Historique des attaques de Washington contre son propre peuple et les peuples du monde

- Pablo Moctezuma Barragan -

Apprendre à bien connaître notre voisin du nord est très important pour le Mexique et pour son peuple. La mémoire historique est essentielle pour les prises de décision présentes et à venir. Nous allons donc faire un historique des actions du gouvernement des États-Unis afin d'en saisir l'essence et de comprendre à quoi on peut s'attendre de sa part. Cet exercice est primordial si nous voulons défendre nos intérêts, bâtir un avenir souverain pour nos pays et tisser de véritables liens d'amitié entre nos nations, qui ont des intérêts communs ainsi qu'un ennemi commun.

L'hégémonie et l'expansionnisme depuis ses débuts

Le 4 juillet 1776, les colonies des États-Unis proclament leur indépendance, rompant avec le colonialisme britannique. Dès le départ, les classes dirigeantes du nouveau pays cherchent à étendre leur territoire aux dépens de leurs voisins et des peuples qui ont occupé et joui de leurs terres pendant des siècles, et qui ont été progressivement dépossédés.

De 1778 à 1871, plus de 187 traités ont été signés pour usurper les territoires des nations autochtones, les premières nations des États-Unis et les véritables propriétaires du territoire avant l'invasion européenne. Plus tard, chacun de ces traités sans exception sera violé par le gouvernement de Washington, au détriment des peuples autochtones.

Dès 1783, l'année où les États-Unis ont réalisé leur indépendance, le processus d'expansion territoriale a commencé, avec l'occupation de la zone située entre les Appalaches et le Mississippi, qui fut habitée par diverses populations autochtones pendant des millénaires. Depuis ce temps, le gouvernement des États-Unis a systématiquement réprimé les communautés ouvrières et autochtones sur son propre territoire et à l'étranger. Aujourd'hui, il y a un mouvement parmi le peuple américain pour exiger de son gouvernement qu'il cesse de commettre des agressions contre d'autres nations. Les Américains rejettent cette politique gouvernementale et proclament : Pas en notre nom.

De plus en plus, la population de notre voisin veut que son propre pays adopte un autre rôle à l'échelle mondiale et qu'il cesse d'être une puissance agressive.

L'expansionnisme des États-Unis a pris de l'ampleur pendant la première moitié du XIXe siècle. En 1803, ils ont acquis la Louisiane ; en 1810, ils ont pris possession de l'ouest de la Floride, et neuf ans plus tard, ils ont pris possession de l'est de la Floride. Les territoires qu'ils se sont appropriés par la suite sont le Texas en 1845, l'Oregon en 1847 et le Nouveau-Mexique, la Californie et l'Arizona en 1848.

Après avoir envahi le Mexique, les États-Unis ont pris possession de 2 263 866 kilomètres carrés de notre pays, ce qui représente plus de la moitié du territoire et sa superficie dépasse celle du Mexique d'aujourd'hui. Cette expansion a plus que triplé la superficie initiale de 1783, alors qu'elle était de 142 900 kilomètres carrés. À la fin du XIXe siècle, elle était passée à 4 864 060 kilomètres carrés.

La doctrine Monroe et la Destinée manifeste sont le fondement de l'expansionnisme américain. La doctrine Monroe soutient que toute intervention de puissances européennes dans les pays indépendants du continent américain sera perçue comme une menace à la sécurité des États-Unis. Elle déclare qu'à l'avenir, l'Amérique n'acceptera ni la colonisation ni la conquête par les puissances européennes. Ainsi, les États-Unis se sont réservé le droit exclusif d'intervenir sur le continent américain lorsqu'ils percevaient que leurs intérêts étaient en cause. Selon la Destinée manifeste, les États-Unis étaient « le peuple choisi par la Providence » qui devait prendre possession du continent américain, et les Américains avaient été choisis par volonté divine pour cultiver et utiliser toutes les terres. Et c'est ce qui s'est produit :

1801 : Un groupe d'aventuriers américains, dirigés par Philip Nolan, envahit les territoires de la Nouvelle-Espagne au nord (nom attribué par les Espagnols).

1806 : Des troupes américaines, sous les ordres du capitaine Z.M. Pike, entrent dans le cours supérieur du Rio Grande mais sont repoussées.

1811 : L'Iroquois Tecumseh unit les nations autochtones du Wisconsin à la Floride à la défense de leurs peuples. Plus tard, elles seront vaincues par William Henry Harrison. Malheureusement, Tecumseh, trahi, sera tué le 5 novembre 1813.

1812-1813 : Des colons américains envahissent le territoire mexicain et occupent de force tout l'ouest de la Floride.

1817-1819 : Un contingent de troupes américaines envahit et occupe l'ouest de la Floride qui est alors une vice-royauté de la Nouvelle-Espagne.

1823 : Le président James Monroe annonce sa « doctrine », qui se résume à dire : « L'Amérique aux Américains », qui sera le fondement de l'expansion, de l'ingérence, du contrôle et de la domination des États-Unis vis-à-vis les autres nations américaines.

1828 : L'ambassadeur William Henry Harrison prépare un attentat contre Simon Bolivar à Bogota, en Colombie, parce qu'il croit que Bolivar veut établir un empire espagnol en Amérique du Sud. Le Liberator a la vie sauve grâce à l'intervention opportune de Manuela Saenz.

1830 : Le président Jackson met en oeuvre la Indian Removal Act (Loi de déportation des peuples autochtones), sous les conseils du président Jefferson. Cette loi sert d'instrument permettant à l'armée d'expulser de force 100 000 personnes autochtones, natifs de leurs terres, qui sont relocalisés dans des réserves en Oklahoma. Le chef Black Hawk mène la résistance, mais ses guerriers sont anéantis dans la bataille de Bad Axe.

1830-1839 : Les Cherokees sont expulsés de leurs terres, et 16 000 d'entre eux sont forcés de migrer sans vêtements ni nourriture, et plusieurs sont atteints du choléra.

1831 : Des navires américains tentent de saisir les Îles Falkand, qui sont aussi réclamées par les Britanniques. Cependant, ils sont bloqués sur les rives de l'Argentine.

1832 : Les esclavagistes américains établissent des liens avec leurs homologues en Jamaïque afin de préserver l'esclavage sur l'île et tenter d'annexer son territoire avec l'appui de l'oligarchie, mais la tentative d'annexion échoue.

1833 : Sous prétexte de « protéger les intérêts des États-Unis », les troupes américaines débarquent dans les Provinces-Unies de Rio de la Plata, en Argentine, et les occupent pendant deux longues semaines.

1835 : Une situation semblable se déroule au Pérou, où l'infanterie navale des États-Unis occupe les zones de Lima et de Callao, provoquant la colère de la population locale.

1844 : Commence l'expansion aux dépens du Mexique, leur voisin du sud. Le 12 avril, les États-Unis annexent le Texas, qui appartenait antérieurement à l'État de Coahuila. Un an plus tard, cet acte est reconnu officiellement.

1846 : Le 13 mai, les États-Unis déclarent la guerre au Mexique.

1847 : Au Nicaragua, l'infanterie des marines américains occupe le port de San Juan del Norte, où le projet de canal interocéanique devait se concrétiser.

1847 : Au Nouveau-Mexique, la nation autochtone des Taos se rebelle, et après sa défaite, plusieurs de ses membres sont condamnés à mort et envoyés à l'échafaud par l'armée américaine.

1847 : Au Mexique, des forces d'invasion prennent possession du château de Chapultepec, où est situé le collège militaire. Le château est défendu avec héroïsme par les « Niños Héroes » (les enfants héroïques) et les membres du bataillon de San Blas, dirigé par le colonel Santiago Xicotencatl. Le 15 septembre, les envahisseurs hissent le drapeau étoilé dans l'emblématique place Zocalo à Mexico. Les forces américaines pendent 34 soldats irlandais du bataillon de San Patricio, qui sont entrés avec les envahisseurs, mais ont choisi d'appuyer la cause du peuple mexicain lorsqu'ils ont compris ce qui se passait vraiment.

1848 : Privés de plus de la moitié de leur territoire, les propriétaires fonciers et l'oligarchie conservatrice plient l'échine devant Washington et signent le notoire Traité de Guadalupe-Hidalgo, en vertu duquel le Mexique perd le Texas, le Nouveau-Mexique et la Haute-Californie.

1849 : Plus de 50 000 personnes autochtones sont exterminées pendant la « Ruée vers l'or » en Californie.

1850 : L'armée des États-Unis déclenche la guerre contre les Cayuses en Oregon.

1850-1874 : Du Rio Grande au Kansas, les Utes, les Navajos et les Apaches sont progressivement dépossédés de leurs territoires.

1852 : Une fois de plus, l'infanterie de la marine américaine débarque à Buenos Aires, en Argentine.

1853 : C'est le début de l'extermination des autochtones de la rivière Roque dans le sud de l'Oregon. En vertu du traité de la Mesilla, le gouvernement des États-Unis fait l'acquisition de plus de 100 000 kilomètres carrés du territoire national d'Antonio Lopez de Santa Anna. Le peuple mexicain répudie cet acte illicite.

1854 : Au Nicaragua, des méfaits sont allégués contre un diplomate américain et des navires de guerre de la marine américaine bombardent le port de San Juan del Norte.

1855 : Un navire de la marine américaine attaque le Paraguay, forçant son gouvernement à ouvrir ses rivières à la « navigation libre ». La même année, des troupes américaines débarquent en Uruguay. En Oregon, le gouverneur américain Isaac Stevens entreprend une guerre de trois ans contre les Yakamas, dirigés par Kamaiakan, qui sont réprimés à Washington et à Idaho. Ils sont attaqués par 700 soldats d'artillerie, de cavalerie et d'infanterie, et vingt de leurs chefs sont pendus. Le chef Kamaiakan est blessé mais réussit à fuir au Canada.

1856 : En janvier, au Nicaragua, les autochtones de Puget Sound se soulèvent contre les colonisateurs yankees ; les Cayuses, Umatillas et Wallawas se joignent aux Yakamas. L'armée américaine réprimera la rébellion en 1858. Appuyé par l'ambassadeur américain John H. Wheeler, l'aventurier William Walker s'autoproclame président du Nicaragua. Washington reconnaît immédiatement le « nouveau président » et lui accorde un prêt. Le 22 septembre, Walker rétablit l'esclavage et déclare l'anglais langue officielle. La même année, à partir de Fort Laramie aux États-Unis, le colonel Sumner attaque les Cheyennes, même si lors d'une assemblée en 1851, près de 10 000 représentants des Assiniboins, Atsinas, Arikaras, Crows, Shoshonies, Sioux, Cheyennes et Arapahos, entre autres, avaient accepté une paix avec l'armée américaine.

1859 : Le Paraguay est la cible d'un blocus par des navires de guerre des États-Unis. Un escadron de dix-neuf navires sous les ordres du président James Buchanan est expédié en Amérique du Sud pour exiger, sans justification, des réparations pour des « méfaits » allégués commis par le Paraguay et pour saisir sa capitale, Asuncion. Buchanan commet son agression pour détourner l'opinion publique des problèmes internes de son gouvernement.

La dépossession des peuples autochtones et des autres nations se poursuit

Pendant la deuxième moitié du XIXe siècle, les politiques agressives de Washington se poursuivent sur son territoire et dans les pays étrangers. La moindre rébellion contre ses diktats est brutalement réprimée, en violation de la souveraineté des nations, la souveraineté des peuples autochtones et celle du monde entier :

1861-1866 : L'armée américaine attaque les Apaches dans le territoire de l'Arizona. Les chefs Cochise et Mangas Coloradas mènent une résistance pendant des années, grâce à leur connaissance du terrain. Ils sont ultimement forcés de vivre sur des réserves créées pour confisquer leurs terres au profit des prospecteurs miniers.

1862 : Le peuple dakota, une nation sioux, se rebelle et tente de réclamer ses terres au Minnesota ; cependant, il est écrasé militairement. Trente-huit Dakotas sont pendus à Mankato, au Minnesota. La lutte est menée par Big Eagle, qui est capturé avec 1 700 hommes, femmes et enfants par le colonel Sibley à Fort Snelling.

1863 : Le général James H. Carleton et Kit Carson attaquent les Navajos en Arizona et au Nouveau-Mexique. Ils les maîtrisent en utilisant la faim comme arme et les forcent à déménager à une distance de 563 kilomètres, où ils sont confinés à une réserve.

1864 : Les Navajos subissent l'invasion de leurs terres par Kit Carson et 700 soldats de l'armée américaine, qui détruisent leurs récoltes et tuent leur bétail. Ainsi, une grande partie des Navajos meurt de faim et 7 000 Navajos sont faits prisonniers à Fort Sumner, sur les rives de la rivière Pecos.

1865 : Le peuple kintpunsh est dépossédé de ses terres et forcé par l'armée américaine à s'établir dans la réserve Klamath en Oregon. Le gouvernement a tout prévu pour que les deux peuples s'affrontent sur les lieux. Puis, lors du massacre de Sand Creek, 600 Cheyennes et Arapahos sont tués. Les femmes et les enfants sont expulsés et 124 autres personnes sont tuées à Colorado par les troupes américaines sous les ordres du colonel Chivington. Le gouvernement américain ordonne une attaque contre les Apaches : 216 sont tués dans une guerre dont le mot d'ordre est « Tuez tous les hommes et faites prisonniers les femmes et les enfants ». Les Apaches s'enfuient dans les montagnes, tandis que leurs terres sont volées et leurs villages sont incendiés pour « promouvoir » l'exploitation minière en Arizona.

1866 : Les troupes américaines débarquent au Panama, sous prétexte de protéger les propriétés et la vie des citoyens de ce pays. La même année, aux États-Unis, le général Patrick Connors entreprend une campagne contre les Sioux et les Cheyennes.

1867 : Au Nouveau-Mexique et en Arizona, 2 000 Apaches sont officiellement réduits à l'esclavage. Les enfants sont enlevés et élevés en tant qu'esclaves, et les filles sont forcées de se prostituer. Les troupes américaines entrent en territoire mexicain et provoquent des conflits frontaliers avec les forces mexicaines. Elles profitent de la diversion créée au Rio Grande pour illégalement accaparer la région mexicaine d'El Chamizal.

1868 : Les États-Unis font l'acquisition de l'Alaska et imposent leurs lois à la population locale, la privant de sa souveraineté. Ils tentent jusqu'en 1871 d'annexer la République dominicaine, mais sans succès. Le gouvernement envahisseur obtient un bail pour Samana Bay, où il compte établir une base navale.

1869 : Les troupes attaquent les Comanches, guidés par le chef Quanah Parker, qui s'opposent aux chasseurs de bison illégaux. L'armée américaine attaque aussi les Papagos et les Pimas, prenant leurs terres et les confinant sur des réserves.

1870 : Quatre-vingt-cinq Apaches qui sont sous tutelle de l'armée à Fort Camp Grant au Tucson sont massacrés. Ce massacre est une continuation de la guerre visant à « exterminer » les Apaches, ce que l'armée ne réussira jamais à faire.

1871 : Les Américains débarquent une fois de plus au Panama pour y imposer leurs intérêts.

1872 : Les chefs Kiowa — Satanta et Satank — sont arrêtés et meurent en prison. Quanah Parker résiste à l'invasion de terres comanches au Texas. Les guerriers vaincus sont amenés dans des réserves.

1874-1875 : La guerre de Red River est menée contre les Cheyennes, les Comanches et les Kiowas à partir de forts situés au Nouveau-Mexique et au Texas. En Arizona, le général George Cook attaque les Sioux.

1876 : C'est la bataille de Little Bighorn, où meurt George Custer, le lieutenant-colonel assoiffé de sang, notoire pour les massacres qu'il a perpétrés. Le général Crook envoie Ronald MacKenzie attaquer le village de Little Wolf et Dull Knife. Les deux réussissent à s'enfuir, mais 40 Cheyennes sont tués.

1877 : Les Nez-Percés sont dépossédés de leurs terres en Oregon, malgré l'approche conciliatrice du chef Joseph. Lorsqu'ils se dirigent vers la réserve, des centaines de leurs chevaux sont volés, ce qui provoque une rébellion qui est réprimée par le général O. Howard. Après quatre mois d'affrontements avec l'armée américaine et ayant voyagé des milliers de kilomètres dans les montagnes en direction du Canada, le chef Joseph Nez est vaincu par le général Howard au Nevada. Les Nez-Percés survivants sont amenés dans une réserve au Oklahoma, où ils sont confinés.

1878 : La guerre contre le peuple autochtone bannock en Idaho éclate.

1879 : C'est la guerre contre les Utes au Colorado et contre le peuple tukudeka en Idaho.

1880 : Le chef chiricahua, Nana, avec seulement 15 hommes, affronte un millier de soldats de l'armée américaine. Nana est âgé de 80 ans et marche avec une canne, mais n'a pas perdu son esprit combatif et continue de résister. À ce moment, la presque totalité des nations autochtones a été réduite à vivre dans les « réserves », où sévit l'alcoolisme.

1881 : Les États-Unis s'ingèrent dans la guerre du Pacifique. Ils s'intéressent aux territoires de Chimbote et de Tarapaca au Pérou.

1882 : Les troupes américaines débarquent au Panama, évoquant encore une fois le prétexte de protéger les intérêts des États-Unis et de rétablir la mobilité des produits provenant de ce pays via le chemin de fer de l'isthme.

1883 : Le général Nelson A. Miles, avec 5 000 soldats, capture Geronimo et 24 « renégats » apaches chiricahua. Ils sont déportés en Oklahoma et internés dans des réserves où ils languiront jusqu'à leur mort.

1885 : De l'or est découvert au Colorado et les Sioux sont harcelés par ceux qui veulent s'emparer de leur riche territoire.

1886 : En Amérique du Sud, les forces de l'infanterie de la marine des États-Unis débarquent à Buenos Aires, en Argentine, « pour défendre la légation et le consulat américains » qui s'y trouvent. La même année, au Dakota du Sud, des troupes américaines attaquent les peuples autochtones. Le 29 décembre, le colonel James W. Forsyth mène le massacre de Wounded Knee, où 300 Sioux – hommes, femmes et enfants – sont tués alors qu'ils font la Danse des esprits. Le renommé chef Sitting Bull est tué lors de cette journée tragique, alors que seulement 51 femmes et enfants survivent, dont plusieurs sont gravement blessés.

1886-1890 : La Fédération américaine du travail, fondée en 1881, appelle à une grève aux États-Unis et au Canada le Premier Mai pour revendiquer une journée de travail de 8 heures. Ce jour-là, une grève générale éclate et plus de 25 000 établissements ferment leurs portes dans tout le pays. À Chicago, les employeurs comme Cyrus McCormick congédient plus d'un millier de travailleurs et les remplacent par des briseurs de grève. En guise de riposte, les travailleurs organisent une série de mobilisations. Le 4 mai, ils appellent à un autre rassemblement, où un agent provocateur lance une bombe sur la police, qui répond en ouvrant le feu sur la foule, causant un massacre terrible. Le mouvement ouvrier est brutalement réprimé par le gouvernement américain qui, après le massacre, condamne cinq des principaux organisateurs syndicaux à la pendaison. Le 11 novembre 1887, August Spies, George Engel, Albert Parsons et Adolph Fischer sont exécutés, quoique innocents. Louis Lingg se suicide dans sa cellule pour empêcher ses bourreaux de porter atteinte à sa dignité. Miguel Schwab, Samuel Bielden et Oscar Neebbe ont purgé leur peine jusqu'en 1893, date à laquelle leur cas est réexaminé et leur innocence prouvée. Tout au long du procès et pour les années à venir, les manifestations se multiplient. Les travailleurs de la constituante de la Deuxième Internationale des travailleurs en 1889 à Paris, en France, décident d'organiser des manifestations internationales majeures le Premier Mai 1890, dans le plus de pays et de villes possibles. Aux États-Unis, le gouvernement interdit par la force la célébration de cette date.

1891 : Les peuples sioux et dakota sont « pacifiés » par l'armée américaine, qui complète le vol de toutes les terres de l'hémisphère occidental appartenant aux peuples autochtones. Ils sont envoyés dans des camps de concentration qu'on appelle des « réserves » où est répandu tout l'alcool nécessaire pour alourdir les sens et détruire l'esprit de résistance. Depuis 1866, dans tout le territoire maintenant occupé par les États-Unis, l'armée a tué des milliers de personnes autochtones dans plus d'un millier d'attaques – en invoquant toujours des prétextes et dans l'objectif de les priver de leur immense richesse.

1892 : Dans un effort pour intimider le gouvernement d'Haïti et le forcer à céder la baie de Môle-Saint-Nicholas, les navires de la marine américaine encerclent la côte. L'infanterie de la marine envahit le Chili et combat les rebelles nationalistes qui défendent leur patrie contre l'occupation étrangère.

1893 : Aux États-Unis, les troupes militaires répriment une grève dans les mines d'argent de l'Idaho. La lutte des travailleurs pour leurs droits est brutalement réprimée. Cette même année, les troupes de la marine américaine interviennent et renversent le royaume indépendant d'Hawaï, annexant le territoire aux États-Unis, élargissant ainsi ses vastes possessions, dont la plupart ont été acquises par des moyens contestables.

1894 : À Chicago, les troupes militaires matent une grève des travailleurs du rail, tuant 34 travailleurs américains.

1894-1896 : Les marines débarquent à Rio de Janeiro, au Brésil, pour « protéger le commerce et la navigation de citoyens américains ». Ils débarquent aussi au Panama, qui est à cette époque une province de la Colombie, et occupent le port de Corinto au Nicaragua, ainsi que la ville de Bluefields pendant plusieurs mois. Les marines débarquent en Chine et s'ingèrent dans la guerre sino-japonaise. Pendant la guerre, la marine américaine occupe Séoul, la capitale de la Corée.

1897 : Au Minnesota, les troupes de l'armée combattent les Chippewas à Leech Lake.

1898 : En Asie de l'Est, la Révolte des boxeurs en Chine est combattue par des armées étrangères, y compris les forces américaines. La marine et l'armée américaines envahissent les Philippines, les arrachant au contrôle de l'Espagne et tuant 600 000 Philippins.

Cette même année, l'explosion mystérieuse du cuirassé Maine le 15 février à la Havane, qui semble être un acte que les États-Unis se sont eux-mêmes infligés, devient un prétexte pour que le gouvernement déclenche la guerre hispano-américaine. Les États-Unis envahissent Cuba et l'arrachent à l'Espagne comme si c'était leur protectorat. Ils y maintiennent toujours une base militaire à Guantanamo, où des prisonniers ont été torturés.

Le 25 juillet, des troupes de marines américains envahissent Porto Rico et occupent le territoire colonisé par l'Espagne. Cette occupation perdure jusqu'à ce jour, déguisé en « Commonwealth ». Les dirigeants de l'indépendance portoricaine comme Pedro Albizu Campos, qui se sont battus toute leur vie contre la colonisation de son pays, sont brutalement réprimés.

La même année, Guam, dans le Pacifique de l'Ouest, est arraché aux Espagnols et sert désormais de base militaire américaine. L'occupation perdure encore aujourd'hui.

1899 : Le 1er novembre, les Chicanos se rebellent au Nouveau-Mexique. Ils rejettent la discrimination nationale et sociale et s'opposent à l'usurpation de leurs terres communales. Les rebelles, qu'on appelle les Gorras Blancas (« caps blancs ») et qui résistent pendant dix ans, sont poursuivis et réprimés par les forces de sécurité américaines.

Cette même année, les marines américains débarquent à Bluefields et à San Juan del Sur, au Nicaragua, et y restent pendant un mois. Une fois de plus, l'armée américaine occupe la région de Coeur d'Alène en Idaho afin d'y mater les travailleurs.

Dans le Pacifique, ils interviennent dans les Samoa, un pays comprenant la plus grande partie de l'ouest de l'archipel Samoan de la Polynésie, où se mène une bataille pour la succession du trône.

1900 : De Washington, la Loi Foraker entre en vigueur, transformant officiellement l'île de Porto Rico en colonie des États-Unis.

Le XIXe siècle prend fin avec la création de l'impérialisme américain, propulsant ses ambitions d'hégémonie mondiale.

Nouveau siècle, vieilles pratiques

Le XXe siècle est central dans l'expansion mondiale de l'empire américain, la période durant laquelle il atteint son hégémonie.

1901 : En Oklahoma, l'armée américaine combat le soulèvement autochtone de Creek. La même année, des marines américains s'ingèrent dans la révolution au Honduras, tandis que des troupes terrestres sont stationnées en République dominicaine.

1901-1914 : Le Panama est envahi par les États-Unis, ce qui mène à une rupture entre les États-Unis et la Colombie, après quoi les États-Unis annexent la zone du canal de Panama de 1914 à 1999.

Voulant accaparer le canal de Panama, les États-Unis tentent d'imposer un traité à la Colombie. Lorsque le gouvernement colombien refuse de signer, Washington menace de mobiliser des navires de guerre et, au moyen d''intrigues, obtient la séparation du Panama.

1903 : Les États-Unis imposent un traité à Cuba qui leur accorde le droit d'établir des entrepôts de charbon et des bases navales dans des zones stratégiques de l'île. En vertu du traité cubano-américain de 1903, les États-Unis occupent Guantanamo, y établissent une base navale américaine de près de 117,6 kilomètres carrés et y installent une prison militaire de 28,5 kilomètres carrés.

La même année, les marines américains débarquent au Honduras pour mater la révolution tout en envahissant la République dominicaine, écrasant la révolution dans ce pays.

De retour aux États-Unis, l'armée américaine tente de supprimer les grèves armées au Colorado mais échoue dû à l'organisation et à la résistance des travailleurs à la défense de leurs droits. La lutte des travailleurs américains prend de l'ampleur sur une période de 15 mois et culmine avec l'obtention de la journée de huit heures partout au pays.

1904 : Le président américain Roosevelt, au sujet des dettes du Venezuela, annonce sa politique du gros bâton qui vise à imposer des sanctions pour restreindre les aspirations politiques de l'Amérique du Sud. Avec l'amendement Platt, les États-Unis s'accorde le droit d'intervenir à Cuba, contrôlant et subordonnant en pratique l'île.

1904-1905 : Les troupes des marines américains débarquent en Corée pour s'ingérer dans la guerre russo-japonaise.

1906 : Cuba subit l'invasion de troupes américaines qui occupent le pays pendant trois ans, lui imposant une administration militaire et saisissant les droits de douane. Ils empêchent aussi le pays de tenir des élections démocratiques pour choisir ses propres dirigeants.

1906 : Le Mexique est envahi par 275 soldats, dits rangers, venant de l'Arizona, à la défense de l'Américain William Cornell Greene, propriétaire de la mine de cuivre Cananea à Sonora. Les soldats américains massacrent une douzaine de grévistes et des membres de familles des mineurs.

1907 : Les États-Unis interviennent au Nicaragua pour y renverser le gouvernement de Zelaya. La même année, alors qu'un conflit armé éclate au Honduras et au Nicaragua, les marines américains occupent Trujillo, Ceiba, Puerto Cortes, San Pedro et Choloma, tout cela au nom de « défendre les intérêts des États-Unis » et d'« établir un protectorat de la diplomatie du dollar ». Les États-Unis cherchent la domination économique et géopolitique de l'Amérique centrale et des Caraïbes, les percevant comme leur mare nostrum, comme ils disent.

1908 : Les troupes des marines américaines occupent la zone du canal de Panama et s'ingèrent dans la campagne électorale de cette nation. L'année suivante, en 1909, ils débarquent à Bluefields et Corinto, au Nicaragua, pour empêcher que se consolide la victoire du Parti libéral, qui ne répond pas à leurs intérêts. Plus tard, l'armée américaine intervient dans la guerre civile au Honduras.

1911-1941 : En Asie, pendant 30 ans, l'armée américaine intervient violemment en Chine.

1912 : Les troupes américaines interviennent au Panama pour gérer les élections présidentielles. Elles font de même à Puerto Cortes, au Honduras et à la Havane, à Cuba, pour protéger leurs intérêts. En outre, la même année le président Taft ordonne l'invasion de la République dominicaine avec 750 marines pour « superviser » les recettes douanières. Elles envahissent à nouveau en 1916 et y restent jusqu'en 1924. Le 16 août, elles débarquent au Nicaragua, une nation qui a été bombardée et occupée militairement pendant 20 ans, pour empêcher la victoire des patriotes. L'invasion se poursuit jusqu'en 1933.

1913 : Le 9 février, directement sous les ordres de l'ambassadeur américain au Mexique, Henry Lane Wilson – encouragé par les compagnies pétrolières à qui Madero avait imposé une taxe de 3 % du baril dans le cadre de la rébellion de Victoriano Huerta et Félix Diaz — le neveu de Porfirio Diaz — entreprend de renverser le gouvernement légitime et démocratiquement élu de Francisco I. Madero. Plus tard, Wilson ordonne l'assassinat du président et du vice-président du Mexique.

1914 : L'armée américaine mate la grève des mineurs du charbon au Colorado, aux États-Unis. Puis, le 16 juillet, elle envahit la République dominicaine.

1914 : Les troupes américaines bombardent le port de Veracruz au Mexique, y débarquent et occupent la ville pendant une année. Elles tentent d'empêcher la victoire d'Emiliano Zapata et de Francisco Villa à la tête du mouvement révolutionnaire du peuple mexicain. Le 10 mai, le lieutenant José Azueta est blessé alors qu'il combat les envahisseurs. L'amiral américain Frank Friday Fletcher lui envoie un médecin, mais Azueta le refuse, disant : « De l'envahisseur, je refuse même la vie ! » Il meurt à l'âge de 19 ans.

1915 : Après la révolution qui renverse un tyran, le général Vilbrun Guillaume Sam, les États-Unis envahissent Haïti. L'armée américaine pille la banque de Port-au-Prince, bombarde le pays et entreprend une occupation qui durera 19 ans. Les États-Unis cherchent à empêcher le docteur Rosario Bobo, connu pour ses positions anti-impérialistes, d'accéder à la présidence.

1916 : Les marines américains débarquent en République dominicaine, l'attaquent et matent brutalement la résistance populaire. La nation latine est occupée par les marines pendant 8 ans.

1916 : Le 10 avril, un contingent de l'armée américaine, dirigé par le général Pershing, envahit le Mexique à la recherche du révolutionnaire Francisco Villa. Il entre dans Hidalgo del Parral, Chihuahua, et attaque la population, faisant 50 victimes, des morts et des blessés. Ils se retirent vaincus l'année suivante.

1916 : Les États-Unis participent à la Première Guerre mondiale, sous le commandement du général Pershing, en déclarant la guerre contre l'Allemagne. Plus de 114 000 Américains meurent dans le conflit. Le général Pershing, vaincu par Villa, qu'il n'avait jamais réussi à capturer, commande l'armée américaine pendant la Première Guerre mondiale.

1917 : Les marines américains débarquent à Cuba pour appuyer le gouvernement pro-américain de Mario Garcia Menocal et pour réprimer l'insurrection libérale de la Chambelona. Ils mettent en place un protectorat économique, et l'occupation militaire se poursuit jusqu'en 1933.

1928-1920 : Sous prétexte de défendre les intérêts américains, des troupes débarquent au Honduras et au Guatemala et interviennent au Panama par le biais « d'activités de police », contrôlant ainsi les élections en leur faveur.

1918 : La marine de guerre américaine envahit la Russie pour combattre la révolution socialiste en URSS, et l'armée américaine y reste jusqu'en 1922 pour combattre les bolcheviques.

1919 : Les troupes américaines interviennent en Yougoslavie, appuyant l'Italie contre les Serbes en Dalmatie. Un nouveau débarquement a lieu au Honduras pendant une campagne électorale.

1920-1921 : L'armée américaine sévit contre des mineurs de charbon en Virginie de l'Ouest. Le 21 novembre, Ricardo Flores Magon, un brave militant socialiste et précurseur de la révolution mexicaine, est assassiné dans la prison de Leavenworth au Kansas. Cette année-là, les États-Unis interviennent au Guatemala pendant deux semaines pour y combattre des syndicalistes.

1922 : L'armée américaine combat les nationalistes à Izmir, en Turquie. La même année, elle déploie des troupes en Chine pendant le soulèvement nationaliste.

1924-1925 : L'armée américaine intervient dans la guerre civile au Honduras à la défense de la United Fruit Company, et envahit le pays deux fois pendant la période des élections.

1925 : Invasion du Panama : l'aventurier Richard O. Marsh, ancien chargé d'affaires des États-Unis au Panama, tente de créer la soi-disant « République de Tulé » dans ce pays. Des mois plus tard, les troupes américaines occupent plusieurs villes du Panama afin de mater le mouvement ouvrier qui se transforme en insurrection populaire.

1926 : Les troupes américaines débarquent au Nicaragua pour mater la rébellion contre le gouvernement pro-américain d'Adolpho Diaz. La révolution est dirigée par le général Augusto César Sandino, qui déclenche la résistance populaire contre les envahisseurs.

1932 : L'armée américaine mate une manifestation de vétérans de la Première Guerre mondiale qui revendiquent des primes à Washington.

Cette année-là, des navires de guerre américains entrent dans le port salvadorien d'Acajutla en raison d'un mouvement qui pourrait avoir des répercussions sur les « intérêts américains », tandis que le dictateur Maximiliano Marinez tue avec impunité des milliers de travailleurs et de paysans salvadoriens pendant la révolte de Farabundo Marti.

1933 : Des navires américains imposent un embargo à Cuba et menacent l'île d'une intervention armée.

1941 : Le 8 décembre, les États-Unis déclarent la guerre au Japon et, le 11 décembre, à l'Allemagne et à l'Italie.

1943 : L'armée américaine mate une rébellion d'Afro-Américains à Détroit, aux États-Unis.

1945 : Le 1er août, les États-Unis perpétuent un crime haineux contre le Japon et contre toute l'humanité en larguant la première bombe atomique sur la ville d'Hiroshima, causant des milliers de morts et de blessés parmi la population civile. Le 8 août (malgré l'intention du gouvernement japonais de capituler), afin de faire l'essai de leurs nouvelles armes atomiques, les États-Unis larguent à nouveau une bombe sur Nagasaki, tuant près de 200 000 personnes et détruisant complètement la ville. Les séquelles des deux bombes sur la population civile ont été ressenties pendant plusieurs décennies après ce génocide sans nom.

1945-1949 : Les États-Unis interviennent en Chine avec 113 000 soldats pour tenter d'empêcher la victoire de la révolution populaire.

1946-1949 : Les armées de l'Angleterre et des États-Unis interviennent en Grèce, appuyées par leur marine de guerre et leurs forces aériennes, pour mater la révolution démocratique populaire des forces antifascistes qui avaient triomphé contre l'invasion nazie et y établir une monarchie.

1946 : Des menaces nucléaires sont proférées contre l'Iran pour forcer les Soviétiques à quitter l'Azerbaïdjan, et un mouvement naval est organisé contre la Yougoslavie parce qu'elle a abattu un avion américain.

1947 : Le US Marine Corps occupe le Paraguay pour y mater l'insurrection populaire et y établir une dictature militaire. Les États-Unis profèrent des menaces d'attaques nucléaires et de bombardements contre le pays.

1948 : Avec 90 000 hommes, les États-Unis aident à mater l'insurrection populaire aux Philippines. Ils interviennent en Chine avant la victoire du mouvement révolutionnaire. Des bombardiers à capacité nucléaire protègent le pont aérien de Berlin. Les États-Unis profèrent des menaces nucléaires contre l'Allemagne.

1948-1954 : La CIA dirige la guerre contre la rébellion Hukbalahap aux Philippines.

1950 : Les États-Unis matent la rébellion pour l'indépendance à Ponce, à Porto Rico.

1950-1953 : Les États-Unis envahissent la Corée dans une guerre menée au nom des Nations unies. Ils bombardent et détruisent le pays en entier, tuant des milliers de Coréens. À ce jour, ils maintiennent des bases militaires en Corée du sud. Lors du conflit, 33 000 Américains perdent la vie et sont finalement vaincus.

Interventionnisme tous azimuts et menace nucléaire

1953 : La CIA renverse le gouvernement nationaliste démocratiquement élu de Mohammad Mosaddegh en Iran pour y imposer le Shah. Les États-Unis sont contrariés parce que Mosaddegh a nationalisé l'industrie pétrolière. D'autre part, en Amérique centrale la même année, les troupes américaines débarquent dans le port de Corinto, au Nicaragua, et occupent diverses régions.

1954 : Intervention de mercenaires contre le Guatemala, dirigée par la CIA, pour renverser le gouvernement démocratique de Jacobo Arbenz, après qu'il eut nationalisé la United Fruit Company. La même année, le Pentagone offre des bombes atomiques à la France pour qu'elle les utilise contre le Vietnam.

1956 : Dans le conflit du canal de Suez, la Sixième Flotte des États-Unis intervient pour évacuer 2 500 Américains vivant dans la région. Une menace nucléaire sévit contre l'Égypte, menant la marine de guerre américaine à intervenir pour évacuer les étrangers de la région.

1958 : Les États-Unis mènent diverses interventions et profèrent leurs menaces : ils envahissent le Liban avec 14 200 marines pour défaire les forces rebelles et appuyer le gouvernement. Ils menacent l'Irak d'une attaque nucléaire pour l'empêcher d'envahir le Koweït. Des menaces sont aussi proférées contre le Panama, où il y a des manifestations contre le drapeau américain, qui est brûlé par les manifestants, qui sont violemment réprimés.

1960 : Des agents de la CIA font sauter le cargo La Coubre dans la baie de La Havane, causant la perte tragique de vies et des blessures. Des avions piratés par les États-Unis bombardent aussi différentes régions du pays. La même année, les troupes américaines font feu à partir de la zone du canal sur le peuple panaméen, qui défend sa souveraineté et qui exige que le drapeau panaméen soit hissé dans la zone occupée par les États-Unis. En outre, en Amérique centrale, des navires de guerre américains accostent dans les ports du Nicaragua pour aider le gouvernement Somoza à mater le mouvement populaire.

1961 : Des mercenaires formés et financés par la CIA tentent d'envahir Cuba, menant à la première défaite majeure de l'impérialisme américain dans les Amériques. Le 19 avril, le peuple cubain sort victorieux de la baie des Cochons. La même année, les États-Unis entament leur intervention militaire au Vietnam, où ils seront défaits en 1975. Pendant l'invasion, 55 000 Américains et près de deux millions de Vietnamiens périssent. Entre 1968 et 1969, de nouvelles menaces atomiques sont proférées. Au Vietnam, les États-Unis ont recours à des armes chimiques comme le napalm, servant à bombarder la population civile. Dans le village de My Lai seulement, 500 personnes sont massacrées.

1961 : Pendant la crise du mur de Berlin en Allemagne, les États-Unis menacent de recourir à des bombes atomiques.

1962 : Intervention militaire américaine en appui au gouvernement du Laos et défaite des rebelles.

1964 : Des étudiants panaméens sont attaqués et se font tirer dessus par des troupes d'occupation américaine, dirigées par le Commandement Sud ; l'agression brutale fait 22 morts et des centaines de blessés. Une attaque violente est menée contre la population civile parce que les manifestants exigent le démantèlement des bases militaires américaines au pays, le retrait des troupes et le rétablissement de la souveraineté nationale.

1964 : Les États-Unis, l'Angleterre et la Belgique interviennent au Congo avec 10 000 soldats et 60 avions. En outre, la même année, les Américains envahissent le Laos avec 50 000 soldats.

1965 : Invasion de la République dominicaine pour mater la révolution constitutionnelle dirigée par le colonel Francisco Caamaño. Le peuple dominicain résiste héroïquement, mais le pays est occupé par des forces interventionnistes.

1965 : Les États-Unis commettent un crime d'une ampleur sans égal : un million de personnes sont tuées en Indonésie après un coup d'État militaire appuyé par la CIA.

1966-1967 : Les Bérets verts, les forces spéciales de l'armée américaine, interviennent contre les rebelles au Guatemala. Le 9 février 1966, dans la République dominicaine, le gouvernement (fantoche des États-Unis) ordonne de mitrailler des étudiants qui manifestent pour une augmentation de budget, la reconnaissance du conseil universitaire et le retrait des troupes américaines des institutions d'enseignement et du pays. Cet acte criminel est condamné par le peuple et les étudiants de l'Amérique latine et de partout dans le monde, alors que le peuple descend dans la rue pour exiger le retrait des troupes américaines.

1967 : L'armée américaine réprime violemment la population noire à Détroit qui revendique ses droits, tuant 43 personnes. Avec l'appui de la CIA, le commandant Ernesto Che Guevara est assassiné à Bolivie. Après la guerre de Six Jours, Israël, avec l'appui des États-Unis, envahit le Sinaï égyptien, le Plateau du Golan et la Cisjordanie.

1968 : Après le lâche assassinat de Martin Luther King, plus de 21 000 soldats sont déployés dans les rues américaines. Au Vietnam, l'offensive révolutionnaire Tet débute, qui mènera à l'expulsion des envahisseurs américains et à la victoire du peuple vietnamien.

1970-1975 : Les États-Unis envahissent le Cambodge avec plus de 70 000 soldats. Près de deux millions de personnes perdent la vie après des décennies de bombardements, de faim et de chaos. En 1970, les États-Unis dirigent l'invasion de l'Oman, une opération menée par des marines iraniens.

1971-1973 : Avec la participation directe de la CIA, des coups militaires sévissent en Bolivie et au Salvador, où s'imposent des dictatures sanguinaires. Lors d'une opération spéciale, les États-Unis dirigent l'invasion du Laos, bombardent les régions rurales, et les forces vietnamiennes sont soumises à leur contrôle. Pendant ce temps, au Moyen-Orient, les États-Unis menacent à nouveau d'une attaque nucléaire.

1973 : Au Chili, la CIA orchestre un coup fasciste le 11 septembre contre le gouvernement de l'Unité populaire. Le président Salvador Allende est renversé et tué. Il avait nationalisé les mines de cuivre. Après le coup, le néolibéralisme entre en vigueur au Chili pour ensuite s'étendre à l'échelle mondiale. La même année, l'armée américaine assiège le peuple lakota à Wounded Knee, au Dakota du Sud.

1975 : Les troupes américaines interviennent au Cambodge. Elles bombardent un navire de pétrole, tuant 28 personnes.

1976-1992 : En Angola, la CIA aide des contre-révolutionnaires, appuyée par le régime raciste d'Afrique du Sud.

1976 : Après la victoire populaire contre l'invasion des États-Unis, le nord et le sud du Vietnam sont réunifiés le 2 juillet.

1979 : Suite au triomphe du Front de libération nationale sandiniste, qui met fin à la dictature de Somoza au Nicaragua, l'administration Reagan s'ingère dans la révolution sandiniste, imposant un blocus et se livrant à des actes de sabotage.

1980 : Menaces nucléaires contre l'Iran au lendemain de la révolution contre le Shah. L'intervention en Iran échoue quand deux hélicoptères des marines américaines se percutent en plein vol, tuant huit soldats.

1981 : En Libye, deux avions de chasse sont abattus pendant des manoeuvres militaires américaines.

1981-1990 : Au Nicaragua, les marines américains et la CIA dirigent l'invasion par les « Contras », minent les ports et appuient activement la lutte contre le gouvernement sandiniste.

1981-1992 : Des troupes, des conseillers et des vols aériens aident le gouvernement du Salvador appuyé par les États-Unis dans sa guerre contre le Front Farabundo Marti de libération nationale.

1982 : Les États-Unis envahissent le Liban avec près de deux mille soldats.

1982-1984 : Les marines américains expulsent l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) et appuient les Phalangistes au Liban. Ils bombardent les positions syriennes au Liban après avoir accusé Damas d'avoir attaqué l'ambassade des États-Unis, tuant 239 soldats.

1983 : La marine américaine aide à construire des bases aux frontières du Honduras. En outre, deux mille soldats, y compris des Rangers et des marines, envahissent l'île caribéenne de la Grenade suite au renversement et à l'exécution du premier ministre Maurice Bishop, dirigeant du mouvement populaire New Jewel.

1984 : Les États-Unis abattent deux avions de chasse iraniens au-dessus du Golfe persique.

1986 : Tentant de renverser le gouvernement nationaliste du Liban, les États-Unis bombardent les villes de Tripoli et de Benghazi. Les troupes de l'armée américaine font des incursions dans la région où est produit la coca en appui au gouvernement bolivien.

1987-1989 : La marine et les forces armées américaines bombardent l'Iran, appuyant l'Irak dans la guerre. L'objectif est de mater la révolution iranienne.

1987 : Le 9 janvier, il est révélé aux États-Unis que le président Reagan a ordonné le financement du renversement du gouvernement iranien et l'a dissimulé au Congrès.

1989 : La marine américaine abat deux avions de chasse libyens. Les troupes interviennent dans les émeutes de Noirs à Sainte-Croix. Des avions de chasse servent d'appui aérien au gouvernement philippin. Le 20 novembre, les États-Unis envahissent le Panama, renversant le gouvernement de Noriega, tuant sept mille résidents du quartier d'El Chorillo et détenant 27 milliers de Panaméens.

1989 : Alors que les États-Unis augmentent leurs dépenses militaires, ils coupent dans leurs programmes sociaux en éducation, en santé et en logements, dans un pays où il y a 25 millions de personnes pauvres, 3 millions de sans-abris, un taux d'analphabétisme de 40 %, un système de santé en lambeaux, une augmentation de maladies infectieuses et un taux de mortalité infantile qui les place au 20e rang, après Cuba. En 1988, le nombre de bébés nés avec la syphilis se multiple par sept, 800 municipalités étant dépourvues de cliniques.

1990 : Les troupes américaines interviennent au Libéria.

1990 : Cinquante-sept Mexicains sont tués à la frontière entre le Mexique et les États-Unis, ciblés soit par des groupes racistes ou la patrouille frontalière. Dans les deux premières semaines de mai seulement, 10 Mexicains sont tués à la frontière, dont Herminio Jimenez, 12 ans, et José Eleazar Lopez, 26 ans, qui est abattu de huit balles. Personne n'est condamné pour ces crimes qui sont encouragés par les autorités racistes des États-Unis.

1990 : Les « escouades de la mort », des organisations paramilitaires conseillées par la CIA, tuent 1582 personnes au Guatemala, 381 sont enlevées et disparues, 504, dont la majorité sont des femmes et des jeunes, sont blessées et torturées. Dans l'espace de seulement un an, 40 000 réfugiés s'enfuient au Mexique, pour la plupart des autochtones, dont des Quichés, des Mames, des Tzutuhiles, des Pocomames, des Cakchiqueles, des Kekchies et des Kanjobales.

1990-1991 : Des troupes et des aéronefs américains sont envoyés en Arabie saoudite pour combattre l'Irak après que celui-ci eut envahi le Koweït. George Bush père entreprend la guerre contre l'Irak, déclenchant la soi-disant guerre du Golfe. Il y a des bombardements contre l'Irak, des blocus navals contre l'Irak et la Jordanie et plus de 200 000 morts au cours de ce conflit. Plus de 500 000 soldats américains sont déployés. Depuis 1993, les Américains et les Britanniques bombardent de façon ciblée l'Irak riche en pétrole.

1991 : Au cours de son mandat en tant que gouverneur du Texas, George W. Bush, ayant imposé la peine capitale, exécute 152 prisonniers. La marine bombarde le Koweït. La famille royale est restituée avec l'appui des États-Unis.

1992 : Après 12 ans de guerre, la paix est signée avec le Salvador. Durant cette période, les États-Unis ont accordé 40 milliards de dollars à des gouvernements répressifs, formant au combat du personnel militaire salvadorien à Fort Bragg et à Fort Benning, menant à la mort de 75 000 Salvadoriens, dont six prêtres jésuites, six dirigeants du Front révolutionnaire démocratique et six religieuses qui sont torturées, violées et exécutées. L'archevêque Oscar Arnulfo Romero, qui préconise la paix et exhorte les soldats à désobéir aux ordres de tuer, est assassiné pendant une messe. Le jour suivant, des douzaines de personnes participant à ses funérailles sont massacrées en représailles. Le message du prêtre incite à l'émigration de plus d'un million d'habitants sur 5,5 millions qui vivent au Salvador.

1992 : L'armée et des troupes de marines interviennent à Los Angeles, en Californie, pendant une insurrection populaire contre la brutalité policière. La vague de violence fait 58 décès et 2400 blessés et comprend 18 000 arrestations et comprend 18 000 arrestations et la destruction de 5000 propriétés.

1992-1994 : Les troupes américaines et l'ONU occupent la Somalie et mènent des raids contre une faction à Mogadishu.

1993 : Les troupes américaines subissent une défaite et se retirent en mars 1994. L'OTAN impose un blocus à la Serbie et au Monténégro, et les États-Unis interviennent en Yougoslavie.

1993-1995 : En Bosnie, les États-Unis interviennent avec des avions de chasse et des frappes aériennes.

1994-1996 : Intervention et blocus contre le gouvernement militaire en Haïti en appui au président Aristide au pouvoir.

1995 : Bombardement de la Croatie : les aéroports serbes à Krajina sont attaqués.

1996 : Le Centre de recherche sur l'immigration de l'Université de Houston au Texas révèle qu'au moins 3200 immigrants sans papiers sont morts à la frontière entre le Texas et le Mexique de 1984 à 1994.

1997 : Les États-Unis envoient des troupes au Liberia et en Albanie pour y évacuer des ressortissants étrangers.

1998 : Au Soudan, les forces aériennes américaines lancent des missiles contre une usine pharmaceutique. Elles attaquent aussi des camps d'entraînement Talibans avec des missiles en Afghanistan et déclenchent quatre jours de frappes aériennes contre l'Irak, soi-disant pour cause d'obstruction.

1999 : Bombardement et frappes de missiles contre la Yougoslavie par l'OTAN.

Début du XXIe siècle, escalade des attaques de Washington

2000 : Au Yémen, la marine américaine intervient après une attaque suicide contre le destroyer USS Cole, muni de missiles guidés, qui accoste au port yéménite d'Aden, une ville de près de 800 000 habitants et ancienne capitale de la République démocratique populaire du Yémen (Yémen Sud).

2001 : Les États-Unis et leurs alliés envahissent l'Afghanistan le 7 octobre 2001 et occupent le pays pendant 20 ans, causant des dizaines de milliers de morts.

Quatorze immigrants mexicains meurent en Arizona. De 1995 à 2001 seulement, plus de 1600 personnes meurent en traversant la frontière. Un mur y est érigé et la région est militarisée.

2002 : Au Venezuela, du 11 au 13 avril, un coup d'État appuyé par Washington contre le président Hugo Chavez échoue en raison d'une large mobilisation populaire.

Dès le début de l'année, le Pakistan, le Yémen et la Somalie sont la cible d'attaques par drone, avec une incidence sur la population et dénoncées par l'ONU.

Les États-Unis interviennent dans les Philippines sous prétexte d'une « guerre contre le terrorisme ».

La Cour suprême des États-Unis nie les droits des migrants sans papiers, violant ainsi la Déclaration universelle des droits de l'homme promulguée par l'ONU en 1948.

2003 : Les États-Unis et leurs alliés envahissent l'Irak sous prétexte qu'il est en possession d'armes de destruction massive, ce qui s'est révélé faux. Les victimes parmi les civils sont au nombre de centaines de milliers.

2007 : Le Pakistan subit des attaques par drone lancées par les États-Unis. En outre, la Somalie subit les bombardements visant des milices somaliennes.

2008 : Sans l'autorisation de l'ONU, Obama intensifie ses attaques contre le Pakistan, le Yémen et la Somalie, causant de nombreuses victimes civiles.

2009 : Les États-Unis reprennent leurs frappes par missile sur la frontière pakistanaise et bombardent le Yémen. Ils poursuivent l'intégration militaire du Mexique par le biais de l'Initiative Merida et de la participation de la marine mexicaine à Mayport, en Floride, à l'UNITAS 5009 du 15 avril au 5 mai.

Le Honduras vit un coup d'État militaire contre le président Manuel Zelaya, qui tente d'organiser un plébiscite pour créer une Assemblée constituante.

2010 : Le 30 septembre, en Équateur, la police se mutine et le président Raphael Correa dénonce la mutinerie comme étant une tentative de coup d'État.

2011 : Les forces de l'OTAN dirigées par les États-Unis bombardent la Libye, ciblant le réseau aquifère et les infrastructures. En octobre, le président Kadhafi est assassiné.

Au moyen de forces armées au Pakistan, sans en informer le gouvernement du pays, les États-Unis lancent une attaque et tuent des gens. Ils prétendent avoir tué Bin Laden (un ancien agent de la CIA dont la famille a des liens d'affaires avec la famille Bush). Sans montrer le cadavre, ils le jettent à la mer. En outre, le Yémen, le Pakistan et la Somalie sont visés par des attaques par drone.

Aux États-Unis, la résistance des travailleurs et de leurs syndicats contre les lois anti-ouvrières rigides et contre la demande de concessions des monopoles américains s'intensifie. La grève des travailleurs de Verizon et les actions de masse au Wisconsin, au Michigan, en Ohio et à New York s'intensifient.

2011 : Défiant l'opposition des États-Unis et d'Israël, les Palestiniens demandent aux Nations unies de les accepter en tant qu'État membre et de les reconnaître comme 194e pays, en plus de respecter les frontières d'avant 1967. Obama oppose son veto au Conseil de sécurité de l'ONU.

2012 : Barack Obama, lauréat au prix Nobel de la paix, celui-là même qui a envahi l'Irak et l'Afghanistan, a maintenu la prison de Guantanamo ouverte et bombardé la Libye, le Yémen, le Pakistan, etc.

Le gouvernement américain bat les records en termes de ventes d'armes. En 2011, il a vendu 30 milliards de dollars en armes et l'année suivante 50 milliards.

Une grève éclate à Chicago, aux États-Unis, les 26 000 enseignants affiliés au CTU (Syndicat des enseignants de Chicago) et travailleurs en éducation s'opposant aux mesures d'évaluation et le congédiement d'enseignants.

En juillet, les États-Unis intensifient leurs interventions en Syrie et sur le front asiatique.

La Corée du sud et les États-Unis mènent des exercices militaires massifs dans la mer Jaune, près de la frontière chinoise, qui servent aussi de provocation contre la République populaire démocratique de Corée.

Au Paraguay, le premier coup parlementaire sous l'égide de la « guerre juridique » est fomenté contre Fernando Lugo, qui est destitué lors d'un procès politique hors-norme organisé par la droite paraguayenne et appuyé par les États-Unis.

2013 : Au Yémen, deux drones américains bombardent la province de Maarib dans le nord de Sanaa, la capitale.

Aux États-Unis, un large mouvement d'enseignants, d'étudiants et de familles se forme contre la fermeture d'écoles, entre autres à Chicago et à Philadelphie, qu'on tente de privatiser en tant qu'« écoles à charte ». Au cours de l'année, plus de 140 actions ont lieu pour exiger qu'on mette fin aux déportations et pour des lois de l'immigration qui défendent les droits de tous les travailleurs et migrants. Le 5 octobre a lieu la Marche pour la dignité et le respect des migrants.

En mars, les États-Unis déploient des bombardiers et des sous-marins nucléaires dans la péninsule coréenne, sur la frontière entre le nord et le sud de la Corée, dans le but de contrôler la région de l'Asie-Pacifique et ciblant la République populaire démocratique de Corée. Celle-ci est blâmée sur la base de fausses informations.

Au Venezuela, les États-Unis ont recours à la guerre économique et au sabotage contre le gouvernement de Nicolas Maduro.

2014 : Les États-Unis bombardent Erbil, dans le nord de l'Irak. Au début de 2014, les États-Unis et leurs alliés mènent plus de 11 000 frappes aériennes contre la Syrie.

Au Venezuela, les États-Unis appuient l'opposition au gouvernement qui prend part à des actions violentes nommées « guarimbas » et qui causent la mort de 43 personnes.

Le 3 mars, la police arrête des centaines de personnes qui se sont enchaînées à la clôture de la Maison-Blanche pour protester contre le projet de pipeline Keystone XL.

2015 : Les États-Unis appuient l'intervention militaire de l'Arabie saoudite au Yémen, appelée Opération Decisive Storm.

2016 : Un coup d'État parlementaire au Brésil renverse la présidente Dilma Roussef.

2017 : Au Venezuela, pour renverser le gouvernement, les États-Unis incitent aux actions violentes. Cent vingt personnes sont tuées. Le coup d'État échoue.

Au Dakota du Nord, aux États-Unis, la police mate des actions contre la construction d'un pipeline pétrolier, faisant 167 blessés parmi les manifestants.

2018 : Le 4 août, une attaque est menée contre le président Nicolas Maduro au Venezuela, sur l'avenue Bolivar à Caracas, pendant une cérémonie de la Garde nationale bolivarienne.

2019 : Les États-Unis font la promotion internationale de la non-reconnaissance du président Maduro et appuient Juan Guaido.

Par le biais de l'Organisation des États américains (OÉA), les États-Unis fomentent un coup d'État en Bolivie contre le président Evo Morales. Jeanine Anez (qui est maintenant en prison) s'autoproclame présidente du pays et son gouvernement est de facto responsable de la mort d'au moins 37 civils aux mains de la police et des forces armées.

En décembre, Donald Trump bombarde l'Irak avec des avions F-15. Ces derniers attaquent les Forces de mobilisation populaire, qui font partie de l'armée irakienne. Le parlement irakien demande l'expulsion des troupes étrangères. Les États-Unis maintiennent 5000 troupes en Irak.

2020 : Washington bombarde et exécute le général Ghassem Soleimani et Abou al-Mouhandis, dirigeants des Forces de mobilisation populaire en Irak.

Aux États-Unis, George Floyd est tué. Suite à des douzaines de morts violentes d'Afro-Américains aux mains de la police, une vague de colère déferle. L'organisation non gouvernementale qui surveille la violence policière estime qu'un Noir est trois fois plus susceptible d'être tué par la police qu'un Blanc.

En juillet, le Venezuela dénonce « l'entrée furtive » du navire armé de missiles nucléaires américain USS Pinckney dans sa zone contiguë.

Aux États-Unis, le peuple sioux s'insurge contre la construction d'un pipeline de pétrole. En juillet, un tribunal américain ordonne la fermeture temporaire du pipeline Dakota Access de 1900 kilomètres, évoquant les répercussions environnementales, une victoire importante pour les Sioux.

Les États-Unis bombardent deux entrepôts d'armes en Syrie et un autre en Irak, entrepôt qui servaient aux milices iraniennes.

Les États-Unis avouent avoir aidé l'Arabie saoudite dans le massacre de civils dans la guerre au Yémen.

2021 : Le blocus qui perdure depuis 60 ans contre le peuple cubain se poursuit. Il empêche l'envoi de nourriture, de médicaments et d'équipements à Cuba. Les États-Unis orchestrent une attaque malicieuse contre Cuba, payant des mercenaires pour qu'ils manifestent et répandent des fausses nouvelles par le biais de milliers de bots sur les réseaux sociaux.

Le 26 février, les États-Unis lancent des frappes aériennes en Syrie et bombardent aussi l'Irak. La même semaine, Biden bat les tambours de guerre. Sans aucun égard pour la souveraineté de la Syrie ou pour les droits de son peuple, il bombarde le territoire d'un autre pays en violation de ses droits, tue et blesse des gens, tout en tentant de s'imposer par l'intimidation et de protéger son hégémonie en déclin. Lui offrira-t-on le prix Nobel ?

Les États-Unis envoient des armes à Taïwan, tentant de prendre le contrôle du détroit de Taïwan que la Chine considère comme faisant partie de son territoire. Les États-Unis visent à séparer Taïwan de la Chine.

Les troupes d'invasion américaines, vaincues, se retirent d'Afghanistan.

Les frappes aériennes israéliennes contre les Palestiniens se poursuivent. Leurs violations du droit international sont flagrantes. Israël viole les résolutions de l'ONU avec le soutien des États-Unis.

En novembre, l'Assemblée générale des Nations unies condamne le blocus de Cuba par les États-Unis pour la trentième fois : 185 pays votent pour la condamnation, les États-Unis et Israël votent contre.

Les États-Unis maintiennent toujours l'occupation de Guantanamo et de sa prison sur le territoire cubain.

2022 : En août, des attaques sont menées contre des groupes ciblés en Syrie appuyées par des milices iraniennes.

Depuis le début de la guerre entre la Russie et l'Ukraine, la valeur des 15 plus grandes compagnies d'armes au monde, dont 9 sont américaines et cotées à la bourse, a monté en flèche pour atteindre près de 81,5 milliards de dollars.

Les États-Unis empêchent une grève des travailleurs du rail en adoptant une loi en seulement trois jours.

La plus importante grève universitaire aux États-Unis éclate, comprenant 50 000 travailleurs de l'Université de la Californie en grève pour de meilleurs salaires et pour défendre leurs droits.

Les États-Unis ont 1,3 millions de troupes, 13 200 aéronefs, 6 600 chars d'assaut et 484 navires de guerre, y compris 11 porte-avions nucléaires, des douzaines de destroyers et des sous-marins pour maintenir leur hégémonie mondiale.

Les États-Unis sont la seule nation au monde ayant plus d'armes à feu appartenant à des civils que de citoyens, chaque 100 citoyens possédant en moyenne 120 de ces armes. Selon l'organisation « Small Arms Survey » (SAS), les Américains détiennent 393 millions des 857 millions d'armes à feu à l'échelle mondiale.

Au Pérou, le 7 décembre, le président Pedro Castillo est destitué de son poste par le Congrès de la République et détenu. Dina Boluarte assume le pouvoir et, en réponse à des manifestations, une répression est déchaînée qui fait 55 morts en quelques semaines.

Les États-Unis accordent 45 milliards de dollars à l'Ukraine dans leur budget de 2023 et augmentent le budget militaire de 4 % pour l'année 2023, portant le budget militaire à 813 milliards.

Aux États-Unis, le mouvement ouvrier et syndical prend de l'ampleur et gagne en autorité. Au cours de la dernière année et demie, la lutte des travailleurs s'est intensifiée comme jamais depuis des décennies. Près de 140 sites de Starbucks se sont syndiqués. Les travailleurs d'Amazon ont réussi leur syndicalisation. Pour la première fois, un magasin Apple a réussi à se syndiquer. Plus de 100 000 personnes participent à des luttes syndicales, notamment dans les grèves de Kellogg's et John Deere.

Tout au long de son histoire, Washington a révélé sa nature anti-peuple et impérialiste. Sa nature agressive demeure inchangée et il en va ainsi de ses ambitions de domination mondiale. C'est aux peuples des États-Unis et du monde de réclamer leur souveraineté et de mettre fin à ces abus.

Garcia Luna et les États-Unis

En février 2023, 21 procureurs généraux de divers États du pays voisin au nord ont demandé au président Biden de déclarer les cartels mexicains des organisations terroristes étrangères. C'est très dangereux parce que cela leur donne le prétexte voulu pour aller jusqu'à envahir le Mexique dans la lutte contre ces « terroristes », bafouant notre souveraineté nationale. Ces procureurs généraux, tous des Républicains, ont fait cette requête au gouvernement fédéral le 8 février, l'exhortant à « exercer le pouvoir qui lui est conféré par le Congrès pour agir rapidement et de façon décisive pour combattre ce fléau meurtrier ». Il s'agit d'une menace. N'oublions pas qu'en février 2017, Trump avait proposé d'envoyer des troupes dans notre territoire pour « aider » le Mexique dans sa lutte contre les « méchants hombres ». C'est évident que ce n'est qu'un prétexte pour intervenir dans notre pays, comme ils l'ont fait de façon répétée.

Au XIXe siècle, les États-Unis ont volé la moitié de notre territoire, y compris les États actuels de la Californie, de l'Arizona, du Nevada et de l'Utah, ainsi que des sections du Colorado, du Nouveau-Mexique et du Wyoming. Après leur invasion du Mexique, ils ont saisi 2 263 866 kilomètres carrés de notre pays, ce qui représente plus de la moitié de son territoire et une superficie supérieure à celle du Mexique aujourd'hui. Ils ont étendu leur territoire à presque trois fois ce qu'il était en 1783, alors que la superficie était de 2 302 010 kilomètres carrés, pour finalement atteindre 7 827 946 kilomètres carrés à la fin du XIXe siècle.

Le voisin au nord est un envahisseur et un pilleur de ressources et de territoires étrangers depuis 1776. Le Mexique a été dépossédé, mais la mémoire historique du Mexique est toujours vive. C'est pourquoi il y a tant de résistance aux plans annexionnistes du voisin du nord. Au XXe siècle, en 1906, des centaines de soldats ont envahi le Mexique. Ces troupes, portant le nom de « Rangers », sont venues de l'Arizona pour défendre l'Américain William Cornell Greene, propriétaire de la mine de cuivre Cananea dans Sonora. Les soldats américains ont massacré des douzaines de travailleurs en grève et leurs familles. Il convient de mentionner qu'en 2007, la grève à Cananea a éclaté à nouveau et, après 15 ans, n'a toujours pas été résolue.

Aujourd'hui, ils accusent le Mexique d'être la cause des dépendances à la drogue dans leur pays, alors que la distribution de stupéfiants y a débuté dans un contexte de grandes mobilisations des jeunes en 1968. Nixon a déclenché une guerre contre la drogue en 1971, ce qui était un subterfuge pour la distribution d'armes. Le gouvernement voisin n'a réussi qu'à augmenter l'accès aux drogues dans son pays et à trouver de nouveaux prétextes pour envahir d'autres pays et étendre ses bases militaires partout dans le monde. L'année dernière, plus de 100 000 Américains sont décédés de surdoses dues aux drogues, y compris le fentanyl et d'autres, mais c'est là qu'ils distribuent les drogues, font du blanchiment d'argent et vendent des armes aux cartels. Ils devraient résoudre leurs problèmes à domicile et ne pas menacer le Mexique. Il est bien documenté que la CIA et le DEA ont collaboré avec des cartels et avec Garcia Luna et Felipe Calderon. C'est Washington qui doit contrôler la vente des drogues dans son propre pays.

Les Mexicains doivent faire preuve de vigilance puisque, dans leurs plans d'hégémonie mondiale et alors qu'ils faiblissent, les États-Unis comptent pouvoir opérer ouvertement dans notre pays, mettant la population à risque. Ils veulent cacher leur rôle dans la stratégie du narcotrafic. C'est ce qui explique que le procès de Genaro Garcia Luna se soit terminé si rapidement, en un mois, et que la décision se fera attendre pendant sept longs mois. Les États-Unis parlent de Garcia Luna comme s'il était l'unique responsable des crimes en lien avec la guerre contre les drogues. Seuls des narcotrafiquants criminels, en tant que témoins protégés, ont témoigné contre lui, tels que Sergio Villarreal, alias « El Grande », et le « Rey Zambada », qui prétendait, entre autres, avoir donné 5 millions de dollars à Garcia Luna. Ils ont exclu les deux tiers des témoins et n'ont présenté que 26 sur un total de 71 témoins désignés, sans appeler un seul témoin de la CIA, du DEA ou de l'ATF, avec qui l'accusé a travaillé étroitement. En outre, aux États-Unis ils ont offert toutes sortes de récompenses et d'accolades à Garcia Luna, reconnaissant le travail de quelqu'un qui a toujours travaillé côte-à-côte avec eux. Est-ce que la police n'a rien eu à voir avec lui et ses activités criminelles ? Le département de la Justice des États-Unis veut clairement effacer la moindre trace de « la main qui berce l'enfant ». Ce n'est pas une coïncidence que le jour où le nom de Felipe Calderon est apparu, ils ont décidé de clore la présentation des témoins.

Le procès de Garcia Luna n'a pas eu lieu au Mexique, comme cela aurait dû se faire. Il est plutôt devenu la norme que la justice soit administrée aux États-Unis, comme s'il n'y avait pas de lois ni d'autorités de maintien de l'ordre public au Mexique. Quel est le statut du bureau du procureur général et du système judiciaire dans notre pays ? Aux États-Unis, ils se sont donnés en spectacle devant la population, tentant d'accuser les Mexicains, tant les criminels que les autorités, de la mort de milliers d'Américains en raison du fentanyl et d'autres drogues. Mais quel rôle le gouvernement des États-Unis et ses agences ont-ils joué ? Quel a été le rôle de Felipe Calderon et de son gouvernement dans cette affaire ? Et que savaient les gouvernements des deux pays au sujet des activités de Garcia Luna ?

Pourquoi Felipe Calderon prétend-il qu'il n'était pas au courant des escapades de Garcia Luna ? On sait qu'il a été averti à plusieurs reprises, notamment par le sous-secrétaire à la Défense nationale, le général Tomas Angeles Dauahare, en 2007, du rôle de Garcia Luna. Ce que Calderon a fait, c'est l'emprisonner : le général Tomas Angeles était en prison sous le gouvernement de Calderón et a été disculpé en 2013. La même chose est arrivée au commandant Javier Herrera Valles de la Police fédérale de la prévention, qui l'a avisé de la situation le 14 février 2008. Lui aussi s'est retrouvé en prison. Felipe Calderon le savait, mais était-il le seul ? Les rumeurs circulent au sujet de la guerre de Calderon contre le trafic de drogue et comment Garcia Luna était son opérateur. Cependant, depuis des années, on insiste sur le fait que ce n'est pas la guerre de Calderon, mais de Washington. En fait, le 26 janvier 2010, le journal El Universal rapportait qu'il y avait eu une réunion à Cuernavaca en octobre avant l'investiture de Calderon, à laquelle avait assisté la directrice de la DEA, Karen Tandy, ainsi qu'Eduardo Medina Mora et Garcia Luna, et au cours de laquelle la décision de lancer la guerre contre la drogue avait été prise.

Mais les représentants américains agissent comme s'ils n'avaient rien à y voir. Lorsque Garcia Luna a quitté le secrétariat de la Sécurité publique en 2013, James Clapper, le premier responsable du renseignement dans l'administration Obama, a affirmé que le Mexique avait été perçu comme une menace potentielle de haut niveau aux États-Unis.

Deux ans plus tôt, le 8 février 2011, Joseph Westphal, le sous-secrétaire de l'armée des États-Unis, a déclaré qu'au Mexique, il y a une forme d'« insurrection » menée par les cartels de la drogue, menaçant de prendre le contrôle du gouvernement, et ce qui mènerait à une invasion militaire directe du territoire mexicain. Le jour suivant, le 9 février, s'adressant au Congrès, Janet Napolitano, la secrétaire américaine de la Homeland Security (2009-2013), a parlé d'une alliance potentielle entre les Zetas et Al-Qaïda. Elle a lancé une mise en garde contre une réponse trop robuste, bien qu'elle ait affirmé qu'elle travaillait de près avec Felipe Calderon sur cette question. Ainsi, cette habitude de nous étiqueter comme étant les mauvais garnements, les sauvages qu'il faut contrôler, a un long passé. La vraie question serait plutôt : quel rôle jouent-ils ? Les États-Unis étaient-ils conscients de tout ce qui se passait ?

Rappelons qu'ils ont eu des ressources au temps de Felipe Calderon, sous la forme du renseignement binational qui a ouvert son bureau au Mexique dans l'édifice Reforma 265, là où les agences de renseignement américains opéraient sur le territoire mexicain. En outre, vers la même époque l'académie de formation policière a été créée. L'ambassadeur des États-Unis l'a inaugurée à Salvador Chachapa, à Puebla, pour former des Mexicains. Genaro Garcia Luna fut le premier directeur de l'Agence fédérale d'investigation (AFI), inspirée du Bureau fédéral d'investigation américain (FBI). Le 1er septembre 2002, dans le premier rapport gouvernemental du président Vicente Fox Quesada, celui-ci avait parlé en bien du soutien du FBI, qui avait fourni un appui méthodologique, technique et de formation, en plus de collaborer à la promotion d'un « nouveau concept du policier mexicain pour d'autres institutions américaines ».

Les agences de renseignement des États-Unis et du Mexique ont toujours été étroitement liées. Garcia Luna a travaillé pendant plusieurs décennies pour le CISEN (Centre de recherche et de sécurité nationales) et il est bien connu que le CISEN travaillait en étroite collaboration avec la CIA. N'oublions pas que les ministres de l'Intérieur comme Gustavo Diaz Ordaz et Luis Echeverria étaient des agents de la CIA. Diaz Ordaz portait le nom de code LITEMPO-2 et Luis Echeverria celui de LITEMPO-8. Fernando Gutiérrez Barrios, le secrétaire de l'Intérieur pendant la présidence de Salinas de Gortari, était aussi un agent dont le nom de code était LITEMPO-4. Ce dernier a dirigé le Protectorat fédéral de la sécurité, qui deviendra plus tard le CISEN. Toutes les agences des deux pays ont des liens étroits entre elles.

Calderon le savait, mais les États-Unis le savaient-ils ? Obama le savait-il ? En 2013, lorsque Garcia Luna a quitté son poste de secrétaire, selon le Washington Post, le fonds spécial consacré à l'espionnage était de 52,5 milliards de dollars et le budget de la CIA était de 14,7 milliards. Par ailleurs, il est bien connu que le plus important bureau de la CIA est situé au Mexique. Avec toutes ces ressources, est-ce possible que les États-Unis ne le savaient pas ? Avec un bureau de renseignement binational au Mexique dans la tour de bureaux Reforma 265, est-ce possible qu'ils n'en savaient rien ?

C'est très étrange que lors du procès de Garcia Luna, ce sont des criminels, des barons de la drogue qui, en tant que témoins, l'ont accusé de corruption, et il a été condamné comme s'il s'agissait d'un crime individuel. Pourquoi le procès a-t-il été clos si rapidement ? Pourquoi a-t-il pris fin le jour où le nom de Calderon a été mentionné ? Et par-dessus tout, pourquoi personne de la CIA, du FBI, du DEA ou de l'ATF n'a-t-il été appelé à témoigner ? Ce sont des organisations avec lesquelles Garcia Luna a travaillé étroitement pendant plusieurs années. Sans doute que ces gens en auraient eu long à dire, mais ils n'ont pas été appelés à témoigner.

De toute évidence, les États-Unis montent en épingle seulement les criminels mexicains tout en dissimulant tous les réseaux qui existent dans les plus hautes instances des gouvernements mexicain et américain. Garcia Luna n'est pas un individu criminel isolé. Il est partie intégrante d'un système qui fonctionne depuis des décennies des deux côtés de la frontière.

Il est important de se rappeler que les États-Unis sont en position de dépérissement et qu'ils se battent pour l'hégémonie mondiale contre la Russie et la Chine. Ils perçoivent le Mexique comme faisant partie de leur espace stratégique et le Mexique a été intégré au Commandement Nord en 2002. La mission du Commandement Nord est de permettre au Pentagone de contrôler les territoires, du sud du Mexique et de Chiapas au nord de l'Alaska. Les États-Unis considèrent que le Mexique fait partie de leur zone de sécurité, qu'ils doivent absolument contrôler. Même au temps des gouvernements de Vicente Fox, Felipe Calderon et Enrique Pena Nieto, une intégration militaire a commencé à prendre forme, suite à l'intégration économique inaugurée par Salinas de Gortari. Ils ont déjà mené des exercices militaires américains directs au Mexique, tels que ceux de l'an dernier à Reynosa, dans l'État de Tamaulipas, et les exercices navals à Chetumal, et, il y a deux ans, à Puerto Chapas. Or, cette intégration prend de l'ampleur et représente un grave danger. On prétend que c'est pour des raisons de coordination dans des situations menaçantes pour la sécurité.

Les États-Unis ont envahi 60 pays, une nouvelle invasion n'est donc pas à exclure. Au Mexique, il y a un sentiment anti-impérialiste, et ce ne serait pas facile pour eux, mais à un moment donné, pour des raisons de sécurité nationale, les États-Unis pourraient décider de le faire, comme ils l'ont eux-mêmes laissé entendre. Trump l'a dit, Joseph Westphal l'a dit, Napolitano l'a laissé entendre et James Clapper l'a mentionné.

Le Mexique se fait accuser de trafic de drogue alors qu'il y a blanchiment de 600 milliards de dollars provenant du narcotrafic aux États-Unis. Des stupéfiants sont vendus et distribués dans tous les coins d'un pays cinq fois plus grand que le Mexique. Ils ne parlent d'aucun cartel aux États-Unis. Ils vendent des armes à ces cartels, comme on le voit dans le film Fast and Furious. Le fléau du trafic de drogues et ses causes premières sont aux États-Unis, et non au Mexique. Cependant, ils utilisent la question du narcotrafic pour intervenir dans d'autres pays, tel qu'en Colombie, et les conséquences de leurs actions sautent aux yeux. Ils avaient le même plan pour le Mexique, l'ayant même nommé le Plan Mexique, qui a créé une controverse parce qu'il était vu comme étant l'équivalent du Plan Colombie, alors ils ont fini par le nommer « Initiative Merida ».

Les États-Unis sont un pays hégémonique qui veut le contrôle mondial à tout prix, surtout en Amérique latine et dans les Caraïbes. À leurs yeux, le Mexique est une zone stratégique et ils veulent nous contrôler d'une façon ou d'une autre. C'est pourquoi nous devons rester vigilants face aux dangers qui nous guettent et défendre notre souveraineté.

Danger d'une intervention militaire au Mexique

Ces dernières semaines, la question d'une intervention américaine au Mexique sous prétexte de lutter contre les cartels de la drogue dans notre pays a occupé le devant de la scène, notamment à la lumière du procès de Genaro Garcia Luna et des révélations qu'il a faites. Le lundi 6 mars, des membres républicains du Congrès américain ont proposé que l'armée de leur pays combatte neuf cartels de la drogue opérant au Mexique. Le président Andrés Manuel Lopez Obrador a qualifié cette proposition de « propagandiste et interventionniste ».

Le même jour, en raison des événements tragiques survenus à Matamoros (Tamaulipas), l'ambassadeur des États-Unis Ken Salazar s'est rendu au Palais national pour une réunion d'urgence avec le président Andrés Manuel Lopez Obrador afin d'exprimer ses inquiétudes concernant l'enlèvement de quatre citoyens américains. Le diplomate texan a passé deux longues heures avec le président. Malheureusement, malgré une action rapide, seules deux des personnes enlevées ont pu être sauvées, les deux autres étant déjà décédées.

Le gouvernement voisin a réagi immédiatement. Le mardi 7 mars, le porte-parole de la Maison-Blanche pour la sécurité nationale, John Kirby, a lancé un avertissement : les États-Unis considèrent que l'enlèvement de quatre Américains au Mexique, dont deux ont été retrouvés morts, est « inacceptable » et veulent que justice soit faite. Au Mexique, l'ambassadeur Ken Salazar a déclaré que le Tamaulipas « représente un risque en raison des niveaux élevés de criminalité et de violence ».

Ces meurtres sont profondément regrettables et la justice, le gouvernement et la société mexicaines doivent prendre des mesures effectives pour renforcer la sécurité. Cependant, il faut noter que les États-Unis diabolisent le Mexique à propos de ces actes de violence et donnent l'image d'un pays ingouvernable qui a besoin d'« aide ». C'est comme si le problème de la violence était exclusif à notre pays et que ce n'était pas eux qui contribuaient à la violence en vendant des armes aux cartels, en leur achetant de la drogue, en blanchissant l'argent de la drogue et en permettant la distribution de la drogue sur leur territoire, qui est cinq fois plus grand. Ils voient la paille dans notre oeil, mais pas la poutre dans le leur.

Le pays le plus agressif et le plus violent est notre voisin. Il faut savoir qu'au cours des deux premiers mois de l'année 2023, il y a eu plus de 70 fusillades et tueries de masse aux États-Unis, qui ont entraîné la mort de nombreux Mexicains. L'armée mexicaine va-t-elle envahir son voisin pour « l'aider » ? L'année dernière, 692 fusillades de masse ont été recensées, 28 de ces actes criminels ayant fait au moins quatre victimes mortelles chacun, selon le New York Times du 23 novembre 2022.

Selon l'Organisation internationale pour les migrations, plus de 1 500 Mexicains sont morts aux États-Unis depuis 2014 par noyade, manque d'eau, de nourriture ou d'abri, violence ou voyage dans des conditions inhumaines. Cette situation est extrêmement violente et inhumaine et résulte de politiques qui criminalisent ceux qui cherchent simplement du travail et des opportunités pour leurs familles.

La violence à l'encontre des Mexicains est permanente. Nous ne pouvons pas oublier le massacre au cours duquel 19 enfants et deux enseignants ont été tués dans une école primaire de la communauté majoritairement d'origine mexicaine d'Uvalde, au Texas, le 24 mai de l'année dernière.

En août 2019, vingt-trois personnes, dont des citoyens mexicains et des personnes d'origine mexicaine, ont été tuées à l'intérieur d'un Wal-Mart à El Paso. L'auteur de l'attentat, Patrick Crusius, 24 ans, a plaidé coupable le mercredi 8 février à des accusations fédérales de crime haineux et d'usage d'armes dans le cadre de cette attaque à caractère raciste. Selon les procureurs, avant l'attaque l'agresseur a publié une diatribe sur Internet dans laquelle il mettait en garde contre une « invasion hispanique » du Texas. Il convient de noter que les Mexicains sont souvent appelés « Hispaniques » aux États-Unis pour effacer leur identité. Crusius a avoué que l'attaque visait les Mexicains, ce qui en fait l'une des pires fusillades de masse de l'histoire des États-Unis. Il est clair que chaque nation doit s'occuper de ses propres problèmes à l'intérieur de ses frontières. C'est une question de respect et de souveraineté qui devrait prévaloir au niveau international. Il est évident que notre voisin a de nombreux problèmes à gérer sur son propre territoire et au sein de sa propre société, sans continuer d'intervenir au Mexique et dans d'autres pays.

Cependant, nos voisins n'abandonnent pas. Dan Crenshaw, membre du Congrès américain, et Michael Waltz, républicain, ont déposé en février un projet de loi visant à désigner les cartels de la drogue mexicains comme terroristes. Le sénateur républicain Lindsey Graham, de la Caroline du Nord — d'où provenaient les plaques d'immatriculation des victimes — a demandé que les cartels de la drogue mexicains soient inscrits sur la liste des terroristes dans le cadre de sa proposition intitulée « Plan Mexique ». Il a également critiqué l'administration du président mexicain Andrés Manuel Lopez Obrador et proposé l'adoption d'une position « dure » à l'égard du Mexique. En outre, selon l'ancien procureur général des États-Unis William Barr, le président Andrés Manuel Lopez Obrador est le « principal facilitateur des cartels de la drogue mexicains » et il estime qu'une intervention des États-Unis au Mexique est nécessaire en raison de l'inaction du gouvernement. Dans un article publié dans le Wall Street Journal le 2 mars, Barr déclare que « compte tenu de l'inaction du gouvernement mexicain dans la lutte contre les cartels de la drogue, il est temps que les États-Unis interviennent au Mexique ». Il ne suggère rien de moins que l'intervention de l'armée américaine pour combattre les cartels de la drogue mexicains et faire face à la crise du fentanyl.

En outre, l'actuel procureur général des États-Unis, Merrick Garland, dans une tentative de discréditer le Mexique devant la commission judiciaire du Sénat le 1er mars, a dit : « Il ne fait aucun doute que l'épidémie est délibérément causée par des organisations criminelles opérant au Mexique dans le but de saper l'intégrité sociale des Américains, et l'administration AMLO n'aide pas à l'endiguer. »

Dans un autre contexte, mais dans le cadre de la même campagne visant à discréditer le Mexique et ses autorités à des fins interventionnistes, le département d'État américain, dirigé par Antony Blinken, s'est immiscé dans d'autres affaires pour se porter à la défense de l'Institut national électoral (INE). Il a écrit sur Twitter (X) que la démocratie n'est pas respectée au Mexique et que les États-Unis soutiennent les institutions électorales indépendantes et bien financées qui renforcent les processus démocratiques et l'état de droit. Cela disqualifie ainsi le gouvernement actuel et approuve les dépenses excessives de Lorenzo Cordova et Ciro Murayama.

Avant les multiples rassemblements pour la défense de l'INE, le journal américain The New York Times a publié un article, signé par la journaliste Natalie Kitroeff, dans lequel il était suggéré que l'approbation du Plan B pourrait constituer un « coup porté à l'institution chargée de superviser les élections qui, il y a deux décennies, a contribué à soustraire le pays à un régime de parti unique ». En réalité, la Loi du Plan B ne vise qu'à empêcher les extravagances et ne cherche pas à fermer cette institution, puisqu'elle alloue un montant substantiel de 25 milliards de pesos à l'INE. La réforme de la Loi électorale est assez limitée et n'est pas complète, car les partis politiques et la bureaucratie bien rémunérée de l'INE ont bloqué une véritable réforme électorale. Néanmoins, Washington défend l'institution qui a servi ses intérêts, ainsi que ceux de l'oligarchie, en imposant son modèle de « démocratie » au Mexique, assurant l'alternance entre les partis PRI et PAN. Ainsi, une réforme qui vise à économiser de l'argent et à éviter les abus et les privilèges est utilisée aux États-Unis pour remettre en cause l'état de la démocratie au Mexique.

C'est comme si l'INE et ses dépenses inutiles devaient rester intactes. À titre d'exemple, Lorenzo Cordova a un salaire net de 169 125,4 pesos. En outre, il dispose d'un véhicule payé par l'institut, d'une prime allant jusqu'à 4 000 pesos pour couvrir les frais de téléphones portables personnels, de 720 000 pesos pour les conseillers, de 266 000 pesos d'allocations mensuelles et de 140 000 pesos pour la nourriture. Maintenant qu'il part, il veut une prime de départ de 12 millions de pesos. Mais selon Antony Blinken, contester ces privilèges, c'est porter atteinte à la démocratie.

Le discrédit jeté sur le Mexique, les Mexicains et leurs institutions se fait dans l'intention manifeste d'intervenir dans notre pays, dans le but ultime d'intégrer le Mexique à leurs plans militaires. Une telle intervention « pour combattre le terrorisme » leur permettrait de contrôler notre territoire national, qu'ils considèrent comme leur « arrière-cour », à des fins militaires. Il ne s'agit pas seulement d'un enjeu de l'actuelle course électorale aux États-Unis, mais d'un plan qu'ils entretiennent depuis des décennies. Ils cherchent à faire du Mexique une zone de manoeuvres et d'endiguement dans la région nord-américaine, un corridor pour le transport de marchandises, de fournitures militaires et d'armes. Pour ce faire, ils ont l'intention de contrôler les ports, les chemins de fer et les autoroutes et de construire des corridors de transport intermodal pour acheminer nos ressources vers les États-Unis et leurs marchandises vers l'Europe et l'Asie. Les privatisations et le projet de vendre les plages et les zones frontalières à des étrangers nous ont amenés là où nous en sommes. Ils veulent transformer le port de Lazaro Cardenas-Las Truchas et d'autres ports mexicains en portes d'accès à la Chine et un jour l'affronter militairement.

En nous intégrant dans ce qu'ils appellent la région nord-américaine, ils veulent que nous fassions partie des conflits des États-Unis qui, en plus des guerres ouvertes, déclenchent des attaques secrètes de leurs forces d'opérations spéciales dans 134 pays, des frappes de drones, des guerres ouvertes ou secrètes sur de multiples fronts, non seulement en Ukraine, mais aussi en Iran, en Irak, en Afghanistan, au Pakistan, au Yémen, en Syrie, au Mali et au Soudan, sans parler des provocations contre la Corée du nord et la Chine, où ils interviennent de manière provocante à Taïwan. N'oublions pas les campagnes de déstabilisation contre Cuba et le Venezuela et la guerre par procuration menée par les États-Unis et l'OTAN contre la Russie, dans laquelle ils utilisent le peuple ukrainien comme chair à canon et qui a des conséquences graves pour l'Europe et le monde. Pire encore, ils veulent maintenant que les Mexicains deviennent de la chair à canon pour leurs guerres. Ils ne sont pas satisfaits d'avoir recruté des milliers de Mexicains aux États-Unis pour combattre dans d'autres parties du monde, où ils perdent la vie ou, s'ils reviennent, ne se voient pas accorder la citoyenneté américaine comme promis. Par le biais de l'intégration militaire, ils veulent que les soldats mexicains collaborent aux aventures du Pentagone, tout comme, malheureusement, notre « partenaire » le Canada a toujours collaboré avec le Pentagone en se joignant à son voisin dans ses agressions et en envoyant de jeunes Canadiens comme chair à canon pour les plans et les actions de Washington pour défendre son hégémonie. Nos voisins ont les yeux rivés sur le Mexique, soyons vigilants et prêts à défendre notre souveraineté et à être un facteur de paix et de stabilité dans le monde.

Première édition, 2023
Copyright © Pablo Moctezuma Barragán
Copyright © Sísifo Ediciones
ISBN : 978-607-99911-3-5
Imprimé et produit au Mexique. Traduction : LML


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