Numéro 153 -
21
octobre 2013
Deuxième Discours du
trône du gouvernement Harper
De la poudre aux yeux
Deuxième
Discours
du trône du gouvernement Harper
• De la poudre aux yeux
Les
gouvernements
doivent
défendre
le droit public et non le droit
de monopole!
• Le gouvernement Harper
transforme
l'État canadien en État voyou
• Les monopoles de
l'énergie
intégrés à l'appareil
canadien de
sécurité
• Les préoccupations au
sujet du pipeline
Enbridge sont accueillies par une
démonstration de force de
l'État
Le Canada en
Asie
• Le gouvernement met de
l'avant les
intérêts des monopoles de
l'énergie et de
l'infrastructure et le contrôle sur le
trafic humain
• Opposition aux remarques
dérogatoires
de Baird lors de l'assemblée du
Commonwealth
Deuxième Discours du
trône du gouvernement Harper
De la poudre aux yeux
Le gouvernement de Stephen Harper a
présenté son deuxième
Discours
du trône depuis qu'il s'est
déclaré gouvernement
majoritaire suite au
coup électoral
du 2 mai 2011. Ce deuxième discours arrive
dans un contexte bien
différent du premier. Stephen Harper est
arrivé au
pouvoir en disant
qu'il allait rendre le
gouvernement responsable et redevable. Aujourd'hui
il n'oserait pas
faire une telle déclaration par peur de
ridicule.
Lors du premier Discours du trône, il y a
un peu
plus d'un an,
l'opposition ouvrière partout au Canada
commençait
à se faire une idée
de ce que voudrait
dire une majorité pour ce gouvernement et
s'efforçait de
ne pas
succomber au pessimisme et de plutôt assumer
le rôle
dirigeant qu'elle
devait jouer pour changer
la situation. Aujourd'hui la vaste majorité
des Canadiens s'est
rangée
du côté de l'opposition
ouvrière partout au pays et
considère comme
anti-canadien le
programme antisocial, antiouvrier, proguerre et
annexionniste du
gouvernement Harper.
Les Canadiens, comme d'ailleurs le monde entier,
ont vu
le
gouvernement Harper agir comme une dictature des
monopoles s'imposant
dans tous les aspects
de la vie au pays, très contraire à
leurs sentiments et
croyances sur
la démocratie. Il est devenu évident
que le gouvernement
Harper se sert
de sa position de
pouvoir pour écarter tous ceux qui
s'expriment contre son
pouvoir
arbitraire de faire ce qu'il veut au pays et
à l'échelle
internationale, ou même ceux qu'il croit
être contre ses politiques. Beaucoup de
Canadiens croient
sincèrement
que le gouvernement Harper représente une
menace pour le Canada,
pour
le bien et la
sécurité des Canadiens et pour les
relations avec les
Premières
Nations, les Québécois et les
peuples du monde.
Dans ce sens on peut dire que le Discours du
trône
est une manoeuvre
de diversion pour tromper et confondre. Il ne
présente pas de
programme
véritable,
quelque chose qui pourrait avoir du sens pour la
majorité des
gens,
mais cherche à cacher à quel point
ce gouvernement est en
crise. Il
sert davantage à détourner
l'attention des problèmes du gouvernement
qu'à
résoudre les problèmes
auxquels les Canadiens font face. Il lance des
diversions dans tous les
sens pour
détourner l'attention des scandales qui ne
cessent
d'éclater et pour
cacher le fait qu'avec le gouvernement Harper des
monopoles
privés ont
établi leur dictature
dans tous les domaines, en opposition à la
volonté
populaire.
À lire le deuxième Discours du
trône
du gouvernement Harper, on
pourrait croire qu'il n'existe aucun
problème et que ce que
pensent les
Canadiens est
sans importance. À entendre le gouverneur
général,
on croirait que tout
est bien dans le meilleur des mondes. Le
gouvernement brosse un tableau
tout en rose
et se propose de prendre toutes les mesures qu'il
veut. Il se justifie
en déclarant que les conservateurs ont
obtenu de
l'électorat le mandat
de dicter et d'agir
suivant les demandes des monopoles privés
peu importe ce que
disent et
fassent les Canadiens.
Le Discours du trône cherche
spécifiquement
à détourner l'attention de la
réalité
que :
1. le Canada est devenu un État voyou qui
espionne et attaque des
gouvernements et des entreprises dans d'autres
pays, en violation de
toutes les normes
de la diplomatie et du droit international;
2. le gouvernement est enfoncé jusqu'aux
oreilles
dans les scandales
et les infractions à la loi, au point
où le premier
ministre est
lui-même maintenant accusé
d'avoir menti au parlement;
3. le gouvernement classe ses propres citoyens,
et
même des fonctionnaires, en « amis
» et « ennemis »;
4. le gouvernement a déclaré la
guerre
à la science et aux
scientifiques et remplace leurs vues et jugements
par des dogmes
religieux;
5. le pays souffre d'un chômage chronique
dont le
gouvernement se
moque, comme le montrent les remarques
désobligeantes à
propos des « emplois sans
travailleurs » et le fait qu'il attaque les
chômeurs
plutôt que le
chômage avec sa réforme de
l'assurance-emploi.
Le gouvernement Harper fait complètement
fi de la
crise de confiance
des Canadiens dans leurs institutions politiques
et leurs
représentants
politiques. Le
premier ministre refuse même de
reconnaître que son
gouvernement est
aux prises avec une crise de corruption, comme si
cette source de
grande préoccupation
pour la population était une
banalité ou une situation
normale.
Ce gouvernement crée tellement de
méfiance
et de rancoeur que ses
représentants et les journalistes
s'accusent les uns les autres
d'abus
et de manipulation.
Harper a refusé de laisser les journalistes
entendre son
discours au
caucus en préparation pour le Discours du
trône. Les
journalistes ont
répondu en faisant le
silence sur ce qu'il a dit, ce qui a
provoqué des scènes
de colère de
certains représentants du gouvernement.
Le deuxième Discours du trône du
gouvernement Harper poursuit dans
la même direction désastreuse que
suit ce gouvernement
depuis le coup
électoral
de 2011. C'est un gouvernement qui souffre de
persévération : il
continue contre tout espoir à vouloir
détourner
l'attention de son
usurpation de l'autorité
publique. Le problème est qu'il n'a fallu
que deux ans pour que
les
roues commencent à tomber et qu'il pourrait
bien ne pas se
rendre à
l'élection de 1995 sans que son chef ne
soit forcé de
démissionner.
Les gouvernements doivent
défendre
le droit public
et non le droit de monopole!
Le gouvernement Harper transforme l'État
canadien en État voyou
Le gouvernement Harper est en train de
transformer le
Canada en un État voyou qui va partout dans
le monde, attaquant
les nations militairement, économiquement
et politiquement,
tantôt clandestinement, tantôt au
grand jour, au sein d'une
bande d'alliés voyous ayant comme chef les
États-Unis.
Ces agissements violent les normes et les lois
qui régissent les relations
internationales,
précisément ce que le gouvernement
Harper accuse d'autres
pays de faire. À tout moment, que ce soit
au pays ou à
l'étranger, les harpériens font tout
pour diviser le
peuple et inciter les peuples et les nations au
conflit dans l'unique
but d'avancer les intérêts
étroits des monopoles
avec qui ils sont alignés
et de bloquer toute opposition organisée
à
l'impérialisme et au droit de monopole.
C'est un fait bien connu que les
États-Unis
espionnent les représentants de
gouvernements partout dans le
monde, dont la présidente du Brésil,
qu'ils se livrent
à de l'espionnage contre des organisations
internationales comme
les Nations unies, dans les bureaux mêmes de
l'organisation, et
qu'ils font de l'espionnage industriel et
espionnent des
millions de citoyens à l'échelle de
la planète.
Voilà maintenant que le Canada est pris la
main dans le sac en
tant que membre de ce gang d'espionnage mondial.
Le 6 octobre, il a été
révélé que le Centre de la
sécurité
des télécommunications Canada (CSTC)
avait
espionné le ministre et le ministère
de l'Énergie
et des Mines au Brésil, ainsi que des
communications internes et
diplomatiques entre le gouvernement
brésilien et d'autres
organisations gouvernementales et internationales.
Une
émission de la
chaîne de télévision
brésilienne Globo a
présenté des documents officiels du
CSTC datés de
juin 2012, qui ont été donnés
au journaliste du Guardian
Glenn Greenwald par l'ancien agent de la CIA,
Edward Snowden. Les
documents sont des diapositives provenant d'une
présentation
faite par un espion à ses
homologues du réseau d'espionnage du nom de
Five Eyes/Echelon
dirigé par les États-Unis, un
réseau qui comprend
les États-Unis, le Canada, la
Grande-Bretagne, l'Australie et la
Nouvelle-Zélande. La présentation
portait sur
l'efficacité d'un logiciel de piratage
canadien du nom d'«
Olympia » qui sert à percer le
cryptage du gouvernement
brésilien permettant d'avoir accès
aux
métadonnées des
téléphones et des
ordinateurs du ministère brésilien
des Mines et de
l'Énergie. Selon Globo, le logiciel a
permis de tracer les
données permettant d'identifier les
contacts « faits avec
d'autres groupes, à l'intérieur ou
à
l'extérieur du Brésil, autres que
PETROBAS [la
société d'État
énergétique] ».
Olympia a servi à espionner l'ancien
ambassadeur
du Brésil au Canada, Paulo Cordeiro, de
même que les
communications téléphoniques du
ministère de
l'Énergie vers d'autres pays, y compris
avec l'Organisation
latino-américaine de l'énergie
(OLADE) qui se trouve
à Quito, en Équateur, et l'ambassade
brésilienne
au Pérou. Des
communications entre le ministère et des
pays du Moyen-Orient,
l'Afrique du Sud et le Canada font aussi partie du
rapport.
Selon la nouvelle, il est possible que le CSTC
ait
tenté de pirater un serveur encrypté
gouvernemental au
Brésil qui gère la correspondance
entre les
représentants gouvernementaux et les
entreprises. L'information
soutirée du ministère de
l'Énergie a par la suite
été partagée avec tous les
membres du « Five
Eyes ». Les documents
révélés par
Globo font état d'instructions sur comment
le CSTC devait
procéder au Brésil et notamment
avoir recours à un
groupe du nom de code TAO, qui serait une
unité d'espionnage
étasunienne. Les documents suggèrent
aussi une analyse
plus poussée des données et
l'application de tactiques
dont le copiage de toutes les données d'un
ordinateur sans en
modifier le contenu.
La présidente brésilienne Dilma
Rousseff a
réagi à cette nouvelle en rejetant
ces actes de guerre
cybernétique contre son pays : « Cet
espionnage porte
atteinte à la souveraineté des
nations et aux
activités privées des individus et
des entreprises. Ce
sont des agissements inacceptables entre pays qui
se disent
partenaires, nous rejetons la
cyberguerre. » Le ministre brésilien
de l'Énergie,
Edison Loboa, a dit à Globo : « Ce
sont des conversations
d'État, des stratégies
gouvernementales qui ne doivent
pas faire l'objet d'écoutes clandestines.
» Il a
avoué que la situation était «
sérieuse ». « Un grand nombre
d'entreprises
canadiennes veulent faire des affaires dans notre
pays. Est-ce la
raison d'un tel espionnage, c'est-à-dire
aider les
intérêts de certaines entreprises, je
ne peux l'affirmer
», a-t-il dit.
Suite à l'émission, lors d'une
entrevue
avec le Globe and Mail, Greenwald a dit
que ces
révélations ne sont que la pointe de
l'iceberg. «
On parle énormément du Canada [...]
mais il n'y a
vraiment rien de particulier dans ce que le Canada
fait au
Brésil - ce n'est pas comme si le
Brésil était
l'unique cible. »
Le premier ministre Stephen Harper était
au
Sommet de coopération économique
pour l'Asie pacifique
(APEC) en Malaisie lorsque la nouvelle de
l'espionnage canadien au
Brésil a éclaté au grand
jour. Il a refusé
de s'excuser ou de garantir que ce genre
d'agissements honteux seraient
interdits aux agences du gouvernement canadien et
s'est
plutôt dit préoccupé par cette
nouvelle, ajoutant
qu'il « va contacter de façon
très proactive
» ses homologues brésiliens.
On peut conclure de cette activité
criminelle
menée par le Canada contre le Brésil
que si le
gouvernement viole si allègrement les
affaires privées et
l'intégrité territoriale des nations
et de leurs
gouvernements et citoyens, il doit certainement
faire la même
chose à ses propres citoyens, bien que
peut-être
indirectement. Rob Nicholson, le ministre
canadien de la Défense qui est aussi
responsable du CSTC, a
utilisé la méthode connue du «
démenti
raisonnable » pour dissiper les craintes des
Canadiens en
affirmant que le CSTC n'espionne pas ses propres
citoyens - du moins,
pas directement. « Cette organisation ne
peut pas cibler et ne
cible pas les Canadiens en vertu des lois
canadiennes »,
a-t-il dit. Le dirigeant du CSTC John Foster, a
fait écho
à Nicholson: : « Cette organisation
ne peut pas cibler et
ne cible pas les Canadiens en vertu des lois
canadiennes »,
a-t-il dit.
Devant de telles prétentions, les
Canadiens sont
censés 1) faire confiance aux lois
canadiennes pour
défendre leurs droits, ce qui va à
l'encontre de leur
propre expérience, et 2) conclure qu'il est
acceptable pour
l'État canadien de transgresser les
affaires privées des
gouvernements d'autres pays au nom de certains
intérêts
privés, en autant que
ce ne sont pas des « Canadiens », ce
que les Canadiens
rejettent tout aussi catégoriquement.
Il faut réfléchir au
fait que si les harpériens mènent de
telles
activités contre ceux qu'ils
considèrent comme des rivaux
internationaux, que font-ils ici même au
Canada contre ceux
qu'ils considèrent leurs rivaux et leur
opposition au pays ? De
plus en plus les scandales et les intrigues
servent à
régler les différences entre
factions politiques et sans doute les
harpériens ont-ils recours
à tous les moyens à leur disposition
pour attaquer leurs
ennemis au pays autant qu'à
l'étranger.
L'effort pour faire dévier la discussion
sur
l'existence ou non d'espionnage contre les
Canadiens est une tentative
de cacher que les harpériens agissent en
tant que membres d'une
bande mondiale d'États voyous - le
système
impérialiste d'États - qui de plus
en plus transgresse
les lois et les principes de la diplomatie
internationale. On ne doit
pas permettre que les harpériens puissent
continuer de se servir
de leurs positions de pouvoir pour mener de telles
activités
corrompues et criminelles.
(Avec des fichiers de la Presse canadienne,
du Globe
and Mail, RT, The Guardian)
Les monopoles de l'énergie
intégrés à l'appareil
canadien de
sécurité
Dans le cadre des révélations
croissantes
sur le rôle du Centre de la
sécurité des
télécommunications Canada (CSTC) au
niveau international,
le Guardian discute à quel point
divers monopoles ont
été intégrés aux
arrangements de
sécurité nationale de l'État
canadien, y compris
en se voyant donner accès aux
séances d'information
sur la sécurité. Dans un article du
9 octobre
intitulé « Selon un document, des
espions canadiens
rencontrent des entreprises
énergétiques », le Guardian
rapporte:
« Selon les documents d'accès
à
l'information obtenus par le Guardian,
les réunions -
tenues deux fois par an depuis 2005 - ont
impliqué des
ministères, des agences
fédérales d'espionnage et
de la police, de même que des
représentants de plusieurs
entreprises qui ont été
autorisés à obtenir
des informations de haute sécurité.
«
Des réunions qui
avaient pour ordre du jour officiel de discuter de
« menaces
» à l'infrastructure
énergétique ont aussi
traité des « défis pour les
projets
énergétiques que représentent
les groupes
environnementaux » , des « initiatives
en
cybersécurité » et de «
l'espionnage
économique et industriel ».
« Les documents - des ordres du jour
lourdement
expurgés - n'indiquent pas que l'espionnage
international a
été abordé par les
responsables du CSTC, mais les
réunions ont été l'occasion
pour les agences
gouvernementales et les entreprises de
développer des «
relations de confiance » qui vont les aider
à
échanger de l'information « de
manière
officieuse », a écrit un
fonctionnaire du ministère
des Ressources naturelles en 2010.
« Lors de la dernière
réunion, en
mai 2013, qui a porté sur la «
sécurité du
développement des ressources
énergétiques »,
les repas ont été fournis par
Enbridge, une entreprise
pétrolière canadienne qui tente de
gagner l'approbation
pour ses oléoducs controversés de
sables bitumineux.
»
L'article poursuit: « Harper a
transformé
la politique étrangère du Canada
afin d'offrir un soutien
diplomatique complet aux projets d'exploitation
minière et
pétrolière à
l'étranger, faisant de l'aide
internationale un instrument de l'avancement de
ces projets et
finançant des projets conjointement avec
les entreprises
à travers l'Afrique,
l'Amérique du Sud et en Asie.
L'article cite Keith Stewart , un analyste de la
politique énergétique de Greenpeace
Canada: « Il
semble n'y avoir aucune limite à ce que le
gouvernement Harper
va faire pour aider ses amis dans les industries
pétrolières et minières. Ils
ont muselé les
scientifiques, réduit la portée des
lois
environnementales, renié nos engagements
internationaux envers le climat, montré du
doigt les
défenseurs de l'environnement comme des
criminels et des
traîtres, et viennent d'être pris
à se livrer
à de l'espionnage économique envers
un pays ami. Les
Canadiens et nos alliés, ont le droit de se
demander qui
exactement reçoit les renseignements qui
sont amassés et
quels sont les intérêts qui
sont servis. »
Le Guardian poursuit en indiquant que
«
Les observateurs ont suggéré que
l'espionnage canadien au
Brésil est lié à la mise aux
enchères des
découvertes massives de pétrole au
large des côtes,
la concurrence potentielle aux sables bitumineux
du Canada et le
désir du Canada d'obtenir un avantage
concurrentiel pour plus de
40
sociétés canadiennes oeuvrant dans
le secteur minier du
Brésil. »
Les préoccupations au sujet du pipeline
Enbridge sont accueillies par une
démonstration de force de l'État
Le 10 octobre il y a eu une manifestation
à
Montréal contre le projet d'Enbridge
d'inverser le flux de
l'oléoduc 9 pour acheminer le
pétrole
des sables bitumineux de l'Alberta. La
manifestation avait lieu devant
le Palais des Congrès à
Montréal où
l'Office national de l'énergie tenait des
audiences
sur le projet qui permettra d'acheminer du
pétrole brut de
l'Alberta à Montréal en passant par
Sarnia, en Ontario.
Il y de grandes préoccupations dans le
public,
et surtout parmi les peuples autochtones,
concernant la
sécurité du transport du
pétrole par train ou
oléoduc, surtout dans les régions
écologiquement
délicates
ou à population dense. L'absence d'une
réglementation qui
permette d'imputer les monopoles pour les
catastrophes naturelles
devenue évidente suite au
déraillement de Lac-Mégantic a accru
les
inquiétudes de toute part.
La manifestation à laquelle participaient
une
cinquantaine de personnes a été
déclarée
illégale par la police de Montréal.
Des dizaines de
policiers à chevaux,
à vélo et à pied, l'escouade
anti-émeute,
un grand nombre de voitures de patrouille et deux
hélicoptères ont été
mobilisés.
Selon de nombreux observateurs, la
réponse policière était tout
à fait
démesurée et injustifiée
puisque la seule menace
à la sécurité publique
était l'interruption
de la circulation. L'interruption des
transports publics et du déplacement des
gens se rendant au
travail étaient d'ailleurs davantage
causée par
l'intervention policière.
Deux groupes de manifestants, principalement des
jeunes,
ont été encerclés et
arrêtés. Selon
les rapports de médias, une trentaine de
personnes ont
écopé
d'une amende de 637 $. Plusieurs passants ont
pris des photos pour
documenter la brutalité des forces
policières et beaucoup
ont tenu à dénoncer ce
déploiement démesuré contre
les jeunes.
Il y a eu également des manifestations
contre
l'inversion de l'oléoduc 9 à
Hamilton et Waterloo,
en Ontario.
Le Canada en Asie
Le gouvernement met de l'avant les
intérêts des monopoles de
l'énergie et de
l'infrastructure et le contrôle sur le
trafic humain
Le premier ministre Stephen Harper a
récemment
visité l'Asie. Il a fait une visite
officielle de deux jours en
Malaisie les 5 et 6 octobre, avant de se rendre
au Sommet des dirigeants de la coopération
économique
pour l'Asie pacifique (APEC) à Bali, en
Indonésie, les 7
et 8 octobre.
Accords avec la Malaisie
Au cours de la visite de Harper, le gouvernement
de la
Malaisie a annoncé un investissement de 36
milliards $ sur
30 ans dans le gaz naturel liquéfié
(GNL) qui serait
exporté de la Colombie-Britannique par le
monopole d'État
malaisien de l'énergie Petronas. Selon le Globe
and Mail,
ce
chiffre
comprend près de
11 milliards $ pour un projet d'usine
d'exportation de GNL, 5 milliards
$ pour un oléoduc provincial
que doit construire TransCanada Corp., plus de 5
milliards $
déjà dépensés pour
l'acquisition par
Petronas en décembre de Progress Energy
Canada Corp. de
Calgary. Le reste doit être
dépensé sur une base
annuelle pour les puits de gaz naturel dans le
nord-est de la
Colombie-Britannique et pour des installations de
transformation de gaz.
Ni le Globe ni Harper n'ont
indiqué
combien de financement public sera versé
par le gouvernement
canadien aux divers monopoles de l'énergie
impliqués dans ces projets. Il n'a pas
été
mentionné non plus si cet accord est
lié de quelque
manière aux changements apportés par
le gouvernement
Harper
et les divers gouvernements provinciaux aux lois
et règlements
visant à éliminer les
évaluations
environnementales et les prises de décision
fondées sur
la science avant d'approuver de tels projets. La
question du droit des
Premières Nations d'imposer leur
véto à de tels
développements sur leurs terres n'a pas non
plus
été discutée.
Les libéraux ont fait miroiter la question
des
GNL et la promesse de coups d'argent pour la
Colombie-Britannique pour
influencer l'électorat lors des
récentes élections provinciales.
Dans l'élection
partielle de Westside-Kelona en particulier, ils
ont eu recours à
ce chantage pour garantir l'élection de
Christy
Clark après qu'elle eut perdu sa propre
circonscription. Sans
doute les engagements d'investissements de
Petronas serviront-ils aussi
à appuyer ces promesses,
mais cela se fait sans aucune discussion sur la
sorte de
développement qui est imposé et dans
les
intérêts de qui.
En Malaisie, Harper a conclu un protocole
d'entente sur
la « coopération en matière de
sécurité » qui établira
« des balises
permettant de guider et de faciliter
une série de programmes de renforcement des
capacités en
sécurité entre les deux pays
».
À la lumière des récentes
révélations sur le rôle
joué par le Canada
dans l'espionnage du gouvernement brésilien
et de son
ministère des Mines et de
l'Énergie, il est pertinent de demander
comment ces «
mesures de coopération en matière de
sécurité » avec la Malaisie
seront liées
à la mise en place par le
Canada de ses agences de sécurité et
de renseignement en
Asie pour qu'elles puissent y opérer
librement dans
l'intérêt des monopoles sur lesquels
le
gouvernement Harper est aligné.
Harper a aussi annoncé que le Canada
fournirait
plus de 2 millions $ en appui à quatre
projets qui selon lui
« aideront la Malaisie à
développer sa
capacité
de combattre les menaces de trafic humain et de
contrer le terrorisme
en Malaisie et dans toute la région
».
Quelles sont précisément les
qualifications du gouvernement Harper en
matière de contrebande
et de trafic humains ? Il peut se vanter du
programme des
travailleurs étrangers temporaires. Non
seulement ce programme
permet-il au gouvernement fédéral de
présenter un
semblant de légitimité pour son
trafic
d'humains, mais il lui a permis de centraliser ses
opérations par
le biais de ses propres agences. Le but de tout
cela est de garantir
aux monopoles au Canada
l'obtention de travailleurs étrangers
temporaires ayant les
qualifications requises et disponibles au bon
vouloir des monopoles. De
surcroît, un tel programme
permet aux monopoles de transgresser les droits
des travailleurs et de
ne pas tenir compte de leur bien-être.
Étant donné
les références douteuses du
gouvernement
Harper en la matière, on peut se demander
ce qui se cache
derrière cet accord avec la Malaisie ?
Un des projets de l'ordre de 1 million $ sera mis
en
oeuvre par la GRC et la Corporation commerciale
canadienne et visera
à « améliorer la
capacité des
agences policières malaisiennes de contrer
les opérations
de contrebande humaine en leur apportant la
formation et
l'équipement nécessaire à ces
interventions ».
Un autre projet consiste à
l'entraînement
de policiers malaisiens par la GRC leur permettant
de «
prévenir la contrebande humaine » -
phase II.
Ce projet permettra à la GRC de tenir des
camps
d'entraînement pour 128 agents de police
malaisiens dans divers
domaines dont « les techniques
d'enquête
et d'interrogation ». Selon le gouvernement
canadien, ce projet
vise à améliorer la capacité
de la Police royale
malaisienne, l'Agence de garde-côtes de la
Malaisie
et le Département malaisien de
l'Immigration de mener à
bien les enquêtes et les opérations
visant à cibler
des individus ou groupes impliqués dans la
contrebande d'êtres humains.
Harper en Indonésie
Le 8 octobre, au cours de sa visite au Bali, en
Indonésie, pour le sommet de l'APEC, le
premier ministre Harper
a annoncé
que le gouvernement du Canada fournira 5 millions
$ sur cinq ans pour
un Centre pilote de Partenariat
Public-Privé (PPP) en
Indonésie. Selon le Centre des
nouvelles du Canada, le centre « offrira un
savoir-faire
technique au gouvernement indonésien
à toutes les
étapes du cycle des projets, couvrant les
aspects
techniques, économiques et financiers;
assurera la coordination en élaborant et en
examinant la structure des projets, en
éliminant les
engorgements, en comblant les lacunes et en
cernant les
problèmes liés à
l'exécution de projets
d'infrastructure particuliers; aidera à
augmenter la
capacité des entités
concernées de
l'économie à créer des PPP.
»
Les harpériens espèrent que de tels
projets pilotes offriront des possibilités
intéressantes
aux monopoles canadiens de l'infrastructure qui
envisagent de faire
des coups d'argent à même la valeur
produite par les
travailleurs asiatiques. Le gouvernement s'attend
à ce que cette
nouvelle initiative « aide à
créer un réseau
de centres PPP régionaux, à partir
d'institutions
existantes, comme le Centre des partenariats
publics-privés des
Philippines et le Centre d'excellence de
l'infrastructure de l'Association des nations du
Sud-Est asiatique
(ANASE). Ces deux centres sont déjà
soutenus par le
Canada et par la Banque asiatique de
développement. »
Pour expliquer comment ce projet sera utile
à
certains monopoles, leur permettant
d'accéder à de tels
projets d'infrastructure, Harper a dit : «
Avec celui
de l'Australie, de l'Indonésie, de la
Banque asiatique de
développement et d'autres partenaires, le
soutien du Canada
aidera le gouvernement de l'Indonésie
à
trouver le moyen d'affecter des investissements
à des projets
prêts à être
réalisés dans le pays et
à surmonter les difficultés que pose
la coordination
nationale,
projet par projet. » Quelles sont ces
« difficultés
que pose la coordination nationale » n'est
pas
élaboré. Nous ne pouvons que
présumer qu'il s'agit
d'entraves
administratives et réglementaires aux
monopoles et à
leurs ambitions de faire les plus grand coups
d'argent possible, aussi
vite que possible.
« La qualité de l'infrastructure est
critique pour favoriser davantage la croissance et
le
développement économiques en
Indonésie et dans
toute la région de
l'APEC. Le secteur privé peut jouer un
rôle important en
bonifiant les montants dépensés par
le gouvernement pour
ces initiatives, mais il faut que des conditions
propices à l'investissement soient en place
», a dit le
premier ministre Harper. Le soutien annoncé
aujourd'hui pour un
Centre pilote des PPP en Indonésie aidera
le pays à identifier les projets
d'infrastructure prioritaires
qui ont besoin d'un investissement privé et
à surmonter
les obstacles d'ordre économique ou
liés à
la coordination, qui freinent leur
réalisation », a-t-il
ajouté.
Le Canada devrait certes entretenir des relations
positives d'avantage réciproque avec le
plus de pays possible.
Cependant, cet esprit d'égalité et
de respect
mutuel ne guide pas le gouvernement Harper dans
ses relations
internationales et le peuple canadien doit se
méfier de ses
activités à l'étranger. La
classe ouvrière
du Canada rejette la destruction
néolibérale, antisociale
et antinationale que les harpériens font au
pays au nom de ce
qu'ils appellent les « valeurs canadiennes
».
La promotion des soi-disant valeurs canadiennes
à
l'étranger vise à dissimuler des
manoeuvres visant
à miner la souveraineté nationale et
à promouvoir
le droit
de monopole au dépens des travailleurs et
des peuples d'autres
pays, ce qui est également inacceptable.
Opposition aux remarques dérogatoires de
Baird
lors de l'assemblée du Commonwealth
Alors que le gouvernement des Maldives va tenir
de
nouveau un scrutin pour l'élection
présidentielle, le
gouvernement Harper a tenté de provoquer un
conflit
et de l'instabilité, par le biais de son
ministre des Affaires
étrangères John Baird, lors d'une
réunion
récente des ministres des Affaires
étrangères du
Commonwealth qui a eu lieu en marge de
l'Assemblée
générale des Nations unies.
Pour signifier la gravité des actes
grossiers du
gouvernement Harper, le président des
Maldives, Mohamed Waheed,
a écrit au premier ministre Stephen
Harper pour se plaindre de la conduite de Baird.
Waheed a attiré l'attention du premier
ministre
sur les « remarques inappropriées et
méprisantes
» faites à la ministre des Affaires
étrangères par intérim
des Maldives par le ministre canadien des Affaires
étrangères que le président
décrit comme
« une pression inutile sur ce qui autrement
est une excellente
relation
» entre les Maldives et le Canada.
Le président écrit dans sa lettre
que lors
de la réunion des ministres des Affaires
étrangères du Commonwealth et des
réunions
ministérielles du Groupe
d'action du Commonwealth qui se sont tenues
à New York, en
septembre dernier, Baird a posé plusieurs
questions en termes
durement formulés et a tenu des
remarques désobligeantes et
inappropriées à la
ministre par intérim des Affaires
étrangères
concernant la politique intérieure des
Maldives.
Le président a également
indiqué
dans sa lettre que les Maldives et le Canada ont
des
intérêts et des préoccupations
semblables sur un
large éventail de
questions concernant la politique internationale
et que les Maldives
sont « toujours prêtes à
travailler avec le Canada
sur ces questions et d'accroître [les]
relations
» entre les deux pays.
Au lieu d'arrêter de s'ingérer dans
les
affaires intérieures d'un État
membre de l'ONU, ce qui
est tout à fait inacceptable dans les
affaires internationales,
le gouvernement Harper a fait monter les
enchères dans le but de
créer plus de conflits, insultant encore
plus le gouvernement
des Maldives.
Une déclaration émise par Baird en
réponse à la lettre adressée
à Harper se
lit comme suit:
« Le Canada est extrêmement
déçu, mais non étonné,
de la
décision de la Cour suprême des
Maldives d'annuler les
résultats du premier tour des
élections
présidentielles.
« Les observateurs électoraux
internationaux, y compris ceux du Commonwealth,
considèrent que
les élections du 7 septembre 2013 se sont
déroulées de
façon libre et juste. Le report du second
tour est tout à
fait inacceptable et va à l'encontre des
valeurs
démocratiques du Commonwealth.
« La population maldivienne mérite
de se
faire entendre. Elle s'est exprimée
clairement le 7 septembre
pour finalement voir ses espoirs anéantis
en raison
de circonstances mystérieuses.
« Le 26 septembre 2013, en marge de
l'Assemblée générale des
Nations unies à
New York, j'ai de nouveau fait part à mes
partenaires du
Commonwealth
de l'urgente nécessité d'aborder la
question de la
démocratie aux Maldives. Devant mes
collègues ministres,
j'ai signifié à la ministre
intérimaire des
Affaires
étrangères des Maldives que le
report du second tour des
élections était inacceptable et
qu'il allait directement
à l'encontre des valeurs que le
Commonwealth
est censé défendre. Je lui ai
également
indiqué que depuis 19 mois, le Canada se
prononce sur cet enjeu
et qu'il continuera à défendre haut
et fort la
démocratie
et les droits de la personne jusqu'à ce que
la volonté de
la population maldivienne soit reconnue au moyen
d'un scrutin libre et
équitable.
« De nouvelles élections doivent
être
tenues sans tarder et la Commission
électorale doit pouvoir
remplir son mandat constitutionnel qui consiste
à gérer
et à mener les élections sans
ingérence
extérieure. Toute autre solution suscitera
de virulentes
critiques ainsi qu'une ferme réaction de la
part des pays du
Commonwealth.
« Le Canada a clairement indiqué que
l'instabilité actuelle ne fera qu'alimenter
la violence et
l'agitation sociale. Nous condamnons ces actes de
violence
et nous exhortons toutes les parties aux Maldives
à rester
calmes et à autoriser la population
maldivienne à
exprimer sa volonté démocratique.
»
C'est précisément
l'instabilité et
une atmosphère d'anarchie et de chaos que
le gouvernement Harper
fomente en s'ingérant comme un parfait
voyou dans
les affaires intérieures d'une nation
souveraine. C'est d'autant
plus choquant quand on pense aux fonctionnaires du
gouvernement Harper
qui ont été pris la main
dans le sac pour avoir violé toutes sortes
de principes
démocratiques fondamentaux durant la tenue
des élections
au Canada pour lesquelles les Canadiens n'ont
pas encore été en mesure de tenir le
gouvernement
responsable. Cela n'empêche pas ce
même gouvernement
d'aller partout dans le monde sermonner les autres
sur la façon d'organiser des
élections. Ceci à un
moment où le gouvernement a encore une fois
fermé le
Parlement comme il l'a fait à maintes
reprises lorsque
cela convient à ses buts étroits.
Qu'il s'ingère
maintenant dans les Maldives, en faisant appel aux
« valeurs du
Commonwealth » - une organisation avec
à sa
tête une reine -, tout cela au nom de la
démocratie, c'est
vraiment faire déborder la coupe.
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Marxiste-Léniniste
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