Cuba

Un fort vote de confiance du peuple cubain envers sa Révolution

– Margaret Villamizar –

Par sa participation et les résultats obtenus aux élections parlementaires du 26 mars, le peuple cubain a exprimé un fort appui à la Révolution, à ses dirigeants et à la démocratie dans son pays. Défiant la campagne de salissage menée par les États-Unis contre le pouvoir populaire exhortant les Cubains à s'abstenir de voter, 76 % des électeurs inscrits au pays ont participé au vote et ont élu les 470 députés qui auront un siège à l'Assemblée nationale du pouvoir populaire pour les cinq prochaines années.

Au total, 90,3 % des votes étaient valides, 6,2 % ont été des bulletins de vote en blanc et 3,5 % ont été annulés. Chacun des députés nouvellement élus ou réélus a obtenu plus de 61 % des votes valides de son district électoral, en sorte qu'il n'a pas été nécessaire de passer à un second tour ou de chercher de nouveaux candidats – une déclaration en soi. Le premier secrétaire du Parti communiste de Cuba, Miguel Diaz-Canel, le vice-président, Salvador Valdes, et le premier ministre, Manuel Marrero, et l'ancien président du pays et dirigeant historique de la Révolution, Raul Castro, étaient parmi les députés élus ou réélus avec plusieurs autres dirigeants respectés et des personnalités connues ainsi que des travailleurs de différents secteurs de l'économie et des étudiants.


Le président Miguel Diaz-Canel à un bureau de scrutin à Villa Clara. Il était un des huit candidats dans la ville.

Le pourcentage de femmes ayant un siège au nouveau parlement est de 55,3 %, le taux plus élevé après le Rwanda. L'âge moyen des députés est de 46 ans, et 20 % d'entre eux ont 35 ans ou moins. Quarante-cinq pour cent sont de descendance africaine et 64 % sont de nouveaux députés.

Le vote à Cuba est volontaire et les citoyens âgés de 16 ans et plus qui ont résidé à Cuba au cours des deux dernières années peuvent voter. Le jour de l'élection, les électeurs ont pu voter dans l'un des 23 648 bureaux de vote répartis sur l'île, dont 250 bureaux spéciaux installés dans des hôpitaux, des hôtels, des terrains de camping et d'autres lieux où un besoin a été identifié.

Les électeurs ont reçu un bulletin de vote contenant les noms des candidats désignés dans leur municipalité ou leur circonscription électorale. Par exemple, à Villa Clara, il y avait huit candidats, dont le président Miguel Diaz-Canel. Les candidats ont tous participé à un rigoureux processus à plusieurs étapes de sélection des candidats, en vertu duquel c'est le peuple lui-même, les organisations de masse dont 90 % des Cubains sont membres, ainsi que les délégués élus aux 169 Assemblées municipales du pays – et non le Parti communiste de Cuba ou un parti politique – qui ont désigné et approuvé les candidatures. Lors des élections législatives à Cuba, les citoyens ont la possibilité de voter pour tous les candidats inscrits sur leur bulletin de vote, pour certains d'entre eux, pour un seul ou pour aucun. Dans cette élection, 72,1 % des électeurs ont voté pour tous les candidats sur leur bulletin de vote alors que 27,9 % ont voté pour seulement certains des candidats.


Raoul Castro dépose son bulletin de vote.

Le vote pour tous les candidats en lice a été la réponse à l'appel à un vote uni face aux circonstances très difficiles que vit le peuple cubain en raison du siège du pays par les États-Unis. Le vote a incarné l'esprit du discours de Fidel en 1993 lorsque, durant la Période spéciale, il a appelé les Cubains à cette époque à défendre la Révolution, ses valeurs et ses nombreux succès en envoyant un message clair à l'ennemi reflétant « notre unité, notre force, notre détermination ». C'est ce que les Cubains ont fait le 26 mars.

Lors d'une réunion des candidats avec les habitants de Villa Clara, le président Diaz-Canel a expliqué la raison d'être du vote uni : il est recommandé que tous les candidats, qu'ils soient plus ou moins connus du peuple, soient sur un pied d'égalité, étant donné qu'ils ont tous d'énormes mérites, même si certains sont moins connus que d'autres. Plutôt que de choisir entre plusieurs candidats pour n'en élire qu'un seul, le système cubain vise à faire élire tous ceux qui ont été confirmés par le processus de nomination en plusieurs étapes, afin que tout le monde soit représenté, a-t-il dit.

Il s'agit d'une stratégie révolutionnaire, a-t-il ajouté, mais pas d'une imposition. Ceux qui comprennent la raison du vote uni votent pour tous les candidats de la liste; ceux qui ne la comprennent pas votent de manière sélective. L'important, a-t-il souligné, est de permettre à tous les candidats d'être élus afin que personne ne soit diminué ou désavantagé parce qu'il est plus ou moins connu.

Dans un contexte où l'agression américaine visant à inciter le peuple cubain à agir contre leur révolution et contre ses dirigeants est plus forte que jamais, la participation et les résultats de l'élection expriment un vote de confiance envers la Révolution et ses dirigeants et une nette répudiation des efforts d'éléments contre-révolutionnaires et leurs alliés américains pour convaincre les Cubains de ne pas exercer leur droit de vote.

La pression pour que les gens s'abstiennent a pris différentes formes. L'une d'elle était de présenter sans relâche les conséquences du blocus américain suffocant et la campagne de « pression maximale » sur Cuba – c'est-à-dire, sur le peuple cubain – comme étant la faute du gouvernement cubain. Elle a aussi pris la forme de la propagation de fausses rumeurs visant à promouvoir l'abstentionnisme. On prétendait, par exemple, que les personnes ayant voté à l'élection ne pourraient pas faire la demande aux États-Unis en vertu d'un programme de « probation humanitaire » offert aux Cubains qui autrement ne pourraient pas demander d'être admis aux États-Unis de manière temporaire pour des « raisons d'urgence humanitaire ». Le jour des élections, les « influenceurs » contrerévolutionnaires ont pris d'assaut les médias sociaux pour propager des mensonges comme quoi les Cubains boudaient massivement les bureaux de scrutin, alors que seulement deux heures après l'ouverture des bureaux de scrutin, près de 1,5 millions de Cubains, représentant 18 % de toute la liste électorale, avaient déjà voté.

Les États-Unis créent aussi des problèmes en encourageant l'émigration irrégulière et souvent dangereuse de Cubains, allant même jusqu'à offrir asile à une personne qui a pris le contrôle d'un avion à Cuba et s'est envolé vers les États-Unis, en violation d'ententes formelles entre les deux pays ainsi que du droit cubain, du droit international et des réglementation aéronautiques civiles.

Lorsque les résultats préliminaires ont été annoncés le matin du 27 mars par le Conseil électoral national, le président Diaz-Canel les a salués en disant que, malgré les mesures draconiennes prises par les États-Unis, « Cuba a gagné ! ». Il a aussi dit qu'il n'y avait qu'une façon d'agir suite au vote, qu'il a appelé extraordinaire dans les conditions nationales et mondiales actuelles : mettre en oeuvre nos engagements envers le peuple.

Le président de Cuba réélu, Miguel Díaz-Canel,
à l'ouverture de la session du nouveau parlement

Le 19 avril, une des dates les plus significatives de l'histoire de Cuba révolutionnaire qui souligne la défaite en 1961 de l'invasion américaine à la Baie de Cochons la 10e session de l'Assemblée nationale du pouvoir populaire a été convoquée. Comme premier geste après avoir prêté serment, les députés ont élu le président, le vice-président et le secrétaire de l'Assemblée nationale et les autres membres de son Conseil d'État, ainsi que le président et le vice-président de la république, au sein de leurs propres rangs. Ils l'ont fait au terme d'un processus rigoureux analogue à celui par lequel ils ont été eux-mêmes proposés, nommés et élus.

Pour établir les candidatures à ces postes de direction, les membres de la Commission nationale des candidatures ont rencontré personnellement les députés élus dans tout le pays le 26 mars et ont reçu leurs propositions écrites de candidats. Après examen de toutes les propositions, la Commission a présenté aux députés, le 19 avril, les noms et les biographies des candidats qu'elle recommandait pour les postes à pourvoir. Les candidatures ont toutes été approuvées à main levée, après quoi les députés ont voté à bulletin secret en acceptant ou en rejetant chaque candidat ou en s'abstenant de voter. Par ce processus, Esteban Lazo a été réélu président de l'Assemblée nationale et du Conseil d'État et Ana Mari Machado vice-présidente.

Le même processus a conduit à l'approbation et à l'élection des candidats à la présidence et à la vice-présidence de la République, un certain nombre de députés ayant pris la parole avant le vote pour expliquer pourquoi les candidats méritaient d'être élus. Le processus a abouti à la réélection de Miguel Díaz-Canel à la présidence avec un vote de confiance écrasant de 97,66 %, et de Salvador Valdés à la vice-présidence avec un vote de 93,4 %. Enfin, sur recommandation du président Díaz-Canel, les députés ont nommé le premier ministre (Manuel Marrero), les vice-premiers ministres, le secrétaire et les autres membres du Conseil des ministres.

Félicitations au peuple cubain pour sa victoire décisive en accordant un fort vote de confiance envers sa Révolution et envers ses dirigeants révolutionnaires et les processus démocratiques qu'il s'est donné pour défendre et continuer de parfaire son pouvoir populaire.


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Volume 53 Numéro 4 - Avril 2023

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