Le
                              Marxiste-Léniniste

Numéro 178 - 5 décembre 2013

Amérique latine

L'intégration continentale en opposition à l'offensive néolibérale et à l'ingérence étasunienne




Conférence à Montréal
Jeudi 5 décembre à 19 h

Au centre culturel Simon Bolivar, 394, Maisonneuve Ouest
(Métro Place des Arts, sortie Bleury)
  


33e anniversaire du Front de libération nationale Farabundo Marti
Un rassemblement festif à Montréal célèbre les réalisations du peuple salvadorien - Fernand Deschamps

Défi à la volonté du peuple au Honduras
Un autre coup d'État électoral crasse des États-Unis - Claude Brunelle


33e anniversaire du Front de libération nationale Farabundo Marti

Un rassemblement festif à Montréal célèbre
les réalisations du peuple salvadorien

Le samedi soir 30 novembre, le Parti marxiste-léniniste du Québec (PMLQ) s'est joint aux plus de 150 personnes, principalement des Salvadoriens vivant au Québec, leurs sympathisants et les membres du corps diplomatique, venus célébrer l'anniversaire de fondation du Front de libération nationale Farabundo Marti (FMLN) au Salvador. L'événement de cette année est particulièrement important car il a lieu à la veille de l'élection présidentielle prévue pour février 2014. C'est pourquoi le thème de la soirée a été : « Salvador, cambios de verdad, adelante », se référant aux changements importants dont le peuple salvadorien a été témoin depuis l'élection de Mauricio Funes, le candidat à la présidentielle soutenu par le FMLN, ainsi qu'aux autres changements à venir.

Durant la soirée, la porte-parole du FMLN à Montréal s'est adressée en français et en espagnol aux convives, rappelant les changements mis de l'avant par le gouvernement salvadorien au cours des quatre dernières années pour améliorer la vie des jeunes, des femmes et des travailleurs de cette république d'Amérique centrale bordée à l'ouest par l'océan Pacifique et au nord, à l'est et au sud-est par le Guatemala, le Honduras et le Nicaragua.

Elle a rappelé les réalisations accomplies depuis 2009 par le gouvernement salvadorien dans le domaine de l'éducation telles que l'éducation universelle et gratuite pour les jeunes avec un programme nutritionnel national qui garantit à chaque enfant qui va à l'école une ration quotidienne de lait, en plus d'un programme complet de repas à l'école pour ceux qui viennent de familles pauvres. Les fournitures scolaires, les chaussures ainsi que les uniformes scolaires pour chaque élève sont également prises en charge par le gouvernement central. Comme l'a expliqué la porte-parole du FMLN, cela représente non seulement un investissement par l'État de près de 148 millions $, mais cela génère également 47 000 emplois directs parmi les petits producteurs fournissant aux écoles le lait, la nourriture et les vêtements produits localement. Selon elle, c'est plus qu'une réforme, c'est un changement dans la structure de la société parce que, dans ses mots, l'éducation est la base pour la libération, pour ne pas avoir des enfants errant dans les rues et pour mettre fin à la violence dans l'espace public. Dans le cadre du programme national pour élever le niveau d'éducation du peuple, le gouvernement a formé des enseignants pour enseigner aux enfants vivant dans les zones défavorisées tout en poussant pour un programme national d'alphabétisation destiné aux analphabètes. Grâce à ce programme, 216 186 personnes adultes au Salvador ont pu apprendre à lire et à écrire au cours des quatre dernières années.

La porte-parole a rappelé que le Salvador a été en mesure de participer aux programmes de l'ALBA pour fournir 10 837 bourses pour les étudiants qui veulent se perfectionner dans les domaines techniques. Grâce à l'ALBA, dit-elle, le Salvador a pu acheter du pétrole du Venezuela à un prix juste tout en bénéficiant de l'aide médicale fournie par Cuba, qui souffre pourtant du blocus américain. Elle en a profité pour remercier publiquement les consuls de Cuba et du Venezuela qui étaient présents à cette soirée pour le soutien que ces deux pays accordent au peuple salvadorien. L'auditoire a répondu par des applaudissements nourris et des cris de « Viva Chavez », « Viva Fidel », « Viva Cuba », « Viva Venezuela ».

En même temps, comme l'a indiqué la porte-parole du FMLN, « avoir le pouvoir et être au gouvernement » sont deux choses bien différentes. C'est pourquoi, a-t-elle expliqué, le gouvernement salvadorien a pour objectif de créer les conditions pour investir le peuple du pouvoir. Parmi les différentes mesures prises par le gouvernement, il y a l'adoption d'un projet de loi à l'Assemblée législative nationale qui garantit des droits humains fondamentaux aux femmes dont, entre autres, des services de garderie pour les femmes monoparentales qui travaillent. La réforme agraire est un autre domaine important de changement dans lequel 35 000 titres fonciers ont été octroyés à des personnes, et ce, en l'espace de quatre ans, soit plus que jamais auparavant dans toute l'histoire du Salvador. Pour la première fois, le pays est autosuffisant en nourriture pour sa propre population alors que le prix des aliments de base tels que les haricots rouges a diminué de moitié au cours des quatre dernières années. Des projets comme un hôpital pédiatrique et une autoroute majeure qui ont été commencés sous le gouvernement précédent avec des fonds provenant de l'étranger mais qui n'ont jamais été terminés en raison de la corruption endémique, ont finalement été complétés.

Comme l'a souligné la porte-parole du FMLN, un gouvernement qui a à coeur l'intérêt de la majorité va protéger la majorité. C'est pourquoi un programme de défense civile à l'échelle nationale a été mis en place par l'État durant les quatre dernières années pour protéger le peuple des graves dommages et conséquences des catastrophes naturelles, comme les tremblements de terre, les éruptions volcaniques et les tempêtes tropicales, qui sont des événements fréquents au Salvador.

Dans ses remarques finales, la porte-parole du FMLN a rappelé le programme électoral en 10 points que le gouvernement du FMLN accomplira s'il est réélu pour un autre mandat présidentiel. Les aspects principaux de ce programme sont : la défense de la primauté du droit par la lutte contre le crime organisé ; mettre fin à l'évasion fiscale des monopoles ; la création d'un syndicat unique national pour les travailleurs ; approfondir les changements sociaux en parvenant à une meilleure qualité de l'éducation et des soins de santé pour tous ; porter attention à la protection des femmes et créer des opportunités pour les jeunes ; maintenir et accroître les relations commerciales et politiques avec d'autres pays, notamment les pays où la diaspora salvadorienne est présente ; réorganiser le système de transport en commun afin de faciliter les communications entre les villes du pays ; promouvoir l'harmonisation de l'environnement naturel avec l'environnement humain.

Elle a terminé sa présentation en invitant les Salvadoriens vivant au Québec à jouer un rôle actif pour assurer la réélection de l'actuel président en février 2014 et du gouvernement du FMLN. Un autre porte-parole du FMLN a ensuite pris la parole en espagnol pour rappeler l'importance des prochaines élections présidentielles et des forces sociales et politiques qui sont en jeu. La partie officielle de la soirée s'est terminée par le chant par toutes les personnes présentes de l'hymne national du Salvador, suivi de l'hymne officiel du Front de libération nationale Farabundo Marti.

Par la suite tous les participants à la soirée ont reçu une trousse contenue dans un sac bien conçu aux couleurs rouge et blanche du candidat présidentiel du FMLN pour la prochaine élection de 2014. Au moment où la musique et la danse ont commencé, les convives assis aux tables ont engagé des discussions animées et tout le monde s'est senti inspiré par les présentations.


Un grand rassemblement de membres et sympathisants marque le 33e anniversaire du FMLN,
à San Salvador, le 9 octobre 2013.

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Défi à la volonté du peuple au Honduras

Un autre coup d'État électoral crasse des États-Unis


Le dimanche 24 novembre avait lieu une élection générale au Honduras. Quelque 5,3 millions d'électeurs inscrits étaient appelés à élire le président, trois vice-présidents, 298 maires, 128 députés à l'Assemblée législative nationale et 20 députés au Parlement centre-américain. Soixante-six pour cent des électeurs se sont prévalus de leur droit de vote malgré la répression des forces démocratiques et progressistes du pays depuis le coup d'État de 2009 contre le président Manuel Zelaya.

Suite à des allégations d'irrégularités systémiques et de corruption, le président du Tribunal électoral (TSE), David Matamoros, a annoncé le 2 décembre un réexamen de 16 000 listes de résultats (mais de recomptage).

Quelques 20,000 observateurs nationaux et 700 internationaux, représentant entre autres l'Union Européen (UE), le Centre Carter, l'Organisation des États américains (OÉA), les Nations unies et la Conférence des Partis progressistes (COPAL), étaient déployés dans tout le pays afin de témoigner du déroulement de ces élections.

D'autre part, quelques 28 000 policiers et militaires ont été déployés à travers le pays dans les 5 500 bureaux de vote et dans tous les postes de radio, de télévision, de journaux imprimés et autres centres de communication. La raison donnée par le président TSE était que cela devait servir à assurer la sécurité et le calme afin de permettre aux électeurs de se rendre voter dans la tranquillité. Cela devait également servir à assurer le respect du pacte du silence établi entre le TSE, les partis présentant des candidats et les médias de communication. Selon ce pacte, aucune information ne devait être divulguée sur les résultats du vote avant qu'une majorité des votes ait été comptée et annoncée par le TSE qui, selon ses propres déclarations, ne devait se faire que le lundi 25 novembre.

Hors le même TSE a été le premier à ne pas respecter ce pacte du silence en annonçant à 18 h 40 le jour même des élections, et avec moins de 50 % des bulletins de vote dépouillés, que la tendance favorisait le candidat pro-impérialiste du Parti national, Juan Orlando Hernández. L'exercice fut répété à 22 h 40 le même soir avec l'annonce par le président du TSE qu'après 54,47 % des votes comptés, la tendance favorisait Hernández avec 34,27 % des votes contre 28,67 % pour la candidate du Parti libre Xiomara Castro, représentant les forces progressistes et démocratiques du pays.

Dans les minutes qui ont suivies, l'ambassadrice des États-Unis au Honduras, Lisa Kubiske, s'est prononcée en faveur des résultats annoncés par le TSE, annonçant du même coup que les États-Unis les respectaient et qu'ils coïncidaient avec les rapports reçus de leurs observateurs au pays. Notons qu'au moment où l'ambassadrice étasunienne a fait ces commentaires, il y avait déjà différents partis en lice qui dénonçaient plusieurs irrégularités et mettaient en doute la véracité des résultats annoncés. Notons également que le président du TSE est également membre du Parti national d'Hernández. Puis dans les heures qui ont suivi et alors qu'à peine 67 % du dépouillement des votes était affecté, le président sortant, Porfirio Lobo, lui-même porté au pouvoir par le coup d'État de 2009, appelait le peuple à rester calme et à reconnaître Hernández comme gagnant de la présidence.

Des cas répandus de fraude

Dès la fermeture des bureaux de vote des faits préoccupants ont été signalés par les partis en lice et également par les observateurs. Ainsi, comme il a été signalé à Telesur dans la journée du lundi 25 novembre par l'un des observateurs de la COPAL, la députée salvadorienne Nidia Diaz, « 20 % des bulletins de vote n'ont pas été transmis, un autre 20 % n'ont pas été scannés et le TSE ne les a pas et un autre 20 % n'ont pas été audités ». Elle a également mentionné que des actes de prosélytisme ont été signalés à l'entrée des bureaux de vote où des électeurs recevaient une carte qu'ils signaient à la sortie et la remettait à des représentants du Parti libéral, auteur du coup d'État de 2009.


À gauche: Manifestation à Tegucigalpa, Honduras, le 30 novembre pour protester contre la fraude électorale suite aux élections générales du 24 novembre. À droite, la candidate du parti Libertad Y Refundacion (Parti libre), Xiomara Castro, leader de l'opposition au gouvernement issu du coup d'État de 2009.

Dès le matin du 25 novembre, la candidate du Parti Libertad y Refundacion (Parti libre), Xiomara Castro, et son coordinateur national Manuel Zelaya ont annoncé qu'ils n'acceptaient pas les résultats émis par le TSE, que ces résultats ne correspondaient pas aux résultats que leur parti avait colligés, que plusieurs irrégularités ont été relevées, que plus de 20 % des urnes provenant des bureaux de vote où les forces de la candidate du Parti libre a de forts appuis avaient disparues et que le processus suivi pour la cueillette et le dépouillement des votes n'avait rien de transparent. Ils ont affirmé que tout au long de la journée du vote l'ambiance montrait que le peuple voulait un changement et que leurs données donnaient gagnante la candidate de leur parti. Ils ont également annoncé qu'ils allaient défendre chaque vote, chaque mairie, et mis au défi le TSE de comparer ses résultats aux leurs, bulletin de vote par bulletin de vote, urne par urne, village par village, jusqu'à ce que la lumière soit faite et que les résultats réels soient donnés au peuple. L'ex-président Zelaya a déclaré qu'il n'allait pas abandonner ceux qui depuis quatre ans ont lutté pour ce changement et dont plusieurs ont été assassinés et que s'il le fallait, ils allaient descendre dans la rue. De même il a affirmé qu'il ne négocierait pas avec le TSE qui a trahi le peuple hondurien. La même journée le Parti anti-corruption a également annoncé qu'il rejetait les résultats émis par le TSE et qu'il allait déposer une demande d'annulation des élections pour irrégularités.

Une délégation de la Fédération internationale des droits humains (FIDH) a souligné dans son rapport d'observation que plusieurs irrégularités ont été constatées qui ont privé des milliers Honduriens de leur droit de vote. Parmi ces irrégularités, la FIDH mentionne que plusieurs citoyens n'ont pu voter parce qu'ils ont été déclarés morts et que ceux qui se sont rendus dans les bureaux du TSE pour prouver leur existence n'ont pas retrouvé pour autant leur droit de vote. D'autre part, la FIDH souligne que plusieurs citoyens ont été inscrits dans des bureaux de vote beaucoup plus éloignés que leur lieu de résidence, les empêchant ainsi de voter. Le rapport de la mission de la FIDH dénonce également le fait que des porte-parole du Parti national aient remis à plusieurs citoyens des cartes cadeaux pour des achats dans des commerces, ou pour des services téléphoniques, médicaux, de pharmacie ou de restaurant, citant des vidéos et des photos montrant clairement les représentants du Parti national en train de remettre de ces cartes cadeaux ou d'autres objets tout près des bureaux de votation. Enfin, le groupe de onze observateurs de la FIDH note qu'il existe une absence de transparence dans le financement de la campagne électorale des grands partis et se préoccupe de la militarisation du pays pour l'occasion.

Une délégation d'observateurs canadiens regroupée par Common Frontiers a publié une déclaration le lendemain du vote dans laquelle elle affirme : « Après examen de nos propres observations du processus électoral au Honduras, nous concluons que les élections présidentielles ne respectent pas les principes démocratiques et sont cousues de pratiques frauduleuses. » Elle conclut en faisant ces recommandations : « Nous pressons le gouvernement canadien à ne pas reconnaître les résultats des élections honduriennes. Il faut donner une chance à un comptage complet, transparent et précis et enquêter à fond les nombreux rapports d'irrégularités, d'intimidation et de menaces par les autorités. »

Malgré tous les témoignages à l'effet que de nombreuses irrégularités avaient été commises, malgré la disparition d'un pourcentage élevé de plusieurs urnes, dans l'après-midi du 25 novembre le président du TSE a annoncé qu'avec 67 % des votes dépouillés le candidat du Parti national se maintenait en avance avec 34 % des votes contre 28 % pour la candidate du Parti libre et que la tendance en ce sens était irréversible, mais qu'il n'allait pas déclarer de vainqueur.

Dans la journée du mardi 26 novembre, et alors que les résultats émis par le TSE ne représentaient toujours que 67 % du dépouillement des votes, les représentants de la mission d'observateurs de l'OÉA et de l'UE sont venus prêter main forte à la fraude en cours en déclarant que ces résultats étaient fiables et en invitant les leaders politiques et la population à respecter le TSE comme unique autorité reconnue du processus électoral. Notons que les représentants de l'OÉA, organisme à la solde des intérêts impérialistes étasuniens, sont ceux qui le jeudi précédent les élections générales avaient approuvé le bon fonctionnement du système intégré de scrutin et divulgation électoral (SIEDE) mis en place pour ces élections.


La bannière du parti Libertad y Refundacion (Parti libre) de
la candidate de l'opposition Xiomara Castro

Dans la journée du mercredi 27 novembre, le président du TSE a finalement annoncé qu'avec 81,54 % des votes dépouillés donnant 35,88 % des votes au candidat pro-impérialiste du Parti national et 29,14 % à la candidate du Parti libre, il déclarait vainqueur de la présidence Juan Orlando Hernández et annonçait qu'une déclaration officielle allait être émise en ce sens dès que tous les bulletins de votes auront été dépouillés. Trois jours plus tard, le 30 novembre, le TSE déclarait Hernández officiellement élu.

Les plus récents résultats annoncés par le TSE donnent 48 députés au Parti national, 39 au Parti libre, 25 au Parti libéral, 13 au Parti anti-corruption, tandis que le Parti démocrate chrétien, le Parti de l'Innovation et de l'Unité et le Parti de l'Unification démocratique ont un siège chacun. Pour les conseils municipaux les résultats sont : 176 élus pour le Parti national, 78 pour le Parti libéral, 36 pour le Parti libre et un chacun pour le Parti démocrate chrétien et le Parti anti-corruption.

Dès le lundi suivant le scrutin, plusieurs voix se sont élevées contre le processus en cours et pour appeler à la vigilance et au respect de la volonté du peuple hondurien. C'est le cas du président Nicolas Maduro du Venezuela qui a dénoncé l'ingérence impérialiste des États-Unis qui, par leur ambassadrice, se sont prononcés en faveur des résultats alors même qu'à peine 50 % des votes avait été dépouillés. Le Foro de Sao Paolo, le Parti du travail du Brésil et le Front Guazu du Paraguay ont également émis des déclarations appelant au respect de la volonté exprimée par le peuple du Honduras.

Ne se laissant en aucun cas intimidé par la situation, Xiomara Castro, que le Parti libre appelle la présidente élue, a déclaré au sortir d'une salle de réunion d'un hôtel où les partisans de son parti était réunis pour faire le point, que malgré l'intimidation à leur égard que représentait la présence de militaire en cagoules tout autour de l'hôtel, ils allaient défendre la volonté du peuple et que le vendredi 29 novembre allaient être rendues publiques toutes les données relatives aux votes réellement exprimés et aux irrégularités commises afin que tout le peuple puisse constater la fraude en cours.

Des milliers dans la rue pour protester contre la fraude électorale

Le lendemain du vote, le 25 novembre, plusieurs milliers d'étudiants et de travailleurs de la santé ont marché pacifiquement dans les rues de la capitale afin d'exiger la transparence complète sur les votes exprimés et que la volonté du peuple soit respectée. Ils ont eu pour toute réponse l'agression des forces policières, les gaz lacrymogènes et l'arrestation de plusieurs étudiants.

Puis le dimanche 1er décembre, des milliers de personnes ont répondu à l'appel du Parti libre et sont descendues dans la rue pour encore une fois dénoncer la fraude électorale. Cette fois les manifestants ont rendu hommage à Antonio Ardón, un militant du parti qui a été assassiné à quelques rues de sa demeure la nuit précédente par quatre tireurs non identifiés. Son cercueil était porté au devant de la manifestation en direction du bureau du TSE.

Les manifestants ont exigé le respect du vote populaire et un recomptage. Prenant la parole, l'un des dirigeants du Front national de résistance populaire et du Parti libre, Juan Barahona, a souligné en parlant du TSE : « Il nous impose le candidat de l'establishment et le peuple aujourd'hui manifeste pour rejeter cela, nous allons au TSE pour manifester notre présence afin qu'il sache que le peuple n'accepte pas l'imposition de cette fraude. » Se référant à la déclaration de Hernández comme vainqueur de la présidence par le TSE, la candidate du Parti libre Xiomara Castro a déclaré « Nous n'accepterons aucun gouvernement issu de cette fraude. Nous allons démontrer que le triomphe du Parti libre est la volonté du vote peuple hondurien. Le TSE a commis un délit en acceptant le triste rôle de falsificateur de l'establishment. »

Le 2 décembre, le président du TSE a annoncé un examen des résultats du vote sans préciser si la requête du Parti libre que cela se fasse en présence de ses experts sera respectée. Par contre, il a tenu à dire qu'il espérait que Xiomara Castro admette publiquement sa défaite si les résultats sont maintenus.

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