La politique de destruction américano-sioniste

– Pauline Easton –


Destruction causée par les bombardements israéliens à Gaza, 25 octobre 2023

En Palestine, la politique de destruction américano-sioniste ne permet aucune solution politique, pendant qu'Israël s'en tire avec des crimes de guerre, des crimes de génocide et d'autres crimes contre l'humanité. La falsification historique promue par les États-Unis, et le Canada aussi, revendique un prétendu droit d'Israël à la légitime défense afin qu'Israël ne soit pas tenu de rendre compte pour ses obligations en tant que puissance occupante, obligations qu'il n'a jamais respectées. Israël a foulé aux pieds toutes les conditions établies par l'ONU pour sa création en 1948. Malgré cela, et le fait que la conception d'un État moderne ne peut être fondée sur des critères religieux, mais doit reconnaître tous ses membres comme égaux, indépendamment de leur origine nationale, de leur sexe, de leur âge, de leurs convictions politiques, religieuses ou idéologiques, Israël est présenté par les États-Unis, le Canada, la Grande-Bretagne et d'autres pays un pays démocratique agissant en légitime défense, alors que le droit d'être des Palestiniens, leur droit au retour et leur humanité même sont dénigrés, niés et voués à l'extinction.

Parce que la Grande-Bretagne et d'autres grandes puissances en Europe, et de pays comme le Canada qui sont de grands promoteurs du projet sioniste, accordent aux États-Unis le statut de « nation indispensable », ce qu'on appelle la communauté internationale a été impuissante à obliger Israël à respecter sa résolution fondatrice et toutes les autres résolutions qui ont condamné ses actions à l'encontre des Palestiniens. Une situation de « ni guerre, ni paix » est maintenue délibérément, qui permet à Israël de lancer de temps à autre une guerre ouverte qui prend la forme d'agressions génocidaires destructrices contre le peuple palestinien, tandis que le siège de Gaza, les colonies illégales, les arrestations et l'emprisonnement sans inculpation se poursuivent au quotidien. L'actuelle guerre de destruction qu'Israël mène contre les Palestiniens prend les proportions d'une catastrophe, forçant les Palestiniens à vivre dans une section de plus en plus petite de la Palestine occupée, tandis qu'Israël, soutenu par les États-Unis, reste impuni pour ses crimes.

La situation « ni guerre, ni paix » correspond également aux conditions dans lesquelles les États-Unis lancent et soutiennent des guerres de destruction, comme en Palestine mais aussi comme dans la guerre par procuration qu'ils mènent avec les pays de l'OTAN en Ukraine. Ces guerres n'ont pas d'objectifs politiques. Elles ne sont pas « la politique par d'autres moyens » et c'est pourquoi il n'y a pas de négociations pour parvenir à un règlement de paix. L'objectif n'est pas de négocier pour régler les différends, mais de détruire ceux qui ne peuvent pas être forcés de se soumettre. Parmi les tactiques employées, il y a les bombardements « choc et effroi » de villes, comme en Yougoslavie, en Irak et en Afghanistan, ainsi que les atrocités contre des civils qu'ils appellent « dommages collatéraux », comme le font aujourd'hui les porte-parole israéliens. Les nombreux exemples de bombardements massifs et de frappes par drones visant des mariages et des maisons en Afghanistan, souvent sous prétexte que les victimes étaient utilisées comme « boucliers humains », en sont des exemples. Le bombardement de la Yougoslavie par les États-Unis et l'OTAN en est un exemple flagrant, tout comme la destruction de la Libye et le bombardement du Yémen par l'Arabie saoudite, soutenu par les États-Unis. Les crimes commis contre la Syrie sont du même ordre.

Aujourd'hui, les Israéliens ne se contentent plus d'affirmer que les civils sont des « dommages collatéraux », ils affirment que le ciblage délibéré des civils est légitime. Le président israélien Isaac Herzog, que l'on prétend un « modéré », a défendu les bombardements délibérés de civils en disant : « Cette rhétorique selon laquelle les civils ne sont pas conscients, ne sont pas impliqués, n'est pas vraie. Ce n'est absolument pas vrai. Ils auraient pu se soulever [contre le Hamas]. »

C'est la politique de destruction qui conduit à la commission de crimes de guerre, de crimes contre l'humanité et de crimes de génocide, car elle n'est pas principalement dirigée contre des cibles militaires, elles visent les infrastructures civiles et, surtout, les populations. La notion de « guerres sans fin » apparaît en partie parce que les guerres de destruction ne font que détruire; elles ne s'intéressent pas à la négociation et aux solutions pacifiques. Les États-Unis, Israël et leur soutien n'acceptent pas d'être tenus de rendre des comptes alors ce sont les peuples qui doivent les y obliger. Les peuples du monde ont suffisamment souffert des conséquences de leur poursuite d'intérêts privés étroits avec impunité, ce qu'elles appellent l'« ordre international fondé sur des règles ».

Le facteur décisif pour la paix, ce sont les peuples de chaque pays et du monde. Dans les atrocités qu'Israël commet actuellement contre le peuple palestinien avec le soutien, l'encouragement et l'aide matérielle des États-Unis, du Canada, de la Grande-Bretagne et d'autres anciennes puissances coloniales d'Europe, les peuples du monde peuvent facilement voir qui paie le prix de la domination des machines de guerre et des profiteurs. Il n'y a rien d'honorable dans leur objectif d'éliminer les Palestiniens sous prétexte de grands idéaux. Ce que les peuples du Canada et du Québec soutiennent, c'est un appel à s'opposer à l'intégration du Canada à la machine de guerre américaine, à démanteler l'OTAN et NORAD et à soutenir le dialogue et la négociation qui produisent les résultats souhaités et une résolution pacifique des problèmes, des solutions qui favorisent les peuples du monde, et non les élites dirigeantes qui commettent des crimes au nom d'idéaux élevés. En s'exprimant en leur nom propre pour exiger la justice, c'est la résistance des peuples du monde qui fait avancer la cause de la paix, de la liberté et de la démocratie. Aujourd'hui, nous sommes tous Palestiniens. Nous ne faisons qu'un avec la Palestine.


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Volume 53 Numéro 10 - Octobre 2023

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