La population du Nouveau-Brunswick se tient fermement aux côtés
des travailleurs du secteur public en grève

Exigeons une solution prosociale de la crise des services publics !


Fredericton, 2 novembre 2021

Les résidents du Nouveau-Brunswick démontrent un très fort appui aux travailleurs du secteur public en grève, membres du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP NB).

La grève est menée par environ 22 000 travailleurs qui réclament des salaires qu'ils jugent acceptables et essentiels à la solution de la crise de rétention et d'attraction de personnel qui décime les services publics. Ils réclament aussi le retrait des demandes de concessions sur les régimes de retraite que le gouvernement veut leur imposer alors que cette négociation centralisée devait porter uniquement sur les salaires.

La manifestation organisée par le SCFP devant l'Assemblée législative à Fredericton le 2 novembre lors de la réouverture de l'assemblée a rassemblé 6 000 personnes, une des plus grandes manifestations à s'être tenues à cet endroit. La manifestation s'est tenue en même temps que le syndicat maintenait ses lignes de piquetage dans toute la province. Des milliers de travailleurs du secteur public sont venus de partout dans la province, appuyés par de nombreux résidents de différents milieux. Les médias ont rapporté que la manifestation était si bruyante qu'on entendait le bruit de la foule et les discours qui se déroulaient à l'extérieur dans tout l'édifice. La manifestation a commencé après que deux processions de travailleuses et de travailleurs de première ligne, accompagnées de citoyennes et de citoyens, ont convergé vers les marches de l'Assemblée législative. Steve Drost, président du SCFP-NB a présenté les présidentes et présidents des dix sections locales en grève qui ont été vigoureusement applaudis. La directrice régionale du SCFP-Maritimes, Sandy Harding, a invité le premier ministre Higgs à se joindre à elle à une table de négociation qui a été mise en place sur le parvis et a lu les dernières positions du syndicat et du gouvernement au moment où le gouvernement s'est retiré des négociations. Le 1er novembre, les travailleurs en grève avaient rendu visite à leurs députés pour leur expliquer le conflit et leur demander leur appui.

La position antisociale dangereuse du gouvernement d'essayer d'utiliser l'urgence sanitaire causée par la recrudescence de la pandémie pour dresser la population contre les travailleurs en grève est un échec. Le SCFP rapporte que partout dans la province où les travailleurs en grève dressent leurs lignes de piquetage, les gens viennent leur exprimer leur appui et leur dire qu'ils savent que c'est pour eux tous que les travailleurs se battent. Des parents sont notamment venus leur dire qu'ils n'acceptent pas que les écoles aient été abruptement fermées par le gouvernement et refusent que leurs enfants suivent les cours en ligne pendant la grève. Cela n'a rien à voir avec une mesure de sécurité face à la pandémie, disent-ils, mais tout à voir avec le conflit de travail et une tentative de briser la grève des travailleurs de première ligne, ce à quoi ils s'opposent.

Les appuis d'autres syndicats ne cessent d'affluer. Un des appuis les plus récents provient de la Fédération des enseignants du Nouveau-Brunswick et d'une de ses composantes, l'Association des enseignants du Nouveau-Brunswick. Sur sa page facebook, l'association interpelle le ministre de l'éducation Dominic Cardy avec le message « Vous dirigez le système ou vous quittez le système. À vous de jouer ministre Cardy »(Lead the system or leave the system. Your move, Minister Cardy). Les enseignants sont parmi les prochains qui essaieront de renouveler leur convention collective et ils s'attendent au même diktat de la part du gouvernement. Le Syndicat des infirmières et infirmiers du Nouveau-Brunswick a aussi déclaré son appui à la grève du SCFP. Le Bureau de direction du Syndicat des douanes et de l'immigration, qui fait partie de l'Alliance de la fonction publique du Canada, a envoyé un message d'appui au SCFP NB. Le Conseil Provincial du soutien scolaire du SCFP, représentant les travailleurs du soutien scolaire du Québec, a fait de même. Les deux plus hauts dirigeants du SCFP Québec sont venus se joindre à la manifestation devant l'Assemblée législative, comme l'ont fait le secrétaire-trésorier du SCFP Ontario et les présidents du Conseil des syndicats des conseils scolaires et du Conseil des syndicats d'hôpitaux.

Plusieurs petites entreprises ont aussi déclaré leur appui à la grève et sont notamment venues sur les lignes de piquetage pour apporter de la nourriture aux grévistes. Certaines affichent des prix en solde pour les travailleurs en grève qui viennent acheter de la nourriture.

Il est clair que la seule solution acceptable du conflit, de la crise d'attraction et de rétention et de la crise des services publics est une solution pacifique et juste basée sur les revendications de ceux et celles qui assurent la prestation des services, une solution sans diktat ni criminalisation de la part de l'État.

Le gouvernement Higgs ne l'entend pas de cette manière et insiste que la voie antisociale et antiouvrière est la seule voie. Ce gouvernement doit être forcé de reculer par l'effort des travailleurs et de la population. Lorsque le gouvernement a repris les travaux de l'Assemblée législative le 2 novembre, il devait présenter un discours du trône pour inaugurer une nouvelle session législative. Il a annulé le discours en disant ouvertement que les procédures liées à la présentation d'un discours du trône et à l'inauguration d'une nouvelle session lui rendraient la tâche plus difficile s'il décidait de présenter une loi de retour au travail. Il a ajouté que s'il présentait une telle loi, il décréterait du même coup les salaires des 58 000 travailleurs du secteur syndiqués qui doivent renouveler leur convention collective et des travailleurs non syndiqués. L'exécutif gouvernemental, au service des intérêts privés étroits, se dit prêt à accentuer le chaos dans les services et dans la province toute entière. Les travailleurs le somment de reculer ou de quitter.

Le 5 novembre, le syndicat a indiqué que dans la soirée du 4 novembre, l'équipe de négociation centralisée du SCFP a rencontré les négociateurs du gouvernement. Les négociateurs ont présenté une nouvelle offre du gouvernement, à laquelle l'équipe de négociation centralisée a répondu par une contre-proposition pendant la nuit. Le SCFP était prêt à retourner au travail pendant la journée si le gouvernement acceptait la contre-proposition du syndicat. La contre-proposition serait présentée aux membres pour discussion et vote dans les jours à venir. Le gouvernement n'a pas répondu à la contre-proposition mais a laissé entendre qu'il maintenait son diktat selon lequel une entente doit inclure des changements aux régimes de retraite de deux sections locales. La grève se poursuit.

On se souvient que ce gouvernement a décrété un lockout le 31 octobre des 3000 travailleurs de l'éducation en grève et a imposé un congé sans solde aux travailleurs de l'éducation qui avaient été désignés comme essentiels pendant la grève. Les travailleurs ont déposé une plainte devant la Commission des relations de travail et la commission leur a donné raison et a sommé le gouvernement de cesser et de s'abstenir.

La position du gouvernement est entièrement injuste et dangereuse. La position des travailleurs est juste. C'est en soutenant les droits des travailleurs qu'on défend l'intérêt public. C'est cette juste position qui doit prévaloir dans ce conflit.

(Photos : SCFP NB)


Cet article est paru dans

Numéro 104 - 5 novembre 2021

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