Numéro 117 - 17
juillet 2013
Tout le Québec debout pour
Lac-Mégantic face à l'irresponsabilité criminelle
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Spectacles
bénéfices
en
soutien
à la communauté de Lac-Mégantic
Le groupe de
percussions Samajam entreprend quant à lui une caravane/marathon
de huit
spectacles en dix heures à travers le Québec, le mercredi
17 juillet. L'événement débutera
à 9 h à Lac-Mégantic, pour se diriger à
Stornoway, East Angus, Sherbrooke, Magog,
Granby, Saint-Jean-sur-Richelieu, et se terminera à 19 h 30 au
Théâtre National de Montréal.
Plusieurs artistes et humoristes se produiront sur scène et on
pourra y entendre des
chansons de l'artiste Geneviève Breton, disparue dans la
tragédie.
Un encan silencieux est aussi organisé.
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Montréal
le
mercredi
17 juillet
-
19 h
Théâtre Le National, 1220, rue Ste-Catherine Est
Pour
obtenir des billets: 514-845-2014 |
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La
totalité des fonds amassés seront versés à
Fonds Avenir Lac-Mégantic.
Pour plus d'informations sur la tournée, voir la page Facebook Unis pour
Lac-Mégantic
Pour offrir aide et support aux citoyens de Lac-Mégantic, voir www.supportlacmegantic.com
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Face
à la tragédie de Lac-Mégantic
• Lac-Mégantic debout contre
l'irresponsabilité criminelle
• Des règlements jamais appliqués
sur les plans d'urgence dans le transport ferroviaire de
matières dangereuses
• À propos de Irving Oil -
Nathan J. Freeman
• Lettre à la rédaction:
Négligence criminelle envers les travailleurs du rail et la
population de Lac-Mégantic - Jack East
Face à la tragédie de
Lac-Mégantic
Lac-Mégantic debout contre
l'irresponsabilité criminelle
La communauté de Lac-Mégantic et tous ceux
qui ont à coeur qu'elle se relève de la tragédie
qui l'a frappée prennent des initiatives courageuses pour
qu'elle surmonte ses épreuves et obtienne justice. Le
Marxiste-Léniniste salue les pompiers, les ambulanciers,
tous les intervenants de première ligne, les enquêteurs
qui continuent à fouiller dans les décombres sous une
chaleur torride et dans des endroits contaminés pour retrouver
les restes des personnes décédées et faire toute
la lumière sur ce qui s'est passé. Nos salutations
à ceux et celles qui soignent les gens affectés et
maintiennent leur moral et à tous ceux qui prennent des
initiatives pour la reprise des activités économiques,
sociales et culturelles de la ville. La population se reprend en main.
Des demandes sont mises de l'avant pour que des enquêtes en
profondeur soient faites sur la sécurité des chemins de
fer avant que les transports par train d'hydrocarbures ne soient
autorisés dans les zones habitées.
La population se reprend en main face à
l'irresponsabilité criminelle qui se manifeste de plus belle. On
vient d'apprendre que la compagnie Montreal, Maine et Atlantic Railway,
la propriétaire des trains et des chemins de fer
impliqués dans la tragédie, vient de mettre à pied
19 de ses employés au Québec et d'autres de ses
travailleurs dans le Maine, dont plusieurs travaillant à
l'entretien de ses chemins de fer. La nouvelle ministre des Transports
Lisa Raitt, accompagnée du nouveau ministre du
Développement international Christian Paradis, a fait un point
de presse aujourd'hui à Lac-Mégantic dans lequel elle ne
reconnaît aucune responsabilité à son gouvernement
dans cette tragédie. Pas un mot sur la privatisation et la
déréglementation de l'industrie ferroviaire et leur
impact dévastateur sur la sécurité des personnes
et des biens. Elle a promis quelque argent dans un futur
imprécis comme une faveur qu'elle fera à la
communauté. Ce n'est pas la charité que les gens
demandent. C'est la prise de responsabilité et la reddition de
comptes pour que cette tragédie criminelle ne se
répète jamais plus.
Le Marxiste-Léniniste salue la
communauté de Lac-Mégantic et toutes les initiatives qui
sont prises pour lui donner une vie nouvelle dans la dignité et
la justice.
Des règlements jamais appliqués sur
les plans d'urgence dans le transport ferroviaire
de matières dangereuses
Les médias rapportent que Transports Canada n'a
toujours pas appliqué des réglementations que l'agence
gouvernementale a adoptées en rapport avec le transport par
train de matières dangereuses.
L'une d'entre elles a été publiée
dans la Gazette officielle du Canada en 2006. Elle oblige
les entreprises ferroviaires à communiquer leurs plans d'urgence
aux municipalités dans les cas de transport d'hydrocarbures
liquides. Le règlement a été rédigé
en 2006 en réponse à une recommandation du Bureau de
la sécurité des transports (BST) suite au
déraillement d'un train de produits pétroliers à
Mont Saint-Hilaire le 30 décembre 1999. Un train du Canadien
National avait déraillé et un autre train de la
même compagnie était entré en collision avec lui.
Deux travailleurs sont morts dans la tragédie et plus de 350
familles avaient dû être évacuées. La
collision avait entraîné le déversement de
près de trois millions de litres d'essence et d'huile à
chauffage. Il avait fallu quatre jours pour éteindre l'incendie
causé par la collision et le déversement. Dans son
rapport de 2001, le BST avait préconisé de
« réviser les exigences quant aux plans
d'intervention d'urgence pour s'assurer que, lors du transport
d'hydrocarbures liquides, on tienne compte des risques que ce transport
représente pour le public ».
Le 30 décembre 1999, deux trains du Canadien
National (CN) sont entrés en collision près de
Mont-Saint-Hilaire, Québec,
faisant deux victimes. Sur les 35 wagons-citernes de l’un des deux
trains qui ont déraillé, 11 contenaient environ un
million
de litres d'essence et 24 contenaient environ 2,3 millions de litres
d'huile de chauffage. Environ 790 000 litres d'essence et
1,9 million de litres d'huile de chauffage ont brûlé ou
n'ont pas été récupérés. Les
hydrocarbures ont brûlé pendant quatre
jours, occasionnant un panache de fumée qui s'est
élevé jusqu'à une hauteur d'environ 500 m. La
fumée a affecté la qualité
de l'air dans les environs immédiats du lieu de l'accident, ce
qui a nécessité l'évacuation d'environ 350
familles.
Le BST rapporte qu'en juillet 2006, Transports Canada a
modifié son règlement sur le transport des
matières dangereuses. La nouvelle réglementation se lit
ainsi : « Toute personne doit avoir un plan
d'intervention d'urgence conformément à l'article
7.1 de la partie 7, Plan d'intervention d'urgence, avant de
demander le transport ou de procéder à l'importation,
dans un même train, de trente-quatre wagons-citernes ou plus qui
contiennent des marchandises dangereuses dont le numéro UN est
UN1202, UN1203 ou UN1863 si ceux-ci sont remplis à
70 % en moyenne. »
Dans sa correspondance avec le BST, Transports Canada
écrivait en août 2006 :
« Transports Canada a rédigé
une modification au Règlement sur le TMD qui impose aux
expéditeurs de grandes quantités d'autres marchandises
dangereuses, comme des hydrocarbures, l'obligation de fournir des plans
d'intervention d'urgence aux autorités locales d'intervention
d'urgence. Cette modification s'appliquera dès que
34 wagons-citernes d'un train contiennent la marchandise
dangereuse en cause, lorsque les wagons sont remplis en moyenne
à 70 % ou plus. La modification vise surtout les
trains-blocs transportant des hydrocarbures. »
La modification réglementaire a été
publiée dans la Gazette du Canada et en date du
9 mai 2013, soit près de 7 ans plus tard, le dossier
était toujours considéré comme étant
« actif » par le BST en attendant l'entrée
en vigueur de cette règle.
Transports Canada tarde aussi à appliquer
certaines des recommandations sur le transport ferroviaire de
matières dangereuses formulées en 2011 par le
Commissaire fédéral à l'environnement. Le
commissaire soulignait en 2011 que Transports Canada
« n'a pas élaboré ni mis en oeuvre les
pratiques de gestion nécessaires pour surveiller de
manière efficace la conformité réglementaire
à la Loi de 1992 sur le transport des matières
dangereuses ».
« Bon nombre de produits comptant parmi les
plus dangereux de ceux visés par la Loi circulent depuis des
années sans que le ministère ait effectué une
vérification approfondie des plans d'intervention
immédiate en cas d'urgence », lit-on aussi dans le
rapport.
En 2007, le comité consultatif examinant la Loi
sur la sécurité ferroviaire déplorait le fait
que la règle sur la prévention et la lutte contre les
incendies n'était « ni efficace ni
appliquée ». Il recommandait d'installer dans chaque
train un enregistreur de conversations pour faire toute la
lumière en cas d'accident, et d'ajouter à la loi un
« devoir général d'entretien d'une
installation ferroviaire ».
À propos de Irving Oil
- Nathan J. Freeman -
Beaucoup d'intérêts privés ont
contribué à la catastrophe ferroviaire qui s'est abattue
sur les résidents de Lac-Mégantic la semaine
dernière à cause de l'avidité des monopoles du
pétrole et du chemin de fer. La compagnie a d'abord voulu
blâmer le conducteur à l'emploi de la
société américaine Montreal, Maine & Atlantic
(MMA) pour le déraillement. Or, comme on le verra, ils sont
très nombreux les dirigeants d'entreprises canadiennes qui ont
sur les mains le sang des victimes de Lac-Mégantic. La famille
Irving au Nouveau-Brunswick, propriétaire de la raffinerie de
Saint-Jean où était amené le pétrole
contenu dans les wagons, en fait partie.
Le transport par rail de pétrole brut
aspiré à la surface des champs de Bakken dans le Dakota
vers la raffinerie Irving, la plus grande au Canada avec une
capacité de production de 350 000 barils par jour, a
commencé officiellement, du moins à cette envergure, il y
a environ un an, soit en mai 2012. La longueur moyenne des trains est
de 100 wagons et depuis l'année dernière, il y a sur
cette route un va-et-vient continuel, jour et nuit.
Le transporteur utilise les chemins de fer existants et
évite la construction de nouveaux oléoducs, et surtout
les audiences publiques que cela nécessiterait. Les chemins
empruntés passent par des dizaines d'anciennes villes
industrielles qui ont été laissées à
l'abandon ou presque, s'étendant sur plus de 3200 km d'ouest en
est, de Chicago à la jonction de Rotterdam, dans l'État
de New-York. C'est là que la voie est reliée aux lignes
possédées par la MMA qui font les manchettes depuis la
tragédie de Lac-Mégantic. Tout à fait à
l'est, les lignes de la MMA se terminent à la jonction de
Brownville, dans le Maine.
Aucun investissement n'a été fait pour
améliorer les rails malgré la hausse subite de
l'achalandage ou pour se conformer aux normes de sécurité
pour des cargaisons aussi potentiellement dangereuses pour les eaux
souterraines et les eaux de surface en cas d'accident, sans parler des
communautés où passe le train. Au contraire, les
compagnies ferroviaires, à commencer par le géant BNSF
(propriété du plutocrate américain Warren Buffet)
qui contrôle tout le transport sur rail à partir de
Chicago, ont soutiré des millions de dollars aux gouvernements
des États où le train passe pour les « aider
à régénérer la prospérité
industrielle des régions délaissées »
et réaliser des travaux d'entretien à court terme sur des
chemins de fer depuis longtemps inutilisés ou presque.
De l'État de New-York vers l'est, par le Maine et
le sud-ouest du Nouveau-Brunswick, la voie ferrée est encore
plus précaire. Cette portion du chemin de fer construite dans
les années 1890 est parmi les plus vieux chemins de fer en
Amérique du Nord. Puis le parcourt se termine avec la voie qui
relie Brownsville, au Maine, aux installations portuaires de la
raffinerie Irving à Saint-Jean. Une grande partie de cette
portion du chemin est la propriété et la
responsabilité de la New Brunswick Southern Railway, filiale de
la société Irving. Elle est principalement
constituée de voies ferrées qui appartenaient au Canadien
Pacifique et qui avaient été laissées à
l'abandon lorsque le CP a fermé son service quotidien pour
passager entre Saint-Jean et Montréal, au début des
années 1980. La BNSF de Chicago est notoire pour ses pratiques
de corruption des élus dans les capitales des États du
nord des États-Unis. Or la famille Irving ne saurait être
accusée de nationalisme étroit, ayant utilisé les
mêmes moyens pour voler le trésor public à Augusta,
au Maine, tout aussi efficacement qu'elle a dérobé le
gouvernement fédéral à Ottawa et le gouvernement
provincial à Fredericton.
Pour l'instant les installations ferroviaires portuaires
de Canaport, spécialisées dans le transport du
pétrole, ont une capacité beaucoup plus grande que tous
les concurrents le long de la côte atlantique des
États-Unis. Canaport fut construite il y a environ 40 ans par la
famille Irving pour desservir exclusivement sa raffinerie. Elle a un
terminal de deux kilomètres à la fine pointe de la
technologie et elle a été plusieurs fois
modernisée grâce à la
générosité des contribuables canadiens.
Tout cela fait partie du
« renouveau » économique de la dictature
Harper, tant vanté dans les publicités du Plan d'action
à la télévision canadienne. Dans la logique du
« renouveau » de la dictature Harper, les gens de
Lac-Mégantic doivent donner leur vie pour que la famille la
deuxième plus riche du Canada (après les Thompson) puisse
maintenir le train de vie auquel elle s'est habituée.
Lettre à la rédaction
Négligence criminelle envers les travailleurs du
rail
et la population de Lac-Mégantic
- Jack East -
En tant que contremaître de triage et conducteur
qualifié pour le Canadien National (CN) ayant été
blacklisté, il est en effet pour moi scandaleux de constater ce
que la direction des chemins de fer a fait à la
communauté de Lac-Mégantic au Québec. L'ancienne
société d'État enseignait que la
sécurité est la règle numéro un et la
considération première sur les chemins de fer. Ce
soi-disant accident confirme le point que les syndicats canadiens du
rail font depuis le début : que la sécurité a
été la première victime quand les mesures
d'austérité ont commencé dans les années
soixante.
L'équipe d'un train de marchandise doit
être composée de cinq personnes, le nombre minimum pouvant
répondre aux normes de sécurité. La raison en est
simple : un train a deux côtés ainsi que l'avant et
l'arrière, ce qui nous mène à quatre travailleurs
du rail. Deux doivent être dans le fourgon de queue et deux, un
mécanicien de train et un deuxième mécanicien,
à l'avant du train pour en observer le déplacement. Aussi
doit-il y avoir un aiguilleur à l'extrémité devant
de la locomotive pour opérer les aiguillages au cas où il
y aurait une panne de la commande centralisée de la circulation
(CCC). Dès le départ, ces mesures sont essentielles au
déplacement et à la sécurité du train.
Barrage de chemin
de fer à Fairfield dans le Maine le 29 juin contre le transport
de pétrole brut par les régions habitées.
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Avoir du monde sur le terrain, ça ne peut
être remplacé par des machines intelligentes
opérant à de longues distances, puisque des machines
dépendant de sources externes peuvent tomber en panne et, comme
c'est souvent le cas, causer des accidents et des ravages pour les
communautés vivant près du chemin de fer.
En particulier, depuis la prise de contrôle des
chemins de fer canadiens par les impérialistes
étasuniens, les compagnies imposent des programmes
d'austérité qui ont recours à l'automatisation
pour remplacer la responsabilité et la conscience sociales d'une
équipe adéquate contribuant à la
sécurité des chemins de fer. Ce n'est rien de moins
qu'une conduite irresponsable de la part de la direction des compagnies
de chemins de fer canadiens que d'appliquer les nouvelles
réglementations des propriétaires étrangers de CN,
BCR, CPR, et d'autres. Plus de 140 000 travailleurs du rail ont perdu
leur emploi et plusieurs ont été blacklistés
simplement pour s'être défendus.
Les programmes d'austérité des chemins de
fer ne sont pas là pour la sécurité des
travailleurs ou des communautés où ils vivent. La
situation actuelle est intenable et montre jusqu'à quel point
les gouvernements à tous les niveaux ont baissé les bras
devant les propriétaires capitalistes monopolistes aux
dépens de la vie et de la propriété des Canadiens
et des Québécois.
Permettez-moi d'illustrer comment on ne respecte ni le
droit des syndicats ni le droit des sociétés ici. Le
point de départ de tout train est une gare. Dans les
années soixante, il y avait des milliers de réparateurs
de wagons-citernes. Cela représentait une mesure de
sécurité supplémentaire. Il s'agissait d'un groupe
d'hommes (à cette époque les femmes n'étaient pas
autorisées à travailler dans ce qu'on appelait les
métiers itinérants) qui raccordaient les wagons avec
diligence, frappant chaque roue avec des masses d'acier pour
vérifier l'état des freins et des roues en acier, etc.,
raccordant aussi les boyaux liés aux freins à air.
Les réparateurs de wagons-citernes étaient
en mesure de faire un triage selon les réparations à
faire pour chaque wagon, vérifiant les systèmes de freins
manuels ainsi que les freins à air relevant de la locomotive et
affectant le train sur toute sa longueur. Des freins défectueux
ou d'autres bris d'un wagon ouvert ou couvert étaient ou bien
réparés ou bien le wagon était retiré du
train et remplacé par un wagon parfaitement sécuritaire.
Les emplois de ces réparateurs de wagons-citernes
sont chose du passé. Il n'y a littéralement plus personne
qui vérifie de façon intégrale la
sécurité mécanique des pièces. Est-ce qu'on
peut alors parler de progrès ? Vraiment pas, puisque cette
tâche n'a jamais été remplacée par un
mécanisme de contrôle supérieur.
Il n'y a aucun doute qu'à Lac-Mégantic les
wagons laissés sur les rails au sommet d'une pente
n'étaient pas immobilisés de façon
sécuritaire. Un train ne peut se mettre à dévaler
une pente si les freins sont bien en place et s'ils ne sont pas
défectueux. Il est totalement irresponsable de jeter le
blâme sur les pompiers et d'autres qui ne connaissent rien
à la sécurité des trains.
La nécessité d'appliquer les
règlements qui s'imposent sur les chemins de fer canadiens a
été évacuée avec l'achat de ces chemins de
fer par les impérialistes étasuniens. Tout ce qui compte
maintenant pour l'industrie du chemin de fer, c'est de laisser tomber
les réglementations fondées sur l'expérience de
travail sur les chemins de fer tout en maximisant les profits
privés des actionnaires de paperasse.
Les gouvernements qui facilitent cette destruction
doivent rendre des comptes !
Lisez Le
Marxiste-Léniniste
Site web: www.pccml.ca Courriel: redaction@cpcml.ca
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