Pour la Palestine, exister c'est résister!
Ce qu'exige le martyr des enfants palestiniens
Au cours de la fin de semaine du 5 au 7 août, Israël a une fois de plus mené des frappes dans la bande de Gaza, tuant au moins 46 Palestiniens, dont 16 enfants et 4 femmes. Trois cent onze Palestiniens auraient été blessés. L'armée israélienne a annoncé qu'elle avait ciblé 140 positions dans Gaza.
Au moment de la guerre israélienne meurtrière dans la bande de Gaza, des centaines de colons juifs israéliens ont envahi la mosquée de Al-Aqsa à Jérusalem-Est dimanche, protégés par un grand nombre de policiers israéliens.
Les médias monopolisés portent des grands titres comme « Les affrontements continuent entre Israël et la bande de Gaza », « Escalade de la violence », présentant ces crimes contre l'humanité comme une riposte légitime de défense, alors que ces attaques font partie de violences et d'expulsions incalculables qui perdurent depuis des décennies et qui ont pris une nouvelle ampleur en mai dernier. Cette façon d'interpréter la réalité ressemble à l'intervention d'une porte-parole israélienne au Conseil de sécurité de l'ONU qui, en mai dernier, attribuait la violence de son propre gouvernement au peuple palestinien lui-même, appelant ceux qui se défendent et manifestent contre les crimes de l'occupant des « terroristes palestiniens » et prétendant que s'il existe des « tensions », c'est en raison d'une « culture de haine et d'hostilités diffusée dans les livres scolaires des enfants palestiniens depuis des décennies ».
Le droit d'être des enfants palestiniens ne s'apprend pas dans les
livres. Il leur appartient de par leur humanité, et l'occupation
continue par laquelle les enfants comme eux sont arrêtés, incarcérés,
torturés et tués accroît leurs aspirations de justice et de paix ainsi
que leur conviction et
leur amour pour une Palestine libre.
Ces frappes ont eu lieu alors qu'Israël va de l'avant avec des plans pour construire plus de 4 000 unités de logement dans les colonies de la zone C du territoire occupé en Cisjordanie, ainsi que pour la destruction de maisons et de structures palestiniennes et l'expulsion de 1 200 Palestiniens. En avril 2022, le Conseil des droits de l'homme de l'ONU adoptait des résolutions au titre de la situation des droits humains en Palestine, réaffirmant le droit inaliénable, permanent et absolu du peuple palestinien à disposer de lui-même et engageant Israël en tant que puissance occupante à mettre fin immédiatement à son occupation du territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et à lever tous les obstacles à l'indépendance politique, à la souveraineté et à l'intégrité territoriale de la Palestine. Une de ces résolutions exige aussi qu'Israël mette fin immédiatement à toutes ses activités de colonisation dans l'ensemble du territoire palestinien et dans le Golan syrien occupé.
Ces résolutions, pourtant très claires, ne faisaient pas partie des considérations du gouvernement canadien lorsqu'en juillet dernier il publiait un rapport intitulé Montée de l'extrémisme violent à caractère idéologique au Canada, dans lequel il rejette la « démonisation » et la « délégitimation » de l'État d'Israël et condamne toutes tentatives par des organisations, groupes ou individus, y compris des associations de campus universitaires, de promouvoir ces « opinions », au pays et à l'étranger. La ressemblance entre de telles déclarations et celles d'Israël sur la « culture de la haine » saute aux yeux. Tout comme Israël lui-même, le gouvernement canadien présente une histoire faussée et ignore les innombrables résolutions adoptées aux Nations unies, condamnant Israël pour sa violation des droits fondamentaux du peuple palestinien.
Les faits sont les faits, et non des « opinions » visant à « propager la haine ». En 2004, l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens protestait contre l'intrusion dans certains de ses bureaux des Forces de défense israéliennes, qui avaient tiré en direction d'un de ses collaborateurs internationaux et avaient retenu le représentant de l'agence pendant trois heures, menotté et les yeux bandés. Deux ans plus tôt, l'ancien responsable de l'organisme, Iain Hook, avait été tué par balle par un soldat israélien. Plus récemment, la journaliste palestino-américaine Shireen Abu Akleh a été tuée par les forces israéliennes alors que les autorités israéliennes ont refusé de rendre des comptes, tenant encore une fois les Palestiniens eux-mêmes responsables de sa mort. Dénoncer sa mort et exiger que justice soit rendue n'est pas un « crime haineux ».
Une rue de Ramallah est renommée en hommage à la journaliste Shireen Abu Akleh, 13 août 2022.
Voilà le mépris total d'Israël pour les décisions de la communauté internationale, pour les droits humains et les normes internationales les plus fondamentales, mépris que le gouvernement canadien partage au nom de nobles idéaux. Pour ce qui est de leur dédain des normes de comportement humain les plus fondamentales, la liste est longue, et c'est ce que le gouvernement canadien tente de dissimuler avec ses histoires de « démonisation » et ses efforts pour empêcher que les faits soient connus et que justice soit rendue. Cela ne doit pas passer !
C'est lâche et condamnable que de vouloir réduire au silence le courageux peuple palestinien, que ce soit en Palestine ou dans la diaspora. Mais comme l'a démontré à maintes reprises la communauté palestinienne au Canada et au Québec et de par le monde, elle ne se taira jamais. Toute personne éprise de justice et de liberté n'acceptera ni ne permettra de telles mesures répressives et obscurantistes qui appuient des activités criminelles et cherchent à retarder le jour où l'État d'Israël aura à rendre des comptes à la communauté internationale.
(Photos : Days of Palestine, Palestine Responds)
Cet article est paru dans
Volume 52 Numéro 15 - 18 août 2022
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