Numéro 25 - 12 mars
2012
Palestine
Reportage en direct sur l'offensive
meurtrière en cours à Gaza
Palestine
• Reportage en direct sur l'offensive
meurtrière en cours à Gaza
Rapport sur la
Journée internationale de la femme
• Les femmes à la défense des
droits de toutes et tous !
Opposition à
l'offensive antisociale en éducation
• Québec: Assez les diversions! Seules
les demandes des enseignants défendent un système
d'éducation moderne! - Geneviève Royer
• Ontario: Dites Non! au faux choix, les deux
mènent à la destruction de l'éducation publique
- Laura Chesnik
• Colombie-Britannique: Défendons les
droits des enseignants et l'éducation publique
• Les droits des enseignants bafoués!
Ça ne doit pas passer - Donna Petersen
Dix
ans après
le coup raté au Venezuela
• À la défense des efforts pour
ouvrir la voie au progrès social
Palestine
Reportage en direct sur l'offensive
meurtrière en cours à Gaza
Depuis le vendredi 9 mars, l'armée
israélienne mène des frappes aériennes contre la
population de Gaza qui a fait 21 morts jusqu'à présent,
selon les reportages. LML condamne résolument ce
terrorisme d'État d'Israël. Voici un reportage en direct
d'un correspondant de Gaza fait de notes prises sur
le champs sur une période d'environ quatre heures durant les
frappes de vendredi.
* * *
9 mars 2012-03-12
Bonjour en direct de Palestine
L'armée israélienne attaque Gaza avec des
frappes aériennes et des feux d'artillerie à partir de la
mer et [nous sommes] très inquiets pour la
sécurité des citoyens et des enfants.
Une très forte explosion tout près, dans
la ville de Khan Younis.
Son de plusieurs explosions dans les secteurs ouest de
Khan Younis.
Le ministre de la Santé demande aux États
et institutions arabes de soutenir les hôpitaux en
médicaments.
On entend les frappes de l'artillerie israélienne
maintenant.
Corps de victimes
des frappes aériennes d'Israël le
9 mars 2012 (Palinfo.com)
|
Martyr. De l'est de Gaza. Martyr.
Des hélicoptères arrivent dans la ville
portuaire de Rafah.
Le Comité suprême des services ambulanciers
et de la préparation aux urgences élève le niveau
de préparation des intervenants ambulanciers sur la bande de
Gaza à cause de la dangereuse escalade du secteur
israélien.
Trois personnes faites martyrs à Gaza par les
violentes frappes israéliennes... Les bombardements se
poursuivent.
Le septième martyr des frappes sionistes dans la
bande de Gaza.
Des missiles avaient été lancés par
hélicoptères tout juste avant à l'est de Shijaia.
Au moins un blessé suite aux frappes par
hélicoptères sur la rue Harmouk à Gaza.
C'est maintenant le secteur de Tal al-Haoua à
Gaza qui est la cible d'attaque.
Bombardements au nord d'une maison appartenant à
la famille d'Abou Samra. On rapporte des blessés. Les frappes
visent une maison du secteur de Beit Lahiya.
La maison d'Adnan Abou Samra dans le secteur de Beit
Lahiya est la cible d'attaque et on rapporte deux martyrs.
Un martyr à Beit Lahia suite aux frappes
aériennes dans les rues.
Quatre blessés, y compris un enfant, suite aux
bombardements ciblant une maison dans le quartier de Yarmouk à
Gaza.
La police
inspecte les débris d'une voiture détruite par les
frappes israéliennes le 9 mars 2012. (PressTV)
|
On entend une série d'explosions. On nous dit
qu'au moins 11 personnes ont été tuées, y compris
un enfant de moins d'un an.
De lourdes frappes à partir des tours de
surveillance des sionistes à l'est de Rafah, ciblant des maisons.
Les bombardements se poursuivent dans la bande de Gaza
et un autre martyr tombe dans le secteur de Beit Lahiya.
L'occupant commence à lancer des missiles contre
des résidences.
Neuf personnes ont été tuées de
sang froid aujourd'hui et le nombre semble augmenter. Que Dieu ait
pitié de Shadi El Seikali, Obaid Gharabli, Mohammed Harara,
hazen Qraqe, Zuhair Qaisyi, Mahmoud Hanani, Mahmoud Nejem et Hohamed Al
Mugar.
C'est tout pour l'instant... de Palestine sous attaque...
Rapport sur la Journée
internationale de la femme
Les femmes à la défense
des droits de toutes et tous !
Manifestation des étudiantes dans les rues de Montréal
dès 15 h.
À l'occasion du 8 mars 2012, les femmes du
Québec ont déclaré qu'elles poursuivent leur lutte
à la défense des droits de toutes et tous et
réclamé une nouvelle direction pour le Québec. Ce
sont les étudiantes qui ont donné le ton à la
journée en organisant des manifestations à
Montréal en après-midi et à Québec
en soirée pour dire non à la hausse des frais de
scolarité et dénoncer la brutalité avec laquelle
le gouvernement répond à leurs demandes.
A Montréal, d'autres
actions ont
été organisées dans différents quartiers.
Dans Villeray, l'Organisation populaire des droits sociaux (OPDS) et le
Centre des femmes d'ici et d'ailleurs (CFIA) ont organisé une
marche en après-midi dans les rues du quartier. Un contingent
d'une centaine de jeunes, aînées, hommes,
femmes, enfants et immigrants, très représentatif du
quartier, ont fait connaître leurs revendications : NON à
la privatisation et à la tarification des services publics, pour
un revenu de citoyenneté universel et inconditionnel,
correspondant au seuil de pauvreté (22 229 $ en 2009), le
retrait immédiat de la taxe santé
imposée par le gouvernement Charest (200 $ en 2012),
l'annulation de la hausse des frais de scolarité et la
construction de 50 000 logements sociaux sur cinq ans. Devant l'ancien
édifice des sourds-muets, édifice acheté par un
promoteur qui doit le transformer en condos, les manifestants ont
dénoncé la gentrification
du quartier au détriment de la construction de logements
sociaux. Devant le siège social du Parti libéral sur la
rue Waverly, des représentantes de l'Assé ont
dénoncé la hausse des frais de scolarité et en ont
démontré les effets sur les femmes qui devront travailler
plus longtemps pour payer leurs études, gagnant moins
cher que les hommes. Le contingent a fait un dernier arrêt devant
le bureau de comté du député libéral du
comté Gerry Sklavounos. Une intervenante a
réitéré la demande d'annuler la taxe sur la
santé qui atteindra 200 $ en 2012 et qui s'applique à
tous, sans égard aux revenus, et une représentante du
Frapu a dénoncé
la construction de condos et demandé la construction de
logements sociaux.
A 18 h, une manifestation
organisée par Femmes
d'origine diverses à 18 h au Métro Guy a
été rejointe par des centaines d'étudiantes et
étudiants qui avaient pris la rue depuis 15 h. La marche a
salué la lutte des femmes ici et dans le monde contre
l'oppression et l'exploitation. Les compagnies minières
canadiennes
ont été ciblées pour la destruction dont elles se
rendent coupables dans différentes parties du monde en
dévastant avec impunité l'environnement naturel et social
des femmes qui y vivent et de leur communauté. Une porte-parole
de PINAY, organisation des femmes philippines au Québec qui
célèbre son 20e anniversaire,
a dénoncé Harper pour sa complicité avec ces
compagnies, et pour le sort et le recul qu'il réserve aux femmes
issues de minorités, particulièrement celles qui
travaillent comme aides-domestiques.
À Alma, une centaine de femmes lockoutés
ou conjointes de lockoutés de l'Usine Alma se sont
réunies
lors d'un 5 à 7 de solidarité. À Étienne
Jacques, directeur des opérations de Rio Tinto Alcan, qui se
demandait la semaine dernière si les femmes des travailleurs de
l'Usine Alma étaient au fait des offres déposées
par l'entreprise, Anne Bouchard, conjointe de Marc Maltais,
président du Syndicat des travailleurs de l'aluminium d'Alma, a
répondu : « Monsieur Jacques, les femmes ne forceront pas
leur conjoint à plier et à accepter vos offres. »
À Uashat, près de Sept-Iles, des femmes de
la communauté innue ont manifesté pour exiger le respect
de la Terre Mère. Elles ont appuyé la barricade qui
bloque la route 138 aux camions à Maliotenam en disant : «
Il faut se lever debout et montrer aux générations
futures que l'on recherche le bien de nos enfants.
»
Opposition à l'offensive
antisociale en éducation
Québec
Assez les diversions!
Seules les demandes des enseignants
défendent un système d'éducation moderne!
- Geneviève Royer -
Face à l'opposition grandissante aux attaques
contre l'économie et à la destruction des services
publics, Jean Charest, son gouvernement et les médias excellent
dans l'art de déplacer le projecteur sur une autre scène.
Pour les travailleurs du secteur public, plus particulièrement
ceux en éducation, cela veut dire
qu'il faut redoubler de vigilance.
Voilà quelques mois que les médias et les
partis représentés à l'Assemblée nationale
font de la publicité pour la Coalition Avenir Québec
(CAQ) en s'indignant, pour la plupart, de son arrivée dans
l'arène politique et des déclarations de son chef,
l'homme d'affaires François Legault. Legault annonce qu'il veut
abolir les commissions scolaires, rouvrir les conventions collectives
des enseignants et les congédier s'ils ne sont pas assez
performants. La brutalité est réelle, mais elle n'est pas
nouvelle.
Depuis l'arrivée de Charest au pouvoir en 2003,
le monde de l'éducation a connu un décret 2005
(officiellement condamné par le Bureau international du Travail
en 2007, puis par la Commission des relations du travail en janvier
2012 — qui rendra Charest imputable ?) Puis, il y a eu le projet de loi
100 adopté
sous bâillon en juin 2010, en pleine négociation pour le
renouvellement des conventions collectives des travailleurs du secteur
public. Ce projet de loi imposait des compressions drastiques dans les
commissions scolaires. Dans les deux négociations qu'ont
vécues les enseignants sous le règne de Charest, la
capacité
de défense collective de leurs organisations syndicales a
été minée par l'imposition de ce que le
gouvernement Charest appelle la « flexibilité » dans
les conventions collectives et le concept de reddition de compte des
enseignants quant à leur performance dans la loi 88, loi sur
l'instruction publique adoptée en 2008.
Quant aux 72 commissions scolaires du Québec, les
coupures auxquelles elles font face depuis des années les
obligent maintenant à considérer une fusion, au moins
dans les régions de l'Outaouais, de Charlevoix et du
Saguenay-Lac-Saint-Jean.
L'adversaire et le principal ennemi de la construction
d'un système d'éducation véritablement public qui
sert les besoins des fils et filles de la classe ouvrière du
Québec est le gouvernement Charest qui contrôle le
Trésor public du Québec depuis près de 9 ans.
N'est-ce pas lui qui vient d'adopter une stratégie
contre l'intimidation dans les écoles, alors que l'intimidation
de l'opposition à sa gouvernance par décret, loi ou
connivence est sa marque de commerce ? Legault et la CAQ ne sont qu'une
autre offensive politique-médiatique pour porter les attaques
contre les travailleurs de l'éducation et des services qu'ils
dispensent
à la population, et une vision de la société
centrée sur le capital, où les êtres humains
doivent se soumettre aux intérêts de la finance, par la
voix d'un budget « équilibré » qui a
maintenant pour toute raison d'être de remettre les richesses
sociales entre les mains des monopoles. (Où est
l'équilibre ? !)
De toutes ces voix de l'establishment qui s'indignent ou
qui encensent les mesures proposées en éducation, aucune
n'ose mettre les enseignants et leurs demandes au coeur des
décisions qui y sont prises. Les travailleurs de
l'éducation ont leur programme : des investissements massifs en
éducation de sorte que
leurs conditions de travail répondent aux besoins des
élèves dont ils ont la responsabilité à
chaque jour. Si les enseignants ont toujours été aux
premiers rangs de la lutte pour la défense du droit à
l'éducation, jamais ils n'ont été ceux qui
contrôlaient les décisions qui ont été
prises.
Qui défendra l'éducation au Québec
?
La perspective des enseignants en éducation est
toute autre que celle promue par le gouvernement Charest. En exigeant
des investissements et des conditions de travail et des services aux
élèves leur permettant d'être à la hauteur
de leur tâche, ils remettent en
question le statu quo d'une économie orientée sur les
besoins des monopoles. Toute discussion qui ne tient pas compte de
l'expérience des enseignants et de leurs demandes doit inspirer
la plus grande méfiance. Les enseignants doivent
sérieusement se questionner sur ceux disant vouloir
résoudre la crise en éducation,
mais qui les écartent de toute gouvernance en cette
matière.
Les travailleurs des écoles du Québec
luttent pour la modernisation du système dans lequel ils
travaillent, laquelle passe par l'injection d'une partie de la richesse
sociale créée par la classe ouvrière afin que ses
enfants puissent bénéficier de la plus grande
qualité d'éducation publique. Le
démantèlement des commissions
scolaires, la menace d'abolition ou les coupures dans leur budget
administratif ne répondent en rien à leurs demandes
puisque la modernisation du système scolaire
québécois et son efficacité se mesure aux
investissements qui y sont faits dans les conditions de travail des
enseignants, qui sont garants des conditions
d'étude de la jeunesse. Ce qui manque, ce n'est pas de meilleurs
gestionnaires, mais plutôt que les enseignants surmontent les
obstacles qui font qu'ils ne sont pas ceux qui prennent les
décisions en matière d'éducation au Québec.
En défendant leurs demandes d'investissements
dans l'éducation publique, les enseignants font leur part dans
l'élaboration d'un programme prosocial pour le Québec
où les droits de tous sont défendus. Ils prennent ainsi
leur responsabilité sociale envers l'avenir de
l'éducation au Québec et se mettent en position
de rendre le gouvernement imputable des décisions qu'il y prend.
Ontario
Dites Non! au faux choix, les deux
mènent à la destruction de l'éducation publique
- Laura Chesnik -
Le fait de subvenir
à un système
d'éducation public de la plus haute qualité va de pair
avec l'édification d'une société qui est moderne,
innovatrice et tournée vers l'avenir. C'est pourquoi les
enseignants, le personnel de soutien, les administrateurs, les
commissaires, les parents et les étudiants partout en Ontario
sont préoccupés par les manoeuvres du gouvernement
McGuinty. Les recommandations faites par le rapport Drummond ainsi que
la nomination du juge à la retraite, James Farley, en tant que
négociateur en chef vis-à-vis les travailleurs de
l'éducation, sont autant de signes de préparatifs du
gouvernement McGuinty
pour mener une offensive en règle contre le système
d'éducation public.
Plusieurs s'inquiètent, et avec cause, de ces
développements. En campagne pour les élections
ontariennes, McGuinty avait tenté de dépeindre Hudak
comme étant l'émule de Mike Harris, alors que
lui-même représentait un Ontario plus «
généreux et bienveillant ». Maintenant, nous
constatons que McGuinty poursuit
la même direction que Harris : s'en prendre aux salaires et aux
conditions de travail de tous les intervenants dans le secteur public
en prétendant que ces attaques sont inévitables pour
rendre le système « viable ».
Les millions que McGuinty espère soutirer de
l'éducation publique par le biais de négociations et de
nouvelles lois n'apporteront aucun avantage aux étudiants de
l'Ontario, ni à leurs familles, ni à leurs
communautés. Ces millions tapisseront les nids des vautours que
sont les financiers internationaux dont le porte-parole
est Drummond, ceux-là mêmes qui détiennent la dette
et le déficit de l'Ontario, ceux-ci ayant été
contractés par le gouvernement McGuinty et le gouvernement
Harris/Eves avant lui, à grands coups de manoeuvres
conçues pour payer les riches. Ces manoeuvres ont permis
à des milliard de dollars du produit social
de l'Ontario de passer aux mains de monopoles internationaux
opérant en Ontario au moyen de mesures « incitatives
», de réductions d'impôts et de diverses manoeuvres
de sauvetage. Ces monopoles souhaitent un sous-financement accru de
l'éducation publique pour ainsi prôner la privatisation
comme solution et
siphonner encore plus d'argent des fonds publics. C'est d'ailleurs ce
qui se passe, par exemple, actuellement dans le secteur des garderies
dans diverses communautés en Ontario.
Les travailleurs de l'éducation sont
présentement la cible de menaces proférées par la
province et par certains médias dans le but de les forcer
à accepter des faux choix afin de camoufler ce qui se passe
vraiment. L'intimidation prend la forme suivante : acceptez des classes
encore plus bondées, encore moins
de support ainsi que des réductions dans vos pensions, vos
salaires et vos avantages sociaux, tout cela afin de sortir la province
du désastre économique. Ainsi, on nous demande de choisir
entre notre propre bien-être et celui de nos étudiants, de
nos communautés et de notre province. C'est un choix qui n'en
est pas
un. D'abord, notre bien-être est indissociable de celui de nos
étudiants et de nos communautés. Deuxièmement,
comment le fait de s'attaquer au bien-être des gens de l'Ontario
pourrait-il être bénéfique à la province ?
La condition pour le bien-être de la province est le
bien-être de sa population, en particulier de ses
jeunes. Nous, du secteur de l'éducation, sommes aux premiers
rangs pour ce qui est de proposer des réformes visant à
améliorer la qualité et l'efficacité de notre
système d'éducation. Cependant, nous n'accepterons pas
des faux choix qui ne font que faciliter l'imposition d'un ordre du
jour dont le contenu est nuisible
à nos intérêts et à ceux de nos
étudiants et des communautés où nous vivons.
Les travailleurs de l'éducation n'acceptent pas
que le système d'éducation public soit attaqué
afin que l'économie serve à continuer de payer les
riches. L'expérience que nous avons par rapport au gouvernement
McGuinty nous apprend que nous devons être nos propres sauveurs,
plutôt que d'attendre à ce que
l'un ou l'autre des partis politiques à l'assemblée
législative ne protège le système
d'éducation dont tout le monde dépend. Il n'en tient
qu'à nous de le faire, coude à coude avec les autres
travailleurs de l'Ontario ainsi qu'avec tous ceux que nous pouvons
rallier.
Colombie-Britannique
Défendons les droits des
enseignants
et l'éducation publique
Lors de la Journée d'action des enseignants de la
Colombie-Britannique à Burnaby (gauche) et Vancouver (droite),
le 27 février 2012. (CUPE,
Media
Coop)
Le 5 mars, les enseignants de la
Fédération des enseignants de la Colombie-Britannique
(FECB) ont déclenché une grève de trois jours. Une
limite de trois jours de grève a été
imposée par la Commission des relations de travail de la
Colombie-Britannique. Au-delà d'une grève de trois jours,
les enseignants peuvent
aller en grève une journée par semaine, tel que
stipulé dans une décision de la commission. Cependant, le
gouvernement de la Colombie-Britannique vient de déposer un
projet de loi qui interdit en pratique tout moyen de pression des
enseignants à la défense de leurs droits et de
l'éducation publique et pour forcer
le gouvernement à négocier de bonne foi.
Un communiqué de presse de la FECB en date du 29
février déclare que la FECB « a voté
massivement en faveur de résister aux actions injustes du
gouvernement provincial qui cherche à nouveau à
légiférer pour imposer une convention collective aux 41
000 enseignants des écoles publiques de la province ».
« Un total de 27 946 enseignants ont voté
en faveur de la grève lors d'un scrutin provincial tenu les 28
et 29 février 2012. Au total, 32 209 enseignants ont voté
et 87 % ont voté oui à la grève ».
« Les enseignants sont unis et
déterminés dans leur opposition au projet de loi 22 et
aux tactiques d'intimidation du gouvernement provincial qui
sous-finance délibérément l'éducation
publique depuis dix ans », a dit Susan Lambert, la
présidente de la FECB.
« Les résultats de notre scutin à
l'échelle de la province démontre clairement
l'unité et la détermination des membres de la FECB
à rejeter la législation provocatrice et nuisible du
gouvernement », a réitéré Lambert.
Le communiqué de presse indique que le projet de
loi 22, déposé le 28 février à
l'Assemblée législative, « cherche à imposer
un contrat à zéro investissement, à restreindre
notre capacité de négocier une amélioration
générale des conditions d'apprentissage et à
éliminer nos droits civils et de travail fondamentaux
en tant qu'enseignants ».
Les droits des enseignants bafoués!
Ça ne doit pas passer!
- Donna Petersen -
La Commission des relations de travail de la
Colombie-Britannique (CRTCB) a statué le 28 février que
les enseignants pouvaient intensifier leurs moyens de pression (refus
de faire tout travail administratif, de faire de
la surveillance et de produire les bulletins) pour inclure le retrait
total de leurs services. Sitôt fait, le parti Libéral de
la Colombie-Britannique au pouvoir a déposé le projet de
loi 22, la Loi pour l'amélioration de l'Éducation, qui
rend TOUT moyen de pression illégal. Qui plus est, le projet de
loi 22 enlève à la CRTCB
toute autorité sur les moyens de pression pour la remettre entre
les mains des tribunaux, tout en autorisant les tribunaux à
imposer des sanctions telles qu' « ordonner au contrevenant de
verser une indemnité ou d'offrir un dédommagement
à la personne désignée par le tribunal pour
réparer tout préjudice ayant été
subi suite à l'offense commise ». La « sanction
» prévue est une amende de 475 $ par jour pour chaque
enseignant et de 1,3 million $ par jour pour la
Fédération des enseignants de la Colombie-Britannique
pour quiconque émet une directive, autorise ou émet une
déclaration pour inciter tout employé à aller en
grève.
Le projet de loi 22 impose à la CRTCB de
réviser sa décision. La décision intégrale
de la CRTBC est en elle-même une attaque contre le droit des
enseignants de la Colombie-Britannique de mener une lutte efficace pour
l'éducation publique et pour des salaires qui correspondent
à un niveau canadien. En dépit
de ses lacunes, la décision de la CRTBC est sans doute plus
conforme aux décisions de la Cour suprême que le projet de
loi 22 quant à sa constitutionnalité touchant à la
négociation collective en tant que droit.
La CRTCB stipule que les enseignants peuvent être
en grève trois jours au cours de la première semaine et
un jour pour chacune des deux semaines suivantes, après un
préavis de deux jours. Les enseignants ne peuvent pas faire de
piquetage ou entraver « d'aucune façon »
l'accès aux écoles ou aux arrondissements
scolaires. La CRTCB doit réviser sa décision le 12 mars.
Le projet de loi est on ne peut plus
intéressé. Il impose par voie législative les
revendications du parti négociateur représentant le
gouvernement, l'Association des employeurs des écoles publiques
de la Colombie-Britannique (AEEPCB).
Plutôt que de nommer un médiateur par le
biais de la CRTCB, tel que demandé par la
Fédération des enseignants de la Colombie-Britannique, le
projet de loi 22 exige qu'un médiateur soit nommé par le
ministre de l'Éducation. La législation prolonge la
convention collective actuelle jusqu'à la conclusion d'une
entente ou jusqu'à la fin de la période de délai
de réflexion, soit le 31 août.
Le projet de loi stipule que le processus de
négociation collective doit commencer dans les 72 heures suivant
son adoption.
Il s'agit en effet d'une nouvelle ère de
négociations collectives alors que l'employeur (en l'occurrence,
le gouvernement) nomme un médiateur et met en place des
paramètres qui correspondent, somme toutes, aux demandes de
l'employeur. Par exemple, la durée du contrat couvre la
période du 1er juillet 2011
au 30 juin 2013. Il interdit tous coûts supplémentaires,
c'est-à-dire zéro investissement. Toutes les demandes de
l'Association des employeurs des écoles publiques de la
Colombie-Britannique se trouvent comme par hasard dans les «
paramètres » : « la croissance professionnelle et le
mentorat », « l'affectation et la
mutation de l'employé », et « la mise à pied
temporaire et le rappel au travail », toutes des demandes de
l'AEEPCB. La partie 6(2)(c) stipule :« La nouvelle convention
collective doit privilégier un enseignement et un apprentissage
de qualité au moyen de i) l'amélioration par le biais de
la rétroaction et de l'évaluation
des enseignants, ii) l'harmonisation du développement
professionnel et des besoins en enseignement, et iii) un horaire et une
répartition des enseignants basés sur les besoins de
l'élève ».
Le projet de loi 22 tente d'éliminer la FECB en
tant qu'organisation professionnelle à la défense de ses
membres et en tant que force efficace à la défense de
l'éducation publique. La loi interdirait toute convention
collective des enseignants de contenir des clauses touchant aux
enseignants, « aux cours, au curriculum
ou aux méthodes et techniques professionnelles utilisées
par un enseignant » ; ni une convention ne pourrait-elle limiter
« le pouvoir d'une commission scolaire d'embaucher toutes
personnes autres que des enseignants pour assister ceux-ci dans
l'accomplissement de leurs tâches selon la loi ». Elle ne
peut non plus
avoir de dispositions touchant au ratio enseignant/élèves
ni à la structure de la classe.
Cette législation est intéressée.
Elle sert les intérêts privés qui cherchent
à rendre le marché encore plus disponible à
l'éducation privé à but lucratif tout en
s'opposant à l'intérêt public. Cette
législation est à nouveau un exemple de comment
l'État se sert de ses pouvoirs pour attaquer encore davantage un
programme
social primordial et agir contre le bien public. L'entêtement du
gouvernement à vouloir imposer un contrat de « zéro
investissement » aux enseignants et aux fonctionnaires des
services publics est un produit du diktat de l'oligarchie
financière voulant baisser sa propre part de taxes versés
à l'État tout en diminuant
la capacité des enseignants et des fonctionnaires de se procurer
les biens et services au sein de l'économie. Il s'agit de
politiques dont l'unique but est de payer les riches.
Le projet de loi 22 est aussi une mesure d'apaisement
envers les 82 % de citoyens de la Colombie-Britannique qui demandent
l'intervention d'un arbitre afin de mettre fin aux moyens de pression,
mais il répond à cette préoccupation en imposant
un arbitre nommé par le gouvernement et qui doit s'en tenir
à des
paramètres qui interdisent toute augmentation salariale pour les
enseignants et toute amélioration au niveau des classes pour les
élèves. Ce que la population demandait est un arbitre
indépendant, et non un arbitre nommé de façon
intéressée par le ministre de l'Éducation
lui-même, selon des paramètres qui ne sont
qu'un diktat pur et simple des revendications gouvernementales. Le
projet de loi 22 confirme une fois de plus que le contrat social entre
les syndicats et les employeurs a été mis à la
poubelle. Il est clair qu'en frappant la capacité de dresser ne
serait-ce qu'une ligne de piquetage, le gouvernement veut créer
des conditions
favorables à la liquidation de la capacité des
enseignants de s'organiser et de lutter pour leurs droits collectifs
par des moyens qui ont un minimum d'efficacité.
Le projet de loi 22 ne doit pas passer! Il criminalise
les enseignants s'ils osent se dresser à la défense de
leur niveau de vie ou pour un financement accru servant à
garantir une éducation publique de qualité en tant que
droit pour tous les enfants et les jeunes en Colombie-Britannique. On
ne doit pas criminaliser
le droit légal d'avoir recours à la grève!
Dix ans après le coup raté
au Venezuela
À la défense des efforts pour ouvrir
la
voie au progrès social
Près de dix ans se sont écoulés
depuis le coup d'État du 11 avril 2002 au Venezuela, un autre
coup trouvant ses racines dans les guerres sales menées par
l'impérialisme étasunien en Amérique latine. Ces
guerres ont engendré la répression politique et
l'appauvrissement servant à détruire la
souveraineté des peuples
et à les rendre dépendants aux intérêts
étrangers, en particulier aux intérêts des
États-Unis. Cependant, le coup au Venezuela n'a duré que
deux jours alors que le peuple vénézuélien et une
grande partie des Forces armées ont défendu la nouvelle
Constitution et ont ramené le président Hugo Chavez au
palais présidentiel.
Le 23 février, l'École d'études
politiques de l'Université d'Ottawa, l'ambassade de la
République bolivarienne du Venezuela et Territorio Libre ont
organisé une réunion publique sur le campus de
l'université pour souligner le 10e anniversaire du coup. Les
oratrices invitées étaient Ana Carolina Rodriguez,
chargée
d'Affaires de l'ambassade vénézuélienne, Francia
Malvar, Martha Pardo et Merly Vanegas, consules générales
à Montréal, à Toronto et à Vancouver,
respectivement. L'ambassadrice de Cuba à Ottawa, Teresita
Vicente Sotolongo, ainsi que la ministre conseillère, Maria de
la Luz B'Hamel, étaient aussi présentes.
À chaque
année les Vénézuéliens marquent
l'anniversaire
de la défaite du coup d'État d'avril 2002. À la
tribune: le
président Hugo Chavez s'adressant à la nation en avril
2009
devant la bannière: «Souvenons-nous d'Avril!»
|
La chargée d'Affaires Rodriguez a mis en
lumière comment le coup d'État de 2002 avait tenté
d'empêcher les grandes transformations ayant lieu au Venezuela
depuis l'élection en 1998 de Hugo Chavez en tant que
président. Bien que le peuple ait surmonté ce coup, le
Venezuela reste toujours dans la mire de
puissances internationales hostiles, a-t-elle souligné. Elle a
expliqué que les premières années du gouvernement
Chavez ont connu plusieurs réformes constitutionnelles
lesquelles, avec l'Assemblée constitutionnelle, ont
été ratifiées par 98 % de la population par le
biais de quatre processus électoraux. En l'an 2000,
Chavez a été réélu sous les auspices de la
nouvelle Constitution. Mme Rodriguez a mis en relief certains des
changements majeurs qui ont depuis été mis en oeuvre : le
système politique est passé d'une démocratie
représentative à un système de démocratie
participative ; des mesures ont été prises pour
transformer
50 % des terres non cultivées en terres agricoles ; les limites
aux zones de pêche ont été agrandies et des lois
adoptées pour protéger l'environnement. Aussi,
l'économie est réorganisée de sorte à ce
que les revenus soient de plus en plus utilisés pour
répondre aux besoins de base du peuple. Par exemple, le revenu
provenant de l'industrie pétrolière — le Venezuela est
l'un des pays ayant les plus grandes réserves de pétrole
au monde — sert à garantir les besoins alimentaires du peuple.
Cependant, ces changements créent des frictions avec les
intérêts privés qui bénéficiaient des
anciens arrangements, a-t-elle ajouté.
La consule générale Vanegas a
élaboré ce point, expliquant que le coup avait
été orchestré par une petite minorité
composée en somme de certains éléments de
l'industrie pétrolière, une petite section de
l'armée et de l'Église catholique. Elle-même
était directrice du Bureau du président de
l'Assemblé nationale
le 11 avril au moment du coup d'État. Dans les heures qui ont
suivi le coup, a-t-elle dit, le peuple a été brutalement
réprimé. Mais les forces derrière le coup ont
sous-estimé l'appui que manifesterait le peuple pour le
gouvernement légitime et sa volonté de défendre la
nouvelle Constitution, a dit Mme Vanegas.
La consule générale Pardo a dit que parmi
les réalisations de la révolution bolivarienne,
était une conscience humanitaire et sociale accrue de la
société vénézuélienne, dont la base
est que le peuple doit recevoir ce qui lui revient de droit. Elle a
discuté des grands pas accomplis en éducation, en soins
de santé
et en logement. Un récent recensement affirme que le Venezuela
est constitué d'une population relativement petite mais
très jeune de 28 millions, dont 10 millions sont aux
études à divers niveaux. Des milliers d'écoles ont
été mises sur pied, y compris l'Université
bolivarienne. L'analphabétisme a été
éliminé. Il
n'est plus nécessaire de voyager de longues distances pour se
rendre à l'hôpital puisque des centres de soins urgents
ont été mis sur pied partout au pays. La
sécurité alimentaire est garantie. La pauvreté a
été réduite de 40 % tandis que les investissements
sociaux dans les logements et la santé ont augmenté de
500 %.
Les pensions ont été fixées à un des plus
haut niveau d'Amérique latine. La dépendance
économique envers les États-Unis est réduite par
des activités commerciales avec des pays tels l'Iran, la Russie
et la Chine, et la consolidation des organisations régionales
telles que l'Alliance bolivarienne pour les Amériques
(ALBA).
La consule générale Malvar a
rappelé que les pouvoirs responsables du coup d'État en
2002 sont toujours actifs et que de nouvelles tentatives sont
omniprésentes, toujours sous l'influence d'intérêts
impérialistes étrangers. Elle a expliqué davantage
les mesures prises par le Venezuela pour s'opposer à
l'hégémonie
étasunienne et pour briser les liens du
néolibéralisme. Elle a parlé de l'ALBA et
indiqué comment celle-ci facilite des relations internationales
qui donnent lieu non seulement à des échanges commerciaux
mais aussi à des programmes sociaux tels la santé. Elle a
donné l'exemple du projet Mission Milagro, un projet
que le Venezuela a mené à bien en collaboration avec Cuba
pour guérir les problèmes oculaires de deux millions de
ses citoyens. Elle a parlé de l'assistance que le Venezuela
donne à Haïti sous forme de soins de santé et de
pétrole. En conclusion, elle a aussi donné l'exemple de
la Communauté des États latino-américains
et des Caraïbes (CELAC) considéré comme un
développement positif pour la région, notant que son
orientation en tant qu'organisation qui s'oppose à
l'ingérence étrangère lui permet de se prononcer
de façon unitaire sur des questions telles que les îles
Malouines et le blocus contre Cuba.
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