistiques révèlent que les armes à feu aux États-Unis sont responsables de 69 % des meurtres, de 40 % des vols et de 21,6 % des voies de fait graves. Le recours excessif à la force par des agents de police a résulté en de nombreux décès et a suscité l'indignation du public. À Ferguson, une petite ville du Missouri, un jeune homme afro-américain sans arme, Michael Brown, a été tué par balle par un policier blanc du nom de Darren Wilson. Lorsque le grand juré a décidé de ne pas porter d'accusations contre le policier, des manifestations de masse ont éclaté dans plus de 170 villes partout au pays. (cn.nytimes.com, le 25 novembre 2014)
Les États-Unis ont eu recours à la cruauté de la torture sans discernement, en particulier par ses agents de la Central Intelligence Agency (CIA). Afin d'obtenir des renseignements de personnes soupçonnées de terrorisme et d'extrémisme, la CIA a eu recours à des méthodes brutales telles la privation de sommeil, les simulacres de noyade et l'isolement cellulaire à long terme. Ils ont assommé les prisonniers contre les murs de cellule, ont eu recours au fouet, aux menaces de mort et même à la « réhydratation rectale » ou alimentation rectale. Les institutions de l'ONU qui défendent les conventions en matière de droits humains telles le Comité des Droits humains et le Comité contre la torture de l'ONU ont fait part de leurs inquiétudes vis-à-vis ce qui ce passe aux États-Unis, telles les conditions de détention déplorables réservées aux détenus condamnés à mort, les agressions aux méthodes brutales, la détention secrète, la détention arbitraire et indéfinie et l'écoute électronique illégale qui porte atteinte à la vie privée des citoyens. Ces institutions ont appelé les États-Unis à mettre en oeuvre des enquêtes efficaces et équitables qui élucideraient tous ces comportements d'une brutalité inouïe et tous ces actes de force abusive de la part des forces policières.(www.un.orn)
Les États-Unis sont un pays où de sérieux problèmes de discrimination raciale et de discrimination institutionnalisée contre les minorités ethniques se poursuivent sans arrêt. On y trouve un niveau inquiétant de discrimination raciale au sein des services de police et du système judiciaire. Les groupes minoritaires et les peuples autochtones sont traités de façon non équitable en ce qui a trait à l'environnement, aux élections, aux soins de santé, au logement, à l'éducation et à d'autres domaines. En août 2014, le Comité de l'ONU sur l'élimination de la discrimination raciale a vivement critiqué les États-Unis pour leur violation des droits des minorités ethniques, des peuples autochtones, des immigrants et d'autres groupes minoritaires. C'est ce qui est ressorti de son examen du rapport périodique des États-Unis sur leur mise en oeuvre de la convention touchant à cette question. Le Comité a critiqué le fait que les membres de minorités raciales et ethniques continuent d'être arrêtés de façon disproportionnée. Ils sont aussi incarcérés plus que les autres et subissent des peines plus lourdes. (tbinternet.ohchr.org)
L'argent est un facteur décisif en politique aux États-Unis et les droits politiques des citoyens étasuniens ne sont pas adéquatement protégés. En dépit de dépenses électorales historiques, le taux de participation des électeurs aux élections générales à mi-parcours de 2014 a été le plus faible depuis la Deuxième Guerre mondiale. L' « argent sale » a coulé à flot dans les élections et les droits électoraux des minorités raciales et d'autres groupes ont été volontairement supprimés. Une poignée de groupes d'intérêt, détenteurs du pouvoir, ont réussi à influencer les prises de décisions du gouvernement. Un intellectuel connu a fait valoir de façon non équivoque que le système démocratique des États-Unis est aux prises avec une crise de représentation. « Les citoyens ordinaires ressentent vivement que leur gouvernement supposément démocratique a cessé de refléter leurs intérêts et qu'il est contrôlé par de nombreuses élites qui agissent dans l'ombre. » (Foreign Affairs, septembre/octobre 2014)
Bien que les États-Unis soient le pays le plus développé au monde, il demeure difficile de garantir les droits économiques et sociaux de leurs citoyens. Au cours du processus de reprise économique, le fossé de l'inégalité du revenu a continué de se creuser, les conditions de vie essentielles des personnes sans abri se sont détériorées, le système des soins de santé a connu de nombreux échecs et les droits en éducation du citoyen moyen ont été bafoués. En octobre 2014, les rapporteurs spéciaux des Nations unies ont critiqué les interruptions sans précédent de l'approvisionnement d'eau à Détroit, affectant de façon disproportionnée encore une fois les plus vulnérables et les plus démunis, violant leur droit d'avoir accès à l'eau potable et d'autres droits humains internationaux.
Il y a eu de sérieuses lacunes dans la protection des droits des femmes et des enfants étasuniens. Les femmes sont victimes de discrimination dans les endroits de travail, et la violence conjugale se poursuit plus que jamais. Chaque année, en moyenne, 2,1 millions de femmes aux États-Unis sont agressées par des hommes. Chaque jour, trois femmes sont tuées par leur partenaire, et quatre femmes meurent suite à une agression. Dans l'armée américaine, le nombre de femmes soldats victimes de harcèlement a augmenté, et d'autres ont connu des problèmes après avoir signalé une agression. Des milliers d'enfants étasuniens sont sans abri. Chaque jour, trois enfants meurent parce que maltraités. Aussi à l'école il y a eu des instances de violence et d'agressions sexuelles et même des fusillades par endroits.
L'Agence nationale de sécurité et d'autres agences de renseignement des États-Unis surveillent depuis longtemps les dirigeants mondiaux ainsi que leurs citoyens. Les États-Unis n'ont pas adhéré à la Convention sur l'élimination de toutes formes de discrimination contre les femmes ni à la Convention sur les droits des enfants. Le gouvernement des États-Unis adopte souvent une attitude évasive ou de non coopération face aux critiques qui leur sont faites par le Conseil des droits humains de l'ONU, le Haut-Commissariat aux droits de l'homme de l'ONU, les groupes de travail du conseil et les rapporteurs spéciaux. (...).
70e anniversaire de la Charte des Nations unies
La Charte des Nations unies est le traité fondateur de l'Organisation des Nations unies. Cette charte a été signée à la fin de la Conférence de San Francisco par les représentants des 50 États fondateurs le 26 juin 1945, six semaines après la capitulation de l'Allemagne nazie à la fin de la Deuxième Guerre mondiale. La Charte est entrée en vigueur le 24 octobre 1945, date officielle de la création de l'ONU, après sa ratification par les cinq membres permanents du Conseil de sécurité, la République de Chine (remplacée par la République populaire de Chine le 25 octobre 1971), les États-Unis, la France, le Royaume-Uni et l'Union des républiques socialistes soviétiques, et une majorité des autres signataires. Tous les membres de l'ONU ont le devoir de respecter les 111 articles de la Charte des Nations unies. Par ailleurs, l'Article 103 de la Charte stipule que ses obligations ont prévalence sur les obligations de tout autre accord.
Le Préambule de la Charte énonce quatre principaux objectifs généraux par lesquels les membres de l'ONU s'engagent :
- à préserver les générations futures du fléau de la guerre qui deux fois en l'espace d'une vie humaine a infligé à l'humanité d'indicibles souffrances,
- à proclamer à nouveau notre foi dans les droits fondamentaux de l'homme, dans la dignité et la valeur de la personne humaine, dans l'égalité de droits des hommes et des femmes, ainsi que des nations, grandes et petites,
- à créer les conditions nécessaires au maintien de la justice et du respect des obligations nées des traités et autres sources du droit international,
- à favoriser le progrès social et instaurer de meilleures conditions de vie dans une liberté plus grande.[1]
L'Article 1 de la Charte indique clairement que les quatre grands objectifs des Nations unies sont les suivants :
- Maintenir la paix et la sécurité internationales et à cette fin : prendre des mesures collectives efficaces en vue de prévenir et d'écarter les menaces à la paix et de réprimer tout acte d'agression ou autre rupture de la paix, et réaliser, par des moyens pacifiques, conformément aux principes de la justice et du droit international, l'ajustement ou le règlement de différends ou de situations, de caractère international, susceptibles de mener à une rupture de la paix ;
- Développer entre les nations des relations amicales fondées sur le respect du principe de l'égalité de droits des peuples et de leur droit à disposer d'eux-mêmes, et prendre toutes autres mesures propres à consolider la paix du monde ;
- Réaliser la coopération internationale en résolvant les problèmes internationaux d'ordre économique, social, intellectuel ou humanitaire, en développant et en encourageant le respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales pour tous, sans distinctions de race, de sexe, de langue ou de religion ;
- Être un centre où s'harmonisent les efforts des nations vers ces fins communes.
Enfin, les quatre premiers principes des Nations unies sont énoncés clairement au début de l'Article 2 :
- L'Organisation est fondée sur le principe de l'égalité souveraine de tous ses Membres.
- Les Membres de l'Organisation, afin d'assurer à tous la jouissance des droits et avantages résultant de leur qualité de Membre, doivent remplir de bonne foi les obligations qu'ils ont assumées aux termes de la présente Charte.
- Les Membres de l'Organisation règlent leurs différends internationaux par des moyens pacifiques, de telle manière que la paix et la sécurité internationales ainsi que la justice ne soient pas mises en danger.
- Les Membres de l'Organisation s'abstiennent, dans leurs relations internationales, de recourir à la menace ou à l'emploi de la force, soit contre l'intégrité territoriale ou l'indépendance politique de tout État, soit de toute autre manière incompatible avec les buts des Nations unies.
Tout en déclarant en paroles leur fidélité aux articles de la Charte des Nations unies, les impérialistes américains et leurs alliés saisissent chaque occasion pour défier la Charte en pratique. Ils violent de manière systématique la souveraineté nationale, humilient continuellement ou commettent des agressions ouvertes contre d'autres pays et refusent de rendre des comptes pour leurs actes condamnables qui menacent l'humanité tout entière. Cette situation met en lumière la nécessité de réformer et de renouveler l'ONU. À l'occasion du 70e anniversaire de la signature de la Charte des Nations unies, il est important de souligner à nouveau le besoin pressant que l'ONU et ses instances enchâssent et défendent l'égalité et la souveraineté de toutes les nations et que toutes les nations, grandes ou petites, défendent les normes régissant les relations internationales et le droit international afin que la paix mondiale soit garantie. Cela ne se fait pas avec de vaines paroles, mais avec des actes concrets.
Un des besoins principaux est la réforme du Conseil de sécurité de l'ONU. Deux principes fondamentaux en matière de relations internationales sont que tous les pays doivent être traités sur un strict pied d'égalité et que le droit à la souveraineté de toutes les nations doit être défendu. Ces principes durement acquis ont été payés par le sang versé de millions de personnes lors de la Deuxième Guerre mondiale et sont diamétralement opposés au diktat impérialiste de la « raison du plus fort ». La défense de ces principes incombe à tous les pays afin qu'une guerre mondiale ne se produise jamais plus. La Charte des Nations unies proclame ces principes, mais ils sont démentis dans la pratique à cause de la composition anachronique du Conseil de sécurité qui est chargé de la question cruciale du maintien de la paix.
En vertu du chapitre VII de la Charte, le Conseil de sécurité peut prendre des mesures coercitives « pour maintenir ou rétablir la paix et la sécurité internationales » allant de sanctions économiques et des mesures n'impliquant pas l'emploi de la force armée à l'emploi de la force armée dans le cadre d'actions militaires internationales.
Cinq grandes puissances siègent en tant que membres permanents du Conseil de sécurité - la Grande-Bretagne, la Chine, la France, la Russie et les États-Unis. Non seulement cela ne représente en rien la majorité des 198 pays membres de l'ONU aujourd'hui mais ces grandes puissances ont un droit de veto sur toute question soumise au Conseil de sécurité. Bien que le « droit de veto » ne soit pas mentionné explicitement dans la Charte, l'article 27 stipule que les décisions de fond exigent un vote affirmatif « dans lequel sont comprises les voix de tous les membres permanents ». Les membres permanents, bien sûr, votent selon leurs propres intérêts nationaux, et non pas selon les intérêts des peuples du monde qui sont bien entendu sacrifiés. Depuis 1972, les États-Unis ont utilisé leur droit de veto plus que tout autre membre permanent. Le Conseil de sécurité usurpe le processus décisionnel, ce qui fait que les décisions de l'Assemblée générale sont inefficaces. Le renouveau des arrangements du Conseil de sécurité s'impose pour faire de l'ONU une organisation démocratique et efficace de maintien de la paix mondiale et faire cesser son utilisation comme un instrument de justification de l'intimidation et de l'agression des États-Unis et de leurs alliés de l'OTAN, qui sèment le chaos dans le monde aujourd'hui.
La dictature Harper continue de traiter la Charte des Nations unies avec la plus grande arrogance. Harper a pris la parole à l'ONU en 2010, la deuxième fois depuis 2006, puis a montré son mépris en refusant de le faire jusqu'en 2014. Dans son discours de 2014, Harper a débité des platitudes et a uniquement parlé des engagements financiers du Canada en santé infantile et maternelle afin de détourner l'attention des autres crises et conflits mondiaux importants. Cela montre une fois de plus que le Canada ne contribue en rien aux grandes questions de la guerre et de la paix ni à l'urgent besoin de réformer l'ONU, en particulier son Conseil de sécurité. En fait, à bien des égards, le Canada a adopté un rôle de champion de la guerre et de l'agression comme moyen de traiter des conflits entre pays, tout cela au nom de valeurs canadiennes et d'une approche de la politique étrangère qui ne se fonde sur aucun principe. Il y a beaucoup d'exemples de cela, notamment le soutien à l'agression continue de l'Afghanistan, un soutien inconditionnel aux crimes de guerre israéliens contre le peuple palestinien, la participation du Canada aux bombardements de la Libye et de la Syrie, la diabolisation de l'Iran, et maintenant la formation des troupes nazies en Ukraine. Le 21 novembre 2014, la dictature de Harper s'est ralliée aux États-Unis et à l'Ukraine et a voté pour la troisième année consécutive contre la résolution contre le nazisme de l'ONU.
Au Canada, à maintes reprises, la dictature Harper a montré qu'elle ne croit pas que les décisions et les principes des Nations unies s'appliquent à ses politiques. Ainsi, Harper a ignoré les recommandations du Conseil des droits de l'homme des Nations unies sur la tenue d'une enquête nationale sur les femmes autochtones disparues ou assassinées et également les graves inquiétudes du Comité contre la torture de l'ONU concernant la complicité du Canada à l'usage de la torture à l'échelle internationale. En octobre 2014, le Canada a été le seul pays membre des Nations unies à inscrire des objections contre un document historique de l'ONU réaffirmant la protection des droits des peuples autochtones. Du 6 au 8 juillet, l'ONU a examiné la situation des droits de la personne au Canada pour la première fois depuis 2006, notamment en ce qui concerne le retrait du financement des organismes de bienfaisance, une décision hautement politique, et l'adoption de la Loi antiterroriste de 2015 (projet de loi C-51), une loi qui élargit les pouvoirs de la GRC et du SCRS, qui légalise les opérations occultes contre les Canadiens et criminalise davantage la dissidence.
Que ce soit aux Nations unies ou au sein d'autres instances internationales et nationales, la dictature Harper se sert de son usurpation du pouvoir d'État pour exprimer les inepties les plus arriérées et les plus pro-impérialistes, comme si celles-ci représentaient le sentiment des Canadiens. Rien ne pourrait être plus loin de la vérité. Les valeurs auxquelles adhère le gouvernement Harper pour justifier l'agression et l'ingérence dans les affaires intérieures d'autres pays ne sont pas celles des Canadiens et sont contraires à la Charte de l'ONU. Les Canadiens veulent que leur pays soit une force véritablement en faveur de la paix dans le monde et non un appendice servile de l'impérialisme américain. Les actions du gouvernement Harper et les diversions du discours de 2014 à l'ONU du premier ministre montrent que les Canadiens doivent lutter pour un gouvernement antiguerre qui s'oppose au bellicisme sur le plan international et qui contribue à la résolution des problèmes sur une base pacifique, un gouvernement antiguerre qui défend la Charte des Nations unies pas seulement par des mots, mais par des actes concrets.
1. Pour le texte intégral de la Charte des
Nations unies, cliquez ici.
Justice et paix en Asie de l'Est
Le 25 juin 1950, à 4 heures, heure locale, les troupes sud-coréennes, sous la direction des États-Unis, ont lancé une attaque au nord franchissant le 38e parallèle qui divise la péninsule coréenne. Cette attaque a déclenché la guerre de Corée. Plus de 4 millions de Coréens, la plupart des civils, ont été tués dans cette guerre, qui a provoqué aussi des destructions considérables de l'infrastructure et des terres agricoles dans toute la péninsule. Les impérialistes américains ont déclenché cette guerre injuste dans le cadre de leur stratégie de la guerre froide pour couvrir leurs propres crimes au nom de l'« endiguement » du communisme. Elle avait également comme but de briser dans le Sud la résistance populaire à l'occupation militaire des États-Unis et au gouvernement fantoche de Syngman Rhee et les revendications pour la réunification de la Corée.
Pour déclencher la guerre de Corée, les États-Unis ont manipulé le Conseil de sécurité des Nations unies avec des « preuves » fabriquées que si c'était le Nord qui avait commencé la guerre. Ces manoeuvres visaient à couvrir que les États-Unis avaient illégalement divisé la Corée entre le Nord et Sud, puis avaient mobilisé les Nations unies pour intervenir dans une guerre civile, ce qui constitue une ingérence étrangère dans les affaires intérieures d'un pays et est illégal en vertu de la Charte des Nations unies.
Ce modus operandi d'inventer des prétextes a été utilisé plusieurs fois depuis pour justifier des guerres et les occupations illégales, notamment celles d'Irak, d'Afghanistan, de Libye et de Syrie. Jusqu'à aujourd'hui, les forces des États-Unis et de l'ONU qui ont déclenché la guerre de Corée contre le peuple coréen n'ont pas présenté d'excuses ni offert de réparations au peuple coréen pour le plus grave des crimes de guerre : le crime contre la paix. Au contraire, la République populaire démocratique de Corée est toujours la cible des sanctions illégales, des menaces d'une frappe nucléaire préventive, de campagnes de désinformation sur les « atteintes aux droits de l'homme » et d'exercices militaires annuels des États-Unis et de l'ONU, dans le but de renverser le système socialiste et le gouvernement et d'imposer la dictature des États-Unis sur l'ensemble de la péninsule coréenne.
La « résolution » de 1950 du Conseil de sécurité de l'ONU sur la guerre de Corée était illégale, car elle n'était pas fondée sur une enquête permettant de faire éclater la vérité sur l'accusation portée devant le Conseil de sécurité de l'ONU par les États-Unis de l'agression du Nord. Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté cette « résolution » de faire la guerre au peuple coréen en violation de l'article 32 de la Charte de l'ONU, qui exige que les parties au conflit soient présents lorsque ces questions sont discutées, et du paragraphe 3 de l'article 27 qui stipule qu'une résolution du Conseil de sécurité n'est valide que si approuvée par un vote des membres du Conseil ainsi que par tous les membres permanents du Conseil. Aucune de ces conditions n'a été respectée. L'Union soviétique et la Chine étaient absentes. L'Union soviétique protestait contre le refus du Conseil de sécurité de donner à la République populaire de Chine un siège de membre des Nations unies.
Pendant la guerre de Corée, les États-Unis ont bombardé massivement la Corée, massacré des centaines de milliers de civils dans le Nord et le Sud, se sont livrés à une guerre bactériologique et chimique et ont bombardé les villes et les infrastructures au nord du 38e parallèle afin de forcer la RPDC à capituler. Des civils ont été enterrés vivants, démembrés, brûlés vifs et noyés. Beaucoup ont été contraints de creuser leur propre tombe avant d'être exécutés de la même manière que les nazis agissaient contre les civils, en particulier ceux qui résistaient. Tout ces crimes ont été documentés par la Commission de la Fédération démocratique internationale des femmes en Corée du 16 au 27 mai 1951. Dans son rapport « Nous accusons ! », la commission a condamné ces crimes qui étaient commis contre des civils sans défense et appelé l'ONU à exiger la fin de tous les combats, le retrait de toutes les troupes étrangères de Corée pour que les Coréens puissent déterminer leurs propres affaires.
Quand, enfin, après des négociations compliquées qui ont été constamment sabotées par les États-Unis, l'Accord d'armistice en Corée a été signé le 17 juillet 1953, les États-Unis ont refusé de le respecter, surtout son point principal qui était que les deux parties signent un traité de paix dès que possible. Depuis la guerre de Corée, les États-Unis ont refusé de signer un traité de paix, ce qui trahit leur véritables objectifs dans la péninsule coréenne. Les États-Unis et la Corée du sud, avec le Japon remilitarisé, continuent de tenir des exercices militaires dans le but de provoquer une autre guerre de Corée et de renverser la RPDC par la force, ce qui est une violation de l'accord d'armistice.
Il faut que les États-Unis signent un traité de paix avec la RPDC et mettent fin à la guerre de Corée. C'est une revendication du peuple coréen et de l'humanité tout entière. Comme tous les peuples, le peuple coréen a le droit de vivre en paix et de réunifier son pays divisé. Si le président Obama peut déclarer que plus de 50 ans de politique américaine envers Cuba ont été un échec total et que les États-Unis doivent suivre une nouvelle voie, pourquoi cela ne peut-il se faire pour les relations avec la RPDC ? Une telle déclaration serait accueillie favorablement par le peuple coréen et toutes les personnes éprises de justice et de paix.
Pour sa part, le gouvernement Harper poursuit une guerre diplomatique contre la RPDC et depuis son arrivée au pouvoir en 2006 a surpassé les libéraux en imposant de nombreuses sanctions économiques et politiques contre ce pays. Alors que les relations diplomatiques entre le Canada et la RPDC ont été établis en 2000, aucun effort n'a été fait par les gouvernements libéraux de Paul Martin et de Jean Chrétien et, depuis 2006, les conservateurs de Stephen Harper, pour les normaliser. Cette normalisation serait une véritable contribution à la paix dans la péninsule coréenne. Le gouvernement Harper courtise le gouvernement anticommuniste sud-coréen et se comporte de manière provocatrice et brutale envers le gouvernement de la RPDC.
Pour réparer et s'excuser de la participation du Canada à la guerre de Corée, les Canadiens doivent prendre des mesures pour s'assurer que n'éclate pas une nouvelle guerre. Une de ces mesures serait de chasser du pouvoir le gouvernement belliciste de guerre de Stephen Harper en 2015 et d'exiger que le prochain gouvernement normalise les relations avec la RPDC et oeuvre pour la paix dans la péninsule coréenne.
Le Japon a annexé et occupé la Corée en 1910, une occupation qui s'est poursuivie jusqu'à la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Le 1er décembre 1943, la Grande-Bretagne, la République de Chine et les États-Unis ont adopté la Déclaration du Caire à la suite de la Conférence du Caire convoquée pour élaborer la stratégie militaire pour vaincre le Japon et la reconstruction après la guerre de l'Asie de l'Est. Dans cette déclaration, ils affirmaient : « Conscientes de l'asservissement du peuple de Corée, les trois grandes puissances précitées sont déterminées à ce que, en temps voulu, la Corée devienne libre et indépendante ». Aucune de ces « trois grandes puissances » n'a demandé au peuple coréen son avis, même s'il avait été le fer de lance de la résistance à l'occupation militaire japonaise de sa patrie.
Le 15 août 1945, Jour de la libération nationale de la Corée, les États-Unis ont divisé unilatéralement la Corée le long du 38e parallèle afin que l'Union soviétique, qui avait déclaré la guerre au Japon le 8 août 1945 et participé à la libération de la Corée, reçoive la capitulation des Japonais dans le Nord, tandis que les États-Unis recevraient la capitulation des Japonais dans le Sud. Cependant, le peuple coréen, qui avait désarmé les Japonais, débordait de joie dans le Nord et le Sud et dès le 6 septembre proclamait la République populaire de Corée.[1].
Deux jours plus tard, l'armée américaine
débarque en Corée et déclare illégale la
République populaire de Corée et interdit les
comités populaires qui, dans le Nord, continuent de jouer un
rôle décisif dans l'édification d'une nouvelle
société avec le soutien de l'Union soviétique
jusqu'en 1948.
Peu après leur arrivée, les États-Unis créent le Gouvernement militaire de l'armée des États-Unis en Corée (USAMGIK). Une des premières mesures du USAMGIK est de rétablir l'administration coloniale japonaise, utilisant les anciens officiers japonais et les Coréens qui avaient collaboré avec l'occupant militaire japonaise de la Corée (1910-1945).
De 1945 à 1948, l'USAMGIK mène une campagne de terrorisme massif contre le peuple de Corée du sud pour essayer de vaincre son soulèvement révolutionnaire contre le diktat américain. La preuve présentée au Tribunal international sur les crimes de guerre en Corée, qui s'est tenu à New York du 23 au 25 juin 2001 et auquel ont participé plus de 60 Canadiens, a montré les crimes commis en Corée par l'armée américaine de 1945 à 1950. Ces crimes comprennent les assassinats politiques de masse des communistes, des socialistes et des gens de gauche qui manifestaient leur appui à leurs compatriotes du Nord. La torture et les emprisonnements ont été largement utilisés contre les patriotes coréens, intellectuels, étudiants, femmes, paysans et travailleurs, qui soutenaient la souveraineté et l'indépendance de la Corée et une croisade anticommuniste a été menée contre les Nord-Coréens.[2]
Face à cette terreur organisée, le peuple coréen renforce sa résistance révolutionnaire. En avril 1948, une conférence politique élargie, réunissant les représentants de 56 partis politiques du Sud et du Nord de la Corée, se tient à Pyongyang pour s'opposer aux élections frauduleuses des États-Unis et de l'ONU prévues dans le Sud pour le 10 mai. La conférence appelle à des élections organisées et tenues par les Coréens eux-mêmes. Le même mois, le soulèvement héroïque de l'île de Jeju éclate contre les élections des États-Unis et de l'ONU. Les habitants de Jeju prennent les armes, incendient les bureaux de vote et s'emparent des postes militaires pour affirmer leur droit de décider de leur avenir. Le soulèvement est réprimé par des forces militaires, sous commandement américain. Plus de 30 000 patriotes Coréens qui demandaient une Corée unie sont tués. En octobre 1948, la lutte armée contre l'armée américaine et leurs fantoches est renforcée par le soulèvement de Yosu.
À cette période, les monopoles et le capital financier américains contrôlent 80 % des secteurs clés de l'économie de la Corée du sud, comme l'exploitation minière, la production d'énergie, la production, les banques et d'autres secteurs, et remplacent à ce titre les militaristes japonais. Les impérialistes américains n'ont donc aucun intérêt à ce que « la Corée devienne libre et indépendante ».[3]
En 1948, après trois années d'efforts du
peuple coréen et alors qu'il ne paraissait pas possible de
créer une Corée unie, les Coréens du Nord,
dirigés par Kim Il Sung, proclament la République
populaire démocratique de Corée (RPDC). Dès sa
fondation, la République populaire démocratique de
Corée défend la dignité de la nation
coréenne et
dirige le mouvement du peuple coréen pour la paix et la
réunification.
La désinformation que la RPDC a lancé une attaque injustifiée en franchissant le 38e parallèle à 4 h 30 le 25 juin 1950 et déclenché la guerre de Corée est reprise par les États-Unis et leurs alliés, dont le gouvernement Harper, et les médias monopolisés pour justifier les sanctions politiques et économiques criminelles contre la RPDC et poursuivre la guerre de Corée. Les faits démontrent que la guerre de Corée a été provoquée par les États-Unis et est le résultat de leur politique en Corée du sud de 1945 à 1950 et qu'ils sont intervenus dans une situation de guerre civile en violation de la Charte des Nations unies. La guerre de Corée déclenchée par les États-Unis a commencé en 1945 et s'est intensifiée le 25 juin 1950. Si les États-Unis n'avaient pas occupé la Corée en 1945, les Coréens seraient parvenus à résoudre leurs problèmes entre eux, comme ils l'ont prouvé clairement quand ils ont proclamé leur République populaire de Corée. Qui alors doit être tenu responsable de la guerre de Corée, si ce n'est les États-Unis ?
Les Canadiens devraient examiner la guerre de Corée à la lumière de leur expérience directe quant au rôle des États-Unis dans le monde aujourd'hui. La guerre de Corée était une guerre civile qui concernait le peuple coréen. Elle ne concernait pas les États-Unis, le Canada ou les 17 pays qui sont entrés en guerre contre le peuple coréen pour aider l'impérialisme américain.
Pendant la guerre, plus de 4,6 millions de Coréens sont morts, des civils pour la plupart, l'infrastructure économique de la RPDC a été détruite et l'économie coréenne au Nord et au Sud a été dévastée. La guerre de Corée était un holocauste contre le peuple coréen au cours duquel les États-Unis ont massacré des civils, recouru aux bombardements en tapis, aux armes biologiques et chimiques, ont utilisé largement le napalm et même menacé d'utiliser la bombe atomique dans le but de soumettre le peuple coréen. Mais ils ont échoué.
Les Canadiens ont la responsabilité envers le peuple coréen de s'assurer que n'éclate pas une autre guerre de Corée. Le gouvernement belliciste de Harper doit être défait aux élections fédérales pour sa propagande belliciste et l'hystérie anticommuniste contre la RPDC. Toutes les personnes éprises de paix doivent exiger que les États-Unis signent un traité de paix avec la RPDC pour mettre fin à la guerre de Corée une fois pour toutes.
1. Tribunal international sur les crimes de guerre en Corée : rapport 1945-2001
2. Hugh Deane, The Korean War 1945-1953
3. Korea Focus, Vol. 1 ; No 1 - Édition spéciale (1971)
Dans le cadre du 70e anniversaire de la fin de la Deuxième Guerre mondiale et la montée alarmante du militarisme japonais aujourd'hui, des Coréens, des Japonais, des Chinois et des citoyens d'Asie de l'Est s'organisent pour défendre la paix dans la région et des relations respectueuses et mutuellement avantageuses entre leurs pays.
Leurs trois thèmes principaux sont d'empêcher qu'une nouvelle guerre mondiale éclate en Asie de l'Est en exigeant que le Japon prenne la responsabilité de ses crimes contre les peuples de l'Asie du Sud-Est pendant la Deuxième Guerre mondiale, constituer une opposition des peuples d'Asie de l'Est face aux positions de plus en plus bellicistes du gouvernement japonais de Shinzo Abe et soutenir la réunification indépendante et pacifique de la Corée, dont la première étape consiste à conclure un traité de paix entre les États-Unis et la République populaire démocratique de Corée pour remplacer l'accord d'armistice coréen de 1953.
Tirant les enseignements de l'expérience collective des peuples asiatiques qui ont souffert sous le joug du militarisme japonais pendant la Deuxième Guerre mondiale, l'organisation Les Civils d'Asie de l'Est affirme dans sa déclaration du 23 juin 2015 que les peuples du Japon, de Corée, de Chine et d'autres nations d'Asie ont durement souffert de la brutalité et de l'occupation militaire japonaises pendant la Deuxième Guerre mondiale. L'organisation souligne que c'est uniquement après que le Japon ait été reconnu coupable des crimes qu'il a commis contre les peuples d'Asie qu'a commencé le processus de réintégration du Japon dans la famille des nations. Elle cite la déclaration faite en 1995, lors du 50e anniversaire de la fin de la seconde guerre mondiale, par le premier ministre japonais Tomiichi Murayama qui a déclaré que, pendant la Deuxième Guerre mondiale, le Japon « a causé d'énormes dégâts matériels et des souffrances à la population de nombreux pays, en particulier à ceux des nations de l'Asie. Dans l'espoir qu'une telle erreur ne se reproduise pas à l'avenir, j'ai considéré, dans un esprit d'humilité, ces faits irréfutables de l'histoire et exprime à nouveau mes sentiments de profonds remords et mes excuses sincères. »
L'organisation les Civils d'Asie de l'Est se déclare inquiète que l'actuel gouvernement Abe au Japon glorifie le militarisme japonais et cherche à justifier l'injustifiable en affirmant que le militarisme japonais avait des objectifs de « légitime défense » et de « libération de l'Asie ». L'organisation affirme qu'une telle position est un affront aux peuples d'Asie qui ont souffert de la brutalité et de l'occupation militaire japonaises. Elle déclare que ses membres s'opposent résolument au gouvernement Abe et exigent que « le Japon prenne responsabilité de ses actes de guerre comme un coupable majeur qui a déclenché la guerre en Asie-Pacifique et a envahi et colonisé nombre de pays de la région d'Asie-Pacifique » et « depuis la fin de la guerre en août 1945 ... la plupart, sinon toutes, les nations de l'Asie de l'Est n'ont jamais été libres du constant état de conflit, de guerre et d'antagonisme ». L'organisation exige également que le gouvernement japonais dédommage les victimes et leurs survivants pour ces crimes. Face à cette réalité Les Civils d'Asie de l'Est présente dans sa déclaration les revendications suivantes :
1. Nous exigeons un environnement pacifique basé sur le respect mutuel, la confiance et la coopération entre les peuples de l'Asie de l'Est en faisant des efforts incessants pour promouvoir la compréhension mutuelle et pour partager une compréhension de notre histoire commune.
2. Nous insistons que le gouvernement Abe doit reconnaître et s'excuser sincèrement pour les guerres d'agression et le diktat colonial du Japon contre ses voisins dans la région Asie-Pacifique, et compenser pleinement toutes les victimes et les membres survivants de leurs familles.
3. Nous ferons des efforts extraordinaires pour bâtir un environnement réellement pacifique et établir une structure régionale commune de sécurité dans la région de l'Asie de l'Est en commençant par le remplacement du fragile accord d'armistice de la guerre de Corée par un traité de paix, puis par le retrait des bases militaires des États-Unis du Japon et de la Corée du sud qui sont la cause ultime des constantes tensions militaires dans la région.
4. Nous exigeons la normalisation des relations diplomatiques entre le Japon et la RPDC par la reconnaissance par le Japon de ses crimes passés contre la Corée sur la base de la Déclaration de Pyongyang et de l'accord conclu à Stockholm l'an dernier.[1]
5. À l'occasion du 50e anniversaire de la conclusion du Traité nippo-sud-coréen du 22 juin 1965, nous devons examiner les relations entre les deux nations et pour résoudre le passé de crimes haineux tels que les « femmes de réconfort » des soldats japonais qui est incontestablement un des graves crimes de guerre du Japon, un crime contre l'humanité et une violation des droits humains.
6. Nous encourageons le Nord et le Sud de la Corée, la seule nation encore divisée dans le monde, à reprendre leur dialogue pour la réalisation de la réunification indépendante pacifique de la péninsule coréenne sur la base de la Déclaration conjointe du 15 juin et la Déclaration du 4 octobre conclues entre les dirigeants de deux parties ;
7. Nous ferons tous les efforts pour l'implantation de la paix et de la sécurité véritables dans la région en collaborant de près avec tous les peuples dans un esprit de respect mutuel, de confiance et de coopération.
Une autre organisation élargie, l'Association pour la solidarité civile, mène diverses activités depuis un an autour du 70e anniversaire de la fin de la Deuxième Guerre mondiale. L'organisation vise à « établir des liens de coopération avec des organisations pour la paix et des droits humains au Japon et dans les autres pays, notamment en Asie de l'Est. Depuis sa fondation, elle a mené une campagne pour la création d'un environnement pacifique en Asie de l'Est et exigé que le gouvernement japonais présente ses excuses et indemnise les victimes de son passé d'agression et de domination coloniales, fasse des efforts pour approfondir la compréhension mutuelle entre les peuples pacifiques de la région et pour la normalisation des relations Japon-RPDC et la promotion de la réunification pacifique indépendante de Corée ».
Une grande conférence est convoquée à Tokyo le 22 août, au cours de laquelle des conférenciers du Japon, de Russie, de RPDC, de Corée du sud, de Chine et des États-Unis viendront proposer des moyens de renforcer la paix et stabilité en Asie de l'Est.
1. La Déclaration de Pyongyang de 2002 a été signée par le Japon et la RPDC pour normaliser les relations entre les deux pays. Elle contient les excuses du Japon pour les crimes commis contre le peuple coréen pendant la Deuxième Guerre mondiale et une entente de coopération avec la RPDC pour retrouver et rapatrier le petit nombre de citoyens japonais qui ont été « enlevés » et conduits en RPDC au plus fort des tensions entre les deux pays. La Déclaration de Stockholm de 2014 fait suite à la Déclaration de Pyongyang et exprime l'intérêt des deux pays pour construire et développer des relations de manière pacifique.
Le mouvement antiguerre au Japon réussit à unifier les diverses luttes contre le militarisme et l'occupation armée continue du pays par les États-Unis. L'activité la plus importante est dans le sud-est du Japon, à Okinawa, dont les résidents mènent une lutte déterminée pour expulser les forces militaires étasuniennes de l'île. Il s'y tient quotidiennement des manifestations sur terre et sur mer pour empêcher la construction d'une nouvelle base militaire étasunienne à Henoko.
Chaque nouveau sondage révèle que plus de 80 % des résidents d'Okinawa veulent que les forces armées étasuniennes quittent sur-le-champ la station aérienne des marines de Futenma à Ginowan et que cesse la construction de toute nouvelle base. L'opinion publique contre la guerre est unie autour d'une seule revendication : les troupes étasuniennes doivent quitter le Japon car leur présence empêche le pays d'entretenir des relations pacifiques et amicales avec ses voisins. L'appel grandit pour que l'alliance militaire US/Japon soit annulée. Les Japonais cherchent une nouvelle direction pour les sortir d'une situation vieille de 70 ans. Ils veulent mettre fin à l'occupation du Japon par les États-Unis, aux exercices de guerre continus et aux menaces qui visent la Chine et la RPDC, et à l'ingérence des États-Unis dans les affaires politiques de tous les pays.
En dépit de l'agression politique et culturelle des États-Unis contre le Japon, agression qui perdure depuis plusieurs décennies, un sentiment populaire voit le jour qui reconnaît que l'impérialisme étasunien représente le principal danger de guerre dans le monde et bloque tout mouvement qui aspire à un gouvernement indépendant, prosocial et antiguerre. À Okinawa, le sentiment antiguerre imprègne tous les secteurs de la société, y compris celui des élus et des médias de masse, ce qui a d'importantes répercussions sur tout le Japon, surtout en ce qu'il donne au mouvement politique antiguerre une solide orientation et une force renouvelée. Le mouvement antiguerre naissant n'est pas non plus sans mettre en état d'alerte les militaristes et les fauteurs de guerre de Tokyo, dirigés par le premier ministre Abe et les deux partis au pouvoir, le Parti libéral démocratique (PLD) et le Komeito. Afin de promouvoir leurs politiques militaristes proguerre et priver le peuple de ses droits, ces fauteurs de guerre ont déclenché une attaque fasciste frontale contre le peuple d'Okinawa, leurs dirigeants et les médias politiques, et tous ceux qui se trouvent dans le camp de l'opposition au Japon.
Lors d'une réunion le 25 juin au quartier général du PLD au pouvoir, les membres du gouvernement Abe et ses principaux porte-parole ont lancé l'appel à des actions punitives contre tous médias de masse qui critiquent la législation militariste et qui exigent que les bases étasuniennes soient retirées du Japon. Le confident politique d'Abe, Hyakuta Naoki, a laissé entendre que les deux quotidiens les plus importants d'Okinawa subiraient des sanctions pour s'être opposés à la construction d'une nouvelle base militaire étasunienne et pour leur opposition à la législation militariste proposée par Abe. Naoki est notoire pour son rôle en tant qu'ancien gouverneur que le gouvernement avait nommé à la tête du radiodiffuseur public national, NHK, et qui a été le fer de lance des efforts visant, en ses propres mots, à « purger les médias de propos antigouvernementaux. »
Des législateurs d'Abe et Naoki présents à la réunion du PLD auraient suggéré que le temps était venu de supprimer la liberté d'expression. Ils ont discuté de comment « écraser » les deux quotidiens locaux à Okinawa. Ils les ont accusés d'être les instigateurs de la campagne contre les politiques d'Abe et des États-Unis, politiques de guerre et d'expansion des bases étasuniennes au Japon. Les membres du gouvernement Abe ont partagé des idées sur comment accroître leur influence auprès de la Fédération des entreprises du Japon (Keidanren) et directement auprès de compagnies pour que celles-ci cessent d'acheter des espaces publicitaires dans les deux quotidiens d'Okinawa. Naoki est allé jusqu'à dire sans honte : « Les deux quotidiens d'Okinawa doivent être fermés. »
Un membre du gouvernement PLD aurait préconisé des sanctions pour tous les médias qui s'opposeraient à l'ordre du jour militariste d'Abe. Il a dit : « Une façon de punir les médias de masse est de toucher à leurs revenus provenant de la publicité. Je veux que les intellectuels demandent à la Fédération des organisations économiques (Keidanren) qu'elle contribue à exercer une pression financière sur les médias. »
Suite à la réunion, Hyakuta Kaoki a continué d'appeler à la suppression de la liberté d'expression et du droit de conscience. Naoki a appelé à des représailles contre tous médias de masse qui critiqueraient la législation proguerre qui est présentement devant le Diet. Il a lancé l'appel à une campagne pour « écraser » non seulement les deux quotidiens locaux d'Okinawa mais aussi les quotidiens nationaux Asahi et Mainichi, ainsi que le quotidien local, Tokyo Shimbun. Ces trois quotidiens ont pris position contre les politiques du gouvernement Abe.
Le 26 juin, le Okinawa Times et le Ryukyu Shimpo ont émis une déclaration conjointe pour dénoncer les attaques contre leur droit de parler ouvertement d'affaires politiques, y compris le droit de critiquer les politiques du gouvernement. Ils écrivent que les propos tenus lors de la réunion gouvernementale font preuve d'intolérance envers les médias qui critiquent l'ordre du jour militariste, ce qui revient à préconiser la suppression de la liberté d'expression. Ils affirment que les entreprises médiatiques doivent avoir une attitude critique à l'égard de tout abus de pouvoir. Croire que ces entreprises ne doivent publier des nouvelles que si celles-ci sont favorables aux positions gouvernementales et que tous ceux qui agissent autrement doivent être éliminés est extrêmement dangereux, écrivent-ils. L'Okinawa Times et le Ryukyu Shimpo déclarent qu'ils continueront de combattre toute tentative de supprimer la liberté de parole et d'expression.
La Fédération japonaise des Syndicats des
journalistes (Shimbun Roren) et la Fédération japonaise
des Syndicats des travailleurs de diffusion commerciale (Minpro Roren)
ont aussi publié des communiqués pour condamner l'appel
du parti au pouvoir à supprimer la liberté d'expression
et à intensifier le contrôle gouvernemental ainsi que
l'ingérence vis-à-vis les médias de masse. Selon
eux les appels lancés pour punir les deux quotidiens ne sont
rien de moins qu'une menace contre tous ceux qui s'opposent à la
législation militariste proguerre que le gouvernement Abe tente
de faire adopter au Diet (le parlement).
L'Association japonaise des maisons de publication et
des rédacteurs de quotidiens, qui représente 130 maisons
de quotidiens partout au Japon, ainsi que l'Association japonaise des
diffuseurs commerciaux, ont émis des communiqués de
contestation.
Dans leur déclaration commune, les deux quotidiens d'Okinawa affirment que si les médias de masse ont approuvé le Japon militariste avant et pendant la Deuxième Guerre mondiale, il s'agissait d'une grave erreur. Ils disent : « Les quotidiens d'Okinawa ont coopéré avec la politique gouvernementale belliciste avant et après la guerre. Ainsi, à la fin de la guerre, ces mêmes quotidiens ont reconnu leur erreur et ont regretté leur prise de position. Aussi ont-ils mis sur pied leurs propres entreprises. Un grand nombre d'individus dans le monde des médias ne veulent pas voir à nouveau les quotidiens prêter leur appui aux préparatifs de guerre.
« Il est tout à fait normal que des organes de presse publient des rapports qui se veulent critiques du gouvernement. Il s'agit là du rôle de gardien du journalisme et de sa capacité d'avoir le pouvoir politique à l'oeil. Une société qui soutient le droit à des reportages critiques des gens au pouvoir est une société saine. Il est tout à fait simpliste et dangereux de penser que les médias doivent être fermés du seul fait qu'ils ont critiqué le gouvernement. Nous croyons qu'il s'agit d'une menace sérieuse non seulement contre les deux quotidiens d'Okinawa, mais contre tous les organes des médias de masse au pays. »
« Le Ryukyu Shimpo et l'Okinawa Times s'opposeront de façon résolue aux efforts déployés pour attaquer la liberté d'expression et la liberté de parole. »
(Sources : Asahi Shimbun, Mainichi Shimbun, Tokyo Shumbun, Okinawa Times, Ryukyu Shimpo. Photos : M. Nakamura, Xinhua, Japan Press Weekly)
Un service commémoratif dédié à tous ceux qui ont donné leur vie à la bataille d'Okinawa en 1945 a eu lieu le 23 juin au Parc du Souvenir pour la Paix dans la ville d'Itoman, à Okinawa. En présence du premier ministre japonais Abe Shinzo et de l'ambassadeur des États-Unis au Japon, Caroline Kennedy, le gouverneur d'Okinawa, Onaga Takeshi, a exigé que Tokyo et Washington abandonnent leurs plans de construire une nouvelle base étasunienne dans le district côtier de Henoko.
Dans son discours, le gouverneur Onaga a affirmé que les citoyens d'Okinawa refusent d'accepter le plan de relocalisation de la Station aérienne Futenma des Marine Corps vers Henoko sous prétexte d'éliminer divers risques associés à la station. « Le gouvernement central doit mettre de côté ses idées fixes et prendre la décision d'arrêter le travail de construction », a-t-il souligné.
Onaga a ensuite parlé de l'origine du Parc du Souvenir pour la Paix. Il a rappelé que chaque pierre commémorative portait le nom de « pierre angulaire de la paix », et que chacune d'entre elles portait le nom d'une personne tuée à la bataille meurtrière d'Okinawa au printemps 1945. Avec les 87 noms qu'on y a rajoutés cette année, le nombre de noms inscrits atteint 241 336.
Les citoyens d'Okinawa refusent d'être le facteur d'une nouvelle guerre et c'est là une des raisons qui les motive à s'opposer à la présence militaire continue des États-Unis dans leurs îles ainsi qu'à la législation militariste du gouvernement Abe. D'ailleurs, lorsqu'Abe s'est levé pour prendre la parole à cette cérémonie, plusieurs personnes présentes n'ont pu contenir leur colère et ont crié : « Retourne chez toi ! Fauteur de guerre ! Comment oses-tu venir ici ? ».
Les gens savent très bien que seulement la veille, le gouvernement Abe, fort de son pouvoir, prenait des mesures pour prolonger de 95 jours la session actuelle du Diet afin de faire adopter de force sa législation militariste profondément impopulaire. Ils savent que celle-ci cherche à rendre légale la participation des troupes japonaises à des guerres dirigées par les États-Unis à l'étranger, l'exportation de matériel de guerre japonais et la suppression de propos et d'activités antiguerre. Les analystes ont alors établi un lien entre la détermination d'Abe à faire adopter cette législation militariste, en dépit de la vague de volonté populaire qui s'y oppose, et le discours d'Abe devant le Congrès des États-Unis en avril dernier. Devant l'élite dominante impérialiste des États-Unis réunie à Washington, Abe s'était engagé à adopter les projets de loi militaristes avant cet été afin d'autoriser la participation directe des forces armées japonaises aux guerres dirigées par les États-Unis et exporter des armes sophistiquées vers les pays qui font partie du système impérialiste d'États dirigé par les États-Unis. C'est par une salve d'applaudissements et des cris en guise de félicitations que les membres du Congrès étasuniens ont salué l'engagement d'Abe.
Cependant, la législation militariste ne passe pas comme lettre à la poste. Elle est contestée même au sein de l'élite dominante japonaise. Le 22 juin, au Diet, l'ancien directeur général du Bureau législatif du Cabinet, Miyazaki Reiichi, a fait valoir que le fait d'autoriser les forces militaires du pays à participer dans des guerres étrangères sous la bannière de l'autodéfense collective au sein de l'alliance militaire nippo-étasunienne est en violation de la constitution actuelle. « Le gouvernement doit retirer ces projets de loi immédiatement », a-t-il dit.
Maintenant, le premier ministre Abe prétend que ce n'est pas la législation qui doit être modifiée mais bel et bien la constitution elle-même, ou du moins l'interprétation qu'on en fait. Ainsi, toute législation illégale aujourd'hui deviendrait dorénavant légale. Le ministre de la Défense d'Abe, Nakatani Gen, a même déclaré que les projets de loi militaristes avaient été conçus en fonction de « modifications à la constitution actuelle afin que celle-ci soit conforme à la législation », et non l'inverse. Son commentaire a suscité de fortes critiques de la part du public.
Le premier ministre Abe est catégorique. Selon lui, le fait d'ordonner aux forces armées japonaises d'aller à l'étranger pour s'engager dans des guerres dirigées par les États-Unis est une question de principe. « Nous ne pouvons rester accrochés aux positions passées du gouvernement. Défendre que le recours à l'autodéfense collective est anticonstitutionnel m'empêche de m'acquitter de mon devoir de chef d'État. »
(Sources : Japan Press Weekly)
L'opposition à la législation militariste est présente dans toutes les régions du Japon. Le plus récent sondage d'opinion mené par Kyodo News révèle que 63,1 % des répondants s'opposent aux projets de lois bellicistes adoptés au cours de la présente session du Diet et 84 % des répondants sont insatisfaits des raisons mises de l'avant pour défendre la législation militariste.
Depuis que l'administration Abe a déposé les projets de loi militaristes au Diet en mai, pas moins de 116 assemblées aux niveaux municipal et préfectoral ont adopté des déclarations en opposition aux projets de loi, ce qui représente 30 des 47 préfectures du Japon. Soixante-dix-sept pour cent des déclarations expriment une opposition claire aux projets de loi militaristes ou exigent qu'ils soient abolis.
À chaque jour, la voix des gens qui s'opposent à la législation belliciste du gouvernement Abe se fait entendre de plus en plus. Du 13 au 15 juin, un grand nombre d'actions ont eu lieu partout au pays.
Le 13 juin, 16 000 personnes se sont rassemblées dans un parc en bord de mer dans le district de Koto à Tokyo. Leur principal slogan était : « Arrêtons le gouvernement hors de contrôle d'Abe ! ». Le président de la Confédération nationale des Syndicats (Zenroren), Odagawa Yoshikazu, y a livré un discours au nom du comité organisateur. Il a dit : « Notre campagne a poussé le gouvernement Abe au pied du mur. Ensemble, intensifions nos efforts pour arrêter le dérapage politique du gouvernement Abe. » Aussi le dirigeant de l'organisation antiguerre à Okinawa, Nakamura Mamoru, a condamné Tokyo et Washington et leur projet de construction d'une nouvelle base militaire à Okinawa, qui sera opérationnelle jusqu'au 23e siècle. Il a dit : « Par nos luttes menées à l'échelle nationale, faisons tomber le Cabinet Abe, lequel entraîne la nation dans le tourbillon de la guerre. »
Le 14 juin, près de 25 000 personnes, brandissant des pancartes disant « Non à la législation belliciste ! », ont complètement entouré l'édifice du Diet. Le même jour, dans le district de Shibuya, à Tokyo, 3 500 jeunes organisés en groupes antiguerre partout dans la ville ont paradé dans les zones commerciales, appelant les gens à s'opposer au militarisme et à la législation belliciste. Des étudiants d'écoles secondaires ont dit qu'ils « voulaient que le premier ministre Abe sache combien de jeunes sont en colère contre ses politiques bellicistes ».
Le jour suivant, un groupe uni en opposition aux projets de loi bellicistes, composé de Zenroren et d'autres organisations civiles, a entamé un sit-in devant l'édifice du Diet. Vers midi, il y avait 600 manifestants sur les trottoirs entourant les édifices où se trouvent les bureaux des membres du Diet. Des groupes antiguerre et le Zenzoren ont dit qu'ils tiendront des sit-in quotidiens devant le parlement jusqu'à ce que la législation militariste soit retirée.
D'autres événements antiguerre semblables ont eu lieu partout au pays. Dans la ville de Nagoya, environ 4 000 citoyens ont participé à un rassemblement antiguerre le 14 juin, organisé par l'Association du Barreau d'Aichi. Le 13 juin, à Kyoto, près de 2 300 personnes ont participé à un rassemblement contre la législation militariste.
Le 24 juin, deux jours après que le gouvernement Abe ait forcé la prolongation de la session actuelle du Diet pour tenter de contrer l'opinion publique antiguerre, 30 000 personnes ont exprimé leur opposition à la législation belliciste en entourant l'édifice du Diet. Leurs slogans antiguerre se sont fait entendre dans tout l'édifice : « Abolissez les projets de loi bellicistes ! Le Cabinet Abe doit démissionner sur-le-champ ! » et d'autres slogans pour exprimer que ce qu'ils veulent est un gouvernement antiguerre.
(Sources et photo : Japan Press Weekly)
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