CONSIDÉRANT QUE des travaux d'exploration visant
à exploiter le gaz de schiste se déroulent au
Québec et qu'ils présentent des risques environnementaux
importants, notamment pour l'eau en raison des produits chimiques
utilisés pour la fracturation ainsi que l'augmentations des GES
(gaz à effet de serre) ;
CONSIDÉRANT QUE des conséquences
environnementales de cette exploitation ont eu des effets
dévastateurs aux États-Unis et en Alberta ;
CONSIDÉRANT QUE ces travaux soulèvent une
inquiétude légitime chez les citoyens et les citoyennes,
des communautés ainsi que des élus municipaux qui n'ont
pas les pouvoirs d'arrêter ces travaux ou n'ont pas les
ressources pour gérer les conséquences de tels
travaux ;
CONSIDÉRANT QUE le Bureau d'audiences publiques
sur l'environnement a reçu un mandat qui se limite à
proposer très rapidement un cadre de développement de la
filière des gaz de schiste et que pendant ce temps les forages
se poursuivent ;
CONSIDÉRANT QUE le Québec est actuellement
apte à entreprendre un virage vers l'exploitation des
énergies durables qui contribuerait à la diminution des
GES tout en contribuant à l'emploi et à la richesse
collective dans une optique nationale ;
CONSIDÉRANT QU'il est fondamental de
décider collectivement de l'exploitation de nos ressources et
que l'importance de cet enjeu nécessite une large consultation
publique visant entre autres à décider de notre avenir
énergétique ;
Nous, citoyens québécois, demandons que le
gouvernement provincial du Québec ordonne un moratoire complet
sur l'exploration et l'exploitation du gaz de schiste.
Non à l'arrogance dictatoriale de US Steel!
Stelco doit continuer à produire!
Hamilton, le 19 novembre
2010
Le monopole américain US Steel a
décrété un lockout le 7 novembre à son
usine de Hamilton Works en Ontario, l'ancienne aciérie Stelco.
Plus de 600 métallos et supporters se sont rassemblés aux
portes de l'usine au moment où US Steel fermait ses portes. Ils
ont commencé à arriver vers 18 heures et à
22 h 30 il y avait
tellement de monde que les agents étaient incapables de fermer
la clôture. Les gens étaient venus dire Non !
à l'arrogance du monopole américain qui exige des
concessions inacceptables, refuse de négocier de bonne foi et a
maintenant mis les travailleurs en lockout. US Steel a deux
objectifs : briser le syndicat en abandonnant les
nouveaux employés à un régime de pension à
contributions déterminées et éliminer la clause
d'indexation pour les retraités. Les intervenants au
rassemblement ont dénoncé l'intransigeance de la
compagnie et exprimé leur appui à la position prise par
la section locale 1005 du syndicat des Métallos, qui refuse
d'abandonner les nouveaux
employés et les retraités. La compagnie a embauché
la firme AFI Security, le même groupe de briseurs de grève
qui a servi contre les mineurs de Vale Inco à Sudbury.
L'appui pour les métallos de Hamilton Works ne
s'est pas démenti depuis le début du lockout, que ce soit
de la part d'autres travailleurs, des jeunes et autres résidents
et de politiciens municipaux, provinciaux ou fédéraux.
Deux vidéos ont été réalisées sur
les lignes de piquetage par Voice of Steel Productions, un collectif
multimédia de jeunes
et de travailleurs qui ont entrepris de documenter le point de vue des
travailleurs.
Les
métallos en lockout de Hamilton reçoivent la visite de
retraités et de supporters de la
communauté sur les lignes de piquetage devant les portes de
l'aciérie le 10 novembre 2010.
Importance de l'indexation
des pensions et des salaires
L'augmentation annuelle du coût de la vie de
2,4 % en octobre souligne la nécessité d'indexer les
pensions et les salaires. On notera en particulier la hausse de
0,7 % seulement pour le mois d'octobre. Cela se rapproche d'une
hausse annuelle de 8,4 %. Cette hausse mensuelle est la plus
importante en quatre ans.
Les propriétaires du capital chez US Steel
Stelco, à Hamilton, ont mis en lock-out les travailleurs pour
les obliger à renoncer à l'indexation des retraites et
des pensions à prestations déterminées pour les
nouveaux employés. Si le coût de la vie continue
d'augmenter au taux d'octobre, les retraités sans indexation
vont bientôt subir une érosion
importante de leur pouvoir d'achat. La demande de renoncer à
l'indexation des pensions est extrêmement injuste et doit
être dénoncée par tous les Canadiens. Même
nos revenus provenant du Régime des pensions du Canada sont
indexés aux hausses du coût de la vie. Cela fait partie de
notre culture et des normes canadiennes. Ce monopole des
États-Unis n'a pas le droit d'imposer sa culture
arriérée aux travailleurs, que ce soit à Stelco ou
ailleurs. Le PDG de US Steel, John Surma, qui revendique en salaire
plus de 10 millions $ par année, dit que les pensions des
travailleurs américains de son empire ne sont pas
indexées et que, par conséquent, les Canadiens ne doivent
pas en
avoir non plus. M. Surma se trompe. Les travailleurs des
États-Unis devraient avoir les mêmes pensions
indexées que les Canadiens.
Lorsque US Steel a pris le contrôle de Stelco,
Surma et les autres cadres de direction ont dit qu'il n'y a de
problème avec le régime de retraite de Stelco et qu'ils
peuvent s'en accommoder. Maintenant qu'ils possèdent le
contrôle, ils attaquent injustement les pensions des
métallos de Hamilton Works, comme ils l'ont fait à
l'usine de Lake Erie.
Toute réduction des réclamations des métallos
actifs et retraités de Stelco signifie simplement plus d'argent
quittant le Canada vers le sud.
Secteur de la construction
«La tolérance zéro pour les grandes
entreprises
ça veut dire pénaliser les
travailleurs!»
- Entrevue: Francois Patry, directeur du
service santé
et sécurité de la FTQ -
Construction -
LML : Les grands monopoles
parlent beaucoup de tolérance zéro en matière de
santé et de sécurité. Quelle est ton opinion
à ce sujet ?
François Patry : C'est vrai que cela
se développe beaucoup actuellement, notamment chez les
pétrolières et en général dans les grandes
entreprises. On dit qu'on va obtenir la tolérance zéro
aux accidents en pénalisant les travailleurs. Certaines
opérations sont qualifiées de tolérance
zéro comme travailler sans être attaché ou
travailler dans des espaces clos (des espaces qui n'ont qu'une sortie)
sans avoir reçu de formation. La pétrolière Suncor
a pris la décision sans consulter les syndicats que pour en
arriver à la tolérance zéro elle allait imposer
une suspension de trois à six mois à un travailleur qui
est pris par exemple à travailler sans être
attaché. Lorsque le travailleur
revient au travail après trois ou six mois il doit expliquer
devant son employeur pourquoi il n'était pas attaché et
ensuite signer un papier comme quoi il accepte que la prochaine fois
que ça se produit il est suspendu à vie du chantier. Cela
veut dire qu'il aura été suspendu la première fois
sans explications.
Je parle ici des grandes entreprises comme Suncor ou Rio
Tinto ou Iron Ore qui ont des activités de construction sur leur
site. Elles sont les maîtres d'oeuvre sur le chantier et
ordonnent aux entreprises de construction de se conformer à
leurs règles. On a une situation où l'employeur de la
construction va dire au travailleur d'aller travailler dans
un espace clos. Le travailleur y va, quelqu'un de Suncor passe par
là et demande au travailleur s'il a reçu de la formation.
Celui-ci répond non et il est suspendu pour six mois tandis que
l'entrepreneur de la construction reçoit une amende symbolique.
Le travailleur est prix entre deux feux. Son employeur de la
construction lui dit d'aller là, c'est
avec lui que le travailleur a son lien d'emploi ; comme patron il
devrait savoir que le travailleur doit recevoir une formation, c'est
son employé, il sait que celui-ci n'a pas été
formé. Il devrait lui dire de ne pas y aller et y envoyer
quelqu'un qui a reçu la formation requise.
Les grandes multinationales comme Rio Tinto passent par
dessus les employeurs de la construction et cherchent à se
donner bonne image en disant qu'il ne doit pas y avoir d'accidents et
elles pénalisent les travailleurs. Les accidents sont
cachés ; le problème n'est pas résolu. Un
climat de crainte est créé parmi les travailleurs qui se
mettent à ne pas rapporter leurs accidents
L'anxiété et la crainte de la répression
deviennent eux-mêmes un facteur d'accidents.
Au lieu de s'attaquer au danger et d'en éliminer
la source on s'attaque au travailleur. On blâme son comportement.
On ne s'attaque pas au risque qui est lié au danger. On
crée un soi-disant portrait de travailleur idéal qui a
toutes les chances de ne pas avoir d'accidents même si les
conditions sont dangereuses, notamment avec les nouveaux
outils comme les girafes qui montent jusqu'à 120 pieds dans les
airs ; si l'équipement n'est pas bien installé un
simple coup de vent peut faire basculer le travailleur.
Les grandes multinationales imposent leurs règles
comme si c'est elles qui font les lois. De plus en plus on demande par
exemple des tests d'urine et autres tests à tous les
travailleurs supposément pour dépister ceux qui se
droguent. Il y a toute une jurisprudence au Québec qui dit que
les tests ne doivent pas être généralisés
mais limités à des
individus déterminés quand il y a une raison
sérieuse de croire que quelqu'un se drogue. Ils deviennent de
plus en plus généralisés et lorsqu'une place les
adopte alors les entreprises de la construction qui y travaillent se
font soumettre aux mêmes règles au nom de
l'équité. On s'en va vers un modèle où les
travailleurs sont de plus en plus fichés,
où les grands employeurs vont rechercher les travailleurs qui
n'ont jamais eu d'accidents ou n'ont jamais pris de drogue, etc. C'est
une nouvelle forme de sélection des travailleurs qui est en
train d'être faite.
Nous intervenons sur les chantiers pour défendre
le droit des travailleurs à des conditions de travail saines et
sécuritaires. Nous les soutenons s'ils refusent un travail
dangereux. Nous sommes avantagés du fait que tous les chantiers
de travail au Québec sont syndiqués ce qui n'est pas le
cas ailleurs. Cela nous aide à faire pression et à faire
comprendre aux employeurs que s'ils refusent de fournir des conditions
sécuritaires nous pouvons leur rendre difficile d'obtenir des
travailleurs sur leur chantier.
La tolérance zéro dans les mains des
grandes entreprises c'est une façon de se
déresponsabiliser en matière de santé et
sécurité et de sur-responsabiliser le travailleur au
point de le pénaliser par des mesures arbitraires.
Nouvelles en bref
Nouvelles fermetures et mises à pieds
dans la
région de Montréal
Les médias monopolisés
répètent que la crise économique est
terminée et que nous sommes en période de relance, mais
la réalité pour la classe ouvrière est tout autre.
Les fermetures d'usines, les mises à pieds et les demandes de
concessions sont incessantes. En voici un bref aperçu :
- La haute direction de la compagnie Transcontinentale a
décidé de fermer son usine de Boucherville. Cette
fermeture est effective dès le 17 décembre. Les 180
travailleurs de l'imprimerie ont appris la nouvelle par voie d'un
communiqué les remerciant pour leur dévouement et leur
travail pour la compagnie. Transcontinentale a expliqué
sa décision en affirmant que le marché de l'impression de
livres, catalogues et magazines était en chute libre et que sa
décision était nécessaire pour faire face à
la concurrence. Transcontinentale est le quatrième plus grand
imprimeur en Amérique du Nord. Il possède deux autres
usines dans la région de Montréal, soit une à
Rivière-des-prairies et
une autre à Boucherville.
- Fermeture de L'imprimerie Quads/Graphics à
Saint-Jean-sur-Richelieu. Cette fermeture entraîne la mise
à pieds de plus de 100 travailleurs. Quad Graphics, le nouveau
propriétaire américain de World Color Press (qui
appartenait auparavant au monopole Québecor World de la famille
Péladeau), a choisi d'investir 23 millions dans ses
usines d'Edmonton en Alberta, où seront transférés
les contrats de l'imprimerie de Saint-Jean et d'Aurora en Ontario.
Cette fermeture sera effective d'ici la fin de l'année. Cette
imprimerie comptait plus de 270 travailleurs au plus fort de sa
production, il n'en restera plus qu'une centaine au moment de la
fermeture. Quads Graphics exploite trois
imprimeries au Québec, soit à Montréal, Ville
St-Laurent et Lasalle.
- La société Erickson située
à Montréal a mis a pied une centaine d'employés,
principalement des ingénieurs, des informaticiens et des
techniciens. À la fin juin, 1 645 personnes
travaillaient pour cette firme de recherche subventionnée en
partie par l'État québécois. Ces subventions sont
conditionnelles à un maintien du niveau de
l'emploi à 1 600 personnes.
- La société Pharmaceutique MerckFrost a
décidé de fermer son centre de Montréal. Cette
fermeture effective le 29 octobre dernier touche 180 travailleurs.
- L'usine RHI de Bécancour ferme
définitivement ses portes le 17 novembre prochain. RHI est
un fabricant de pierre réfractaire pour les aciéries, les
fonderies et les alumineries. C'est 115 personnes qui perdront
leurs emplois.
- L'entreprise « les viandes
Soucy » situé à Saint-Jean-sur-Richelieu a
définitivement fermé ses portes le mois dernier. Elle
était spécialisée dans la transformation et la
surtransformation de aliments à base de viande. 120 personnes
travaillaient à cette usine. Viandes Soucy a également
fermé son usine de l'Acadie, également située
sur la rive sud de Montréal. Les travailleurs de l'usine de
Saint-Jean ont également reçu un message pour les
remercier de leurs services, affiché à coté du
cadenas qui barrait les portes de l'usine.
- Olymel à mis à pied 50 autres personnes
à son usine d'Iberville, en Montérégie.
Plutôt cette année, la haute direction d'Olymel avait
procédé à une restructuration et avait mis
à pied de façon permanente 183 personnes de cette
usine de surtransformation des aliments. Ces 50 nouvelles mise à
pied font en sorte que moins de 100
personnes travaillent dorénavant dans cette usine qui en a
déjà comptés près de 400. Ils sont
actuellement en période de renouvellement de leur convention
collective.
- Les travailleurs de l'usine Kruger de Brompton ont
rejeté à 71 % l'entente de principe intervenue entre
leur syndicat et la direction de l'entreprise pour le renouvellent de
la convention collective. Selon Radio Canada, entre 240 et
345 personnes auraient pris part au vote. La proposition patronale
prévoyait de nouvelles concessions
de l'ordre de 20 % pour un contrat de 5 ans. Ces diminutions
salariales s'ajouteraient aux 10 % accordés par les
travailleurs l'an dernier.
- Les retraités de la mine Jeffrey, à
Asbestos, viennent de subir un important revers. Le projet de loi
C-290, qui visait à protéger les revenus de retraite des
travailleurs d'une entreprise en faillite, a été
défait par une centaine de voix à la Chambre des
Communes. Le projet de loi avait été proposé par
le Bloc Québécois. Les libéraux et les
conservateurs ont voté contre. Le projet de loi prévoyait
un crédit d'impôt remboursable de 22 % pour les
pertes de revenus de retraite.
- Les 30 travailleurs de la compagnie Stryrochem Canada
ont rejeté la nouvelle offre patronale à plus de
90 %. Un lockout est en vigueur depuis le 6 août
dernier lorsque la compagnie avait essayé de présenter
une offre aux travailleurs en tentant d'outrepasser le syndicat.
L'usine de Montréal Ouest fabrique de la matière
première
de polystyrène en bille ou en poudre.
- Une manifestation des travailleurs de la compagnie de
transport scolaire et urbain Veolia a eu lieu le 1er novembre dernier.
Ce terminal en question de Veolia est situé à
Saint-Jean-sur-
Richelieu, en Montérégie. La manifestation
avait pour but de dénoncer le comportement antisyndical de la
direction de Veolia et du climat très lourd que fait
régner la compagnie. Selon les dirigeants du local
9414-116 des Mettalos, les décisions arbitraires se
multiplient. Ils citent l'exemple d'une travailleuse qui est victime de
d'intimidation de la part du syndicat depuis qu'elle siège
à l'exécutif syndical. Le représentant Guy
Gaudette affirme que le comportement de l'entreprise est aberrant et
démesuré. Il espère que la manifestation saura
faire corriger la situation pour améliorer le climat de travail.
- Finalement, les 200 travailleurs de Prysmian entament
leurs dix neuvièmes mois de grève consécutifs.
Les travailleurs en
grève de Prysmian devant l'Assemblée natinoale à
Québec le 17 février 2010. (SCEP)
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Marxiste-Léniniste
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