L'intervention du Canada consiste à renforcer la police haïtienne

Le mercredi 29 mars dernier, l'ambassade du Canada en Haïti a signé un protocole d'entente avec le ministère de la Planification et de la Coopération externe et le ministère de la Justice et de la Sécurité publique d'Haïti sur le projet d'appui au renforcement de l'Académie nationale de police. Le communiqué de presse du ministère de la Planification révèle la forme que le Canada a décidé de prendre pour intervenir en Haïti.

La signature de ce protocole d'entente survient quelques jours après la visite du président américain Biden au Canada les 23 et 24 mars dernier. Le 30 mars, le premier ministre Trudeau a annoncé l'octroi d'une somme de 100 millions de dollars pour soutenir et former les « services de sécurité » haïtiens plutôt que de diriger une force internationale de plusieurs milliers de troupes en Haïti, comme le réclamaient les États-Unis.

C'est la Gendarmerie royale du Canada (GRC) qui forme la police haïtienne depuis 2009. Certains des policiers qui ont effectué des formations dans le passé ont eux-mêmes formé ou rejoint des entreprises de sécurité privées qui sont liées aux gangs de rue qui seraient à l'origine de la violence en Haïti. Cette violence est le prétexte pour intervenir en Haïti alors qu'elle est d'origine étrangère. La GRC a été dénoncée pour sa violence au Canada, pour son profilage racial et pour la criminalisation de ceux qui luttent pour leurs droits. Les Canadiens ne peuvent pas s'attendre à ce qu'elle agisse différemment en Haïti.

Non à l'intervention du Canada en Haïti, approuvée par le gouvernement illégitime d'Ariel Henry. Voilà à quoi ressemble la démocratie « fondée sur des règles » du Canada.


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Volume 53 Numéro 5 - Mai 2023

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