Le Marxiste-Léniniste

Numéro 2 - 14 janvier 2015

En opposition à l'économie politique centrée sur le capital

L'économie politique centrée sur l'être humain

Comment se pose la question de l'inégalité?
Pourquoi toute cette agitation au sujet du livre de Thomas Piketty?
- K.C. Adams -


Dans l'actualité
France

La France sombre dans un état d'anarchie et de violence sans précédent
- Pauline Easton -

La diabolisation de la résistance populaire assimilée au «terrorisme»
- Nathan Freeman -

Les implications réelles de l'attentat contre l'hebdomadaire français Charlie Hebdo pour le peuple et ses droits
- Anne Jamieson -
Un coup monté?

5e anniversaire du tremblement de terre en Haïti
Les Haïtiens intensifient leur lutte pour l'indépendance et la démocratie

Puerto Rico
Campagne mondiale pour la libération d'Oscar López Rivera,
prisonnier politique aux États-Unis

Oscar López Rivera, combattant pour l'indépendance portoricaine


En opposition à l'économie politique centrée sur le capital

L'économie politique centrée sur l'être humain

Le livre La production et reproduction de la valeur et sa réalisation de K.C. Adams sera bientôt publié. Il élabore la théorie économique centrée sur l'être humain comme alternative à la théorie politique centrée sur le capital en introduisant les termes, les expressions et l'approche modernes utilisés par le Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste). Le livre est une importante contribution au travail pour changer la direction de l'économie et inaugurer le nouveau. Par exemple, pour combattre la théorie impérialiste centrée sur le capital et ses termes et expressions, il est impératif de mener la lutte idéologique contre la conception du monde défaitiste du néolibéralisme lorsqu'on analyse les développements économiques ou écrit des articles sur l'économie.

L'économie politique centrée sur le capital émet l'hypothèse que les instruments de production que sont les bâtiments et les machines sont un capital fixe et que la matière qui est entièrement consommée dans le processus de production est un capital circulant. Cette hypothèse est nécessaire pour attaquer la conscience sociale de la classe ouvrière et des couches moyennes. Elle fait des moyens de production un capital pour inculquer aux travailleurs et aux intellectuels la notion que le capital est la force motrice et nécessaire dans la création des moyens de production moderne et dans la production de tous les biens et services. Sans le capital il n'y a pas de production moderne, répète-t-on sans cesse aux travailleurs.

Cette hypothèse est fausse. Les moyens de production sont le produit du temps de travail des êtres humains qui les produisent. Le capital est un rapport social qui asservit les véritables producteurs, la classe ouvrière, aux propriétaires du capital. La classe ouvrière est le véritable producteur des biens et services dans le rapport social, notamment des moyens de production, mais elle ne possède ni ne contrôle ce qu'elle produit.

Les moyens de production des formations économiques précapitalistes étaient le produit des véritables producteurs de ces systèmes depuis la commune primitive et avant l'existence des classes. Le capital n'était pas nécessaire à ces époques pour produire les moyens de production et il ne l'est pas davantage à notre époque, qui est l'époque de la classe ouvrière.

Les propriétaires du capital furent une force sociale nécessaire uniquement pour sortir la société de la petite production féodale dispersée et introduire l'utilisation généralisée de la science et de la technologie dans la production. Une fois leur mission accomplie, leur existence comme classe sociale n'était plus nécessaire. Leur époque est depuis longtemps dépassée. La classe ouvrière est la force sociale nécessaire aujourd'hui pour compléter la transition de la société de la petite production éparse à la grande production intégrée à l'échelle mondiale, régie par de nouveaux rapports de production en harmonie avec le caractère socialisé de l'économie.

La terminologie basée sur le capital était nécessaire pour expliquer la nouvelle économie politique du capital par opposition aux formations économiques précapitalistes, notamment aux rapports de production féodaux. Cette théorie fut développée pour répondre aux exigences de la classe ouvrière naissante. Une fois que la classe ouvrière a assumé sa pleine maturité et a acquis en tant que force sociale la capacité de faire passer la société au socialisme au-delà de la formation économique transitoire du capitalisme, il est devenu nécessaire de développer une économie politique centrée sur l'être humain.

Aujourd'hui la propagande impérialiste fait souvent référence au capital fixe comme étant un coût. Cette dégénérescence reflète la destruction, la régression, le parasitisme, la décadence et la guerre qui sont devenus les traits constants de l'économie impérialiste. La théorie impérialiste reflète la dégénérescence dans la base économique et la politique impérialiste, qui s'acharne à retenir la forme transitoire du capitalisme contre son passage nécessaire à la société nouvelle.

La classe ouvrière est maintenant chargée de la responsabilité de développer une théorie qui répond à son besoin d'assumer la position centrale et dirigeante dans la société sur les plans politique, économique et social. Dans les formulations économiques développées jusqu'à présent, qui se rapportent à une économie politique centrée sur l'être humain, les moyens de production ne sont pas un capital fixe et certainement pas un coût; ils sont une valeur transférée fixe.

La répétition des termes de l'économie politique impérialiste et centrée sur le capital sert à bloquer l'adoption des termes et expressions et de la théorie de l'économie politique centrée sur l'être humain. C'est une forme de promotion de l'anticonscience. Le mouvement de la classe ouvrière ne peut pas se permettre de rester accroché à la théorie, aux termes et aux expressions impérialistes centrés sur le capital et de ne pas participer à l'élaboration d'une nouvelle théorie qui convienne au XXIe siècle et à une classe ouvrière mature prête à diriger le monde dans la transformation au socialisme, vers son émancipation en tant que classe et vers l'abolition des classes sociales et de la société de classes.

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Comment se pose la question de l'inégalité?

Il y a beaucoup de discussion ces jours-ci sur la création d'une société juste en s'attaquant à l'inégalité de revenu ou l'inégalité des chances. Tout cela sert à couvrir le fait que tant que le but de la société est de payer les riches, de rendre les monopoles les plus puissants concurrentiels sur les marchés mondiaux et de mener une offensive néolibérale et antisociale sauvage pour éliminer toute trace d'autorité publique en faveur du droit de monopole, les riches vont continuer de s'enrichir et les pauvres de s'appauvrir. Une richesse obscène s'accumule à un pôle, tandis que les rangs des pauvres grandissent, comme le montre, entre autres, l'augmentation du pourcentage de personnes vivant dans la pauvreté extrême. Loin d'être réduites, les inégalités sont enchâssées.

D'abord, il est important de comprendre ce que l'on entend par inégalité. L'inégalité est naturelle et sociale. Les inégalités découlent de la grande variété des capacités naturelles des individus d'une part et des privilèges de classe qui existent dans le système social capitaliste et sa division entre la classe ouvrière et les détenteurs de la richesse sociale accumulée de l'autre. L'inégalité naturelle est liée aux capacités naturelles. L'inégalité sociale est liée aux privilèges de classe hérités par droit héréditaire ou acquis par droit naturel.

L'inégalité naturelle des personnes n'est pas quelque chose qu'il faut chercher à changer ou à exploiter, mais plutôt protéger afin que chacun trouve sa place dans la société et contribue au meilleur de ses capacités. La société doit garantir l'épanouissement des capacités naturelles de tous et empêcher que par les privilèges de classe elles soient refoulées ou utilisées à mauvais escient à des fins intéressées et étroites. Cela ne peut être fait qu'en s'attaquant aux inégalités sociales ou en restreignant les privilèges de classe et en privant l'élite dirigeante du pouvoir d'utiliser l'État et son pouvoir économique et politique pour opprimer et exploiter les autres et les priver de leurs droits et besoins.

Beaucoup d'études statistiques démontrent que l'appartenance de classe a un impact important sur l'épanouissement, le refoulement ou la perte des capacités naturelles. Les inégalités sociales sont un obstacle au développement général des capacités individuelles, qui pour beaucoup de gens peuvent être perdues, pour eux, pour l'intérêt général de la société et pour le bien public. La classe ouvrière et ses représentants politiques refusent ce gaspillage et luttent pour les droits de tous et le pouvoir de tous d'être maîtres de leur destin. Tous les êtres humains ont des droits du fait de leur humanité et à cet égard le droit de tous et chacun de contribuer à la société au meilleur de leurs capacités et, en retour, la garantie de leurs droits et besoins de manière harmonieuse par la société sont fondamentaux.

Lorsque des membres de la classe ouvrière parviennent, en raison de leur capacités naturelles ou d'autres facteurs, à briser le « plafond de verre » des privilèges de classe, comme le président Obama, ils sont encouragés par la richesse et le statut à rejoindre l'élite capitaliste, à adhérer à son idéologie, à défendre sa politique et à utiliser leurs privilèges de classe nouvellement acquis pour consolider leur position et celle des autres membres de la classe dirigeante en opposition aux intérêts de la classe ouvrière.

Paradoxalement, la négation de l'inégalité sociale pour des individus choisis de la classe ouvrière renforce et consolide les inégalités sociales au sein de la société dans son ensemble. Elle nourrit une section de travailleurs dévoués à leurs privilèges de classe nouvellement acquis, qui utilisent leurs ressources considérables et leur influence nouvellement acquises et le pouvoir de l'État pour priver le collectif de l'humanité d'exercer son droit d'exister selon les capacités et besoins de chacun et les intérêts de la société. Une fois que les membres de cette section ont par le droit naturel dépassé leur inégalité sociale individuelle, ils deviennent des idéologues des inégalités sociales et des privilèges de classe, partagent le « rêve américain » ou « canadien » et défendent leurs privilèges de classe avec un zèle fanatique.

Le chef du Parti libéral du Canada, Justin Trudeau, qui a hérité de ses privilèges de classe sociale, a déclaré au Huffington Post :

« Parmi ces principes [à la base des politiques libérales], l'égalité des chances revêt une importance particulière. Elle est garante de tous les autres. Pour réussir, nous devons, en tant que libéraux, nous faire la voix des milliers de Canadiens qui partagent cette valeur, qui croient que dans une société juste, le travail acharné devrait rapporter.[...]

« Le leadership consiste à établir des priorités basées sur des principes. Je ne crois pas qu'il y ait un principe plus important que l'égalité des chances - et le progrès qu'elle sous-tend - pour les Canadiens, et pour le Canada. »

Trudeau veut changer l'inégalité des chances pour que certains individus par droit naturel puissent rejoindre les Canadiens comme lui qui ont hérité de positions de pouvoir et de privilèges de classe par droit héréditaire ou acquis leurs positions, la richesse et la puissance par droit naturel. Trudeau dit que l'inégalité des chances nie aux gens, surtout ceux qui travaillent fort et possèdent des capacités, la possibilité de réaliser leur rêve d'ascension sociale à un statut professionnel avec des revenus élevés ou de devenir des détenteurs des richesses sociales accumulées, abandonnant la classe ouvrière, pas seulement sa position de classe mais aussi et surtout la pensée, la conception du monde, l'idéologie et la politique de classe.

Selon Trudeau, l'injuste inégalité des chances cause encore plus d'inégalités et la perte d'espoir dans le rêve canadien, l'espoir d'acquérir la richesse sociale et les privilèges de classe. La solution est l'« égalité des chances » ou la « mobilité intergénérationnelle » pour renforcer le statu quo des privilèges de classe et des inégalités collectives en entretenant le rêve qu'il est possible de surmonter les inégalités sociales en travaillant fort ou, comme le veut le cliché, en gagnant à la loterie ou en se livrant à des activités criminelles ou la corruption.

La position néolibérale sur les inégalités nie leur réalité dans les conditions naturelles et sociales. L'inégalité naturelle n'est pas une faiblesse humaine, mais une source de grande force et de possibilités d'avancement de tous les êtres humains et des intérêts généraux de la société. L'inégalité sociale et les privilèges de classe sont des expressions de la division de la société en classes sociales antagonistes. Ils vont continuer d'être une condition de vie rétrograde tant et aussi longtemps que les classes sociales et les privilèges de classe demeureront intacts.

La classe dirigeante utilise sa richesse sociale accumulée et l'État capitaliste pour priver les travailleurs de leurs droits et les empêcher d'ouvrir la porte du progrès de la société, du renouveau démocratique et du pouvoir souverain. Elle veut les empêcher de créer les conditions de l'égalité sociale et de l'épanouissement de tous : de tous et chacun selon leurs capacités, à tous et chacun leurs droits et besoins garantis par la société.

Le néolibéralisme perpétue les inégalités sociales et les privilèges de classe.

Tous pour le renouveau démocratique et pour investir le peuple du pouvoir souverain !
Notre avenir est dans la lutte pour les droits de tous !

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Pourquoi toute cette agitation au sujet
du livre de Thomas Piketty?

Les médias bourgeois ont applaudi le livre de Thomas Piketty Le Capital au XXIe siècle paru en septembre 2013. Thomas Piketty est directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS) et professeur à l'École d'économie de Paris (EEP), deux établissements français. La promotion par les médias de ce livre de 969 pages sur l'économie politique n'est pas surprenante, car l'auteur y défend le statu quo capitaliste et la mondialisation néolibérale. The Guardian a proclamé Thomas Piketty « l'intellectuel certainement le plus influent de 2014 », tandis que le Financial Times a décerné à son livre son prix du meilleur ouvrage économique de l'année. The Economist l'a couronné « Marx des temps modernes » et la presse allemande lui a consacré de pleines pages. L'AFP va jusqu'à qualifier ces éloges serviles de « Pikettymania » et souligne que ses colloques à guichets fermés lui ont valu le surnom de « rock star de l'économie », quoi que vaille l'épithète.

Cette « Pikettymania » ne se limite pas aux médias monopolisés. Piketty a également été reçu par des conseillers d'Obama, adoubé par au moins deux Prix Nobel, Paul Krugman, Joseph Stiglitz, et a exposé ses thèses par Skype à Bill Gates, rapporte l'AFP.

Le plus consternant est sans doute que cette adulation infantile pour l'homme et son livre s'étende à certaines forces sociales qui prétendent être progressistes. Elles semblent n'avoir pas écouté ce qu'a dit Piketty en entrevue à la CBC et ailleurs. « Faire en sorte que plus de gens deviennent des capitalistes et des propriétaires, c'est exactement ce que je préconise », a-t-il dit dans une entrevue le 23 mai 2014 avec Amanda Lang à l'émission « The Lang & O'Leary Exchange » de la CBC.

Alors, pourquoi toute cette agitation autour du livre de Piketty sur l'économie politique ?

Sa propre description du contenu et les centaines de commentaires montrent que ces forces qui prétendent être progressistes se sont peut-être faites prendre par l'astucieux stratagème de marketing de l'édition américaine du livre avec une couverture ressemblant aux premières éditions du Capital de Karl Marx.

Dans son livre, Piketty fait l'éloge de la mondialisation néolibérale et du capitalisme monopoliste. Il ne se gêne pas pour répéter ses opinions réactionnaires chaque fois qu'on le lui demande. Comme pour s'excuser auprès des autorités, il montre ses titres de compétence de membre loyal de l'élite dirigeante en jurant que son objectif politique majeur, un impôt mondial sur la richesse, vise à la fois à réduire la pression venant des très pauvres, qui menacent d'exploser de colère, et à sauver la mondialisation néolibérale de ceux qui pourraient rêver d'une alternative. « Le risque (des inégalités extrêmes), a ajouté Piketty dans son entrevue à la CBC, est que certains pays choisissent de se retourner contre la mondialisation. »

Ces forces qui prétendent être progressistes ont-elles été tellement assommées par le repli de la révolution que la simple mention des « inégalités » dans la société leur fait perdre leurs repères ? Leur contribution personnelle et celle des générations précédentes faites à l'humanité au cours des cent cinquante dernières années dans la lutte pour le progrès de la société ne valent pas un plat de lentilles aux yeux du professeur Piketty. Dans son univers fantaisiste, il oublie le facteur humain et son rôle central et déterminant. Pour Thomas Piketty, l'augmentation de la productivité règle tous les maux de la société, et si cela ne marche pas et que le capital monopoliste dépasse les bornes, une guerre destructrice ou une crise économique dévastatrice aura vite fait de le corriger. Les rapports de production ? Il les ignore. Piketty semble croire qu'un esclave existe sans maître d'esclaves, un serf sans seigneur et, sous le capitalisme, un ouvrier sans capitaliste.

Ce livre n'a aucun rapport avec la réalité historique, la classe ouvrière ou avec tous ceux qui luttent pour leurs droits. Il vise à inspirer ces forces qui sont coupées des besoins des peuples, de l'histoire et du mouvement révolutionnaire. Son auteur rejette comme sans importance les efforts de tous ceux qui ont lutté et luttent dans le mouvement syndical et le mouvement populaire, sans parler du mouvement communiste. La Commune de Paris de 1871 et la Grande Révolution socialiste d'Octobre disparaissent de l'histoire; effacée de la mémoire la première tentative de bâtir une nation sous le contrôle de la classe ouvrière et paysans tel que défini par Lénine et Staline, qui a conduit à la contradiction directe entre le socialisme et le capitalisme, à l'essor de la révolution, à la propagation du mouvement communiste dans le monde entier et une montée de la résistance populaire. Disparus également dans la conception du monde centrée sur le capital de Piketty sont les insurrections dans les colonies ainsi que la lutte héroïque de tous ceux qui se sont unis pour se défendre et défendre les autres contre le fascisme et le militarisme, couronnés par la victoire des peuples en 1945.


Non seulement tout cela est effacé de la mémoire mais les conclusions et les avancées théoriques de la pensée marxiste-léniniste contemporaine y passent également. Piketty réduit tout à une étude de la croissance des forces productives par rapport à ce qui existait avant, sans accorder d'importance à l'action des peuples et à leur conscience pour changer la situation en leur faveur.

Est absente la contradiction fondamentale de société de classes entre les forces de production et les rapports sociaux entre ceux qui gagnent leur vie dans des conditions historiques spécifiques. La dialectique des forces sociales définies dans des conditions historiques spécifiques est absente du livre de Piketty et est remplacée par le concept de l'augmentation continue de la productivité et des inégalités, avec des épisodes périodiques de destruction du capital à l'époque moderne par la guerre et les crises économiques.

Affirmer que des inégalités sociales existent dans la société de classe n'est certainement pas une déclaration radicale ou lumineuse. Avec la division primordiale de l'humanité en classes opposées sont apparus les inégalités sociales entre les classes et un État qui a pour rôle de maintenir l'exploitation de la classe opprimée et la domination de la classe dirigeante.

L'élimination des inégalités sociales et des privilèges de classe exige l'émancipation de la classe ouvrière et l'élimination des classes et de la société de classes. Piketty affirme sans hésitation qu'un tel avancement ne serait pas bon parce que, selon lui, la perspective de pouvoir devenir riche, puissant et privilégié est à la base de l'inventivité et l'entreprenariat des individus. Pour perpétuer le statu quo et empêcher le facteur humain/conscience sociale de se développer dans la classe ouvrière, un État puissant est nécessaire pour maintenir les privilèges et les inégalités des exploités, bloquer la résistance de la classe ouvrière, entraver sa maturation et l'empêcher d'acquérir sa propre vision indépendante centrée sur l'être humain des questions politiques, économiques et sociales. Piketty n'imagine pas qu'une autre force motrice soit possible parce que son esprit est enfermé dans les rapports capitalistes de production et ne peut envisager le progrès.

Il est nécessaire et important d'identifier avec précision la force sociale qui à chaque étape de l'histoire peut faire progresser la société, changer et développer de nouveaux rapports sociaux en harmonie avec les forces productives avancées. C'est ce que Marx a fait dans ses écrits, il a identifié le prolétariat moderne comme la seule force capable de diriger la construction du nouveau. Karl Marx a non seulement écrit à ce sujet, mais il a dirigé la classe ouvrière et sa politique pratique pour créer le nouveau, en lui fournissant une idéologie avancée et la conscience sociale comme guide à l'action.

C'est ce que Lénine a fait en organisant la classe ouvrière de Russie pour qu'elle arrache les masses aux horreurs de la Première Guerre mondiale et dirige le projet de construction de la nation sous le contrôle de l'État ouvrier et paysan. C'est ce que Hardial Bains a fait au Canada. Il a dirigé le mouvement communiste et ouvrier pour rétablir son côté révolutionnaire marxiste-léniniste en opposition à la collaboration et à la liquidation révisionniste. Sur le plan international, ce révisionnisme et ce liquidationnisme se manifestaient par la dégénérescence de l'URSS en État pseudo-socialiste et social- impérialiste dans les années 1960 et par son effondrement ultérieur. Le camarade Bains a dirigé la classe ouvrière et ses alliés dans l'édification du nouveau en défendant fermement le facteur humain/conscience sociale dans tous les aspects de leur travail révolutionnaire.

Le monde est dans la période de repli de la révolution. Ce n'est pas une raison pour perdre sa confiance, pour tomber dans l'indifférence et abandonner nos précurseurs qui nous ont tant donné sur le plan de la pratique et de la théorie de la révolution. Tout comme eux au cours de la période précédente d'essor de la révolution, il nous appartient d'analyser les conditions objectives avec calme et de mobiliser la classe ouvrière pour défendre ses droits et organiser une alternative en faveur du peuple. Il n'y a aucun mérite à courir la dernière mode bourgeoise du domaine des affaires politiques et économiques.

Piketty explique que les données qu'il a recueillies à l'aide de puissants ordinateurs montrent que le taux de rendement du capital (r) est supérieur au taux de croissance économique (g) et conduit inévitablement à la concentration de la richesse entre moins de mains et à de plus grandes inégalités. Cela n'a rien de spectaculaire. Comment cette évidence aide-t-elle la classe ouvrière à organiser pour le changement et le nouveau ? Au lieu d'applaudir, les forces qui se prosternent devant l'autel de Piketty devraient lui demander d'expliquer comment le taux de rendement du capital pourrait connaître une telle augmentation face à la loi de la baisse tendancielle du taux de profit qui force des rendements décroissants du capital à cause de la productivité et la rébellion du peuple pour défendre ses droits et contre l'exploitation.

Sans considération pour les conséquences dommageables de ses actions, le droit de monopole dicte sa volonté contre les lois économiques du capitalisme et utilise le pouvoir de l'État pour s'imposer. Pour contrer la loi de la baisse tendancielle du taux de profit, défaire ses concurrents au pays et à l'étranger et ceux qui résistent à sa domination, le capital monopoliste se lance dans des guerres prédatrices pour piller les nations plus faibles, invente toutes sortes de manigances financières pour flouer les personnes sans méfiance, notamment des membres de sa classe sociale, s'empare de marchés et de régions entières, de sources de matières premières et de main-d'oeuvre pour les exploiter, et attaque ses concurrents, les peuples et l'environnement naturel, ce qui, même Piketty l'admet, finit par se retourner contre lui. Le capital monopoliste est mu par l'anticonscience tout particulièrement lorsqu'il s'agit des effets dévastateurs de ses actions qui provoquent des crises économiques encore plus graves et des conflits mondiaux. Ses intérêts privés transcendent toute autre considération et pensée.

Le capital monopoliste est en lutte constante contre la classe ouvrière, ses concurrents et la loi de la baisse tendancielle du taux de profit et il ne soucie pas des torts et des catastrophes qu'il provoque pour satisfaire ses intérêts privés étroits. Le capital monopoliste refuse de résoudre les problèmes auxquels font face les peuples et l'économie parce qu'il ne se préoccupe que de contrer la loi de la baisse tendancielle du taux de profit et d'écraser tous ceux qui menacent son empire, quelles qu'en soient les conséquences.

Piketty nous entraîne à travers une description de ce qu'il s'imagine a été le passé et ce qu'il imagine arrivera dans l'avenir. Toute cette activité se produit, semble-t-il, sans aucune participation du peuple à la défense de ses droits, sans lutte de classe consciente organisée de la classe ouvrière pour obtenir la valeur qu'elle produit et bâtir le nouveau, sans soulèvement dans les colonies et sans penser à comment précisément le capital monopoliste parvient à contourner la loi de la baisse tendancielle du taux de profit et les effets désastreux que cela engendre pour la société.

La seule chose importante pour Piketty est que le « r » ait été et demeure supérieur au « g » pour le meilleur ou pour le pire et soit soumis uniquement à un objectif de politique ponctuel tel que son impôt mondial sur la fortune mondiale, la crise économique et la guerre ; c'est la conclusion finale sur où nous en sommes et vers où l'humanité se dirige. Dans son monde, la dialectique de la nature, la lutte des classes et le facteur humain/conscience sociale n'ont joué et ne jouent aucun rôle, et certaines personnes, à leur déshonneur, se sont faites prendre par cette fraude.

Le « r » ne peut être supérieur au « g » que si le droit de monopole parvient à ses fins et détruit la société humaine. Le « r » ne peut être supérieur au « g » que si la classe ouvrière ne s'organise pas et ne dirige pas ses alliés dans la lutte pour défendre le droit public et priver le droit de monopole du pouvoir d'empêcher le peuple de bâtir le nouveau.

La classe ouvrière en a assez de cette pensée et de cette économie centrée sur le capital; elle a besoin de sa propre pensée indépendante et d'une économie centrée sur l'être humain et elle l'exige. La compréhension de l'économie et de la politique nécessite des actes de découvrir par des actes de participation consciente à la lutte de classe organisée pour construire le nouveau. C'est dans le feu de la lutte révolutionnaire organisée que la classe ouvrière trouvera sa voie vers l'avant.

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Dans l'actualité
France

La France sombre dans un état d'anarchie
et de violence sans précédent

Aussi horrible que soit l'attentat contre le journal Charlie Hebdo, il est encore plus alarmant de voir la France sombrer dans un état d'anarchie et de chaos sans précédent et de savoir que le peuple est devenu l'otage de mesures de riposte qui ne font qu'aggraver la crise généralisée dans laquelle la France est plongée.

Le 7 janvier 2015, selon les rapports de presse, deux hommes armés ont fait éruption dans les locaux de la revue satirique Charlie Hebdo et ont ouvert le feu, tuant 12 personnes et en blessant 11 autres. La police française a lancé une chasse à l'homme et la France a immédiatement été soumise à des interdictions, barrages et arrestations. L'opération s'est terminée deux jours plus tard par une prise d'otages à Dammartin-en-Goële, à 35 km au nord-est de Paris, à l'issue de laquelle les deux suspects, qui avaient pris des otages dans un bâtiment industriel, ont été abattus par les policiers. Durant ce temps d'autres attaques ont été rapportées partout au pays : des alertes à la bombe, des attaques contre les mosquées, des fusillades. Entre autres, une policière de 25 ans a été tuée et un travailleur municipal blessé à Montrouge, en banlieue sud de Paris, et il y a eu une prise d'otages à la porte de Vincennes, dans l'est de Paris, où un homme armé a pris d'assaut un supermarché. À la conclusion du siège du supermarché qui a duré trois heures, le suspect a été abattu par les policiers et quatre des otages étaient morts.


Attentat à la grenade contre un restaurant à Villefrance-sur-Saône le 8 janvier 2015.
Une expression de la descente de la France dans l'anarchie et la violence
suite à l'attentat contre Charlie Hebdo

Suite à l'attentat du 7 janvier, les autorités françaises ont élevé l'alerte antiterroriste à son niveau le plus élevé. Des soldats ont été déployés dans les rues de Paris, dans le réseau de transport public, aux portes des bureaux des médias, des mosquées et autres lieux de prière. Des manifestations ont été appelées sur la Place de la République à Paris, dont un rassemblement de 35 000 personnes le jour de l'attentat, mais aussi à Toulouse, Nice, Lyon, Marseille et Rennes. Tout cela s'est accompagné d'une désinformation médiatique massive au sujet des motifs, des liens et des déplacements des suspects et d'hystérie et de confusion créées par les cercles officiels sur la nature de l'attaque et du danger pour le peuple.

Les grandes mobilisations policières, les interdictions, barrages et occupations de collectivités entières sont pour le peuple français un rappel tragique de l'état d'impuissance qu'il a vécu durant l'occupation de 1940 à 1944.

Que penser de ces événements ? Il y a un tollé à propos de la nécessité de protéger la liberté d'expression. Le premier ministre du Canada a dit que le seul objectif de ceux qui commettent de tels actes de barbarie est d'« usurper les droits des personnes éprises de liberté partout, y compris le droit fondamental à la liberté d'expression ». « Cet acte barbare, combiné aux attaques perpétrées à Sydney, à Saint-Jean-sur-Richelieu et à Ottawa, nous rappelle cruellement qu'aucun pays n'est à l'abri des attaques terroristes que nous avons vues ailleurs dans le monde, a-t-il dit dans son communiqué de presse le 7 janvier. Le Canada et ses alliés ne seront pas intimidés, et nous continuerons de faire front commun contre les terroristes qui voudraient menacer la paix, la liberté et la démocratie auxquelles tiennent nos pays. Les Canadiens sont solidaires de la France en ce jour sombre. »


La police française sur les lieux de l'attaque à la grenade au Mans le 8 janvier 2015

Le premier ministre du Québec Philippe Couillard s'est joint au concert de condamnation en disant que « jamais nous ne nous inclinerons devant de tels gestes d'intimidation, de violence et de haine ». Les médias francophones du Québec ont participé à ce qu'ils ont qualifié de geste de solidarité avec le personnel de Charlie Hebdo en publiant des caricatures profanant le prophète Mahomet et en affirmant qu'il faut défendre la liberté d'expression. Les journaux ont titré : « Un acte de guerre », « La liberté d'expression sous attaque » et « Vague d'islamophobie à craindre ». Les experts habituels de Radio-Canada et TVA ont été amenés sur les plateaux pour justifier l'offensive de gouvernements, comme celui de Stephen Harper, contre les droits à la vie privée et d'autres droits des citoyens sous prétexte de lutte au terrorisme. Les médias anglophones comme CBC et le Montreal Gazette, propriété de Postmedia, n'ont pas reproduit les caricatures offensantes par « sensibilité à la cause des musulmans » mais ont qualifié eux-aussi les événements d'attaque contre la liberté d'expression. Le Montreal Gazette affirme dans un éditorial que la meilleure réponse est la célèbre phrase de Voltaire : « Je ne suis pas d'accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu'à la mort pour que vous ayez le droit de le dire. »

Quels que soient les gestes choisis par ces forces pour exprimer leur solidarité avec les victimes de la fusillade à Charlie Hebdo, toutes partagent l'opinion qu' aujourd'hui la lutte des peuples du monde n'est pas entre l'ancien et le nouveau mais entre « le bien et le mal », entre de prétendues forces progressistes et civilisées du monde, qui se trouvent à être d'origine européenne, et un soi-disant monde de terrorisme islamique intégriste non civilisé. Le fait que les méthodes utilisées par le soi-disant monde civilisé pour combattre le monde non civilisé soient les mêmes que celles utilisées par ceux qu'il dénonce reste caché. Ces méthodes ont depuis longtemps été répudiées par les peuples du monde, et pourtant le monde dit civilisé admet l'utilisation de la torture par les agences de renseignement, l'usage de la violence dans les règlements des conflits entre nations, les actes de revanche, les arrestations préventives et les détentions à durée indéterminée. Ce ne sont pas là des méthodes permettant d'assurer la paix. C'est carrément du terrorisme d'État dont l'objectif est de déstabiliser les adversaires et conquérir des sphères d'influence. Mais le plus irrationnel dans tout cela, et c'est le moins qu'on puisse dire, est qu'on parle de « liberté d'expression » pour encourager un contenu comme celui de Charlie Hebdo, qui n'a pas une once de lumière et d'idées éclairées.

En fait, ce qu'on appelle le contenu satirique légitime de Charlie Hebdo est à la fois méprisable, pathétique et antisocial. Il est méprisable parce qu'il vise à attiser les passions comme façon de gagner de la notoriété. Il est pathétique parce qu'il invoque un des grands principes du mouvement des lumières (la liberté d'expression) pour répandre l'obscurantisme sur une échelle aussi grande sinon plus que l'a fait l'Église au moyen-âge. Il est antisocial parce que son objectif est d'encourager le recul par rapport aux progrès de l'humanité et d'inciter aux guerres fratricides.

Tout cela révèle la profonde crise de l'État-nation européen qui a été imposé au monde entier. Si cet État-nation européen est né dans la grande lutte contre le médiévalisme dans le contexte européen, aujourd'hui il est en train d'être démantelé pour faire place à nouveau aux préceptes médiévaux, comme la raison du plus fort, la négation de tout pouvoir du peuple, la substitution du droit par le privilège, l'abolition des droits de la défense et de la sûreté, pour ne laisser que la capacité de ceux qui ont usurpé le pouvoir par la force de déclarer des gens illégaux et de suspendre leurs droits et de faire la même aux résidents étrangers et à des pays entiers. Les valeurs et les arrangements étatiques par lesquels les forces réactionnaires incitent l'intelligentsia d'Europe et du monde anglo-américain à défendre sont complètement en désharmonie avec les demandes des peuples du monde en ce XXIe siècle. Le progrès exige des idées éclairées. N'est-ce pas ce que les hommes et les femmes de la Renaissance nous ont enseigné lorsqu'ils ont enclenché le siècle des Lumières ? N'est-ce pas ce que Voltaire disait quand il a épousé la cause des droits de l'Homme il y a si longtemps ?[1]

Honte aux cercles officiels, y compris ces journaux au Canada et au Québec qui font la promotion du recul et de l'obscurantisme au nom de la liberté d'expression. S'ils croient si ardemment à cette liberté, pourquoi ne tolèrent-ils pas ce qu'ils appellent opinions terroristes islamiques ? Qui décide quelles opinions ont droit à la liberté d'expression ? Voilà la question qu'il faut se poser.

Après la Deuxième Guerre mondiale, les points de vue fascistes n'ont pas eu droit à la liberté d'expression. C'est l'humanité qui en a décidé ainsi. L'interdiction a été écrite dans le sang. Aujourd'hui ceux qui se sont emparés du pouvoir par la force ont rejeté toutes les valeurs et opinions éclairées auxquelles l'humanité a donné naissance depuis le renversement du féodalisme et que les peuples ont réclamé le pouvoir d'être les décideurs de leur destin. La bataille pour la démocratie doit être refaite. Dehors l'ancien, place au nouveau !

Note

1. Voici ce qu'écrit Wikipedia au sujet du siècle des Lumières :

« Le siècle des Lumières est un mouvement intellectuel lancé en Europe au XVIIIe siècle (1715-1789), dont le but était de dépasser l'obscurantisme et de promouvoir les connaissances. Des philosophes et des intellectuels encourageaient la science par l'échange intellectuel, s'opposant à la superstition, à l'intolérance et aux abus des Églises et des États. Le terme de « Lumières » a été consacré par l'usage pour rassembler la diversité des manifestations de cet ensemble d'objets, de courants de pensée ou de sensibilité et d'acteurs historiques. »

Concernant l'origine de la « liberté d'expression » :

« Il s'agit d'une tradition laïque, républicaine et démocratique, qui a commencé à émerger vers la fin du XVIIe siècle. Avant, c'était une liberté réservée aux autorités royales, seigneuriales ou religieuses.

« La liberté d'expression est probablement davantage associée à la Révolution française. Les révolutionnaires français de 1789 ont revendiqué cette liberté car, pour eux, elle constituait une liberté fondamentale qui était indispensable à l'établissement du nouveau régime. Le peuple français a été ainsi libéré de la tutelle de la monarchie absolue. Ses représentants dans l'assemblée nationale considéraient tout le monde, hommes et femmes, comme égaux et ayant les mêmes droits fondamentaux. Et dans cette logique, l'Assemblée nationale a voté la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen, le 26 août 1789. À partir de là, tous les actes des autorités devaient respecter les règles simples mais fondamentales inscrites dans cette Déclaration, qui avait pour but d'éviter l'abus du pouvoir. Le droit français ne reconnaît pas, à proprement parler, la liberté d'expression, mais on retrouve dans la Déclaration des articles qui reprennent implicitement l'idée de « liberté d'expression ». Dans l'article 10 il est dit « nul ne doit être inquiété pour ses opinions [...] pourvu que leurs manifestations ne troublent pas l'ordre public établit par la loi » et dans l'article 11, « la libre communication de pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'Homme ; tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi ». (L'ensemble scolaire le Mirail de Bordeaux)

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La diabolisation de la résistance populaire
assimilée au «terrorisme»

Face à la diabolisation enragée de la résistance populaire assimilée au « terrorisme », en particulier dans les principales zones de conflit armé du Moyen-Orient, qui accompagne le climat d'anarchie et la violence généralisée que nous avons vu en France cette semaine, il est plus impératif que jamais de continuer à condamner les actes terroristes réels comme l'attaque terroriste de Charlie Hebdo tout en distinguant ces atrocités des actes justes et nécessaires de résistance populaire comme ceux que nous voyons en Palestine.

Il y a eu un certain nombre d'attentats semblables à ceux de Paris au Royaume-Uni au cours des derniers mois, notamment l'assassinat en plein jour d'un soldat près de sa base dans le quartier de l'East End de Londres. Le gouvernement et les médias matraquent systématiquement que ces attentats sont des actes de « terrorisme islamique » pour amalgamer les luttes de résistance légitimes avec les actes de vengeance et de terreur aveugle.

Cette semaine, le chaos en France a été provoqué par trois événements distincts, suite à l'attaque contre Charlie Hebdo - un à un supermarché casher, un près de l'aéroport Charles de Gaulle et l'autre près de la tour Eiffel. Les autorités ont fermé le boulevard périphérique de Paris, l'équivalent serait la fermeture de l'autoroute 401 à Toronto. Ces mesures semblent avoir été prises, entre autres, pour couper la grande banlieue où habitent un grand nombre de musulmans des « vrais Français » des arrondissements intérieurs.

Il y a quelques semaines, nous avons vu que les événements de Saint-Jean-sur-Richelieu et d'Ottawa ont été utilisés pour créer un climat d'anarchie, de violence et d'incertitude. Au Québec, à la suite des événements de Paris de cette semaine, il y a eu une recrudescence de la diabolisation des « musulmans » comme des étrangers malfaisants. L'establishment canadien et américain prépare quelque chose de terrible. Beaucoup perdent complètement leurs repères.

Nous condamnons ces derniers attentats terroristes. Nous condamnons les gouvernements et leurs marionnettes pour leur amalgame délibéré du terrorisme et des actes de résistance populaire justes et nécessaires comme la résistance des Gazaouis à l'agression israélienne. Bien qu'ils prétendent vouloir défendre la liberté d'expression, les gouvernements et leurs agences ont alimenté le climat d'anarchie et de violence et doivent être condamnés pour cela.

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Les implications réelles de l'attentat contre
l'hebdomadaire français Charlie Hebdo
pour le peuple et ses droits

Que l'État français et/ou « l'extrême droite » soient impliqués ou pas dans l'attentat contre Charlie Hebdo le 7 janvier 2015, cet attentat terroriste a certaines similitudes avec celui du 11 Septembre 2001 contre le World Trade Centre aux États-Unis. Comme aux États-Unis en 2001, les sections de l'oligarchie financière (ainsi que celle des États-Unis et du Canada) et les capitalistes monopolistes français profitent pleinement de l'attaque contre l'hebdomadaire pour semer la confusion. Jusqu'à présent, ils ont réussi en partie à mobiliser des gens sur une base raciste pour leur ordre du jour d'ingérence et d'agression au Moyen-Orient : escalade des agressions racistes contre des membres spécifiques de la population dans le pays, et intensification de la surveillance et des contrôles de l'ensemble de la population, tout en détournant l'attention de la crise économique et politique de plus en plus grave dans laquelle ils sont plongés, dans l'espoir de pouvoir faire payer le peuple pour les crises dont ils sont les seuls responsables.

Il est intéressant de se pencher sur l'histoire de Charlie Hebdo (résumée par Wikipédia), pour mieux préciser quel a été son rôle, intentionnellement ou non, dans la promotion de l'ordre du jour ci-dessus.

L'équipe de rédaction du magazine semble être composée,
à première vue, de « gauchistes » progressistes

En 1996, trois membres de sa rédaction (François Cavanna, Stéphane Charbonnier et Philippe Val) déposent une pétition de 173 704 signataires qui demandent l'interdiction du Front national - le parti politique nationaliste fondé par Jean-Marie Le Pen en 1972, qualifié d'« extrême droite » et d'« anti-immigrants » (plus précisément les immigrants non européens). Cette pétition réclamant la dissolution du Front national est précédée de cinq articles de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 (un texte fondamental de la révolution démocratique bourgeoise de 1789 en France), avec lesquels « le Front national est en contradiction flagrante ». En plus de ses positions anti-immigrants, les autres positions majeures de ce parti incluent le « protectionnisme économique » (soutien à la nationalisation de certaines industries) » et un programme strict de « loi et ordre ». Selon Wikipédia, sa politique d'expulsion des immigrants est « plus modérée aujourd'hui qu'elle ne l'était à son point le plus radical dans les années 1990 ».[1]

Une volte-face

La position apparemment progressiste de l'hebdomadaire, cependant, a changé brusquement fin 2000, quand une de ses collaboratrices est renvoyée pour avoir « osé contester un édito de Val qui qualifiait les Palestiniens de 'non-civilisés' ». Puis, en 2006, l'hebdomadaire reproduit les douze caricatures racistes du journal danois Jyllands-Posten qui tournaient en ridicule le prophète Mahomet et avaient provoqué une « polémique » qui avait profondément divisé le Danemark. Ce numéro contenait également des caricatures du prophète Mahomet dessinées par les collaborateurs réguliers du journal. Un certain nombre d'organisations islamiques ont poursuivi le directeur de la rédaction, Philippe Val, pour publication de matériel raciste.

Le président de la République française de l'époque, Jacques Chirac, condamne par la suite ces « provocations manifestes » et déclare : « Tout ce qui peut blesser les convictions d'autrui, en particulier les convictions religieuses, doit être évité ». Le futur président, Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur et des Cultes, écrit une lettre au tribunal dans laquelle il écrit : « Je tiens à apporter clairement mon soutien à votre journal, qui exprime une vieille tradition française, celle de la satire », tandis que François Hollande « exprime son soutien à la liberté d'expression ». En 2007, Philippe Val est acquitté par les tribunaux. En octobre 2011, l'hebdomadaire publie un autre numéro provocateur. En novembre, les locaux du journal, situés dans le 20e arrondissement de Paris, sont incendiés par un jet de cocktail et son site internet piraté. En septembre 2012, l'hebdomadaire publie d'autres caricatures de Mahomet, certaines pornographiques, et ses locaux font l'objet d'une protection policière « pour le protéger contre les attaques possibles ».

Le 7 janvier 2015, Charb, le directeur de la rédaction de Charlie Hebdo, publiait une caricature provocatrice intitulée : « Toujours pas d'attentats en France » avec un combattant musulman déclarant : « Attendez, on a jusqu'à la fin janvier pour présenter ses voeux ». Quelques heures plus tard, il était tué dans l'attentat contre la rédaction du journal.

Selon l'International Business Times, « la situation pourrait faire grimper Le Pen dans les sondages, son parti a réitéré sa condamnation de l'Islam, et demandé le rétablissement de la peine de mort ».

L'utilisation cynique du principe de la « liberté d'expression »

Un grand nombre de gens ont condamné l'attentat contre Charlie Hebdo, mais pas tous sont vraiment allés au fond des choses pour savoir ce qui s'est passé, pourquoi et qui sont les responsables. Au contraire, ils sont mobilisés de manière anticonsciente et hystérique et conduits à croire qu'ils soutiennent le principe de la « liberté d'expression ». La « liberté d'expression » que la rédaction de ce journal de ce magazine prétendait défendre, qui était liée à leur position « d'être contre la religion en général », était en fait issue du courant libertaire datant du XVIIIe siècle en France. Beaucoup de ces caricatures dans Charlie Hebdo rappellent les romans libertins du XVIIIe siècle qui contenaient des caricatures et des écrits pornographiques mettant en scène des prêtres et des religieuses.

Toutefois, ce soi-disant exercice de la liberté d'expression de la rédaction de Charlie Hebdo au XXIe siècle alors que le pouvoir absolu de l'Église et de l'État a été aboli, est, au mieux, hypocrite. Peut-on qualifier de « défendre ses droits » et d'« exercer le droit à la liberté d'expression » le fait d'attaquer et de blesser les sentiments d'un groupe minoritaire dans la société ? Exercer ce « droit » est plutôt une licence libertaire de faire exactement ce qu'on a envie de faire, que ce soit ou non au détriment des autres membres de la société. En dernière analyse, un appel de libertaire au droit à la liberté d'expression au XXIe siècle est un appel aux droits individuels bourgeois au détriment des droits collectifs.

Les droits humains sont plus que les droits individuels bourgeois

Dans ses écrits sur la question de l'édification de la nation au Canada, Hardial Bains aborde la question de la relation entre les droits individuels et les droits collectifs des membres de la société au XXIe siècle :

« À une époque se produisit une rupture avec l'attitude médiévale, les gens furent définis suivant leurs droits individuels [...] Tout était en place pour que les ressources disponibles de la société soient orientées vers la plus grande gloire des droits individuels. Cela devint un obstacle à la satisfaction des droits collectifs. »[2]

L'harmonisation des droits individuels et des droits collectifs de tous dans la société ne peut être réalisé que par l'élaboration d'une nouvelle Constitution et la mise en oeuvre d'un mécanisme politique nouveau pour rendre cela possible.

Notes

1. Selon le Réseau Voltaire, qui se décrit comme « un réseau de presse non-alignée consacré à l'analyse des relations internationales », Charlie Hebdo a été créé en 1992, avec un financement secret du cabinet du président français François Mitterrand. Charlie Hebdo a été membre du Réseau Voltaire avant de s'en retirer en 1997 suite à un désaccord avec le réseau. À cette époque, Charlie Hebdo faisait campagne pour une interdiction complète du parti d'extrême-droite Front National (FN). À cette époque, Réseau Voltaire a défendu le droit d'association des membres du FN tout en faisant campagne pour l'interdiction de son service de sécurité, le DPS. Par la suite, les relations entre le réseau et Charlie Hebdo se sont détériorées. Charlie Hebdo a attribué les attentats de 9/11 à Al Qaeda et lançé une campagne anti-islamique féroce. Pour sa part, le Réseau Voltaire maintient que la version officielle des événements était impossible et a attribué les attentats à une faction du lobby militaro-industriel américain. Enfin, en 2007, le directeur de Charlie Hebdo se rapproche du président Nicolas Sarkozy, en donnant des instructions pour démettre le président du Réseau Voltaire, qui par la suite s'est exilé de France.

2. LML, 3 janvier 2015, No. 1.

Références

« L'édification nationale au Canada ne peut signifier qu'une chose », LML, 3 janvier 2015, No. 1

Wikipédia. http ://fr.wikipedia.org/wiki/Charlie_Hebdo

Wikipédia. « Front national (parti français) » :
http ://fr.wikipedia.org/wiki/Front_national_(parti_fran %C3 %A7ais)

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Un coup monté?

Paul Craig Roberts, ancien secrétaire-adjoint au Trésor de l'administration Reagan et rédacteur adjoint du Wall Street Journal, dans un article publié sur son site internet le 8 janvier, affirme que l'attaque terroriste à Paris a été un coup monté - une opération sous fausse bannière - « dont l'objectif est de consolider le statut d'État vassal de la France vis-à-vis les États-Unis ».

« Les suspects peuvent être coupables et boucs émissaires. Rappelons-nous les complots terroristes faits par le FBI pour rendre la menace terroriste réelle aux Américains », écrit-il.

Il dit que l'économie française subit les conséquences des sanctions imposées par les États-Unis contre la Russie. « Les chantiers navals sont affectés parce qu'ils ne peuvent pas expédier les commandes russes en vertu de leur statut d'État vassal vis-à-vis Washington, et d'autres secteurs de l'économie française subissent les effets négatifs des sanctions que Washington oblige ses États vassaux de l'OTAN à imposer à la Russie. »

Roberts écrit que cette semaine le président français, François Hollande, a déclaré que les sanctions contre la Russie devaient cesser. « Pour Washington, c'est trop d'indépendance en matière de politique étrangère de la part de la France. »

Il ajoute que la CIA semble avoir ressuscité une politique utilisée contre les Européens pendant la période suivant la Deuxième Guerre mondiale, alors que l'agence d'espionnage des États-Unis perpétrait des attaques dans les pays européens et les mettait sur le dos des groupes communistes.

Selon Roberts, les agences étasuniennes projettent en ce moment de mener des opérations sous fausse bannière dans le but d'inciter la haine contre les musulmans et d'amener les pays d'Europe dans la sphère d'influence des États-Unis.

Il dit que « l'attaque contre Charlie Hebdo est un « travail de l'intérieur » et que des individus identifiés par l'Agence de Sécurité nationale comme étant hostiles aux guerres occidentales contre les musulmans seront victimes d'une machination visant à ramener la France bien fermement sous la férule de Washington.

Le gouvernement des États-Unis « raconte aux Américains n'importe quelle histoire qu'il invente et s'amuse de la naïveté du peuple », écrit-il.

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5e anniversaire du tremblement de terre en Haïti

Les Haïtiens intensifient leur lutte pour l'indépendance et la démocratie


Manifestations au Canada suite au tremblement de terre en Haïti pour dénoncer la manipulation de la catastrophe par les cercles dirigeants au Canada, aux États-Unis et
en France pour atteindre leurs fins

Le 7 janvier, Ezili Dantò, présidente du Réseau du leadership des avocats haïtiens, était en entrevue à l'émission Discussion à la radio Vancouver Co-Op. Dantò a fait un survol de la situation en Haïti et des développements majeurs menant au 12 janvier 2015, le cinquième anniversaire du séisme dévastateur de 2010 et la date retenue pour la dissolution de la chambre basse du parlement d'Haïti. Les extraits suivants de son entrevue décrivent le mouvement grandissant du peuple haïtien pour regagner son indépendance et sa démocratie face au joug des États-Unis et les tâches cruciales du peuple en ce moment. Dantò a expliqué que le 12 janvier 2015 semble être un point de convergence du peuple haïtien dans sa lutte contre la présidence fantoche et l'occupation militaire imposées par les États-Unis et que 2015 présente la possibilité de victoires pour Haïti dans l'affirmation de son droit d'être.

Dantò a décrit l'occupation militaire américaine depuis le coup d'État de 2004 par les États-Unis, le Canada et la France contre le président élu Jean-Bertrand Aristide et a expliqué comment l'occupation a utilisé le séisme de 2010 pour affermir son contrôle sur Haïti :

« Nous sommes sous occupation américaine en Haïti depuis 2004, une occupation américaine directe donnée en sous-traitance aux Casques bleus de l'ONU, dans un pays où il y a moins de violence qu'en République dominicaine, qui est située de l'autre côté de l'île, dans un pays qui ne vit pas la guerre. Les États-Unis sont en Haïti en ce moment derrière les fusils de l'ONU et la fausse bienfaisance d'ONG. En ce moment, nous en sommes à cette conjoncture, où le 12 janvier 2015, le parlement d'Haïti sera dissous. Michel Martelly, le président fantoche [a été] mis au pouvoir par les États-Unis en 2010, tout de suite après le séisme. Un grave séisme a frappé Haïti le 12 janvier 2010. Dans le sillage de ce séisme, 316 000 Haïtiens ont été tués en moins d'une minute, la plus grande catastrophe que le monde ait connue en fait de décès dans ce laps de temps.

« C'est à ce moment que la « doctrine de choc » menée par les États-Unis a forcé les Haïtiens à aller en élection, et la personne qui est devenue président était un chanteur de compas appelé Michel Martelly, qui faisait partie de la cabale duvaliériste en 1991. Il a travaillé avec l'armée, c'est un homme de droite, probablement quelqu'un qui en temps normal n'aurait pas été élu par les Haïtiens. Littéralement, moins de 17 % de la population a voté et sur ces 17 % beaucoup de bulletins étaient blancs. Hillary Clinton, qui était à cette époque secrétaire d'État de Barack Obama s'est rendue en Haïti et a dit au chef du parlement « Vous ratifiez cette [élection] ou perdez vos visas » et c'est comme çà depuis.

« Nous sommes maintenant en 2015. Depuis que Martelly a accédé au pouvoir, il a agi en dictateur, les fusils de l'ONU à son service, lesquels ont remplacé la vieille armée sanguinaire haïtienne, et il n'a jamais tenu d'élections pour le parlement. Il a accédé au pouvoir en mai 2011. Normalement le parlement est composé de 30 sénateurs et de 99 députés dans la chambre basse. Il y en a eu un tiers, seulement 20 sénateurs à ce moment qui ont accédé au pouvoir en mai 2011. Son premier acte constitutionnel aurait dû être de tenir des élections pour l'autre tiers du Sénat, pour les postes locaux et ainsi de suite.

« Depuis que Martelly a accédé au pouvoir en Haïti, il n'y a eu aucune élection. Les raisons pour lesquelles nous avons écrit le document appelant à la destitution de Martelly, c'est que pendant les trois dernières années, les gens ont pris la rue, manifesté contre Martelly de différentes façons, tandis que lui a organisé quatre carnavals mais pas d'élections. Il a dépensé de l'argent dans les carnavals, il a dépensé de l'argent pour voyager en divers lieux, faisant la promotion de beaucoup de choses pour lesquelles les États-Unis l'avaient mis en place, c'est-à-dire l'économie néolibérale où vous privatisez les biens publics et faites une économie d'exportation, et où le développement se ramène au tourisme où vous prenez les terres des pêcheurs et les remettez aux riches touristes. C'est ça qu'il appelle le développement.


Une manifestation exigeant la démission du premier ministre Lamothe et du président Martelly à Port-au-Prince le 13 décembre 2014

« Nous en sommes à un point où il doit y avoir dissolution du parlement le 12 janvier 2015, parce qu'il n'y a pas eu d'élection. Il y a eu deux avocats en Haïti et d'autres qui ont porté plusieurs accusations de corruption contre la famille Martelly. Il y a un juge qui est mort dans des circonstances suspectes ; il y avait, jusqu'à la semaine dernière, plusieurs prisonniers politiques.

Alors le peuple se bat pour ces demandes.

« En ce moment nous visons une situation où le premier ministre d'Haïti a démissionné en raison de la pression de la rue ; aujourd'hui la Cour suprême de justice a démissionné à cause de tout cela. Martelly fait face à seulement 20 sénateurs. Ils sont en ce moment la seule branche opérationnelle du parlement parce que les députés, les 92 restants, ne siègent pas en ce moment et lorsqu'ils seront de retour, leurs mandats seront échus. Il n'y aura pas de parlement, il sera dissous.

« Pour beaucoup de manifestants qui étaient dans la rue, le gouvernement Martelly de pair avec la police haïtienne entraînée par les États-Unis et le Canada ont fait ce qui a été fait à Ferguson, au Missouri. Ils ont militarisé la police qu'ils ont entraînée, la police haïtienne, et ils ont jeté de l'eau fétide, des gaz lacrymogènes et ainsi de suite, aux étudiants et aux gens qui manifestaient contre la dictature de type duvaliériste en Haïti qui a été mise là par la communauté internationale, par l'OEA et tous ceux qui légitiment les élections pour avoir une façade de démocratie.

« Ce que nous avons dit, au Réseau du leadership des avocats haïtiens, c'est que pour éviter un bain de sang et encore plus d'inconstitutionnalité, la meilleure chose que le Sénat puisse faire, en tant que seule autorité légale restante, est de destituer Martelly. Nous sommes sous occupation, et toute élection, à notre avis, est dépourvue d'emblée de légitimité, mais le Sénat est un des seuls espaces légaux en place où les Haïtiens pourraient dire : ' Sur la base de la constitution haïtienne, le peuple a tenu un référendum, cette personne illégale nous voulons l'expulser, nous voulons en finir avec la corruption.' Nous pensons qu'afin d'éviter un bain de sang, la meilleure chose à faire est que ces 20 sénateurs se rassemblent et destituent Martelly.

« Mais je pense que la situation a déjà dépassé cette prise de position. Nous avons écrit cela il y a deux semaines. Les choses évoluent très rapidement. En ce moment on nous dit que des Marines américains ont mis pied hier en Haïti. Nous ne savons pas s'ils sont là pour garder Martelly au pouvoir ou s'ils sont là pour le mettre dans un avion pour le sortir du pays comme ils l'ont fait avec Duvalier en 1986. »

Dantò a décrit l'état des forces populaires en Haïti aujourd'hui et les demandes du mouvement populaire contre l'occupation américaine :

« [Jean-Bertrand Aristide] a été le premier président haïtien élu démocratiquement. [Fanmi Lavalas] est son parti politique. Mais depuis 2004, lorsqu'il a été placé dans un avion par les forces spéciales américaines et déporté en Afrique, le parti politique Fanmi Lavalas n'a pas été autorisé à participer aux élections. Le président Aristide est retourné en Haïti sept ans après le coup d'État de 2004. Haïti a un peuple très politisé ; il participe beaucoup à ce qui se passe dans son pays. Si nous vivons cette convergence en ce moment, cette pression pour que Martelly et Lamothe démissionnent et en fait ils sont près de la démission, c'est en raison du mouvement populaire. Ce mouvement populaire inclut ce qui est généralement connu sous le nom de Mouvement Lavalas, qui est plus grand que le parti politique du président Aristide. Ce sont toutes les personnes pro-démocratie en Haïti, qui peuvent provenir de divers horizons mais ne veulent pas la dictature et veulent institutionnaliser la règle de droit.

« [Le sénateur Moïse Jean-Charles] est l'une des personnes les plus actives qui mènent le peuple dans la rue pour parler de plusieurs choses.

« Ce qu'ils exigent est la démission du gouvernement fantoche d'Haïti, que la MINUSTAH, les 'Casques bleus' en Haïti quittent — ils sont le bras militaire de l'occupation américaine — et ils demandent que les ONG quittent. [Les ONG sont] en Haïti depuis des décennies et nous avons toujours une croissance zéro, une infrastructure zéro en santé publique et ainsi de suite parce qu'elles n'ont pas de responsabilité envers le public, seulement envers leurs membres et ceux-ci sont à l'étranger. C'est la nouvelle façon, en période post-Guerre froide, que les États-Unis contrôlent les affaires internes de différents pays, en détruisant les infrastructures et puis en rendant le pays dépendant en faisant de la charité la nouvelle infrastructure. Cette charité est discriminatoire parce qu'elle est au service de gens qui sont plus à droite, qui sont plus enclins à appuyer l'impérialisme américain... Les gens ne comprennent pas que les ONG sont très politisées parce qu'elles sont financées par les gouvernements pour une raison particulière.

« Le mouvement Fanmi Lavalas est très, très puissant — il est un des mouvements politiques les plus puissants. Ce serait le parti politique le plus puissant s'il pouvait participer aujourd'hui aux élections. Il est plus que probable, à moins qu'il présente quelqu'un de ridicule, qu'il gagnera, en raison de la lutte que le peuple haïtien a menée au sujet du président Aristide. Il y a de jeunes avocats et de jeunes gens très nouveaux et dynamiques qui se sont distingués durant les dix dernières années en dehors du parti Fanmi Lavalas, parce qu'il n'était pas autorisé à participer aux élections.

« Nous, du Réseau du leadership des avocats haïtiens, voyons et avons expliqué aux gens dans le monde que la MINUSTAH, le Chapitre 7 de l'ONU sur la force de maintien de la paix qui est en Haïti depuis sept ans, nous a laissé sans développement et a causé beaucoup d'abus des droits humains et nous a notamment apporté le choléra en octobre 2010. Cela a mené à la mort de plus de 10 000 Haïtiens pauvres et infecté toutes nos sources d'eau et plus de 850 000 Haïtiens. Voilà ce que l'humanitarisme de l'ONU nous a apporté. Tout cela après le séisme et son incroyable traumatisme. Nous sommes maintenant à une conjoncture, une convergence, où le 12 janvier 2015 sera le cinquième anniversaire du séisme et le jour de la dissolution du parlement. En raison de tout cela nous voyons, finalement, l'opportunité peut-être de nous débarrasser de la MINUSTAH, de tenter de reprendre notre souveraineté et tout le monde pousse dans ce sens en ce moment. »

Dantò a dit que les événements indiquent une forte possibilité d'une percée pour les Haïtiens dans leur lutte pour le pouvoir et un gouvernement patriotique :

« Bien sûr, c'est toujours inquiétant lorsque les forces américaines débarquent en Haïti, et nous sommes à cette conjoncture. Tant de gens sont morts durant ces 10 dernières années pour en arriver à ce point. Mais, je vous donne un exemple : il y a deux jeunes avocats, André Michel et Newton St-Juste, et c'est intéressant parce qu'ils demandent à Bill Clinton de rendre compte des 10 milliards $ récoltés depuis 2010. Pendant 18 mois, il a été coprésident de la Commission intérimaire pour la reconstruction d'Haïti. Et c'est très excitant parce que pour la première fois nous regardons vers l'extérieur. Ce n'est pas une lutte interne, c'est 'voilà nos ennemis traditionnels, voilà ce qu'ils font'. C'est clair maintenant, alors qu'avant nous n'avions pas cela. Je pense que c'est très intéressant que cette convergence se produise. Le 12 janvier approche. Beaucoup de médias ne viennent en Haïti qu'une fois par année, au moment de l'anniversaire du séisme, pour faire ces petites histoires qui vous font sentir bien, mais une des grosses histoires est ce qui va arriver à l'argent, à ce 10 milliards $.

« Ces deux jeunes avocats haïtiens ont réussi à libérer beaucoup d'Haïtiens de prison ces trois dernières semaines en raison du soulèvement populaire. Les gens prennent la rue et les forces d'occupation américaines, menées par le gouvernement Martelly, les arrêtent et les jettent en prison. Martelly a dirigé par décret depuis le tout début. La communauté internationale ignore cela et l'enhardit. Mais aujourd'hui, les gens de tous ces médias vont arriver de partout dans le monde, pour parler de ce qui se passe — c'est le cinquième anniversaire : ce qui a été fait, combien de gens sont toujours dans la rue, combien de logements, où est allé l'argent, ce qui advient des emplois et ainsi de suite. Nous avons cette conjoncture, nous avons le Conseil de sécurité de l'ONU qui se rend en Haïti le 23 janvier [pour évaluer la MINUSTAH], tout cela arrive et en même temps, il y a ces jeunes Haïtiens qui prennent la rue presque quotidiennement.

« Je vois que ce groupe d'Haïtiens est beaucoup plus au courant de ce qu'il en est de l'économie d'exportation, comment elle détruit l'économie locale. Ils sont beaucoup plus au fait qu'avec les ONG, 99 cents de chaque dollar qu'elles récoltent leur reviennent, seul un cent va au gouvernement haïtien. Ils comprennent tout cela. Ils ne veulent pas de ce genre d'aide, ils ne les veulent pas ici. Je pense que c'est une nouvelle chose et j'espère que cela continue, j'espère que les États-Unis ne vont pas faire taire brutalement ces gens en les tuant. Je pense voir un changement. Nous espérons que pas trop de gens vont mourir. Nous espérons que ce n'est pas un bain de sang qui va avoir lieu dans les prochaines trois semaines. »

Tous en appui à la lutte du peuple haïtien pour regagner son indépendance et la démocratie !

(Traduction : LML. Photos : LML, RT)

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Puerto Rico

Campagne mondiale pour la libération d'Oscar López Rivera, prisonnier politique aux États-Unis

Une campagne mondiale pour la libération du patriote et prisonnier politique portoricain Oscar López Rivera est en cours. Injustement condamné à 55 années de prison par le pouvoir colonial américain pour ses positions justes et de principe à la défense de la dignité et de la souveraineté du peuple portoricain, López Rivera a été emprisonné depuis presque 34 années, dont 12 en isolement. Il s'en est tenu à ses positions face à cette épreuve tout en étant un prisonnier modèle. Cette constance et la fidélité à la cause du peuple portoricain a été reconnue partout en Amérique latine, dans les Caraïbes, aux États-Unis et dans le monde par les forces qui luttent pour la dignité, la justice et contre l'impérialisme américain.

Le président uruguayen José Mujica, dans une lettre ouverte au président américain Barack Obama envoyée au début de décembre 2014, souligne des cas significatifs d'emprisonnements injustes par les États-Unis, incluant López Rivera. Ancien guérillero, Mujica fut lui-même prisonnier politique durant 13 ans. Cette lettre a mené aux négociations en cours avec les États-Unis pour la libération de López Rivera. Le 24 décembre, Marcia Rivera, une éminente universitaire et parente de López Rivera vivant en Uruguay, annonçait par son compte Facebook que la libération de l'activiste pourrait avoir lieu très bientôt. Ce même jour, le gouverneur portoricain Alejandro Garcia Padilla a dit que son gouvernement presse aussi les États-Unis de libérer l'activiste politique.

Le 4 janvier, le président vénézuélien Nicolas Maduro a offert d'envoyer le dirigeant américain de l'opposition Leopoldo López, présentement en prison, en échange de la liberté de López Rivera. Leopoldo López a été arrêté en février après qu'il ait aidé à lancer une vague de trois mois de manifestations violentes d'opposition visant l'expulsion de Maduro. Cette offre était la réponse aux remarques du vice-président américain Joe Biden à Maduro le 4 janvier, que la libération de ce que Biden appelait « les prisonniers politiques vénézuéliens » serait un préalable à tout dégel des relations entre les deux pays. Lors d'un discours télévisé plus tard ce jour-là, le président Maduro a dit que « la seule façon que je pourrais utiliser mes pouvoirs présidentiels [pour libérer M. López] serait de le mettre dans un avion pour les États-Unis, de le laisser là et qu'ils envoient Oscar López Rivera — homme pour homme. » La porte-parole du département d'État des États-Unis Jen Psaki a dit le 7 janvier que les cas de Leopoldo López et López Rivera ne sont pas comparables, rejetant l'offre.

Le président du Comité des droits humains à Puerto Rico, Eduardo Villanueva, dans un article du 5 janvier de Inter News Service, a dit que l'année passée a été très productive dans la lutte pour la libération de López Rivera. Il a souligné que l'an dernier, plusieurs personnalités politiques nationales ont pu visiter López Rivera en prison à Terre Haute, en Indiana. Parmi elles, Alejandro García Padilla du Parti populaire démocratique, la sénatrice Maria de Lourdes Santiago du Parti indépendantiste portoricain, de même que le secrétaire général du parti Juan Dalmau, les dirigeants du Mouvement Hostos de l'indépendance nationale, Alejandro Torres Rivera et Wilma Reveron ainsi que le Révérend Rafael Moreno du Conseil des Églises.

Il a souligné l'importance des déclarations internationales faites récemment par des dirigeants politiques tels que les présidents Daniel Ortega du Nicaragua, Raúl Castro de Cuba, José Mujica de l'Uruguay en plus de Maduro et du défunt président Hugo Chávez et de l'ancien juge Espagnol Baltasar Garzón. Il a aussi souligné les déclarations par la Communauté d'États latino-américains et caraïbes (CELAC), le Forum social international à São Paolo et la Conférence permanente des partis politiques de l'Amérique latine et des Caraïbes. « Cela a augmenté la pression sur l'administration Obama qui sait qu'elle doit être cohérente dans ce qu'elle dit sur les droits humains », a dit Villanueva.

Le 6 janvier était le 72e anniversaire de López Rivera. Le Réseau national Boricua des droits humains et La Respuesta Magazine ont organisé une campagne mondiale pour appeler à sa libération. La campagne « Naissance d'un patriote, étoile d'une nation » a appelé à l'envoi de 100 000 messages sur les comptes officiels Twitter du président américain Barack Obama, la Maison-Blanche et du département américain de la Justice. Une vibrante célébration a eu lieu à Puerto Rico pour célébrer son anniversaire, où plusieurs orateurs ont souligné comment López Rivera est une inspiration pour eux et un exemple de l'esprit révolutionnaire du peuple portoricain. Le 6 janvier est aussi le « Jour des rois mages » du douzième jour après Noël. À Puerto Rico, les célébrations de la journée ont été dédiées à la liberté de López Rivera.



Célébration du 72e anniversaire d'Oscar López Rivera le 6 janvier 2015 à San Juan, Puerto Rico. Photo du bas : Fête des Rois mages à San Juan.

Plusieurs personnalités culturelles, religieuses et politiques demandent la libération immédiate de López Rivera. Dans un article du 12 décembre 2014 pour CounterPunch, Matt Peppe en souligne quelques-unes : « [Au début de décembre] à un concert à San Juan, le chanteur reggaeton René Pérez Joglar du groupe Calle 13 a invité la fille de López Clarissa sur la scène pour lire une lettre plaidant en faveur de la libération de son père.

« Après avoir gagné la médaille d'argent en judo aux jeux de l'Amérique centrale et des Caraïbes en novembre, Augusto Miranda a déclaré à la presse : 'Je veux utiliser ce forum pour tout le peuple de Puerto Rico et des États-Unis. C'est un abus ce qu'ils ont fait à Oscar López Rivera, prisonnier politique. Il est temps de lui rendre sa liberté.'

« Le président de l'Université de Puerto Rico (UPR), Uroyoán Ramón Emeterio Walker, s'est joint aux étudiants à l'université pour appeler à la libération de López, citant des 'raisons humanitaires' pour ce qu'Emeterio appelait une sentence 'disproportionnée'.

« Des activistes des droits humains tels le lauréat du prix Nobel de la paix l'archevêque Desmond Tutu, Máiread Corrigan Maguire et Adolfo Pérez Esquivel ont demandé à Obama de libérer López. [...] Tutu a dit que le 'crime' de López était 'un complot pour libérer son peuple du joug de la justice impériale'. »

D'autre part, le compatriote portoricain prisonnier politique Norberto Gonzalez Claudio devrait être relâché d'une prison américaine le 15 janvier. Condamné à une sentence de cinq années en 2011, il devait être libéré le 7 septembre 2014.

LML réitère que les États-Unis doivent libérer Oscar López Rivera immédiatement et mettre fin à la domination coloniale de la nation de Puerto Rico.

(Sources : teleSUR, BBC, Inter News Service, PanAm Post. Photos : El Nuevo Dia, Réseau national Boricua des droits humains)

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Oscar López Rivera, combattant pour
l'indépendance portoricaine

Né en 1943 à Puerto Rico, Oscar López Rivera était un vétéran décoré qui a reçu une médaille pour avoir combattu lors de la guerre du Vietnam. Après être rentré à Chicago où vit sa famille, il a joint la lutte à la défense des droits de Puerto Rico. Il était un organisateur communautaire bien connu qui a tenté d'améliorer les conditions de vie de sa communauté. Il a participé dans des actes de désobéissance civile et de militantisme pacifique.

En 1976, il a joint la lutte clandestine pour l'indépendance de Puerto Rico en tant que membre des Forces armées de libération nationale (FALN).

En 1981, il a été capturé par le FBI sur des accusations de « conspiration séditieuse » et pour son appartenance aux FALN. Lors de sa capture, il s'est déclaré « prisonnier politique », exerçant son droit sous le Premier protocole de la Convention de Genève de 1949, qui reconnaît ce droit aux gens détenus dans un contexte d'occupation coloniale.

Selon le protocole, un prisonnier de guerre ne peut être jugé comme un criminel commun, encore moins si la procédure traite d'actes reliés à la participation à la lutte anticoloniale. La demande a été ignorée par le gouvernement américain, qui a condamné López Rivera à 55 années en prison fédérale. Après avoir accusé l'activiste portoricain emprisonné de tentative d'évasion (« complot en vue de s'échapper »), les autorités ont prolongé sa sentence à 70 années, dont 12 pendant lesquelles López fut maintenu en isolement.

Mai 2014 était la 33e année de prison pour López Rivera. Il est le seul des 13 prisonniers, militants du FALN, encore en prison. L'ancien président américain Bill Clinton a offert un pardon conditionnel en 1999 aux autres membres du FALN mais López Rivera a refusé parce que la condition pour sa libération incluait 10 années supplémentaires en prison et que l'offre de pardon ne s'appliquait pas à 2 de ses camarades.

« Nous n'avions pas d'autre alternative pour survivre en tant que peuple. Nous parlons d'un moment de grande persécution et de répression, et nous voulions survivre. Nous avions utilisé ce qu'ils appellent la 'propagande armée' pour transmettre le message de notre lutte », a dit López Rivera.

Il dit ne pas avoir de regrets malgré tout. « Mes premières 18 années en prison ont été terribles, alors je pensais que ce serait impossible d'être libéré pour bonne conduite après tout ce qu'ils m'ont fait », a-t-il ajouté.

Le 18 juin 2012, le Comité spécial de la décolonisation de l'ONU a approuvé une résolution promue par Cuba appelant à la reconnaissance du droit à l'indépendance et à l'autodétermination de Puerto Rico. Elle appelait aussi les États-Unis à libérer les combattants pour l'indépendance. L'ébauche a été appuyée par la Bolivie, l'Équateur, le Nicaragua et le Venezuela. Elle a été adoptée par le comité par consensus. Les États-Unis ont ignoré la résolution de l'ONU.

Le Mandela de notre époque ?

La cause de la libération d'Oscar López Rivera a été célébrée et appuyée par les artistes de Calle 13, Andy Montañez, Ricky Martin, Chucho Avellanet, le cinéaste Jacobo Morales et par des intellectuels et des dirigeants de mouvements politiques et sociaux dans le monde.

Les défenseurs de López Rivera comparent son cas au défunt président sud-africain Nelson Mandela, qui fut emprisonné par un gouvernement qu'il considérait illégitime.

Récemment, le président vénézuélien Nicolas Maduro a rendu hommage à López Rivera.

« Il est en prison depuis 35 années. Il est le Mandela de notre époque. Son seul crime était de demander un Puerto Rico indépendant ... On a tenté de le tourner en ridicule mais il est le Mandela latino-américain », a dit Maduro à sa sortie du Sommet 2014 sur les changements climatiques à New York. Le dirigeant vénézuélien presse les États-Unis de libérer ce combattant pour la liberté dont le seul crime a été de « défendre l'étoile de la dignité sur le drapeau de notre soeur Puerto Rico. »

(TeleSUR, 24 décembre 2014)

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