Grève des travailleurs des télécommunications chez Ledcor
Technical Services en Colombie-Britannique

À la défense des droits contre le travail précaire

Le 10 décembre, des représentants du Centre ouvrier du PCC(M-L) se sont joints à la ligne de piquetage avec des ouvriers en électricité à la retraite.

Depuis le 30 septembre, les travailleurs des télécommunications, membres de la section locale 213 de la Fraternité internationale des ouvriers en électricité (FIOE), sont en grève chez Ledcor Technical Services (LTS) à Port Coquitlam, en Colombie-Britannique. Les travailleurs essaient de signer une première convention collective. Leurs principales préoccupations sont de mettre fin à leur situation d'emploi précaire et d'améliorer leurs conditions de travail, notamment la fin de la rémunération à la pièce, et la reconnaissance de l'ancienneté. La pratique de l'entreprise de les rémunérer à la pièce au lieu d'un salaire horaire exerce de la pression sur les travailleurs pour qu'ils accélèrent le travail, ce qui augmente le risque d'accidents et de blessures pour les travailleurs et le public. La rémunération à la pièce se traduit souvent par un salaire à peine plus élevé que le salaire minimum.

LTS fait partie de la multinationale géante, Ledcor Group, qui se définit comme une « entreprise de construction diversifiée qui conçoit, construit, transporte et entretient des projets » dans toute l'Amérique du Nord. Ledcor emploie quelque 7 000 personnes dans plusieurs divisions, dont la navigation et l'aviation. L'entreprise prétend traiter ses travailleurs comme des « membres d'une famille », mais l'expérience des techniciens de Port Coquitlam raconte une histoire entièrement différente.

En 2017, les travailleurs de LTS ont rejoint la Fraternité internationale des ouvriers en électricité. Au moment de la certification de leur unité, la section locale 213 de la FIOE, celle-ci comprenait 238 membres. Avant qu'un différend avec l'entreprise sur la composition de l'unité de négociation ne soit finalement résolu en janvier 2019 par une décision de la Commission des relations de travail favorable au syndicat, l'entreprise en a profité pour réduire le nombre de travailleurs à 161. Pendant dix-sept jours de négociation, rien de significatif en ce qui concerne les principales revendications des travailleurs, la fin de la rémunération à la pièce, de l'emploi précaire et des conditions de travail dangereuses, n'a été réalisé. Lors d'une assemblée syndicale dans la soirée du 21 août, à la suite d'un rassemblement plus tôt dans la journée devant les bureaux de Ledcor à Vancouver où ils ont réclamé que LTS négocie sérieusement avec le syndicat, les travailleurs ont voté en faveur d'une grève. Au lieu de négocier sérieusement avec le syndicat, l'entreprise a procédé à une mise à pied massive de 31 travailleurs le 25 septembre. Le syndicat a répondu par un préavis de grève de 72 heures et le 30 septembre, les travailleurs de LTS ont débrayé et dressé une ligne de piquetage devant les bureaux de LTS à Port Coquitlam.

Le travail principal des membres de la section locale 213 de la FIOE est l'installation de câbles à fibre optique. LTS conclut des contrats avec différentes entreprises, dont l'une des plus importantes est Telus, pour effectuer ce travail. Telus a également ses propres employés, membres de la section locale 1944 des Métallos, qui travaillent sur son réseau de fibre optique. Les techniciens employés par LTS sont moins bien payés et ont des conditions de travail très inférieures à celles des membres de la section locale 1944 des Métallos employés par Telus quand ils font des travaux contractuels sur le réseau de Telus. Dans une déclaration d'appui aux grévistes de LTS le 18 octobre, le secrétaire-trésorier de la section locale 1944 des Métallos, Michael Phillips, a écrit : « Lorsque Telus et ses sous-traitants sont autorisés à jouer à 'la course vers le bas' avec les salaires et les conditions de travail des techniciens, tous les membres perdent, qu'ils soient de la section locale 1944 des Métallos ou de la section locale 213 de la FIOE » ... « Moins les sous-traitants de Telus sont payés, plus grande est la menace qu'une plus grande partie de notre travail sera confiée à des sous-traitants pour faire des économies, c'est aussi simple comme cela. Meilleure est l'entente que les grévistes vont être capables d'obtenir, meilleure sera notre position quand viendra le temps de se battre lors de nos propres négociations avec Telus prévues dans deux ans. » Il a appelé les membres de sa section locale à aider les grévistes de la section locale 213 de la FIOE en répondant à la demande du directeur adjoint des affaires de la FIOE, Robin Nedila, de signaler par SMS au 604-786-0304 tout travail effectué par des briseurs de grève employés par LTS. D'autres syndicats et le Conseil du travail et du district de Vancouver ont demandé aux membres de faire de même.

Des arrangements comme le contrat de Telus avec LTS sont un moyen de miner le collectif des travailleurs, leurs salaires et leurs conditions de travail. Telus envoie le travail en sous-traitance pour faire pression sur ses employés pour qu'ils modèrent leurs demandes de salaires et de conditions de travail qu'ils jugent acceptables. LTS et d'autres entrepreneurs paient des tarifs inférieurs aux normes et prétendent que leurs travailleurs sont des « entrepreneurs indépendants » et non des employés afin d'éviter de respecter les normes de travail et de sécurité de base et d'imposer un régime de travail précaire. Cette façon de faire des monopoles devient de plus en plus courante et nécessite que les travailleurs intensifient leur travail d'organisation, leur résistance et leur solidarité. Forum ouvrier est aux côtés des travailleurs de LTS qui, en défendant leurs droits, défendent les droits de tous.


Cet article est paru dans

Numéro 30 - 19 décembre 2019

Lien de l'article:
Grève des travailleurs des Télécommunications chez Ledcor: À la défense des droits contre le travail Précaire - Brian Sproule


    

Site Web:  www.pccml.ca   Email:  redaction@cpcml.ca