L'annonce de GM sur la production de systèmes de propulsion électrique à St. Catharines

Le 20 février, General Motors (GM) et Unifor ont tenu une conférence de presse publique à l'usine de groupes propulseurs de GM à St. Catharines pour annoncer des plans de production de systèmes de propulsion de véhicules électriques (VE) à l'usine.

« St. Catharines jouera un rôle essentiel dans notre avenir électrique », a déclaré Marissa West, présidente et directrice générale de GM Canada. « L'équipe de St. Catharines produit des moteurs et des boîtes de vitesses pour plusieurs des véhicules les plus populaires de GM, y compris les camions pleine grandeur, les VUS et les Corvette et nous sommes très heureux d'annoncer nos plans d'approvisionnement d'unités d'entraînement essentielles également. Cela soutiendra les plans de GM visant à construire 1 million de véhicules électriques par année en Amérique du Nord d'ici 2025. »

« Cela fait plus de soixante-dix ans que les travailleuses et travailleurs de l'automobile extrêmement compétents de St. Catharines construisent des groupes motopropulseurs parmi les plus sophistiqués au monde, a déclaré Lana Payne, présidente nationale d'Unifor. Avec la promesse d'un investissement historique de la part de GM dans la construction de nouvelles unités de propulsion électrique, les travailleuses et travailleurs de l'automobile continueront d'être l'épine dorsale de l'économie de la région pour les générations à venir. »

Bien que l'annonce donne l'impression d'être une affaire réglée, GM l'a faite à la condition d'un financement public, qui fait actuellement l'objet de négociations avec le gouvernement fédéral et le gouvernement de l'Ontario.

Autrement dit, l'annonce fait partie des négociations avec les gouvernements, sinon, pourquoi faire une telle annonce avant qu'elle ne soit finalisée. Il est également important de tenir compte du fait que l'annonce précède les négociations entre les travailleurs de l'automobile au Canada et ceux que l'on appelle « les trois grands » (GM, Ford et Stellantis/Chrysler). À cet égard, l'annonce fait également partie de ces négociations, afin de susciter l'enthousiasme pour les investissements futurs, qui ne sont pas encore garantis et que l'entreprise peut ensuite utiliser contre les travailleurs et les gouvernements comme une forme de chantage pour obtenir ce qu'elle veut. Dans cette situation, il semble que GM pense que travailler avec le syndicat de cette manière lui sera bénéfique en faisant pression sur le gouvernement pour qu'il accorde des aides importantes. Il s'agit d'une situation dangereuse, car l'entreprise crée l'illusion que les intérêts des travailleurs peuvent être défendus en renonçant à leur indépendance de pensée et d'action et en considérant au contraire que leurs intérêts ne font qu'un avec ceux de l'entreprise, en l'occurrence l'obtention d'aides publiques. Cette confusion fait partie des tentatives de l'entreprise pour amener les travailleurs à renoncer à leurs revendications en matière de salaires et de conditions de travail acceptables pour les emplois qu'ils occupent et à leurs conditions réelles, sur la base de promesses de production si le public paie. En fin de compte, ce sont les travailleurs et leurs communautés qui paieront les cadeaux du gouvernement avec des compressions dans les programmes sociaux, à moins que les gouvernements n'agissent pour récupérer leurs investissements afin de réinvestir dans les services publics dont les travailleurs et leurs communautés ont besoin, ce qu'ils ne font pas.

À propos des projets d'électrification de GM

Les plans de GM pour l'électrification de son parc de véhicules reposent sur le partage d'un maximum de matériel, à savoir : les cellules de la batterie et le système de surveillance, l'architecture essentielle du moteur et le système d'exploitation. Ainsi, les composants peuvent être adaptés à différents produits, ce qui réduit les coûts liés à la multiplicité des véhicules, des pièces et des chaînes de production. Selon diverse informations, GM envisage quelque 19 combinaisons de batteries et de moteurs pour ses véhicules électriques, alors que sa gamme actuelle compte 550 combinaisons de groupes motopropulseurs à combustion. Le partage de la plate-forme et des composants signifie également que la production peut être déplacée rapidement d'un site à l'autre en cas de grève ou de négociations, afin d'exercer du chantage sur les travailleurs pour qu'ils acceptent des salaires et des conditions de travail plus bas, ou dans le cadre d'une guerre économique contre des pays ou des juridictions.

GM possède dix usines de propulsion aux États-Unis. Certains experts s'attendent à une consolidation de ces usines en raison des plateformes communes sur lesquelles les véhicules électriques sont construits.« Les VE sont honnêtement beaucoup plus simples, et il n'y aura donc pas autant de choses à faire », a déclaré Brian Maxim, vice-président du groupe motopropulseur mondial chez AutoForecast Solutions LLC.

En septembre 2022, General Motors a annoncé qu'elle fabriquerait ses premiers systèmes d'entraînement pour voitures électriques dans son usine de transmission de Toledo, dans l'Ohio.

Les systèmes d'entraînement, qui pourraient être produits à St. Catharines, sont destinés à la plate-forme Ultium de GM. GM a initialement présenté le système d'entraînement « Ultium Drive » en 2020. En raison de sa nature modulaire, ces unités d'entraînement peuvent théoriquement être installées sur tous les modèles Ultium. Cela inclut des modèles tels que le GMC Hummer EV, le Cadillac Lyriq et le Chevrolet Equinox EV. Le véhicule de livraison BrightDrop Zevo 600, assemblé à Ingersoll, en Ontario, est également basé sur la plate-forme Ultium.

La plate-forme Ultium fait principalement référence aux cellules de batterie Ultium utilisées dans les véhicules. Elles ont été développées et produites par GM en partenariat avec LG Energy Solutions, une division du conglomérat coréen LG Corp. La société qu'ils ont créée pour les produire s'appelle Ultium Cells. La batterie Ultium utilise de grandes cellules (58,4 x 10,2 x 1,0 centimètres) de type poche qui contiennent de l'énergie de manière plus dense que les cylindres. Elles pèsent environ 1,36 kilogramme chacune, contiennent 0,37 kWh d'énergie, peuvent être disposées verticalement ou horizontalement pour s'adapter aux exigences d'espace des différents véhicules et sont généralement regroupées en modules de 24 cellules. La plate-forme Ultium permet à GM d'utiliser des cellules de batterie de différentes chimies dans le même châssis de batterie, de sorte que des parties du module peuvent être remplacées par de nouveaux types de batteries ou des batteries de chimies différentes au fur et à mesure de leur évolution. Les batteries réduisent de 70 % la dépendance au cobalt – le minéral le plus coûteux de la cathode des batteries existantes – en ajoutant de l'aluminium, ce qui réduit le coût de production global de chaque batterie. L'entreprise affirme qu'elle contribuera à faire passer le coût des bloc-batteries en dessous de 100 dollars par kilowattheure, ce qui est considéré comme un seuil critique pour que les VE soient compétitifs en termes de bénéfices par rapport aux moteurs à combustion interne. Les batteries sont actuellement fabriquées à Lordstown, dans l'Ohio, dans une usine très proche de l'usine GM de Toledo, où sont produites les voitures électriques. Il convient de noter que le 9 décembre, les travailleurs de l'usine de batteries de Lordstown (Ohio) ont voté en faveur de l'adhésion à United Auto Workers (UAW) par 710 voix contre 16, selon l'UAW. D'autres usines sont également prévues dans le Tennessee et le Michigan.

Les cellules de la batterie seront également contrôlées et coordonnées sans fil à l'aide du spectre 2,4 GHz de type Bluetooth. Cela permettra de réduire le poids du véhicule, la complexité et l'espace nécessaire pour souder des connexions câblées dans les véhicules existants, ce qui réduira la main-d'oeuvre et les matériaux nécessaires à l'assemblage. Le système, appelé Ultifi, surveille en permanence la batterie et partage les informations avec l'infonuage . Il permet également la reprogrammation flash lors de l'installation de batteries à la chimie plus récente ou de la reconversion d'un bloc-batterie, notamment pour le stockage d'énergie en réseau, présenté comme un moyen d'accroître le stockage d'électricité dans un réseau électrique en utilisant la capacité de stockage des véhicules individuels et en l'acheminant dans les deux sens à partir du lieu de chargement.

Outre la surveillance du fonctionnement de la batterie, Ultifi est également conçu pour générer une nouvelle source de revenus pour GM sous la forme d'abonnements à des contenus en continu, de services de guide-expert, de vente de mises à niveau permanentes ou de location de fonctions temporaires pendant la durée de vie utile d'un véhicule. Voici quelques exemples de ces options : autorisation du véhicule à l'aide d'une caméra orientée vers le conducteur et d'un logiciel de reconnaissance faciale, fermeture automatique des fenêtres et du toit en fonction des prévisions météorologiques locales, application Planétarium utilisant la localisation GPS pour indiquer les constellations d'étoiles à proximité sur le(s) écran(s) d'infodivertissement, mode « gesundheit » qui ferme les fenêtres et active la recirculation de l'air lorsque le taux de pollen est élevé, surveillance de la circulation à proximité pour connaître les zones glacées ou glissantes, les nids de poule, les obstacles, etc.

Pour plus d'information sur la transformation e la production dans le secteur automobile suite à l'électrification, cliquer ici.


Cet article est paru dans
Logo
Volume 53 Numéro 4 - Avril 2023

Lien de l'article:
https://cpcml.ca/francais/Lml2023/Articles/LM53045.HTM


    

Site web :  www.pccml.ca   Courriel :  redaction@pccml.ca