Numéro 117 - 26
septembre 2014
La stratégie maritime du
gouvernement Couillard
Au service des intérêts des
États-Unis
des monopoles de l'Amérique du Nord
La
stratégie maritime du gouvernement Couillard
• Au service des intérêts des
États-Unis des monopoles de l'Amérique du Nord -
Louis Lang
• Une stratégie pour transformer le
Québec en une plaque tournante pour le libre-échange -
Pierre
Chénier
La stratégie maritime du
gouvernement Couillard
Au service des intérêts des
États-Unis
des monopoles de l'Amérique du Nord
- Louis Lang -
La Stratégie maritime que le gouvernement
Couillard a mise de l'avant comme une « pierre d'assise »
du développement économique au Québec, loin de
reposer sur l'édification d'une économie nationale
indépendante qui bénéficie au peuple
québécois, met les ressources et les infrastructures de
transport du Québec
au service des monopoles nord-américains.
Les déclarations de Couillard font miroiter la
croissance économique et des emplois partout au Québec.
Il semble plutôt qu'on nous propose une version
remaniée du Partenariat nord-américain pour la
sécurité et la prospérité (PSP), le plan
qui impliquait le gouvernement de Paul Martin et intégrait les
économies du Canada, des États-Unis
et du Mexique afin de former un bloc commercial et militaire dans le
cadre des visées interimpérialistes pour le
contrôle des marchés mondiaux, des sphères
d'influence, de la main-d'oeuvre à bon marché et des
zones d'exportation du capital.
En 2007, lors des négociations entourant le PSP,
le gouvernement Harper a déclaré ceci au sujet du Cadre
de politique national en matières de Portes et
de Corridors de commerce:
« L'avènement des chaînes
d'approvisionnement mondiales en tant que modèle commercial
prééminent est un facteur clé des changements
économiques
mondiaux. La prospérité et le niveau de vie des Canadiens
ne pourront être maintenus à moins que le Canada ne
devienne une plaque tournante du commerce
international des marchandises entre l'Amérique du Nord, l'Asie
et l'Europe. »
C'est le même genre de commentaires que le
gouvernement Harper émet maintenant sauf qu'aujourd'hui, le
contexte qui est invoqué est celui du besoin
de moderniser les réseaux de transport pour répondre aux
nouveaux besoins mondiaux dans le contexte de l'Accord de
libre-échange entre le Canada et l'Union
européenne (l'AECG) et l'Accord de libre-échange
nord-américain (l'ALÉNA).
La stratégie de Couillard est conçue pour
faire partie des plans des cercles dirigeants de construire les
infrastructures et d'établir les Portes et les Corridors
de commerce à l'échelle du Canada pour faciliter le
transport des ressources énergétiques et des biens
manufacturés en Amérique du Nord et vers l'Europe et
l'Asie.
Les plans de super-corridors de l'ALÉNA/PSP
de 2005 comprenant les pipelines pour l'eau, le pétrole et le
gaz naturel, les rails
et les routes, partant du port de Cardenas au Mexique jusqu'à
Winnipeg puis Montréal, passant par le Kansas. Toujours à
l'étude.
En avançant leur Stratégie maritime, les
libéraux écrivent ceci:
« L'Accord économique et commercial global
(AECG) entre le Canada et l'Union européenne, conjugué
à l'Accord de libre-échange nord-américain
(ALÉNA), permet au Québec de se positionner comme l'un
des principaux pôles logistiques des activités
d'import-export entre les deux continents ».
Ils parlent également de l'expansion du canal de
Panama et de l'utilisation possible dans l'avenir du passage du
Nord-Ouest comme des occasions pour
les ports de la côte est du Québec de se positionner comme
étant de meilleures routes de commerce vers l'Asie. Tout cela
est présenté comme étant crucial
à la « relance de l'économie du Québec
».
Le gouvernement fédéral envisage de
grands investissements
dans « l'infrastructure publique »
Lors d'un discours prononcé le 18 août
dernier,
la ministre des Transports Lisa Raitt a annoncé que le
gouvernement va investir 70 milliards $ dans des projets
d'infrastructure publique dont 53 milliards $
pour le Nouveau Plan Chantiers Canada, un fonds dédié aux
infrastructures provinciales, territoriales et municipales. Cet argent
ira aussi à de nouveaux
investissements pour l'Initiative de la Porte et du Corridor de
l'Asie-Pacifique qui est en vigueur depuis 2006, le Fonds pour les
portes d'entrée et les passages
frontaliers et la Porte canadienne de l'Atlantique.
Au moment où les monopoles ferment des usines et
éliminent de la production au Québec et au Canada sans
considération aucune pour l'intérêt public,
le plan visant à investir des milliards de dollars dans ce que
le gouvernement appelle « l'infrastructure publique » n'a
rien à voir avec un programme de
modernisation pour renforcer l'économie. C'est malhonnête
de la part de Harper et de Couillard de parler d'une relance
économique basée sur la logistique du
transport et de l'entreposage, de nouvelles lignes de chemins de fer et
de nouveaux ports en l'absence de plan pour développer de la
nouvelle production et nos
forces productives. Ce sont des mots creux que de parler du
renouvellement de l'économie et de l'élévation du
niveau de vie sans un plan pour augmenter le
niveau de production et faire croître les forces productives.
La Stratégie maritime du gouvernement Couillard
fait partie du plan des cercles dirigeants de mettre le territoire, le
travail et les ressources du Québec à
la disposition des États-Unis des monopoles de l'Amérique
du Nord. Cela ne va que causer des désastres à cause de
la destruction de l'environnement naturel
et humain qui va se produire parce que c'est par cette destruction que
les surprofits sont réalisés.
(Tiré de
Forum ouvrier)
Une stratégie pour transformer le Québec
en une plaque tournante du libre-échange
- Pierre Chénier -
Une des composantes majeures du Discours inaugural du
premier ministre du Québec Philippe Couillard est sa
stratégie maritime. De concert avec le Plan
Nord, la stratégie maritime est l'élément
principal du plan de relance économique du gouvernement
libéral.
Selon le gouvernement Couillard, la stratégie
maritime va faire du Québec une plaque tournante du commerce
entre les Amériques et l'Europe, et
éventuellement avec l'Asie. Elle comprend le
développement de ce que le gouvernement appelle le plein
potentiel du fleuve Saint-Laurent et de son estuaire
pour le commerce transatlantique et le développement de
pôles logistiques de manutention de marchandises (transport
intermodal) connectés à ce commerce
maritime. Un de ces pôles sera situé en
Montérégie-ouest où le gouvernement compte
développer un corridor de commerce le long de l'autoroute 30
avec
l'instauration d'installations de transport intermodal (camion, train)
relié au port de Montréal. Le gouvernement Couillard
espère que des entreprises
manufacturières vont venir s'établir le long de ce
corridor pour profiter de ce pôle logistique. Cette
stratégie maritime qui vise à faire du Québec le
port d'entrée
et de sortie privilégié des marchandises entre le
marché nord-américain et l'Europe requiert la
modernisation des ports en eau profonde du Québec pour que
ces marchandises transitent par les ports du Québec plutôt
que par ceux de la côte Est des États-Unis.
Des conditions favorables
« L'Accord économique et commercial global
(AECG) entre le Canada et l'Union européenne, conjugué
à l'Accord
de libre-échange nord-américain (ALÉNA), permet au
Québec de se positionner comme l'un des principaux pôles
logistiques des activités d'import-export
entre les deux continents »1, dit le document du Parti
libéral.
Les autres conditions favorables selon le document
sont:- L'agrandissement des écluses du canal de Panama, qui sera
complété au milieu de 2015. Les
libéraux disent que cela va modifier grandement les flux de
commerce à l'avantage des ports de la côte Est. Le
Québec possède plusieurs ports en eau profonde
capables d'accueillir des navires de plus forte taille et un trafic
accru.
- L'ouverture au cours des prochaines décennies
du passage du Nord-Ouest, qui reliera l'Atlantique au Pacifique en
passant entre les îles arctiques du Grand
Nord canadien, permettant de raccourcir de 7 000 km la route entre
l'Asie et l'Europe.- La forte hausse du tourisme de croisière
dans le monde.
- Le fait que les avancées en biotechnologies
marines offrent également des occasions de développer au
Québec de nouvelles filières industrielles,
commerciales et environnementales.
Carte de la Montérégie Ouest - cliquer
dessus pour élargir
Comment la stratégie maritime est censée
stimuler la croissance économique
On lit dans le document: « C'est dans cette veine
que le Parti libéral du Québec propose aujourd'hui une
ambitieuse stratégie maritime qui, accompagnée
du déploiement du Plan Nord, sera au coeur de la relance de
l'économie québécoise sous un gouvernement
libéral. Cette première véritable stratégie
maritime
de notre histoire mettra en valeur tout le potentiel du fleuve et de
l'estuaire du Saint-Laurent. Elle stimulera le développement
économique de toutes les régions
côtières, de Gaspé et des
Îles-de-la-Madeleine à Montréal, en passant par
Sept-Îles et Rivière-du-Loup. Cette stratégie
maritime donnera naissance à de nouveaux
vecteurs de croissance économique et procurera un nouvel
élan à plusieurs industries. »
Le document impute à la stratégie maritime
l'objectif :- de donner un nouvel élan au transport maritime en
investissant dans les infrastructures portuaires
du Québec, en développant le transport intermodal et en
dynamisant les chantiers maritimes québécois;
- de poursuivre le développement du tourisme
maritime, notamment par la promotion des croisières
internationales sur le Saint-Laurent;- d'assurer la
pérennité
de l'industrie des pêches et de l'aquaculture;
- d'inscrire le Québec dans l'économie
bleue en investissant dans la recherche et le développement des
technologies marines;- de répondre aux « pénuries
appréhendées de main-d'oeuvre qualifiée »
par le déploiement et la promotion des programmes de formation.
Ce que le gouvernement doit accomplir pour
réaliser la stratégie maritime
« Afin de saisir ces occasions, le gouvernement du
Québec doit
accompagner les acteurs de l'industrie, notamment les administrations
portuaires, dans leurs différents projets en ciblant des
chantiers précis », dit le document.
À cet effet, un gouvernement libéral :
« - Mettra à jour les infrastructures pour
répondre à la demande croissante :« - en appuyant
les différentes administrations portuaires dans leurs
démarches
auprès du gouvernement fédéral pour obtenir du
soutien dans leurs projets d'infrastructures;
« - en s'assurant que le Québec obtienne sa
juste part dans le plan Chantiers Canada 2013, qui prévoit une
somme de 10 milliards $ à investir dans les
infrastructures publiques fédérales, notamment dans les
ports;« - en instaurant avec le gouvernement
fédéral un système d'utilisateurs-payeurs afin
d'investir
dans les infrastructures et de les mettre à niveau pour
s'adapter à l'expansion et aux changements de l'industrie.
« - Relancera les travaux concernant le Corridor
de commerce Québec-Ontario ainsi que la Porte continentale afin
d'en faire une initiative tout aussi
dynamique que l'initiative de la Porte et du Corridor de
l'Asie-Pacifique.« - Relancera le Plan Nord, contribuant ainsi au
développement de l'activité portuaire
du Nord-du-Québec et du Québec tout entier. Il s'assurera
également de la mise en place d'infrastructures
complémentaires aux installations portuaires afin de
répondre adéquatement à la demande grandissante
à venir dans le contexte du développement du Nord.
« - S'assurera de la complémentarité
de nos infrastructures routières et ferroviaires (liens
intermodaux) avec les différents projets de développement
portuaire
afin de développer une chaîne logistique efficace qui
réduira les coûts de transport pour nos exportateurs et
importateurs. »
Le passage du Nord-Ouest
Le financement
La réalisation de la stratégie maritime
dépend donc de l'injection massive de fonds de la part du
gouvernement fédéral parce
que les installations portuaires sont en grande majorité de
juridiction fédérale. Selon le document, la
stratégie maritime va nécessiter des investissements
de fonds publics de 4 milliards $ et là-dessus, la part que le
gouvernement du Québec s'engage à faire est de 1,5
milliard $. Le gouvernement libéral s'offre
aussi comme négociateur pour les administrations portuaires dans
leurs négociations pour obtenir un financement
fédéral pour améliorer leurs installations
portuaires.
Le Québec possède 8 ports en eau profonde
(Montréal, Québec, Trois-Rivières,
Bécancour, Sorel, Baie-Comeau, Port-Cartier et Sept-Îles).
Le premier
ministre veut une plus grande part des investissements de Chantiers
Canada qui a été mis sur pied par le gouvernement Harper
pour financer les
infrastructures. Que donnera-t-il en échange ? Rien n'a encore
été dit à ce sujet, mais M. Couillard joue
beaucoup la carte du gouvernement qui va mettre
fin aux chicanes avec Ottawa pour obtenir ce qu'il veut.
Les portes et corridors commerciaux
On voit que, comme le Plan Nord, la stratégie
maritime englobe tout le Québec (pas seulement les
régions côtières) et aussi le Canada et
l'Amérique du Nord. Le gouvernement la rattache au Corridor de
commerce Québec-Ontario et à la Porte continentale
qui sont un protocole d'entente conclu en 2007 entre le gouvernement
fédéral et les gouvernements du Québec et de
l'Ontario pour développer ce qui est
appelé un pôle logistique intermodal de transport de
marchandises à travers toute l'Amérique du Nord.
La stratégie maritime est présentée
comme quelque chose de nord-américain, où le
Québec desservira tous ceux qui échangent des
marchandises dans le cadre
du marché nord-américain libéralisé et des
marchés européens.Les portes et corridors de commerce ont
été développés par le gouvernement Harper
depuis le milieu
des années 2000 en intégration avec les
États-Unis. Il y a la Porte et le Corridor de commerce
Asie-Pacifique, la Porte de l'Atlantique et la Porte continentale et
le Corridor Québec-Ontario. Ces portes et corridors de commerce
sont des ensembles d'infrastructure de transport et des voies de
cheminement des marchandises
(et de passagers internationaux) dont le gouvernement Harper dit qu'ils
sont des éléments clés pour rendre le Canada
concurrentiel dans les échanges
internationaux.
Ils ont été créés dans le
sillage des traités de libre-échange et des attentats du
11 septembre 2001 sous la thèse que la prospérité
du Canada dépend de sa capacité
à être concurrentiel dans le commerce mondial et de la
sécurité continentale telle que définie par les
États-Unis depuis le 11 septembre. Dans le numéro
d'été 2010
du journal Revue militaire canadienne, l'expert en
sécurité maritime Peter Avis écrit:« Les
systèmes de portes et de corridors rassemblent des parties
traditionnellement disparates en un partenariat axé sur le
commerce, le transport et la sécurité. Elle tire
également profit des ressources et de l'information. Ce sont
les gouvernements qui établissent les règles et qui
investissent dans les infrastructures et la technologie, tandis que le
secteur privé travaille en partenariat avec eux
et effectue aussi des investissements considérables. Depuis les
attentats du 11 septembre 2001, la nécessité
d'améliorer la sécurité ne fait aucun doute.
Toutefois,
l'attitude changeante des Canadiens à l'égard de la
sécurité, tant dans les secteurs publics que
privés, s'avère problématique pour les futurs
gouvernements canadiens.
En effet, des années d'efforts seront nécessaires pour
arriver à faire accepter pleinement la notion de
sécurité en tant que partie intégrante de la vie
au Canada...
Comme le Canada est reconnu comme étant une nation
commerçante, la notion stratégique de systèmes de
portes et de corridors —assurant des échanges et un
transport sécuritaires et reliant les intérêts
canadiens aux fournisseurs et aux marchés de l'économie
mondiale — constitue un pilier fondamental de cette nouvelle
stratégie de sécurité nationale. Nous disposons de
portes et de corridors, et nous nous affairons à les
sécuriser. Il est temps que la stratégie nationale
globale considère
la gestion des ressources limitées en vue d'améliorer
notre gestion de ces intérêts canadiens pour l'avenir.
»
Dans un document d'orientation publié par le
gouvernement Harper en 2006 et le Cadre national des portes et
corridors de commerce publié en 2007, on lit
que la prospérité et le niveau de vie du Canada ne
peuvent se maintenir que si le Canada devient une plaque tournante du
commerce international des marchandises
entre l'Amérique du Nord, l'Asie et l'Europe. Le Canada y est
présenté comme faisant partie d'une économie
nord-américaine intégrée.« L'économie
nord-américaine
intégrée constitue la base du succès de
l'engagement du Canada à l'échelle internationale. Le
Canada et les États-Unis connaissent la circulation
bilatérale de
marchandises, de services, de personnes et de capital la plus
importante au monde entre deux pays », lit-on dans le document
« Lentille 1 : Stratégie de commerce
international » sur le site Portes et corridors du Canada du
gouvernement canadien.2
Autrement dit, le Canada est à même
d'être concurrentiel dans les échanges internationaux
parce qu'il est intégré au marché
nord-américain.On lit dans le
document que le monde a connu une croissance économique
inégalée entre 2002 et 2007 et que cela est dû
à l'accroissement du commerce international. La
prospérité et le niveau de vie du Canada dépendent
alors de la capacité du Canada à devenir une plaque
tournante entre l'Amérique du Nord et l'Europe et l'Asie.
Il y est dit que la croissance économique internationale se
développe autour de zones d'approvisionnement mondial, de
grandes villes comme centres de
commerce international et de blocs commerciaux. Les portes et les
corridors de commerce sont l'infrastructure de transport et les voies
d'acheminement des
marchandises et des passagers internationaux vers les marchés,
ce qui fait que l'acquisition de cette nouvelle infrastructure est une
condition sine qua non.
Et puisque cette nouvelle infrastructure est extrafrontalière
(Canada-États-Unis mais aussi entre les provinces), il faut
également modifier les politiques
publiques pour les accorder avec celles des États-Unis. La
sécurité des personnes et des installations doit donc
être subordonnée au contrôle américain. Cela
englobe non seulement la lutte au terrorisme, mais aussi la
prévention contre les catastrophes naturelles. La
compétitivité du Canada sur les marchés
mondiaux en dépend. Elle nécessite aussi une
collaboration au plus haut niveau non seulement entre les
gouvernements, mais aussi entre les gouvernements
et les entreprises privées.
C'est donc un Québec et une Ontario qui cherchent
à devenir une plaque tournante pour le commerce trans-atlantique
à partir d'une économie encore plus
annexée aux États-Unis des monopoles de l'Amérique
du Nord qu'on entend développer.
La filière pétrolière
Projet de pipeline de TransCanada pour amener le
pétrole vers la côte est.
Le transport et l'exportation du pétrole brut
sont en très grande hausse au Canada à partir des sables
bitumineux de l'Alberta
et aussi du pétrole de fracturation aux États-Unis. Le
Québec veut devenir une plaque tournante de cela aussi. Les
grands monopoles pétroliers ont de la difficulté
à accroître leurs exportations de pétrole par
l'Ouest canadien (ex. Northern Gateway et Kinder Morgan) et vers le sud
(Keystone XL) à cause de la concurrence
intermonopoliste et de l'opposition populaire. Pour le gouvernement
libéral, les ports du Québec peuvent devenir
l'opportunité de régler le problème.
Déjà le gouvernement du Parti
québécois avait ouvert ce qu'il a appelé la
filière du pétrole en appuyant l'inversion de la ligne 9
d'Enbridge et en se disant
ouvert au projet Oléoducs Énergie Est de TransCanada pour
amener le pétrole brut de l'Alberta et de la Saskatchewan vers
les raffineries de l'Est du Canada
et en exporter une partie par bateau. Ceci est en plus de la
décision prise par le gouvernement péquiste d'investir de
l'argent avec des pétrolières pour faire de
l'exploration pétrolière sur l'île d'Anticosti. La
construction d'un port pétrolier à Gros-Cacouna dans la
MRC de Rivière-du-Loup est une composante du projet
de TransCanada.On ne sait pas si le gouvernement Harper va accepter de
mettre de l'argent pour ce que le gouvernement Couillard appelle la
relance du corridor
Ontario-Québec ou la modernisation des ports, mais le projet
implique du financement fédéral. Lorsque le ministre des
Finances Joe Oliver est venu parler à la
Chambre de commerce du Montréal métropolitain quelques
semaines après l'élection du 7 avril qui a porté
le Parti libéral au pouvoir, il n'a pas mentionné, selon
les médias, la stratégie maritime, mais a dit que le
Québec, qui a maintenant rejeté la souveraineté,
est capable de devenir une puissance économique à
l'intérieur
du Canada sur la base de ses ressources naturelles. Il a
spécifiquement mentionné l'exploitation de son
pétrole et de son gaz.
Un projet antinational
La direction que le gouvernement Couillard fixe pour
l'économie va non seulement intégrer davantage le
Québec et le
Canada aux États-Unis des monopoles d'Amérique du Nord,
mais aussi intensifier les guerres commerciales et la concurrence entre
les blocs commerciaux rivaux.
Loin d'inaugurer une période de stabilité, cela veut dire
que le Québec se fait impliquer encore plus dans les
contradictions interimpérialistes entre les États-Unis
et l'Union européenne au lieu d'entreprendre la construction
d'une économie souveraine qui satisfait les besoins du peuple,
pratique le commerce sur la base
de l'avantage réciproque et renforce ainsi la
souveraineté politique. Du point de vue idéologique et
politique, cela vise à rayer de la conscience des travailleurs
le projet de construction d'un Québec ou d'un Canada souverains,
basé sur une économie souveraine, qui défend les
droits de tous. Cela montre que la classe
ouvrière du Québec et du reste du Canada doit
elle-même devenir le défenseur de l'édification
nationale qui met toutes les ressources à la disposition du
peuple
pour qu'il affirme les droits qui appartiennent à tous du fait
qu'ils sont humains et exploite les ressources de la Terre Mère
de manière durable.
Notes
1. Une stratégie maritime pour le
Québec - Parti libéral du Québec
2.
http://www.portesducanada.gc.ca/Cadredepolitiquenational/politiquenational4-1.htm
(Tiré de
Forum ouvrier)
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Marxiste-Léniniste
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