Le Marxiste-Léniniste

Numéro 25 - 12 mars 2012

Palestine

Reportage en direct sur l'offensive
meurtrière en cours à Gaza


Palestine
Reportage en direct sur l'offensive meurtrière en cours à Gaza

Rapport sur la Journée internationale de la femme
Les femmes à la défense des droits de toutes et tous !

Opposition à l'offensive antisociale en éducation
Québec: Assez les diversions! Seules les demandes des enseignants défendent un système d'éducation moderne! - Geneviève Royer
Ontario: Dites Non! au faux choix, les deux mènent à la destruction de l'éducation publique - Laura Chesnik
Colombie-Britannique: Défendons les droits des enseignants et l'éducation publique
Les droits des enseignants bafoués! Ça ne doit pas passer - Donna Petersen

Dix ans après le coup raté au Venezuela
À la défense des efforts pour ouvrir la voie au progrès social


Palestine

Reportage en direct sur l'offensive
meurtrière en cours à Gaza

Depuis le vendredi 9 mars, l'armée israélienne mène des frappes aériennes contre la population de Gaza qui a fait 21 morts jusqu'à présent, selon les reportages. LML condamne résolument ce terrorisme d'État d'Israël. Voici un reportage en direct d'un correspondant de Gaza fait de notes prises sur le champs sur une période d'environ quatre heures durant les frappes de vendredi.

* * *

9 mars 2012-03-12

Bonjour en direct de Palestine

L'armée israélienne attaque Gaza avec des frappes aériennes et des feux d'artillerie à partir de la mer et [nous sommes] très inquiets pour la sécurité des citoyens et des enfants.

Une très forte explosion tout près, dans la ville de Khan Younis.

Son de plusieurs explosions dans les secteurs ouest de Khan Younis.

Le ministre de la Santé demande aux États et institutions arabes de soutenir les hôpitaux en médicaments.

On entend les frappes de l'artillerie israélienne maintenant.


Corps de victimes des frappes aériennes d'Israël le
9 mars 2012 (Palinfo.com)

Martyr. De l'est de Gaza. Martyr.

Des hélicoptères arrivent dans la ville portuaire de Rafah.

Le Comité suprême des services ambulanciers et de la préparation aux urgences élève le niveau de préparation des intervenants ambulanciers sur la bande de Gaza à cause de la dangereuse escalade du secteur israélien.

Trois personnes faites martyrs à Gaza par les violentes frappes israéliennes... Les bombardements se poursuivent.

Le septième martyr des frappes sionistes dans la bande de Gaza.

Des missiles avaient été lancés par hélicoptères tout juste avant à l'est de Shijaia.

Au moins un blessé suite aux frappes par hélicoptères sur la rue Harmouk à Gaza.

C'est maintenant le secteur de Tal al-Haoua à Gaza qui est la cible d'attaque.

Bombardements au nord d'une maison appartenant à la famille d'Abou Samra. On rapporte des blessés. Les frappes visent une maison du secteur de Beit Lahiya.

La maison d'Adnan Abou Samra dans le secteur de Beit Lahiya est la cible d'attaque et on rapporte deux martyrs.

Un martyr à Beit Lahia suite aux frappes aériennes dans les rues.

Quatre blessés, y compris un enfant, suite aux bombardements ciblant une maison dans le quartier de Yarmouk à Gaza.


La police inspecte les débris d'une voiture détruite par les
frappes israéliennes le 9 mars 2012. (PressTV)

On entend une série d'explosions. On nous dit qu'au moins 11 personnes ont été tuées, y compris un enfant de moins d'un an.

De lourdes frappes à partir des tours de surveillance des sionistes à l'est de Rafah, ciblant des maisons.

Les bombardements se poursuivent dans la bande de Gaza et un autre martyr tombe dans le secteur de Beit Lahiya.

L'occupant commence à lancer des missiles contre des résidences.

Neuf personnes ont été tuées de sang froid aujourd'hui et le nombre semble augmenter. Que Dieu ait pitié de Shadi El Seikali, Obaid Gharabli, Mohammed Harara, hazen Qraqe, Zuhair Qaisyi, Mahmoud Hanani, Mahmoud Nejem et Hohamed Al Mugar.

C'est tout pour l'instant... de Palestine sous attaque...

(Traduction : LML)

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Rapport sur la Journée internationale de la femme

Les femmes à la défense
des droits de toutes et tous !




Manifestation des étudiantes dans les rues de Montréal dès 15 h.

À l'occasion du 8 mars 2012, les femmes du Québec ont déclaré qu'elles poursuivent leur lutte à la défense des droits de toutes et tous et réclamé une nouvelle direction pour le Québec. Ce sont les étudiantes qui ont donné le ton à la journée en organisant des manifestations à Montréal en après-midi et à Québec en soirée pour dire non à la hausse des frais de scolarité et dénoncer la brutalité avec laquelle le gouvernement répond à leurs demandes.

A Montréal, d'autres actions ont été organisées dans différents quartiers. Dans Villeray, l'Organisation populaire des droits sociaux (OPDS) et le Centre des femmes d'ici et d'ailleurs (CFIA) ont organisé une marche en après-midi dans les rues du quartier. Un contingent d'une centaine de jeunes, aînées, hommes, femmes, enfants et immigrants, très représentatif du quartier, ont fait connaître leurs revendications : NON à la privatisation et à la tarification des services publics, pour un revenu de citoyenneté universel et inconditionnel, correspondant au seuil de pauvreté (22 229 $ en 2009), le retrait immédiat de la taxe santé imposée par le gouvernement Charest (200 $ en 2012), l'annulation de la hausse des frais de scolarité et la construction de 50 000 logements sociaux sur cinq ans. Devant l'ancien édifice des sourds-muets, édifice acheté par un promoteur qui doit le transformer en condos, les manifestants ont dénoncé la gentrification du quartier au détriment de la construction de logements sociaux. Devant le siège social du Parti libéral sur la rue Waverly, des représentantes de l'Assé ont dénoncé la hausse des frais de scolarité et en ont démontré les effets sur les femmes qui devront travailler plus longtemps pour payer leurs études, gagnant moins cher que les hommes. Le contingent a fait un dernier arrêt devant le bureau de comté du député libéral du comté Gerry Sklavounos. Une intervenante a réitéré la demande d'annuler la taxe sur la santé qui atteindra 200 $ en 2012 et qui s'applique à tous, sans égard aux revenus, et une représentante du Frapu a dénoncé la construction de condos et demandé la construction de logements sociaux.

A 18 h, une manifestation organisée par Femmes d'origine diverses à 18 h au Métro Guy a été rejointe par des centaines d'étudiantes et étudiants qui avaient pris la rue depuis 15 h. La marche a salué la lutte des femmes ici et dans le monde contre l'oppression et l'exploitation. Les compagnies minières canadiennes ont été ciblées pour la destruction dont elles se rendent coupables dans différentes parties du monde en dévastant avec impunité l'environnement naturel et social des femmes qui y vivent et de leur communauté. Une porte-parole de PINAY, organisation des femmes philippines au Québec qui célèbre son 20e anniversaire, a dénoncé Harper pour sa complicité avec ces compagnies, et pour le sort et le recul qu'il réserve aux femmes issues de minorités, particulièrement celles qui travaillent comme aides-domestiques.



À Alma, une centaine de femmes lockoutés ou conjointes de lockoutés de l'Usine Alma se sont réunies lors d'un 5 à 7 de solidarité. À Étienne Jacques, directeur des opérations de Rio Tinto Alcan, qui se demandait la semaine dernière si les femmes des travailleurs de l'Usine Alma étaient au fait des offres déposées par l'entreprise, Anne Bouchard, conjointe de Marc Maltais, président du Syndicat des travailleurs de l'aluminium d'Alma, a répondu : « Monsieur Jacques, les femmes ne forceront pas leur conjoint à plier et à accepter vos offres. »

À Uashat, près de Sept-Iles, des femmes de la communauté innue ont manifesté pour exiger le respect de la Terre Mère. Elles ont appuyé la barricade qui bloque la route 138 aux camions à Maliotenam en disant : « Il faut se lever debout et montrer aux générations futures que l'on recherche le bien de nos enfants. »

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Opposition à l'offensive antisociale en éducation
Québec

Assez les diversions!
Seules les demandes des enseignants
défendent un système d'éducation moderne!

Face à l'opposition grandissante aux attaques contre l'économie et à la destruction des services publics, Jean Charest, son gouvernement et les médias excellent dans l'art de déplacer le projecteur sur une autre scène. Pour les travailleurs du secteur public, plus particulièrement ceux en éducation, cela veut dire qu'il faut redoubler de vigilance.

Voilà quelques mois que les médias et les partis représentés à l'Assemblée nationale font de la publicité pour la Coalition Avenir Québec (CAQ) en s'indignant, pour la plupart, de son arrivée dans l'arène politique et des déclarations de son chef, l'homme d'affaires François Legault. Legault annonce qu'il veut abolir les commissions scolaires, rouvrir les conventions collectives des enseignants et les congédier s'ils ne sont pas assez performants. La brutalité est réelle, mais elle n'est pas nouvelle.

Depuis l'arrivée de Charest au pouvoir en 2003, le monde de l'éducation a connu un décret 2005 (officiellement condamné par le Bureau international du Travail en 2007, puis par la Commission des relations du travail en janvier 2012 — qui rendra Charest imputable ?) Puis, il y a eu le projet de loi 100 adopté sous bâillon en juin 2010, en pleine négociation pour le renouvellement des conventions collectives des travailleurs du secteur public. Ce projet de loi imposait des compressions drastiques dans les commissions scolaires. Dans les deux négociations qu'ont vécues les enseignants sous le règne de Charest, la capacité de défense collective de leurs organisations syndicales a été minée par l'imposition de ce que le gouvernement Charest appelle la « flexibilité » dans les conventions collectives et le concept de reddition de compte des enseignants quant à leur performance dans la loi 88, loi sur l'instruction publique adoptée en 2008.

Quant aux 72 commissions scolaires du Québec, les coupures auxquelles elles font face depuis des années les obligent maintenant à considérer une fusion, au moins dans les régions de l'Outaouais, de Charlevoix et du Saguenay-Lac-Saint-Jean.

L'adversaire et le principal ennemi de la construction d'un système d'éducation véritablement public qui sert les besoins des fils et filles de la classe ouvrière du Québec est le gouvernement Charest qui contrôle le Trésor public du Québec depuis près de 9 ans. N'est-ce pas lui qui vient d'adopter une stratégie contre l'intimidation dans les écoles, alors que l'intimidation de l'opposition à sa gouvernance par décret, loi ou connivence est sa marque de commerce ? Legault et la CAQ ne sont qu'une autre offensive politique-médiatique pour porter les attaques contre les travailleurs de l'éducation et des services qu'ils dispensent à la population, et une vision de la société centrée sur le capital, où les êtres humains doivent se soumettre aux intérêts de la finance, par la voix d'un budget « équilibré » qui a maintenant pour toute raison d'être de remettre les richesses sociales entre les mains des monopoles. (Où est l'équilibre ? !)

De toutes ces voix de l'establishment qui s'indignent ou qui encensent les mesures proposées en éducation, aucune n'ose mettre les enseignants et leurs demandes au coeur des décisions qui y sont prises. Les travailleurs de l'éducation ont leur programme : des investissements massifs en éducation de sorte que leurs conditions de travail répondent aux besoins des élèves dont ils ont la responsabilité à chaque jour. Si les enseignants ont toujours été aux premiers rangs de la lutte pour la défense du droit à l'éducation, jamais ils n'ont été ceux qui contrôlaient les décisions qui ont été prises.

Qui défendra l'éducation au Québec ?

La perspective des enseignants en éducation est toute autre que celle promue par le gouvernement Charest. En exigeant des investissements et des conditions de travail et des services aux élèves leur permettant d'être à la hauteur de leur tâche, ils remettent en question le statu quo d'une économie orientée sur les besoins des monopoles. Toute discussion qui ne tient pas compte de l'expérience des enseignants et de leurs demandes doit inspirer la plus grande méfiance. Les enseignants doivent sérieusement se questionner sur ceux disant vouloir résoudre la crise en éducation, mais qui les écartent de toute gouvernance en cette matière.

Les travailleurs des écoles du Québec luttent pour la modernisation du système dans lequel ils travaillent, laquelle passe par l'injection d'une partie de la richesse sociale créée par la classe ouvrière afin que ses enfants puissent bénéficier de la plus grande qualité d'éducation publique. Le démantèlement des commissions scolaires, la menace d'abolition ou les coupures dans leur budget administratif ne répondent en rien à leurs demandes puisque la modernisation du système scolaire québécois et son efficacité se mesure aux investissements qui y sont faits dans les conditions de travail des enseignants, qui sont garants des conditions d'étude de la jeunesse. Ce qui manque, ce n'est pas de meilleurs gestionnaires, mais plutôt que les enseignants surmontent les obstacles qui font qu'ils ne sont pas ceux qui prennent les décisions en matière d'éducation au Québec.

En défendant leurs demandes d'investissements dans l'éducation publique, les enseignants font leur part dans l'élaboration d'un programme prosocial pour le Québec où les droits de tous sont défendus. Ils prennent ainsi leur responsabilité sociale envers l'avenir de l'éducation au Québec et se mettent en position de rendre le gouvernement imputable des décisions qu'il y prend.

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Ontario

Dites Non! au faux choix, les deux mènent à la destruction de l'éducation publique

Le fait de subvenir à un système d'éducation public de la plus haute qualité va de pair avec l'édification d'une société qui est moderne, innovatrice et tournée vers l'avenir. C'est pourquoi les enseignants, le personnel de soutien, les administrateurs, les commissaires, les parents et les étudiants partout en Ontario sont préoccupés par les manoeuvres du gouvernement McGuinty. Les recommandations faites par le rapport Drummond ainsi que la nomination du juge à la retraite, James Farley, en tant que négociateur en chef vis-à-vis les travailleurs de l'éducation, sont autant de signes de préparatifs du gouvernement McGuinty pour mener une offensive en règle contre le système d'éducation public.

Plusieurs s'inquiètent, et avec cause, de ces développements. En campagne pour les élections ontariennes, McGuinty avait tenté de dépeindre Hudak comme étant l'émule de Mike Harris, alors que lui-même représentait un Ontario plus « généreux et bienveillant ». Maintenant, nous constatons que McGuinty poursuit la même direction que Harris : s'en prendre aux salaires et aux conditions de travail de tous les intervenants dans le secteur public en prétendant que ces attaques sont inévitables pour rendre le système « viable ».

Les millions que McGuinty espère soutirer de l'éducation publique par le biais de négociations et de nouvelles lois n'apporteront aucun avantage aux étudiants de l'Ontario, ni à leurs familles, ni à leurs communautés. Ces millions tapisseront les nids des vautours que sont les financiers internationaux dont le porte-parole est Drummond, ceux-là mêmes qui détiennent la dette et le déficit de l'Ontario, ceux-ci ayant été contractés par le gouvernement McGuinty et le gouvernement Harris/Eves avant lui, à grands coups de manoeuvres conçues pour payer les riches. Ces manoeuvres ont permis à des milliard de dollars du produit social de l'Ontario de passer aux mains de monopoles internationaux opérant en Ontario au moyen de mesures « incitatives », de réductions d'impôts et de diverses manoeuvres de sauvetage. Ces monopoles souhaitent un sous-financement accru de l'éducation publique pour ainsi prôner la privatisation comme solution et siphonner encore plus d'argent des fonds publics. C'est d'ailleurs ce qui se passe, par exemple, actuellement dans le secteur des garderies dans diverses communautés en Ontario.

Les travailleurs de l'éducation sont présentement la cible de menaces proférées par la province et par certains médias dans le but de les forcer à accepter des faux choix afin de camoufler ce qui se passe vraiment. L'intimidation prend la forme suivante : acceptez des classes encore plus bondées, encore moins de support ainsi que des réductions dans vos pensions, vos salaires et vos avantages sociaux, tout cela afin de sortir la province du désastre économique. Ainsi, on nous demande de choisir entre notre propre bien-être et celui de nos étudiants, de nos communautés et de notre province. C'est un choix qui n'en est pas un. D'abord, notre bien-être est indissociable de celui de nos étudiants et de nos communautés. Deuxièmement, comment le fait de s'attaquer au bien-être des gens de l'Ontario pourrait-il être bénéfique à la province ? La condition pour le bien-être de la province est le bien-être de sa population, en particulier de ses jeunes. Nous, du secteur de l'éducation, sommes aux premiers rangs pour ce qui est de proposer des réformes visant à améliorer la qualité et l'efficacité de notre système d'éducation. Cependant, nous n'accepterons pas des faux choix qui ne font que faciliter l'imposition d'un ordre du jour dont le contenu est nuisible à nos intérêts et à ceux de nos étudiants et des communautés où nous vivons.

Les travailleurs de l'éducation n'acceptent pas que le système d'éducation public soit attaqué afin que l'économie serve à continuer de payer les riches. L'expérience que nous avons par rapport au gouvernement McGuinty nous apprend que nous devons être nos propres sauveurs, plutôt que d'attendre à ce que l'un ou l'autre des partis politiques à l'assemblée législative ne protège le système d'éducation dont tout le monde dépend. Il n'en tient qu'à nous de le faire, coude à coude avec les autres travailleurs de l'Ontario ainsi qu'avec tous ceux que nous pouvons rallier.

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Colombie-Britannique

Défendons les droits des enseignants
et l'éducation publique


Lors de la Journée d'action des enseignants de la Colombie-Britannique à Burnaby (gauche) et Vancouver (droite),
le 27 février 2012. (CUPE, Media Coop)

Le 5 mars, les enseignants de la Fédération des enseignants de la Colombie-Britannique (FECB) ont déclenché une grève de trois jours. Une limite de trois jours de grève a été imposée par la Commission des relations de travail de la Colombie-Britannique. Au-delà d'une grève de trois jours, les enseignants peuvent aller en grève une journée par semaine, tel que stipulé dans une décision de la commission. Cependant, le gouvernement de la Colombie-Britannique vient de déposer un projet de loi qui interdit en pratique tout moyen de pression des enseignants à la défense de leurs droits et de l'éducation publique et pour forcer le gouvernement à négocier de bonne foi.

Un communiqué de presse de la FECB en date du 29 février déclare que la FECB « a voté massivement en faveur de résister aux actions injustes du gouvernement provincial qui cherche à nouveau à légiférer pour imposer une convention collective aux 41 000 enseignants des écoles publiques de la province ».

« Un total de 27 946 enseignants ont voté en faveur de la grève lors d'un scrutin provincial tenu les 28 et 29 février 2012. Au total, 32 209 enseignants ont voté et 87 % ont voté oui à la grève ».

« Les enseignants sont unis et déterminés dans leur opposition au projet de loi 22 et aux tactiques d'intimidation du gouvernement provincial qui sous-finance délibérément l'éducation publique depuis dix ans », a dit Susan Lambert, la présidente de la FECB.

« Les résultats de notre scutin à l'échelle de la province démontre clairement l'unité et la détermination des membres de la FECB à rejeter la législation provocatrice et nuisible du gouvernement », a réitéré Lambert.

Le communiqué de presse indique que le projet de loi 22, déposé le 28 février à l'Assemblée législative, « cherche à imposer un contrat à zéro investissement, à restreindre notre capacité de négocier une amélioration générale des conditions d'apprentissage et à éliminer nos droits civils et de travail fondamentaux en tant qu'enseignants ». 

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Les droits des enseignants bafoués!
Ça ne doit pas passer!

La Commission des relations de travail de la Colombie-Britannique (CRTCB) a statué le 28 février que les enseignants pouvaient intensifier leurs moyens de pression (refus de faire tout travail administratif, de faire de la surveillance et de produire les bulletins) pour inclure le retrait total de leurs services. Sitôt fait, le parti Libéral de la Colombie-Britannique au pouvoir a déposé le projet de loi 22, la Loi pour l'amélioration de l'Éducation, qui rend TOUT moyen de pression illégal. Qui plus est, le projet de loi 22 enlève à la CRTCB toute autorité sur les moyens de pression pour la remettre entre les mains des tribunaux, tout en autorisant les tribunaux à imposer des sanctions telles qu' « ordonner au contrevenant de verser une indemnité ou d'offrir un dédommagement à la personne désignée par le tribunal pour réparer tout préjudice ayant été subi suite à l'offense commise ». La « sanction » prévue est une amende de 475 $ par jour pour chaque enseignant et de 1,3 million $ par jour pour la Fédération des enseignants de la Colombie-Britannique pour quiconque émet une directive, autorise ou émet une déclaration pour inciter tout employé à aller en grève.

Le projet de loi 22 impose à la CRTCB de réviser sa décision. La décision intégrale de la CRTBC est en elle-même une attaque contre le droit des enseignants de la Colombie-Britannique de mener une lutte efficace pour l'éducation publique et pour des salaires qui correspondent à un niveau canadien. En dépit de ses lacunes, la décision de la CRTBC est sans doute plus conforme aux décisions de la Cour suprême que le projet de loi 22 quant à sa constitutionnalité touchant à la négociation collective en tant que droit.

La CRTCB stipule que les enseignants peuvent être en grève trois jours au cours de la première semaine et un jour pour chacune des deux semaines suivantes, après un préavis de deux jours. Les enseignants ne peuvent pas faire de piquetage ou entraver « d'aucune façon » l'accès aux écoles ou aux arrondissements scolaires. La CRTCB doit réviser sa décision le 12 mars.

Le projet de loi est on ne peut plus intéressé. Il impose par voie législative les revendications du parti négociateur représentant le gouvernement, l'Association des employeurs des écoles publiques de la Colombie-Britannique (AEEPCB).

Plutôt que de nommer un médiateur par le biais de la CRTCB, tel que demandé par la Fédération des enseignants de la Colombie-Britannique, le projet de loi 22 exige qu'un médiateur soit nommé par le ministre de l'Éducation. La législation prolonge la convention collective actuelle jusqu'à la conclusion d'une entente ou jusqu'à la fin de la période de délai de réflexion, soit le 31 août.

Le projet de loi stipule que le processus de négociation collective doit commencer dans les 72 heures suivant son adoption.

Il s'agit en effet d'une nouvelle ère de négociations collectives alors que l'employeur (en l'occurrence, le gouvernement) nomme un médiateur et met en place des paramètres qui correspondent, somme toutes, aux demandes de l'employeur. Par exemple, la durée du contrat couvre la période du 1er juillet 2011 au 30 juin 2013. Il interdit tous coûts supplémentaires, c'est-à-dire zéro investissement. Toutes les demandes de l'Association des employeurs des écoles publiques de la Colombie-Britannique se trouvent comme par hasard dans les « paramètres » : « la croissance professionnelle et le mentorat », « l'affectation et la mutation de l'employé », et « la mise à pied temporaire et le rappel au travail », toutes des demandes de l'AEEPCB. La partie 6(2)(c) stipule :« La nouvelle convention collective doit privilégier un enseignement et un apprentissage de qualité au moyen de i) l'amélioration par le biais de la rétroaction et de l'évaluation des enseignants, ii) l'harmonisation du développement professionnel et des besoins en enseignement, et iii) un horaire et une répartition des enseignants basés sur les besoins de l'élève ».

Le projet de loi 22 tente d'éliminer la FECB en tant qu'organisation professionnelle à la défense de ses membres et en tant que force efficace à la défense de l'éducation publique. La loi interdirait toute convention collective des enseignants de contenir des clauses touchant aux enseignants, « aux cours, au curriculum ou aux méthodes et techniques professionnelles utilisées par un enseignant » ; ni une convention ne pourrait-elle limiter « le pouvoir d'une commission scolaire d'embaucher toutes personnes autres que des enseignants pour assister ceux-ci dans l'accomplissement de leurs tâches selon la loi ». Elle ne peut non plus avoir de dispositions touchant au ratio enseignant/élèves ni à la structure de la classe.

Cette législation est intéressée. Elle sert les intérêts privés qui cherchent à rendre le marché encore plus disponible à l'éducation privé à but lucratif tout en s'opposant à l'intérêt public. Cette législation est à nouveau un exemple de comment l'État se sert de ses pouvoirs pour attaquer encore davantage un programme social primordial et agir contre le bien public. L'entêtement du gouvernement à vouloir imposer un contrat de « zéro investissement » aux enseignants et aux fonctionnaires des services publics est un produit du diktat de l'oligarchie financière voulant baisser sa propre part de taxes versés à l'État tout en diminuant la capacité des enseignants et des fonctionnaires de se procurer les biens et services au sein de l'économie. Il s'agit de politiques dont l'unique but est de payer les riches.

Le projet de loi 22 est aussi une mesure d'apaisement envers les 82 % de citoyens de la Colombie-Britannique qui demandent l'intervention d'un arbitre afin de mettre fin aux moyens de pression, mais il répond à cette préoccupation en imposant un arbitre nommé par le gouvernement et qui doit s'en tenir à des paramètres qui interdisent toute augmentation salariale pour les enseignants et toute amélioration au niveau des classes pour les élèves. Ce que la population demandait est un arbitre indépendant, et non un arbitre nommé de façon intéressée par le ministre de l'Éducation lui-même, selon des paramètres qui ne sont qu'un diktat pur et simple des revendications gouvernementales. Le projet de loi 22 confirme une fois de plus que le contrat social entre les syndicats et les employeurs a été mis à la poubelle. Il est clair qu'en frappant la capacité de dresser ne serait-ce qu'une ligne de piquetage, le gouvernement veut créer des conditions favorables à la liquidation de la capacité des enseignants de s'organiser et de lutter pour leurs droits collectifs par des moyens qui ont un minimum d'efficacité.

Le projet de loi 22 ne doit pas passer! Il criminalise les enseignants s'ils osent se dresser à la défense de leur niveau de vie ou pour un financement accru servant à garantir une éducation publique de qualité en tant que droit pour tous les enfants et les jeunes en Colombie-Britannique. On ne doit pas criminaliser le droit légal d'avoir recours à la grève!

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Dix ans après le coup raté au Venezuela

À la défense des efforts pour ouvrir
la voie au progrès social

Près de dix ans se sont écoulés depuis le coup d'État du 11 avril 2002 au Venezuela, un autre coup trouvant ses racines dans les guerres sales menées par l'impérialisme étasunien en Amérique latine. Ces guerres ont engendré la répression politique et l'appauvrissement servant à détruire la souveraineté des peuples et à les rendre dépendants aux intérêts étrangers, en particulier aux intérêts des États-Unis. Cependant, le coup au Venezuela n'a duré que deux jours alors que le peuple vénézuélien et une grande partie des Forces armées ont défendu la nouvelle Constitution et ont ramené le président Hugo Chavez au palais présidentiel.

Le 23 février, l'École d'études politiques de l'Université d'Ottawa, l'ambassade de la République bolivarienne du Venezuela et Territorio Libre ont organisé une réunion publique sur le campus de l'université pour souligner le 10e anniversaire du coup. Les oratrices invitées étaient Ana Carolina Rodriguez, chargée d'Affaires de l'ambassade vénézuélienne, Francia Malvar, Martha Pardo et Merly Vanegas, consules générales à Montréal, à Toronto et à Vancouver, respectivement. L'ambassadrice de Cuba à Ottawa, Teresita Vicente Sotolongo, ainsi que la ministre conseillère, Maria de la Luz B'Hamel, étaient aussi présentes.


À chaque année les Vénézuéliens marquent l'anniversaire
de la défaite du coup d'État d'avril 2002. À la tribune: le
président Hugo Chavez s'adressant à la nation en avril 2009
devant la bannière: «Souvenons-nous d'Avril!»

La chargée d'Affaires Rodriguez a mis en lumière comment le coup d'État de 2002 avait tenté d'empêcher les grandes transformations ayant lieu au Venezuela depuis l'élection en 1998 de Hugo Chavez en tant que président. Bien que le peuple ait surmonté ce coup, le Venezuela reste toujours dans la mire de puissances internationales hostiles, a-t-elle souligné. Elle a expliqué que les premières années du gouvernement Chavez ont connu plusieurs réformes constitutionnelles lesquelles, avec l'Assemblée constitutionnelle, ont été ratifiées par 98 % de la population par le biais de quatre processus électoraux. En l'an 2000, Chavez a été réélu sous les auspices de la nouvelle Constitution. Mme Rodriguez a mis en relief certains des changements majeurs qui ont depuis été mis en oeuvre : le système politique est passé d'une démocratie représentative à un système de démocratie participative ; des mesures ont été prises pour transformer 50 % des terres non cultivées en terres agricoles ; les limites aux zones de pêche ont été agrandies et des lois adoptées pour protéger l'environnement. Aussi, l'économie est réorganisée de sorte à ce que les revenus soient de plus en plus utilisés pour répondre aux besoins de base du peuple. Par exemple, le revenu provenant de l'industrie pétrolière — le Venezuela est l'un des pays ayant les plus grandes réserves de pétrole au monde — sert à garantir les besoins alimentaires du peuple. Cependant, ces changements créent des frictions avec les intérêts privés qui bénéficiaient des anciens arrangements, a-t-elle ajouté.

La consule générale Vanegas a élaboré ce point, expliquant que le coup avait été orchestré par une petite minorité composée en somme de certains éléments de l'industrie pétrolière, une petite section de l'armée et de l'Église catholique. Elle-même était directrice du Bureau du président de l'Assemblé nationale le 11 avril au moment du coup d'État. Dans les heures qui ont suivi le coup, a-t-elle dit, le peuple a été brutalement réprimé. Mais les forces derrière le coup ont sous-estimé l'appui que manifesterait le peuple pour le gouvernement légitime et sa volonté de défendre la nouvelle Constitution, a dit Mme Vanegas.

La consule générale Pardo a dit que parmi les réalisations de la révolution bolivarienne, était une conscience humanitaire et sociale accrue de la société vénézuélienne, dont la base est que le peuple doit recevoir ce qui lui revient de droit. Elle a discuté des grands pas accomplis en éducation, en soins de santé et en logement. Un récent recensement affirme que le Venezuela est constitué d'une population relativement petite mais très jeune de 28 millions, dont 10 millions sont aux études à divers niveaux. Des milliers d'écoles ont été mises sur pied, y compris l'Université bolivarienne. L'analphabétisme a été éliminé. Il n'est plus nécessaire de voyager de longues distances pour se rendre à l'hôpital puisque des centres de soins urgents ont été mis sur pied partout au pays. La sécurité alimentaire est garantie. La pauvreté a été réduite de 40 % tandis que les investissements sociaux dans les logements et la santé ont augmenté de 500 %. Les pensions ont été fixées à un des plus haut niveau d'Amérique latine. La dépendance économique envers les États-Unis est réduite par des activités commerciales avec des pays tels l'Iran, la Russie et la Chine, et la consolidation des organisations régionales telles que l'Alliance bolivarienne pour les Amériques (ALBA).

La consule générale Malvar a rappelé que les pouvoirs responsables du coup d'État en 2002 sont toujours actifs et que de nouvelles tentatives sont omniprésentes, toujours sous l'influence d'intérêts impérialistes étrangers. Elle a expliqué davantage les mesures prises par le Venezuela pour s'opposer à l'hégémonie étasunienne et pour briser les liens du néolibéralisme. Elle a parlé de l'ALBA et indiqué comment celle-ci facilite des relations internationales qui donnent lieu non seulement à des échanges commerciaux mais aussi à des programmes sociaux tels la santé. Elle a donné l'exemple du projet Mission Milagro, un projet que le Venezuela a mené à bien en collaboration avec Cuba pour guérir les problèmes oculaires de deux millions de ses citoyens. Elle a parlé de l'assistance que le Venezuela donne à Haïti sous forme de soins de santé et de pétrole. En conclusion, elle a aussi donné l'exemple de la Communauté des États latino-américains et des Caraïbes (CELAC) considéré comme un développement positif pour la région, notant que son orientation en tant qu'organisation qui s'oppose à l'ingérence étrangère lui permet de se prononcer de façon unitaire sur des questions telles que les îles Malouines et le blocus contre Cuba.

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