En tant qu'idéologie scientifique et guide
à l'action avec analyse, le marxisme s'enrichit avec le passage
du temps et avec le changement des conditions sociales par la
participation consciente de l'individu à l'acte de
découvrir les réponses aux problèmes qui
surgissent dans la lutte de classe et dans la transformation
révolutionnaire des rapports
de production. Puisque le marxisme est un produit conscient de la
pensée humaine et de la pratique révolutionnaire,
l'enrichissement du marxisme pour qu'il soit à la hauteur des
conditions objectives et subjectives changeantes l'est
également. Le marxisme doit toujours être contemporain et
vital, un produit d'êtres humains pensants engagés dans la
création de l'histoire, qui s'occupent de l'ici présent
et qui oeuvrent à faire avancer la société vers le
nouveau.
À la fin du XIXe siècle, le capitalisme
avait atteint son stade final, celui du capitalisme monopoliste
d'État, le stade de l'impérialisme. Le capitalisme
monopoliste a débuté une nouvelle ère de guerres
mondiales pour la conquête des marchés, des sources de
matières premières et des sphères d'influence:
l'ère de l'empire bâti sur l'exploitation
capitaliste des travailleurs de tous les pays et la suppression du
droit souverain des nations de façonner leur destin sans
l'ingérence extérieure, la subjugation et le pillage par
les grandes puissances impérialistes.
L'ère de l'impérialisme signale :
- la victoire du capitalisme à l'échelle
mondiale ;
- l'organisation de la grande production industrielle en
monopoles internationaux géants qui fusionnent le capital
industriel et le capital bancaire en capital financier
contrôlé par une oligarchie financière
centrée aux États-Unis, en Europe et au Japon ;
- l'engloutissement de la petite production et de la
paysannerie par la grande industrie moderne ;
- l'éclatement de graves crises
économiques mondiales continuelles à cause de la
contradiction entre le caractère social de la grande production
et le caractère privé de la propriété et du
contrôle de la production par les détenteurs du capital,
qui la soumettent à leur but étroit qui est de
protéger et d'accroître leur capital ;
- des guerres de conquête et d'occupation pour
former des systèmes impérialistes d'États ;
- des guerres inter-impérialistes d'une
sauvagerie inégalée ;
- la résistance continuelle à
l'exploitation capitaliste et à la subjugation par toutes les
formes de lutte ;
- l'émergence du prolétariat en tant que
classe dirigeante et principale pouvant faire avancer la
société vers de nouveaux rapports de production par la
révolution.
La classe ouvrière moderne est chargée par
l'histoire d'achever le passage à la grande production, d'amener
les rapports de production au niveau requis par les forces
socialisées de la grande production et de résoudre les
nombreux problèmes à caractère social et naturel
associés à cette transformation. Pour accomplir cette
tâche historique et
résoudre les nombreux problèmes sociaux et naturels
auxquels l'humanité est confrontée, le prolétariat
doit éliminer les obstacles sur son chemin. Il s'agit
d'obstacles qui sont surtout de nature subjective et qui ont à
voir avec l'emprise des propriétaires du capital sur le pouvoir
d'État, l'économie socialisée et la pensée.
Il s'agit d'obstacles créés
délibérément par l'État, les
détenteurs du capital sachant d'instinct que l'harmonisation des
rapports sociaux avec les forces socialisées de la grande
production moderne signifie leur disparition en tant que classe
sociale. Cette opposition instinctive et réactionnaire aux
nouveaux rapports sociaux (rapports de propriété) est le
propre des classes
exploiteuses qui n'ont plus de rôle à jouer dans le
développement social et économique mais qui refusent
néanmoins de quitter la scène de l'histoire de plein
gré.
C'est une classe ouvrière organisée et
pensante, qui ne craint pas de participer à des actes conscients
pour découvrir une voie révolutionnaire, qui peut
éliminer les obstacles de nature subjective et objective
à la résolution des problèmes et au progrès
de l'humanité créés par les propriétaires
du capital.
Un grand pas en avant a été accompli dans
ce sens dans les conditions de l'impérialisme par la classe
ouvrière de Russie et son parti communiste mené par
Vladimir Lénine. La Grande Révolution socialiste
d'Octobre du 7 novembre 1917 (selon le calendrier grégorien ; 25
octobre selon le vieux calendrier russe) a été le
départ d'un projet
d'édification nationale de la classe ouvrière qui a
éliminé les obstacles à la résolution des
problèmes et créé de nouveaux rapports de
production et un État prolétarien.
La théorie léniniste qui a guidé la
révolution socialiste à la victoire était
contemporaine et liée de façon vivante à la
période de l'impérialisme et elle a marqué un
développement de l'idéologie marxiste, créant le
marxisme-léninisme.
Les politiciens ouvriers du Canada doivent
réaliser que la révolution prolétarienne de Russie
n'a pas été un phénomène accidentel ou
spontané. Elle n'est pas surgie de nulle part. Elle a
triomphé parce que le mouvement communiste et ouvrier russe
dirigé par Lénine et guidé par le
marxisme-léninisme a méticuleusement
préparé les conditions
subjectives nécessaires.
Sous la direction du Parti marxiste-léniniste
(les bolchéviques), les ouvriers et paysans de Russie ont su
défendre avec fierté leur identité propre en tant
que membres de classes en soi et pour soi ayant
leurs propres intérêts distincts, opposés à
ceux des propriétaires du capital et des grands
propriétaires fonciers. Sous la
direction de Lénine, les ouvriers et paysans ne sont pas
tombés dans le piège de la politique impérialiste
de « la nation une et une seule », la politique
selon laquelle la classe ouvrière fait sienne la cause de la
classe qui la domine. La politique de « la nation une et une
seule » était la gangrène qui avait
gagné la majeure
partie de l'Europe et elle a joué un rôle de premier plan
dans l'horrible carnage que fut la Première Guerre mondiale.
La social-démocratie, par sa conciliation avec le
libéralisme, a asphyxié la majeure partie du mouvement
ouvrier et l'a poussé à la conciliation avec la politique
de « la nation une et une seule » et au carnage
insensé de la Première Guerre mondiale. La dictature que
cette politique étatique représente a
empêché les travailleurs d'Europe
d'affirmer leur identité propre comme classe indépendante
des propriétaires du capital monopoliste. Cela les a
empêchés de résoudre les problèmes des
crises capitalistes et de la guerre impérialiste et les a
poussés et à faire la guerre à des travailleurs
des pays impérialistes rivaux. La conciliation
social-démocrate avec les gouvernements libéraux
bourgeois des propriétaires du capital a joué un
rôle déterminant dans le déclenchement de la guerre
la plus horrible que l'humanité avait jamais connue. Les paroles
et les actes étaient détachés les uns des autres,
créant une telle incohérence que les mots paix,
progrès, liberté et démocratie en vinrent à
signifier guerre, régression, oppression et
exploitation, et la démocratie uniquement pour les
propriétaires du capital.
En opposition totale à la conciliation avec le
libéralisme, les ouvriers et paysans de Russie, sous la
direction du Parti communiste marxiste-léniniste, apprirent
à être politiques par des actions avec analyse à la
défense de leurs droits, ils apprirent à faire face
à des problèmes sociaux et économiques très
graves. Que veut dire être politique ?
Cela veut dire participer consciemment à la lutte contre les
forces sociales qui bloquent la solution des problèmes de la
société. Cela veut dire rejeter en pratique la politique
impérialiste d'une seule nation des propriétaires du
capital et de leurs conciliateurs, qui mène
inévitablement à la guerre et à la défaite
du mouvement émancipateur de la classe
ouvrière. Pour la classe ouvrière moderne, être
politique signifie être une classe pour soi, avec son
identité propre, sa pensée et sa perspective, et son
idéologie contemporaine et vivante qu'est le
marxisme-léninisme.
Les principaux problèmes auxquels les ouvriers et
paysans de Russie faisaient face pendant cette période de la
Première Guerre mondiale étaient la réforme
agraire, la paix et le pain. L'obstacle principal à la solution
de ces problèmes était l'autocratie étatique
tsariste. Cet obstacle fut écarté en février 1917
par le renversement révolutionnaire de
l'État tsariste et son remplacement par un État
libéral bourgeois dont le gouvernement promettait, en paroles,
de résoudre le problème de la terre en transférant
la propriété des grands propriétaires fonciers aux
paysans, le problème de la paix avec un cessez-le-feu et le
retrait ordonné des soldats russes des champs de bataille de la
Première Guerre
mondiale et par la négociation d'un traité de paix avec
l'Allemagne, et le problème du pain par la garantie de salaires
et de moyens de subsistance, un système cohérent de
distribution de la nourriture à l'échelle de la nation et
le début du transfert de la propriété productive
socialisée vers l'entreprise publique.
Les ouvriers et paysans de Russie, formés par des
actions avec analyse à la défense de leurs droits,
demandèrent au gouvernement bourgeois provisoire qui avait
remplacé l'autocratie tsariste et qui se prétendait
démocratique d'assumer ses responsabilités sociales et de
résoudre les problèmes les plus pressants pour le peuple,
autrement dit de
traduire ses paroles en actes. La classe ouvrière et la
paysannerie de Russie exigèrent du gouvernement et des
dirigeants de l'armée qu'ils posent les gestes que la situation
exigeait, qu'ils aillent au-delà des mots. À la fin de
l'été 1917, la volonté populaire continuait
d'être niée par une autorité étatique qui
reposait sur une alliance entre les
propriétaires du capital et les grands propriétaires
fonciers. La volonté et l'autorité légales du
gouvernement bourgeois libéral au pouvoir continuèrent de
faire obstacle au désir des ouvriers et paysans de
résoudre les problèmes de la terre, de la paix et du
pain. La misère des ouvriers et des paysans de Russie s'accrut,
surtout pour les millions de gens
conscrits sur le front Ouest de la guerre contre l'Allemagne qui
mourraient de faim. En juillet, l'État libéral bourgeois
a à son tour déclaré illégal le Parti
marxiste-léniniste de Russie (les bolchéviques), comme
l'avait fait l'État autocratique tsariste.
Les sociaux-démocrates russes concilièrent
avec le gouvernement libéral bourgeois en dépit de son
refus d'assumer ses responsabilités sociales et de
résoudre les problèmes ou de donner le pouvoir au peuple
pour qu'il puisse se défendre. On était parvenu au point
de rupture. Les conditions subjectives de la révolution avaient
été préparées. Les
ouvriers et paysans commencèrent à rompre par millions
avec les sociaux-démocrates qui conciliaient avec le
gouvernement libéral bourgeois. Sous la direction du Parti
marxiste-léniniste de Lénine et de ses alliés, les
soldats commencèrent à déserter la guerre en
masse, les ouvriers, dont un grand nombre étaient
regroupés en unités disciplinées et
déterminées de Gardes rouges, manifestèrent et
firent la grève pour exiger une solution à la crise
économique et à la guerre et les paysans
participèrent à des agitations de masse pour la
réforme agraire.
Un signal que les politiciens et activistes ouvriers et
paysans avaient décidément rompu la conciliation avec le
gouvernement libéral bourgeois fut l'élection des
délégués au deuxième Congrès
panrusse des Soviets, en septembre. Les Soviets (conseils)
étaient une création du mouvement ouvrier et paysan, une
forme de gouvernement parallèle qui
avait beaucoup gagné en force surtout après la
Révolution de février mais dont l'avancement était
bloqué par les conciliateurs sociaux-démocrates dans ses
rangs. L'influence grandissante des marxistes-léninistes et la
défaite des conciliateurs se virent dans le fait que sur les 649
délégués élus au deuxième
Congrès des Soviets, qui représentaient 318
Soviets provinciaux et locaux, 390 étaient des
marxistes-léninistes bolchéviques, 160 des socialistes
révolutionnaires (pour la plupart des politiciens paysans dont
plus de 100 étaient des socialistes révolutionnaires de
gauche alliés aux bolchéviques contre la conciliation
avec le gouvernement libéral bourgeois), 72 mencheviks
(conciliateurs sociaux-
démocrates), 14 mencheviks internationalistes (non
opposés aux bolchéviques) et 13 qui appartenaient
à d'autres groupes. C'était un revirement radical par
rapport au premier Congrès panrusse des Soviets où les
ouvriers, soldats et paysans avaient élu 105 bolchéviques
et seulement 20 socialistes révolutionnaires alliés aux
marxistes-léninistes. Le
changement remarquable par rapport à l'élection
précédente signalait que les ouvriers et paysans
étaient prêts pour l'étape décisive :
se défaire des conciliateurs, renverser l'État bourgeois
libéral et former de leur propre État pour
éliminer le blocage par l'État de la solution des
problèmes du peuple.
Les bolchéviques ordonnèrent à
toutes les unités révolutionnaires de travailleurs, de
paysans et de soldats de désarmer les institutions de
l'État et de s'emparer des quartiers généraux du
pouvoir politique des propriétaires du capital et des
propriétaires fonciers. Tout le pouvoir aux Soviets !
retentit à travers toute la Russie et
devint une réalité le 7 novembre avec la prise du Palais
d'hiver à Pétrograd. La révolution permit aux
ouvriers et paysans de Russie de surmonter les obstacles qui les
empêchaient de résoudre les problèmes
brûlants du moment. Réuni à Petrograd le 7
novembre, en plein soulèvement, le Congrès panrusse des
Soviets adopta d'abord l'appel rédigé
par Lénine, Aux Ouvriers, Soldats et Paysans !,
qui proclamait le transfert du pouvoir au Soviet des
députés des ouvriers, des soldats et des paysans. Le
même soir, Lénine soumit au Congrès un Décret
sur la paix et un Décret sur la terre, qui furent
adoptés. Le Congrès se termina par l'élection du
Conseil des commissaires du peuple et d'un Comité
exécutif central panrusse pour le nouveau gouvernement des
soviets. Les dix jours qui suivirent virent la révolution se
répandre à toute la Russie à la vitesse de
l'éclair, une marche triomphale de la volonté populaire,
le produit de préparations organisationnelles
méticuleuses faites par le Parti
marxiste-léniniste bolchevique.
Les travailleurs et les paysans de Russie sous la
direction d'un parti marxiste-léniniste prouvèrent par
leurs actions qu'une alternative prosociale était possible, que
les travailleurs et leurs alliés étaient capables de
surmonter les obstacles à la solution des problèmes
représentés par la classe dirigeante et l'État, de
renverser cet État et d'en créer un
nouveau, déterminé à stimuler l'enthousiasme et la
volonté populaire et à lui donner l'autorité
légale étatique de résoudre les problèmes
et de s'unir aux autres peuples opprimés du monde pour que cette
grande humanité aille de l'avant.
Le Canada est rempli d'exemples de gouvernements
à tous niveaux qui abdiquent leurs responsabilités
sociales de résoudre les problèmes pressants. Non
seulement refusent-ils de diriger par la résolution des
problèmes, mais ils utilisent les leviers de l'État et
les ressources publiques pour empêcher les travailleurs et leurs
alliés de formuler des
solutions aux problèmes par une alternative et un programme
prosociaux. Les propriétaires du capital et leur État
empêchent les travailleurs de se doter du pouvoir afin qu'on ne
puisse pas bâtir d'alternative et que les problèmes soient
laissés sans solution. C'est ce qui fait que le travail du
renouveau démocratique est la tâche la plus importante
aujourd'hui. C'est à la classe ouvrière et à sa
direction marxiste-léniniste que reviennent la
responsabilité et le devoir d'éliminer cet obstacle
à une alternative pro-sociale et à la défense des
droits de tous.
Par leurs actions avec analyse, les ouvriers et paysans
de Russie ont donné au monde un cadeau qui n'a pas de
prix : le développement du marxisme dans les conditions de
l'impérialisme et de la révolution prolétarienne
en un nouveau stade, le marxisme-léninisme. La classe
ouvrière de Russie et ses alliés ont assumé avec
honneur la
responsabilité sociale de donner au marxisme son
caractère vital et contemporain et, ce faisant, ils ont accompli
la Grande Révolution socialiste d'Octobre, enrichi
l'idéologie prolétarienne de la théorie et de la
tactique de la révolution prolétarienne et donné
au monde le léninisme.
Par la pratique révolutionnaire consciente et le
travail idéologique ininterrompu, les travailleurs du monde
sauront toujours garder le marxisme-léninisme contemporain et
vital !
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